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 Where is your place ? ✽ Luka

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MessageSujet: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyJeu 13 Déc - 22:19

Where is your place ?

Secouée. C’est le moins qu’on puisse dire. Voilà comment je me sens. Il m’a fallu quelques jours pour m’y retrouver. Contrairement à mon réveil dans la réalité alternée, mon retour à la réalité normale a été synonyme d’une conscience totale. Une conscience emplie de tous les souvenirs. Souvenirs de ma vie d’avant. De ma vie de la réalité alternée. Et de ma vie ici dans le même laps de temps. J’ai eu du mal à faire le tri toujours ébranlée des derniers instants vécu dans un autre monde. D’avoir entendu la mort d’une famille, d’avoir tué des innocents sous le contrôle d’un homme, d’avoir perdu mon frère, la seule famille qui me reste. Et le retour à la réalité a aussi synonyme d’une autre perte. Et les yeux bleus de ma petite fille de six mois me manquent. C’est un vide que je n’arrive pas à m’expliquer. La première nuit, je me réveillais persuadée de l’entendre pleurer, mais j’étais forcée de constater que mon appartement ne contenait qu’une seule chambre. Ma vie n’a pas tellement changée. Les choses sont restées relativement les mêmes pour moi : toujours le même travail, une pile de dossier relativement de la même importance qu’avant mon « départ ». La seule différence réside juste dans le fait qu’elles sont différentes. Il me faudra les apprivoiser. Les souvenirs sont là, mais c’est comme si ce n’était pas moi qui avait vécu cette vie. Moi, j’étais ailleurs, à serrer une enfant dans mes bras et à lutter contre la tyrannie. Et bien sûr, je garde ces cauchemars. Ceux d’une guerre que je ne sais pas vraiment si je l’ai vécue ou pas. Les cicatrices ne sont plus là, mais les souvenirs, eux, le sont toujours. Voilà les différences. Ma vie semble la même, mais en réalité, elle ne sera plus jamais la même. Et je n’ose pas en parler à mon frère. Je crois qu’il doit être tout aussi secoué que moi. Plus d’enfant, plus de femme.

Le pire dans tout cela a été l’absence de réponse de Michael. L’homme avec qui j’avais commencé à sortir avant tout ça. Pour qui j’avais brisé mes divers serments de célibataire endurcie échaudée par l’amour. L’homme avec qui j’étais mariée dans cet autre univers. Le père d’une enfant qui n’est plus là aujourd’hui. Disparu. Oh … toujours bien vivant sans nul doute. Juste absent et incapable de répondre à mes messages et à mes appels… A croire qu’il n’a pas très envie de construire cette vie que nous avions. Peut-être que je me suis à nouveau noyée dans le travail à corps perdu. Pour ne pas me souvenir. Pour ne pas penser à ce trou béant laissé en moi et à ces stigmates d’une guerre que j’ai passé ma vie à éviter en arpentant les tribunaux… Dans ce retour à la réalité, au milieu de tous ces souvenirs, je ne me suis pas vraiment rendue compte qu’il y avait quelqu’un d’autre que je n’avais pas retrouvé. Pourtant présente à ce petit café ambulant chaque matin depuis mon « retour », je n’ai pas croisé Luka une seule fois. Pas même devant ARGUS, ce qui a été difficile pour moi d’éviter mon frère, pas encore capable de lui parler. Trop secouée. Et encore une nuit tirée du lit par des pleurs de bébé qui n’existent pas alors que le cauchemar me ramenait sur un front que je n’ai pas connu. Enfin, j’imagine que maintenant si. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Alors mécaniquement, j’ai enfilé un jean et une chemise, ma veste, pris mon sac avant de sortir, errant dans les rues jusqu’à arriver devant l’immeuble de Luka. Je me souviens encore de ce jour où il m’a donné son adresse. « En cas de souci » avait-il dit un jour où je devais avoir l’air plus préoccupée que les autres, surement aux prises avec une affaire plus happante que les autres.

Comment je me suis retrouvée devant sa porte ? Allez savoir. Pourquoi j’ai sonné ? Un de ces mystères qui n’a pas de réponse. Et maintenant que je me retrouve en pleine nuit, devant lui, je le revois m’ordonner de ne pas bouger alors qu’il suivait Jason. Peut-être que j’aurais dû l’écouter. Une chose est sûre, dans cette réalité ou dans l’autre, l’entêtement des Trevor ne semble connaître aucune limite. Mais je suis là, et il faut dire un mot. Quelque chose. Et je ne sais pas. Subitement, je me dis que je ne devrais pas être là. Ce n’est pas la bonne porte. Je devrais plutôt être devant chez mon frère. Mais non, c’est ici que je suis et j’ai du mal à comprendre pourquoi. Je bredouille : « Je suis désolée… Il est tard… ». Ou tôt ? Je ne sais pas. Peu importe je crois. Et je repense à cette vidéo. Cette tablette. Ces cris. Ces coups de feu. Et ce qu’il a perdu. Je le regarde un moment sans savoir quoi dire. Est-ce que je dois lui présenter des condoléances ? Le serrer dans mes bras ? Est-ce qu’il va mal lui aussi ? Tout se chamboule. « J’étais perdue et … je ne savais pas où aller… ». Silence. « Mon appartement est trop vide ». Comment est-ce qu’on en est arrivé là ? Je voudrais tellement pouvoir retourner là-bas.
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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyVen 14 Déc - 9:35

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Un soupir passa mes lèvres. Allongé sur mon lit  au dessus de ma couverture, mais sur mon abdomen, je regardais le plafond.  Une heure que j'étais ainsi positionné. Le sommeil semblait vouloir continuer à me fuir. Pourtant à ce moment précis, j'aurais à peu près donné n'importe quoi pour quelques minutes de repos. Physiquement j'étais à bout. Les immenses cernes violacées sous mes yeux parlaient d'elles mêmes. Le seul réconfort que j'avais était de savoir que dans quelques heures mon corps tomberait de lui même dans un sommeil profond du fait de mon épuisement. Le corps humain ne pouvait pas fonctionner au delà de 104 heures sans repos. Et honnêtement, j'en étais presque rendu à ce point ci. La faute à mon cerveau qui ne voulait pas se taire. Mes pensées se bousculaient dans mon esprit, toutes plus chaotiques les uns que les autres. Elles ne me laissaient pas tranquille. Aucun répit ne se profilait à l'horizon. Autre que celui de l'épuisement. Avec un grognement, je me redressais sur mon lit. Mes doigts vinrent trouver mes yeux bleus injectés de sang pour les frotter. Finalement mes mains glissèrent sur le reste de mon visage et tombèrent ensuite sur mes genoux. Mon regard se posa sur l'heure et je soupirais à nouveau. Il était à peine une heure du matin. Il était encore trop tôt pour sortir faire quelque chose de mes dix doigts. Même courir ne m'enchantait guère. Ce qui était certainement une bonne chose vu mon état de fatigue avancée. Pourtant, j'avais besoin de faire quelque chose. Je ne pouvais pas rester indéfiniment là à regarder dans le vide. Cela me rendait nerveux. Presque névrosé aussi.  

Pour toute distraction, mes iris bleutées se posèrent sur la forme reconnaissable de mon téléphone portable. Ma bouche se serra alors que je prenais l'objet entre mes mains.  Il s'alluma lorsqu'il rentra en contact avec ma peau froide. Presque immédiatement, j'ouvrais mon répertoire. Là sous mes yeux, le prénom d'Evan et son numéro de téléphone s'afficha. Depuis que j'avais retrouvé ma bonne réalité, je n'avais évidemment pas entendu parler de cet homme. Cela n'avait rien de bien surprenant. Nous n'avions rien en commun et dans la vraie vie nous n'étions que des étrangers l'un pour l'autre. Cependant, il y avait toute cette autre vie dont je me souvenais. Toute cette autre vie où il avait compté pour moi. A sa manière. Bien entendu, je n'avais pas fini par tomber amoureux de lui ou par avoir une épiphanie. De ce côté là, j'étais toujours le même. Me voir marier à un homme n'avait pas révélé une partie homosexuelle en moi. J'étais et serais certainement toujours attiré par les femmes et non par les hommes. Néanmoins, il avait partagé un bout de mon histoire. Surtout, il était mort par ma faute. Et je me sentais coupable. Tellement coupable que je m'effondrais presque sous le poids de cette culpabilité. Elle me rongeait de l'intérieur et me retournait sans arrêt l'estomac. Sans ma présence, il n'aurait jamais eu à subir ce qu'il avait subit. Ni lui ni ses enfants.  Seulement, j'avais beau avoir son numéro, je n'osais pas appeler. Et puis que pourrais je bien lui dire. Que j'étais désolé ? Cela ne suffirait probablement pas. En outre, je ne savais même pas si il se souvenait de moi. De cette autre vie. Mes sœurs, par exemple, ne se souvenaient de rien. Même pas de l'esquisse d'un rêve. De cela j'en avais été plus que soulagé. Elles ne méritaient pas de vivre avec de tels souvenirs. Elles étaient trop jeunes et bien trop innocentes. Peut être en était il de même pour lui. Qui étais je alors pour me rappeler à son bon souvenir ? Juste un étranger qui voulait soulager sa conscience. Je n'étais pas aussi égoïste. Pas aussi cruel. Comme toutes les autres fois alors, je verrouillais l'écran et laissais tomber l'objet dans le pli de mes draps.

Alors qu je m’apprêtais à basculer à nouveau vers l'oreille, des coups furent portés contre la structure renforcée de ma porte d'entrée. Mes sourcils se froncèrent et je restais un moment silencieux pour m'assurer que je n'avais pas rêvé les bruits. Lorsqu'ils furent répétés, je me levais et fis le chemin pied nus jusqu'à la porte. Avant de l'ouvrir, je saisissais d'une main l'arme qui traînait toujours dans le coin. Le poids familier de l'objet me rassura et je pus ouvrir la porte à moitié pour accueillir mon visiteur. Mes yeux s’écarquillèrent légèrement de surprise lorsque je découvrais le visage de Tracy Trevor derrière la porte. Je me souvenais vaguement lui avoir communiqué mon adresse sans penser qu'elle l'utiliserait. J'étais même étonné qu'elle s'en souvienne. Elle tait bien la dernière personne que j'aurais imaginé sur mon seuil à une heure aussi tardive. Après tout, nous étions de simples connaissances. Ni des amis ni rien d'autres. Et je n'étais clairement pas son frère. « Je suis désolée… Il est tard… ». «  Je ne dormais pas » lâchais je en me raclant légèrement la gorge pour lui signaler qu'elle ne me dérangeait pas. « J’étais perdue et … je ne savais pas où aller…Mon appartement est trop vide ». Avec un léger soupir, je lui ouvrais la porte en grand et m'écartais pour la laisser passer. Je profitais d'être toujours partiellement caché par ma porte d'entrée pour ranger mon arme à sa place. Avec elle, je n'avais pas besoin de ce genre de protection. Du moins, j'espérais.  Une grimace passa sur mes traits lorsque je fis l'état des lieux. Je vivais seul et sans touche féminine. Sur le moment, cela se fit ressentir. L'endroit n'était pas sale per se. Ni même en désordre. J'étais un militaire après tout. Mais l'endroit manquait clairement de chaleur. Il n'était pas cosy. Définitivement masculin.  « Mets toi à l'aise. Un verre ? » demandais je de ma voix bourrue de fatigue. Franchement, je n'étais pas contre un petit remontant. Vu son regard , elle semblait également en avoir besoin.



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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyVen 14 Déc - 16:54

Where is your place ?

Il ne dormait pas. En d'autres circonstances, peut-être aurais-je pu en douter. Mais en réalité, à bien le regarder, je remarque que c'est vrai et que cela semble vrai depuis un moment maintenant. Les cernes violacés qui soulignent ses yeux et son teint blafard semblent attesté de plusieurs nuits d'insomnie. Et je crois savoir pourquoi. S'il ne se souvenait pas, il dormirait bien mieux. Alors j'imagine que Luka doit faire face au chagrin et à tout un tas d'autres émotions souvent contradictoires qui s'entrechoquent et empêchent l'esprit de s'apaiser. Même si les choses que nous avons vécues là-bas n'étaient pas « réelles », cela ne nous a pas empêché de vivre et de ressentir. Au moins moi, j'arrive à dormir. Même une heure ou deux, avant que mon sommeil ne soit entrecoupé de cauchemars. Visions traumatiques d'un passé qui n'est pas le mien. Ou pas totalement. Il se tient là, porte entrouverte, à constater que je suis là. Et j'imagine qu'il se demande ce que je fais là, à cette heure-là. Qu'il se demande s'il doit me laisser entrer ou me refermer la porte au nez. Difficile à dire. Mais sa gentillesse semble prendre le dessus et il ouvre la porte. Le soupir qui accompagne le geste m'aurait probablement vexée en d'autres temps. Mais les choses me semblent différentes ce soir. Ou ce matin. Dans l'entre deux d'une nuit ou d'une journée, je réponds à son invitation à entrer en détaillant les lieux comme je viens de détailler l'homme, un instant plus tôt. L'appartement est propre, rangé. Mais il est austère. Je ne crois pas avoir la médaille de l'appartement le plus chaleureux, mais même le mien est tout de même plus accueillant. Certains diront que c'est parce que je suis une femme. Mais je n'en suis pas sûre. Il ne pourrait y avoir que des livres de droits et quelques revues juridiques. C'est après tout à ça que se résumait ma vie, n'est-ce pas ? Lutter contre l'amour pour éviter d'avoir à subir une nouvelle perte. Et comme à chaque fois que j'ai cédé, tout semble m'exploser au visage. Je ne peux réellement pas blâmer Michael. Ce n'est pas entièrement de sa faute. Peut-être les choses auraient été différentes si la réalité alternée n'avait pas existée. Ou peut-être pas. Qui peut savoir ?

Je me tourne finalement vers lui pour répondre à sa question plus que sommaire : « Un thé, plutôt. S'il te plaît. ». L'alcool ne m'aide pas. Ce n'est pas faute d'avoir déjà essayé. Plus il m'enivre, plus mes idées s'obscurcissent, se mélangent et le retour à la réalité est encore plus douloureux. Je n'arrête pas de penser, les choses sont justes plus difficiles à départager. Et cela ne créé que d'autres blessures. Cependant, je comprends sa proposition. Il y a un moment de silence et finalement je lui dis : « Je suis désolée... Pour... pour ce que tu as vu dans le bureau de Waller... ». Un bureau ayant existé ou non, les souvenirs sont bels et bien présent. L'espace d'un instant, je le regarde, puis je détourne le regard, gênée. Je ne sais pas s'il fallait vraiment le dire. Mais je me sens vraiment désolée pour lui. Parce qu'une partie de moi comprend maintenant ce que cela fait de perdre un enfant. Même si je suis loin de pouvoir imaginer ce que cela doit être de le vivre dans ces conditions. J'ose espérer qu'avant le retour à la réalité normale, ma fille a eu une mort tranquille. Le tsunami s'étant abattu sur la côte ayant été d'une telle violence... Je ne peux même pas lui faire l'affront de lui demander comment il va, parce qu'il porte la réponse sur lui. Malheureusement, je ne suis pas la mieux placée pour le réconforter. Cependant en m'approchant d'une fenêtre je dis : « Pour moi, le sommeil est plus facile à trouver en journée... Les bruits de la ville sont comme un talisman, un phare. Une façon de rappeler à mon esprit qu'il est là où il devrait être ». C'est assez confus. Mais c'est ainsi que je le ressens. Et mon propre état physique semble témoigner de la réalité des faits. Je regarde le ciel un instant, perdue. Sont-ils là, quelque part ? Je me tourne à nouveau et je dis : « Et je suis désolée de t'avoir... attaqué... J'essaie de me consoler en me disant que j'aurais pu faire pire mais... ». Cela ne suffit pas. Même si le souvenir de l'homme que j'ai vaporisé devant le capitole me rappelle que j'aurais pu lui faire subir le même sort. Je suis heureuse de ne pas en être arrivée là. Il ne peut pas le savoir bien entendu. J'imagine qu'il pensera que je parlais de l'arme que je portais sur moi.

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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptySam 15 Déc - 8:33

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« Un thé, plutôt. S'il te plaît ». Face à elle, je hochais la tête. Dos à lui, je grimaçais. Je n'étais pas un fan de thé. Pour être tout  à fait honnête, je n'en consommais jamais. Mon poison était tout autre. Mes années de service m'avaient clairement formatés. Je ne jurais que par le café. Parfois, il n'y avait guère que ça pour se maintenir debout en situation de crise. Je n'avais pas assez de doigts pour compter toutes les fois où j'avais avancé avec trop de caféine dans le système et trop peu de sommeil. La dure vie des Shadows Raiders et plus tard des agents d'A.R.G.U.S. Ceci dit, il me semblait avoir aperçu une boite de thé vert l'autre jour en rangeant ms placards, tâche d'un insomniaque sans rien d'autre à faire. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je mettais la main dessus. Discrètement, je regardais la date de péremption. Empoisonner la sœur de Steve Trevor était la dernière chose que je voulais faire. Si j'étais baraqué et sûr de mes capacités, j'étais aussi assez intelligent pour ne pas me mettre à dos des personnes comme Steve Trevor. C'était assez mauvais pour le business.

Lorsque le thé se révéla encore buvable, je déposais le sachet au fond d'un mug propre et mettais un peu d'eau à chauffer dans la bouilloire. La boite , partiellement entamée, quant à elle, retrouva le fond de mes placards. Je ne me souvenais même pas en avoir acheté. Probablement le sachet était il un vestige des trop peu nombreuses visites de ma mère, qui elle aussi aimait prendre du thé de bon matin.  Trop peu nombreuses non pas parce qu'elle ne voulait venir sur Washington mais plutôt parce que je le lui interdisais plus ou moins. Ici, c'était mon lieu de travail. Du moins, cela l'avait été jusqu'à présent. Depuis le retour à la bonne réalité, je n'avais pas foutu l'ombre d'un cheveu chez A.R.G.U.S. Peut être pensait il que j'avais disparu mais j'en doutais fort. Ils savaient où me trouver. Ils savaient où j'habitais. Peut être même étaient ils, en ce moment même, à m'espionner.  Malgré tout, je n'arrivais pas  à me résoudre d'y retourner. Waller, avait dépassé les bornes. Pour être franc, elle les avait dépassé depuis longtemps. La différence alors ? C'était avec moi cette fois-ci qu'elle avait joué sa dernière carte. Certains pouvaient arguer que tout cela n'avait rien eu de réel. Que cette autre réalité n'avait jamais existé. Qu'elle était un simple moment perdu dans le temps. Certains peut-être avanceraient que je me montrais susceptible. Tout cela cependant ne changeait rien à ce que j'avais vécu. A ce dont je me souvenais et aux cauchemars qui les accompagnaient. Je suffoquais sous le poids d'une culpabilité que je n'aurais jamais du avoir à porter. Tout a par sa faute à elle. Par sa cruauté. Même mon professionnalisme avait des limites. Je n'étais pas qu'un bon petit toutou.  « Je suis désolée... Pour... pour ce que tu as vu dans le bureau de Waller ». Sans le savoir, Tracy faisait écho à mes pensées et un léger rire désabusé passé malgré moi la frontière de mes lèvres.  A cela je ne répondais rien d'autres. A quoi bon de toute façon et pour dire quoi ? Seul le bruit de la bouilloire me fit bouger. L'eau chaude fut versée sur le sachet et je ramenais le mug vers Tracy. «  Attention c'est chaud » lui signalais je simplement en le lui donnant. Bien éduqué, je retournais à ma cuisine pour dénicher un peu de sucre et une cuillère.

Ce ne fut que lorsqu'elle fut installée confortablement avec sa boisson de choix que je me dirigeais vers mon bar. Boire à cette heure ci n'était pas raisonnable. Néanmoins, j'estimais le mériter. Et puis, si Tracy insistait pour continuer la conversation qu'elle avait entamé, j'avais besoin d'un peu d'alcool dans le système. Dans mon dos, je la sentis bouger. Elle s'était levée pour se diriger vers l'une des fenêtres de mon salon. Cette dernière menait directement sur un arc, vide et noir à cette heure. Plus loin, de hauts buildings se dressaient comme des tours d'ivoires. « Pour moi, le sommeil est plus facile à trouver en journée... Les bruits de la ville sont comme un talisman, un phare. Une façon de rappeler à mon esprit qu'il est là où il devrait être ». Tourné vers elle, j'étirais faiblement ma bouche. « Que cela soit en journée ou pendant la nuit cela fait bien longtemps que je ne dors plus. Je pense qu'on peut appeler ça un  effet secondaire de mon choix de carrière ». Je plaisantais mais sans avoir pour autant envie de rire. Il y avait dans mon passé de nombreux événements traumatiques qui me coupaient l'envie de dormir. Waller et ses manigances étaient juste les exemples les plus récents. «  Et je suis désolée de t'avoir... attaqué... J'essaie de me consoler en me disant que j'aurais pu faire pire mais... ». A ça, je plongeais mon regard dans le sien. «  Je te rassure, je n'ai pas eu bien mal ». Une grimace passa sur mon visage lorsque je me rendis compte de ce que je venais de dire et de la manière dont cela pouvait être interprété. Je n'avais aucune envie de passer pour le gars macho lambda à ses yeux. Je n'en étais pas un. Vivre et grandir avec des femmes m'avait enlevé cette idée de la tête. «  Non pas parce que tu es une femme ! C'est juste que tu as pas tapé bien fort.. Enfin tu aurais pu, je suis certain mais tu l'as pas fait .. vraiment je ne... » balbutiais je soudainement gêné et en proie à une légère panique. «  …. Je m'enfonce donc je vais juste me taire » déclarais je finalement en plongeant mes lèvres dans le liquide ambré qui tournait dans mon verre.  Heureusement aucune des femmes de ma famille n'étaient là pour apprécier le spectacle désolant que je venais d'offrir. Il y avait fort à parier que je n'en aurais jamais entendu la fin sinon.



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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptySam 15 Déc - 14:33

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Il ne répond pas à mes paroles. Je ne peux que le comprendre. En plus d'avoir dû affronter ça, il l'a fait devant d'autres personnes, au mieux simplement connue de discussion autour de cafés, au pire totalement inconnue. Et peut-être quelque part en ville se balade ce Jason avec tous ses souvenirs, y compris celui-là qui ne devrait appartenir qu'à Luka. Seulement à lui. Cette réaction clos le sujet. Un léger sourire, désabusé, triste peut-être, ou empreint d'une colère dissimulée et certainement d'une dose de culpabilité qu'il cache très bien. Difficile à dire. Une chose est sûre, c'est probablement le même genre de mélange d'émotions que je ressens moi-même. Enfin, c'est ce que je peux imaginer, difficile à dire, on ne se connait pas vraiment assez pour ça. Peut-être si nous nous connaissions un peu mieux, pourrais-je trouver les bons mots. La bonne façon de le réconforter. Il me tend ma tasse en me signalant qu'elle est chaude. J'acquiesce un peu en lui souriant. Je suis habituée. Je la tiens par l'anse en me dirigeant vers un fauteuil pour m'y installer. J'enroule mes mains autour de la tasse une fois que je suis habituée à sa chaleur, puis je le suis du regard vers le bar. Je le regarde quelques instants, puis me lève pour aller contempler l'extérieur, tout en reprenant la parole. Ce faisant, je me tourne à nouveau pour le regarder, ce qui me permet de remarquer le léger sourire qui se dessine sur ses lèvres juste avant qu'il ne reprenne la parole. Je l'écoute un peu et dit : « Peut-être oui » simple, laissant ma phrase entrecoupée d'une pause avant de reprendre la parole pour dire : « Mais je veux croire que chacun puisse retrouver la paix, à un moment ou à un autre ». Souvenirs traumatisants d'une guerre menée durement ou pas. Un jour où l'autre, je veux croire que ceux qui se sont battus pour nous, pour notre pays puissent eux aussi retrouver la paix de l'âme qu'ils méritent. Même si je ne sais pas très bien comment cela doit se passer. Peut-être suis-je trop naïve, ou encore trop emplie de cet espoir touchant qui pousse mon optimisme agaçant. Ou peut-être ai-je raison. Qui peut le savoir ?

Je m'excuse ensuite de l'avoir combattu dans cette autre réalité. Je m'en veux, beaucoup, même si dans le fond, je sais que j'aurais pu lui faire bien pire. Lorsqu'il plonge son regard dans le mien, je le soutiens sans trop de difficulté. J'essaie de ne pas avoir l'air de trop m'en vouloir, et ce qui se passe ensuite me laisse sans voix. Il tente de me rassurer en me disant qu'il n'a pas eu bien mal. Puis, grimace. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il veut dire, et lui-même s'explique. Enfin, tente de s'expliquer, avant de sourire gêné, et de baisser les bras, pour éviter de s'enfoncer plus qu'il ne le fait déjà. Je le regarde incrédule quelques instants avant de rire. Ce n'est pas un éclat de rire comme cela aurait dû l'être dans d'autres circonstances, mais c'est un rire, vrai, léger. L'espace d'un instant le reste disparaît. Quelques secondes fugaces de paix. Je le regarde à nouveau et lui dit : « J'avais compris... Ne t'inquiète pas ». J'ai beau être petite et assez fine, les gens ne me sous-estiment rarement. Parce que je dégage une énergie et un entêtement qui me donnent une prestance qui force le respect. Enfin, la plupart du temps. Alors, je ne fais pas souvent face à ce genre de commentaire. Bien que certains de mes collègues avocats ne s'en privent pas, de temps à autres quand ils veulent me déstabiliser. Je leurs fais peur. Ils n'aiment pas plaider contre moi. Alors, dans le fond je ne peux pas leur en vouloir.  « Et puis... Tu as raison. J'avais une arme. L'ordre était clair, probablement mal formulé j'imagine. Tu serais mort sinon ». Je grimace. Il serait toujours là, face à moi aujourd'hui. Ou peut-etre pas. Je n'aurais probablement pas osé venir ici si je l'avais tué. D'ailleurs, je crois que je n'aurais probablement plus jamais pu le regarder dans les yeux après ça. Et je me fais confiance pour savoir que la personne que j'étais dans cette autre réalité aurait pu le tuer, en dépit de tous ses talents. « Heureusement, je n'ai pas à m'excuser de ça... ». Je reviens vers le fauteuil pour m'y réinstaller. Je suis soulagée qu'il ne m'en veuille pas. Même si je ne contrôlais pas ce que je faisais, il aurait tout de même pu être en colère. Contre moi en plus de tous les autres. Cela n'aurait pas changé grand-chose d'en vouloir à une personne de plus. Finalement, je constate : « Je ne t'ai pas vu devant les bureaux d'ARGUS... ». Je contemple ma tasse, dont le contenu est encore trop chaud pour que je puisse le boire puis je relève les yeux sur lui. Nul besoin de lui dire que c'était lui que je cherchais. Il se contentera sans doute de penser que je cherchais Steve. Comme d'habitude. Je relève les yeux sur lui, un peu curieuse. J’avoue égoïstement que me focaliser sur lui m’aide à aller mieux. Même si je sais qu’à un moment ou à un autre lui aussi aura probablement des questions pour éviter de devoir répondre aux miennes.


Dernière édition par Tracy Trevor le Dim 16 Déc - 0:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptySam 15 Déc - 23:22

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« J'avais compris... Ne t'inquiète pas ».  Gêné, je passais une main dans mes cheveux tout en regardant le sol.  Mes sœurs n'auraient pas fini de s'esclaffer de ce petit mal entendu que j'avais moi-même provoqué. Parfois, je me disais que j'avais l'art et la manière de me mettre dans des situations périlleuses. Surtout dès qu'elles touchaient la gente féminine. Malgré ce qu'on pouvait en penser, je n'avais jamais été un grand séducteur. Généralement, mon physique se suffisait à lui-même. Et je ne disais pas cela pour être superficiel. Cependant, nous autres militaires n'étions pas spécialement connus pour nos paroles charmeuses.  Beaucoup de mes camarades étaient plus à l'aise avec leurs armes de combat qu'avec une discussion simple avec une représentante du sexe opposé. J'étais comme ça aussi. Et puis, je n'étais pas un grand bavard. Avec six femmes à la maison, j'avais appris depuis longtemps à me taire, à écouter et à observer. Comme le disait la plus âgée de mes petites sœurs : les femmes ont toujours raison. En partant de ce postulat là, il n'y avait pour moi à dire ou faire. « Et puis... Tu as raison. J'avais une arme. L'ordre était clair, probablement mal formulé j'imagine. Tu serais mort sinon..Heureusement, je n'ai pas à m'excuser de ça... ». «  Ne t'en fais pas Tracy, j'ai vécu bien pire ».  Je ne mentais pas en disant que j'avais vécu des choses horribles. J'avais perdu des amis, des alliés. Quelque part surtout, je m'étais perdu moi-même. J'avais perdu une partie de mon humanité. Cette dernière était enterrée au milieu des bâtiments détruits et des bombes encore enfouies en Irak ou en Afghanistan. Je savais, bien sur, que je m'étais mis dans cette situation. J'avais choisi ma carrière. Je l'avais voulu. Et même si ce n'était pas réellement de ma faute, j'étais tout de même le seul responsable. Personne ne m'avait forcé. J'étais devenu ce que j'avais voulu. Et malgré toutes les épreuves, tous les coups durs, je ne regrettais rien. J'avais souffert. Mais je n'était pas le seul. Tout le monde souffrait. Certains bien plus que moi. Après tout, je vivais dans un pays en paix – la plupart du temps. Je n'étais pas né sur un champ de bataille, à l'ombre d'une ruine. Je connaissais autre chose que la guerre , la peur et la mort. Beaucoup n'avait pas cette chance. Visiter des pays détruits vous remettait souvent assez rapidement les idées en place. Ici, nous étions privilégiés. A un point que beaucoup n'imaginait pas, même dans leurs rêves les plus fous. Et puis, entre nous, mourir n'était qu'une étape de la vie. Ce n'était pas en soit quelque chose qui m'effrayait. C'était véritablement inéluctable.  Pour moi comme pour elle.

Je lui offrais un mince sourire et replongeais mes lèvres dans ma boisson ambrée. « Je ne t'ai pas vu devant les bureaux d'ARGUS... ». A cette remarque, innocemment formulée, je soupirais. Parfois, je n'avais l'impression de faire que ça. Depuis quand ma vie était elle devenue aussi chaotique ? Aussi compliquée. Avant tout était si simple. On me donnait un ordre et je l'exécutais. J'avais été soldat, pilote, agent. Aujourd'hui, tout semblait me dépasser. «  Non, je ... ». Je marquais un temps d'arrêt, peu certain de savoir comment continuer. «  Je n'y arrive pas... Enfin je n'arrive pas à retourner là bas pour me retrouver face à elle. Je ne peux pas faire comme si je ne me souvenais de rien ». Rien que l'idée me rendait malade. Waller avait réussi à me faire plus de mal que n'importe qui d'autre proche de moi. Et en utilisant des gens qui m'étaient pourtant normalement étranger. Autrement dit, elle avait fait très fort. Un peu trop.  A court de mots, je soulevais légèrement mes épaules et me laissais tomber en arrière contre le dossier de mon fauteuil. «  Je réfléchis à retourner à la maison pour un temps. Retour aux sources .. tout ça ». Je ne savais pas pourquoi je lui avouais ça. Il y avait quelque chose chez elle qui me mettait à l'aise. Ce sentiment ne datait pas d'hier. Après tout, je lui avais bien donné l'adresse de ma demeure. Ce n'était pas quelque chose que je faisais souvent.  «  Comment va ton .. ton frère ? Il se souvient ? ». J'espérais qu'elle ait quelqu'un à qui parler. Un membre de sa famille sur lequel se reposer. Je n'avais pas ça et j'aurais bien aimé. Mais si elle était là et non chez son frère ce soir, la réponse était probablement négative.

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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyDim 16 Déc - 0:27

Where is your place ?

Lorsqu'il me rassure à nouveau en me disant qu'il a vécu bien pire, je fais la moue. Je ne sais pas trop comment le prendre. C'est tellement dommage qu'il ait été amené à vivre des choses aussi horribles. Et je veux bien croire qu'il en avait vu d'autres avant ça. Parfois, quand je vois des gens comme lui, ou comme Steve qui ont traversé des choses dans ce genre, j'ai juste envie de leur faire un câlin. Je fais craquer un peu ma nuque avant de finalement porter ma tasse à mes lèvres pour la première fois. L'eau est encore chaude, mais c'est supportable. Si je préfère largement un bon verre de vin blanc ou une bière, j'ai quand même un certain goût pour le thé. Ma préférence va plutôt au thé blanc, mais je ne suis pas difficile. L'avantage avec les thés c'est qu'il en existe tellement... Me laisser devant un rayon de thé dans un supermarché c'est un peu comme laisser un enfant au rayon jouet en période de Noël. Et si par malheur ma route croise une boutique de thé, alors là, clairement, il n'y a plus personne. Le gros désavantage est que si j'en bois trop, je suis clairement insupportable. Enfin, encore plus que d'habitude, j'entends. Je le regarde simplement, sans répondre à ce qu'il dit. Que répondre à ça ? Il y a des blessures dont on ne se remet jamais et d'autres qui nécessitent les bons soins et la bonne personne. Combinaison qui est tellement difficile à trouver que parfois, ces blessures restent ouvertes et béantes à vie. Je m'estimais plutôt chanceuse de mon côté. Je n'avais pas vécu beaucoup de drame, à l'exception de la mort de nos parents. Maintenant, les choses sont différentes.

Je me permets une remarque innocente qui avec le recul me paraît moins innocente que cela. Il ne relève pas. Enfin, il répond à ma question, après un temps d'explication. Je croire l'une de mes jambes en tailleur, par habitude, m'appuyant sur l'accoudoir du fauteuil dans lequel je me trouve tout en l'écoutant, mains toujours enroulées sur ma tasse. Et plus il parle, plus je le comprends. Je le comprends tellement. Et encore une fois, je m'estime chanceuse. Ma route recroisera peut-être celle de Waller, mais jamais en tant qu'employée. Je ne sais même pas quoi lui dire. Parce que je n'ai rien à dire. En fait, je partage son avis. Je l'aurais probablement encouragé à changer de boulot s’il m'avait posé la question. La suite me fait un peu grimacer. Je comprends également ce besoin de retrouver les siens. Mais cela serait aussi la laisser gagner d'une certaine façon. Parce que bizarrement, je suis certaine que ce monstre se souvient de tout et qu'elle ne culpabilise pas un seul instant. A son tour il me pose une question. Il s'inquiète de mon frère. Que j'évite un peu trop. Il faut que j'arrête. Parce qu'il ne doit pas aller bien. Parce que je ne vais pas bien. Et qu'il se mettra encore en colère contre moi si je lui cache encore des choses. Je n'aime pas quand il est en colère contre moi. Avant de parler de mon frère je lui dis : « Peut-être qu'il est temps de passer à autre chose ? ARGUS est... c'est un peu le repère de l'enfer... ». En prêtant main forte à Steve j'ai vu et entendu des choses que je n'aurais probablement pas voulu entendre. Et cela dans notre réalité. Je grimace un peu et je lui dis : « Mais... à ta place je ne quitterais pas la ville... Enfin. C'est facile à dire pour moi j'imagine, mais sachant qu'elle se souvient probablement de tout, elle aussi, cela serait lui accorder bien trop de pouvoir... ». Je ne sais pas si c'est clair. J'espère que ça l'est, sinon, il me le fera surement comprendre, n'est-ce pas ? Il est suffisamment intelligent pour le faire. Et c'est sans doute parce qu'il a eu le courage de me parler de ses questionnements et de sa douleur que je lui réponds avec cette franchise. Pour autant, le sourire doux que je lui adresse montre que ce ne sont que des conseils et que je comprends ce qu'il ressent.

C'est à présent à mon tour de répondre à sa question. Et par cette simple question, il est assez évident de savoir que moi non plus, je ne vais pas bien. Parce que quand je réponds « Je n'en sais rien... » la vague de culpabilité qui s'abat sur moi est énorme. La plupart du temps, je suis une soeur géniale. Mais là, maintenant, je crains. Je ne devrais pas être dans ce salon, mais dans celui de Steve, pourtant je ne peux pas. Pas seulement parce que j'ai perdu un mari - et un compagnon dans notre réalité - et une petite fille. Mais aussi parce que si je devais lui parler de cette autre réalité il faudrait que je lui parle de tous ces hommes que j'ai tués. Et pas seulement devant le capitole. Il y a eu tous ces hommes de Savage que nous avons tué Michael et moi pendant nos sorties nocturnes. Sans aucune pitié. Et de toutes ces choses faites pendant une carrière militaire que je ne pensais jamais avoir à affronter. Je ferme les yeux quelques instants avant de les ouvrir à nouveau et de reposer mon regard sur lui pour dire : « Je sais que je ne suis pas encore prête à lui cacher certaines choses alors... Disons juste que je me contente de passer devant ARGUS pour vérifier qu'il est toujours debout... ». J'ai tellement de mal à lui cacher les choses qui m'affectent. Mais là, je serais un véritable livre ouvert pour lui. Et lui aussi doit surement affronter la douleur de ce retour à la réalité : plus de femme, plus d'enfants. Je bois encore quelques gorgées de thé. « A partir du moment où j'ai choisi de suivre des études de droit, je crois qu'il s'est senti soulagé. Il n'avait pas à me protéger d'une carrière militaire destructrice... Je suis restée sa petite soeur innocente et douce ». Enfin, douce. Tout dépend de quel point de vue. Je souris un peu amusée avant de finalement soupire à mon tour pour dire : « Je crois que cette fille-là n'existe plus maintenant ». Je ne pourrais pas oublier les images de cette autre réalité. Ni ce que j'y ai fait. Jamais. « Je ne suis pas prête à ce qu'il s'en rende compte ». Et qui sait, peut-être arriverais-je à le lui cacher ? A ce qu'il ne s'en rende jamais compte.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyDim 16 Déc - 10:15

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« Peut-être qu'il est temps de passer à autre chose ? ARGUS est... c'est un peu le repère de l'enfer.. ».  A cela , je ne pus empêcher le petit éclat de rire qui remonta le long de ma gorge. Le repère  de l'enfer... ma foi cela sonnait bien vrai. Vraiment, en y regardant de plus près, je me demandais comment j'avais pu travailler dans cet endroit. Waller était en tout point … discutable. Son attitude et sa personnalité étaient mauvaises, pourries même jusqu'à la moelle. Je n'avais aucune excuse puisque je l'avais toujours su. Cependant, après ma captivité en Bialya et ma décharge de l'armée de l'air, travailler pour A.R.G.U.S avait été le seul boulot pour lequel je me sentais compétent. A bien des regards, il ressemblait à celui de soldat. A celui de pilote. C'était bien pour ça que cela m'avait attiré. J'avais eu l'impression de continuer ma carrière dans l'armée tout en y étant à des années lumières.

Bien sur, il serait mentir d'affirmer qu'il n'y avait eu que du mauvais.  C'était loin d'être le cas. J'avais fait des rencontres marquantes. J'avais aidé, à mon niveau. J'avais té utile, au moins pour un temps. Même Waller, en elle-même, n'était pas qu'un démon. On ne pouvait pas se permettre d'être aussi manichéen. Surtout pas dans un monde aussi compliqué que le nôtre. Elle était mauvaise mais parfois... parfois elle avait raison. Parfois il y avait du bon et du juste dans ses idées. Sur le coup, cela me tuait presque de l'avouer. J'étais cependant un homme honnête et je rendais à César ce qui lui appartenait. Quelque part, j'étais persuadé que ses intentions étaient bonnes, louables. Du moins au début. La femme semblait néanmoins s'être perdue en cours de route. Le pouvoir lui était monté à la tête. Comme c'était souvent le cas. Tout le monde n'était pas fait pour supporter de telles responsabilités. « Mais... à ta place je ne quitterais pas la ville... Enfin. C'est facile à dire pour moi j'imagine, mais sachant qu'elle se souvient probablement de tout, elle aussi, cela serait lui accorder bien trop de pouvoir... ». «  Peut être » concédais je sans en dire plus. J'étais un homme de peu de mots. Surtout, il fallait que je réfléchisse à son point de vue. D'un côté, ma famille me manquait atrocement. Ne pas les avoir eu à mes côtés dans cette autre réalité avait été moralement difficile. Je venais d'une famille soudée et me retrouver seul – certes marié avec des enfants mais sans elles – avait été un coup dur.  J'avais donc besoin de les retrouver pour un temps. J'avais besoin de me rassurer que tout était comme avant. Ou presque comme avant. J'avais changé. Cette expérience m'avait changé. De l'autre, il était sûr que Waller n'aurait jamais fini de jubiler. Cependant, je n'étais pas aussi important pour elle. Je n'avais été et n'étais toujours qu'un pion dans son grand échiquier. Que je sois là ou pas là, cela lui importait guère. Surtout lorsqu'on savait qu'elle pouvait très bien garder un œil attentif sur ma personne et sur mes déplacements. «  On verra » concluais je. Je pouvais au moins poser des congés. Même à A.R.G.U.S on avait le droit à ces derniers. Cela me permettrait probablement d'y voir plus clair et d'analyser toutes mes options avant de prendre ma décision finale.

Après cela, je détournais la conversation  sur elle. On avait bien assez parlé de moi et de mes états d'âmes. « Je n'en sais rien... » avoue t-elle avec une petite voix. « Je sais que je ne suis pas encore prête à lui cacher certaines choses alors... Disons juste que je me contente de passer devant ARGUS pour vérifier qu'il est toujours debout... ». Je comprenais parfaitement son état d'esprit. Sans avoir vécu quelque chose de parfaitement identique, je m'étais retrouvais dans une situation similaire. Alors je la comprenais. Et pour être passé par là, je savais aussi que faire l'autruche n'était jamais la meilleure solution. Ce n'était qu'un pansement. Un pansement trop petit pour contenir réellement la plaie. Il ne fonctionnait que pour un temps. Et lorsqu'il lâchait, faire face à ses proches devenait encore plus difficile. Se cacher était pourtant une réaction humaine. Mais elle avait des conséquences difficilement imaginables. « A partir du moment où j'ai choisi de suivre des études de droit, je crois qu'il s'est senti soulagé. Il n'avait pas à me protéger d'une carrière militaire destructrice... Je suis restée sa petite sœur innocente et douce ». Cela aussi je le comprenais. J'avais quatre petites sœurs là où Steve Trevor n'en avait qu'une. A présent, toutes mes sœurs bien que plus jeunes que moi étaient adultes. Soulagé était un faible mot de vocabulaire pour exprimer le sentiment qui m'avait étreint le cœur en apprenant qu'aucunes d'elles ne suivaient mes pas.  J'aimais mon métier. Je ne regrettais pas ma carrière. Mais ce n'était pas pour autant que je voulais ça pour mes petites perles. Et cela n'avait rien à voir avec leur sexe. Elles étaient mes petites sœurs. Mon job était donc de les protéger. Un tâche simplifiée par leur inintérêt pour les forces armées.

« Je crois que cette fille-là n'existe plus maintenant. Je ne suis pas prête à ce qu'il s'en rende compte ». Le silence retomba un instant entre nous. Verre en main, je réfléchissais à la meilleure façon d'aborder le sujet. Je ne voulais pas paraître insensible ou trop rustre. Même si rustre je pouvais l'être, parfois malgré moi.  «  Je pense sincèrement que nous avons tous changé » soufflais je finalement. «  Bien sur, le changement est particulièrement vrai pour tous ceux , qui comme nous, se souviennent de ce qu'ils ont vécu... la guerre, le tsunami et toutes les autres choses qui ont pu leur pourrir la vie ». Jusque là, cela paraissait évident. «  Cependant – et même si j'aimerais que tout soit encore comme avant – je pense aussi que ceux qui ne se souviennent de rien ont changé. Inconsciemment et peut être de manière imperceptible au début... » continuais je en cherchant mes mots pour véhiculer au mieux le fond de ma pensée «  mais ils ont changés. Un peu, beaucoup, cela sera à chacun de s'en rendre compte ». A eux ou à leurs proches. Personne ne vivait une expérience traumatisante et restait le même. Souvenirs ou non. Le corps avait sa propre conscience. Le cerveau ne faisait pas tout. Et puis l’inconscient était un outil mal utilisé et surtout mal connu. On utilisait près de 10% de notre cerveau. Qui savait donc avec certitude ce qui se passait dans les pourcentages restants. «  Tu as changé et ton frère a changé. Pour être passé par là ...autrefois... il est toujours mieux d'affronter ces changements à deux que tout seul. Ton frère ne te rejettera pas. A la fin de la journée, tu restes sa petite sœur. Et la famille Tracy, on n'en a qu'une. Prend en soin » terminais je peut être un peu plus moralisateur que je ne l'auras voulu. Il y avait évidemment beaucoup de non dit dans ce que je disais. Beaucoup de regrets aussi. Quelque part je lui disais de faire ce que je n'avais pas fait pendant longtemps. Je 'étais caché aussi . Cela ne m'avait rien apporté d'autre que la souffrance. La souffrance et la solitude. Et si je devais être honnête, me cacher je le faisais toujours. Je ne voulais donc pas qu'elle finisse comme moi. Incapable d'avouer ce qu'elle avait subi.

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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyDim 16 Déc - 12:14

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J'aurais au moins pour moi de l'avoir fait rire et je ne suis pas peu fière de cela. Ce n'est pas la première fois. Nous avons déjà discuté à plusieurs reprises devant ce café ambulant, avant de rejoindre nos bureaux respectifs alors je l'avais déjà entendu rire. Mais c'était en d'autres circonstances, moins dramatiques. Ce soir, cette petite victoire sonne comme le plus beau des sons à mes oreilles. Peut-être qu'il ne ressent pas cette paix que j'ai ressentie un peu plus tôt, et même s'il n'est pas vraiment amusé. Mais ce rire était là. Calme, fugace, mais bien là. En réponse, je lui souris simplement, ni plus ni moins que ce que je faisais avant mes propos, ne souhaitant pas relever l'évènement plus que cela. Il ne répond rien. Avant je n'aurais peut-être pas compris, mais je crois que maintenant je comprends. Quand un soldat revient de la guerre, il est difficile de se réadapter à la vie civile, parfois même impossible. Se trouver un nouveau travail, une nouvelle activité relève du défi. Je l'ai vécu. Et d'ailleurs, après avoir été renvoyé à la vie civile dans cette autre réalité, je n'ai eu qu'une seule envie, un seul objectif : repartir. Finalement, l'armée a trouvé un bon compromis, mais je n'ai jamais totalement été renvoyée à la vie civile. L'entêtement des Trevor. Et probablement un coup de pouce de la réputation de mes parents. Alors je ne peux pas vraiment le critiquer d'avoir pris un poste à ARGUS. Et encore moins d'avoir du mal à en partir malgré les circonstances. Après tout, il est difficile à dire si dans notre réalité, Amanda pourrait faire cela. Je n'aurais jamais pensé pouvoir tuer quelqu'un. Et pourtant, je l'ai fait. Je reprends la parole et cette fois, il répond. Moi, je n'insiste pas. Je me suis contentée de lui donner mon avis. Ce qui est facile à dire pour moi : je n'ai plus de parents et mon frère vit à Washington, donc rester ici n'est pas un souci. Proposez-moi de quitter la ville et déjà les choses seront différentes.

Je le regarde simplement. Il a toujours été comme ça. Laconique. Il peut s'exprimer plus s'il y en a besoin, mais j'imagine que dans cette situation, ce n'est pas forcément sa volonté. Il s'est déjà exprimé beaucoup en se livrant tel qu'il l'a fait, alors cela ne me dérange pas qu'il ne répond pas ou par des phrases si concises. Je sais que les choses sont plus complexes qu'elles ne peuvent le paraître. Même pour moi. Même si je donne l'impression d'avoir parfois des avis très tranchés sur les choses. Je sais que ce n'est pas si simple. Cela ne sera jamais simple. Après tout, c'est le propre de l'homme de complexifier les choses, non ? Et il conclut finalement l'échange. Je souris un peu plus, amusée. Il prendra la décision qui lui semble la meilleure. Qui sera probablement la meilleure pour lui. C'est le plus important. Je me contente d'acquiescer simplement, pour toute réponse avant de boire une nouvelle gorgée de thé. La chaleur qui coule le long de ma gorge est réconfortante.
C'est ensuite à moi de répondre à sa question, ce que je fais sans demi-mots. Moi qui suis très surprise de l'avoir entendu me parler aussi facilement, je ne pourrais pas me permettre de botter en touche. Il m'a fait confiance en me parlant ainsi, c'est à mon tour de le faire. Même si la confiance est parfois difficile à accorder, d'autant plus en sachant qu'il connait mon frère et que c'est de lui dont je m'apprête à parler. Pourtant je le fais. Sans détour, sans faux-semblant. Lorsque je me tais enfin, j'ai l'impression d'avoir joué un monologue de pièce de théâtre dramatique. J'en rirais presque. Je parle beaucoup, tout le temps. La plupart du temps je ne peux même pas m'en empêcher. J'ai toujours un truc à dire. Et là, mes propos sont bien moins joyeux que ce à quoi j'habitue mes proches. La plupart du temps, Steve est la seule personne à qui je parle comme ça. Et encore, parfois, je me tais. Comme lorsque j'ai développé mon pouvoir. Il m'a fallu du temps avant de lui en parler.

Le silence qui s'installe entre nous est bref. J'essaie de réguler les émotions diverses qui me traversent. Ce qui n'est pas évident. L'ouragan est tellement violent en moi. C'est toujours un peu comme ça, mais quand les émotions ne me concernent pas directement, elles sont plus faciles à gérer. La plupart des ouragans qui me traversent concernent mon boulot ou mes proches. Alors j'ai souvent juste besoin d'aller faire du sport pour diminuer la pression. Mais là, c'est différent. Il reprend la parole, alors je l'écoute. Et ses expressions laconiques laissent place à un discours bien plus long que j'écoute avec beaucoup d'attention. Et ce qu'il dit est vrai, bien évidemment. Je le sais déjà, bien sûr, mais l'entendre de quelqu'un d'autre n'a pas la même signification, pas le même impact sur moi. Je détourne le regard quand je sens mes yeux s'embuer. Cela fait longtemps que cela ne m'était pas arrivé en pensant à mes parents. Mais je suis trop fatiguée pour réussir à gérer cette image qui s'est imposée dans mon esprit lorsqu'il a terminé son raisonnement. Plus que quiconque je sais à quel point la famille est importante pour avoir vu la mienne se déliter à mesure que nos parents mourraient. J'étais trop jeune quand mon frère est aussi devenu mon responsable légal. Et trop jeune quand il a suivi les pas de nos parents dans l'armée. Je pouvais passer des nuits à rester éveillée, terrifiée à l'idée qu'il ne lui arrive quelque chose et qu'il ne revienne pas. Quand il manquait son appel et qu'on sonnait à la porte, j'avais toujours ce moment de panique à l'idée de découvrir un soldat sur le pas de ma porte, venu m'annoncer la mort de mon frère comme on nous avait annoncé la mort de notre mère quelques années plus tôt. D'ailleurs, je me souviens encore de ce qui s'est abattu sur moi quand il a disparu des radars en se crashant sur Themyscira. Je suis obligée de respirer profondément pour me vider la tête. Ne plus y penser. Penser à autre chose. Lorsque je me sens plus solide, je tourne à nouveau le regard vers lui, après de longues minutes à m'être battue contre moi-même.

Je repense à ce qu'il vient de me dire. Tout sauf cette dernière phrase et finalement, c'est un sourire un peu amusé qui trouve place sur mes lèvres. J'ai l'impression d'entendre Steve. Il pourrait presque conclure son discours par un « Tu pourrais faire un peu plus attention à toi » que cela ne m'étonnerais pas. D'ailleurs, il l'a fait, à sa manière, en me signalant qu'il vaut mieux affronter ces changements à deux que toute seule. « Je ne le fais pas toute seule » je marque une pause, réprimant mon sourire en coin avant de dire : « Je suis là, après tout ». Je marque une pause. Contredire l'autorité a toujours été un art pour moi. Surtout quand il s'agissait de l'autorité de mon frère. Je ris un peu, avant de me calmer et de retrouver le chemin de la sagesse en disant : « Je sais. Mais je veux juste être... plus au clair avec moi-même avant de lui parler. Savoir quoi lui dire, au début. Il finira par tout savoir, il sait toujours tout quand il s'agit de moi, de toute façon... ». Je souris un peu amusée. Enfin, presque. Il y a quand même des choses qu'il ne sait pas. Mes petits côtés fouineuses, tout ce que je peux faire pour avoir des infos, les quelques relations que j'ai eu. Peut-être qu'il le sait s'il me surveille, mais j'ose espérer qu'il n'en arrive pas là. En tout cas moi, je ne lui en parlerais pas. Il n'apprendra jamais que j'ai fréquenté quelqu'un pendant quelque temps dans cette réalité, encore moins que j'étais mariée à cette personne dans la réalité alternée et encore moins que je n'ai eu aucune nouvelle à notre réveil dans la bonne réalité. Cette histoire finira dans une boite, fermée à clé, rangée dans l'armoire des déceptions. « On est trop proches tous les deux pour nous cacher des choses aussi graves... ». J'hausse un peu les épaules. Je marque une pause et je dis : « Et puis... S'il ne se souvient pas, il risque de me poser des questions sur lui aussi... ». Et clairement, je ne saurais pas quoi lui répondre. La vérité ? Un mensonge ? En définitive, je ne saurais jamais s'il est mort ou pas dans cette réalité. J'essaie de me dire qu'il était suffisamment intelligent pour leur échapper mais... Un frisson glacé remonte ma colonne vertébrale et je bois une nouvelle gorgée de thé pour le contrecarrer. Je regarde Luka et je lui dis : « Je sais bien qu'il ne me rejettera pas, de toute façon, je ne lui en laisserais pas l'occasion. Mais tout ça c'est compliqué. Et ça lui donnera encore une raison de plus de s'inquiéter pour moi. Il n'a pas besoin de ça... ». Travailler à ARGUS lui demande toute son attention. Je grommèle quelque chose d'incompréhensible à propos de mon pouvoir en regardant mes mains, puis je repose mon regard sur Luka esquissant un sourire désolée quand je me rends compte que je grommelais. Ça m'arrive de temps en temps.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyDim 16 Déc - 23:15

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« Je ne le fais pas toute seule. Je suis là, après tout » déclara t-elle. Un sourire trouva son chemin jusqu'à mon visage. «  Je ne suis pas sur d'être la meilleure personne à qui parler » lui répondais je avec un trait d'humour. Léger mais pourtant bel et bien présent. Il fallait dire que je n'étais pas vraiment un bout en train. Plus d'une fois l'on m'avait reproché d'être de mauvaise compagnie. Pour autant, et si j'en croyais mes sœurs, j'étais d'une grande sagesse. Un fait dû à mon âge avancé selon mes petites chipies. « Je sais. Mais je veux juste être... plus au clair avec moi-même avant de lui parler. Savoir quoi lui dire, au début. Il finira par tout savoir, il sait toujours tout quand il s'agit de moi, de toute façon... ». A cela je hochais la tête. Je comprenais parfaitement cette envie et même ce besoin viscéral de se comprendre soi-même avant de tenter d'expliquer qui on était devenu à quelqu'un d'autre. Il y avait cependant un danger à cela. Celui de ne jamais trouvé la réponse à nos questions, celui de ne jamais savoir qui nous étions réellement. Après trop de temps, se confier devenait impossible. Ou si possible, extrêmement compliqué. Vivre avec des secrets devenait souvent une bien mauvaise habitude. Et avec ces derniers venaient les mensonges. Ceux qui coulaient sans effort sur votre langue car pire que tout vous aviez réussi à vous persuader vous même que tout allait bien lorsque tout allait mal. Peut être allais je trop loin dans mon analyse. Tracy n'était pas moi. Et je n'étais pas Tracy. Elle n'avait pas la même place dans sa famille. Surtout, elle semblait tout de même plus ouverte que je ne pouvais l’être. Cela s'expliquait aussi par ma profession, par la confidentialité qui entourait chacune de mes missions.  Je devais lui laisser le bénéfice du doute. Elle était une bien meilleure personne que je ne pouvais l'être. Surtout, elle était la seule à savoir comment mener sa vie. Personne ne devait pouvoir le faire pour elle.

« Et puis... S'il ne se souvient pas, il risque de me poser des questions sur lui aussi.. ».  C'était effectivement le risque. Je n'imaginais pas l'homme que je connaissais ne pas être un tantinet curieux sur sa propre situation. N'ayant pas croisé la route de Steve dans cette autre réalité, je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu lui arriver. Et je n'étais pas assez indiscret pour oser lui poser la question. Bien que curieux, j'étais tout de même bien trop respectueux de ma hiérarchie pour me permettre ce genre de comportements. A l'entendre parler, néanmoins, sont sort n'avait pas du être plus favorable. Ou alors il l'avait été et ce qu'il avait perdu était la véritable épreuve qu'il avait à passer. Difficile à savoir sans poser frontalement la question. Cependant, l'on pouvait tout de même avancer l'idée selon laquelle il ne serait probablement pas aussi touché que nous. Si cela l'avait changé, le manque de souvenirs pouvait l'aider à se sentir bien moins concerné par la perte qu'il subissait. Si on se trouvait dans ce cas de figure bien entendu. A ce stade, je ne pouvais qu'émettre des suppositions. « Je sais bien qu'il ne me rejettera pas, de toute façon, je ne lui en laisserais pas l'occasion. Mais tout ça c'est compliqué. Et ça lui donnera encore une raison de plus de s'inquiéter pour moi. Il n'a pas besoin de ça... ». Un sourire sincère étira ma bouche avant qu'à nouveau je ne laisse échapper un rire clair. A bien des égards, Tracy me rappelait mes propres petites sœurs. Il y avait des choses qu'elles avaient du mal à comprendre et pour lesquelles elles nous appelaient idiot à tout bout de champ. «  Tracy... » commençais je entre deux légers hoquets de rire,  épaules agitées par de petits soubresauts. «  Steve est ton grand frère... s'inquiéter pour toi est sa prérogative. Et si il s'inquiète pas pour ça, il s'inquiétera pour autre chose. Ce n'est pas quelque chose que tu peux contrôler ». J'étais bien placé pour le savoir. Dès que cela touchaient aux femmes de ma vie, je me transformais en vraie maman poule. Je pouvais m'inquiéter pour tout et n'importe quoi. Ma  principale source d'inquiétude ? Les petits amis. Une vraie plaie d'être le seul homme de la famille. Bien évidemment, je ne comptais pas mon beau père dans cette équation. «  Au moins si jamais tu penses qu'il ne tient pas à toi... tu auras juste à regarder son attitude pour voir à quel point tu te trompes » lui déclarais je en souriant doucement, bouche étirée avec un certain sentiment de tendresse.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyLun 17 Déc - 19:44

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Moi qui ai tenté la provocation, je ne suis pas déçue du résultat. Si ce qu'il dit ne me plaît pas sur le moment, le ton qu'il emploie lui, est bien plus léger, presque amusé. Humoristique en tout cas. C'est plutôt bien. Je suis heureuse de le voir comme ça, même si le moment est fugace, vraiment court, il était là, et je me rends compte que ça m'avait manqué. Le voir sourire. Le croiser devant le café avec ce ton parfois moqueur, parfois provocateur, bien plus léger que ce qui se trame entre nous en cet instant. « Je ne suis pas d'accord ». Pourquoi ? Alors ça, demandez à quelqu'un d'autre. Je n'en sais rien. En tout cas, là, dans un salon plus qu'austère, avec une tasse de thé, je me sens mieux que jamais depuis mon réveil dans la réalité normale. Je me sens en sécurité, ce qui est plutôt rare ces derniers temps. Et je ne me sens surtout plus seule. Même si je ne progresse pas, au moins, je me sens mieux. Alors, je crois qu'il fallait simplement que je marque mon désaccord avant de continuer la conversation qui est plus compliqué. Il acquiesce à mes paroles. Ne se permettant pas de nuancer ou de me contredire. Alors je poursuis. C'est plutôt plaisant de pouvoir parler sans être interrompue, même si mes pensées redeviennent noires et moroses. Je peux aller jusqu'au bout de ce que j'ai à dire, et lorsque je redeviens silencieuse, je me sens un peu mieux et un peu plus mal à la fois. C'est étrange. J'ai envie de me mettre une paire de claque pour me secouer, me réveiller, me sortir de cette torpeur.

Son rire me tire de mes pensées. Je le regarde un peu surprise. Qu'est-ce que j'ai bien pu dire qui le fait rire ? Je fronce un peu le nez intriguée. En tout cas, il est hilare, je peux me féliciter de l'avoir déridé. Il finit par pouvoir recommencer à parler. Alors je l'écoute. Ce qu'il me dit, je le sais déjà. Tout comme le fait que moi, je m'inquièterais toujours pour lui. Nous sommes de la même famille, nous sommes frères et sœurs et nous n'avons plus de parents. Alors forcément, nous sommes inquiets l'un pour l'autre. Peut-être plus que pour des fratries normales. Il reprend la parole et ce qu'il me dit me fait rouler les yeux au ciel comme je sais si bien le faire. Je souris un peu et je dis : « Je ne pourrais jamais penser une chose pareille ». Je bois une gorgée de thé, puis une autre avant de reprendre la parole : « Steve et moi avons traversé trop de choses pour que je remette son amour pour moi en question ». Je souris un peu et je lui dis : « Et puis... Je suis moi. Je suis insupportable depuis toujours alors je ne crois pas pouvoir le pousser à me renier un jour ». Je ris un peu, amusée, et finalement je me calme un peu et je passe une main dans mes cheveux par habitude, lâchant enfin ma tasse d'une main. Je lui demande alors : « Tu as l'air de savoir de quoi tu parles... Tu as des sœurs qui t'attendent à la maison ? ». Je suis curieuse. Parce que même si nous avons déjà parlés plusieurs fois, je n'en sais pas plus que cela sur lui, et j'avoue que je suis un peu curieuse. Et puis s'il ne souhaite pas me répondre, j'imagine qu'il sera capable de me repousser au besoin. Et puis c'est injuste, il sait déjà tout de ma famille et moi rien de la sienne.



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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyLun 17 Déc - 23:06

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« Je ne pourrais jamais penser une chose pareille. Steve et moi avons traversé trop de choses pour que je remette son amour pour moi en question ». «  Au cas où, tu n'auras qu'à te rappeler mes sages paroles » répondais je avec le même trait d'humour dans ma voix grave. Je devais avouer que cela faisait ben longtemps que je ne m'étais pas laissé aller de la sorte. J'avais beau la connaître depuis un petit moment, nos échanges étaient restés tout de même cordiaux. Pas vraiment amicaux. Du moins, pas jusqu'à aujourd’hui. Il fallait dire que j'étais plutôt du genre renfermé. Je jouais mon jeu  à face cachée. Comme cela avait toujours été le cas. Néanmoins, converser de la sorte et plaisanter avec quelqu'un d'autre que les membres de ma famille ou qu'avec mes potes et frères d'armes était plus que plaisant. Ma grand mère en pleurerait certainement à chaude larmes si elle savait ue j'arrivais à m'ouvrir à une presque inconnue. Petite frère de l'un de mes supérieurs – après tout je n'avais pas encore officiellement rendu mon badge d'agent d'A.R.G.U.S pour le moment – de surcroît. Tracy avait un don. Un donc dont elle ne devait vraiment pas être consciente. « Et puis... Je suis moi. Je suis insupportable depuis toujours alors je ne crois pas pouvoir le pousser à me renier un jour ». A cela, je souriais de nouveau. Vraiment c'était presque effrayant la ressemblance qui pouvait exister entre nos deux fratries. Les liens qui existaient entre nous étaient réellement similaires.  Je supposais qu'il en allait de même avec toutes les fratries. Du oins celles qui étaient liées et s'entendaient plus ou moins bien. Je ne me faisais après tout pas d'illusions. Il y avait des frères et des sœurs qui ne pouvaient pas se supporter. Je trouvais cela très triste. Le simple fait d'imaginer à quoi ressemblerait ma vie sans mes petites princesses me déchirait le cœur. Et encore, je n'avais même plus à l'imaginer. Je l'avais vécu. Dans cette autre réalité. Un monde dans lequel la famille Corleone s'était déchirée. La véritable raison de leur séparation je ne la connaissais pas. Je n'avais jamais réussi à rentrer en contact avec eux. Aujourd'hui, il était trop tard. Sauf si ma mère ou ma grand mère se souvenaient de leurs autres vies. Elles n'avaient pas avancé cette hypothèse et je n'avais pas cherché à creuser. Parfois l'ignorance était synonyme de bonheur. C'était ce que je cherchais à penser dans cette situation précise.

« Tu as l'air de savoir de quoi tu parles... Tu as des sœurs qui t'attendent à la maison ? ». «  Des petites sœurs même » lui appris je en laissant un sourire secret flotter sur ma bouche. «  J'en ai quatre... quatre petites sœurs ». Un don ou une malédiction, cela dépendait des jours. Lorsqu'elles avaient décidées d'être des pestes, cela devenait vite insupportable. Par chance, cela n'arrivait pas souvent. Ou alors – et plus vraisemblablement – je n'étais pas assez souvent au domicile familial pour m'en rendre compte. «  La plus jeune, Eleonora, a eu 21 ans cette année. Mes autres sœurs sont Rebecca pour l'aînée, Carlotta pour la seconde et l'avant dernière s'appelle Sofia. Comme tu peux le voir, le gêne italien ne s'est pas perdu en cours de route ». Nous avions toujours été fiers de nos origines. Après tout, j'avais été le premier membre de ma famille à naître sur le sol américain. Mon père et mes grands parents paternels étaient nés en Italie. Ma mère était née en Yougoslavie à l'époque où cela existait encore. Autant dire que nous venions de partout et un peu nulle part à la fois. Cet héritage européen et multiculturel, je le chérissais. Il avait fait de moi ce que j'étais. Un fils d'étrangers venus tenter leurs chances sur le sol américain. Un militaire patriote prêt à défendre la patrie qui lui avait tout donné.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyMar 18 Déc - 23:30

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Lorsqu'il me dit que si jamais un jour j'ai un doute, je n'aurais qu'à me rappeler ses sages paroles, je pouffe de rire. Même s'il n'a pas tort, cela me fait encore rire. Et cela me fait du bien. Mon regard fatigué se pose à nouveau sur lui mais il est plus lumineux qu'à mon arrivée. L'espace d'un instant, je redeviens cette Tracy joyeuse qu'il connait. Cela ne dure qu'un instant, mais à nouveaux, la paix que je ressens, cette positivité, cette bonne humeur me fait du bien. Cela m'éclaircit un peu les idées aussi, d'une certaine façon, ce qui me permet de poursuivre cette conversation sur un ton plus léger et plus amusé. Et je dois dire que lui aussi semble plus détendu. Plus souriant qu'à mon arrivée. Et je me sens plutôt fière parce que ce n'est pas chose aisée en temps normal, alors là, maintenant... Je me permets de lui poser une question personnelle. J'ose, un peu détendue, libérée et plus calme. Et je suis plutôt surprise de l'entendre me répondre. Le mystérieux inconnu sexy du café ambulant se déride enfin et se livre un peu. J'aimerais dire que j'en sais plus sur lui, mais il n'en est rien. La réalité alternée m'a permis de découvrir des choses, mais je ne peux pas m'y fier. Alors il me reste tellement de choses à découvrir et à apprendre de lui. Et je suis curieuse. Je ne sais pas tellement pourquoi en fait.

Mais même si je ne comprends pas, je suis heureuse d'apprendre qu'il a des petites sœurs. Quatre même. J'écarquille un peu les yeux. Je termine ma tasse de thé, puis je me penche un peu pour poser la tasse vide sur la table basse sans le lâcher du regard. Je suis encore plus fascinée. Comment peut-il réussir à survivre avec 4 petites sœurs ? J'espère qu'elles ne sont pas toutes comme moi. Il poursuit et je l'écoute. La plus jeune n'a que 21 ans. Un véritable chaton. Je souris un peu plus et je fais une petite moue en disant : « Quel courage... ». J'éclate de rire en imaginant Steve, entouré de quatre sœurs de mon acabit. Le pauvre. Je me calme finalement et je lui dis : « Je t'admire. Survivre en étant l'aîné de 4 petites sœurs... J'espère qu'elles ne sont pas comme moi ». Cela pourrait sembler arrogant mais en réalité, il n'en est rien et je ne doute pas qu'il le comprenne. Je comprends un peu mieux ses paroles, sa façon de me parler, de me conseiller. Et maintenant je comprends aussi pourquoi parfois, il me fait penser à Steve. Dans son attitude. Mais en même temps, il n’y a rien de vraiment comparable en eux. C’est surement pour ça que je suis aussi curieuse de le découvrir. Il y a quelque chose dans son sourire, dans son regard. Dans son attitude. J’adore les mystères. Et si normalement, mon côté fouineuse me pousse à agir dans l’ombre, ce soir, j’avance un peu plus dans la lumière. Finalement, je m'enfonce dans son fauteuil tout en continuant à le regarder, une étincelle nouvelle dans le regard. Je me sens apaisée. D'ailleurs je lui dis : « Merci d'avoir ouvert la porte... ». C'est difficile d'accepter d'ouvrir sa porte et son cœur à quelqu'un qu'on ne connait pas. Je fais craquer la nuque. Je poursuis ma curiosité en demandant : « Comment c’est, l’Italie ? ». J’espère qu’il ne se fermera pas. Je suis beaucoup trop curieuse et maintenant que je suis lancée, rien ne saurait m’arrêter.

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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyMer 19 Déc - 9:36

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« Quel courage.. ». «  Merci je sais » répondais je au tac au tac tout en sachant pertinemment qu'elle se moquait – gentiment- de moi. Mais du courage j'estimais qu'il en fallait pour s'en occuper. Surtout lorsqu'elles se mettaient à parler toute en même temps sur des sujets comme le maquillage ou les dernières interviews de célébrités. Autant dire que je n'étais jamais à ma place dans ce genre de discussion. Mes connaissances en maquillage étaient faibles voir inexistantes. Quand aux célébrités... je n'y connaissais pas grand chose. A bientôt trente cinq ans, je ne suivais plus les dernières nouveautés hollywoodienne.  Et comme je n'allais pas au cinéma, je ne connaissais pas les derniers acteurs en vogue. C'était ainsi. Quelque part, je m'en réjouissais également. J'avais toujours été de ceux qui pensaient cette industrie toxique. Non pas parce que les films et séries étaient mauvais. Il y avait toujours de tout. Mais parce qu'ils véhiculaient une image que je n'appréciais guère. Celle de l'opulence je m'en-foutiste que j'exécrais et de la femme objet. Je ne voulais pas voir mes sœur grandir en pensant qu'elles avaient besoin d'être aussi maigres que des coucous pour faire parties de la société. Je savais que c'était facile à dire pour moi. Mise à part mes longues et profondes cicatrices, j'avais un corps qui aurait eu toute sa place sur un écran géant. Personne ne s'était jamais gêné pour me le faire remarquer. Par chance, aucun surnom en relation avec mon physique ne m'avait été donné pendant mes classes. J'y avais échappé belle.  Je préférais largement être appelé  SNAFU et plus tard Bouddha.

Un sourire se fixa sur ma bouche lorsqu'elle laissa échapper un rire. Il y avait quelque chose de grisant à la voir s'esclaffer ainsi.  Amusée et non plus réellement morose. Au mins aurais je fait quelque chose de bien aujourd'hui.  Coude sur l'accoudoir et poing contre ma tempe, je la regardais. Lorsqu'elle riait tout son visage se transformait. Sa tête se rejetait légèrement vers l'arrière et sa peau en ressortait plus lumineuse et rougie. « Je t'admire. Survivre en étant l'aîné de 4 petites sœurs... J'espère qu'elles ne sont pas comme moi ». «  Hum... on ne se connaît définitivement pas assez pour me permettre de trancher réellement. Mais je ne manquerai pas de te le dire une fois que j'en saurais plus ». Je laissais ouverte cette porte. Celle qui permettait de construire une amitié. Je lui offrais cette possibilité. Elle pouvait la prendre comme la rejeter. Dans les deux cas, le choix lui appartenait.  J'avouais avoir envie d'approfondir cette petite chose que nous avions commencé à bâtir au détour de mes entraînements matinaux et de petits cafés. Tracy était amusante. Et courageuse. Elle traversait une phase difficile et je n'allais pas la laisser se débrouiller toute seule. Après tout, j'avais promis de défendre  et d'aider la veuve et l'orphelin. J'avais fait un vœu.  Et entre nous, elle n'était pas non plus désagréable à regarder. Un fait que j'allais garder pour moi et que je n'allais pas me permettre de dire à haute voix. «  Merci d'avoir ouvert la porte... ». «  Pas de problème, c'est avec plaisir ». La jeune femme pouvait revenir tous les jours si elle le souhaitait. J'étais là pour lui tenir compagnie. Et puis, elle m'aidait aussi. Elle me sortait de la solitude et me faisait pour un temps oublier la douleur et la culpabilité qui étreignaient mon cœur.  

« Comment c’est, l’Italie ? » me demanda t-elle, avec cette nouvelle lueur de curiosité dans le regard. «  Ah ... » commençais je gêné par cette questions. Mon visage se déforma un instant en une légère grimace.  «  Je ne sais pas » répondais je finalement en baissant mes yeux vers mes genoux et en envoyant ma main dans mes cheveux en un signe apparent de nervosité. «  Je n'y suis jamais allé ». Je détestais l'avouer. J'étais très fier de mes racines.  Alors admettre que je n'avais jamais foutu les pieds dans le pays natal de mes grands parents paternels et de mon père lui-même me faisait toujours un pincement au cœur. Après je me consolais en me disant que je n'en avais jamais eu l'occasion. Je vivais à cent à l'heure et malheureusement mon type de vie ne laissait que de place aux activités extraprofessionnelles. Mais cela pouvait changer. Je le savais. Je me raccrochais à cette idée. «  Je n'ai jamais eu l'occasion ni même le temps de m'y rendre. Je suis entré dans l'armée – de l'air – j'avais dix-huit ans. Depuis , même si j'ai changé pour A.R.G.U.S, j'ai le même type d'existence. Celle qui ne laisse pas trop de place pour le reste. Je suis déjà content d'avoir du temps pour partir en Caroline du Nord voir ma famille »  lui expliquais je. Je passais sous silence le fait que mon père –  dernier vrai italien de la famille – était décédé pendant mes premières années avec l'air force et qu'avant ça j'avais été en partie élevé par ma grand mère paternelle. Voyager n'avait jamais fait parti de nos priorités. Je reconnaissais que c'était dommage. Mais j'étais encore jeune et si je survivais assez longtemps je me promettais d'aller faire un séjour ou deux sur le sol chaud de l'Italie.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyMer 19 Déc - 20:32

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Le ton est bien plus léger. Plus simple. Apaisant. Et je ne peux que profiter de ce nouvel air qui semble arriver plus facilement dans ma poitrine. C'est ce qu'il se passe en général. Quand une partie de l'angoisse disparaît, on se sent plus libre. La lumière prend un aspect différent. Le simple fait de bouger est plus aisé. Et si je me sens mieux, la simple idée de pouvoir voir mon frère semble plus envisageable. Alors peut-être que j'avais juste besoin de ça. De sentir que je ne suis pas seule, que d'autres personnes ont aussi traversé ce genre de choses, de drames. Que d'autres sont revenues de cette réalité alternative en ayant perdu des plumes en cours de route. Je ne comprends pas tout ce qui s'est passé. Dans le fond, je crois que ça me dépasse et que ça me dépassera toujours. Mais ce n'est pas très grave. On ne peut pas changer le passé, on ne peut pas changer ce qui est fait. Et d'une certaine façon, je ne le souhaite pas. Je repense à ces magnifiques yeux bleus, me fixant pendant l'histoire du soir, et je sais à présent. Que j'avais tort de me fermer à l'amour. Je dois seulement accepter qu'avant de trouver celui qui me rendra plus heureuse qu'il ne m'attriste et avec qui je pourrais fonder une famille, ma famille. Et vivre le même bonheur que celui que j'ai vécu. Que je vis encore aujourd'hui à chaque fois que je vois Steve ou que je me rappelle à quel point nous nous aimons. Parfois, la famille est différente ce que l'on aimerait. Et si mes parents me manquent, la seule présence de Steve a été suffisante pour que je puisse être une adulte qui tienne la distance.

Il me répond lorsque je lui dis que je l'admire. Je l'écoute et je souris en coin. Il est poli, c'est certain. Et je crois qu'il a raison d'émettre des doutes et d'attendre avant de se prononcer. Car il est certain que je ne suis pas de tout repos. Electrique, agitée, toujours positive mais toujours éreintante. Un brin sautillante. Un brin exubérante. Mais toujours très calme et incroyablement mordante au tribunal. Alors je réponds : « En voilà un défi » et je lui adresse un clin d'oeil amusée. Et lorsqu'il répond à mes remerciements, je lui souris à nouveau. Je pose ensuite une question sur l'Italie et je fais craquer un peu ma nuque avant de l'écouter me répondre. Il a l'air gêné et je souris un peu. Quel dommage ! En voilà une tristesse. Il paraît que c'est sublime. Plus il me parle et plus je comprends ce qu'il me dit. Et plus je compatis aussi. Avoir une vie si remplie que nous n'avons pas le temps de prendre du repos, des vacances, de voyager. Il a été tellement concentré à sauver le monde qu'il n'a même pas eu l'occasion de le visiter plus que les lieux dans lesquels il a fait la guerre. Il y a un moment de silence puis finalement je dis : « Et pourquoi pas maintenant ? ». Je le regarde simplement et je dis : « Vu que tu ne sembles pas décidé à remettre les pieds à A.R.G.U.S, c'est peut-être le moment de faire une pause ? ». J'ai un moment de blanc avant de rire un peu de moi-même : « Dire une chose et son contraire dans les dix même minutes... C'est dingue, n'est-ce pas ? ». Après tout, il y a quelques instants je viens de lui conseiller de rester en ville pour ne pas accorder autant de pouvoir à Waller et là, je lui propose de décoller pour l'Italie. Je roule des yeux en me redressant un peu et je dis : « Lui accorder du pouvoir ou pas, il y a un moment de transition avant que tu ne te remettes à travailler sans t'accorder de répit ». Parce qu'il le fera. Comme toujours. Nous sommes du même bois tous les deux. Le travail est une façon d'oublier ce à quoi nous ne voulons pas penser. « Il paraît que Venise est une très belle ville ». Je suis peut-être un cliché, je me base sur des rumeurs, mais j'aime l'eau, alors une ville telle que Venise ne pourra que me plaire. Même si de mon côté, je n'irais probablement jamais.

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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyJeu 20 Déc - 11:24

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« Et pourquoi pas maintenant ? Vu que tu ne sembles pas décidé à remettre les pieds à A.R.G.U.S, c'est peut-être le moment de faire une pause ? ». C'était une bonne question. Et elle était tout à fait légitime. Après tout, si je ne travaillais pas, j'avais du temps pour moi. Du temps pour faire ce que je voulais. Pour faire ce que je n'avais jamais eu l'occasion de faire. Demain, si je le souhaitais je pouvais prendre un sac à dos, fourrer quelques affaires à l'intérieur et payer un billet d'avion avec mes économies pour le sud de l'Italie. Rien ne m'en empêchait. Et rien ne me retenait réellement ici.  C'était bien la raison pour laquelle je pensais retourner à la maison au moins pour un temps. J'étais trop indépendant et trop habitué à vivre seul pour y rester plus de quelques jours. Deux semaines tout au plus. Je savais immanquablement que si j'allongeais cette durée, je finirai par me disputer avec ma mère. Surtout, je n'avais aucune envie de rester plus que mesure en compagnie de mon beau-père.  L'homme n'était pas désagréable en soi mais il n'était pas mon père. Les chaussures qu'il avait à enfiler était impossible à porter pour lui. Quelque part, j'avais presque de la peine pour lui. Presque. Il en faisait beaucoup trop pour que j'arrive à réellement avoir de la compassion pour lui. Je ne savais pas comment faisaient mes sœurs pour le supporter. Certes, elles n'habitaient pas toutes à la maison. Seules les deux dernières étaient encore au domicile familiale. Mais tout de même. Elles le voyaient bien plus que moi. A mon contraire, aucune ne s'était autant éloigné de l famille. Seule Rebecca avait changé d'état. Au lieu d'habiter en Caroline du Nord, elle habitait en Caroline du Sud. Autant dire qu'elle n'était pas non plus allé bien loin.  Le trajet jusqu'à la maison était plus facilement fait pour elle que pour moi. Surtout, elle avait un travail beaucoup moins demandeur que le mien. C'était l'avantage d'être son propre patron je supposais. Elle n'avait pas les mêmes contraintes. Et s'arrangeait comme elle le souhaitait avec son emploi du temps.

« Dire une chose et son contraire dans les dix même minutes... C'est dingue, n'est-ce pas ? ». J'accompagnais son rire par le mien. Effectivement, ses conseils sur le coup étaient quelque peu contradictoires. Mais il en allait souvent ainsi. Les conversations évoluaient et les opinions changeaient. C'était un fait. « Lui accorder du pouvoir ou pas, il y a un moment de transition avant que tu ne te remettes à travailler sans t'accorder de répit ». Un léger sourire trouva son chemin jusqu'à mes lèvres. Travailler sans répit... elle m'avait bien cerné. Peut être qu'elle commençait à me connaître finalement un peu trop bien. Ou alors peut être étais je du même gabarit que son frère. Lui aussi ne lésinait pas sur ses heures de travail.  Mais bien entendu il y avait une raison à mon emploi du temps déchaîné. Je ne supportais pas de rester inactif. Ne rien faire ne faisait que très rarement parti de mon vocabulaire. Surtout, être oisif signifiait que mon cerveau prenait toutes la place et avec lui les souvenirs que je tentais coûte que coûte d'oublier.  Rester seul avec ses pensées n'était pas une activité que je recommandais. Surtout pas lorsque l'on traînait autant de casseroles que moi.

« Il paraît que Venise est une très belle ville ». A cela par contre, je grimaçais. Venise était bien la dernière ville au monde où j'avais envie de mettre les pieds. Même le petit orteil allait être de trop. Bien sur, je pouvais comprendre l'enthousiasme que cette ville représentait. Ce n'était juste pas un endroit pour moi. Trop de monde. Trop de monde tout le temps. Et puis, la ville était trop petite,  pratiquement coupée du reste de l’Italie.  On en faisait très certainement vite le tour. «  Non merci » déclarais je avec un frisson de dégoût. « Je n'ai pas entendu les meilleurs choses sur les habitants de Venise. Apparemment, ils ne sont pas très sympathiques ».  Une réputation qui leur collait à la peau. En outre, je venais d'une famille originaire du l'Italie du Sud et les membres de ma faille n'avaient pas eu que des choses ravissantes à dire sur leurs collègues nordistes. Une petite guerre qui m'avait toujours amusée mais qui pour autant faisait partie intégrante de la culture italienne qui m'avait été inculqué. «  De toute façon si je devais aller quelque part en Italie, je commencerais par me rendre sur la terre de mes ancêtres. Là où mes grands parents sont nés et là où mon père est né ». Ce périple était forcément le point de départ obligatoire. «  Sauf que je ne veux pas faire ça tout seul. C'est un voyage que je dois faire en famille. Au moins avec mes sœurs qui comme moi ne connaissent pas le pays de leurs origines ». Il y avait des choses que l'on se devait de partager avec nos proches. Ce voyage en faisait parti.  


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyJeu 20 Déc - 19:42

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Je ris un peu lorsqu'il grimace à la mention de Venise. Et lorsqu'il décline poliment, en m'expliquant pourquoi, je souris à nouveau. Je ne connais pas assez l'Italie pour pouvoir en dire autant. Alors j'acquiesce simplement en réponse, comprenant parfaitement. Après tout, une grande partie de la beauté d'une ville réside dans l'ambiance qu'il y règne. Croiser des visages souriants et amicaux contribue très grandement à l'attrait d'une ville ou d'une région. Pouvoir s'arrêter, parler aux gens, ne pas se faire agresser dans les transports en commun. Si les vénitiens sont désagréables, d'autres villes sont peut-être à prioriser. Et puis, il fera bien ce qu'il souhaite. New York me convient très bien. Je n'ai pas grand-chose de plus à faire ou à voir en dehors de mon bureau et du tribunal. Pour le moment cela m'ira très bien en attendant de revenir au calme auquel j'aspire tant. Je ne veux pas me compliquer la vie. Je crois que j'ai besoin de retrouver ma routine quelques temps, me rassurer sur ce qui est réellement, ce que je sais faire, ce que je peux faire. Et peut-être me dessiner un nouvel avenir. Différent de tout ce que j'ai toujours envisagé avant. Il poursuit sa réponse en m'expliquant qu'il irait plutôt là où son père est né, sans me spécifier de quel endroit il s'agit. Cela ne me dérange pas. Et je ne poserais probablement pas la question. Après tout, il m'a déjà parlé de la Caroline du Nord, donc s'il avait voulu, il aurait précisé. Je pense qu'il n'est pas du genre à oublier ce genre de détail, alors je n'insisterais pas. Si je veux savoir, je pourrais peut-être trouver l'info autrement. Mais cela ne m'apportera pas grand-chose au final. Et il complète même en me disant qu'il fera ce voyage avec ses sœurs. Je souris un peu. Ça, je le comprends. Découvrir ses origines, c'est un moment privilégié. Il vaut mieux en profiter avec les siens. Surtout que si je ne me trompe pas, les familles italiennes ont un fonctionnement très clanique. Ils sont surement très proches les uns des autres. Donc, autant faire cela ensemble. Enfin bon, ma connaissance de cette région du monde se limite au film « Le Parrain » alors... Qu'est-ce que j'en sais ? Je réprime mon sourire amusé avant de dire dans le plus grand des calmes : « Alors... Emmène les avec toi ». Je le regarde simplement, très sérieuse. Il faut bien le dire, on se complique la vie avec des milliards de choses difficiles. On s'invente des prétextes pour ne pas partir, alors que parfois, il suffirait juste de le faire. Après tout, il suffit de proposer l'idée et de se lancer. Je souris et je lui dis : « Attrape un vol pour la Caroline du Nord et emmène les... Si ce n'est pas le bon moment, ça ne le sera jamais ». Après ce qu'il a vécu, ce qu'on a tous vécu, je crois qu'il faut profiter de la vie. On sait à quel point la vie est courte, fragile et surtout à quel point les gens que nous aimons sont importants. Je lui offre un nouveau sourire. C’est peut-être impulsif, j’en conviens. Mais après tout, c’est le moment de faire des choses folles. Autant pour se changer les idées que de profiter de la vie. Mais bon, il faut peut-être que j’arrête de l’inciter à quitter le pays. Je serais vraiment affligée qu’il ne revienne pas. Et même sur une courte période, je crois qu’il me manquera. Même si dans le fond, on ne se connait pas vraiment. Cela ne ferait que repousser le moment où nous commencerons vraiment à faire connaissance. Si cela doit arriver un jour. Enfin, je n’en doute pas tellement, vu la conversation que nous sommes en train d’avoir.
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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyJeu 20 Déc - 21:12

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« Alors... Emmène les avec toi. Attrape un vol pour la Caroline du Nord et emmène les... Si ce n'est pas le bon moment, ça ne le sera jamais ». Pouvais je réellement faire ça ? Juste partir sur un coup de tête. Je n'étais pas vraiment du genre spontané. Même mes sœurs ne l'étaient pas vraiment. A bien y réfléchir, même mes parents ne l'avaient jamais vraiment été. Oui, ils avaient eu à faire des choix, parfois dans la précipitation mais je ne savais pas si on pouvait parler de spontanéité. Peut on réellement être spontané lorsque l'on avait pour seul choix potable de partir vivre ailleurs ? C'était la question que ma mère avait eu à décortiquer. J'admettais cependant volontiers qu'il y avait du vrai dans les paroles de Tracy. Si on ne se décidait pas, nous nous déciderions jamais. Je ne comptais pas mourir avec ce genre de regrets. Comme le disait le dicton : «  Il vaut mieux vivre avec des remords que des regrets ». C'était cette sagesse que je suivais autant se faire que peut dans ma vie de tous les jours. Alors il était peut être temps de suivre son conseil avisé et de lâcher prise au moins pour le temps d'une semaine ou deux. «  Je vais y réfléchir » répondais je finalement. Phrase avec laquelle s'envola finalement toute la spontanéité de l'acte. Cependant, si je n'avais plus de responsabilités pour le moment ce n'était pas le cas de mes sœurs. Je savais que les deux plus jeunes sauteraient de joie à l'idée d'un voyage, fut il improvisé. Manquer la fac pour quelques jours n'allaient pas les empêcher de dormir. Du moins pas le temps du séjour. Après , peut être. Après tout, il fallait rattraper le retard accumulé. Et si je devais donner mon avis, cela semblait barbant au possible.  Quant à mes deux autres sœurs, la tâche était plus ardue. Carlotta serait extrêmement difficile à  convaincre. En tant qu'auto-entrepreneuse, elle passait sa vie dans son petit magasin de décoration. Magasin original qui avait démarré sur les chapeaux de roues depuis son lancement en début d'année dernière. Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'elle y passait ses nuits. Elle était de ce genre là. Perfectionniste maladif. Tout devait être carré et parfait. Un trait de caractère qu'elle n'avait jamais eu à la maison lorsqu'elle y résidait encore.  Au grand damne de mes figures parental. Il fallait croire que vivre seul lui avait ouvert sur les yeux sur certaines choses comme le rangement. «  Enfin, si c'est pas aujourd’hui ou demain, j'irai un autre jour. Peut être dans mes vieilles années ». A supposer que je vive assez longtemps pour être vieux. Bien sur, cette pensée je ne la formulais pas à voix haute. Pour autant, elle sembla planer dans l'air. Qui conque connaissait mon activité professionnelle savait que le risque que je prenais était grand. Chaque jour pouvait être le dernier. C'était une réalité qu'il ne fallait pas négliger.

Le silence s'installa entre nous lorsque la conversation mourut de manière naturelle. Pour autant, ce dernier ne me semblait pas pesant. Ou alors j'étais bien trop perdu dans mes pensées pour m'en soucier. Les mots de Tracy trouvaient écho en moi et même si je devais encore y réfléchir, ils avaient au moins le mérite de me paraître sensé. Machinalement, je portais le verre à ma bouche et laissais la dernière gorgée d'alcool couler sur ma langue et dans ma gorge. Mon verre à présent vide, je me levais et me dirigeais vers ma cuisine pour déposer le récipient dans le lave-vaisselle. Un verre était bien suffisant. Surtout au vu de mon état avancé de fatigue. Mon regard bleu se perdit sur l'extérieur quand le vent fort claque contre ma vitre. Cela me rappelait étrangement l’événement dont j'avais été témoin pendant la bataille du pentagone. Pendant un instant, j'avais pensé en être à l'origine. Puis j'avais évacué cette idée de mon esprit. C'était tout bonnement délirant. «  Tu peux rester dormir ici. Il n'a pas l'air de faire très beau à l'extérieur ». Surtout, il était encore tôt  dans la nuit et le ciel était noir. Une femme seule à une heure pareille – aussi débrouillarde et dangereuse était elle- ne m'enchantait guère. «  Tu prendras mon lit. J'ai changé les draps ce matin » lui appris je. Hors de question qu'elle dorme dans mon canapé. Et puis, je n'avais personnellement pas envie de dormir pour le moment. Je n'étais pas encore arrivé au point de l'épuisement et mon cerveau me maintenant malheureusement debout.  Je lui offrais un léger sourire pour lui signaler que ma proposition n'était en aucun cas forcée ni même faite par pur politesse. Après tout, j'étais véhiculé et j'aurais très bien pu choisir de la ramener chez elle. Ce n'était cependant pas le choix que j'avais fait. «  En attendant, si tu n'as pas envie de dormir, je crois qu'ils passent des films de Noël stupides ? Envie de les regarder pour te moquer ? ».  Vu l'heure, c'était bien la seule chose à regarder sur nos écrans de télé. Ça et les films pour adultes. Autant dire que le choix était vite fait.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyJeu 20 Déc - 23:56

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Y réfléchir. Combien de fois ai-je dit ça ? Combien de fois mon frère m'a-t-il dit ça pour me tranquilliser ? Mais en réalité, c'est souvent une façon de détourner les choses. De tromper l'inquiétude des autres, de leur faire croire qu'on va essayer ou qu'on y pensera alors qu'en réalité on n'envisagera même pas de changer. Je souris un peu amusée. J'entends bien ce qu'il peut vouloir dire : je vais aller voir ma famille, je vais retrouver un boulot, je vais redevenir acharné, je vais tromper tous mes mauvais souvenirs par d'autres choses plus utiles. Cela ne m'étonnerait qu'à moitié. Les soldats sont comme ça non ? Tous, j'en suis presque sûre. Je fais craquer ma nuque et je m'étire un peu. Il en profite pour compléter un peu en disant qu'il pourrait y aller dans ses vieilles années. Mais l'homme qui me fait face est un soldat. Un vrai de vrai. Et il y a des tas de choses sûres mais l'âge de sa mort par contre, n'entre pas dans cette catégorie. Je ne relève pas cependant acquiesçant simplement. Cela serait bien pour lui. Découvrir un autre pays, découvrir ses racines, y trouver un peu de paix ou de réponses ? Qui sait. Cela ne me concerne pas vraiment. Le silence plane autour de nous. Cela ne me dérange pas. Je suis fatiguée, alors dans le fond cela ne me dérange pas. Et puis, je crois que nous n'avons plus grand chose à dire pour le moment. Petit à petit, je m'engourdis, raide comme si j'avais fait plusieurs kilomètres de course à pieds alors qu'en réalité, je n'ai pas fait de sport depuis plusieurs jours. Il finit son verre et se lève. Je pose mon coude sur l'accoudoir du fauteuil et le suis du regard, profitant qu'il me tourne le dos pour le détailler. Et il n'y a pas à dire, il est plutôt agréable à regarder. Je m'égare un peu avant de finalement détourner le regard pour ne pas le fixer trop longtemps. Je repose mon regard sur lui lorsque sa voix emplie à nouveau l'appartement. Je regarde à l'extérieur sans bouger et sans rien percevoir. Mais vu l'heure et mon état de fatigue, rentrer ne serait pas une bonne idée. Je pourrais rencontrer n'importe qui et il pourrait m'arriver n'importe quoi. Cela serait de l'inconscience. Lorsqu'il me dit que je prendrais le lit je me redresse en disant : « Hors de question, non... Le canapé m'ira très bien ne t'inquiète pas ! ». Je secoue un peu les mains gênée. Il m'accueille pour parler un peu, et finalement il m'accueille pour la nuit. Je fais une légère moue. Je ne suis même pas sûre de dormir. Une heure, ou deux. Peut-être plus parce que je suis crevée. Et mon esprit me ramènera dans l'un de ses cauchemars. Je m'assoie en tailleur par habitude et je penche un peu la tête à sa proposition puis je ris un peu : « Ne me lance pas sur des films de Noël... Tu n'es pas prêt à vivre ça... ». Quoi que... Je ris un peu en me rappelant qu'il a quatre sœurs : « Enfin, peut-être que si en fait. Tu dois déjà être à l'épreuve de toutes les comédies et autres films à l'eau de rose... ». Mon âme d'enfant adore ce genre de film. Mon âme d'adulte un peu désabusée à cesser de croire à la mièvrerie de ces films. Il n'y a pas de miracle, pas de magie. Notre monde est sombre, noir. J'ai failli mourir dans le braquage d'une boutique. Les gens ne pensent qu'à leur profit personnel. Bon, j'avoue, entrer dans cette épicerie était du suicide. Si seulement j'avais eu un meilleur contrôle de mon don à ce moment. J'aurais pu le figer. Ou peut-être le faire exploser comme dans l'autre réalité. Finalement, je lui dis : « Et puis, tu sais… Je risque de me réveiller en criant comme chaque nuit depuis qu’on est revenus… Alors je vais éviter de dormir ». Je peux prendre ma journée et bosser de chez moi demain. J’ai suffisamment d’heures supp pour le faire. Une soirée à regarder des films de Noël me semble plutôt une bonne idée. Même si dans tous les cas, je risque quand même de tomber d’épuisement, que je le veuille ou non.


HJ - On peut conclure si tu veux et en ouvrir un autre. Ou les lancer dans un canapé devant des films de Noël Where is your place ? ✽ Luka 2703633530
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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptyVen 21 Déc - 10:20

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«  Hors de question, non... Le canapé m'ira très bien ne t'inquiète pas ! ». «  Tu sais que ce n'était pas une question n'est ce pas ? » lui répondais-je en la questionnant de façon toute à fait rhétorique. Je m'étais parfaitement attendue à sa réaction. Rares étaient les personnes qui  ne refusaient pas par politesse l'invitation.  Pour autant, je n'insistais pas. Je savais très bien qu'elle finirait la nuit au creux de mes draps. Et cela sans aucun besoin d'activité hédoniste. Nous n'étions pas là pour ça.  « Ne me lance pas sur des films de Noël... Tu n'es pas prêt à vivre ça.. ». Mon rire suivit sa petite menace. C'était elle qui n'était pas prête. Noël était une véritable institution dans ma famille. Surtout, c'était le seul événement de l'année pour lequel j'avais réussi à garder une partie de mon âme d'enfant. Même la guerre et la douleur n'avaient pas réussi à ternir la joie que je ressentais à ce moment de l'année.  Petit, j'avais toujours été le premier debout. Dans un premier temps pour m'assurer que le père Noël était bien passé et plus tard simplement pour me complaire dans la vision que les cadeaux sous l'arbre de Noël me procuraient. Me faire attendre avait toujours été une épreuve. Prendre son mal en patience alors que l'on attendait qu'une chose, déchirer les papiers cadeaux pour voir ce qui se cachait dessous , était difficile. Par chance, aucun des membres de ma famille n'avaient été de gros dormeurs. Du moins le matin de Noël.  Aujourd’hui, j'admettais – lorsque j'étais présent – qu'il m'arrivait de me lever en bon dernier. Un fait qui s'expliquait non pas par mon manque d'enthousiasme mais par les difficultés que j’éprouvais pour m'endormir. Sachant parfaitement cela, personne ne venait me réveiller. Mes sœurs prenaient leur mal en patience et attendaient que je m'éveille sans se plaindre. Évidemment, ma passion pour Noël était un secret jalousement gardé. Je n'étais pas sûr de l'avoir avouer à quelqu'un en dehors de mon cercle familial. Même mes frères d'armes n'en savaient rien. Il fallait dire qu'il y avait plus important comme sujet de conversation sur un champ de bataille.  « Enfin, peut-être que si en fait. Tu dois déjà être à l'épreuve de toutes les comédies et autres films à l'eau de rose.. ». «  Heureusement, j'ai plus ou moins réussi à éviter de me les coltiner. L'avantage d'avoir été militaire dès l'âge de 18 ans ». Cela n'avait pas empêché en revanche mes sœurs de me chanter les mérites de tel ou tel film lorsque je les avais au téléphone. Mais à part ça, je n'avais pas eu à souffrir pendant la projection. J'admettais cependant volontiers que tant qu'à faire je préférais m'asseoir dans une salle de cinéma pour regarder une comédie romantique qu'un énième film de guerre. Cette dernière je l'avais vu d'assez prés pour ne pas avoir envie de payer.

« Et puis, tu sais… Je risque de me réveiller en criant comme chaque nuit depuis qu’on est revenus… Alors je vais éviter de dormir ».  Avec cette phrase, la légèreté de mes pensées retomba. Noël et ses guirlandes lumineuses s'évaporèrent pour un temps. Ce qu'elle ressentait, je le comprenais. Les cauchemars, les terreurs nocturnes... ils étaient mon quotidien. L'autre réalité avait réveillé mes traumatismes et tous les efforts que j'avais pu faire dans les années précédentes avaient été réduit à néant. J'étais retourné à la case départ. Sauf qu'aujourd'hui se mélangeait à la guerre et à ma captivité en Bialya, les visages de Evan et des trois enfants. « Bienvenue au club » me contentais je de répondre en allumant ma télévision. L'écran resta noir quelques secondes le temps que mon routeur daigne se réveiller. Calmement, je parcourais le programme et arrêtais mon choix sur Elf. Malheureusement, le film en était déjà à sa conclusion et nous ne pûmes voir que les dix dernières minutes. Ce qui ne m'empêcha pas de chanter la dernière chanson à voix basse dans ma barbe mal rasée de trois jours. Elf était un classique après tout ! Lui succéda le Pôle Express. Ce dernier, sortit bien après mon enfance, n'était pas mon film favoris. Pour un film de Noël, je le trouvais limite effrayant. Comme le disait ma sœur Rebecca, sous couvert de parler de la magie de Noël, l'on maltraitait les animaux, on se rendait esclavagistes et on maltraitait les enfants. Si au départ j'avais trouvé qu'elle exagérait un tantinet, aujourd'hui je ne voyais plus que ces thèmes. Pour ce soir néanmoins – ou plutôt cette nuit – cela ferait bien l'affaire.  


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptySam 22 Déc - 0:45

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Je réagis assez vite et vivement à sa proposition de dormir dans son lit. Et bien sûr, lui aussi réagit en conséquence. J'écoute ce qu'il me dit et je souris un peu, amusée et touchée. Je baisse un peu le visage en passant une main dans mes cheveux par habitude. Je relève les yeux en le regardant tout en secouant un peu la tête. Il est aussi entêté que moi, bien évidemment. Difficile de dire qui gagnerait au brin de fer de la volonté. La conversation se poursuit, plus détendue, plus agréable. Plus chaleureuse aussi. Il y a plus d'humour, plus d'amusement qui plane dans l'air. C'est ainsi qu'on se retrouve à parler de film de Noël. Et que j'en arrive à me dire - et à lui aussi d'ailleurs - qu'il est surement plus habitué que je ne pourrais le penser. Il me répond qu'il a réussi à esquiver tous les films qu'il aurait pu se farcir avec quatre jeunes sœurs. Je fais la moue, avant de gonfler un peu les joues : « C'est une honte ! Tant de chefs d'œuvre ratés ! Tant d'institutions du cinéma ignorés de la sorte... ». Je souris en coin et je lui dis : « Il va falloir rattraper ça ! ». Déjà dans mon esprit, un milliard de films se bousculent. Tout un tas de DVD à louer et à regarder pour lui faire découvrir ce que sa carrière militaire lui a fait louper. Des heures et des heures à passer devant la télé, à ne penser à rien d'autres ce qu'on a devant les yeux. Se moquer, vibrer, et juste vivre autre chose l'espace de quelques heures.

Alors nous voilà installés, devant la télé, devant Elf plus précisément. Et je ne fais aucune remarque quand je me rends compte qu'il chante. Dans une saccade visuelle, j'ai vu ses lèvres bouger. Sans vraiment entendre le son de sa voix, mais vu le rythme, je suis certaine que c'est ça : il chante. J'écarquille les yeux, avant de reposer mon regard sur la télé, essayant de ne pas rire et de rester discrète. Je ne me moque pas. Mais je le trouve presque chou, à chanter comme ça. C'est ensuite au Pôle Express de commencer. Ce n'est pas mon film de Noël préféré, mais soit. Je m'étire un peu et me cale plus confortablement pour regarder l'histoire de ce petit garçon qui doute en l'existence du père noël. Dans le fond, celui-là je ne le connais pas beaucoup. Il ne m'a pas laissé un souvenir incroyable. C'est l'occasion de le revoir alors. Je me laisse glisser dans l'écoute attentive du film, regardant ce jeu de son et lumière au moment de l'arrivée du train et accordant un sourire attendri au chef de gare à son « right to the north pole, of course » et un roulement des yeux un peu agacé face à l'incrédulité de cet enfant qui pourtant vient de voir les inscriptions sur le train. Bon, soit, j'imagine que cela doit laisser un peu pantois. Mais bon, tout de même ! Un peu de bon sens, voyons. Un train, arrêté en plein milieu d'un quartier, sans rail. Un peu d'ouverture d'esprit que diable ! Je ris un peu, avant de basculer un peu la tête en arrière. Il n'y a de comique que le scepticisme de cet enfant qui ne croit plus en rien alors qu'il n'a que dix ans. Mon rire laisse place à un soupir et je dis : « C'est quand même dommage que les enfants ne croient plus en rien... La magie de Noël... Il n'y a rien de comparable. Rien ne pourra jamais la remplacer... ». Toutes ces heures passées à attendre. Je me souviens avoir essayé d'apercevoir les rênes du père Noël, avoir essayé de l'attendre. Avoir même réussi à déjouer l'attention de nos parents pour m'endormir sous le sapin, bien cachée dans l'espoir de pouvoir lui faire un câlin et mettre réveillée au milieu des cadeaux, incrédule. L'un des plus beaux moments de ma vie, à n'en point douter. Je me suis levée, j'ai couru jusqu'à la chambre de Steve pour sauter sur son lit afin de le tirer d'un sommeil qui n'avait que trop duré en lui expliquant mon incroyable histoire. Qu'il n'a pas cru bien évidemment. Et puis de toute façon, je n'avais pas vu le père noël alors cette histoire n'avait que peu d'intérêt. Mais j'étais tout de même honorée d'avoir été dans la même pièce que lui. « L’innocence de l’enfance me manque, parfois ». Je souris un peu avant de replonger dans le film.


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MessageSujet: Re: Where is your place ? ✽ Luka   Where is your place ? ✽ Luka EmptySam 22 Déc - 10:12

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« C'est une honte ! Tant de chefs d'œuvre ratés ! Tant d'institutions du cinéma ignorés de la sorte...Il va falloir rattraper ça ! ».  Pour toute réponse, je grimaçais. Je venais apparemment de me tirer une balle dans le pied. C'était bien ma veine. J'espérais à la vue de son petit sourire en coin qu'elle plaisantait et ne disait ça qu'à moitié sérieusement pour me charrier. Mais j'avais tout de même mes doutes. Je savais que mettre quelqu'un comme moi devant une comédie romantique pour me voir souffrir en silence avait de l'attrait. En tout cas, cela amusait grandement mes petites sœurs qui selon elles cherchaient à développer mon romantisme. Ce à quoi je n'avais pas manqué de répondre qu'il n'y avait pas besoin de romantisme pour mettre une femme dans son lit le temps d'un soir. Évidemment cette remarque – assurément provocatrice – m'avait valu des injures et des réflexions outrées de femmes en colère. Je m'en étais grandement amusé. «  Quelle horreur » finissais je par répondre en m'enfonçant dans mon fauteuil, tête à moitié rentrée dans mes épaules comme pour me protéger.

Regarder des films de Noël après ça fut une aubaine.  Elf terminé et ma petite chanson chantait à voix plus que basse, nous passâmes au Pôle Express.  Même si ce film était loin d'être mon favoris, j'admirais tout de même l'esthétisme du film. Pour l'époque, le graphisme était époustouflant. Bien sur, le film n'était pas vieux. Il datait certainement du début des années 2000. 2005 tout au plus. Cependant, l'on voyait clairement que c'était à cette époque que la façon de dessiner avait évoluée. Changée. Oubliés les dessins à la blanche neige ou au roi lion. L'ère du numérique avait imposé son règne sur la société. Tout était à présent informatisé, crée à partir de tablette graphique et autres programmes informatiques. La vieille école était oubliée et obsolète. Si cela rajoutait du réalisme aux dessins et donc aux personnages, je trouvais aussi que cela leur enlevait de la magie. « C'est quand même dommage que les enfants ne croient plus en rien... La magie de Noël... Il n'y a rien de comparable. Rien ne pourra jamais la remplacer. ». Effectivement, c'était dommage. Mais c'était le fruit de notre société. On sacrifiait leur innocence en les exposant aux journaux télévisés toujours plus violents, aux jeux vidéos et aux films. Grâce aux tablettes, aux ordinateurs portables, aux téléphones... les enfants de nos jours avaient accès à bien plus d’informations que lorsque nous nous étions bambins. Internet bien qu'il soit un outil efficace et utile avait aussi n effet pervers. De plus, la faute reposait également sur les parents. De plus en plus, ces derniers semblaient se déresponsabiliser. L'enfant vaquait alors à ses occupations. Pour avoir été père le temps de quelques brefs moments, je savais que la tâche était ardue. Élever un autre être humain ne se faisait pas en un jour. Cela demandait du temps, de la patience et du travail. Surtout, cela demandait de la volonté. Et aujourd’hui de la volonté les gens semblaient grandement en manquer. Faire des efforts... bien au dessus de leurs forces. «  Effectivement » soufflais je en me remémorant à nouveau mes jeunes années. «  L’innocence de l’enfance me manque, parfois ». A cela je laissais échapper un petit rire. Comme elle, je m'étais plus d'une fois fait la même réflexion. «  Tout était bien plus simple à l'époque ». Aujourd'hui, rien ne tournait plus rond. La société et le monde en lui même partaient à vau l'eau.

Après ces quelques paroles emplies de nostalgie mais aussi de cynisme, le silence se réinstalla entre nous. Chacun profita du dessin animé qui s'écoulait sur mon écran de télévision. Je glissais un regard sur la silhouette de Tracy  après quelques minutes et la trouvait totalement assoupie. Un sourire passa sur mes lèvres. Au moins avait elle pu trouver le repos. Je la laissais tranquille pendant quelques minutes de plus. Voyant qu'elle ne se réveillait pas, je me levais de mon fauteuil et allais dans sa direction. Face à elle, je me penchais vers l'avant et avec douceur la soulevais contre mon buste. Epuisée, elle ne bougea pas d'un iota. Bientôt, je déposais son corps lourd de sommeil au creux de mon lit. Elle bougea comme pour se mettre à l'aise. Je la laissais faire et une fois qu'elle se fut immobilisée, je la couvrais.  Je ne m'attardais pas après cela et retrouvais mon salon. Je baisais le son de la télévision et m'installait sur le plus gros canapé pour m'y allonger de tout mon long. Pour le moment, le sommeil continuait de me fuir. Finir le film de Noël était donc la seule activité potable qu'il me restait à une heure pareille.

Spoiler:


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