We're all crazy, some of us just hide it better than others. La vie est bien morose ici. Les gens vivent cachés, ils ont peur d'être pointés comme les monstres traqués par Savage et son gouvernement. Les gens ne savent plus comment vivre une vie paisible, loin de la peur. Ils ont oublié ce que c'était de vivre dans un climat sécurisant. Ce climat pour lequel des hommes et des femmes ce sont battus pendant des années. Pour sécuriser les zones du monde les plus en conflits. Pour éviter l'embrasement du monde et le départ d'une troisième guerre mondiale. Pour quel résultat ? Un dictateur qui a instauré une vie misérable. Pire que l'ambiance en Europe du temps d'Hitler... Les gens souffrent. Je soupire en me garant devant notre maison. Loin de la luxueuse villa de mon frère, j'aime beaucoup notre demeure plus simple, suffisante pour nous trois. Si je suis parfois frustrée d'être coincée ici, il me suffit de retrouver le sourire de notre fille pour me rappeler que ça en vaut la peine. Et nos escapades nocturnes sont une bulle d'air dans cet océan de frustration qui menace parfois de m'engloutir. Je fais craquer ma nuque et finalement attrape mes affaires pour sortir de la voiture. Clés en main, j'entre dans la demeure appelant : « Il y a quelqu'un ? ». Je ne sais pas si Michael est déjà rentré. J'ai repris le travail rapidement après mon accouchement, incapable de rester chez moi sans rien faire. Et si nous déposons Zoé à la crèche très régulièrement, l'établissement est tellement surchargé que nous sommes parfois contraints de faire appel à une nounou. Jeune femme que je trouve justement occupée à jouer avec Zoé.
We're all crazy, some of us just hide it better than others
Michael baissa la tête et se pinça le haut du nez : "Encore une caméra à remplacer donc.". L’homme en face de lui ne répondit pas mais il n’en avait pas besoin. Puis il congédia l’agent de sécurité : "Je te remercie, tu peux y aller.". L’homme s’inclina légèrement avant de sortir du bureau. Michael laissa sa tête basculer en arrière sur le dossier de son fauteuil avant de se lever. Il attrapa la pile de papiers qui trônait sur le côté de son bureau et la fourra dans sa sacoche. Il s’occuperait de cette histoire de caméra demain. Par deux fois la même personne avait essayé de s’introduire dans le bâtiment pas la porte de secours. Seulement la première fois la caméra l’avait repéré avant qu’il n’entre alors la seconde fois il l’avait cassée avant de revenir. Pourquoi s’acharner ainsi ? Le lendemain, il faudrait qu’il contacte le technicien pour qu’il répare celle-là ou la remplace. S’ils subissaient autant d’attaques avant, pas étonnant qu’ils aient fait appel à un ancien membre des forces spéciales pour prendre les rênes de la sécurité. Il mit son long manteau de cuir passa sa sacoche à son épaule avant de sortir du bureau. Il traversa quelques couloirs à peine décorés, si les murs n’étaient même pas en béton brut et franchit une porte pour arriver dans le hall principal au-dessus de laquelle un panneau indiquait : « DO NOT ENTER – AUTHORIZED PERSONNEL ONLY ». Les coulisses d’une entreprise étaient souvent bien moins décorées que le devant de la scène. Il traversa le hall et passa le tourniquet avant de se diriger vers le parking réservé au personnel. Il monta dans sa voiture et pris le chemin pour rentrer chez lui. Malgré qu’il fasse encore jour, tout paraissait lugubre, aucune joie de vivre n’émanait du dehors, tout le monde essayait tant bien que mal de trouver du réconfort où il pouvait. Michael songea à sa femme et sa fille qui l’attendaient chez lui et sourit.
Il ne mit pas longtemps à arriver chez lui et gara sa voiture à côté de celle de son épouse. Il attrapa sa sacoche avant de sortir et se dépêcha de rentrer, il commençait à pleuvoir. Il entra et retira son manteau avant de se diriger silencieusement vers le salon au cas où la petite serait en train de dormir. Il trouva Tracy assise sur le canapé, Zoé dans les bras, elle lui racontait une histoire. Il attendit la fin avant de se manifesté : "Bonjour mes chéries.". Il s’approcha et se pencha sur le dossier pour embrasser sa femme et fit le tour pour prendre sa fille dans ses bras à qui il déposa délicatement un bisou sur le front puis s’assis lui aussi. Il s’adressa à Tracy tout en regardant sa fille : "Ta journée s’est bien passée ?". Il se reporta à sa femme avant de dire : "J’ai fait quelques recherches aujourd’hui j’ai peut-être des noms et des adresses. Ça fait un moment qu’on est pas sorti, avec la grossesse et les nuits de la petite.". Il plongea ses yeux dans ceux Zoé, tout aussi bleu que ceux de sa mère. "Je ne veux pas de ce monde pour elle.".
We're all crazy, some of us just hide it better than others. Les contes sont toujours très simplistes, emplis de morales et de bons sentiments. Même si le monde réel est loin d'être si simple, même si en grandissant, elle fera une lecture surement différente de ces contes, en leur devinant des sens cachés ou des côtés implicites, elle en aura besoin pour comprendre le monde et pour y trouver des rêves ou des espoirs qui l'aideront à avancer. Tous les enfants se servent de l'imaginaire pour se construire, et je ne veux pas que ma fille en manque. Alors même si moi-même je ne crois plus depuis bien longtemps à ce genre de choses, je n'hésite pas à lui en raconter. Bien sûr, quand elle sera plus grande, nous lui apprendrons d'autres moyens d'affronter le monde, et nous lui apprendrons à se protéger. Et même si elle est encore un peu trop petit pour réellement comprendre tout ce que je lui dis, au moins, elle entend des mots, elle peut essayer de les discerner. Et plus elle les entendra, plus facilement elle les intégrer. Et puis au moins comme ça, elle n'est pas devant la télé. Combien de parents laissent leurs tout-petits comme ça livrés aux télés et aux écrans ? Beaucoup trop. Je ne veux pas de ça pour elle. Si nous avons eu une fille, c'est bien pour prendre soin d'elle et nous en occuper. Passer du temps avec elle. Je termine mon histoire et presque immédiatement à la suite, j'entends la voix de Michael. Je tourne un peu la tête quand il se penche pour m'embrasser et répond au baiser, puis lorsqu'il contourne le canapé pour prendre Zoé, je le laisse faire.