In my heart there'll always be a place for you (stval)

In my heart there'll always be a place for you
hal & carol

Pour une fois, je n'avais pas eu besoin de mettre mon réveil. Je n'avais pas d'obligations professionnelles ce matin. Ferris Aircfrat pouvait bien attendre quelques heures. Histoire que je prenne un peu soin de moi. En vérité je n'allais pas faire grand chose. J'allais sûrement juste profiter du temps pour aller bronzer un petit peu au soleil. Nous avions eu si froid que les températures hivernales de Californie nous paraissaient comme identiques à celles d'un été indien. Il n'était donc pas rare de trouver des familles entières sur la plage pour profiter du sable fin et de l'eau salée. Un spectacle qui n'arrivait que peu normalement à une telle période de l'année. Mise à part les touristes qui se perdaient occasionnellement par chez nous, il n'y avait personne pour se baigner. Cette année était juste particulière. Pour le moment, peu pressée, je paressais entre mes draps blancs. Mon moment de calme fut cependant de courte durée. Mes oiseaux ne se firent pas prier pour commencer leur grabuge. Un soupir passa mes lèvres. Je les adorais mais ils étaient bruyants. Comme tous les représentants de leurs espèces. «  Oui oui j'arrive ! ». C'était définitivement l’heure de se lever. J'enfilais une petite robe de chambre en satin par dessus mes vêtements de nuit et la nouais à la taille avant d'ouvrir la porte de mon antre personnelle. Mango, le plus jeune et le plus petit de mes oiseaux, me vola au visage. Un léger cri de surprise passa mes lèvres. Le petit perroquet ne me voulait aucun mal mais sa technique de vol était encore malhabile. De la main, je l'aidais à se poser sur mon épaule. Du bout des doigts, je caressais ses plumes. Maui lâcha un cri strident. «  Ce que tu es jaloux ». Un léger rire me prit. Le cacatoès détestait être ignoré. Surtout au profit de son plus jeune frère. Il avait été enfant unique bien trop longtemps.

Pendant une bonne dizaine de minutes, j'échangeais papouilles et grattouilles avec mes animaux. Puis je leur donnais à manger. Autant dire qu'ils ne se firent pas prier pour piocher dans leurs gobelets de graines et de fruits. Pour ma part, j'allais prendre le petit déjeuner sur ma terrasse. Je m'accoudais au bois blanc avant ma tasse et me perdis sur l'horizon. Yeux fermés je profitais de l’arôme de mon café et de la légère brise qui s'engouffrait dans mes mèches brunes. Comme prévu, je délaissais ma tasse sur le rebord et partie rejoindre mon coin de plage. J'y restais quelques heures avant de refaire le chemin jusqu'à ma villa.  Je sautais dans la douche pour me débarrasser du sable et du sel.  Ce fut toujours sans me presser que j'effectuais ma toilette habituelle du matin. Je savonnais mon corps puis shampooinais mes cheveux. Après ça je me rinçais et m'enroulais dans une grosse serviette en coton et m'occupais de mon visage. Corps nu, je restais plantée devant ma penderie pendant quelques instants. Je ne savais pas quoi mettre. Avec le retour du soleil je n'avais aucune envie de mettre des couleurs sobres ou foncées. Je voulais de la couleur. Je voulais de la vie. Je voulais quelque chose qui rappelait l'été. De ce fait, mon choix se porta sans trop de difficultés sur une petite robe rose pastel à la texture légère et volante.

Finalement, je me mis en route vers mon lieu de travail. L'après midi était déjà bien avancée. J'y arrivais en à peine quelques minutes et trouvais naturellement mon chemin jusqu'à mon bureau « Quelqu'un s'est mis sur son trente et un». Tom se tenait dans l'encadrement de ma porte avec Eva ma secrétaire. « J'ai juste mis une robe. Ce n'est pas comme si c'était la première fois ». Je soulevais les épaules. Je ne voyais pas pourquoi il en faisait tout un fromage. Mon ami rigola. «  Tu sais quel jour on est ? ». «  Evidemment, on est le... ». Mon regard venait de se porter sur mon calendrier. On était le 14 février. Jour de la Saint Valentin. Tout à coup, je comprenais un peu mieux leurs amusements. «  Tom, tu sais ce que je pense de tout ça ». «  Oh je sais, Carol Ferris n'a pas le temps pour le romantisme ». Je savais qu'il se moquait de moi. «  Quoiqu'il en soit, je venais te demander une faveur ». «  Laisse moi deviner.. tu veux t'en aller maintenant? ». Vu son sourire, je savais que j'avais vu juste. « Eva ? ». Je me retournais vers ma secrétaire qui me confirma qu'elle aussi souhaitait la même chose. «  Okay mais demain vous mettez les bouchées doubles ». Tom ria avant d'attraper Eva par le bras. « Eva, allons nous gaver d'amour jusqu'à en crever ! ». Ma jeune secrétaire rigola alors que mes sourcils atteignirent mes cheveux. Les deux, ensembles ? Celle là, je ne l'avais pas vu venir. On en apprenait définitivement tous les jours. Malgré moi je laissais échapper un petit rire devant leurs idioties.  Je travaillais un petit peu jusqu'à ce que la tombée de la nuit et son couché de soleil ne me trouvent assise sur la carlingue d'un de mes avions de chasse laissé à l'extérieur. Le  le ballet de couleurs dans le ciel était un spectacle bien trop sublime pour être ignoré.

In my heart there'll always be a place for you
Carol & Hal

Demain, c’était la saint valentin. Beaucoup de personnes n'aimaient pas cette fête, la jugeant trop commerciale, et juste là pour faire du profit, certes ils avaient en partie raison. Pas besoin d'attendre un jour en particulier pour montrer son affection. Mais j'aimais bien cette idée, c’était pourquoi je m'attelais à finir mes post-it avant d'aller au lit. J’écrivais dessus  "NE PAS OUBLIER, DEMAIN 14" plusieurs fois, puis j'en collais un sur le frigo, un autre sur la porte, et enfin un à ma table de chevet. Tête en l'air que j’étais, il était tout à fait probable que j'oublie le lendemain matin. Non pas parce que ce n’était pas important, au contraire même, mais juste par pur oublie. Il était à présent temps d'aller se coucher et de laisser le jour tant attendu pointer le bout de son nez. Le réveil fut moins difficile que je ne l'avais imaginé. Au final, je n'avais pas eu besoin des post-it. Mais on ne savait jamais. Le petit déjeuner prit, je filais à la douche. J'y passais plus de temps que d'habitude. Par chance, je ne travaillais pas aujourd'hui, j'avais donc toute la journée pour me préparer. Aujourd'hui, je n'avais qu'un seul objectif. Aller conquérir Carol. Une fois le tout terminé, il était temps de décider de ma tenue. Je n'avais pas l'habitude de cette démarche. D'habitude, j’étais soit en vert et noir moulant, soit ma veste Highball marron couplée d'un jean des plus ordinaires. Je n'avais pas beaucoup de tenue chic, mais il me restait une que j'avais spécialement prise pour ce genre d’occasion. Elle était d'un rouge rosé avec une cravate marron ainsi qu'une chemise blanche. Elle me servait de 31 par la même occasion. En quelques minutes, j’étais prêt. Je prenais à présent la direction du centre-ville. Je m’étais pris un hotdog que je savourais tout en marchand.

J’étais à présent au Star Square, l'une des zones les plus remplies de boutique. Je passais à présent de vitrine à vitrine cherchant le cadeau idéal. « Hayman, Best Coast City Jewelry » je le lisais à voix haute. Un bijou, pourquoi pas, nous avions chacun une bague, cela restait dans le thème. Mais d'un autre côté, je voulais être innovant, une bague ou un collier, c'est trop commun. Je tournais la tête et je voyais un enfant sortir avec une petite peluche. Une peluche ! Mais oui ! Je me pressais et rentrais dans la boutique où le petiot venait de sortir. Une fois dedans, une montagne de peluche s'étendait devant moi, je passais de rayons en rayons, en cherchant la bonne. Contre toute attente, j'en trouvais une qui répondais à mes critères, sauf un. La taille, je comptais à la base en prendre une de taille normale, mais il n'y avait que cette taille. Elle était géante pour une peluche, elle devait être d'une dizaine de centimètres de moins que moi. Mais bon, comme on disait, quand on aime, on ne compte pas. J'en profitais d'ajouter un petit collier avec "Pour Carol" inscrit dessus. Je passais à la caisse à présent, et je l'embarquais avec moi. Une fois sur le trottoir, un fait que je n'avais pas envisagé se pressentait à moi. Comment j'allais l'emmener avec moi ? Je n'avais pas de voiture, pas question d'y aller en volant, il y a beaucoup trop de monde ici. Il fallait que je trouve une solution. Ma première tentative était le transport en commun, pour qu'il puisse m'emmener, la ligne pour aller à la base était active depuis quelques jours maintenant. Mais, lorsque je m’apprêtais à monter à bord, le chauffeur n'avait pas l'air d’apprécier la peluche. Ce à quoi il me refermait la porte et démarrait. « Ouai, c'est ça, va t'en pôv' gars ! » La frustration commençait à monter au fil des heures qui passaient. Puis l’idée de prendre un taxi me paraissait faisable. Quelques instants plus tard, un cab s’arrêta devant moi, puis, avec le chauffeur, nous parvenions dans bien que mal à mettre la peluche à l’arrière pour ensuite prendre la route de Ferris Aircraft. Nous y arrivions une trentaine de minutes plus tard. Je descendais du véhicule, et récupérais ladite peluche. Le soleil commençait à s'incliner au fur et à mesure que j’avançais, certains employés me dévisager, à croire qu'ils n'avaient jamais vu de peluche géante de leurs vie.. Je faisais le tour des bureaux, toujours avec la peluche avec moi, qui soit dit en passant, reversait et mettait un bazar derrière moi. « Désolé, Teddy est juste impatient de voir sa nouvelle maîtresse. ». Introuvable. Elle était tout simplement introuvable. Jusqu'au moment où Mack, un ami de travail m'indiquait qu'il l'avait vu près des hangars. Je m'y rendais donc de ce pas. Je la voyais au loin, assise sur un chasseur. Je m'approchais d'elle discrètement. Elle était magnifique, vêtu d'une robe rosé somptueuse. J’étais caché derrière la peluche, et je me doutais qu'elle m'avait vu. Je secouais la main de l'ours « Teddy peut monter aussi ? Il est impatient de faire ta rencontre, j'arrive plus à le tenir. Il n'a fait que parler de toi dans la voiture. » Je m’avançais, hissais la peluche pour la poser sur le bord de l'aile, puis j'allais m'asseoir à côté de la belle dame. Profitant du coucher du soleil.

In my heart there'll always be a place for you
hal & carol

L'horizon se chargea de rose puis d'orange au fur et à mesure que le soleil entamait sa descente. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris le temps d'apprécier ce changement de décor. Et ce n'était pas que la faute au syndicat du crime. D'ordinaire, j'étais déjà trop occupée pour prendre d'apprécier les petits plaisirs de la vie. Je courrais toujours de droite à gauche. Comme tout être humain, j'effectuais une course perdue d'avance contre le temps. Dans un moment comme celui ci, je ne pouvais que me demander pourquoi je me faisais subir ceci. Pourquoi, je ne prenais pas le temps de respirer calmement l'air marin. Pourquoi je ne prenais pas autant le temps de vivre. Je lâchais un petit rire désabusé. Je savais que demain , tout serait à nouveau comme avant. C'était le fléau de l'humanité. Malgré toutes mes qualités, je ne faisais pas partie de ceux qui pouvaient s'en émanciper. Quelques rires parvinrent à mes oreilles. Un sourire étira mes lèvres. Mes employés semblaient heureux. Prêts à rentrer chez eux aussi pour fêter comme il se devait la saint valentin. Du moins je l'imaginais. Bon nombres avaient déjà des familles. Autrement dit ils étaient tout mon contraire. Cela ne me dérangeait pas. Je vivais ma vie comme je l'entendais. Elle n'était pas parfaite mais c'était la mienne. Elle me convenait. Et puis, je n'avais jamais fait les choses comme tout le monde. J'aimais mon excentricité. Après les rires se furent des sifflements amusés qui portèrent jusqu'à mes tympans. Je fronçais les sourcils et me tournais légèrement sur mon perchoir. Je devais m'avouer intriguée par toute cette soudaine agitation. Mes employés n'étaient pas du genre à se laisser aller à ce genre de comportements sur leurs lieux de travail.

Je trouvais rapidement l'origine de leurs amusements. Mes yeux s'ouvrirent gros comme des soucoupes. Une immondice pelucheuse avançait dans ma direction. Je regrettais instantanément de mettre tournée. Peut être pouvais je prétendre n'avoir rien vu. Je n'avais pas besoin de trop réfléchir pour savoir qui se cachait derrière. Il n'y avait qu'une personne sur cette planète pour faire ce genre de bêtises. Néanmoins, je m'avouais touché par le geste. Je le regarder combler les derniers mères qui le séparaient de moi. «  Teddy peut monter aussi ? Il est impatient de faire ta rencontre, j'arrive plus à le tenir. Il n'a fait que parler de toi dans la voiture ». Sans me départir de mon sourire, je secouais légèrement la tête, amusée bien malgré moi par ces âneries.  Hal ne serait pas Hal sans elles. Je le connaissais depuis trop longtemps pour réellement m'en émouvoir. «  T'as pas trouvé plus gros ? ». L'objet était si large qu'il disparaissait aisément derrière. Et, Hal était loin d'être petit. De mes yeux bleus je détaillais la peluche qui ne tarda pas à me rejoindre sur mon promontoire.Un sourire flirta avec mes lèvres lorsque je remarquais la petite inscription autour du cou. Vraiment, c'était tout à fait à son image. Gigantesque et tout aussi imprévisible. Vraiment du Hal tout craché.  Mon regard se reporta sur l'homme lorsqu'il décida de me rejoindre. «  Que me vaut le plaisir ? ». Malgré mon apparence calme, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Aujourd’hui n'était pas un jour comme les autres. Tom me l'avait bien fait remarqué. Ses gestes n'étaient pas anodins. En dépit des derniers moments que nous avions passés ensemble d'abord après l'attaque sur Metropolis et après la mission dans l'espace, je ne savais toujours pas ce que nous étions. Notre histoire était si tumultueuse, qu'il était difficile de savoir sur quel pied danser. Les faux espoirs faisaient parties entière de notre relation au même titre que la déception et la tristesse. Il était, cependant, évident qu'il n'était pas là par hasard. Soudainement gênée, je raclais quelque peu ma gorge en reportant mon regard au loin sur l'océan et ses dorures.

Le rouge me monta soudainement aux joues lorsque je me rendis compte que nous avions une audience. Certains des employés s'étaient approchés pour regarder la peluche. Heureusement, le soir était déjà bien tombé et l'obscurité cacha mon rosissement. Carol Ferris ne rougissait pas ! « Boulot terminé ? ». Les petits curieux décampèrent face à ma remarque, gênés d'avoir été pris sur le fait. Aucun d'eux n'ignoraient le lien qui m'unissait à Hal. Nous n'avions jamais été assez discret pour que cela reste un secret. Bientôt il ne resta plus personne pour nous observer. «  Joli costume ».  Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu habillé de la sorte. Ce qui était fort dommage parce que ça lui allait bien. «  Tu devrais en mettre plus souvent ». Qui l'aurait cru que Hal Jordan serait à croquer dans un complet. Pas moi c'était certaine. «  Hum et merci pour... ». Je désignais l'énorme nounours d'un signe de la main. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais en faire. J'étais presque certaine qu'il ne rentrait même pas dans ma voiture. Et je conduisais un SUV. C'était pour dire. Je supposais que je n'aurais qu'à l'entreposer dans mon bureau.

In my heart there'll always be a place for you
Carol & Hal

« Fais gaffe, Teddy est susceptible, si tu lui dis qu'il est gros, il va mal le prendre » disais-je sur le ton de l'humour. Elle continuait de sourire. Son sourire avait quelque chose que les autres n'avaient pas, je ne savais trop ce que c’était. Son visage rayonnait quand elle le faisait.  «  Que me vaut le plaisir ? » «Oh, tu sais... » Je ne finissais pas la phrase, pas besoin, elle avait compris. D'habitude, j’étais quelqu'un de serein, sûr de lui. Mais dès qu'il s'agissait de Carol, c’était comme-ci je n'avais plus ses caractéristiques. Hal Jordan, Héros de la Terre. Vainqueur du combat contre Sinestro et Parralax, bégayé devant Carol. Quelques bruits me faisaient tourner la tête en contrebas. Quelques collègues s’étaient approchés pour admirer le grandiose et fabuleux Teddy. Carol semblait plus gênée que moi. Au contraire, je trouvais ça plutôt drôle. « Boulot terminé ? » Elle ne déconnait pas, mais j'étais d'accord avec elle. Une fois qu'ils commençaient à faire demi-tour, je lâchais un petit « Toy's low Coast , si jamais vous voulez la famille à Teddy. » Il ne restait plus que nous deux à présent, du moins avec l’obscurité qui tombait, c’était le constant que je pouvais faire.  «  Joli costume. Tu devrais en mettre plus souvent ». Un compliment venant de Carol ?! J’étais habitué à l'inverse, mais ça faisait toujours plaisir d'en recevoir, surtout et encore plus d'elle. Elle aussi était ravissante. Devais-je lui dire aussi ? Ne serait-ce pas redondant de lui répondre la même chose même si c’était vraiment le cas ? « Décidément, le rose te va vraiment à ravir. »


Je me laissais tomber sur le dos, mettant mes mains derrière ma tête et j'observais désormais le ciel commençait à se parsemer d’étoile brillant plus les unes que les autres. Le ciel était magnifique le jour, mais il l’était d'autant plus la nuit. «  Hum et merci pour... » tout en me montrant Teddy. Je lui répondais par un sourire. Soudain, une envie folle me prenait, pourquoi ne pas faire un vol ensemble ? Nous n'avions que très peu voler ensemble et ce serait l'occasion idéale pour. « Dis, ça ne te manques pas de pouvoir aller voler comme tu veux ? Enfin, je sais que techniquement, ce sont tes avions et ton entreprise, et que techniquement, tu pourrais le faire quand tu veux. Mais avec la masse de travail et le poids des responsabilités, ça doit être pénible non ? » Si je serais à sa place, il y aurait longtemps que j'aurais tout lâché pour faire ce que j'aime. Mais je comprenais son point de vue et l'enjeu qui y avait. Elle en avait du courage et du cran pour faire ce qu'elle faisait quotidiennement. Puis, le me tournais vers elle. Les derniers rayons de soleil lui donnaient une teinte orangée. J'avais à présent un bras qui me soutenait, et avec l'autre, ma main jouait avec ma bague. Je posais le pour et le contre  mon idée. Soudain, je m'arrêtais de penser, j'allais lui demander et point barre. L’impulsivité sans doute. Je ne savais pas trop comment lui demander, c'est pourquoi j'y était allé directement, sans tourner autour du pot. « Ça te dirait d'aller faire un vol, maintenant, tout de suite ? Que nous deux, Sapphire et Highball. Sans pression, juste pour le plaisir du vol. » Je ne savais pas ce qu'allait être sa réponse, mais j’espérais qu'elle soit positive. Sinon, le contraire ne me déranger pas tant que ça. Auquel cas, je me plierais à sa décision.

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by Wiise

In my heart there'll always be a place for you
hal & carol

Je le remerciais pour son compliment sur ma tenue. Tenue qui n'avait pour le coup pas été fait exprès. Comme quoi le hasard faisait parfois plutôt bien les choses.  Et cela même si Tom n'avait probablement fini de s'en moquer. Il n'allait pas faire le clown bien longtemps de toute façon. Je comptais bien tout savoir des dessous de sa relation avec ma secrétaire. Quelle bande de petits cachottiers ! Et moi qui ne m'étais doutée de rien. Il fallait dire que j'avais té plus qu'occupée ces derniers temps. Mon esprit avait été à milles lieux des cancans et des potins. De toute façon avec la base fermée pendant un temps, il était normal que je n'avais rien vu venir. Peut-être avaient ils été là l'un pour l'autre dans les moments les plus noirs de ces derniers mois. Rien que pour cette pensée, je  sentais mon cœur se gonfler de tendresse. Ils le méritaient.  On avait tous besoin de quelqu'un sur qui se reposer. Personne ne pouvait voyager le long chemin de la vie sans quelqu'un pour l'épauler. Sans une épaule sur laquelle rire ou pleurer. Même si cela ne durait qu'un temps. Évidemment, ces pensées me ramenèrent vers l'homme à côté de moi. Je lui envoyais d'ailleurs un regard furtif du coin de l’œil. Je le détaillais en essayant d'être discrète et en échouant probablement. Sa position allongée me donnait envie de me lover contre lui pour profiter également des quelques étoiles qui commençaient à pointer le bout de leurs nez. Le creux entre son cou et son épaule ne semblait attendre que ma tête.

«  Dis, ça ne te manques pas de pouvoir aller voler comme tu veux ? Enfin, je sais que techniquement, ce sont tes avions et ton entreprise, et que techniquement, tu pourrais le faire quand tu veux. Mais avec la masse de travail et le poids des responsabilités, ça doit être pénible non ? ». Un sourire se posa sur mes lèvres alors que je tournais complètement mon visage vers lui. «  Si ça me manque ». C'était un fait. Il y avait bien trop de jours où je me surprenais à rêvasser le regard perdu au loin. Voler avait toujours été ma passion. Depuis ma plus tendre enfance, je n'avais voulu que ça. Voler. Etre pilote. J'avais mon père a remercié pour cela. Et j'avais également mon père a remercier pour m'avoir cloué au sol. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres. «  Des fois, je hais mon père ». Je ne l'avais jamais avoué à personne, surtout pas à voix haute. «  Je le hais d'avoir pris sa retraite aussi tôt et de m'avoir laissé à la tête de l'entreprise familiale. En le faisant, il m'a privé d'opportunités ». Je haussais mes épaules. Ce n'était pas très joli comme aveu mais la rancune était un sentiment tenace. «  Puis après je réfléchis et je me rends compte de tout ce qu'il a fait pour moi. Il est loin d'être parfait mais je lui dois bien ça. Et puis, il y a pire comme boulot. Etre à la tête de Ferris Aircraft m'a ouvert d'autres portes, m'a permis de rencontrer d'autres gens. C'est intéressant d'une autre façon ». Un nouveau haussement d'épaules, un nouveau sourire. «  Et puis, je vole toujours, juste autrement ». Là mon sourire se fit plus secret. Mon anneau me conférait cette habilité. C'était différent et  à la fois très similaire. Le sentiment de liberté qui me prenait à chaque fois lui était le même. Qu'importe que je sois dans un cockpit ou en l'air avec pour seule protection un uniforme rose. «  Ça te dirait d'aller faire un vol, maintenant, tout de suite ? Que nous deux, Sapphire et Highball. Sans pression, juste pour le plaisir du vol ». «  Monsieur Jordan, essayez vous de me romancer ? ». Je le regardais amusée. Je n'avais que peu de doutes sur ses intentions. Il y avait un ours géant derrière moi après tout. Mais je n'avais pas besoin de ça. Je n'avais pas besoin de l’ours, ou du bouquet de fleurs. D'un bijou ou d'une boite de chocolat. Non, je n'avais besoin que de ce qu'il venait de me proposer. Sans répondre, je déposais par instinct un baiser sur sa joue puis descendis de la carlingue du chasseur pour retrouver le sol. «  Tu prends... Teddy ? ».  Jamais, je n'aurais pu le trimballer moi même. Ou pas sans perdre de précieuses minutes. J'y aurais perdu ma fierté c'était certain.

Avec Hal – et Teddy dans ses bras- sur mes talons, je pris la direction du centre administratif et de commandes. Nous ne pouvions pas voler comme ça. Il fallait prévenir le centre opérateur de la côté Ouest. Puis il fallait allumer les pistes, faire les pleins si ils n'étaient pas fait. Je poussais la porte de mon bureau que j'allumais. «  Tu peux le poser là ». Je fis un geste large de la main pour lui désigner l'angle du mur dans le petit salon. Un bruit sourd me répondit. Surprise, je me retournais pour voir Hal aux prises avec l'ours et la porte de mon bureau. Cette dernière n'était apparemment pas assez large pour laisser passer l'extravagant cadeau à poils.  Je me mordis les lèvres. Après sa troisième tentative infructueuse, je ne pus me retenir et j'éclatais de rire. Lorsqu'il parvint enfin à rentrer, mes joues étaient depuis longtemps rouge écrevisse. Je me calmais progressivement sur les minutes suivantes jusqu'à me juger apte à passer mes coups de fils sans hoqueter de rire. J'obtins les autorisations de vol sans mal et fis un tour par le centre opérateur à l'étage au dessus pour allumer les pistes et vérifier les niveaux de kérosène. Par chance pour nous, deux chasseurs avaient leurs réservoirs pleins. C'était une chose en moins dont nous avions à nous occuper.  Après ça, il ne nous resta plus qu'à rejoindre les vestiaires au rez de chaussée.  Les vestiaires n'étant évidemment pas mixtes, chacun parti de son côté. Avec des gestes maintes fois exécutées, je me délaissais de ma robe pour passer mon combinaison de vol lestée. Sourire aux lèvres, j'attrapais mon casque et me dirigeais vers les vestiaires des hommes. J'y entrais sans frapper. «  Bon tu es prêt ou ... ». La fin de ma phrase mourut sur ma langue. Hal était loin d'être prêt. A moins qu'il comptait voler avec pour seule tenue son boxer. «  Tu es pire qu'une nana ». J'étais loin d'être gênée par son manque de vêtements. Ce n'était pas la première fois que je le voyais ainsi. Ce n'était même pas la première fois que je le voyais ainsi récemment. Notre escapade sur la plage était encore fraîche dans mon esprit. Tout en secouant la tête, je me dirigeais vers le coin à droite où était entreposé tous les casques des pilote mâle. J'attrapais le sien et le lui tendis lorsqu'il y finit d'enfiler sa combinaison. Un sourire excité se forma sur ma bouche. Cela faisait une décennie que nous n'avions pas fait ça. «  Allons faire voler ces avions ! » Avec une démarche un peu plus dansante que d'habitude, je sortis de la pièce non sans lui claquer la fesse gauche au passage. Juste parce que je pouvais et que je savais que cela l'énervait. C'était ma vengeance pour l'ours en peluche qui allait finir ses jours dans mon bureau.

In my heart there'll always be a place for you
Carol & Hal

«  Monsieur Jordan, essayez vous de me romancer ? ». je riais. « Comment l’avez-vous deviné madame Ferris ? ». Carol s’approchait de moi pour y déposait un baiser sur ma joue. J’adorais quand elle faisait ça, et s’il fallait amener le frère de Teddy pour en avoir un autre, le magasin n’avait qu’a bien se tenir. Lorsque la demoiselle atteignait la terre ferme, elle me regardait. «  Tu prends... Teddy ? ». Je me mettais derrière lui, pour le rapprocher du bord. Je descendais de l’avion, et l’attrapais en bas. Je suivais la jolie dame avec la peluche dans mes bras. Je marchais tel un pingouin, mais j’avançais quand même. Le chemin pour se rendre jusqu’à son bureau n’avais jamais parût aussi long. Tout en zigzaguant pour éviter de mettre l’endroit sans dessus dessous, nous arrivâmes enfin au dit lieu. Quelque chose m’interpellais. La porte me semblait bien plus petite que dans mes souvenirs. Quand Carol entrait et me montrait du doigt l’endroit où déposer petit ours brun, je me rendais compte de la tâche. Grand stratège que je suis, ma première tentative se résultait par l’ours bloquer dans l’encadrement de la porte. J’avais beau pousser, ça ne passait pas. Bon Hal, réfléchis… Je reculais pour rentrer dans le bureau et le tirer de l’intérieur. Toujours aucun succès. Je voyais du coin de l’œil que la situation commençait à amuser Carol. Toujours pas. Je me rapprochais de la fenêtre et je me demandais s’il n’était pas plus simple de le faire passer par ce moyen. Mais cela prendrait trop de temps. Manquant de patience une fois de plus, je retournais en dehors. Je me remettais derrière la peluche. « Teddy, me fait pas ce coup-là… ». Je me remis à pousser quelques secondes. Un petit regard à droite, un petit regard à gauche. Personne. Je l’entendais rire à présent. Son rire m’avait bien manqué. Je collais mon poing sur le ventre puis, avec l’aide de ma bague, je donnais un petit coup en plus, juste assez pour forcer le passage. L’ours rentrait à présent dans la pièce. « T’as rien vu hein » lançais-je avec un sourire au coin des lèvres. Je le déposais à l’endroit indiqué plus tôt. Carol passait tant bien que mal quelques appels, suivit de la procédure normale. Il était temps d’aller se changer.


Les vestiaires atteints, j’entrais dans celui qui me correspondait. J’enlevais mes affaires, et les posai sur le petit banc. Lorsque je tentais d’ouvrir mon casier, c’était un bruit métallique que ce dernier renvoyait. La porte était coincée. « Mais c’est pas possible » disais-je tout en donner un coup sur la paroi du casier. Un autre petit clic métallique retentissait. Je tentais une nouvelle fois d’ouvrir, et c’était bon. Je mettais mes affaires dedans, et je récupérais ma tenue de vol. Au moment de l’enfiler, la porte du vestiaire s’ouvrait. «  Bon tu es prêt ou ... ». Carol venait de rentrer dans le vestiaire. Cela ne me dérangait pas plus que ça à vraie dire. j’étais plutôt amusé même. « Les vestiaires des femmes, c’est à côté, hein » toujours en souriant. Ce à quoi elle me répliquait «  Tu es pire qu'une nana ». Pour une fois que ce n’était pas de mon ressors. Je répétais en essayant d’imiter sa voix. « T’es pire qu’une nana. » Avec ma véritable voix, je continuais. « C’est pas de ma faute si mon casier voulait pas s’ouvrir ! » Je finissais de m’habiller quand cette dernière me tendis mon casque. Je l’attrapais, et avec ma main libre, je refermais le casier. Carol, tout en passant à côte de moi, en profita pour me mettre une claque sur la fesse. Je me retournais et je la voyais sortir de la pièce. « Miss Ferris, vous commencez à prendre un peu trop la confiance » Je la rejoignais pour sortir du bâtiment. « Je te rejoins aux avions, j’ai un tout petit truc à régler avant, pas plus de trois minutes promis. » Ce à quoi je lui rendis la claque. « Un partout ». Je courais vers l’entrée, en me retournant, je la voyais avancer vers les avions. Une fois arrivé à l’entrée, Jack était toujours présent. « Jack, je peux te demander une faveur s’il te plaît ? » « Tu me fais peur Jordan, la dernière fois, j’ai presque perdu mon job.. » « T’inquiète pas, c’est pas à propos de débris d’avion ce coup-ci. Il fraudait que tu commandes à manger, pour deux. Et attention, quelque chose de bon hein, tu pourras mettre ça sur le compte de la Just-, sur mon compte, ça ira. » Suivit de quoi je lui donnais une tape sur l’épaule et je repartais direction les avions. Je l’entendais pester derrière moi.

J’arrivais à la hauteur de Carol. Elle était déjà dans son avion, il ne manquait plus qu’à fermer le cockpit. Je montais sur le second. Une fois embarque, je faisais le nécessaire pour préparer le décollage. « Sapphire, après vous. » Puis, c’était à mon tour de décoller. Nous étions maintenant dans les airs. Je venais me placer à l’envers au-dessus d’elle. De ce fait, je pouvais la voir, et de même pour elle.  Nous étions seuls dans le ciel sombre. Plus rien ne comptai à présent. Plus rien à part elle. C’est à ce moment que je réalisais à quel point ce genre de moment m’avait tellement manqué. C’était comme-ci une partie de moi se mettait à revivre. Une partie longtemps reste silencieuse. Non, ce n’était pas tout à fait ce genre de moment qui m’avait terriblement manqué, c’était sa présence, la voir à une dizaine de mètres de moi, relâché de toute pression, profitant un maximum. Tout compte fait, c’était plus un mélange de tout ça. Mais au final, c’était tout simplement elle qui me manquait. J’avais fait énormément d’erreurs dans ma vie. Mais l’avoir laissé partir était sans doute la pire. Une erreur que je ne comptais pas refaire. Je ralentissais, pour me mettre derrière elle. « Où allons-nous Capitaine ? » Quelques années auparavant, quand nous volions ensemble, on s’amusait à se suivre, soit par plaisir de voler, soit en tentant de semer l’autre. C’est ce que nous faisions pour le reste du temps en l’air. Il était temps de rentrer. Vu que nous avions échangé nos places, je voyais son appareil sur mon écran. « le premier à la base ? » Puis, à la fin de ma phrase je la voyais pivoter et pointer la base. Elle arrivait en premier. Je l’entendais déjà s’en venter pendant des mois, mais étrangement, j’aimais ça. Je descendais à toute vitesse de mon avion, pour aller au sien, et l’aider à descendre. Non pas qu’elle ne soit pas capable de le faire elle-même, bien au contraire, mais plus parce que j’en avais envie. Je tendais mes bras pour l’aider, puis lorsqu’elle toucha le sol, je ne retirais pas mes bras. Je la regarda quelques instants, avant de venir plaquer mes lèvres contre les siennes.

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by Wiise

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hal & carol

« Miss Ferris, vous commencez à prendre un peu trop la confiance ». Mon rire carillonna entre nous alors que je quittais les vestiaires masculins. La confiance, ce n'était pas un truc dont je manquais. Pour faire ce que je faisais, il en fallait. Ma vie professionnelle était d'ailleurs la seule à pouvoir se vanter d'en avoir. Pour le reste, ce n'était pas forcément toujours vrai. Surtout lorsqu'il s'agissait de savoir ce que je voulais avec Hal. Par miracle, cette confiance finissait toujours par se carapater bien loin. Là où je ne pouvais plus l'atteindre. «  Je te rejoins aux avions, j’ai un tout petit truc à régler avant, pas plus de trois minutes promis ». Je fronçais les sourcils et le regardais. Un son dubitatif passa mes lèvres. Ce n'était jamais bon quand il avait des trucs à régler. Je connaissais que trop biens a tendance à se mettre dans les situations les plus étranges. Même en partant de rien. «  Trois minutes et je viens te chercher... par la peau des fesses si il le faut ». Je lui offrais un sourire charmant et commençais à me tourner pour me diriger vers les hangars.  Un hoquet de surprise passa mes lèvres lorsque sa main rentra en contact avec mes fesses. Je me retournais vers lui avec une petite moue. Je ne le fusillais cependant pas du regard. Je l'avais cherché celle là. «  Aie ». « Un partout ». J'eus presque envie de lui tirer la langue mais me retins. J'étais au dessus de ce genre de réactions enfantines. Du moins en théorie. Hal avait parfois le don de me faire régresser. De faire remonter à la surface cette enfant que j'avais été. Il était le seul à avoir ce pouvoir sur moi. Et il allait rester le seul. Il n'y en avait pas deux comme lui.

Je secouais légèrement la tête et pris définitivement la direction de mon avion du soir.  Grâce à d'habiles mouvements, je réussis à me hisser sur l'aile et rejoignis le cockpit ouvert. Normalement on avait le droit à une échelle mais je n'avais pas la main d’œuvre nécessaire en cet instant. Faire décoller un avion demandait normalement une équipe. Ici il fallait improviser.  Avec un sourire, je m'installais sur mon siège. Je ne bouclais pour le moment pas mon casque et effectuais tous les réglages nécessaires.  En quelques minutes, j'étais parée à décoller. Ce ne fus que lorsque je vis Hal rejoindre son propre avion,  que je refermais mon masque sur ma bouche. J'activais l'oxygène et fermais la paroi du cockpit. Je bouclais le tout et lançais finalement mon moteur. Mon sourire s’agrandit face au bruit significatif que le rafale lâcha. Rejoindre le ciel après ça, ne fut qu'une question de secondes.  Pendant un peu plus d'une heure, nous virevoltâmes à travers le ciel étoilé et les quelques nuages qui passaient sur notre route.  Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi libre de faire ce que je veux. Mon cœur tambourinait de joie dans ma poitrine au rythme des diverses figures aériennes que je réalisais. Hal n'était jamais très loin derrière moi. Toujours le premier pour faire des bêtises.  Finalement, je stabilisais mon avion en un vol linéaire et profitais de l'espace qui m'encerclait. Cette étendue d'un bleu nuit me ravissait. C'était ici que j'avais ma place. Ici au milieux des étoiles, à plusieurs mètres d'altitude.  Ici j'étais en paix. Il n'y avait pas de sonnerie stridentes de téléphone, pas de meetings, pas de problèmes. Du moins pas en cet instant. Il n'y avait que moi. Moi et la communion de mon corps avec l'appareil à plusieurs millions de dollars. Moi et la respiration d'Hal à mon oreille. Après tout nous étions relié par nos radios. C'était une mesure nécessaire. C'était aussi une drôle d'intimité que d'avoir une personne à la fois si proche de vous et si éloignée.

Tout les bonnes ayant une fin, j’atterrissais peu de temps après sur la piste prévue à cet effet. Un sourire satisfait ne quittait plus mes lèvres. Sans le savoir, Hal m'avait donné tout ce dont j'avais eu besoin, sans même avoir eu conscience d'en avoir besoin. Si ce n'était pas étrange. Je stoppais définitivement l'appareil et enlevais mon casque. Mes cheveux tombèrent en légère pagaille autour de mon visage. Je soulevais un sourcil lorsque j'avisais Hal prêt à m'aider. Là encore je secouais quelque peu la tête mais entrepris tout de même de me laisser glisser dans ses bras pour retrouver la terre ferme.  Je m’apprêtais à le remercier mais ma bouche ne forma qu'un son muet lorsque je plongeais dans l'intensité de son regard. Tout comme lui, je le fixais et attendais la suite des événements. Mes mains se posèrent sur le haut de ses bras. Un sourire flirta avec mes lèvres lorsqu'il déposa sa bouche sur la mienne. Il disparut cependant bien vite alors que je me laissais aller à son baiser.  Mes doigts rejoignirent sa nuque. Je montais sur la pointe de mes pieds pour me trouver au plus près de lui. « Monsieur Jordan je crois que vous avez réussi votre pari de séduction » murmurais je contre ses lèvres lorsqu'on s'éloigna assez l'un de l'autre pour me permettre de parler. Ma respiration courte se déposa sur sa bouche alors qu'il esquissait un sourire. En réalité, il n'avait vraiment pas besoin d'essayer. Il m'avait toujours eu. N'ayant aucune envie de me départir du goût de ses lèvres, je revins les embrasser.  Ce ne fut que le bruit d'une gorge que l'on racle qui nous fis nous séparer.  «  Pardon mais ... ». Le gardien de nuit regarda partout sauf sur nous et tendis un sac de nourriture en papier dans notre direction. Je m'en saisie non sans le remercier d'avoir fait la commission. L'homme ne perdit pas une seconde pour se tirer de cette situation qu'il jugea certainement dérangeante. Je ne pouvais pas le blâmer. Si je n'avais pas été aussi sur mon nuage, moi aussi je m'en serais sentie embarrassée. Par chance, j'étais bien trop en paix à ce moment précis pour en avoir cure.

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Carol & Hal

Ce moment pourrait durer des heures que je ne m’en lasserais pas. Et même à vraie dire, j’avais perdu une nouvelle fois la notion du temps. C’était dingue le nombre de fois où cette sensation pour le moins étrange arrivait souvent avec elle. Mais ce n’était bien sûr pour m’en déplaire. « Monsieur Jordan je crois que vous avez réussi votre pari de séduction » aucune parole ne sortait. Juste un large sourire. Puis elle vint continuer le baiser. Le monde n’avait plus aucune importance. Vous savez, quand vous lisez dans les romans les passages de romances, et que vous vous dîtes ‘’Ils abusent, on ne peut pas ressentir autant en si peu de temps’’. Et bien sachez que si. C’était exactement ce qui se passait. Mais l’instant fut interrompu bien trop tôt à mon goût. En effet Jack, était venu amener le dîner. « T’aurais pas pus venir 10 minutes plus tard ? » me disais-je dans ma tête. Voyons le bon côté des choses. Je n’avais pas le temps de regarder ce qu’il avait pris, puisque Carol récupéra instantanément le paquet. Mais le gros logo ‘Big Belly Burger’ me donnait déjà un aperçu. Je regardais Jack s’éloigner, avant de le voir se retourner et rigoler. « Tu payes rien pour attendre toi » disais-je mi sérieux, mi amusé. Je passais mon bras autour des épaules de Carol « La table nous attend, Darling » avec un accent britannique mal fait.


Nous étions à présent au pied de la tour de contrôle. Puis, je lançais un regard à droite, un à gauche, personne à l’horizon. Les lumières éteintes de cette dîtes tour m’indiquait que le personnel n’était plus présent sur la zone. C’est une bonne nouvelle. Ni une, ni deux, je me baissais pour attraper les jambes de Carol, puis, je la faisais basculer pour pouvoir la porter tels un pompier portant une victime. Je savais pertinemment que cela allait titiller la demoiselle, mais en un sens, c’était le but aussi. Puis, je pris mon envol, jusqu’au toit où je la déposais tout doucement. Puis, je m’avançais près du bord. « Si madame voudrait bien prendre place ». Certes l’endroit était tout sauf sans risque, entre la hauteur et le manque de sécurité. Mais bon, être dans les airs été notre boulot, que ce soit à  une vingtaine de mètres ou à trois mille cinq cents, où était la différence ? Et puis, si par malheur, l’un de nous glisserais, et bien, ce n’était pas comme ci j’avais un anneau alien sur moi. Mais bon, l’heure n’était pas à penser au malheur, bien au contraire. J’ouvrais le sachet  pour voir le menu que notre cher Jack nous avait composé. Un menu double-cheese burger avec quelques frites et le second était composé d’un Belly Burger supplément potatoes. Bon, ce n’était clairement pas à ce type de nourriture auquel j’avais à l’idée, mais ça fera l’affaire. Et puis, pourquoi pas faire original pour une fois ? La nourriture m’importait peu, la seule chose qui m’importait était assis juste à côte . «Quel menu veux-tu ? Double C. ou Belly Burger ? » une fois le choix fait, entre deux bouchées, je m’étais les deux pieds dans le plats. « Depuis le retour au calme, tout semble s’être remis à vivre de plus belle. Les gens se tournent vers le futur plutôt que le passe, et vivent la vie comme elle vient. Tu penses qu’on le peut aussi ? Enfin… Si il y a un on... »

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by Wiise

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hal & carol

«  La table nous attend, Darling ». Je soulevais légèrement mes sourcils et me détournais complètement du dos de mon garde de nuit. Bien sur que je me demandais ce qu'il pouvait bien avoir en tête. Pour autant, je le suivais sans trop poser de questions. Une petite expression de surprise m'échappa lorsqu'il me bascula dans ses bras pour me porter. Par réflexe, je me cramponnais à ses épaules.  Puis je me mettais directement à râler en lâchant une petit tape sans force sur l'une de ses épaules. Dans le creux de ses bras, je me renfrognais quelque peu. Je détestais le rôle de la demoiselle en détresse. Je détestais que l'on me porte de la sorte. Du moins en apparence. Dans mon for intérieur, j'aimais être ainsi protégée. Mais seulement parce que c'était lui. Et seulement parce que je m'y sentais bien. Je m' sentis importante. Ce sentiment ne datait pas d'hier. Hal avait toujours eu cet effet sur moi. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu le temps de réaliser à quel point cela m'avait manqué. Hors de question de l'avouer à voix haute ceci dit. J'avais une certaine fierté tout de même. Certainement mal placée mais une fierté quand même. L'on ne se refaisait pas. Et puis, Hal me connaissait mieux que quiconque sur cette planète. De plus, il n'était pas aussi idiot qu'on pouvait le penser de prime abord. Probablement qu'il savait. Probablement qu'il l'avait toujours su. « Si madame voudrait bien prendre place ». Sans peur aucune, je m'installais en position assise sur le muret qui séparait le reste du toit du vide. Le vide ne me faisait pas peur. Loin de là même. Et puis, ce n'était clairement pas la première fois que je montais ici avec l'intention de m'asseoir exactement à l'endroit où je me trouvais. La vue d'ici était spectaculaire. Elle l'avait toujours été.  Après une longue ou dure journée de travail, il y avait dans ce spectacle nocturne quelque chose de rassurant. D'apaisant aussi. Nos problèmes paraissaient si lointain face à l'immensité bleu nuit qui s'étendaient à perte de vue. Comme à chaque fois, un sourire se posa sur mes lèvres.  Ce petit bout de toit était comme un petit bout de paradis.

« Quel menu veux-tu ? Double C. ou Belly Burger ? ». N'ayant aucune idée de ce dont il me proposait, je tirais le sachet à moi pour étudier mes options. Je ne mangeais pas vraiment au fast food normalement. Non pas parce que je tenais une diète stricte mais plutôt parce que je n'appréciais pas leur style de nourriture. Elle était souvent trop grasse et peu nutritive. Avec des activités comme les miennes, j'avais besoin de quelque chose de consistant et surtout capable de me donner tous les nutriments dont j'avais besoin. Il n'y avait rien de pire qu'un creux à l'estomac vers le milieu de l'après midi. Néanmoins, pour une fois, cela n'allait pas me faire de mal.  Mon choix fait, je répartissais la nourriture en conséquence. Avec un sourire pour Hal, j'engloutissais une petite potatoes. Ce fut dans le silence qui nous entamèrent notre repas. Un silence convivial et reposant. Un silence qu'Hal se décida à briser. « Depuis le retour au calme, tout semble s’être remis à vivre de plus belle. Les gens se tournent vers le futur plutôt que le passe, et vivent la vie comme elle vient. Tu penses qu’on le peut aussi ? Enfin… Si il y a un on... ». Je restais figée, prise au dépourvue.  Ce n'était pas vraiment le sujet de conversation auquel je m'étais attendue. Mon gorge se noua d'elle même et je retrouvais à court de mots. Ma bouche s'ouvrir sur un son muet et se referma aussitôt. J'avouais que je ne m'étais pas posée la question. Je ne savais même pas ce que nous étions l'un pour l'autre à moment précis. Alors parler d'avenir, ça me semblait … difficile. J'aimais Hal. De ça j'en étais sûre. Lui aussi l'était. J'avais une bague rose pour prouver toute la force de mon amour pour lui. Mais s'aimer n'avait jamais été le problème. Non. Loin de là même.

Je reposais ma nourriture sur le côté avant de me tourner vers lui. « Je t'aime et je ne vais même pas prétendre que ce n'est pas vrai... on sait tous les deux très bien de quoi il en retourne ». Il ne servait à rien de ce cacher et cela même si ma confession à voix haute rendait la chose un peu plus réelle. «  Mais peut être serait il plus intelligent de prendre les choses comme elles arrivent au jour le jour. On s'est déjà précipités par le passé et franchement je crois qu'on est d'accord sur le fait que ça nous ai jamais rien apporté de bon ». Un sourire désabusé se peignit sur ma bouche. Franchement, c'était un euphémisme. «  Vivons juste le moment présent et laissons l'avenir pour plus tard. On aura bien le temps d'y penser lorsqu'on.. enfin... lorsqu'on sera vraiment surs de nous. Après autant d'échecs dans notre relation, je pense qu'on se doit bien ça. Faisons les choses différemment cette fois ». Je ne savais pas si c'était ce qu'il voulait entendre. Je ne savais pas si je le rassurais ou si au contraire son cœur se brisait en milles morceaux. Mais je voulais ce qu'il y avait de mieux pur nous. Je voulais que ça fonctionne. Pour l'avenir... c'était beaucoup trop tôt.

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Carol & Hal

A la fin de mon intervention, je pouvais remarquer l’air de Carol, je l’avais figée, je venais peut-être de griller les dernières chances possibles avec elle. Sur une pathétique phrase. Bon, après, en relativisant, cela permettait d’être fixé dès le début et de ne pas se faire de faux espoir.  Face à se silence un peu gênant, je remordais un coin de ma nourriture tout en regardant au loin. Je ne regardais rien en particulier, j’avais juste le regard perdu dans le vide. Puis, son mouvement pour poser la nourriture me faisait détourner mon regard vers elle.« Je t'aime et je ne vais même pas prétendre que ce n'est pas vrai... on sait tous les deux très bien de quoi il en retourne  Mais peut être serait il plus intelligent de prendre les choses comme elles arrivent au jour le jour. On s'est déjà précipités par le passé et franchement je crois qu'on est d'accord sur le fait que ça nous ai jamais rien apporté de bon . Vivons juste le moment présent et laissons l'avenir pour plus tard. On aura bien le temps d'y penser lorsqu'on.. enfin... lorsqu'on sera vraiment surs de nous. Après autant d'échecs dans notre relation, je pense qu'on se doit bien ça. Faisons les choses différemment cette fois » c’était à mon tour de ne plus savoir quoi répondre. Ce n’était pas vraiment la réponse que j’espérais, mais ce n’était pas un non non plus.

Je soupirais, je savais au fond de moi qu’elle avait raison, que le mieux serait de s’y prendre autrement, éviter de foncer droit dans le mur comme les fois précédentes. Je voulais lui répondre ce que je pensais, qu’elle avait raison. Mais ma fierté n’en avait pas l’envie, elle préféré laisser un nouveau blanc. Puis, je me résignais à finalement prendre la parole, au diable la fierté si au final je la reperdais à nouveau. Je m’étais juré que je ne ferais plus cette erreur. « Même si j’ai du mal à le dire, je pense que tu as raison. » Aie, je sentais un petit pique venant de ma fierté monter en moi. « tentons de nouvelle chose, nous n’orrions qu’à faire comme-ci c’était la première fois ? » Comme avec la fougue et l’envie d’avant. Pourquoi ne pas tenter de faire comme n’importe quelle autre couple du monde ? On pouvait toujours essayer au moins, voir si cela aurait des effets positifs ou non. Puis la dure réalité me rattrapait. Le fait que je sois Green Lantern, qu’elle soit directrice d’une boîte qui demande toute l’intention, que nous n’avions pas de temps libre pour ce genre de choses comme aller faire un bowling, se promener le long de la plage. Il y aurait forcément quelque chose pour venir y mettre un terme. Là était la dure réalité de la double identité. Mais bon, il fallait s’y faire. Je la regardais droit dans ses yeux bleus, même les nuits les plus noires, son visage était toujours aussi rayonnant. Je venais poser ma main sur la sienne et je souriais en sa direction. « Faisons donc comme tu le sens » Il était temps de changer les choses. Il était temps que tout fonctionne. Il fallait que tout fonctionne.

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by Wiise

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hal & carol

Mon sourire engageant perdit un peu de sa superbe face à son silence. Il fallait croire que j'avais réellement dit ce qu'il ne voulait pas entendre. En même temps, je ne pouvais me résoudre à lui mentir. Pas sur quelque chose aussi important que notre avenir. Nous avions grillé tellement de chances. Ils ne nous en restaient plus à perdre. Nous nous devions alors d'êtres honnêtes l'un envers l'autre. La communication...cela n'avait jamais été notre fort. C'était définitivement un point sur lequel nous avions besoin de travailler. Nous n'étions pas parfaits. Nous avions nos défauts. Il était peut être temps que nous y remédions. Du moins pour ce que nous pouvions.  Face à son regard légèrement perdu, je soupirais et repris  sans grand entrain ma nourriture. Je ne savais pas quoi dire de plus. Il me semblait avoir tout dit sur le sujet. Je ne voulais pas le blesser mais je ne pouvais pas le mener par le bout du nez tout droit dans le mur. Cela n'était pas juste. Du moins cela ne me semblait pas juste. « Même si j’ai du mal à le dire, je pense que tu as raison ». Je relevais mes yeux vers lui, plutôt surprise de le voir admettre une telle chose. Je le connaissais depuis tellement de temps, que je savais à quel point sa fierté pouvait être mal placée. Et puis Hal se jetait à 100% dans tout ce qu'il faisait. Il mettait toute sa concentration, tout son cerveau et tout son cœur dans la tâche qu'il tentait d'accomplir. Notre relation pouvait prendre des allures de missions dans son cerveau. Il n'aimait peu qu'on lui mette alors des freins. Ou qu'on calme ses ardeurs. Je ne comprenais que trop bien ce qu'il pouvait ressentir. Sur bien des abords, nous venions du même moule. Notre côté militaire assurément.  Un sourire trouva son chemin sur ma bouche. Dans le fond, j'étais évidemment contente de le voir me comprendre ; moi et mes raisons.

« Tentons de nouvelle chose, nous n’avons qu’à faire comme-ci c’était la première fois ? Faisons donc comme tu le sens  ». Un de mes sourcils fins se souleva. Faire comme si c'était la première fois ? Cela ma paraissait tout bonnement impensable. Je comprenais évidemment ce qu'il entendait par là. «  Faire comme la première fois ? ». Un large sourire se dessina finalement sur ma bouche.  Avec une lueur malicieuse aux fins de mes prunelles, je me penchais légèrement vers l'avant sur mes mains pour me retrouver un peu plus près de lui. «  Est ce que ça veut dire que je dois oublier à ce que tu ressembles en dessous … de tout ça ? ».  Innocemment, je soulevais une main pour faire un petit mouvement du doigt au niveau de son torse. La remarque avait plus pour but de briser un peu la tension qui avait fini par s'installer entre nous du fait de l'actuelle conversation que nous entretenions. De toute façon, j'aurais bien du mal à oublier ce qui se cachait sous ses habits. J'avais toujours pensé que le corps d'Hal était une œuvre d'art. Il me faisait vibrer. C'était un fait qu'il ne servait à rien de nier. «  Merci de comprendre » rajoutais par la suite en laissant tomber mon petit côté malicieux pour reprendre quelque peu mon sérieux. Un sourire flirta avec mes lèvres en le regardant.  Cet homme était autre chose. Et si il m'énervait souvent, je savais que j'étais très chanceuse de l'avoir dans ma vie. En tant qu'ami d'abord – et cela même si notre relation même amicale n'était pas toujours au beau fixe- puis en tant que moitié. De cela j'en avais toujours été certaine.  

Mon sourire tomba pour se transformer en léger cri d'horreur lorsque ma nourriture me glissa des doigts et chuta le long du building pour finir sa course sur le bitume un peu plus bas. Bouche bée, je regardais où la moitié du sandwich venait de disparaître, la pénombre ayant eu tôt fait de l'avaler.  Finalement, un rire remonta le long de ma gorge et fusa dans la nuit. L'accident était tellement ridicule que je ne pouvais pas m'en empêcher. « Oups ». Toujours en riant, je soulevais les épaules. Une larme de rire perla le long de mes yeux et je vins la chasser avec le bout de mon doigt. La fatigue jouait certainement beaucoup avec mon hilarité mais je n'en avais cure. Après tous ces mois de galère, rire me donnait une seconde vie. Il n'y avait rien de plus libérateur. Je supposais qu'il ne me restait plus qu'à lui piquer sa nourriture. Après tout, il fallait bien partager dans la vie !

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Carol & Hal

«  Faire comme la première fois ? ». Je sentais dans sa voix que ce n’était pas la bonne chose, mais qu’importe, pour peut-être la première fois de ma vie, j’allais écouter. J’allais me plier à ce qu’elle voulait. En y réfléchissant même, plus je remontais dans ma mémoire, et plus je me rendais compte comment tout avait changé. Ah, la période des vingt-cinq ans, qu’est-ce qu’elle me manquait, l’insouciance de ce qu’on pouvait encore appeler comme la jeunesse. Ma vision des choses et surtout de Carol n’était pas parfaite, mais elle l’était assez pour que les choses marchent quelque temps. Et puis quand ça cassait… Bah pas de soucis, je passerais à autre chose. Ah, quel idiot je pouvais être. Mais c’était moi. Maintenant. Et depuis peu, les choses ne sont plus les mêmes. Tout d’abord, des années étaient passées. La maturité même si je ne la montrais que rarement. L’âge. Plusieurs paramètres qui faisaient que ma vision du monde n’était plus la même. L’autre grand changement était ma façon de voir les relations. Avant, j’aimais toute la partie drague, tout ce qui pimentait le début. Puis venait la partie sérieuse. Celle où Hal Jordan était zéro. La partie où il fallait assuré, mais je n’en avais pas vraiment à faire aussi. Mais depuis les récents éventements. Le nombre de personnes se retrouvant seul dû à un scénario dramatique. Ces même personnes privées des personnes qui leur comptaient le plus au monde. Avant, je ne voyais pas ça comme un avertissement. Mais maintenant, oui. Je ne voulais partir de ce monde avec des regrets. D’où ma vie à deux cents à l’heure. Et que même si je me le cachais, on fond de moi, je savais que le regret de n’avoir jamais rien tenté de sérieux mais réellement sérieux avec la femme juste à côté de moi en serait un gros.

C’était pourquoi maintenant. Je voulais que ça marche. Je ne voulais pas seulement essayer. Je voulais réussir. Quitte à faire des concessions. Il le fallait. Puis, cette dernière venait me tirer de mes pensées. «  Est ce que ça veut dire que je dois oublier à ce que tu ressembles en dessous … de tout ça ? » Suivi d’un petit geste. Ce à quoi je répondais par un sourire. Suivit d’un «  Merci de comprendre » . Là encore, je répondais par un autre sourire, mais moins malicieux que le premier. Pas besoin de le dire à voix haute, elle savait la réponse. Un petit cri manquait de me faire sursauter, je la regardais et voyais la nourriture sauter et se jeter dans le vide. Je suivais des yeux la nourriture avant de la perdre de vue. Je me mis à rire avec elle. Sans même forcement trouver la chute du pauvre sandwich rigolote, juste son rire me faisait sourire puis rire. Voyant donc qu’elle n’avait plus rien, je décidais tout en souriant de séparer le reste de ma nourriture. Avec, bien entendu, environ soixante, soixante-dix-pourcents pour elle et le reste pour moi. Histoire qu’elle mange comme elle veut. Le reste du repas se faisait dans une bien meilleures ambiance que les dernières minutes. Puis, une fois le tout avalé. Je prenais le sac fourni de base, et je mettais tous les déchets dedans. Quelques secondes plus tard, je la regardais et lui proposait de rentrer. Je me remettais debout, je l’aidais même si comme avec l’avion, je savais pertinemment qu’elle n’en avait pas le besoin mais je voulais quand même le faire. « Je te ramène ? » suivit d’une lumière verte qui s’envolait dans ce même ciel étoilé.

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by Wiise

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hal & carol

Hal, toujours le gentleman – à ses bonnes heures- partagea sa nourriture avec moi.  Je ne manquais de remarquer que le partage fut fait à mon avantage.  Ce geste bien qu'anodin pour beaucoup me fit sourire. Il y avait dans cette attention quelque chose de tendre. D'amoureux presque si j'osais employer le mot. Avec lui je pouvais oser.  Mon hilarité calmée, je croquais dans la partie de son sandwich qu'il m'avait attribué.  Après ça, le repas se finit dans une ambiance bonne enfant et chaleureuse.  Le plus gros des conversations douloureuses voir agaçantes avaient été évacué et chacun profita  alors de la vue et de la présence de l'autre à ses côtés. Petit à petit, je sentais mon corps et mon esprit finirent de se relaxer. Le reste de tension des derniers mois, jours et même dernières heures finit par se dissiper pour disparaître. Hal avait toujours eu cet effet sur moi. A moins qu'il soit la raison de la dite tension bien évident. Ce qui e devais avouer était commun.  Notre relation chaotique en témoignait. Il avait été la source de bien des colères et bien des interrogations. « Je te ramène ? ». Un nouveau sourire vogua sur ma bouche. D'un signe de tête j'acquiesçais et le laissais m'aider à me remettre debout. A nouveau, je me trouvais au plus près de son corps. Pourtant quelque part, sur le moment, cela ne me semblait pas assez près.  Entre ses bras, le trajet jusqu'à ma villa me parut bien court. Mes pieds ne tardèrent pas à retrouver le sol en bois de mon balcon. Ce dernier placé légèrement en hauteur surplombé la plage et la mer dont les vagues venaient s'écraser gentiment sur le sable doré. «  Tu veux rentrer ? » lui proposais je avant d'ouvrir la baie vitrée qui me faisait face. Je la laissais ouverte en une invitation implicite. Il n'avait qu'à la fermer dans son dos si il décidait de me rejoindre à l'intérieur de mon logement. Sinon.. ma foi ne j'aurais qu'à le faire une fois qu'il serait parti.  Évidemment, cette dernière perspective m'enchantait bien moins que la première. Rien de surprenant à cela. J'étais une femme. Je n'aimais pas être rejetée. Surtout pas par l'homme que j'aimais. Chose que j'avais de plus avoué à voix haute quelques minutes plus tôt.

A peine eus je fait quelques pas dans mon domicile que je fus assailli par des cris et des plumes. Un léger cri de surprise passa mes lèvres. Apparemment, mes oiseaux s'étaient languis de ma personne pendant mon absence. A s'y méprendre, il agissait vraiment comme des enfants. Je savais cependant que leur joie n'avait d'autre but que de me rappeler que je devais les nourrir. «  Oui oui on se calme ». Malgré mon bougonnement, le piaillement continua jusqu'à ce que je verse leurs graines aux endroits adaptés. Autant dire qu'ils ne perdirent pas une seconde pour picorer. Une fois cette tâche faite, j'enlevais mes chaussures que je laissais traîner au pied de mon canapé crème. «  Un verre de vin ? ». Hal avait finalement choisi de rentrer. Je soulevais la bouteille que j'avais entamé la vieille et la secouais légèrement pour la lui montrer. Bien que je n'étais pas foncièrement attirée par l'alcool, j'aimais de temps en temps me verser un petit verre de rosé ou de blanc. En général, je sirotais la boisson dans mon rocking chair sur la terrasse. Parfois je e laissais distraire par une lecture. Parfois seules mes pensées m'accompagnaient. C'était un petit plaisir simple de la vie. Il ne fallait juste pas en faire un mode de vie permanent. Ce soir , néanmoins, on pouvait se le permettre.

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Carol & Hal

Le chemin vers sa villa était bien trop court à mon goût. J’aurais préféré qu’elle habite plus loin pour le coup. Ce n’était pas la même sensation que lorsque nous volions depuis un avion, mais c’était déjà bien assez pour pouvoir profiter du moment. Quelques instants plus tard, la côte se dessinait, la mer reflétant les rayons de la lune. Je m’approchais de sa demeure lorsque je me posais sur le balcon. Je déposais délicatement Carol lorsqu’elle s’approchait de la baie vitrée. «  Tu veux rentrer ? » . Je ne pouvais refuser une telle invitation. Juste avant de rentrer, j’en profitais une dernière fois pour admirer la vue. C’était sûr que ce n’était pas la même que chez moi. Entendre le bruit des vagues s’échouer sur la plage. Voir aussi Coast City si paisible. Comme si la ville dormait paisiblement. Quelques secondes passèrent et je prenais la direction à mon tour de la baie vitrée. Alors que j’entendais de piaillement, je me doutais que c’était ces deux cacatoès. J’avais du mal à me souvenir de leurs noms. Mais eux, n’avaient pas eux de mal à se souvenir de moi. Alors que Carol s’attelait à les nourrir, j’en profitais pour refermer la porte-fenêtre. Décidément, je ne m’y ferai jamais à ce genre de maison. C’était beaucoup trop grand pour moi, mais la beauté du lieu effaçait ce détail.


Alors que Carol finissait sa tâche, j’en profitais pour retirer les chaussures. Je ne savais pas trop quel était le nom de ce type de chaussure, mais bon Dieu que cela faisait du bien de les retirer. C’était avec un soulagement que je me tournais vers Carol. Elle venait de récupérer quelque chose que j’identifiais vite comme étant une bouteille de vin, puis, elle se mit à la secouer.  «  Un verre de vin ? » . Ce à quoi je répondais. « Toujours » Pas que j’étais un alcoolo ou autres, bien au contraire, j’aimais juste de temps en temps, un petit verre. Surtout que, connaissant les goûts de Carol, j’étais sûr de ne pas être déçu par la qualité du breuvage. Je me serais bien porté volontaire pour aller prendre les deux verres. Mais encore une fois, ma non-connaissance des lieux me jouerais des tours. Pendant qu’elle s’occupait du travail que je ne pouvais pas faire, c’était au tour de ma cravate marron d’être retiré avec un peu de mal. Il fallait dire aussi que ce n’était clairement pas le genre d’accoutrement que je portais tout les jours. Suivit très vite de la veste, bien plus simple pour le coup, que je déposais délicatement sur une chaise. « C’est décidément pas mon style, même si c’est toujours plus classe que le moulant du travail » lançais-je avec une pointe d’humour et un petit sourire au coin des lèvres. Alors que Carol revenait avec les deux verres contenant ce fameux vin. Je me posais sur le canapé, et je posais le bras sur le haut du canapé, laissant une place plutôt confortable pour Carol si elle décidait de venir s’y loger et se mucher contre moi.





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Son accord donné, j'attrapais deux verres à ballons dans mon placard. Je versais le liquide rosé dans le verre, sans pour autant le remplir à raz bord. Je n'étais pas une jeunette de vingt ans qui pensait que le plaisir se trouvait dans la quantité. Ces jours étaient bien loin derrière moi. Très loin même. « C'est décidément pas mon style, même si c’est toujours plus classe que le moulant du travail ». Je lui lançais un regard amusé , qu'il ne sembla pas percevoir. Hal préférait de loin le confort de sa combinaison et je ne pouvais que le comprendre. Une tenue de vol s'apparentait parfois bien plus à un pyjama une fois qu'elle avait été maintes fois portée. Ce qui signifiait généralement que c'était l'heure de s'en débarrasser par mesure de sécurité.  Avec des gestes souples, je rebouchais ma bouteille et amenais les boissons jusqu'au canapé où Hal avait décidé de se laisser tomber. «  Avec un peu de pratique, je suis sûre que tu t'y habituerais ». A dire vrai, je n'y croyais que peu moi même. Ce n'était juste pas son genre. Les costumes, il les laissait à qui en voulait. Un drame si on voulait mon avis. Je trouvais que l'habit lui sied parfaitement. Peut être pouvais je le convaincre , rien que pour mes beaux yeux, de faire un sacrifice vestimentaire de temps en temps. Je savais me montrer très persuasive lorsque je le voulais. Avec un sourire au coin des lèvres, je lui tendis son verre. Je pris l'espace qu'il avait laissé contre lui comme une invitation et m'y lovais quelque peu.  Je gigotais jusqu'à trouver une position confortable et amenais le liquide alcoolisé à mes lèvres. Le vin était encore meilleur que la vieille. Plus frais et plus aéré. Ses notes de fruits acidulés courraient sur mes papilles pour mon pus grand plaisir. Comme quoi, il fallait de peu de chose pour passer un agréable moment. Il suffisait d'une bonne bouteille de vin et d'un peu de compagnie. Bien sur, je comprenais que cela ne soit pas donné à tout le monde. Certains n'avait pas les moyens de se payer une bouteille de vin à trente dollars. D'autres ne trouvaient jamais la compagnie adéquate pour le savourer en toute tranquillité. Ce soir, j'étais chanceuse et je le savais.

Enveloppée par le silence confortable qui régnait entre nous, je m'enfonçais un peu plus contre son buste. Nous n'avions pas besoin de parler à ce moment précis. Nous avions juste besoin de profiter de ce que cette soirée paisible avait réussi à nous offrir.  Par habitude, mes yeux bleus se posèrent sur l'horizon qui se dessinait par delà ma baie vitrée. La nuit était tombée depuis des heures. La mer brillait de sa robe d'argent sous les reflets de la lune. Ce spectacle, cette beauté naturelle, ne cessait jamais de m'émouvoir. Cela me rappelait toujours que j'avais réussi. Réussi à me trouver un chez moi. Un chez moi qui me convenait. Un sourire d'abord timide puis plus franc se dessina sur ma bouche. Sans gestes brusques pour ne pas risquer de renverser du vin sur mon canapé, je me redressais et me tournais vers Hal pour prendre son verre. Je le posais à côté du mien sur ma table basse. Après ça je me relevais et lui tendis une main sans un mot. J'attendis qu'il s'en empare pour le tirer sur ses pieds. Je le menais par la suite jusqu'à ma baie vitrée fermée que je rouvris avant de passer au dehors. Sans m'arrêter, je traversais mon bacon puis descendis les quelques marches qui menaient sur le sable. Avec délice, j'enfonçais mes orteils dans ce dernier. Malgré l'heure tardive, les grains dorés étaient encore chauds. En tirant toujours plus ou moins Hal derrière moi, je traversais la plage pour arriver au plus près de la mer. Mes pieds rencontrèrent les quelques vaguelettes téméraires qui s'élançaient plus loin que les autres sur le rivage. Toujours sans prononcer un mot, je lâchais sa main et me retournais vers lui avec le même sourire malicieux qui laissait deviner que j'avais une idée derrière la tête. Une idée en peu idiote voir enfantine. Je remarquais tout à coup que j'aurais peut être du nous laisser le temps de nous changer. Peu perturbée, je soulevais délicatement mes épaules et fis passer sans cérémonie ma robe par dessus ma tête. La légère brise marine caressa directement ma peau nouvellement mise à nue. «  Le dernier à l'eau est une poule mouillée » lançais-je comme une enfant, en sachant pertinemment que j'avais déjà gagné cette bataille. Après tout, j'étais déjà relativement déshabillée. Je n'étais plus que vêtue de mes sous vêtements. Eux, ils allaient m'accompagner dans l'étendue salée. Lui avait bien plus de chose à enlever que moi.  Sauf si il décidait de se jeter à l'eau avec tous ses vêtements. Le connaissant c'était fort probable. Dommage pour son costume.

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Carol & Hal

«  Avec un peu de pratique, je suis sûre que tu t'y habituerais » J’en doutais, ce n’était vraiment pas fait pour moi, même si j’aimais être classe, avoir bonne allure, l’utilité et le confort primé. Alors que Carol venait donc dans la place faîte exprès pour elle, elle me donnait le verre. Je n’attendais pas longtemps pour porter le verre et goûter à la boisson. Je dégustais tel un pro dans la dégustation de vin, hormis que je n’y connaissais pas grand-chose. Mais le vin avait bon goût, comme je l’imaginais. Puis, Carol se rapprochait de moi, et nous profitions tous les deux de ce moment. Moment de silence, enfin silence, il y avait toujours les deux oiseaux, mais ils ne piaillaient plus comme avant, une chance. Alors que je me perdais dans mes pensées, je fus très vite tiré de ceux-ci avec le redressement de cette dernière. Avant de comprendre ce qu’elle voulait faire, elle me libérait du verre, pour ensuite me tendre sa main. Ne comprenant toujours pas où elle voulait en venir, je l’attrapais sans hésiter. Ce à quoi elle me tirait pour me remettre sur pieds. Je commençais à essayer de deviner ce qu’elle voulait faire. Puis, c’était lorsqu’elle se rapprochait, et ouvrait une nouvelle fois la baie vitrée que je commençais à comprendre. Sans opposer une quelconque résistance, je la suivais.


Pendant que nous traversions le reste de son balcon jusqu’à atteindre les marches, ma supposition commençait à se réaliser. Je descendais les marches, puis Carol posait ses pieds dans le sable. Je m’arrêtais un court instant. « Carol, attend que je retire mes chaussettes ? Carol, Carol, Carol. » répétais-je plus vite, mais elle ne s’en souciait pas, elle continuait de me tirer, ce à quoi je n’offrais pas de résistance. J’étais à présent sur le sable, en chaussettes, pantalon rouge de 31, et la chemise blanche qui allait avec, autant dire que j’étais tout sauf prêt à me jeter à l’eau. Carol me lâchait la main, puis se tourna vers moi. Elle enleva sa robe, me laissant une vue plus qu’agréable, même si ce n’était pas la première fois, oh non, loin de là, mais je ne m’en lasserais jamais. Suivit d’un petit défi.  «  Le dernier à l'eau est une poule mouillée » ce à quoi je rétorquais. « Attends, tu le dis là, maintenant que t’es déjà prête et moi non ? Tu t’embêtes pas dis donc » disais-je à la limite de la rigolade. J’étais un compétiteur dans l’âme, mais pour ce coup-ci, je m’en cognais de perdre le pari.  Alors que cette dernière fonçait droit dans l’eau, je commençais à retirer mes fameuses chaussettes, alors que la seconde se retirait, je la voyais déjà dans l’eau. Cela prenait trop de temps, je commençais à hésiter à y aller tout habiller. Alors que je venais de retirer la chemise, avec un peu de mal, je m’avançais dans l’eau, tout en retirant le pantalon. Je sentais l’eau en niveau de mes pieds alors que je sautillais pour me libérer de bas. Malheureusement, je loupais une réception et me tombais dans l’eau avec le pantalon toujours accroché à une jambe. Oups, mais cette action me permettait de le retirer comme il fallait. Une fois retiré, je le jetais au plus loin possible sur la plage et j’allais rejoindre Carol. Arrivé à sa hauteur, je l’attrapais et lui sortais « Depuis quand miss Ferris lance des défis sans difficulté ? » toujours sur la pointe de l’humour. Lorsque j’étais entrée dans l’eau, je m’étais fait à l’idée que la température serait loin d’être super, mais elle était plutôt bonne, même avec les récents événements.






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« Attends, tu le dis là, maintenant que t’es déjà prête et moi non ? Tu t’embêtes pas dis donc ». Mon  rire fusa entre nous. Un sourire malicieux étira mes lèvres. «  Oh Jordan, dans la vie faut être préparé à tout voyons ! » raillais je avec un ton bon enfant. Après ça, je ne perdais plus une seconde et allais plus ou moins me jeter à l'eau. Sachant que j'avais quelques secondes devant moi pour m'immerger, je pris le temps de passer de l'eau sur le haut de ma poitrine et sur ma nuque. Autant éviter le choc thermique.  Après ça je plongeais dès que je sus le fond assez profond pour me permettre de le faire sans avaler une gorgée de sable au passage. Il y avait plus digeste tout de même. Lorsque je sortais la tête de l'eau, je cherchais immédiatement Hal du regard. Mes lèvres se plissèrent sur un rire contenu lorsque je le vis sautiller sur place pour essayer de retirer son pantalon de costume. Mon rire contenu fut relâché dans l'obscurité de la nuit lorsqu'il tomba tête la première dans l'eau, pantalon toujours suspendu à une cheville. Adieu joli habit. Le vêtement après ça fit un vol plané jusqu'à une partie de la plage. Sans m'arrêter je continuais de ricaner, diablement amusée par les difficultés qu'il rencontrait. E moquer de son prochain... un passe temps dans lequel j'excellais. Et c'était d'autant plus vrai lorsque ma victime était Hal. Le charrier avait toujours été un jeu auquel je m'adonnais avec lui. Souvent, il me le rendait bien. Du moins, lorsqu'il n'était pas vexé.

Deux bras encerclèrent ma taille et je me retrouvais collée contre son buste à présent dénudé. Non pas que cela me dérangeait plus que ça. Je me tournais dans l'étau de ses bras et vins apposer mes mains sur sa peau mouillée. « Depuis quand miss Ferris lance des défis sans difficulté ? ». Je surélevais légèrement mes épaules en un geste nonchalant. « Pourquoi faire compliqué quand je peux faire simple et te battre à plate coutures ? A vrai dire ce n'est même pas de la facilité mais de l'ingéniosité ». Je lui envoyais un sourire rayonnant d'innocence. Qu'on se le dise, il aurait toutes ses chances de gagner et moi de perdre si je n'avais pas pris un peu d'avance. Après tout, il était plus grand, plus fort que moi. Surtout, il courrait bien plus vite. Si j'avais eu l'idée de lui lancer mon défi en pénétrant sur le sable, je n'aurais jamais gagner. Il fallait se servir des armes en sa possession. «  C'est pas grave, Jordan, la prochaine fois je te laisserais gagner promis ». Mon sourire mutin s’agrandit de lui même alors que la même lueur taquine au fond de mes yeux redoublait d'intensité.

Mes doigts glissèrent sur sa peau et bientôt je me soustrayais à la caresse de ses bras autour de mon corps. Le contact me manqua presque instantanément. Pour autant, je ne retournais pas me lover conte lui et entrepris de faire quelques brasses dans l'eau encore tiède.  Sans crier gare, je disparaissais sous la surface de l'eau et fis demi tour pour venir au plus près de lui. Une fois que je fus positionnée selon mes envies et sans qu'il ne se doute une seconde de ma présence, je surgissais de l'eau et sautais sur ses épaules. Déséquilibré, il s’aplatit dans l'eau. Comme coup de grâce, je l'enfonçais dans l'eau en poussant sur le haut de son crâne. Évidemment, je ne le maintenais pas ainsi et le lâchais dès qu'il fut submergé. Fière de moi, je croisais mes bras sur ma poitrine et le laissais remonter en crachotant. « Oui ? » Lui demandais je lorsqu'il me fixa d'un regard peu content. «  Envie de se venger ? » narguais je, en sachant très bien que j'allais devoir faire attention à ne pas boire la tasse. Bien sur, j'étais prête à en découdre. Ce fut d'ailleurs exactement ce que je fis. Pendant plusieurs minutes, une lutte acharnée pris ainsi place dans l'océan.  Les exclamations de guerre étaient entrecoupées de rires et de cris de surprise. Autant de nous deux n'avaient l'intention de demander l'armistice. Question de fierté. Pourtant après un moment, nos gestes s’arrêtèrent d'eux mêmes. Ma poitrine se soulevait lourdement au rythme de ma respiration fébrile. Ce petit combat improvisé m'avait épuisé. Nous fûmes bientôt immobiles à nous regarder. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire sincère dénué de malice. Seule de la tendresse y transpirait.   D'un signe de tête, je l'invitais à rejoindre le rivage puis la villa par la suite. La nuit était bien avancée lorsque nous posâmes les pieds sur ma véranda.  Dans le meuble à l'extérieur, j'attrapais deux serviettes de plage propres. Je m'enroulais dans l'une d'elle et laissais l'autre à Hal.  Par la suite, j'allais m'asseoir sur le hamac en corde suspendu aux poteaux. « Tu peux venir, je te jure que ça tient ». Enfin du moins je l'espérais. Sinon nous allions vite nous retrouver les quatre fers en l'air.

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« Pourquoi faire compliqué quand je peux faire simple et te battre à plate coutures ? A vrai dire ce n'est même pas de la facilité mais de l'ingéniosité ». c’était vrai, mais c’était déloyal. Mais bon, elle avait tout de même de ce point de vue gagnée la course. Je ne pouvais que m’incliner sur ce point. Je répondais à ses sourires par d’autres sourires. C’était aussi simple que ça. Il ne m’en fallait pas plus à vrai dire.«  C'est pas grave, Jordan, la prochaine fois je te laisserais gagner promis ». « Ouai, ouai, rigole donc Ferris, la prochaine fois c’est moi qui vais lancer la course et on verra bien » avec deux trois éclats de rire. Alors qu’elle rompait la proximité, elle en profita pour faire deux trois nages. J’en profitais en retour pour me mouiller et bien remettre mes cheveux. C’était alors que je laissais ma tête tomber en arrière et laisser l’eau humidifier ma chevelure. Alors que ma tête revenait à sa position normale, je me passais la main pour les aplatir et le mettre de la bonne façon. Puis je cherchais des yeux pour essayer de trouver une sirène. Ou du moins ce qui s’en approchait le plus. Mais rien. Juste des lueurs de la lune reflétant sur l’océan dans lequel je me trouvais. « Carol ?Me dis pas que t’- » Je n’eus le temps de finir que je me retrouvais la tête sous l’eau. Je sentais ses mains sur mes épaules puis sur mon crane me pousser vers bas. Je remontais aussi vite. « Oui ? »  Alors que je la fixais, je sortais un « Tu veux la guerre, c’est ça ? » «  Envie de se venger ? » « Tu lis dans mes pensées » puis je lui sautais dessus, tentant de la mettre sous l’eau, mais elle se débattait dans tous les sens.  Le combat durait un bon moment, dans lequel ni elle, ni moi lâchait prise. Il y avait de l’enjeu, il ne fallait surtout pas perdre. La lutte persistait avant de se solder par un match nul. Carol comme moi étaient essoufflés. Quelques secondes plus tard, d’un petit signe, elle m’indiquait de retourner sur la plage.

Je m’exécutais donc mais à une faible vitesse, profitant une dernière fois de l’eau et de la température plus que surprenante qu’elle avait. Une fois de retour sur le sable, j’en profitais pour ramasser le reste de mes affaires, et ceux de Carol. Je la suivais alors que nous remontions les marches qui menaient à la véranda. Je déposais les affaires sur une petite chaise, attrapais la fameuse serviette, m’essuyais un coup avec, avant de faire comme la dame et la mettre autour de ma taille. Alors qu’elle s’approchait du hamac, elle me lançait cette phrase. « Tu peux venir, je te jure que ça tient » . Il ne fallait pas me le dire deux fois. Alors que je m’approchais, je m’asseyais à ses côtés. « On va voir si tu dis vrai » lançais-je avec un sourire malicieux. Je me m’allongeais doucement à présent, essayant d’entendre si un craquement sonore annonçait notre chute. Mais rien de tels arrivait. Une fois bien allongé, je tendais les bras à Carol pour qu’elle vienne se mettre à mes côtés. Par un loupé ou alors un loupé mais fait exprès, au lieu de se retrouver à ma droite, elle était à présent sur moi. « Toujours pas au sol, pas mal » Alors qu’elle était au-dessus de moi, j’en profitais pour lui passer ma main dans ses cheveux et jouer avec. « Alors, quoi de prévu pour la suite ? Pas un truc trop physique j’espère » lançais-je avec toujours ce sourire malicieux






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«  On va voir si tu dis vrai ». Effectivement, nous n'allions pas tarder à le découvrir. Je jetas soudainement un regard inquiet aux piliers qui retenaient le dit hamac. J'espérais que rien ne nous tombe sur la tête. Cela serait une bien fâcheuse façon de finir la soirée. Un séjour aux urgences … ce n'était pas ma façon de passer une fin de journée agréable. Loin de là même.  Je savais que sur ce point ses pensées devaient rejoindre les mêmes. Jordan était un très mauvais patient. Il ne tenait pas en place sur un brancard ou un lit d’hôpital. Autant éviter alors de le faire se retrouver dans une telle position.  Avec un léger sourire sur mes lèvres, je le regardais se coucher prudemment sur les cordes tendues de l'objet. Il n'avait pas l'air très rassuré. Je ne pouvais m'empêcher de m'en sentir quelque peu amusée. Finalement, il fut installé de tout sa longueur et me tendis la main avec son éternel air satisfait. Je secouais légèrement la tête et posais ma main au creux de la sienne. Un cri de surprise passa mes lèvres lorsqu'il tira sur mon bras. Bientôt, je me retrouvais allongée sur son buste. Mon regard plongea directement dans le sien alors que mon visage se stoppait à quelques centimètres du sien. Un peu plus et nos fronts se percutaient de plein fouet. «  Toujours pas au sol, pas mal ». «  T'es bête » lui signalais je sans aucune méchanceté au fond de la voix. C'était juste une simple contestation. Sa  bêtise faisait son charme, je ne pouvais pas le nier. «  Alors, quoi de prévu pour la suite ? Pas un truc trop physique j’espère ». Un rire sec de surprise sortit d'entre mes lèvres face à sa réflexion. «  Quelqu'un est bien confiant tout à coup ». Comme le reste, je me moquais gentiment. Je devais avouer que j'appréciais l'idée sous-jacente qui ressortait de ses paroles. Elle provoquait une certaine chaleur en moi. Une chaleur qu'il était difficile d'ignorer. Il savait comment se jouer de moi et de mon corps. Mais même si l'envie de céder à ses suggestions se fit sentir, je restais de marbre. Pour le moment du moins. A la place je lui offris un sourire secret et me déplaçais assez pour pouvoir poser ma tête sur le haut de son épaule. Je restais dans cette position pendant plusieurs minutes. Je profitais juste du calme et de sa chaleur ainsi que des mouvements de ses doigts sur la peau laissée nue de mes épaules et du haut de mon dos.

Notre moment de calme fut cependant d'assez courte durée. Ne pluie diluvienne s'installa soudainement au dessus de nous. Avec un sursaut, nous fûmes obligés de nous rabattre vers l'intérieur de la maison. Les orages à Coast City, il n'y en avait pas souvent mais lorsqu'il y en avait ils vous tombaient dessus sans prévenir. Comme ce soir.  L'eau ne tarda pas à s'abattre sur le verre de ma baie vitrée juste fermée. Le rideau des intempéries nous enferma dans ma villa et créa un petit cocon autour de nous. « Heureusement qu'on avait fini de prendre ce bain de minuit improvisé » lâchais je en voyant un éclair zébrer le ciel. Le déluge n'allait pas durer longtemps mais pour l'instant il était hors de question de sortir. Toujours enroulée dans ma serviette, je commençais à prendre le chemin de ma chambre avant d'hésiter quelque peu et de me stopper sur le pas de la porte. Un sourire fleurit sur mes lèvres et une lueur finit de s'allumer au fond de mes iris bleutées. Dans un geste que j'espérais naturel, je détachais la serviette que je laissais tomber à mes pieds. Bien sur, je possédais toujours mes sous vêtements sur le dos. Mais l'eau de mer avait finit de les rendre à moitié transparents. Sans rien dire, je lui lançais juste un petit regard par dessus mon épaule et finissais par pénétrer complètement dans ma chambre pour rejoindre la salle de bain attenante. Le message était clair, à lui de le saisir l'opportunité qui se présentait ou non à lui. Après tout, c'est lui qui avait mis indirectement l'offre sur la table. Et puis, vu la tempête qui faisait rage à l'extérieur, c'est pas comme si nous avions mieux à faire.

In my heart there'll always be a place for you
Carol & Hal

«  Quelqu'un est bien confiant tout à coup ». Répondait-elle à ma petite blague dite précédemment. Confiant, toujours. C’était une très bonne qualité comme elle pouvait devenir un très mauvais défaut. Mais pour le coup, c’était plus la première partie qui fonctionnait ici. En plus de savoir qu’elle le disait avec un petit sourire me réconfortait dans cette idée. Bien même que sans voir son sourire et juste l’intonation de sa voix suffisait à en émettre ce jugement. Puis, la jolie dame venait loger sa tête dans le creux de mon épaule. Ce moment était plus qu’agréable. J’avais commencé à lui caresser les cheveux, mais aux vues de sa nouvelle position, je laissais ma main glisser plus pas que sa chevelure pour redécouvrir les formes de son dos. Tout doucement, je continuais ce petit massage pendant quelques minutes. J’aurais pu rester encore des heures ici, à pratiquer cette même activité tant c’était bon, calme et reposant. Mais les quelques minutes parurent comme des secondes lorsque quelques gouttes d’eau venaient perler et tomber sur nous. Ni une, ni deux, nous sautons du fameux hamac pour nous réfugier dans la villa. Je rentrais dans l’édifice en second, puis, je fermais la baie vitrée. J’observais quelques secondes la pluie s’écraser sur la terrasse et sur l’océan un peu plus loin. Un spectacle magnifique. Carol me rejoignait et sortait ces quelques mots. « Heureusement qu'on avait fini de prendre ce bain de minuit improvisé »

Je lâchais un petit rire dans l’idée de nous voir, encore dans l’eau lorsque l’orage aurait commencé à claquer. Carol s’affolant dans tous les sens et moi en train d’essayer de la suivre. La scène aurait eu un bon effet comique. « C’est sûr, mais au moins, on aurait eu le droit à la douche improvisé avec » lâchais-je avec toujours la même pointe d’humour. Ce fameux humour dont j’utilisais tout le temps, qu’importe la situation. Soudainement, Carol tournait les talons pour prendre la direction de ce que je supposais être sa chambre. Elle s’arrêta sur le pied de la porte avant de lancer un petit sourire. D’un petit geste, elle faisait tomber la serviette pour ne laisser paraître que ses sous-vêtements. Enfin sous-vêtement, je ne savais pas si je pouvais appeler cela encore comme ça étant donné que je pouvais sans grand mal apercevoir ce qui est imperceptible normalement. Puis, elle rentrait dans sa chambre. Voyant ce geste comme une invitation, je retirais aussi ma serviette, la passait un petit coup sur moi pour retirer les quelques gouttes de la pluie, et je la laissais sur une chaise à côté avant de rentrer moi aussi dans la pièce qui se trouvait être bel et bien sa chambre. Je prenais délicatement le temps de fermer la porte, on ne savait jamais, ce n’était pas comme ci deux diables ailés pouvaient à tout moment entrer et hurler à la mort pour avoir quelques graines. Puis j’arrivais avec une trentaine de secondes de retard dans la fameuse salle de bain. J’entrais dans la fameuse pièce, et ce coup-ci, je ne lui laissais pas le temps de réagir, je l’attrapais et je l’embrassais.






by Wiise

In my heart there'll always be a place for you
hal & carol

Ce fut les timides rayons de soleil sur mon visage qui me réveillèrent. Leur présence chatouilla ma peau pour l'électrifier et me sortir de mon état d'inconscience. Avec un petit grognement, je me roulais sur le côté pour espérer y échapper. Mon front s'enfouit de lui même contre la masse chaude que je venais de gentiment percuter. Un soupir passa mes lèvres. Mes yeux papillonnèrent finalement et s'ouvrirent sur cette nouvelle journée. Doucement, je relevais mon minois de sa cachette de fortune et me mis en position assise. De mes poings, je frottais mes yeux encore bouffis par le sommeil. Mes iris bleutés finirent par se poser sur la figure aux traits apaisés de l'homme qui dormait paisiblement dans mon lit. Un sourire tendre étira mes lèvres. Je restais quelques secondes à le contempler. Finalement, je me penchais pour embrasser délicatement la peau chaude de son front. Après ça, je m'extirpais de mon drap et enveloppais mon corps nu dans une sortie de lit en soie. Le tissu épousa parfaitement les courbes de mon corps et me procura la douceur que je cherchais toujours en m'éveillant. Je pris soin de sortir de ma chambre sans le réveiller. La porte fut fermée dans mon dos afin que son sommeil ne soit pas dérangé par mes deux animaux de compagnie. Ces derniers ne devaient pas être bien contents d'avoir été ainsi mis de côté. Ils me le prouvèrent en piaillant agressivement dès qu'ils m’aperçurent. J'eus beau essayé de caresser leurs plumages, ils se déplaçaient. Comme des enfants, ils boudaient.  Je roulais des yeux et n'insistais pas. Ils viendraient bien d'eux même réclamer des caresses au bout d'un moment. Je ne m'inquiétais pas pour ça. Les perroquets étaient des bêtes loyales. Ils ne restaient jamais vexés ou fâchés bien longtemps. De toute façon, l'appel de la faim serait au bout d'un moment trop irrésistible pour qu'ils continuent à faire les difficiles.

Ainsi, je pris exemple sur eux et les ignorais pour l'instant. A la place, je me dirigeais vers ma cuisine pour commencer à faire couler le café. L'air de rien le soleil n'était pas bien haut dans le ciel nuageux. Il était donc encore tôt. Autant dire que la nuit avait été courte. Je n'avais trouvé le sommeil que bien des heures après la tombée de la nuit. La journée allait donc être longue, même avec l'aide de mon ami la caféine. Cependant, je ne trouvais pas en moi la volonté de mon plaindre. La soirée avait été agréable. Une vraie réussite. Une que je n'allais probablement pas oublié de sitôt. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas passé ce genre de moment sans prétention avec Hal. Je devais avouer que cela m'avait fait du bien. Sans le savoir, j'avais eu besoin de sa présence réconfortante, de sa chaleur, de sa tendresse. J'avais eu besoin de cette intimité renouvelée sous le jet persistant de ma douche à l'italienne.  La chaleur de ses paumes était encore imprimée sur ma peau. Au même titre que ses baisers et ses caresses. Ses souffles coupés couraient encore dans la vallée de mon cou. Un sourire passa sur mes lèvres face à ce souvenir. Je ne regrettais rien. J'étais une femme et Hal était ma faiblesse. Je ne m'en excusais pas. A quoi bon de toute façon... je l'aimais. Le bip de ma cafetière me ramena à la réalité. Sans me départir de mon sourire heureux, je versais le liquide noir et chaud dans un mug et commençais à siroter la boisson sans me presser tout en refaisant le trajet jusqu'à ma chambre à coucher. Après tout, j'avais encore du temps devant moi avant de devoir courir à droite et à gauche. Et ce temps je comptais bien le passer en sa compagnie. Et cela même si ce n'était que pour le regarder dormir. Au moins, mon visage serait ainsi la première image de son nouveau jour de vie.