The Red and the Green

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Barry & Hal

J’avais quelques heures de libre devant moi, et je venais de me décider d’en profiter. Passer un peu de temps en Hal Jordan et avoir un petit break en tant que Green Lantern. J’avais envoyé un message à Barry quelques minutes plus tôt pour lui demander s’il pouvait me rejoindre dans un bar que nous connaissions bien. Un bar situé dans le centre-ville de Central City. Proche de chez lui, plus simple pour lui, pour moi, il n’y avait aucun souci étant donné que je volais. Et même si lui pouvait courir à une vitesse folle, cela ne changeait pas le fait qu’il devait quand même les courir les kilomètres. En quelques secondes, j’étais devant la devanture. J’ atterrissais dans une petite ruelle à l’abri des regards. J’avais mon look habituel. Petit jean sans particularité et ma fameuse veste en cuir. Je ne sortais pas sans elle. Elle était beaucoup trop importante et précieuse pour être mise de côté. Je faisais quelques pas pour être devant les portes, je sortais mon téléphone pour voir que Barry avait confirmé, mais qu’il ne fallait pas que je m’inquiète s’il n’était pas là à l’heure pile. Plutôt marrant pour l’homme le plus rapide du monde, mais c’était une caractéristique que nous avions en commun, au dépens de Carol. Un boulot ? Probablement. Le meilleur scientifique de la police était très demandé, cela se comprenait. Je n’allais pas faire de remarque puisque j’étais le dernier à pouvoir faire une remarque sur ce sujet, mais aussi parce que Barry était mon meilleur ami, et que je m’en fichais qu’il soit en retard. S’il a dit qu’il serait là, alors il sera là. Je rangeais donc le téléphone dans ma poche arrière avant de pousser les portes pour entrer dans le petit bar.

Je lançais un regard tout autour, voyant qu’il y avait un peu de monde pas tellement non plus. Une dizaine je dirais. Barry n’était pas du genre à aimer la bagarre inutile. C’était moins le cas d’Ollie, mais connaissant le caractère de ce dernier, c’était compréhensible. J’étais toujours secoué des événements, il fallait que je puisse en parler à quelqu’un. Parler d’une façon différente qu’avec Carol. Une façon que je pouvais qu’avec Barry, il me connaissait plus que tout autre. Et si je pouvais en plus de ça passer un bon moment avec, c’était doublement mieux. Je passais prendre commande, je commandais ce que Barry prenait toujours, l’habituel. Et je me prenais un hamburger accompagné de quelques frites. J’apportais les 3 plateaux avec deux allés retour, avant de me poser sur une table qui possédait une grande vitre de son long. Je plaçais les plateaux bien dans le sens qu’il fallait avant de poser un coude sur le côté et regarder dehors, voir ce qui s’y tramait. Mon regard passant d’un point à l’autre, plus attiré par ce qui bougeait plus qu’autre chose. Avant de venir se reporter sur ma bague. Je restais quelques secondes fixé dessus, avant d’entendre la porte d’entrée coulisser et en me retournant d’y voir Barry. Je le voyais s’approchait et une fois proche de la table, je me levais à moitié pour lui donner une tape amicale avant de m’asseoir à nouveau. « Je t’ai pris l’habituel, mais si il te manque un truc, ils ont du rab’, alors comment vont les affaires à Central ? » disais-je avec une frite qui venait s’engouffrer dans ma bouche.

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« ALLEN ! ». Dans ma barbe mal rasée de trois jours, je soupirais très fortement. Ma collègue de labo m'envoya un sourire de soutien au dessus de l'écran de son ordinateur. Sourire que je n'arrivais pas à lui rendre. J'étais tendu comme une flèche et de très mauvaise humeur. Franchement, je n'étais pas au mieux de ma forme. Ma nuit je l'avais passé à courir derrière les Lascars car ces derniers avaient apparemment eu envie de me rendre dingue. Je devais avouer  que pour une fois la tâche n'avait pas été des plus aisée. Ils avaient bien monté leur coup et cela s'était fait ressentir sur ma prestation. Ils m'avaient mené en bourrique et même si à la fin de la nuit je les avais finalement arrêtés, ils avaient gagné cette manche. Et au vu de leurs sourires goguenards , cela ne leur avait pas échappé. Cette petite course poursuite expliquait évidemment mon humeur du jour. Et aussi mon manque de réactivité au boulot. J'étais crevé. J'avais beau être l'homme le plus rapide du monde et ne pas fonctionner comme le reste du commun des mortels, j'avais tout de même aussi besoin de me reposer pour charger mes batteries. Je n'étais pas invincible après tout.  Au final cependant, je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit et fonctionnait sur mes réserves. Par dessus le marché, je n'avais même pas eu le temps de manger de la journée. Car cette journée je l'avais aussi passé à courir de labo en labo et de recherches en recherches. Mon estomac grognait fortement et physiquement j'en arrivas même à me sentir faible. Mon organisme ne pouvait pas supporter un tel traitement, un tel manque d'attention de ma part. Comble du comble, mes barres énergétiques s'étaient amenuisées sans que je ne m'en rende compte et je n'avais vraiment rien à me mettre sous la dent pour au moins espérer caler ma dent creuse. De plus, je n'osais pas piquer quelque chose à mes collègues ou du moins me demander de les dépanner. On était tous surmenés ces derniers temps et ils en avaient aussi besoin que moi. Juste de manière différente. Pour me sustenter, j'allais donc devoir attendre le soir. Par chance, je devais rencontrer Hal après le boulot. Me connaissant parfaitement, je savais que je n'allais pas être jugé si je m'enfilais l'équivalent de la nourriture prévue par le bar pour la soirée. «  ALLEN ! ». Je sursautais. Perdu dans mes pensées, je n'avais pas bougé d'un poil et avais oublié de répondre à l'appel de mon capitaine qui continuait alors à s'époumoner un peu plus loin. Au pas de course je quittais donc ma chaise qui tourna sur elle-même dans mon dos et me dirigeais vers son bureau. «  C'est pas trop tôt Allen » se plaigna t-il, «  scène de crime entre le 10 et la 52, vous êtes déjà en retard ». «  Oui monsieur » répondais je. «  Allen, vous vous sentez bien ? Vous êtes pâle. ». «  ça va merci, juste un manque de soleil » rassurais je en mentant effrontément à travers mes dents.

Sur ces dernières paroles, je quittais son bureau et attrapais mes affaires. Sur le scène de crime j'y arrivais un peu de temps. Sans perdre une seconde de plus je me mettais au travail. Je me servis de mon œil critique et acéré pour remarquer les petits détails qui avait échappé au reste de mes collègues présents sur les lieux. J'aidais le médecin légiste à faire ses prélèvements et fis quelques photos pour immortaliser la scène de crime. C'était toujours très important de savoir où se trouvait les choses avant de défaire une scène de crime. Tous les détails comptaient. Il y avait une logique dans une scène qui se devait d'être respectée. Les choses n'arrivaient pas où elles étaient par hasard. Après deux heures de travail acharné, le tout fut bouclé et je pus étirer mes muscles pour me détendre. «  Je te ramène au commissariat ? » me demanda une des policière sur place. «  Non c'est bon merci, je vais rentrer de toute façon ». La jeune femme hocha la tête. Je la laissais partir avant de prendre le chemin du bar vers lequel j'avais rendez vous. Rendez vous pour lequel j'étais déjà en retard. Mais Hal savait que je ne côtoyais pas la ponctualité de manière très assidue. Bien entendu, j'avais pris le temps de le prévenir.

 Lorsque je passais la porte de l'endroit, je remarquais Hal presque immédiatement. L'homme semblait perdu dans ses pensées. Pour autant ses yeux se tournèrent vers moi lorsque je m'approchais. Lorsqu'il se leva pour me saluer, je lui envoyais un sourire sincère. De tous les membres de la Justice League, Hal était celui que j'appréciais le plus. Et c'était bien pour cette raison que je n'avais aucun mal à le qualifier comme mon meilleur ami. Nous avions énormément de points communs et d'atomes crochus. Nous nous comprenions à un niveau qui était inaccessible aux autres. Probablement parce que nous gérions le stress et la perte de la même façon. «  Je t’ai pris l’habituel, mais si il te manque un truc, ils ont du rab’, alors comment vont les affaires à Central ? ». «  Merci mon vieux » lâchas je en me laissant tomber sur le banc face à lui. Je ne perdais pas de temps avant de commencer à engouffrer frite après frite dans ma bouche.Une femme aurait trouvé ça probablement ragoutant. Hal n'était cependant pas une femme et honnêtement il m'avait vu faire bien pire. «  Désolé mais j'ai pas mangé de la journée alors j'ai un peu la dalle » expliquais je la bouche à moitié pleine et en rigolant quelque peu. Je prenais cependant le temps de ralentir un peu et me rendais plus … présentable. Ou sortable.  Et puis, il m'avait posé une question à laquelle je n'avais même pas encore répondu. «  Ecoute ça va ...je vais de scènes de crime en scènes de crimes et je me fais malmené par les Lascars ». Sur cette remarque, je lui contais évidemment mes péripéties de la veille dans les moindres détails. J'étais curieux de connaître son avis sur la situation et sur le soudain élan de génie des membres de ce gang. Non pas qu'ils n'étaient pas intelligents mais … ils ne l'avaient jamais été à ce point. «  Enfin bref, la routine » concluais je cependant.«  Et toi alors ? Comment vas tu ? Et comment va Carol ? J'ai l'impression que ça fait une décennie qu'on a pas eu l'occasion de passer un peu de temps ensemble entre potes » demandais je finalement en plongeant ma dernière frite dans une bonne dose de ketchup.

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Je le voyais s’asseoir devant moi, et pas attendre une seconde avant de commencer à entamer son repas. Je le connaissais assez bien pour savoir que ce n’était pas du manque de respect ou quoi que ce soit dans ce style, il m’avait expliqué une fois, il y a bien longtemps qu’avec sa vitesse folle, il avait du coup aussi un métabolisme fou. Et qu’il devait manger bien bien plus  que n’importe qui, pour pouvoir tenir. C’était pourquoi j’avais fait exprès de commander plus que d’habitude. Il me confirmait qu’il n’avait rien pu se mettre sous la dent de la journée, d’une pierre deux coups. « T’inquiète pas, profite. En plus, elles sont chaudes et croustillantes. » Elle venait de sortir d’une fournée récente avant d’être jetés dans nos plateaux. Je continuais à en manger quelques-unes avant qu’il m’expliquait la situation. Je me passais la main au niveau de mon menton, cherchant une cohérence ou un indice auquel Barry n’avait pas pensé.Mais je savais que c’était proche de l’impossible. Entre Bruce et lui, je ne connaissais pas de personnes mieux placée pour les enquêtes. Je disais, à haute voix pour que Barry m’entende, mais pas assez fort pour que les personnes sur les tables éloignées entendent. « Tu penses que c’est possible qu’ils se soient alliés avec quelqu’un de plus gros qu’eux ? C’est pas eux qui ont le code du voleur ou quelque chose du genre ? » Je ne les connaissais pas assez, juste de nom et vite fait ce qu’ils avaient fait. Mais il me semblait que c’était un groupe certes de voleurs, mais assez respectable dans le sens où ils ne tuaient pas. Peut-être que cette remarque avait changé avec le temps.

Lorsqu’il me demandait comment ça allait et comment allait Carol. Je détournais un peu le regard, regardant une nouvelle fois par la fenêtre. Je laissais quelques secondes et ma main passer dans mon cou, avant de reprendre. « C’est pas la joie, mais on fait comme on peut. Elle va un peu mieux, mais c’est pas la grande joie. En même temps, qui pourrait déjà être remis après ça, enfin non, qui pourrait se remettre de ça. » Mon regard se portait ce coup-ci sur ma bague. « Le secteur est toujours autant agité, le corps me prend de plus en plus de temps. Au point que j’ai presque plus le temps de passer pour la Justice League. Rien que y’a quelques jours, avec une lanterne bleue, on a dû mettre fin à un régime dictatorial. Sur une planète qui était sans problème apparent. C’est pas grand-chose, mais avec la taille de l’univers, ça en fait des problèmes. Mais bon, d’un autre côté. Je préfère ça aux massacres qui peuvent se produire. Ah, et j’ai entamé la formation de deux nouveaux Green Lantern terriens. Qui sait, un jour ils prendront ma place à la ligue. » finissais-je avec un petit sourire. « Comme tu le dis, la routine quoi » disais-je. Je venais reprendre une fournée dans mon plat. « Ils ne sont pas mauvais, loin de là, mais ils ont encore énormément de mal à travailler ensemble. Et puis, au moins, ça me permet de penser à autre chose. ». Puis, je regardais le bolide. « Et toi, comment tu le vis ? J’avoue que j’y avais pas pensé, mais ça doit pas être simple non plus ? » Finissais-je, avec un nuggets dans la main qui n’attendait qu’à se faire dévorer.

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« Tu penses que c’est possible qu’ils se soient alliés avec quelqu’un de plus gros qu’eux ? C’est pas eux qui ont le code du voleur ou quelque chose du genre ? ». « Possible mais ça veut dire plus de boulot pour moi » soupirais je. Plus de boulot parce qu'il fallait bien que je mène ma petite enquête. Que je suive, file et questionne. Tout n'allait pas me tomber tout cuit dans la bouche. Pas comme le second paquet de frites que j'entamais. Être justicier ou super héros, cela demandait du temps et de l'investissement. A bien des égards nous étions des policiers, des enquêteurs. Nous ne faisions pas que réagir à des situations données. Parfois oui évidemment car nous n'étions qu'humain malgré nos pouvoirs. Nous ne pouvions pas être partout. Mais ce n'était pas tout le temps le cas. Il y avait tout un travail de réflexion derrière nos actions. Qui faisait quoi et où. Cette question nous ne cessions jamais de nous la poser.

Finalement, je soulevais un peu mes épaules et le sujet fut relégué dans un pan de mon esprit. Je m'y pencherai plus tard. Là ce n'était juste pas le moment. J'étais ici pour profiter de la présence de mon ami. Le travail j'aurais bien le temps d'y penser plus tard. Mon sourcil blond se leva lorsque Hal commença à fuir mon regard. Il n'était pas du genre à se gêner faiblement. Qu'avais je demandé ? Rien de bien particulier. Alors qu'avait il fait ? Connaissant l'homme, je n’insistais pas et le laissais se reprendre. Hal n'avait pas besoin d'être poussé. Cela n'aurait fait que le braquer. Alors patiemment j'attendais qu'il se confie. Ou se confesse peut être bien. Hal avait le sang chaud et il n'était pas rare de le voir faire des bêtises. Souvent, elles partaient toutes de bonnes intentions. Le Green Lantern n'était pas un mauvais bougre mais parfois son .. caractère lui échappait. Il était impétueux. Je supposais que cela faisait son charme. Les femmes ne semblaient pas s'en formaliser et continuaient à se jeter à ses pieds. Du moins lorsqu'il était à mes côtés dans sa célèbre combinaison d'énergie verte. Bien sur aucune n'avait une seule chance. Elles n'étaient pas Carol. Peut être savais je mieux que lui – en bon observateur extérieur – à quel point il aimait cette femme. Non pas que j'allais lui donner mon avis là dessus. J'estimais que ses sentiments ne me regardaient pas. A moins de désirer mon opinion sur le sujet je gardais l'information pour moi. « C’est pas la joie, mais on fait comme on peut. Elle va un peu mieux, mais c’est pas la grande joie. En même temps, qui pourrait déjà être remis après ça, enfin non, qui pourrait se remettre de ça ». Je soulevais mes sourcils blonds et stoppais mes gestes. Sur le coup, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il essayait de me dire. J'avais l'impression de manquer d'un élément crucial à ma compréhension. Alors je fronçais finalement les sourcils. S'était il disputé avec elle ? Malgré tout l'amour qu'il y avait entre eux , leur relation n'était pas forcément la plus stable.  Ou alors la réponse se trouvait ailleurs et je n'avais qu'une seule partie du puzzle.

Avant que je puisse lui poser la question, il enchaîna sur son boulot de super policier de l'espace.  Comme il l'avait fait pour moi, j'écoutais ses aventures. A côté les miennes paraissaient dérisoires et sans réels intérêts. Il fallait dire que nous n'avions clairement pas le même genre de responsabilité. Un sourire amusé se posa néanmoins sur mes lèvres lorsqu'il parla de ses nouvelles recrues. «  Il est loin le temps où tu étais le seul Green Lantern terrien » m'amusais je. «  En tout cas, ils peuvent peut être prendre ta place à la Ligue mais ils ne te remplaceront jamais » lui assurais je. C'était peut être un peu sentimental de ma part mais je ne disais que la vérité. Lui comme moi savions cependant que nous n'étions pas éternels et qu'un jour nos places ne seraient plus parmi ces géants du monde. Un jour nous aurions forcément envie d'autre chose. Ou nous serions juste trop morts pour vouloir quoi que ce soit. Après tout, c'était une possibilité. «  Et toi, comment tu le vis ? J’avoue que j’y avais pas pensé, mais ça doit pas être simple non plus ». Là encore je me stoppais dans mes gestes. A nouveau le sentiment de rater quelque chose me tordit l'estomac.  «  Comment je vis quoi ? » demandais je alors en fronçant à nouveau mes sourcils. J'avouais être perdu. Je ne comprenais pas. Etais-je passé à côté d'un drame dont j'aurais du être conscient ? A ce moment précis – et alors que cette idée passait dans mon esprit – j'étais loin de me douter à quel point je pouvais avoir vu juste.

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Lorsque Barry faisait sa remarque sur le fait qu’il était loin le temps où j’étais le seul Green Lantern terrien, je lâchais un soupir bas en ajoutant. « C’est sûr, au moins, y’avait beaucoup moins de bordel et de psychopathe dans les rues. » Avant de me reconcentrer sur ma nourriture, il fallait dire que je n’avais pas aussi faim que le bolide, mais j’avais quand même un bon petit creux. Ce que je remplissais tout en écoutant le speedster de Central City. J’ajoutais une nouvelle fois, deux frites dans la bouche. « C’est vrai, mais tu sais, quelque chose ne tourne pas rond dans l’univers, c’est comme-ci quelque chose de mauvais se préparait à nouveau. Comme-ci ce n’était pas assez. Et avec le corps, c’est peut-être mieux par la suite d’avoir deux lanternes à temps complet ici plutôt qu’un qui est à moitié ici. » finissais-je en trempant un nugget dans la sauce devant moi.  Quand je voyais l’air une nouvelle fois étonné de Barry suite à ma question, c’était le même lorsque je lui avais répondu pour Carol. Et sa réponse me confirmait le tout.

« Tu sais Barry, j’t’aime beaucoup, et bon dieu sait que j’adore ton humour, mais c’est pas drôle. Tu sais que je suis le premier à rigoler de tout, mais avec le nombre de morts qu’il y a eu, et les conséquences sur tout le monde… Sur Carol… » Je ne comprenais pas vraiment la réaction du bolide. C’était comme s’il ne s’en souvenait plus, ou qu’il ne l’avait jamais su. Du moins, j’espérais et j’étais même presque sûr que c’était cette version, Barry n’était clairement pas du genre à rigoler ou manquer de respect là-dessus. Que ce soit vis-à-vis de moi-même ou de Carol. Je serrais ma main, assez fortement pour que si quelque chose s’y trouvait coincé, cette même chose soit broyée. Pas contre Barry, mais juste la tristesse et la colère de n’avoir rien pu faire pour empêcher ça. Bien que j’eus quelques mots avec Carol sur ce domaine, j’étais toujours aussi tendu sur le sujet. D’ailleurs, maintenant que j’y pensais, je n’avais aucun souvenir de ce qu’était Barry dans le cauchemar, il n’était pas Flash, ou du moins je n’en avais jamais entendu parler. Peut-être avait-il subit la même version que Carol et moi ? Une vie proche de la normal, mais avec quelques changements qui ont fait bifurquer notre voie. Je prenais une voie neutre, et j’ajoutais suite à ma dernière allocution. « Tu te rappelles de ce que tu faisais là-ba ? » C’était cash, mais au moins, nous allions pas tourner autour du pot. Ce n’était clairement pas nécessaire. Mais alors que je finissais de lui dire la phrase, je voyais, un homme assez robuste,  quelques tables plus loin me dévisager et me lancer un regard de travers. Je sentais que si il n’arrêtait pas de suite, il allait voler par la fenêtre. Pourquoi aussi violent ? Toujours la même réponse. Mais bon, heureusement pour lui, j’étais trop occupé avec le bolide pour lui donner plus d’attention.

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«  Tu sais Barry, j’t’aime beaucoup, et bon dieu sait que j’adore ton humour, mais c’est pas drôle ». Me sentant légèrement agressé autant par son ton que la lueur au fond de ses pupilles, je me reculais contre le dossier de mon siège. Je n'imaginais pas Hal essayer de me mettre un coup par dessus la table de ce dinner mais mieux valait être prudent. Il avait cet air fou au fond des yeux. Bien sur, j'étais assez rapide pour éviter tout ce qu'il pouvait envoyer en ma direction. Mais il avait quand même la chance de me toucher si il me prenait complètement par surprise. Pur le coup cependant, j'étais réellement sur mes gardes. Toujours perdu, mais sourcils réellement froncés, je continuais de l'observer. C'était de toute bonne foi que je ne comprenais rien à ce qu'il me racontait. Et cette constatation, ne semblait pas le ravir au plus haut point. « Tu sais que je suis le premier à rigoler de tout, mais avec le nombre de morts qu’il y a eu, et les conséquences sur tout le monde… Sur Carol… ». Là encore, je m'étonnais.  Morts ? Pire encore à l'entendre des milliers de morts ? Du moins, c'était ainsi que j'imaginais la chose. Son ton laissait vraiment présager quelque chose de funeste. Mais pour autant, cela n'alluma pas une petite lueur de compréhension dans mon esprit. Je n'avais réellement aucune sainte idée de ce qu'il parlait. Pour la première fois depuis le début de notre amitié, nous évoluions sur des ondes totalement différentes. A des années lumières l'un de l'autre. Pun not intended. Irrémédiablement mal à l'aise, je déglutissais et abandonnais complètement mon repas. Si mon estomac continuait de crier plus ou famine, mon esprit était trop occupé ailleurs pour s'en soucier. « Tu te rappelles de ce que tu faisais là-bas ? ». «  Là bas ? » demandais je prudemment en me déplaçant le plus discrètement possible sur le côté de ma chaise. J'étais tout prêt à courir hors d'ici si je le devais. Et je n'avais pas honte de l'admettre.

Finalement, cela fit tilt dans mon esprit. «  Oh tu parles de l'autre … réalité ? ». Mon ton resta prudent et je le chuchotais presque pour éviter que les personnes autour ne finissent par nous entendre. Il fallait dire que Hal, - sans en être conscient – avait augmenté le son de sa voix de manière drastique. Quelques têtes s'étaient déjà tournées vers nous pour profiter avec leur curiosité maladive de l'étrange spectacle que nous donnions.  De cette autre réalité, j'en avais entendu parler... presque en passant. Pour moi c'était une anecdote. Je me souvenais de ce que la ligue de justice en avait dit. Et bizarrement j'avais été tenu assez à l'écart des discussions. La seule chose que je savais c'était effectivement que la ligne du temps avait été légèrement chamboulé. Mais à part ça, je ne savais pas grand chose de plus. Ce que je savais en revanche … je n'en avais pas été responsable. Bart l'avait été. Pour sauver ses amis. Le geste était noble mais je savais par expérience que la noblesse de cœur n'amenait jamais rien de bon quand les voyages de temps étaient impliqués. Pour autant, rien de plus ne me venait à l'esprit. «  Euh non je me souviens de rien ». Pour moi, c'était comme si je n'avais pas existé. Je n'avais aucuns souvenirs. Et j'avais beau me creuser la cervelle ,rien ne remontait à la surface. C'était un peu comme si je m'étais endormi un soir et réveillé le lendemain matin. Le rêve que j'avais bien pu faire pendant mes heures de sommeil s'était échappé dès mon retour à un état de conscience. «Désolé » rajoutais je avec une légère grimace. J'étais mal à l'aise et je n'arrivais pas à le cacher.  Je n'avais jamais été un excellent acteur qui plus était. Mon cœur je le portais sur ma main. Mes sentiments je les portais sur mon visage. Peine, joie, amusement... on était capable de tout lire à travers la courbe ascendante ou descendante de mon sourire.  Pourtant, aujourd’hui j'aurais bien aimé être capable de les dissimuler.

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Lorsque je voyais Barry percutait, je remarquais qu’il était sincère dans incompréhension. Il ne voulait pas déconner ou quoi que ce soit. Je remarquais qu’il était sur la défensive, mal à l’aise même. Un sentiment de culpabilité m’envahissait. Quel piètre ami je pouvais être. Lorsqu’il me disait qu’il n’avait aucun souvenir et qu’il s’excusait même, je soupirais et je laissais quelques secondes passer ce coup-ci sans prendre de frites. Je n’avais plus l’appétit. « Si tu veux mes frites, tu peux les prendre, j’avais pas très faim en réalité. » Avant de détourner la tête. Je regardais pour la énième fois dehors. « Écoute, j’suis désolé si je t’ai mis mal à l’aise ou que j’ai fait un truc qui va pas. » finissais-je sans le regarder. Barry était mon ami, c’était mon meilleur ami. Et ceux, depuis notre rencontre. Il fallait que je lui parle de mes problèmes, ou juste lui parler tout court. C’est ce que font les amis après tout non ? J’étais envahi de doute quand à lui parler de tout ça. Peut-être que ça ne l’intéressera pas, qu’il a d’autres chats à fouetter ? Je ne savais pas vraiment, mais il fallait tout de même que ça sorte.


« C’est juste que... » Je me stoppais, j’essayais de reprendre mais rien, je lâchais un nouveau soupir. « Y’a rien qui va en ce moment, le secteur est sans dessus dessous, Kyle qui ne donne pas de nouvelles, l’arrivée de nouveau méchant, et maintenant l’enfant qu’on a perdu. » je baissais les yeux, je regardais l’emballage du Big Belly Burger à présent. Peut-être que lui avait la chance de ne pas se souvenir de ce cauchemar, mais d’autres n’avaient pas eu ce luxe. Les séquelles étaient toujours là, même si ce n’était pas réel, tout semblait l’être quand même. « On avait même pas choisi son prénom. » finissais-je d’une voix monotone. Je restais quelques secondes avant de sortir mon portefeuille et de déposer sur la table le peu d’argent que j’avais dedans. « C’était une mauvaise idée, merci d’être venue et il doit y avoir assez environ. » disais-je en pointant du menton l’argent. Puis, sans perdre un instant, je récupérais mon blouson que j’enfilais alors que je sortais du fast-food. Je rentrais dans le premier coin sombre avant de m’envoler.


Je filais non loin, j’allais me poser sur le pont reliant Central à Keystones. j’atterrissais avant de sortir mon téléphone et d’envoyer un message d’excuse à Barry. J’avais une nouvelle fois fait de la merde, mais c’était récurrent sur mes relations. Je rangeais mes mains dans mes poches de blouson et je regardais le soleil se coucher. Je n’avais pas choisi l’endroit au hasard, c’était un endroit où Barry et moi-même se retrouvait dans le temps, lorsqu’il n’y avait pas de fin de l’humanité toute les quatre heures. L’obscurité prenait place petit à petit alors que la luminosité de la journée se laissait avoir. La couleur dorée se transformait peu à peu en une couleur plus bleutée, fonçant de minutes en minutes.

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hal & barry

«  Si tu veux mes frites, tu peux les prendre, j’avais pas très faim en réalité ». En temps normal, je n'aurais pas craché sur de la nourriture gratuite en plus. Mais il n'y avait rien de normal à propos de cette situation. Hal était blanc comme un linge et je pouvais sentir le désespoir lui coller à la peau. Un désespoir qui se révélait un peu plus chaque secondes au grand jour. Ce qui le mettait dans cet état, je ne le savais pas. Ou du moins je ne le savais pas encore. Je comprenais cependant que quelque chose de grave s'était produit. Quelque chose de si douloureux qu'il perdait pieds.. là face à moi. Pour toute réponse, je secouais donc négativement la tête. Comme lui, j'avais perdu l’appétit. Mon estomac s'était noué sur lui même et se tordait sans scrupules. Depuis enfant, j'étais sensible aux émotions des autres. Souvent, elles m'atteignaient. Vivre ma vie à la vitesse de la lumière, courir en ne laissant derrière moi qu'un léger courant électrique imperceptible était ma façon à moi de faire table rase du passé. Récent comme ancien.  Courir me soulageait du poids que les autres mettaient inconsciemment – ou parfois même consciemment – sur mes épaules. A l'époque, seul le sourire de ma mère avait été capable d'apaiser mes tourments. Ma sollicitude. Sauf qu'elle n'était plus là depuis longtemps. Alors j'avais trouvé un autre mécanisme. Mes pouvoirs avaient été une aubaine, un cadeau fait par le ciel. Un cadeau que je ne regrettais pas. Coma ou pas. Il n'y avait rien de plus plaisant que courir sans accroches, que de laisser tout le monde immobile derrière vous. Je supposais que Hal, à sa façon, connaissait aussi ce sentiment. L'espace était une étendue vaste et silencieuse. Une étendue dans laquelle il était encore plus facile de se perdre. Moralement comme physiquement. «  Écoute, je suis désolé si je t’ai mis mal à l’aise ou que j’ai fait un truc qui va pas ». «  Hal.. » commençais je sans savoir où j'allais avec ça. Je ne voulais pas le faire s'excuser. Il n'avait rien fait de mal. Sa souffrance, elle était importante. Surtout, j'étais son ami. J'étais là aussi pour les coups durs. Malgré mes capacités, je ne prenais jamais la fuite au premier coup dur. Surtout pas lorsque mes proches avaient besoin de moi. La preuve, je n'avais toujours pas abandonné mon père à son sort. J'étais toujours aussi résolu et déterminé qu'au premier jour.

«  C’est juste que.. Y’a rien qui va en ce moment, le secteur est sans dessus dessous, Kyle qui ne donne pas de nouvelles, l’arrivée de nouveau méchant, et maintenant l’enfant qu’on a perdu ». A cela ce fut à mon tour de perdre des couleurs. De tout ce que j'avais commencé à imaginer, perdre un enfant n'avait pas fait la liste. Non pas que je ne l'imaginais pas avec une version miniature de lui même... mais ce n'était pas quelque chose dont nous discutions réellement. Le sujet avait été simplement évoqué entre nous à l'arrivée de Bart dans le passé. Car si lui il était là, cela voulait bien dire que j'avais eu au moins un fils. Son père. Bien sur, grâce à son manque de filtres, je savais aussi que j'allais être le père de jumeaux. Mais ça c'était une autre histoire. Hal, lui, n'avait jamais émis l'idée d'avoir des enfants, ni même d'en vouloir. «  On avait même pas choisi son prénom ». Un sentiment de tristesse me transperça le cœur. Je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il devait ressentir en cet instant. N'étant pas père  - et n'étant pas prêt de l'être – c'était la seule chose que je pouvais réellement faire. Instinctivement, je levais la main, prêt à m'avancer pour la poser sur son épaule. Ne sachant pas si le geste allait être bien accueilli, je laissais retomber le tout sur la vieille table au bois usé de ce restaurant.  Ma bouche, quant à elle, s'ouvrit sur des sons muets. Je ne savais pas quoi lui dire. Ni quoi faire. « C’était une mauvaise idée, merci d’être venu et il doit y avoir assez environ ». Hal après ça disparu de la circulation. J'aurais pu le rattraper mais je décidais de le laisser faire. Il avait besoin de respirer et de reprendre ses esprits. Je lui laissais donc quelques minutes d'avance. Lorsque mon téléphone bipa avec un message de sa part, je rangeais l'appareil dans ma poche sans répondre et me levais. Je souhaitais une bonne soirée à la serveuse et disparaissais dans le crépuscule. A l'abri d'une ruelle, je sortis mon costume de ma bague et l'enfilais. C'est plus pratique pour courir. Après une recherche simple et l'aide d'un de mes collègues de la CCPD, je trouvais la position de Hal. En moins d'une seconde, je m'arrêtais derrière lui.  Sans bruits et sans dérangeais son silence, je me posais à ses côtés. Pendant quelques minutes, je restais ainsi, immobile, le regard perdu dans le vide qui me faisait face. «  Tu l'aurais appelé comment ? » demandais je finalement. Hal me ressemblait beaucoup. Parler de ce qui faisait mal m'avait toujours aidé à faire la part des choses. Cela m'aidait à avancer. J'espérais donc qu'il en allait de même pour lui. De plus, je savais pas expérience qu'il était possible de faire un deuil qu'en mettant un nom sur les choses.  Et son enfant perdu était encore innomé. Pour le laisser partir, il fallait lui donner une identité.

The Red and the Green
Barry & Hal

Toujours le regard rivé sur le coucher qui s’installait sur la ville, je réfléchissais, pas à grand-chose en particulier, je laissais mon esprit se reposer quelques instants. Il avait été surmené pas mal de fois ces derniers temps. Il avait lui aussi besoin de repos, comme tout choses. Je sentais l’air s’électriser un peu plus et j’entendais le bruissement de vent, qui signifiait que Barry venait d’arriver. Il restait quelques minutes silencieux, je le remerciais sans vraiment lui dire, d’être juste là. J’ai été trop brusque avec lui plus tôt, et il ne le méritait pas. Agir sans réfléchir, c’était une de mes facettes qui ressortait beaucoup, j’étais comme ça, impulsif aussi sur les bords. Quand j’avais une décision en tête, j’y allais pleinement, j’y fonçais même. Et je voyais les conséquences qu’après avoir effectué les actes. J’entendais la voix de Barry me demander comment je voulais le nommer. Je n’en avais aucune idée. En réalité, je voyais plus Carol avoir ce rôle. Certes, j’avais quelques prénoms que j’aimais plus que d’autres. Ethan par exemple, j’aimais beaucoup ce prénom. Mais je ne me voyais pas lui choisir le prénom, Carol y avait déjà probablement pensé, réfléchit durant d’interminables soirées. Tous ces efforts réduit à néant. Je me tournais vers lui. Avant d’ajouter. « Je sais pas, je pense qu’elle savait déjà comment le nommer. » J’écartais mes bras. « C’est pas mon domaine, mon domaine à moi c’est frapper, ouvrir des portes qui ne peuvent pas être ouvertes, m’occuper de la galaxie. Et pourtant j’appréhendais ça plus que le reste. » Disais-je en laissant tomber mes bras.

Je me tournais une nouvelle fois vers le soleil presque plus perceptible. Avant d’ajouter un peu plus bas. « Ethan, c’est un beau prénom je trouve. » Dommage qu’il ne sera jamais porté. Ou du moins, pas par celui que je voulais qu’il soit porté. Soudain, ma bague s’illuminait, avant de comprendre que le corps avait besoin de moi. Hal Jordan devait une nouvelle fois repasser au second plan, Green Lantern revenait prendre du service. La galaxie en avait besoin, et puis si ça me permettait de penser à autre chose, ça m’allait tout autant. Ma tenue changeait pour prendre celle qui m’allait le mieux. Je regardais Barry. « Ça ira mieux avec le temps, le corps à besoin de moi. » Je regardais le ciel quelques secondes avant de faire retomber mon regard sur le bolide écarlate. « Merci d’avoir été là, ça fait plaisir d’avoir un ami comme toi. » Finissais-je avec une tape sur son épaule et avant de m’envoler hors de la surface terrienne. Je fonçais à toute allure comme pour échapper à mes problèmes. Échapper à toute cette tristesse. Être un policier de l’espace avait beaucoup de problèmes. Mais il y avait aussi des bons côtés. Pouvoir se lâcher et fracasser quelques mâchoires en était une. Mais il allait falloir une bonne tripotée de mâchoire pour pouvoir me faire oublier tout ça. Ou un très long moment seul dans l’espace.


FIN