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 Another step toward you ✽ Luka

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MessageSujet: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptySam 2 Mar - 1:00

Another step toward you

Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Bip. Le bruit strident résonne dans mon appartement pendant que la fumée qui a tout envahi rend les choses difficilement gérables. Je suis trop petite pour atteindre ce fichu détecteur de fumée. Je tire une chaise mais je suis encore trop petite. Et il continue à biper dans tous les sens. J’ouvre toutes mes fenêtres, remerciant le ciel de ne pas avoir de chat qui pourrait tenter de sauter à gérer en plus de mon enfer actuel, avant de regarder comment l’atteindre. Empiler deux chaises serait clairement du suicide. Alors je vais chercher mon balai en lui hurlant dessus d’une manière totalement irrationnelle : « Just shut the fuck up ! » tout en sachant très bien que cela ne changera rien à mon problème. Avec le manche j’essaie d’appuyer sur le bouton. Je remonte sur ma chaise pour être plus proche et plus précise, mais même si j’appuie ça ne marche pas. J’essaie de le déloger en poussant, je tape dessus avec le manche à balai. Il continue à biper. Finalement, je pose le balai et je grimace ouvrant les mains dans un geste désespéré et rageur ce qui le fait exploser. Le bruit s’arrête et moi je descends de ma chaise pour m’asseoir dessus, la tête farcie du bruit strident. Je grimace et râle un peu avant de regarder le carnage. Ma cuisine est un véritable chaos. Ma sauce a brûlé au fond de la casserole, ma viande est trop cuite et fume dans un four désespérément ouvert et mon accompagnement est trop cuit lui aussi. Je suis énervée, à deux doigts d’envoyer un sms à Luka pour tout annuler. Qu’est-ce qui m’a pris de croire que je pourrais réussir à cuisiner ? Je roule des yeux et soupire. Je ne veux pas annuler, j’ai vraiment envie de le voir. Mais il me faut un plan B. Heureusement, je connais tous les traiteurs de la ville, ou presque. Ainsi que tous les restaurants qui font des plats à emporter. Je me redresse et contact l’une de mes adresses favorites. Je suis une excellente cliente alors je n’ai pas trop de mal à négocier deux menus assez similaires à ce que je voulais faire. Rien de bien compliqué, mais… je suis définitivement une cause perdue.

Cela commençait plutôt bien. Eplucher un oignon, des carottes, des courgettes et des pommes de terre, les couper en petits dés, et faire revenir les légumes dans une poêle. Préparer une sauce aux 3 poivres et de la dinde cuite au four. Ce n’était pas trop le chaos. Jusqu’à ce que la voisine ne vienne sonner pour savoir si je savais qui avait écouté de la musique toute la nuit, se plaignant pendant de longues minutes. Que mon téléphone ne sonne et que finalement, j’essaie de sauver l’affaire de l’une de mes anciennes collègues et toujours mon amie. Et que tout ne vire en drame en l’espace de quelques minutes – ou beaucoup plus surement – dans mon appartement. En ouvrant le four, une épaisse fumée s’est libérée, déclenchant le dispositif de sécurité. Et le reste n’a rien d’extraordinaire, une scène normale pour tout non initié de la cuisine. Je vide ma casserole de sauce dans le plat au four, et en fait de même pour la poêle avec les légumes avant de fermer le four. Tout sent le brûlé, hors de question de mettre ça dans ma poubelle. Il faut un froid glacial dans mon appartement, mais en laissant toutes les fenêtres ouvertes, j’espère bien évacuer cette odeur. Je mets ma poêle et la casserole à tremper, avant de ranger tout le reste. Mes cheveux empestent le brûlé et je ne suis pas du tout prête. Je m’occupe de finir la vaisselle puis de dresser une table correcte. Je passe le balai pour ramasser les débris de mon alarme anti-incendie avant d’aller prendre une douche. Une quarantaine de minute plus tard, je suis dans une robe blanche à motifs floraux bleus nuit. Jambes nue et une paire d’escarpins de la même couleur que les motifs de ma robe, je dompte mes cheveux rapidement avant d’aller ouvrir pour réceptionner mon repas de secours, remerciant le livreur. Sauté de dinde au paprika accompagné de petits légumes assaisonnés. Presque pareil, sauf que je voulais faire une sauce au poivre et que je n’avais probablement pas mis autant de légumes que ce qu’il n’y a sans doute. Avec des consignes pour réchauffer tout ça. Je souris amusé et referme, m’occupant de disposer ça dans deux poêles, sans faire chauffer, recouvrant de couvercles en l’attendant.

Je ferme mes fenêtres et augmente mes radiateurs pour que l’air se réchauffe un peu. Je range les quelques affaires qui traîne et mon appartement reprend son apparence de photo de magasine. Très peu d’effets personnels, hormis quelques photos de familles. Quelques éléments de décorations mais sans plus. Un tapis aux tons turquoise et des abats jours assortis au tapis. Quelques coussins colorés dans mon canapé complètent le tout. Rien de très excentrique. Quand il sonne, je lui ouvre la porte et lui adresse un large sourire :  « Bonsoir… ». Je l’invite à entrer, refermant et verrouillant par habitude, avant de le rejoindre pour l’embrasser et demander : « Comment vas-tu ? ». Je le regarde et le débarrasse de son manteau avant de l’inviter à s’installer. Je souris et je dis : « Je te sers quelque chose ? Vin, bière ? Autre ? ». Je me dirige vers le fond de la pièce principale, délimitée par un ilot central de taille raisonnable pour la taille de mon appartement pour servir les boissons selon ce qu’il veut et je reviens avec deux verres m’installant près de lui. Je lui dis : « Tu m’excuseras mais mon élan de création culinaire s’est soldé par un échec cuisant, j’ai dû improviser… ». Je souris un peu penaude, déçue de ma propre prestation. Décidément, il y a des choses que je ne saurais jamais faire.
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptySam 2 Mar - 20:15

Another step toward you
tracy & luka
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Chemise, tee-shirt … je jetais les options les unes après les autres sur mon lit défait. Rien ne me convenait. Rien n'accrochait mon regard aujourd'hui. Pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression de ne rien avoir à me mettre. Surtout rien d'assez saillant pour aller à un rendez vous avec Tracy. Bien sur, j'aurais pu y aller en pyjama que la jeune femme en aurait été ravie. Cependant, je n'avais pas non plus l'habitude de sortir habillé n'importe comment. Sans être l'homme le plus soigné de la planète, je connaissais et respectais un minimum les codes sociaux. A ce titre, je ne pouvais donc pas décemment arriver n'importe comment. Après, je n'étais pas non plus obligé d'aller jusqu'au costume. Ce n'était pas ce genre de rencontre formelle. Avec un soupir, je continuais de farfouiller dans mes affaires et dans mes vêtements de la même couleur. J'avais vraiment beaucoup trop de noir dans ma garde robe. Peut être qu'il allait falloir que je renouvelle un peu mes possessions. Un peu de blanc ou de gris clair ne ferait pas de mal à mon look habituel plutôt sobre et obscure. Après moult recherche, je finissais par trouver quelque chose d'adéquat. Ayant perdu assez de temps, je passais très rapidement à la douche pour savonner mon corps et laver mes cheveux foncés.  Par la suite, j'enfilais mes vêtements puis mes chaussures et enfin ma veste. Je fis un dernier tour de mon appartement pour vérifier que tout était éteint avant de quitter les lieux. Le froid mordant agressa la peau fraîchement rasée de mes joues.  Face à cette température glaciale, je frissonnais et rabattais un peu plus le col de ma veste contre mon cou. D'un pas rapide, je rejoignais mon vendeur de vins et spiritueux favoris. L'homme me salua avec un grand sourire. Ce n'était probablement quelque chose dont je devais me vanter mais j'étais un bon client. Après, je n'avais aucun problème d'alcoolisme donc je ne m'en sentais pas honteux non plus. J'aimais juste les bonnes bouteilles. Surtout, lorsqu'elles contenaient un alcool fort de qualité. C'était mon petit plaisir à moi. A côté de ça, je menais une vie saine. Sport à gogo et une diète toujours adaptée à mon activité physique. Je pouvais donc me permettre un écart une fois par semaine. Car oui, je ne consommais pas de l'alcool de manière quotidienne. Sauf si vraiment mon cerveau était sans dessus-dessous et que j'étais mal dans ma peau. Aujourd’hui, ce sentiment d'être trop grand pour ma propre peau ne se faisait sentir que très rarement. Je n'avais donc pas recours à l'alcool pour ramollir mes sens et me sentir à peu près normal. «  J'ai reçu un whisky japonais dont j'aimerais que tu me donnes des nouvelles ! ». Amusé par le sexagénaire, je lui envoyais un léger sourire tout en secouant la tête. «  Je recherche une bouteille de vin pour un rendez vous ». «  Oh … je vois » souffla t-il, «  une idée du menu ? ». Je secouais la tête. Le vendeur ne se laissa pas démonter et me proposa quelques options intéressantes. Je sélectionnais finalement un vin rouge mais assez léger.

Après ça, il ne me fallut que quelques dizaines de minutes pour me présenter au domicile de Tracy. Si je l'avais raccompagné plusieurs fois, je n'tais jamais monté jusqu'à chez elle. C'était donc la première fois que je pénétrais dans son immeuble et plus tard dans son appartement. « Bonsoir ». « Bonsoir » soufflais je à mon tour en lui offrant un sourire et la bouteille que j'avais dans la main. « Comment vas-tu ? ». «  Bien merci » lui répondais je en lui retournant par la suite la question. Curieux, je pris le temps de regarder autour de moi pour apprécier l'endroit et sa décoration. Sobre mais élégant. En somme, il lui ressemblait parfaitement. Immédiatement, retrouver sa personnalité dans sa décoration me mit à l'aise. « Je te sers quelque chose ? Vin, bière ? Autre ». «  Une bière s'il te plait ». Lorsqu'elle m'apporta ma boisson, je la remerciais. « Tu m’excuseras mais mon élan de création culinaire s’est soldé par un échec cuisant, j’ai dû improviser… ». Un léger rire remonta le long de ma gorge. Je devais avouer que je n'étais nullement surpris. Surtout, je pouvais encore sentir l'odeur de brûlé qui planais dans la pièce. Trop poli, je n'avais évidement fait aucune remarque. Je trouvais déjà cela charmant qu'elle ait essayé. Après tout, elle détestait cela. J'étais donc touchée par son geste. Et par la tentative. «  C'est pas grave Tracy c'est l'intention qui compte » susurrais je en plongeant mon regard dans le sien. Mes lèvres s'ourlèrent légèrement alors que je portais mon verre à mes lèvres. « Comment s'est passée ta semaine ? » questionnais je, engageant aussi la conversation pré-repas. Et puis, la réponse m'intéressait. Cette semaine nous n'avions pas eu l'occasion de nous voir du fait de nos emplois du temps respectifs. Même en prenant les choses doucement, j'étais assez à l'aise avec notre situation et relation actuelle pour m'avouer qu'elle m'avait manqué.


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by Wiise
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptySam 2 Mar - 22:46

Another step toward you

Luka n'arrive pas les mains vides. L'attention est gentille et j'attrape la bouteille de vin rouge en avisant l'étiquette. Je ne le connais pas celui-là mais j'en ai déjà entendu parler. Peut-être que j'aime un peu trop le vin, même si je n'en abuse pas, j'aime en goûter des nouveaux de façon régulière. Je souris un peu et il me répond qu'il va bien tout en me retournant la question. Je lui réponds que je vais bien, également. C'est le cas. Je suis  heureuse qu'il soit là. Même si accueillir quelqu'un ici est assez nouveau pour moi. J'ai un peu de mal à laisser entrer les gens dans mon espace personnel. Mais lui m'a accueillie sans rechigner quand je me suis imposée, alors je me vois mal le lui refuser. Il faut juste que j'essaie de ne pas trop stresser, je n'ai pas de cadavres dans mes placards et rien de très compromettant ne saurait être découvert chez moi. Après tout, mon appartement est plutôt sobre. Et puis, je me rends compte qu'il m'a manqué. Nous nous voyons régulièrement depuis que j'ai débarquée chez lui en plein milieu de la nuit. Entre nos rendez-vous et les moments où nous nous croisons comme nous le faisions avant, cela multiplie les temps passés ensemble. Mais cette semaine, je ne l'ai pas vu et cela a laissé un vide assez étrange. Très perturbant. Et maintenant qu'il est là, je suis étrangement apaisée. Il répond à ma proposition par une bière, et je vais chercher ça, m'occupant aussi de la bouteille de vin pour qu'elle soit à bonne température au moment où je l'ouvrirais pour le repas. Je reviens avec deux verres à bières rempli, sans trop de mousse, ayant le bon geste pour les servir et je m'installe près de lui tout en m'excusant pour ma piètre performance en cuisine. Il me pardonne en me disant que c'est l'intention qui compte. La façon dont il le dit me tire un frisson. Je réponds par un sourire pendant qu'il porte son verre à ses lèvres. Il me demande ensuite si j'ai passé une bonne semaine. Je souris un peu et je lui dis : « Très bonne oui. Je suis encore un peu perdue au milieu de toutes les nouveautés que je dois intégrer, mais ça s'est bien passé ». Je lui ai dit, comme à mes autres proches que je changeais de boulot, sans plus entrer dans les détails. Si cela devait devenir sérieux entre nous, je serais probablement amenée à lui dire la vérité sur mes activités, parce qu'il finira par se demander pourquoi je suis aussi souvent blessée. Ne nous leurrons pas, quand je commencerais les missions sur le terrain, je risque d'être un peu bousculée et lui risque de s'en rendre compte. « Et la tienne ? ». Je lui retourne la question avec curiosité bien sûr. Je me demande parfois s'il n'a pas eu de difficulté en quittant ARGUS. Je ne sais pas s'il m'en parlerait. De toute façon, il y a pas mal de questions que je me pose sur lui et je ne suis pas prête d'obtenir toutes mes réponses. J'en ai pour des années, voilà qui semble prometteur. Je bois une gorgée de bière. Je profite que nous soyons au calme pour demander : « Comment vont tes sœurs ? ». Je ne lui demande pas à chaque fois, mais cela fait un moment que je n'ai pas posé la question. Et je sais que cela fait partie intégrante de son bien-être. Si sa famille va bien, cela lui assure une tranquillité de ce côté-là qui est non négligeable pour affronter sa propre vie. Je me rends compte que je passe beaucoup de temps à me poser des questions sur Steve et sur sa santé. Alors je n'imagine pas le temps qu'il doit passer lui avec quatre sœurs. Je n'irais pas plus loin dans les questions concernant sa famille, mais cela fait partie de lui donc cela m'intéresse forcément. D’ailleurs, une fois ma réponse obtenue, je change de sujet en disant : « Tu sais, j’ai repensé à la conversation qu’on a eue après l’incident avec Steve… ». Je souris un peu amusée en y repensant, avant de dire : « Ça te dirait d’essayer de savoir si dans cette réalité tu as ce genre de capacités ? On pourrait faire une espèce d’entraînement… Pour tester et voir si quelque chose se produit ». J’avoue que ça me plairait. Je suis surement trop curieuse, c’est l’un de mes plus gros défauts. Donnez-moi une information qui m’intrigue et je ne baisse jamais les bras pour découvrir toute la vérité. Et je n’ai pas peur des risques, même si clairement il y en a. Un méta-humain qui ne contrôle pas ses pouvoirs peut être un danger pour lui et pour les autres, mais cela ne me dérange pas. Je suis prête à le faire, ma curiosité me tuera un jour, c’est sûr. Mais je ne veux pas le forcer, alors je préfère le lui proposer. Il peut toujours me dire non, je comprendrais.
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyLun 4 Mar - 15:58

Another step toward you
tracy & luka
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« Très bonne oui. Je suis encore un peu perdue au milieu de toutes les nouveautés que je dois intégrer, mais ça s'est bien passé ». Satisfait de le voir s'intégrer à son nouveau travail, je lui souriais. Je ne doutais pas de ses capacités à apprendre tous les petits trucs et astuces en un temps record. Après tout, la nature du boulot pouvait être différente mais le droit restait du droit. Entreprise ou autre, les techniques devaient être les mêmes. En outre, Tracy avait la capacité intellectuelle adéquate pour se faire une place dans son nouveau milieu sans y laisser des plumes. Ou du moins pas trop.  Si j'avais appris quelque chose d'elle au cours de nos rencontres fortuites puis prévues, c'était qu'elle avait les nerfs bien accrochés. Et du mordant. Beaucoup de mordant. Mais je supposais que cela allait avec son choix de métier. Après tout, on ne pouvait pas prétendre être un bon avocat si l'on était pas capable de s'imposer dans une salle d'audience. « Et la tienne ? ». «  La routine » me contentais je de répondre sans donner plus de détails. Franchement, je n'avais rien fait de bien intéressant. Mes journées avaient toutes été plus ou moins identiques. Travailler pour Hank Heywood n'avait pas le même degré d'excitation que l'armée ou A.R.G.U.S. Je ne risquais par exemple pas ma vie à chaque seconde.

Si j'étais content de cet état de fait, j'avouais m'ennuyer. Un peu. Un tout petit peu. J'étais un homme d'action et pour l'instant rien de bien excitant avait croisé ma route. Mais je supposais que c'était normal. Ce n'était pas le même genre de métier. A cette nouvelle vie et à son train train plus tranquille j'allais bien finir par m'y habituer. Il le fallait. Après tout, je n'avais plus beaucoup d'options. Malgré toutes mes prouesses militaire,s l'armée de l'air n'allait jamais me reprendre. J'étais trop vieux et trop abîmé. Physiquement et mentalement. De ce côté, mes heures de gloire étaient loin derrière moi. Quant à A.R.G.U.S … je ne me voyais pas y retourner. Je ne me voyais pas me présenter devant les recruteurs pour leur demander mon ancienne place. Encore moins si ce recruteur devait être Amanda Waller elle-même. De ce côté, il était certain que j'avais pris la meilleure décision. Tant pis si ma vie était un peu moins...excitante qu'avant. Je pouvais faire avec l'ennui si cela signifiait que je n'avais pas à écouter les ordres de cette femme une fois de plus. Elle avait passé la ligne rouge en ce qui me concernait. Cette ligne normalement infranchissable. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Et moi non plus. Bien sur, il y avait fort à parier qu'elle s'en fichait parfaitement. Seuls ses petits jeux et ses petites manigances l'intéressaient. J'espérais que sa course au pouvoir finisse par l'envoyer tout droit dans le mur. J'espérais vivre assez longtemps pour en être témoin. Car si je ne pouvais pas retourner là bas et que j'étais tranquille pour le moment, quelque chose me disait que malheureusement je n'avais pas fini d'entendre parler d'elle.

Lorsqu'elle me demanda comment allaient mes sœurs, j'entrepris de lui conter les dernières nouveautés. Entre le boulot et les études, chacune continuaient sa vie dans la banalité a plus totale. Ce qui m'allait parfaitement. Au moins, je n'avais pas autant de raisons de m’inquiéter pour elles. Tout allait le mieux du monde de leurs côtés. « Tu sais, j’ai repensé à la conversation qu’on a eue après l’incident avec Steve… ». «  Dois je commencer à m'inquiéter ? » questionnais je en stoppant le verre juste avant que ce dernier ne se pose sur la peau rouge de mes lèvres. Même si nous vivions une aventure depuis peu de temps, je m'étais tout de même attachée à elle. Assez pour être triste de la voir partir. Assez pour être triste de la voir accepter ce qui avait dit ce soir là sur mes... nombreux problèmes et sur mon degré de dangerosité. Sachant que ce n'étaient que mes propres doutes qui se faisaient connaître – après tout, elles m'avaient maintes fois répétées cette nuit là que je ne l'effrayais pas outre mesure et qu'elle avait les moyens de se défendre – je me taisais et la laissais continuer. Il ne fallait pas laisser la propre piètre opinion que l'on avait de nous-mêmes nous mener à des conclusions attentives. Conclusions qui si énoncées à voix haute pouvaient dans certains cas se montrer... désastreuses. « Ça te dirait d’essayer de savoir si dans cette réalité tu as ce genre de capacités ? On pourrait faire une espèce d’entraînement… Pour tester et voir si quelque chose se produit ». Je restais un moment à la regarder. A l'analyser. Mes yeux bleus voyagèrent sur les traits de son visage. Dans ses yeux, je pouvais lire toute l’intérêt qui s'y dessinait. «  Je ne suis pas certain que cela soit une excellente idée Tracy » commençais je en me redressant légèrement. «  Et puis en presque trente cinq ans d'existence, rien ne s'est jamais produit. Il a fallu attendre un paradoxe où tout était différent pour que quelque chose se produise ». Pour moi, la réponse était évidente. Tout provenait du paradoxe. J'étais bien loin de me douter à quel point je pouvais avoir tord. Bien malgré moi, l'image de cet homme que j'avais retrouvé sur mon porche il y avait de cela plusieurs semaines et l'étrange conversation qui avait suivi me revinrent en mémoire. Le paradoxe n'avait été qu'un déclencheur. Mais il était loin d'être l'unique réponse à mes questions.


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by Wiise
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyLun 4 Mar - 19:58

Another step toward you

Même si ma cuisine a survécu au carnage de mes exploits culinaires, je ne suis pas sûre de vouloir recommencer ça. Même si je suis heureuse de l'avoir ici, avec moi. Mais maintenant je le saurais : je passerais directement par un traiteur. Au moins, les choses seront plus simples pour tout le monde. Surtout pour moi et mon appartement. J'ai beau essayer de ne pas le sentir, je ne peux pas m'en empêcher : l'odeur de brûlé est toujours là. C'est vraiment dommage. Mon canapé va devoir se remettre. Heureusement, le monde produit des produits magiques pour le traitement des odeurs sur les tissus, même si ce n'est pas très écolo et que Layla m'étriperait si elle savait que j'achète ce genre de choses. Il ne demande pas plus de détails sur ma semaine et je l'en remercie. Après tout, je n'aime pas à avoir à lui mentir. C'est trop pénible de devoir le faire. Je ne voudrais pas qu'il se mette en colère en apprenant mon double jeu. Peut-être devrais-je faire une pause le temps de prendre mes repères à S.H.A.D.E ? Mais en même temps, la reprise serait la même n'est-ce pas ? Je devrais lui mentir jusqu'à trouver un équilibre dans lequel je pourrais lui avouer. Alors cela ne servirait à rien de faire une pause. Bien au contraire. Mais moins il me demande de détails et moins j'ai à lui mentir. Je souris tranquillement tout en lui retournant la question. Et l'homme très loquace qui me fait face me répond deux petits mots. Mon sourire se transforme en sourire amusée. Difficile de lui faire desserrer les dents. Même si cela en témoigne aussi sur ce qui peut se passer dans son nouveau boulot. La routine ce n'est pas toujours bien. Pour certains c'est synonyme de l'apaisement, pour d'autres c'est synonyme d'ennui. Et je ne sais pas très bien dans quel camp il se situe. Je demande : « C'est tout ? Même pas quelque chose qui sort un peu du commun ? Un nouveau boulot c'est quand même un peu différent de la routine ». J'imagine qu'il est habitué à ma curiosité maintenant. J'aime bien savoir, c'est maladif chez moi. Même si concrètement pour lui le boulot n'est plus si nouveau que ça. C'est récent, mais peut-être cela n'a-t-il déjà plus l'attrait de la nouveauté.

Il me parle plus longuement de ses sœurs et je l'écoute avec attention. Le sujet est plus facile à aborder à l'évidence et il semble y prendre plus de plaisir que de répondre à ma question précédente. Je ne relance pas, je ne veux pas forcément de détails cette fois-ci. D'ailleurs, après ses réponses, je change de sujet pour lui proposer de tenter de découvrir s'il a des pouvoirs dans cette réalité aussi. J'avoue que je n'ai pas arrêté d'y penser et je ne tiens plus. Ma curiosité et mon impatience ont gagné ce round. Et lui qui s'inquiète a rapidement les réponses à ses interrogations lorsque je poursuis mon idée. Mais cela n'a pas l'air de l'emballer. Il le redresse en me disant que ce n'est pas une bonne idée. Je fais une légère moue alors qu'il reprend la parole pour m'expliquer pourquoi. Je le regarde un moment. Je ne devrais pas insister. Vraiment pas. Je devrais rester silencieuse et trouver n'importe quel autre sujet de conversation : la bourse, les dernières news dans le monde, le prochain super vilain prêt à envahir la Terre. Mais non, c'est plus fort que moi. D'ailleurs, je bascule un peu la tête en arrière en m'agaçant moi-même avant de le regarder à nouveau pour dire : « Peut-être que ça ne remonte pas à 35 ans justement... Je sais pas peut-être que c'est plus récent que ça ne s'était pas encore manifesté ici. Ou peut-être que tu es revenu différent... ». Je le regarde un peu en lui disant : « Les choses ne sont plus les mêmes Luka, il y a des gens qui ont changé, à leur réveil ils n'étaient plus pareil. Ma collègue... enfin, mon ancienne collègue qui était avocate avant la réalité alternée est institutrice à présent ». Je le regarde et je souris un peu en disant : « Et puis... Il aura fallu 32 ans aux miens pour se montrer. Même si je doute qu'ils soient innés. J'aurais peut-être un cancer un jour à cause des ondes qui m'auront bombardées pour me les offrir ». Je ne sais pas comment je suis devenue comme ça ni même si c'est acquis ou inné. Peu importe. Mais cela me fait dire que peut-être lui aussi en a. Ou peut-être pas. Qui peut le savoir ? Pas nous si nous n’essayons pas. Cependant, je me redresse un peu et je lui dis : « Mais... Si tu n'as pas envie, je n'insiste pas plus, promis ». Je dois vraiment apprendre à me taire et à être raisonnable. Parce que franchement, ce côté fouine compulsif ça peut être vraiment très chiant pour les autres je m’en rends bien compte. Je n’ai pas besoin de tout savoir.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMar 5 Mar - 21:25

Another step toward you
tracy & luka
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« Peut-être que ça ne remonte pas à 35 ans justement... Je sais pas peut-être que c'est plus récent que ça ne s'était pas encore manifesté ici ». Il y avait évidemment du vrai dans ce qu'elle disait. Peut être que ces dons n'étaient pas inné. J'avais vu assez de méta humains dans ma vie pour savoir que chacun avait une histoire terrible voir macabre à raconter sur l'obtention de ces derniers. Entre les pauvres malheureux, sujets d'expérimentations sans le vouloir, et ceux qui se soumettaient de leurs  plein gré à ces tests sans en comprendre réellement l'enjeu... je ne savais pas ce qui était pire. Sauf que pour moi ce 'état pas le cas. Ou alors je n'en étais pas conscient. Toute une partie de ma captivité restait floue. A ce titre, il était possible que j'ai été malgré moi un cobaye. Queen B était elle même très friande de ce que de choses. Mais cela n'expliquait pas pourquoi cela se serait soudainement réveillé, des années après, dans une réalité qui n'était même plus la bonne. Pour moi, cela n'avait juste pas grand sens. Alors même si j'entendais ce qu'elle disait, j'avais bien du mal à me sentir concerné.

« Ou peut-être que tu es revenu différent... » crut elle bon de rajouter alors que je me renfrognais. Cette possibilité m'avait effleuré l'esprit. Parce que oui j'étais revenue changer. Mon regard avait été ouvert sur certaines choses. Sur certains pratiques. Et sur certaines personnes. Il était évident que j'avais beaucoup appris sur moi-même. Mais de là à développer des pouvoirs ? Cela aussi me paraissait bien impensable. N'étant plus à A.R.G.U.S, je ne pouvais pas savoir si il existait hypothétiquement des cas de ce genre : des gens tout à fait normaux qui avec le retour à la bonne réalité s'était trouvé changé … biologiquement. Ma démission m'empêchait d'avoir accès à ce genre d'informations. Interroger mes anciens collègues ne serviraient qui plus était pas à grand chose. La plupart étaient loyaux à leur poste et surtout craignaient leur boss comme la peste. Ce qui se comprenait tout à fait. De toute façon, loin de moi l'idée de les mettre dans une telles situation. «Les choses ne sont plus les mêmes Luka, il y a des gens qui ont changé, à leur réveil ils n'étaient plus pareil. Ma collègue... enfin, mon ancienne collègue qui était avocate avant la réalité alternée est institutrice à présent » continua t-elle en faisant écho à ms pensées. Rien de ce qu'elle disait cependant ne me donnait une réponse précise. Changer de métier était bien plus plausible que de soudainement se réveiller avec des capacités surhumaines. Bien sur, j'étais conscient de ma mauvaise foi. Et à cette dernière, il y avait une raison toute simple. Je ne me sentais pas physiquement différent et surtout je ne voulais pas l'être. M'accepter tel que j'étais était déjà assez compliqué depuis mon retour du front. Malgré mes peurs, mes cauchemars parfois encore trop vivace,s j'avais fait d'énormes progrès. Je ne voulais pas voir ces derniers anéantis par le réveil d'une force insidieuse.  « Et puis... Il aura fallu 32 ans aux miens pour se montrer. Même si je doute qu'ils soient innés. J'aurais peut-être un cancer un jour à cause des ondes qui m'auront bombardées pour me les offrir ». Comment elle arrivait à prendre avec autant de légèreté me choquait quelque peu. A sa place, j'aurais retourné terre et mer pour trouver une réponse. Pour comprendre le pourquoi du comment. Mon côté militaire qui voulait tout contrôler assurément.

« Mais... Si tu n'as pas envie, je n'insiste pas plus, promis ». «  Je n'en ai pas envie » lui répondais je bourru. L'ambiance s'était considérablement refroidie et je ne trouvais pas en moi la volonté de la réchauffer. Alors le silence s'installa entre nous pendant de longues minutes.  Ce soir là, j'aurais assurément du me taire. Finalement je soupirais, brisant effectivement ce dernier. «  Je suis désolé » soufflais je en décroisant les bras pour apparaître plus avenant. Même si je ne m'étais pas emporté – théoriquement – j'avais tout de même bien contribué à jeter un froid sur notre soirée qui jusque là s'était annoncée sympathique. Elle ne cherchait qu'à m'aider et je ne pouvais que m'en sentir touché. Simplement sur cette question, nos points de vue divergeaient. Ce qui en soit n'était pas grave. Après tout, on pouvait tous avoir des opinions différentes et quand même s'entendre à merveille. «  Et si on passait à table ? » proposais je pour tenter de faire repartir la soirée. Et la conversation avec elle.


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by Wiise
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMar 5 Mar - 22:09

Another step toward you

Pendant toute mon argumentation Luka reste silencieux. Et s'il est souvent silencieux, je dois dire que son silence n'a rien de très engageant. Plus je parle et plus je me dis que je devrais m'arrêter là et me taire. A l'évidence il n'est pas du tout sensible à ce que je peux lui dire et à ma curiosité. Je suis trop curieuse et je sais bien que c'est un défaut. C'est sans doute l'inquiétude de le voir silencieux comme ça qui me pousse à nuancer mes propos à et lui signaler que je n'insisterais pas plus s'il ne le souhaite pas. De toute façon je ne peux rien faire s'il n'est pas d'accord. Même si je suis quasiment sûre de pouvoir le pousser à sortir de ses gonds ou à avoir une émotion assez forte pour provoquer une manifestation de ses dons, je ne veux pas prendre ce risque. J'ai trop peur de le voir partir. Sans doute l'un de mes plus gros travers, celui qui me pousse à tout foutre en l'air quand ça devient sérieux. La peur de voir l'autre partir, de perdre encore quelqu'un. Et quand je décide de m'investir, que je commence à m'attacher elle est toujours là, quelque part à flotter à l'orée de ma conscience, à me tordre les entrailles jusqu'à ce que finalement cela soit trop pour moi et que je prenne les devants. Il me répond, de son ton fermé et bourru. Mais cela ne me vexe pas. Je souris un peu et je bois une nouvelle gorgée et lui s'excuse finalement. Le silence est étrange. Je ne sais pas trop quoi dire. Parce que je suis trop insupportable pour lui. Peut-être va-t-il finalement prendre conscience que nous ne sommes pas assez raccord. Il me propose de passer à table et je souris un peu en disant : « Tu n'as pas à t'excuser, ne t'inquiète pas ». Je me redresse et je souris en me levant. Mais avant de partir je m'avance vers lui et je l'embrasse avant de me redresser pour dire : « Je suis insupportable parfois, vraiment trop curieuse. Alors tu as le droit de me dire stop, je respecterais ça ». Il a plutôt intérêt à me mettre des limites en fait. Parce que sinon ça risque d'être vraiment terrible pour lui. A tout vouloir savoir, tout vouloir connaître. Ce n'est pas une question de contrôle, j'aime juste savoir. Un peu trop. C'est comme une drogue dans le fond, une mauvaise habitude de boulot : quand je plaide j'aime bien avoir toutes les informations pour construire mon argumentation. Je me dirige vers la cuisine, posant mon verre sur l'un des meubles et je pousse un peu mes plaques pour que le repas soit suffisamment chaud pour que l'on mange. La table est déjà mise, je n'aurais qu'à servir. Je me passe une main à l'arrière de la nuque. Pourquoi je ne peux pas être normale ? J'espère juste que je n'ai pas tout gâché.

Je reste quelques instants dos tourné au canapé à m’occuper du repas en essayant de garder une certaine contenance. J’ai vraiment l’impression que rien ne changera jamais pour moi et que je ne serais jamais en mesure d’entretenir une quelconque relation. Que je ne pourrais jamais replonger mon regard dans ceux d’un enfant. Je pose mes mains à plat de chaque côté des plaques pour tenter de respirer et de rester focalisée sur la soirée. L’accueillir ici était peut-être trop ambitieux, je ne sais pas. Peut-être qu’un repas en extérieur aurait permis d’avoir une conversation plus neutre. Mais ce qui est fait est fait n’est-ce pas ? Je peux essayer de sauver cette soirée ou simplement baisser les bras et me résoudre à accepter mon destin. Une fois que c’est chaud, je vais chercher les assiettes et je reviens vers le plan de travail en disant : « Installe toi, vas-y c'est prêt ». Je souris un peu et je sers en dressant à peu près correctement. Je coupe mes plaques et remet les couvercles sur les poêles puis je rapporte les assiettes les disposant. Je retourne à la cuisine pour revenir avec deux verres à vin et sa bouteille les posant sur la table avant de prendre place en face de lui : « J’ai au moins le plaisir de t’annoncer que c’est de la bonne cuisine ! ». Je souris malicieuse en le regardant. Je crois que pour une fois j’ai envie de me battre. Mais s’il ne peut pas supporter ma curiosité, peut-être que ce combat est perdu d’avance. Je ne sais pas. On verra bien. Au pire mon frère me rattrapera avec de la crème glacée et du vin blanc, comme d’habitude. Je souris et je dis : « Du sauté de dinde aux légumes. Rien de très compliqué paraît-il mais… peut-être qu’il faut que je me cantonne macaronis au fromage ». Je souris toujours un peu amusée. Cela aura au moins l’avantage de changer de sujet et de détendre l’atmosphère. Je ne veux pas qu’il pense que je suis vexée parce que ce n’est pas le cas. Je commence à manger après lui avoir souhaité un bon appétit. Ce n’est vraiment pas mauvais. Ce traiteur est toujours de bonne qualité, c’est un excellent plan B. Et si ça ne sentait pas le brûlé dans mon appartement j’aurais presque plus faire croire à mes talents en cuisine. Mais je suis trop honnête.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyDim 10 Mar - 10:03

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Malgré mes excuses et les dernières paroles de la jeune femme, l'air reste légèrement froid entre nous. Sourcils quelque peu froncés par l'inquiétude, je la regardais se lever pour se diriger vers sa cuisine. Je la voyais réchauffer les plats de là où j'étais et son malaise ne passa pas inaperçu.  Bien sur, tout ne pouvait pas toujours être rose. Les humains étaient fait pour avoir des opinions différentes. Et parfois cela était synonyme d'accrochages. Même moi, j'étais assez à l'aise avec les relations humains pour le savoir. Pour autant, j'avais peur de l'avoir vexé. Je n'étais pas un homme facile. De cela aussi j'en étais conscient. Et si j'étais à fleur de peau ce n'était pas de sa faute. Elle n'avait fait que se montrer intéressée. Intéressée par moi et ce que je pouvais bien pouvoir faire .. ou ne pas faire. Ce n'était pas un crime. Je secouais légèrement la tête en soupirant de manière inaudible. Ce qui était fait était fait et il ne servait plus à rien de se torturer. Qui plus était, nous n'en étions qu'au début de cette charmante soirée. Assez de temps pour s'assurer donc qu'elle continue sous de meilleures hospices. « Installe toi, vas-y c'est prêt ». Poussant sur mes jambes, je me remettais debout et allais vers la table spécialement dressée pour l'occasion. Je prenais place et la laissais servir en la remerciant d'un sourire. Lorsqu'elle déposa la bouteille de vin face à moi, j'attrapais le tire bouchon posé sur la tête. Débarrasser la bouteille de son bouchon de liège fut une tâche aisée. En bon gentlemen, j'attrapais le verre de Tracy et la servis avant d'en faire de même avec moi-même. J'espérais vraiment  que le vin soit aussi bon qu'on me l'avait vanté. Surtout, j'espérais qu'il n'était pas bouchonné. Au prix où j'avais payé la bouteille, j'en serai drôlement mécontent. Pour m'assurer de la qualité du produit, je trempais légèrement mes lèvres dans le liquide rouge. Satisfait pour le goût qui se propagea sur mes papilles, je laissais grandir un sourire sur ma bouche.  Encore une fois, mon fidèle commerçant n'avait pas failli.  Et heureusement.  

« J’ai au moins le plaisir de t’annoncer que c’est de la bonne cuisine !  Du sauté de dinde aux légumes. Rien de très compliqué paraît-il mais… peut-être qu’il faut que je me cantonne macaronis au fromage » me déclara t-elle. Un léger rire remonta le long de ma gorge. «  C'est bon les macaronis au fromage » lui répondais je en haussant les épaules. Franchement, des pâtes et du fromage … c'était souvent le combo parfait.  Et ce n'était pas mes origines italiennes qui allaient dire le contraire. Parfois, le plus simple était le mieux. «  Et puis franchement.. quand tu as goutté à la cuisine de l'armée et aux rations  … je crois que tout est bon » lui signalais je. Face au souvenir de cette nourriture infâme, je ne pus empêcher un frisson de me parcourir. Le pire ? Le café.  Si on pouvait appeler ça ainsi. Par chance, dans mon unité, nous avions eu certains avantages. Comme les journées pizzas. Certain d'entre nous n'avaient d'ailleurs vécu que pour ça.  

Le repas se passa dans la bonne humeur et bientôt l'aigreur de ce début de soirée fut vite oublié. Les plats furent vidés et même la bouteille se retrouva sérieusement entamée. Voyant que Tracy avait elle aussi fini son assiette, je me levais avec la ferme intention de débarrasser. Ou au moins de l'aider à le faire. Lorsque je la vis ouvrir la bouche, je lui envoyais un regard qui en disait long. J'avais été bien éduqué... surtout j'avais été bien éduqué par une femme. Les assiettes et couverts retrouvèrent le lave-vaisselle et je suivis les indications de Tracy pour sortir les assiettes à dessert et les déposais sur la table.  «  Je te sers ? » demandais je de façon rhétorique en tendant ma main pour attraper la première assiette du petit tas. Avec un sourire, je la lui tendais et terminais de servir. Le dessert ne fit pas long feu et bientôt nous nous retrouvâmes attablés à discuter de tout et de rien. «  Merci pour le repas Tracy. C'était très bon » lui soufflais je. «  Du coup, je suppose que la prochaine fois c'est mon tour » plaisantais je sans le faire vraiment. Je comptais bien lui renvoyer l'ascenseur. Il n'y avait rien de plus normal. Et puis, cuisiner pour elle me faisait plaisir. Même si la cuisine n'était pas forcément mon point fort. Au moins y étais je tout de même un peu plus doué qu'elle. Il fallait dire que j'avais quand même  plus de pratique. Et une grand mère toujours prête à répondre à mes appels pour me guider et m'aiguiller. Un atout non négligeable.


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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyDim 10 Mar - 17:30

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Nous voilà installés à table, avec l'assurance de manger un bon repas, mais qui malheureusement n'est pas fait par moi. Cela ne m'étonne pas vraiment dans le fond. Je crois être une cause perdue en cuisine quand je ne bénéficie pas de l'aide de quelqu'un d'expérimenter. Heureusement j'ai beaucoup d'autres qualités qui peuvent contrebalancer. Mis à part mon incompétence profonde en matière de cuisine, mes amies disent que je suis bonne à marier. Même si de mon côté, j'en doute vraiment. Il me rassure en me disant que les macaronis au fromage c'est bon. Je souris un peu et j'acquiesce en réponse. Effectivement, c'est bon. C'est la base de mon alimentation. Facile à faire, quasiment inratable. Il reprend la parole et je grimace un peu. Effectivement, les rations de l'armée ne sont pas exceptionnelles. Il y a encore quelques mois, je n'en avais qu'entendu parler. Par mon frère. Qui m'avait souvent parlé de ces horreurs. Et dans cette autre vie, j'ai pu les goûter moi-même, en faire l'expérience. Donc je comprends ce qu'il me dit. D'ailleurs, ça me tire un sourire amusé appuyé d'un : « C'est clair... ». Je ne devrais pas savoir ça, pourtant je le sais. Ça et tout un tas d'autres choses dont je me souviens. Je n'ai pas ramené les cicatrices avec mais les souvenirs sont toujours là. Bien enfouis, bien ancrés en moi. Et à présent, je dois vivre avec. Alors, peut-être bien que je comprends mieux qu'il ne le pense même si je n'en ai jamais parlé. Peut-être bien que je n'en parlerais jamais car la plus grande blessure est encore celle de la perte de Zoé. Mais il y a bien d'autres choses qui sont revenues avec moi de l'autre réalité. Des choses qui me réveillent parfois la nuit. Des choses qui me poussent à me questionner. Mais qui m’ont aussi permis de comprendre qui je pouvais être. Qui je voulais être et surtout qui je ne voulais pas être. Cela m’a permis de revenir armée, d’être en mesure de savoir les limites que je ne souhaite pas franchir et d’être attentive à les voir arriver. Ne pas me laisser endormir. Et même si les choses changent pour moi, que je vais enfin pouvoir suivre les pas de mes parents – d’une certaine façon – je sais qu’il y a une façon de le faire et une façon de ne pas le faire. La réalité alternative n’aura pas eu que des inconvénients.

Le repas se passe bien cependant et l'ambiance est à nouveau au beau fixe. Agréable et chaleureuse. Et mon faux pas semble bien loin lorsque nous finissons nos assiettes et qu'il se lève pour m'aider à débarrasser. Je m'apprête à lui dire que je n'ai pas besoin d'aide mais son regard ne laisse pas vraiment de doute sur le fait qu'il ne me laissera pas m'opposer. Je le guide donc dans ma cuisine pour l'aider à ranger. Une fois réinstaller, le dessert ne fait pas long feu non plus et la discussion se poursuit autour de choses et d'autres, du banal au personnel mais pas trop intime non plus. Toujours cette volonté de faire les choses avec une certaine tranquillité, de bâtir une relation de confiance. Quelque chose de sain, pour une fois. C'est agréable, je ne peux pas dire le contraire. Je souris un peu et lorsqu'il me remercie j'acquiesce à nouveau en disant : « Il n'y a pas de quoi... ». Littéralement d'ailleurs. Puisque je ne suis pas vraiment à l'origine de ce repas. Je me suis contentée de commander. Mon appartement ne se souviendra bientôt plus de cela. Je souris un peu lorsqu'il me dit qu'il suppose que ça sera bientôt son tour. Je ris un peu et je lui dis : « Tu n'es pas obligé Luka... On peut se contenter d'un restau ou d'un traiteur... Tu sais déjà que j'adore ça ». Je ris un peu. Je me doute qu'il n'a pas forcément le temps, ou l'envie. Enfin, s'il veut le faire, cela ne me dérangera pas, bien sûr. Mais je comprendrais qu'il ne le souhaite pas. Je ne suis pas du genre à m'offusquer pour si peu. Ce qui m'importe le plus c'est de passer du temps avec lui, comment et où, cela ne change pas grand-chose.

J’attrape la bouteille de vin et je lui ressers la moitié d’un verre avant d’en faire pareil avec le mien. Puis je me lève et l’entraîne à nouveau vers le canapé. Moi qui aie une légère préférence pour le vin blanc, je ne suis pas déçue par celui qu’il a apporté. Ce n’est pas si mal le vin rouge. Je dépose les verres sur la table basse. Je souris un peu et je fais craquer ma nuque en me réinstallant dans le canapé, une jambe pliée sous moi, l’autre passée par-dessus, mon pied pendant dans le vide à quelques centimètres au-dessus du sol. L’inconvénient de mesure un mètre 20 les bras levés. Je lui souris lorsqu’il s’assoit à nouveau. Ce n’est pas si désagréable. Comme le soir où j’ai viré Steve de l’appartement de Luka, quand nous nous sommes retrouvés l’un contre l’autre dans le canapé à regarder la télé. Finalement, je change de position. Je me tourne et je me laisse tomber contre lui en fermant les yeux. Je lui dis : « Je n'ai pas besoin de grande cuisine pour être heureuse ». Je souris un peu et je dis : « Depuis quelques temps… Je me rends compte que ce n’est pas l’endroit qui compte mais la personne avec qui je suis… ». Sous-entendu, lui, bien évidemment. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais j’apprécie sa présence. Plus que je ne l’aurais cru. Bien qu’il pense le contraire, je me sens en sécurité avec lui. Un léger soupire franchit la barrière de mes lèvres. Un soupire de bien-être. Il faut dire qu’il est confortable. Un peu trop peut-être. Je pourrais bien m’endormir là. Combien de temps s’écoule ? Difficile à dire. Parfois le silence peut être apaisant et agréable. Je me tourne finalement – encore – sans pour autant me décoller de lui et je l’embrasse. Difficile de dire si c’est le vin ou la simple envie de contact. Je n’ai jamais été très équilibrée dans mes relations et malgré une grosse difficulté d’attachement, le contact physique a toujours été l’un de mes gros points faibles. Et je sais bien que je ne devrais pas le faire mais visiblement, mon self contrôle et mon intelligence ont décidé de disparaître ce soir. Emporté par le vin. Alors tout en prolongeant le baiser, je glisse ma main sous son haut recherchant sa peau de mes doigts.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMer 20 Mar - 23:37

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« Tu n'es pas obligé Luka... On peut se contenter d'un resto ou d'un traiteur... Tu sais déjà que j'adore ça ». «  J'y tiens » lui répondais je simplement avec un léger sourire sur ma bouche. Je devais, après tout, faire honneur à la cuisine de mes origines. Puis, je n'osais imaginer le savon que me passerait ma grand mère si j'invitais quelqu'un à manger – une femme de surcroît – pour lui servir des plats cuisinés par quelqu'un d'autre que moi. Il y avait certaines valeurs auxquelles il ne fallait pas déroger. Bien recevoir et recevoir honnêtement en faisait parti.  Et si au pire, je faisais une catastrophe, cela ferait un point partout. De là, nous ne pouvons que nous améliorer. Après tout, il y avait d'autres classes de cuisine à travers la ville qui méritaient d'être testées.  Et je n'étais absolument pas contre cette activité. Bien au contraire, vu que j'avais apprécié ma dernière expérience du genre. La compagnie y étant évidemment pour beaucoup. Lorsque la dite compagnie se leva, j'en fis de même. Tranquillement, je suivais son exemple et allais me poser dans son canapé, contre ses coussins confortable. Tracy changea bien vite de position cependant et j'ajustais ma posture pour pouvoir la tenir contre moi confortablement.  Par réflexe, mes doigts trouvèrent ses cheveux blonds et je les laissais glisser entre ses mèches dorées. Ce geste je le répétais de manière automatique sans m'en soucier. C'était tout bonnement naturel. Lorsque mes doigts trouvèrent un nœud, je pris bien soin de ne pas tirer dessus. Avec mes sœurs, j'avais appris depuis bien longtemps à m'occuper des chevelures longues et sacrées de la gent féminine. Tracy profitait donc de mon expérience rudement acquise. Je me souvenais après tout comme si c'était hier des heures que je passais à les coiffer les uns après les autres pendant mes permissions. Je m'étais plié ces fois là à toutes leurs exigences et avais mis mes mains abîmées par la guerre au service d'une tâche faite de tendresse et de délicatesse.  Cela ne s'était évidemment pas fait s ns heurts et quelques cris de douleur passagère avait pu se faire entendre dans l'enceinte de notre maison familiale. Après, mes sœurs étaient tout de même un peu chochottes. Un fait que je ne m'étais pas gêné pour leur faire remarquer.

« Je n'ai pas besoin de grande cuisine pour être heureuse ». Un sourire se faufila jusqu'à mes lèvres.  J'espérais en effet pour elle que son bonheur ne se résumait pas qu'à ce qu'elle mettait dans son estomac. Même si je devais avouer qu'un bon plat était synonyme parfait de contentement. « Depuis quelques temps… Je me rends compte que ce n’est pas l’endroit qui compte mais la personne avec qui je suis… ». Dans ma poitrine, mon cœur manqua un battement. Je savais que ces quelques mots m'étaient destinés. Du moins je le soupçonnais très fortement. Et l'espérais ardemment tout autant. Ce sentiment, je le partageais bien entendu. Je ne cachais pas le fait que je me sentais bien à ses côtés. Même si je ne le disais pas de vive voix. J'espérais au moins faire passer le message à travers mes gestes et le reste de mon comportement. Et j'espérais qu'elle le comprenne.  Lorsqu'elle se releva légèrement pour poser ses lèvres contre les miennes , j’accommodais son mouvement. Et répondais à son étreinte sans me faire prier. Le baiser se prolongea quelques secondes. Quelques secondes pendant lesquelles je profitais du goût de ses lèvres et de la tendresse de son geste. Le sentiment de plénitude qui s'imposa à mon esprit fut cependant coupé court lorsqu'elle laissa glisser ses mains sous le tissu de mon tee-shirt. Le contraste entre sa peau plus froide sur ma peau trop chaude envoya une décharge électrique le long de mon abdomen. Loin d'être agréable, cette dernière alluma une alarme dans mon esprit. Tendu, soudainement rigide, j'ouvrais les yeux tout en m'éloignant d'elle. Je remarquais que mes mains avaient attrapé par réflexe ses poignets pour les maintenir à une distance raisonnable de ma peau. Cependant, je savais que la pulpe de ses doigts pouvaient sentir la texture rugueuse d'une cicatrice trop grande. Trop profonde. Et trop hideuse pour être partagée. Je n'étais pas prêt. Je n'y étais pas préparé. Elle m'avait pris par surprise.  Sans lui faire mal, je fis faire le trajet inverse à ses mains.  Lorsqu'elles ressortirent de sous mon tee-shirt, je les prenais au creux des miennes pour adoucir la dureté de mon geste. «  Je suis désolé Tracy.. » commençais je, la gorge nouée d'une tension palpable.  « Je ne peux pas …. pas maintenant ». Je ne savais pas si elle allait comprendre que cela n'avait rien à voir avec elle, et tout avec moi. Avec mon corps et les doutes qui m'assaillaient dès que je devais faire face aux regards des autres. Sur ma peau s'étendait un véritable cimetière au passif lourd et difficile. Et l'histoire qui allait avec, je n'étais pas en état de la raconter sans m'effondrer.


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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyJeu 21 Mar - 21:21

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C'est peut-être un peu tôt, un peu prématuré pour lui dire quelque chose comme ça. Mais je ne regrette pas vraiment mes paroles. Et s'il avait s'agit de quelqu'un d'autre, peut-être aurais-je été inquiète par son silence, mais il n'en est rien. Qu'il ne réponde rien ne me surprend pas. Le sourire qui habille son visage m'est bien suffisant. Tout comme son attitude envers moi depuis qu'on s'est rapprochés. Malgré ses doutes, il ne me repousse pas. Malgré ce qu'il pense de lui, il ne se cache pas derrière des défenses inaccessibles. Il laisse les choses venir comme elles viennent et semble apprécier ça, la plupart du temps. Je n'ai pas trop de mal à penser qu'il pourrait me repoussait s'il changeait d'avis ou si finalement ça ne lui plaisait pas. Je reste contre lui, appréciant le contact et la chaleur qu'il dégage. Contrairement à ce qu'il peut penser, je le trouve rassurant, apaisant. Moi qui suis toujours active, branché sur le courant électrique, son calme apparent me force à l'accalmie. Et je trouve ça bien. Une partie de toute mon agitation est là depuis que je suis née. Je n'ai jamais été une enfant du genre placide. Mais une autre partie s'est rajoutée à mon adolescence, à la perte de mes parents. Une façon de m'empêcher de penser, de compenser. J'ai toujours été comme ça, y compris avec mes conquêtes. Peut-être même encore plus. Comme cette soirée de Saint Valentin avec Michael qui a savamment dérapé. Vraiment trop loin, dans une phase très énergique, très excitée. Un peu trop sans doute... Alors que quand je suis avec Luka, je suis plus calme. Mon esprit est plus posé et même si je doute perpétuellement de la route à suivre, j'ai l'impression d'y voir plus clair. Même si là, en cet instant, mon cerveau s'est juste arrêté et que même si je sais que c'est la mauvaise décision, je ne peux pas m'en empêcher. Je l'embrasse et m'aventure plus loin, glissant mes mains sous son haut.

Le contact de sa peau me tire un frisson. Léger mais bien présent, délicieux, qui remonte le long de mon dos. Agréablement chaude, je ne peux qu'apprécier cette douce chaleur qui irradie mes mains toujours un peu froide. Finalement, sans que je ne puisse le voir, mes doigts rencontrent une boursouflure. Une boursouflure étrange et il ne me faut pas longtemps pour comprendre que c'est une cicatrice. Mais bon, cela ne m'étonne pas, il était militaire et visiblement a une histoire militaire semée de difficultés et de blessures. Cela ne me dérange pas, bien au contraire. De mes doigts, je suis le tracé de la cicatrice, large et probablement voyante. Je le sens se raidir assez fortement avant qu'il n'attrape mes poignets. Je quitte soudainement mon nuage, ouvrant les yeux. Il sort mes mains de sous son tee-shirt. Le geste, vif et soudain a été surprenant mais pas effrayant. D'ailleurs, je me mordille la lèvre inquiète. Pas pour moi mais pour lui. Je laisse déplacer ses mains de ses poignets sur mes mains tout en commençant à parler. Je l'ai déjà vu mal à l'aise. Mais là, c'est autre chose. Cela se rapproche plus de ce que j'ai vu au mariage. Je fronce les sourcils, et me redresse un peu. « Tu n'as pas à t'excuser... ». Je lui offre un sourire bienveillant tout en disant : « C'est tout moi ça... Demander à aller doucement et brûler les étapes... ». Je grimace un peu. Peut-être qu'un jour, je serais capable de ne pas faire foirer toutes mes relations. Je soupire et je lui dis : « Je suis une véritable catastrophe ». Même si je sais que ce n'est pas vraiment moi qu'il repousse mais plus le contact. Enfin, je ne sais pas vraiment ce que c'est mais, je pense que ce n'est pas moi. Plutôt ses propres limites. Après tout, l'eau lui avait déjà posé problème, peut-être que ce n'était pas seulement l'eau mais aussi le contact sur sa peau ? Il n'y avait jamais eu de souci avant. Mais nous nous contentions de nous embrasser, les contacts peau à peau étaient plus que limités... Difficile de dire ce qui lui pose problème mais cela l'a poussé à réagir. Surement l'une des raisons pour lesquelles il se pensait dangereux. Se comporter de la sorte, m'attraper si vite les poignets c'était assez impulsif, j'en conviens.

Je marque une pause, silencieuse, réfléchissant à ce qu'il vient de dire. Il ne peut pas. Pas maintenant. Mais qu'est-ce qu'il attend. Je le regarde simplement puis finalement je dis : « Je n'ai rien contre les cicatrices tu sais... ». Je souris un peu. Je me veux rassurante, ayant un ton léger, presque amusé. Je lance ça comme ça, sans me doute que je touche son point sensible. J'hausse un peu les épaules lui offrant un sourire doux et je dis : « Elles font partie de toi. Et je ne m'intéresse pas qu'à une seule moitié de toi. Je te veux tout entier ». Lui et ses cicatrices, lui et ses peurs, lui et ses cadavres dans le placard. Parce que c'est bien ce qui me plaît chez lui. Ce quelque chose dans son regard qui atteste d'une longue vie riche et parsemée d'embûche. Capable de comprendre certaines choses et en même temps d'avoir vécu plus de choses que moi. Pour me protéger ? Je n'en sais rien. Je ne sais pas pourquoi j'aime ça, pourquoi je cherche ça. Mais j'apprécie. Il n'est pas comme ces avocats, issus de bonnes familles qui pensent avoir vécu des choses alors qu'il n'en est rien. Lui est authentique, il a vraiment traversé l'enfer et en est revenu tout en sauvant des vies. Je souris à nouveau et je lui dis : « J'aimerais tant que tu te vois comme je te vois ». Assurément, les choses changeraient pour lui. Et bien sûr, nul pitié dans mon regard. Pas une once de peur. Juste une certaine curiosité et un millier de questions qui se bousculent dans mon esprit, se reflétant dans mes yeux. Difficile à contrôler, j’arrive pourtant à me maîtriser pour ne pas être trop intrusive. J’attends de voir comment il va réagir, voir si je peux me risquer à une ou deux questions.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMar 26 Mar - 13:17

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« Tu n'as pas à t'excuser... C'est tout moi ça... Demander à aller doucement et brûler les étapes... Je suis une véritable catastrophe » déclara t-elle en reposant le blâme sur sa personne. Malgré moi, j'en fus presque touché. Même si cela me fi soupirer de dépit. Tracy avait tendance à s'excuser pour tout et surtout pour rien. Ici, elle n'avait rien fait de mal. Elle n'était pas responsables de mes états d'âmes. Du moins, pas de ceux qui étaient actuellement sur les devants de la scène. «  Non Tracy. Tu n'es pas une catastrophe ». A part ça, je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Surtout, sans avoir envie de lui expliquer le pourquoi du comment. Pourtant, malgré moi, j'allais bien y être forcé. Je ne pouvais, de toute façon, pas espérer arriver à construire quelque chose avec quelqu'un si je n'osais pas me mettre à nu. Au sens propre comme au sens figuré. Et rien que d'y penser, cela me donnait quelques sueurs froides. Surtout, cela n'améliorait pas la tension qui continuait de parcourir mes muscles et le reste de mon corps. Pourquoi la vie – ou du moins ma vie- devait elle être aussi compliquée ? Rien n'avais jamais été si simple dans mon existence. Et pourtant, je savais que je n'étais pas à plaindre. Malgré les épreuves en tout genre, malgré la perte d'être aimés, je n'étais pas à plaindre. Il y avait des gens sur cette terre qui m'aimaient. D'autres qui le pouvaient si je leur donnais les moyens de le faire. Peut être que Tracy était l'une de ces personnes. Seul 'avenir me le dirait. L'avenir et un petit coup de pouce très certainement. « Je n'ai rien contre les cicatrices tu sais... ». Je la fixais de mes yeux bleus, lèvres pincées. Il y avait cicatrices et il y avait ce qui ornait mon corps. Les blessures de guerre n'étaient jamais très belles à voir et les miennes étaient particulièrement hideuses. « Elles font partie de toi. Et je ne m'intéresse pas qu'à une seule moitié de toi. Je te veux tout entier ». A cela, je soupirais et finissais par me lever. Je n'allais pas bien loin ceci dit. Je m'arrêtais en effet tout près de la fenêtre et observer la ville depuis cette dernière. Mon regard se posa d'abord sur les quelques silhouettes qui marchaient ou courraient le long des trottoirs pour rentrer ou échapper à une vie de tourmentes. Parfois, ce qui poussait un être humain n'était pas bien clair. Ensuite, mes yeux se posèrent sur la forme ronde de la lune. Elle était pleine ce soir. Comme toujours lorsque je la regardais j'eus envie de lever mon pouce pour la cacher momentanément. Je me souvenais très bien avoir dit à ma plus jeune sœur que peu importait l'endroit dans le monde où nous étions, la lune ferait toujours la taille de notre pouce. Cette remarque l'avait aidé à combattre le sentiment d'abandon qui la prenait à chaque fois que je devais repartir en mission. Grâce à la lune et à son pouce, elle avait pu me garder près d'elle.

« J'aimerais tant que tu te vois comme je te vois ». Je ne pus empêcher le léger rire qui remonta le long de ma gorge et passa entre mes lèvres légèrement gonflées des baisers qu'elle venait de me donner. Je ne savais pas ce qu'elle voyait mais en ne connaissant qu'une infime part de la vérité, cela devait être bien loin de l'homme que j'étais. Je ne doutais pas qu'elle trouvait quelque chose de plaisant mais sans connaître tous mes secrets, elle ne pouvait pas tout voir. Moi, je savais qui j'étais. Je le voyais au fond de mes yeux. Cette lueur et cette dureté qui faisait de moi un tueur. Un soldat. Un pilote. Un homme qui en avait trop vu et trop fait. Trop subi aussi. Alors que je regardais mon reflet, mon rire mourut et je me plongeais moi même à travers les blessures qui étaient retenues dans l'eau claire de mes iris. Finalement, je soupirais en baissant légèrement la tête mais sans quitter l'image que sa vitre me renvoyait de moi-même «  Pour beaucoup mon corps est un temple. Et il est vrai que j'en ai pris soin. Mais mon corps était aussi mon objet de travail... » commençais je sans réellement savoir où j'allais avec une telle introduction. Ni même ce que je m’apprêtais à lui dire. Perdu dans le reflet de mon visage, j'étais comme dans une sorte d'état second. Perdu entre ma réalité actuelle et celle qui avait été. «  Il a été entraîné pour résister à la guerre. Pour y survire aussi quelque part ». Je me doutais que tout cela elle devait le savoir. Avec une famille entièrement composée de militaires, elle devait connaître les sacrifices. Les entraînements sans fin. Un militaire – suivant sa position – faisait de son corps une machine de guerre. L'endurance, la force... il en fallait pour oser se rendre en pays hostile. Mais malgré tout ce n'était pas suffisant. Ce n'était jamais suffisant. «  Sauf que personne n'est réellement préparé à ce que la guerre a à offrir » murmurais je finalement en posant cette fois ci mes yeux sur les légères lignes blanches qui ornaient la peau de mes mains.
«  Il y a quelques années, j'avais pour ordre de me rendre avec quelques uns de mes frères d'armes .. quelque part au Moyen Orient.  Deux des pilotes de l'escouade ont explosé en plein air. Mon avion lui a été endommagé par un tir anti aérien. Je n'avais plus de moteurs et je chutais. Sans aucun moyen de redresser mon appareil, je me suis éjecté » continuais je, le bras et le front maintenant appuyé contre le verre froid. Sur le coup je parlais machinalement. On aurait pu croire que j'avais fait cette confession des centaines de fois. Mais il n'en était rien. J'étais juste perdu entre deux mondes. «  La chute a été rude. Entre les débris de mon avion, je n'ai pu ouvrir que mon parachute très tardivement. L'impact avec le sol a cassé l'un de mes fémurs ». Et encore un fémur... je pouvais m'estimais chanceux. Et ce malgré la large cicatrice qui zébrait la peau de ma jambe droite. Pour le coup, elle était bien moins horrible que les autres. Mon équipement serré avait permis à l'os de rester à l'intérieur de mon corps. Aucune fracture ouverte n'avait donc été déclarée. «  Mais si seulement cela avait pu s'arrêter là » continuais je d'une voix à peine audible à présent. Devant mes yeux flashèrent des scènes longtemps mises de côté. «  J'ai atterri en Bialya oùJ jai été repêché par des soldats de la reine et enfermé dans leurs cachots en tant qu'ennemi de guerre. Et autant te dire qu'ils n'ont pas signé la convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre.  Queen B pensait qu'elle pouvait obtenir des informations. Lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle n'allait rien obtenir de moi en utilisant ses ..capacités, elle s'est résolue – sans trop de difficultés- à avoir recours à la torture. Et à l'humiliation. Et à tout ce qui pouvait lui passer par la tête vraiment. Cela a commencé comme cela commence toujours : les coups. Puis sont venues les petites lames et les moins petites. L'électricité, l'eau. Le manque de nourriture. Les enceintes qui s'allumaient à toutes les heures de la journée et de la nuit pour laisser passer des cris et des hurlements. Tout cela dans le seul but de me faire perdre la notion du temps. Cela a fonctionné.. A la fin, j'avais même du mal à savoir qui j'étais. Voir mon corps mutilé encore et encore ne m'a aidé à retrouver cette notion de moi-même ». Gorge serrée et mains tremblantes, je continuais pourtant de parler. Jamais personne – à part le psychologue militaire qui m'avait été attribué -  n'avait entendu tous ces mots sortir de ma bouche. Alors pourquoi maintenant ? La question méritait d'être posée. Mais il n'y avait pas vraiment de réponse. Entre les flashbacks, entre la tension et entre l'alcool, quelque chose avait finir par ouvrir les vannes. Peut être étaient ce même les mots de Tracy qui avait fini par déclencher l'avalanche qui sortait d'entre mes lèvres. Un flot de mots qui j'étais incapable de stopper à présent. «  Lorsque je suis revenu sur le territoire américain, j'étais dans un état pitoyable. J'ai une liste longue comme le bras de problèmes en tout genre. Et les trois quarts ne sont même pas physiques ». Crise de panique, d'angoisse ...terreurs nocturnes, cauchemars, insomnies. Le stress post traumatique pouvait prendre bien des formes. Chez moi, elles semblaient s'être toutes manifestées. «  Évidemment j'ai fait des progrès. J'ai guéri en parti. Mais il y a des jours et des situations où la montagne que j'ai à gravir ne cesse de s'allonger sans que je ne puisse jamais en atteindre le sommet » terminais je finalement en laissant retomber un silence pesant et lourd de beaucoup de conséquences entre nous. Malgré mes mots, il restait encore tellement de non dits. De chose qu'elle ne savait pas. Comme le moment où j'avais fini par m'échapper. Ce que j'avais du faire pour sortir de cet enfer. Les pensées aussi qui avaient hantées toutes les secondes de toutes les heures de ma captivité. Cette envie de mourir et d’abandonner qui avait retourné mes tripes. Et qui s'était imposée insidieuse jusqu'à devenir si pressante que j'avais presque failli la mettre à exécution.  Non vraiment malgré les larmes brûlantes qui coulaient sous mes yeux, je n'avais fait qu'ouvrir une porte pour en fermer d'autres. Pour le moment du moins. Mais cela faisait déjà bien assez pour ce soir. Bien assez pour ses épaules. Et pour les miennes.


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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMar 26 Mar - 21:09

Another step toward you

Quand je me contente de constater à quel point je suis naze dès qu'on parle de relation sentimentale pour tenter de dédramatiser un peu la situation, il tente de me réconforter. Je sais bien que ce n'est pas entièrement ma faute. Enfin. Si. Clairement. Je l'ai mis mal à l'aise et je n'aurais pas dû. Il n'a rien à se reprocher. Nous étions tous les deux conscients de la volonté de l'autre de prendre notre temps et malgré cela j'ai été... moi. Et pour ça, je me déteste. Je suis vraiment irrécupérable. Il reste silencieux et je meuble le silence, un peu nerveuse. Je parle trop, sans doute. Comme toujours. Après mon espèce de déclaration bizarre qui visait à le rassurer, il se lève. Je devrais me taire, maintenant. Je m'en rends bien compte. Je le suis du regard alors qu'il s'arrête, dos à moi, devant une fenêtre pour regarder dehors. Impossible de réprimer mon dernier commentaire, je ferme les yeux une fois dit. Pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas être une fille normale ? Une fille qui ne se dresse pas elle-même des obstacles sur sa route. Qui ne saccage pas ses relations et les cœurs des autres de la sorte. Je profite qu'il ne me voit pas pour me passer les mains sur le visage. Décomposée. Surtout lorsque je l'entends rire en réaction à ce que je lui dis. Je grimace simplement, sans réaction. Assise dans le canapé, coudes posés sur mes genoux. Je me déteste vraiment. Peut-être que finalement, j'aurais dû mourir dans cette foutue épicerie. Les choses aurait été plus simple pour tout le monde. Je regrette de ne pas avoir ramené mon verre avec moi. Pour le finir. Finir cette soirée désastreuse et ne plus jamais sortir. Mon coeur se serre. J'aurais dû le comprendre quand Michael ne m'a pas rappelée. Je ne suis pas faite pour ce genre de vie. Le genre de vie amoureuse que j'ai pu tester dans une autre vie. Je suis juste trop ... Je ne sais même pas. Si je le savais les choses seraient sans doute différentes n'est-ce pas ? Et là, la seule chose que ce rire me renvoi c'est cette solitude à laquelle je suis vouée. Je ne connaîtrais jamais ce que mes parents ont connu. Et je n'aurais jamais la chance de plonger mes yeux dans ceux d'un enfant. Un enfant qui serait le mien. Inconsciemment je porte ma main sur mon ventre, le frôlant. Comment peut-on se souvenir autant de quelque chose que l'on n’a pas vécues. Je me souviens de chacun de ses mouvements. Des nombreuses heures passées à jouer ensemble alors même qu'elle n'était pas née. De la déformation de mon ventre à ses déplacements. J'étais sidérée de voir à quel point elle pouvait générer des distorsions. J'avais toujours pensé que cette histoire de voir les pieds et les mains étaient fausses. Jusqu'à ce que mon ventre bouge la première fois. On aurait cru un remake du film Alien... Moi qui pensais aller mieux... Lorsque sa voix s'élève à nouveau, je ne bouge pas. Lèvres obstinément closes, je me contente d'attendre. D'attendre la fin. La fin de quelque chose qui n'a même pas commencé.

Combien de temps ? Les premières phrases qu'il dit sont banales. Il ne m'apprend rien. Comment le pourrait-il alors que je suis issue d'une famille de militaire ? Que j'ai moi-même servi sous les couleurs du drapeau américain dans une autre vie ? La suite par contre... La suite de ses propos, de ses explications me glacent. Plus il parle, plus je sens ma chaleur disparaître. Mon sang semble même se figer dans mon cœur. Jusqu'à mon souffle qui se fige dans ma poitrine. Chacune de ses paroles me saisit d'horreur. La partie de crash est sans doute la plus... soft. Parce que plus il parle, et plus je m'imagine. Plus je l'imagine, attaché dans un cachot. Plus je l'imagine subir tout un tas de choses. Même dans l'autre vie, mon service a été plutôt... simple. Enfin, j'ai vu et fait des choses que je n'oublierais jamais et que je ne me pardonnerais probablement jamais. Mais j'ai eu de la chance. Ce que je sais, je le sais des films que j'ai vus, de ce que Steve a pu me raconter. De ce que les anciens combattants que je croise à la soupe populaire me disent... L'électricité... L'eau... L'eau. Je comprends maintenant. Pourquoi il a réagi de cette façon pendant le mariage. Pourquoi cela a eu l'air de tellement l'angoisser. Au point de devoir me tenir à distance. J'ai déjà vu ça. Enfin... j'imagine. Je crois. Je ne peux pas en être sûre. Un linge sur le visage et de l'eau versée jusqu'à suffocation. Jusqu'à ce que les poumons se remplissent. Une pause. Un souffle. Et encore. Encore. Jusqu'à épuisement. Les seules choses que je puisse utiliser en comparaison sont les moments de flottement où il m'est arrivé de me retrouver sous l'eau pendant mes vacances sur la côte. Le rouleau des vagues, la tasse et cette douloureuse sensation de brûlure au moment de recracher l'eau et de reprendre son souffle. Une seule fois. Une toute petite fois. Non. Finalement, je ne veux pas imaginer. La faim. Et le bruit. S'il me parlait du supplice de la goutte, je crois que je m'effondrerais pour lui.

Je me sens idiote. Avec mes pauvres petits problèmes d'estime de moi et de manque de repères affectifs. Je me sens tellement... fade en comparaison à lui. Le silence s'abat. Bientôt brisé par ce qu'il me dit ensuite. Un état pitoyable. Une montagne qui parfois ne se termine jamais. Je comprends ce qu'il veut dire. Mais encore une fois, je ne peux pas imaginer. Moi, je ne suis qu'une petite joueuse, une petite privilégiée quand j'entends ça. Je reste assise sans bouger. Sans savoir quoi dire. Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose à dire ? Je n'en sais rien. Je ne veux pas aggraver les choses. Lui faire peur. Le faire fuir. J'aurais tant à lui dire mais... sans être persuadée que cela lui ferait du bien de l'entendre, je n'ose pas. Je me lève finalement et me dirige vers lui. Devant ma fenêtre, bras sur celle-ci, front contre son bras. J'arrive par le côté, et dans le reflet sur la vitre, je croirais presque voir des larmes. Je n'ose pas me pencher pour vérifier. Je me contente de me mettre derrière lui. Malgré mes talons hauts, je reste plus petite que lui, et bien plus frêle. Je passe mes bras de chaque contre de lui, pour finalement les refermer dans une étreinte simple, mains posées à plats sur son torse, par-dessus ses vêtements. Je me blottis contre son dos, tournant un peu mon visage pour appuyer ma joue contre lui. Je reste là, sans bouger, sans mot supplémentaire. Je suis touchée qu'il m'ait raconté. Et touchée par son courage. « Est-ce que tu l'as retrouvée ? La notion de toi-même ? ». Il dit avoir guéri en partie. Mais est-ce qu'il a réussi à se retrouver ? J'aimerais savoir. Même si je pense qu'on ne sort pas de ce genre d'épreuve sans changer. Une partie de ce qu'il était est sans doute morte là-bas. C'est tellement triste. Je ferme les yeux. Je me sens égoîste pour ce que je m'apprête à dire mais tant pis : « Merci d'être revenu... ». C'est idiot mais... Je suis heureuse qu'il soit là. Qu'il se soit accroché. Qu'il ait survécu à tout ça et qu'il ait réussi à revenir. Bien sûr, je me demande comment il a fait. Mais je ne demanderais pas. Je crois que j'en ai eu assez pour ce soir. Malgré tout, je ne regrette pas. Cela ne change rien. Au contraire. Je crois que... je crois que je l'apprécie encore plus. Je l'admirais déjà avant. Maintenant c'est encore plus. Il ne semble pas avoir de limite. Peut-être même que j'en arriverais un jour à une certaine forme de vénération. Parce que pour avoir survécu à tout ça, il faut être au moins l'égal des dieux, non ? Je le serre encore plus. Je pourrais le remercie de m'avoir parlé. Mais parfois, les mots ne valent pas plus qu'un simple contact. Je resserre mon étreinte parce que je ne le lâcherais pas.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyMer 27 Mar - 18:28

Another step toward you
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Le silence régnait entre nous. Mais pourtant mes oreilles bourdonnaient sous le brouhaha de mon propre esprit. Plongé dans mes souvenirs, je pouvais entendre parfaitement tous les sons qui avaient atteint mes tympans ces jours là. Ces jours passées. Entre les ordres aboyés dans mon casque, le bruit des machines destinées à nous faire descendre du ciel et le bruit de ma propre respiration saccadée, c'était comme si j'y étais à nouveau. Dans me oreilles résonnèrent alors mes propres supplications anciennes. Mes propres mots. Tout était resté parfaitement imprimé dans mon esprit. Il fallait dire que les événements avaient été si traumatisants qu'ils s'étaient imprimés au fer rouge dans tout mon être. Mon psychologue m'avait expliqué à l'époque qu'il existait deux sortes de réactions à ce genre de ..situation. Soit on se souvenait de tout soit notre cerveau faisait une sorte de reset pour se protéger des souvenirs qui pouvaient tout de même se matérialiser inconsciemment. Personnellement, je ne savais pas ce qui était le mieux. Et de toute façon je n'avais pas le choix. Je devais vivre avec les souvenirs. Les digérer. Les accepter. C'était la seule option que j'avais. La seule option qu'il me restait pour avancer. Et c'était bien sur ce que je faisais depuis que j'étais rentré au pays. Ou du moins ce que j'essayais de faire. Après tout, il fallait bien reconnaître, que certains jours étaient plus couronnés de succès que d'autres. Il suffisait de voir le fiasco qu'était devenu cette soirée. Nous étions bien loin de passer le moment agréable qu'un simple repas entre … personnes ayant un intérêt commun dans une relation pouvait promettre.  Et si nous n'en étions arrivé là, c'était entièrement de ma faute. Pour autant, je n'allais pas m'en excuser à nouveau. Malheureusement je ne pouvais pas m'excuser d'avoir vécu toutes ces choses. Je pouvais en revanche m'excuser de lui faire perdre son temps et de cacher sa bonne humeur.

Avant de pouvoir faire quoique ce soit, je l'entendis bouger dans mon dos. A la seule aide de mon ouïe, je suivais son trajet le long de sa salle de séjour. Tracy s'arrêta juste derrière moi. Attendant qu'elle dise ou fasse quelque chose, je restais posté dans la même position : le front contre mon bras et ce dernier contre la vitre. Mentalement, je me préparais à recevoir sa pitié.  Sans savoir comment réagir, c'était souvent ainsi que les gens se comportaient. Même si cela m'agaçait, je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir. A leur place, j'aurais bien du mal à trouver les mots également. Surtout lorsqu'on comprenait que rien ne pouvait réellement aider à alléger le fardeau de la personne en souffrance. Quelque chose que ma famille et moi-même avions appris à nos dépends.  Tracy cependant ne prononça pas un seul mot et se contenta de me serrer dans ses bras, son buste contre mon dos et ses mains sur mon ventre. Sa chaleur irradia ma peau froide et délogea la tension qui s'était placée dans tous mes muscles. Soudainement apaisé par sa présence silencieux et réconfortante, je laissais un soupir passer mes lèvres. D'elles mêmes , les quelques larmes qui s'étaient perdues sur mes joues séchèrent lorsqu'elles ne furent pas rejointes par d'autres de leurs consœurs. « Est-ce que tu l'as retrouvée ? La notion de toi-même ? ». Je prenais le temps de réfléchir à la réponse que je voulais apporter à sa question. «  En partie » murmurais je finalement après quelques minutes, «  disons que ça dépend des jours ». Replonger était toujours plus facile que se relever. Comme pour un addict, il y avait des jours avec et des jours sans.  Clairement, ce soir tombait dans la seconde catégorie. Demain serait certainement un jour meilleur. Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander si cette soirée pouvait encore être sauvée. Et ce malgré la dureté des mes confessions. « Merci d'être revenu.. ». A défaut de répondre, je serrais l'une de ses mains posées sur mon ventre. Que pouvais je lui dire de toute façon ? De rien ? Cela me semblait si … décalé.

Après quelques instants de plus à profiter du silence et de sa présence, je me détachais de la vitre et de son corps pour me retourner. Joues sèches, je fixais mon regard , toujours un peu hagard, dans le sien. Je le soutenais, sans me cacher. Après tout ce que je venais de lui dire cela semblait presque stupide de le faire. Mais le psyché humain était aussi complexe qu'il pouvait être incohérent par moment. Trouvant quelque part un courage que je ne pensais pas posséder, je finissais de la repousser et de ma reculer pour avoir un petit peu d'espace. J'hésitais un instant et finalement – et après un soupir déterminé  et une grande inspiration – je retirais mes habits et dévoilais mon torse. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, ce n'était pas une invitation. Non, je voulais juste lui montrer. Lui montrer les marques que je portais avec autant de dédain que de fierté selon les moments. Les cicatrices. Les balafres ? Rouges, roses, blanches et toutes plus ou moins profondes. Je voulais lui montrer les zébrures et ma peau brûlée et meurtrie.  Après mes mots, elle n'avait pu que les imaginer. Maintenant, elle les avait devant les yeux. Mise à nu autant physiquement que mentalement, je lui faisais confiance pour ne pas me juger. Pour ne pas être repoussée. Jusque là, elle ne l'avait pas été j'espérais juste qu'elle ne commence pas maintenant. Sinon c'était tout le pue de confiance en moi que j'avais réussi à glaner toutes ces années qu'elle allait détruire. Et de cette perte, je n'allais pas m'en relever.

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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptyJeu 28 Mar - 10:10

Another step toward you

Je me demande comment l'on peut survivre à tout ça. La torture, l'emprisonnement. La violence et cruauté. D'une certaine façon je sais que c'est pour cela que je n'ai jamais voulu m'engager dans cette vie. Dans une autre, je l'ai fait et ce que j'ai découvert des autres autant que de moi ne m'a pas plu. Ne me plaît pas. Je ne veux pas de ça pour moi. Malgré tout, cela ne m'a pas empêché de m'engager dans S.H.A.D.E. Consciente des enjeux et des risques, je crois que je veux tenter de changer la donne et de protéger les gens comme moi d'un gouvernement intolérant et violent. Mais lui a traversé l'enfer. Il l'a vécu, l'a affronté, s'en est sorti et en est revenu. Même s'il a dû perdre pas mal de plume dans la bataille, il est là. Et après avoir mobilisé tant de ressources là-bas pour survivre, il continue à le faire en faisant preuve d'un courage sans limite pour affronter l'après. Autant la vie civile que les conséquences de cet emprisonnement. Je comprends ce qu'il me dit lorsqu'il doit faire face aux cicatrices physiques qui lui rappellent chaque jour ce qui s'est passé. Ce qu'il était, ce qu'il a perdu. Ce qu'il ne pense pas pouvoir être à nouveau. Et la peur de représenter un danger pour les autres. Je comprends sans le comprendre, sans être capable de réellement imaginer. Je ne dis rien de plus sur la personne qu'il est, qu'il recherche sans toujours pouvoir la retrouver. Je le remercie simplement, même si cela paraît idiot, inadapté où je ne sais quoi. Il aurait pu baisser les bras. Il aurait pu ne pas s'en sortir. Je ne l'aurais jamais connu. Les choses auraient été différentes pour moi, s'il n'avait pas été là. Même si nous nous sommes rapprochés depuis peu de temps, la relation que nous avons est différente de tout ce que j'ai toujours connu avec les hommes. Et rien que cela est un grand pas. Et une grande ressource pour moi. C'est donc très égoïstement que je prononce ces mots, sans savoir s'ils l'aideront ou pas. Il ne répond pas avec des mots, mais avec un geste. Il pose sa main sur l’une des miennes et la serre, ce qui me tire un sourire. Au moins, il ne l’a pas mal pris. C’est un bon point. C’est rassurant. Je me rends compte qu’avec lui je ne peux pas être aussi brutale qu’avec les autres de mes proches. Je manque parfois de tact, je suis trop impulsive, trop franche. Et lui est comme un oiseau sauvage qui menace de s’envoler. Enfin… Je ne pense pas qu’il partirait. La preuve, non seulement il est encore ici malgré mon intrusion surement très violente pour lui, mais en plus il m’a parlé de son histoire. Sans que je n’ai besoin d’insister – ce que j’aurais fait, assurément – avec des détails que je n’aurais jamais espéré avoir si tôt. Donc, peut-être ne s’envolera-t-il pas si je fais un faux pas, mais se renfermer ça, c’est un risque possible. Et je ne veux pas en arriver là. Je ne veux pas être celle qui le met tellement à mal qu’il se referme encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir s’ouvrir. Je sais que je peux être comme ça. Pousser les gens dans leurs retranchements. Surtout en amour. Et je ne veux pas de ça pour lui. Pour nous. Les choses sont tellement différentes maintenant.

Finalement, il bouge. Il se détache de moi et recule un peu tout en cessant de s’appuyer sur ma vitre. Il me regarde. Perdu, un peu étrange, le regard à la fois plein de fantôme et vide, il ne se cache pas. Je soutiens son regard sans mal. Sans pitié. Sans sollicitude trop poussée. Je reste bienveillante, curieuse et admirative. Agaçante sans doute. Je devrais être catastrophée pour lui, et je le suis, vraiment. Ce qu’il a vécu est horrible. Mais je sais aussi qu’il s’en sort mieux qu’il ne le pense. Qu’il a cette force incroyable en lui. Et puis… je ne peux m’empêcher d’être surexcitée par tant de découverte. C’est plus fort que moi, c’est comme… c’est malsain, je m’en rends bien compte. Mais je suis heureuse d’en apprendre plus sur lui, de pouvoir comprendre un peu mieux tout ce qu’il a pu dire ou montrer. Parce qu’on avance. Et lorsqu’il commence à retirer ses vêtements, je ne cherche même pas à l’arrêter. Je pourrais le faire, lui laisser du temps. Mais il a choisi de le faire. Et quelque part, j’imagine que cela vaut mieux maintenant que lorsqu’il sera profondément attaché à moi. Imaginons que je sois une sale petite conne superficielle qui s’attache à une plastique parfaite et à un corps de rêve. Mieux vaut qu’il le sache maintenant. Mais je ne le suis pas. Et je suis prête. J’étais prête avant de le rencontrer. Prête en commençant à le connaître. Le sachant militaire, je ne pouvais pas imaginer un corps libre de toute cicatrice. Non. Et maintenant que j’en sais plus sur lui, je suis encore plus prête. Prête à retrouver l’horreur de son récit sur sa peau. Et je ne suis pas déçue. Enfin… Je comprends mieux sa défiance, sa volonté de cacher cela. Je dois dire que ça n’a rien de très esthétique. Mais je m’en fiche. Aussi désagréable à voir cela puisse être, je ne peux m’empêcher d’y trouver une certaine beauté.

Sans aucune gêne, je tourne autour de lui, pour découvrir son dos aussi bien que son torse, balayant d’un regard attentif chaque parcelle de sa peau que je peux découvrir, comptant mentalement chacune des cicatrices que je peux voir. Finalement, je relève les yeux sur lui, esquissant un léger sourire. Il ne cesse de me surprendre et cela, je ne peux que l’en remercier d’un regard. Il m’intrigue encore plus. M’attire encore plus. Je m’avance d’un pas pour l’embrasser puis, je baisse à nouveau les yeux sur son torse. Avec précaution, je glisse le bout de mon index sur l’une des cicatrices qu’il craint tant de dévoiler au monde et je dis : « J’aimerais connaître son histoire… ». Je ne doute pas qu’il se souvienne de celle-ci et de toutes les autres. « De chacune d’elles… ».  Je recule ma main pour ne pas le gêner plus que je ne l’ai déjà fait ce soir et je relève à nouveau mon regard sur lui en souriant : « Pas ce soir. Mais… progressivement… Je veux connaître ton histoire ». Je n’ai pas peur ni de lui, ni des horreurs qu’il a vécues. Comment le pourrais-je ? Il n’a pas besoin de ma peur ou de ma pitié. Il a juste besoin de quelqu’un qui l’écoute, qui l’accepte et qui l’aime comme il est. Sa famille le fait déjà, mais c’est différent. C’est le sens même de la famille : l’amour inconditionnel. L’amour d’une autre personne, d’une compagne ou d’un compagnon, est différent. Et tout aussi important. Je souris et je lui dis : « Tu n’auras pas à me protéger, je peux tout entendre ». Et tout accepter. C’est implicite. Je me doute de ce qu’il a pu faire et de ce qu’il a dû faire. Je ne connais pas bien ce pays. Bialya. Mais j’en ai un peu entendu parler par Steve – entre autre – et je ne doute pas qu’en sortir a dû être une épreuve. Encore une. Et qu’il n’a probablement pas dû faire ça sans emporter quelques vies au passage. Mais c’est le principe même de la guerre n’est-ce pas ? La guerre emporte des vies. Il a emporté des vies. Et la sienne a failli l’être aussi et surement pas qu’une fois. En l’acceptant avec son passé militaire, connu ou non, j’avais déjà accepté cela. Sans pouvoir y résister, je relève ma main pour la poser à plat au niveau de son cœur. Geste que je fais souvent quand je suis contre lui, par-dessus ses vêtements. Rien ne m’apaise plus que le rythme d’un cœur qui bat contre moi. Et le sien est… incomparable. Distraitement je glisse mon pouce sur sa peau, cherchant à percevoir les pulsations que j’aime tant. Un battement, puis un autre. Encore un. Je souris un peu et je rebaisse la main, sans vraiment le sentir. Je le devine, mais sans avoir l’oreille contre son torse, c’est plus difficile. La barrière de chair rendant la perception difficile s’il n’y a pas une veine sous mes doigts. Je l’embrasse à nouveau, puis je recule d’un pas. Je ne veux rien force de plus ce soir, je crois en avoir assez fait et assez entendu. J’ai l’impression d’être épuisée mais j’imagine que lui aussi l’est. Je propose : « Tu peux rester dormir ici si tu veux… ». Je lui laisse la possibilité de refuser, me demandant s’il ne risque pas de faire des cauchemars après avoir ressassé tout ça.
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MessageSujet: Re: Another step toward you ✽ Luka   Another step toward you ✽ Luka EmptySam 30 Mar - 12:33

Another step toward you
tracy & luka
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Ma peau à nue, je la regardais me regarder. Me détailler. Presque m'analyser comme l'un de ses dossiers. Lorsque ses yeux bleus coulèrent plus bas sur ma peau abîmée, j'eus l'envie de me cacher. De croiser les bras en travers de mon torse pour me cacher. Pour me soustraire à elle. Et à ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Mon corps déjà bien raide, retrouva toute sa tension lorsqu'elle gravita autour de moi et passa dans mon dos. Elle me faisait l'impression d'un vautour, tournant autour de la carcasse. Autour de son repas. J'avouais sans mal que cela me mettait extrêmement mal à l'aise. A nouveau cette envie furieuse de me cacher me prit aux tripes. Avec le courage qu'il me restait je la repoussais. Non sans mal. Mais j'avais fait le choix de lui montrer cette myriade de cicatrices. Elle ne m'y avait pas forcé. Je tenais donc bon et la laissais mener son expertise jusqu'au bout. Lorsqu'elle revint face à moi, je me détendais quelque peu et soutenais à nouveau son regard sans broncher. Sans faire un geste, je la laissais s'approcher de moi. Elle cueillit mes lèvres et je fermais momentanément les yeux pour profiter de sa douceur féminine et de sa tendresse.  Ma peau frissonna lorsqu'elle laissa glisser ses doigts sur cette dernière. De sa pulpe, elle accrocha les contours d'une première cicatrice dont elle détailla les contours. Patiemment – mais les poings légèrement serrés le long de mon corps – je la laissais découvrir l'horreur qui était la mienne. L'histoire qui s'était gravée au dépit de ma volonté sur chaque partie libre de mon enveloppe physique. Si j'avais été prêt à les montrer, je n'étais apparemment pas prêt à les partager plus que cela. Personne ne les avait jamais réellement touché. A part une clique de médecins cela allait de soit. Mais les femmes... pas vraiment. Je n'étais un saint et avais donc eu quelques aventures à droite et à gauche. Rien de bien sérieux et toujours de très – peut être trop pressé. Enlever mon tee-shirt n'avait pas été une nécessité. Et si il m'était arrivé d'aventure de le faire .. ces femmes qui étaient passés entre mes draps n'avaient aucune sorte d'importance à mes yeux pour que je me sente gêné de mon apparence. Je n'avais rien cherché à construire avec elle et mes traumatismes n'avaient donc pas montré le bout de leurs horribles nez.

« J’aimerais connaître son histoire… » déclara t-elle finalement, «  de chacune d’elles…Pas ce soir. Mais… progressivement… Je veux connaître ton histoire. Tu n’auras pas à me protéger, je peux tout entendre ». Je hochais la tête pour lui signifier que je comprenais et que j'acceptais de manière implicite de répondre à ses futures interrogations – même si je me réservais évidemment mentalement le droit de garder le silence. Si il y avait des trous d'ombres dans ma mémoire à cause de la faiblesse de mon corps ou de la fièvre, je me souvenais de la plupart de ses médailles gagnées au combat. Si on pouvait les appeler ainsi. Bougeant finalement de ma position rigide, je vins encercler sa taille fine de mes bras. Tracy quant à elle laissa sa main se poser doucement sur le haut de mon buste. Nous restâmes comme cela un instant, profitant de la présence de l'autre dans un environnement libre de tout jugement et a priori. « Tu peux rester dormir ici si tu veux… » me proposa t-elle. Yeux fermés, je pesais le pour et le contre de sa proposition. Mentalement, j'étais épuisé et prêt à m’effondrer sur la première surface plane assez confortable pour me laisser aller. Mon corps était cependant sous tension. Malgré sa présence apaisante, il continuait de trembloter. Je ne voulais pas la mettre en danger et n'ayant jamais évoqué ce passé avec quiconque, j'avais peur des réactions que je pouvais bien avoir. La blesser serait la goutte d'eau de trop pour ce soir. D'un autre côté, j'avouais que m'endormir à ses côtés pour la première fois avait quelque chose de tentant. Et de tout aussi réconfortant. Et puis, je ne voulais pas la vexer. Indécis, je me mordillais donc la lèvre inférieure. «  Okay » abdiquais je finalement en lui offrant un léger sourire, un peu bancal mais pourtant bien présent. Vu la soirée inconventionnelle que l'on venait de passer, autant sauter tout habiller dans le bain. Ce qui n'était qu'une façon de parler bien sur.

the end.

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by Wiise
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