love conquers all (JASON, stval)

Pour la première fois depuis de longues semaines, Diana se réveille le sourire aux lèvres. Il fait encore sombre, les premiers rayons de soleil ne se sont pas encore glissés sous les rideaux de la chambre. Une chambre dont le silence est à peine perturbé par la respiration encore paisible de Jason, toujours profondément endormi. Dans ses bras, Diana bouge à peine, pour pouvoir poser la tête contre son torse. Boom. Boom. Boom. Son cœur bat à un rythme régulier, elle pourrait se rendormir presque aussitôt si elle se concentrait sur cette mélodie si familière et rassurante. Boom. Cette fois, c'est Ophelia qui se manifeste, ses mouvements à présent parfaitement perceptibles sous la peau du ventre de sa mère. Déjà huit mois qu'elle grandit. Chaque jour les rapproche un peu plus de sa naissance, chaque petit coup qu'elle donne pourrait être le signe qu'elle s'apprête à faire sa grande entrée dans le monde. À cette pensée, le sourire de Diana s'agrandit un peu plus, et elle glisse une main sur son ventre pour répondre à celle qui ne tardera pas à le quitter. Quand elle devine Jason sur le point de s'éveiller à son tour, elle se redresse et prend appui sur l'oreiller, de façon à ce que son visage soit la première chose qu'il distingue dans la pénombre en ouvrant les yeux. Elle lui laisse quelques secondes pour reprendre ses esprits, puis elle se penche pour l'embrasser. « Joyeuse Saint-Valentin. » Cette fête que Diana jugeait surfaite et commerciale, jusqu'à ce que Jason lui donne un tout autre sens. « Ou plutôt, joyeux anniversaire.  » Cela fait précisément un an que Jason l'a invitée à leur premier rendez-vous. Et si techniquement, cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils se fréquentaient intimement, c'est ce jour là qu'elle a réalisé être tombée amoureuse de lui, quand bien même la confession est venue plus tard. Un an... Et, littéralement, une vie plus tard... Un an, douze mois, certains sont passés bien trop vite, d'autres bien trop lentement, mais chaque moment passé à ses côtés est pour Diana comme une véritable bénédiction divine. Il n'est pas simplement parvenu à la convaincre de son droit au bonheur, il le lui a offert sur un plateau doré en lui faisant l'enfant dont elle rêvait depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne. « Si j'en crois la météo, ce sera une fête plutôt pluvieuse. » Autrement dit, une journée ordinaire à Gotham, non ? « C'est une bonne excuse pour traîner au lit, tu ne trouves pas ? » Ils n'ont nulle part ailleurs où être. Personne à aller retrouver. Pas de responsabilités. Hormis celle de se retrouver pleinement, enfin. « Alors... Comment est-ce que tu a trouvé la meilleure année de ta vie ? » Diana éclate de rire, amusée par l'arrogance ridicule – mais voulue – de son ses paroles, aussi vraies  puissent-elles être. L'avantage qu'il y a à être aussi complices qu'ils le sont, c'est que sa petite tentative d'humour fera mouche plutôt que d'être mal interprétée. « Personnellement, je l'ai trouvée très, hm... Disons, passionnée ? De la meilleure des façons. » Difficile de le nier, n'est-ce pas ? Entre eux, il y a quelque chose qui ne s'explique pas, une attirance furieuse et irrépressible, et des sentiments d'une force rare. Elle caresse tendrement sa joue, ses cheveux, puis se redresse un peu plus de façon à le surplomber légèrement. « Là, c'est le moment où tu me dis que tu m'aimes avant de m'embrasser. » Toujours le même sourire accroché à ses lèvres, celui d'une femme heureuse, épanouie et apaisée, le tout grâce à lui. « Je t'aime. » Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, à l'infini. Plus que les mots de n'importe quelle langue ne peuvent l'exprimer. Peut-être même encore plus que les gestes ne peuvent le démontrer. Et si pour Diana il n'existe pas de journée particulière pour déclarer son amour, il faut bien avouer que celle-ci est bien particulière, symbolique. Elle marque la fin de leur première année en tant que couple, et le début d'une nouvelle dont l'événement principal sera sans le moindre doute la naissance d'Ophelia.

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

A peine t'éveilles-tu qu'une vague d'excitation t'incite à rapidement ouvrir les yeux. Cette agréable sensation, celle d'une journée parfaite qui s'annonce, et que l'on a oublié un bref instant dans les bras de Morphée. Aujourd'hui n'est pas n'importe quel jour, et tu te souviens de ta joie à peine dissimulée hier soir en te couchant, sachant pertinemment que le lendemain serait entièrement dédié à votre amour. Pour deux raisons bien précises. Tu ouvres les paupières, et la toute première chose que tu vois, c'est elle, Diana, la plus belle femme qu'il t'ait été donné de voir. Instantanément, un sourire ravi se dessine sur ton visage encore un peu endormi. « Est-ce que tu es un ange ? » Ton sourire s’agrandit, bien conscient de ta remarque rose bonbon au doux parfum de niaiserie. Mais c'est réellement ce que tu penses, quand tu la vois allongée près de toi, attendant que tu te réveilles pour te souhaiter une joyeuse St Valentin, et surtout, un joyeux anniversaire. Un an. Un an qu'elle partage ta vie et qu'elle embellit ton quotidien. Un an que tu connais grâce à elle un bonheur absolu, celui que l'on espère tous trouver un jour, sans jamais réellement y croire, tant il paraît trop idyllique pour être réel. Et pourtant. Toi, tu nages dans ce bonheur là. Il existe. « Arrête, trainer toute la journée au lit avec toi ce serait juste le paradis. » Depuis vos réussites contre le Syndicat, vous retrouvez peu à peu une vie normale. Et qu'est-ce que ça fait du bien ! Plus de nuit éternelle, le soleil peut enfin vous éclairer de ses rayons, plus de plans à monter pour contrer une menace qui pourrait vous coûter la vie, plus d'obligations, plus de craintes. Juste elle, toi, et le bébé qui pousse encore dans son ventre. Tout ton temps tu peux enfin le consacrer à ta famille. La meilleure année de ta vie ? Assurément. Mais tu ris face à ta tant de fausses présomptions, amusé par cet élan de certitude. Tu aimerais pouvoir répondre à sa question, mais tu ne parviens pas à trouver les mots justes pour exprimer tout ce que tu as ressenti durant l'année écoulée grâce à elle. Il te faudrait au moins une bonne heure, pour espérer avoir une chance de correctement lui avouer à quel point elle fait de toi un homme heureux. Elle a accepté l'amour que tu avais à lui donner, et elle te l'a rendu, sans retenue. Pour ensuite accepter de s'unir pour toujours à toi, et de te faire l'honneur absolu de porter ton enfant. Ce ne sont pas des choses que l'on manifeste avec de simples mots. « Passionnée. Merveilleuse. Au-delà de tout ce que j'aurais pu espérer. Et la première de beaucoup d'autres à venir. » Car oui, si aujourd'hui vous fêtez vos un an, il y a beaucoup de belles années qui vous attendent, et cette seule pensée renforce ton excitation déjà exacerbée. Toujours un sourire radieux scotché aux lèvres, tu te jettes – doucement – sur elle, pour l'enlacer aussi étroitement que possible. « Joyeuse St Valentin, et joyeux un an, mon amour. Je t'aime. » Tu déposes un premier baiser sur sa joue, un autre sur son front, et un dernier sur ses lèvres, que tu fais durer plus longuement. « Te quiero, te amo, ich liebe dich, ouhibouki, ya tebya lyublyu. Voilà, je pense t'avoir confessé tout mon amour dans toutes les langues que je connaisse. » Qui comprend le français, l'espagnol, l'italien, l'allemand, l'arabe et le russe. Et bientôt le themyscirien. Ce qui est plutôt pas mal, mais qui fait bien pâle comparaison à côté de celles dont est capable de parler Diana. « Mais fais pas la même chose, sinon on va en avoir pour la journée. » Et tu as d'autres plans pour aujourd'hui. Sans surprise, tu réfléchis depuis quelques semaines à quoi faire et quoi lui offrir pour votre première année de couple. En espérant que ses projets à elle ne viendront pas chevaucher les tiens, car tu devines aisément qu'elle a tout autant planifié de surprises que toi. Vous n'avez pas besoin d'un jour particulier pour chercher à vous faire plaisir, mais un an, ça se fête. C'est ta première vraie relation, et tu ne pensais pas qu'une femme te supporterait aussi longtemps. Ou t'aime comme elle t'aime. Joueur, tu laisses tes mains venir la chatouiller un peu partout. « Et passionnée tu dis, hein ? Ça même les meubles peuvent en témoigner. » Il existe beaucoup d'adjectifs pour décrire votre année, mais s'il devait en rester un, nul doute que passionné serait le dernier.

Pour cette journée si spéciale, Diana meurt d'envie de se complaire dans le romantisme, la niaiserie et toutes ces autres choses que certains trouvent à vomir parce qu'ils n'ont pas la chance de les connaître. Elle veut entendre des milliers de je t'aime, goûter ses lèvres une centaine de fois, sourire, rire, pleurer de joie. Elle veut profiter de l'instant présent sans peur ni honte, elle veut réapprendre à vivre, redécouvrir la lumière après avoir passé des mois dans l'obscurité. Elle est éclate d'un rire vif et bruyant quand Jason la renverse sur le matelas pour l'enlacer étroitement, et l'embrasser un peu partout avant de lui dire qu'il l'aime dans toutes les langues qu'il connaît. « Quoi, tu insinues que je prendrais un peu de temps si je devais te dire la même chose dans sept mille langues et plus encore de dialectes ? » Elle secoue doucement la tête, faisant mine d'être vexée, puis dépose à son tour un baiser sur ses lèvres. Elle n'a cependant pas le temps de lui dire quoi que ce soit d'autre de plus sérieux, il se met à la chatouiller un peu partout, mais elle ne cherche guère à s'échapper – en partie pour éviter de faire un geste un peu trop brusque qui risquerait de ruiner le moment. « Arrête, arrête, ne me fais pas tant rire, je risque d'avoir des contractions ! » Difficile pourtant de contenir son hilarité, elle est trop heureuse pour cela. « Une minute de silence pour tous ces pauvres meubles sacrifiés sur l'autel de notre amour. » Diana se pince les lèvres, mais elle ne parvient à rester silencieuse qu'une poignée de secondes. « Il va falloir être un peu plus mesurés, peut-être. Notre bonne résolution pour cette année ? » Ou peut-être pas... Son fou-rire passé, Diana prend une profonde inspiration et remonte les couvertures sur eux, en parfaite insulaire qui déteste avoir froid. « Je disais donc... Passionnée. De la meilleure façon. De toutes les façons. » Elle vient poser sa tête contre son torse, et glisse son bras autour de lui pour l'enlacer. « Je sais que je te l'ai déjà dit, mais tu m'as réappris à aimer. Tu m'as réappris à vivre, tu m'as réappris à faire tant de choses que j'avais volontairement oubliées... Il y a un peu plus d'un an, je n'aurais jamais cru que j'aurais tout ça... A commencer par la demoiselle qui semble très occupée à faire des roulades dans mon ventre. » Elle sourit, émue. « Tu te rends compte ? Dans quelques jours, elle pourra naître n'importe quand... Comme ça, juste arriver dans nos vies et fracasser toutes nos convictions comme un boulet de canon. Un adorable petit boulet de canon. Je me demande à qui elle va ressembler le plus, pas toi ? » Diana se redresse, et après avoir déposé un baiser sur sa joue, elle fait mine de se mettre à l'observer avec attention – comme si elle ne connaissait pas déjà ses traits sur le bout des doigts. « Je pense pouvoir dire avec certitude qu'elle sera brune, au moins. » A moins qu'elle ne tienne d'Hippolyte, ils ne devraient pas avoir de surprises de ce côté là. « Hm... J'espère qu'elle aura ton sourire. Et ton nez. » Elle effleure ses lèvres du bout des doigts, son nez. « Quoi qu'il en soit, elle sera parfaite, parce que tu es parfait. Parfait pour moi, en tout cas. Et comme je n'ai pas l'intention de te partager avec qui que ce soit, ni aujourd'hui, ni jamais, les autres avis importent peu. » Les autres avis. Ceux de ceux qui ont douté de lui, douté d'eux et de la solidité de leur couple. Le justicier de Gotham et la princesse Amazone. Elle n'ont plus, n'y aurait jamais pensé. Et pourtant... « Oh, tu veux voir quelque chose de drôle ? » Elle repousse les couvertures et s'assoit en tailleur sur le lit, remonte sa nuisette pour dévoiler son ventre. Elle tapote doucement un côté de son ventre et il ne faut que quelques secondes à Ophelia pour se manifester. Des petits coups de pieds, des mouvements qui donnent l'impression qu'elle va pointer le bout de son nez dans la minute. « Je ne sais pas ce qu'elle fait là dedans, mais je crois qu'elle commence à se sentir un peu à l'étroit. »

Diana & Jason (St Valentin)

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Cette légèreté t'a manqué. Ces sourires, ces éclats de rire, tous ces gestes enfantins mais terriblement réconfortants après avoir frôlé à nouveau le pire. Vous en avez besoin, terriblement besoin. Et tu étais très sérieux en avouant que passer ta journée au lit avec elle serait pour toi synonyme de bonheur absolu. Si tu n'avais pas déjà des choses de prévues, tu l'inciterais à ne pas quitter les draps. Tu réalises combien vous n'avez pu vivre pour vous-mêmes ces derniers mois, et ton pincement au cœur est surtout pour elle, en pleine expérience de sa toute première grossesse. Elle n'a pas pu en profiter comme elle l'aurait dû, toujours contrainte de gérer la Ligue et le Syndicat. T'aurais aimé qu'elle puisse simplement se reposer, savourer ce moment particulier dans la vie d'une femme, mais vos responsabilités ont empiété sur vos projets. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, le monde a été libéré de sa menace, et vous pouvez enfin simplement vous prélasser sans vous inquiéter de l'heure qu'il est. « Madame Todd, c'est une résolution que je refuse catégoriquement ! » Cette appellation sonne si bien à tes oreilles que tu ne te lasses jamais d'en faire l'usage. T'es heureux, fier, d'être devenu son époux, et honoré qu'elle ait accepté de porter ton nom. Tu te recules un peu pour la laisser reprendre son souffle, mais toujours un sourire immense aux lèvres. La passion ne s'éteindra pas cette année, elle ne flanchera pas non plus, et il est fort à parié que d'autres meubles viendront rejoindre le cimetière initié depuis déjà un an. A nouveau allongé sur le matelas, Diana contre toi, tu pousses un soupire de bien être, tout en caressant son bras qui entoure ta taille. « On revient de loin. » Tu admets désormais volontiers l’existence des âmes-soeurs, mais faut avouer que pour votre cas, c'était pas gagné d'avance. Elle, une Amazone millénaire qui vivait recluse sur son île habitée exclusivement de femmes, et toi, gamin des rues, décédé sous les coups d'un psychopathe, et revenu miraculeusement à la vie. Elle a attendu bien plus longtemps que toi que tu la trouves, et tu aurais presque pu la manquer. « J'arrive à peine à réaliser que t'es dans mes bras, alors qu'on va avoir un bébé... c'est... je sais pas, un rêve. Un putain de rêve. Sauf que celui-là il est bien réel. » Bientôt tu vas pouvoir serrer ta petite fille contre toi, l'embrasser, jouer avec elle. L'entendre rire, gazouiller, et bien évidemment, pleurer. Mais même les moments les plus difficiles t'as hâte de les connaître, puisqu'ils feront tous partis de merveilleux souvenirs. Tu lui souris quand elle se redresse, et l'observe tout autant qu'elle t'observe. A choisir, t'aimerais qu'Ophelia tienne plus de Diana que de toi – surtout pour le caractère – mais l'idéal serait un mixe parfait entre vous deux. « Moi j'aime bien le tien de sourire. Et ton regard. » Si elle tient ne serait-ce qu'un tout petit peu de sa maman, alors sans nul doute qu'elle sera une magnifique petite fille. Les propos qu'elle tient à ton égard te touchent, ils te réchauffent le cœur. Après des années à t'être presque persuadé d'être un moins que rien, être parfait pour quelqu'un, et surtout pour elle, est un énorme réconfort. « J'aimerais pouvoir en dire autant, mais je doute beaucoup être le seul à te trouver parfaite. » Tu ris, t'amusant de quelque chose qui d'ordinaire t'agace, preuve qu'aujourd'hui est un jour bien particulier. « Si tu savais comme j'ai hâte de la voir. » Tu te mets assis sur le lit à ton tour, ne quittant pas le ventre qu'elle te dévoile dans un but bien précis. Après le petit coup donné contre sa peau, Ophelia ne tarde pas à se manifester et en faire tout autant contre le ventre de sa mère. Comme si elles communiquaient. Comme si elles se répondaient. Un lien existe déjà entre elles, c'est indéniable, et c'est à la fois médusé, touché et perturbé que tu observes la scène. Un peu hésitant, mais désireux d'en faire autant, tu tapotes à ton tour. « Coucou. C'est papa. » A nouveau, la petite fille tape en retour, et le sourire qui nait alors à la commissure de tes lèvres est gigantesque. Tu pourrais rester ainsi pendant des heures, à simplement essayer d'établir une communication – illusoire ? – entre vous et Ophelia. « Je reviens les filles ! » Tu déposes un baiser sur son ventre, puis sur ses lèvres, avant de te lever pour rejoindre la cuisine. Tes princesses doivent commencer à avoir faim, alors hop, il est temps de s'y mettre. Tu sors tout ce que tu as acheté pour l'occasion la veille, à savoir : salade de fruits frais, boules de glace, cupcakes, et morceau de gâteau au chocolat. Oui, ça fait beaucoup, mais ne sachant quoi choisir et ce qui lui donnerait le plus envie ce matin, t'as préféré tout prendre pour être certain qu'elle ne manque de rien. Tu déposes le tout sur un plateau, où tu ajoutes un verre de jus d'orange et une tasse de café. Et... une petite boite mystère. Une fois satisfait de ton œuvre, tu apportes le plateau jusqu'à la chambre. « Tada ! Le petit-déjeuner est servi ! » Tu laisses Diana s'installer correctement, et place ta petite surprise sur le matelas à côté d'elle. Tu sais que la boite va attirer son regard. Mais cette fois, ce qu'elle contient ne lui est pas réellement destiné. En vérité, c'est pour Ophelia, une petite gourmette de naissance avec son prénom gravé dessus. Tu attends qu'elle s'en empare avant de lui donner quelques explications. « Chez nous c'est un peu comme une tradition, on offre au bébé un bracelet avec son prénom. Et une fois qu'elle sera née, on pourra ajouter sa date de naissance. » Tu n'as pas eu la chance d'avoir ta gourmette, étant né dans un environnement compliqué et une famille qui ne t'a pas réellement voulu. Mais Ophelia aura tout ce que tu n'as jamais eu. Et ce petit bracelet sera son premier cadeau, et son premier souvenir.

Chaque petit coup qu'Ophelia lui donne rend son existence un peu plus concrète. Elle s'amuse toujours de voir son ventre onduler comme une vague, de voir Jason s'émerveiller devant le phénomène comme s'il était fantastique. Peut-être l'est-il un peu ? Les deux mains sur son ventre rond, Diana affiche un large sourire, incapable de s'en défaire. « Où est-ce que tu vas ? » En guise de réponse, Jason ne lui offre que deux rapides baisers, le premier sur son ventre et le second sur ses lèvres. Elle secoue doucement la tête, son enthousiasme fait plaisir à voir. Combien de fois a-t-elle rêvé de le revoir faire preuve d'autant de légèreté, au cours des derniers mois écoulés ? Trop pour s'en rappeler précisément. Elle l'entend s'agiter dans la cuisine, alors elle devine sans trop de mal qu'il s’attelle à préparer le petit-déjeuner. Avec n'importe quoi, sauf les aliments typiques du petit-déjeuner. Non pas que Diana ait envie de s'en plaindre, sa grossesse l'a rendue bien moins... difficile concernant la nourriture ? Adieu les plats équilibrés, bonjour les envies folles et incongrues. Ajustant les oreillers dans son dos, elle s'installe contre le mur, et fronce légèrement les sourcils lorsque Jason dépose une petite boite à côté d'elle. Elle reconnaît le bleu turquoise caractéristique d'une grande maison de joaillerie, elle lève les yeux au ciel en devinant qu'il a encore une fois fait des folies pour elle. Ou plutôt, pour Ophelia. Diana tourne doucement entre ses doigts un petit bracelet en or blanc, dont la seule taille suffit à le rendre absolument adorable. Le nom de leur fille y est déjà gravée, Jason l'informe qu'ils pourront ensuite y ajouter sa date de naissance. « Il est magnifique, et sera parfait autour de son petit poignet. » Cette tradition là, Diana la connaissait, mais n'aurait pas songé d'elle-même à acheter le bijou pour Ophelia. Émue, elle remet le bracelet dans son écrin, et se retrouve à essuyer les larmes qui perlent aux coins de ses yeux avec ses paumes. « Je viens à peine de me réveiller et tu me fais déjà pleurer, tu devrais avoir honte de toi, mon amour. » Et non, Diana ne peut cette fois pas blâmer une émotivité exacerbée liée à sa grossesse. Elle se tourne vers lui pour déposer un baiser sur sa joue, puis s'intéresse d'un peu plus près au petit-déjeuner. « Dis-moi, tu trouves que je n'ai pas pris assez de poids pour une femme enceinte, c'est ça ? Je suis trop fluette à ton goût ? Je te signale que je ne vois pourtant plus mes pieds ! » Elle éclate de rire avant d'attraper un cupcake et le bol de glace, qu'elle pose en équilibre sur son ventre. « Tu vois ? Quand je te disais que je n'ai même plus besoin de table ! Je crois que je pourrais même faire tenir la salade de fruits sur ma poitrine. » Elle le menace en faisant mine d'écraser le glaçage de son cupcake sur son nez. « Je t'interdis d'y penser ! » Mais c'est trop tard, n'est-ce pas ? Forcément, l'idée est implantée dans son esprit et elle est certaine que dans les prochains jours, il va essayer de tester sa théorie. Mais peu importe, cela ne promet rien d'autre que de beaux moments de complicité. Autant l'avouer, pour une femme enceinte qui n'est pas sujette aux nausées, le petit-déjeuner est un moment sacré. Alors Diana dévore le cupcake, partage à peine son bol de glace, et s'accapare le jus d'orange. Et puisque la salade de fruits lui fait de l’œil... Naturellement, c'est quand elle attrape le bol presque distraitement que le bébé lui donne un coup de pied un peu plus brusque que le précédent, elle sursaute, la salade de fruits lui échappe... Et termine à la fois sur Jason, et sur les draps. « Oh. Oups. Je nie toute responsabilité, ta fille vient de me donner un coup de pied digne d'un Titan. Je plaide non coupable. » Elle se pince les lèvres pour ne pas éclater de rire, mais c'est peine perdue. « Oh par les dieux ! Attention, je crois qu'il y a une horrible framboise à côté de ton nombril. » Non, vraiment, impossible de ne pas céder à l'hilarité, la situation est trop drôle pour qu'elle puisse résister.

Diana & Jason (St Valentin)

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C'est maintenant qu'Ophelia est sur le point d'arriver, que tu réalises tout ce dont tu as manqué quand tu étais enfant. Avant même sa naissance, elle dispose déjà de plusieurs peluches – dont la renard que tu as acheté très, très avance – et de son premier bijou. Toi, qu'est-ce que tu as eu ? Tu as beau chercher dans les tréfonds de ta mémoire, tu ne souviens pas d'avoir eu un jouet fétiche. A vrai dire, tu ne souviens pas d'un jouet tout court. Pas dans tes premières années, en tout cas. Est-ce que tes parents t'ont offert une peluche à la naissance ? Est-ce qu'ils t'ont gâté à ton arrivée ? Tu ne peux affirmer la réponse, mais t'es certain de la connaître. Tu n'étais pas désiré, pour eux, tu n'étais qu'une corvée. Tu n'as pas de gourmette à garder en souvenir, rien qui puisse témoigner qu'un jour, tes parents t'ont aimé. Ou peut-être que tu en avais une, mais que ta mère l'a vendue pour pouvoir s'acheter une nouvelle dose. D'un mouvement de la tête, tu chasses ces tristes pensées de ton esprit pour pouvoir te focaliser sur la réaction de Diana, qui est bien, bien plus importante que celle que tu considères à peine comme ta génitrice. Ouf, soulagement ! Elle le trouve tout aussi beau que toi. Comme d'habitude quand il s'agit de faire un cadeau, tu as longuement hésité. Quelle couleur, quelle police d'écriture, tous ces détails que tu as pris très à cœur et qui ont donné beaucoup de fil à retordre à cette pauvre vendeuse. Tu souris, toi aussi, alors que tu imagines déjà votre fille porter son petit bracelet autour de son minuscule poignet. Tu ne réalises pas encore combien ses bras et ses jambes seront de petites saucisses qu'il faudra t'efforcer de ne pas manger. L'amour que tu lui portes est déjà démesuré, et plus le temps de la rencontrer se rapproche, plus ton cœur se rempli de bonheur. Le bonheur d'être père. « J'ai honte de rien ! J'aime tellement te voir heureuse. » Elle le mérite, elle le mérite plus que n'importe qui au monde. Et tu t'es promis de toujours tout lui donner, et ce chaque jour de ta vie. Tu mets la boite de côté pour que Diana puisse maintenant profiter de son copieux petit-déjeuner, puis tu ris, parce qu'elle a raison, tu as vu un peu gros. « Ecoute, c'est aussi pour Ophelia. Je veux qu'elle commence déjà à goûter aux bonnes choses. » Tu te mords la lèvre inférieure, te retenant de rire après cette nouvelle provocation que tu lui lances. Le gras, le sucre, toutes ces choses qu'elle déteste te voir manger constamment. Tu sais qu'elle va te haïr si Ophelia suit le même chemin que son papa. Mais si ça peut la rassurer, tu feras bien évidemment en sorte qu'elle mange plus sainement que toi. C'est important pour le développement de l'enfant. Tu l'as lu sur Internet. « Trop tard. » Ton rire fait écho au sien, face à la nouvelle fonction qu'elle vient de trouver à son ventre arrondi. Quant à la poitrine, elle peut être certaine que l'expérience sera tentée, et le téléphone prêt à prendre la photo. Plus tard, ce seront des souvenirs que vous pourrez montrer à Ophelia. Elle sera ravie d'apprendre que fut un temps, elle a eu la noble fonction de table portative. Alors que tu pioches ci et là – enfin, plutôt là où Diana te laisse le droit de piocher – tu sens soudainement un liquide froid se renverser sur toi. « Oh putain ! » La salade de fruits ! La salade de fruits vient de s'écraser sur toi et sur les draps. Tu n'oses pas bouger, de peur d'accentuer la catastrophe. Tentative vaine et sans intérêt puisqu'il faudra de toute façon tout changer. « Tu sais pourquoi elle a fait ça ? Parce que t'étais sur le point de manger un truc sain ! Quelle idée ! Je crois que ça lui a pas plu. » Tu évalues les dégâts du regard pour déterminer par où commencer, quand soudain, tu la vois... La framboise. Celle qu'elle se fait un malin plaisir à te faire remarquer. Elle est là, sur ton ventre, tu distingues d'ici ses petits poils. « Oh putain. Je savais que j'aurais pas dû en acheter. Elle est en train de me narguer je le sais. » Tu n'aurais jamais dû lui confier ton aversion des framboises, maintenant t'es parti pour toute une vie de moqueries. Mais, peut-être que tu peux tirer cette situation critique à ton avantage. « Faut pas gâcher la nourriture, je t'invite donc à venir la manger cette framboise. » Tu attrapes également un morceau de kiwi que tu places sur ton abdomen. « Et ce kiwi. » Tu en fais tout autant avec un quartier de pomme. « Et cette pomme. » En vérité, tu ramasses tous les morceaux de fruits qui trainent sur les draps et les dépose un à un à des endroits stratégiques sur ton corps. Jusqu'à l'élastique de ton boxer. Fier de toi, tu glisses tes mains derrière ta tête, attendant que Diana vienne terminer son petit-déjeuner. « Bon appétit ! » Est-ce que le jeu va se retourner contre toi ? Oui, il y a de fortes chances !

Adieu, salade de fruits... Diana observe la scène de crime avec une grimace, non seulement Jason est couvert de morceaux de fruits, mais les draps sont imbibés de sirop. Rien qui ne soit catastrophique, mais cela risque d'écourter leur grasse matinée, il n'y a rien de plus poisseux que du sucre et pour Diana, se retrouver toute collante n'a pas grand chose de séduisant. « Oh, en plus c'est de ma faute ! » Certes, techniquement... « Pauvre petite framboise. Tant de haine à son encontre... » Oui, Jason s'est condamné à une éternité de moqueries sur le sujet en lui confiant sa drôle d'aversion pour le fruit rouge. Elle hausse un sourcil lorsqu'il l'invite à tout de même manger les fruits, pour ne pas "gâcher la nourriture". « Tu as raison, ça ne se fait pas de gâcher... » Elle se penche, et... Attrape la petite cuillère juste à côté de lui, avec laquelle elle récupère la framboise près de son nombril. « Quoi ? Ce n'est pas ce que tu avais en tête ? » Oh oui, c'est cruel. Mais tellement drôle ! De la même façon, Diana ramasse les morceaux de pomme, de kiwi et de pêche sur son corps, peinant à ne pas éclater de rire en voyant sa moue dépitée. Puis elle se penche pour l'embrasser sur la joue, et murmure à son oreille : « Pendant que tu t'occupes d'aller mettre les draps dans la machine... Je vais nous faire couler un bain. » Elle n'aurait certainement pas joué avec le feu sans avoir une autre idée derrière la tête. Rien que pour le narguer, elle récupère une dernière framboise sur les draps avant de se lever pour rejoindre la salle de bain. La baie vitrée donne habituellement une vue imprenable sur Gotham depuis les hauteurs, mais pour le moment, la ville est dissimulée sous une épaisse couche de brouillard, le ciel est gris, la pluie tombe doucement. Diana se mord la lèvre pour ne pas éclater de rire quand elle entend Jason pester contre les draps et la housse de couette – voilà, il a enfin trouvé un ennemi à sa hauteur, la literie pleine de sirop, et malheur si une framboise venait s'en mêler. Un large sourire aux lèvres, elle ouvre les robinets de la baignoire pour la remplir, ajoute quelques gouttes d'huile essentielle de lavande, et du bain moussant avant de s'asseoir sur le rebord en attendant que Jason la rejoigne. « Alors, est-ce qu'il y a eu des dommages collatéraux durant ta lutte avec les draps et la machine à laver ? » Autrement dit, vont-ils retrouver des morceaux de salade de fruits un peu partout dans la villa pendant les prochains jours ? « Je te préviens, si quelques framboises ont lâchement été abandonnées pendant le combat, je ne pourrai pas me pencher pour les ramasser... » L'excuse toute trouvée de la femme enceinte qui ne voit plus ses pieds – ou presque plus, dans son cas. Elle glisse une main dans l'eau pour en vérifier la température avant de se relever, une expression taquine sur le visage. Elle passe ses bras autour de son cou, aussi proche de lui qu'il lui est possible de l'être avec le ventre énorme qui est le sien. « A défaut d'une journée au lit, un bain, ce n'est pas trop mal, non ? » Elle dépose un baiser sur ses lèvres puis le relâche, et sachant parfaitement qu'il ne perd pas une miette du spectacle, elle retire lentement le peu de vêtement qu'elle porte, avant d'entrer dans la baignoire. L'eau chaude détend ses muscles presque instantanément, un bonheur pour elle a parfois l'impression que son corps tout entier est endolori à la presque fin de sa grossesse. Une fois que Jason la rejoint, elle se laisse aller contre lui, et prend ses mains pour les poser sur son ventre. « Et voilà, la baleine a retrouvé son environnement naturel ! » Mais après avoir déjà inondé les draps avec la salade de fruits, mieux vaut éviter de faire trop de vagues...

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

Alors que tu t'attendais à sentir la chaleur de ses lèvres, tu dois te contenter de la froideur de la cuillère. Raté. Tentative de sensualité ratée. Mais après avoir manifesté ta déception par un soupire faussement agacé, tu finis par en rire, pris de court par la réaction de Diana, qui s'efforce à faire l'exact contraire de ce que tu attendais d'elle. Pas froissé le moins du monde, tu es au contraire toujours ravi d'avoir épousé une femme qui te donne du fil à retordre. L'intérêt n'en est que décupler. Et puis, de toute évidence, elle n'aurait pas eu cette réaction si elle n'avait pas eu un tout autre plan pour la suite de votre journée. Un bain ? Voilà qui a de quoi effacer la déception essuyée précédemment. Mais avant, t'es tout naturellement désigné pour une corvée de draps. Probablement la tâche que tu as le plus en horreur. Après quelques secondes à chercher une motivation que tu ne trouveras de toute façon jamais, tu te lèves et retires les draps sales du matelas sans la moindre douceur. Ce qui a pour conséquence de voir toutes sortes de fruits rouler par terre. Et à ce moment précis, tu te jures de ne plus jamais lui apporter une salade au lit. Plus jamais. En aucune circonstance. « Bordel. » Tu ramasses. Tu balances à la poubelle. Puis à la machine. Et tu reviens pour mettre les draps propres. Ce qui prendrait cinq minutes à certains, toi tu en prends au moins le double, peinant à remettre la housse de cette foutue couette. « Saloperie de couette. » Insulte purement gratuite, mais qui a au moins le mérite de soulager ton agacement. Malgré tout, et après plusieurs minutes de bagarre avec la literie, tu arbores finalement un sourire victorieux. L'effort, c'est fait. Reste maintenant à profiter de ton réconfort. « Le seul dommage collatéral c'est ma santé mentale. » Tes bras viennent entourer sa taille, tandis que les siens s'enroulent autour de ton cou. Il suffit d'une seule étreinte pour que toute cette histoire de framboises et de couette soit complètement oubliée. A nouveau, c'est comme si il n'y avait plus qu'elle dans ton monde. Ce qui est, il faut l'avouer, souvent le cas. « Je me fiche de l'endroit, tant que je suis seul avec toi. » Le lit ou le bain, qu'importe, l'unique importance c'est sa présence. Diana a toujours su s'y prendre avec toi, dans tous les sens du terme, et chaque jour est une nouvelle preuve de son adresse. Tu sais très bien que sa façon de se déshabiller n'est pas anodine. Tout comme elle sait pertinemment que tu es incapable de détacher ton regard d'elle. C'est donc sans aucune retenue que tu l'observes, le regard troublé par les courbes qu'elle te dévoile. Son corps a changé, il reste cependant terriblement sensuel. Ton cœur s'emballe, tes sens s'affolent, mais tu gardes le contrôle sur toi-même. Ce qu'elle veut, c'est de la douceur, de la détente pour son dernier mois de grossesse, et sans aucun doute le plus difficile. Rapidement, tu la rejoins dans le bain, et la laisse se loger contre toi, entre tes jambes. « Non, t'es ma petite tortue. » Tu sais qu'elle ne se trouve pas forcément belle depuis ce ventre proéminent, mais à tes yeux, elle l'est tout autant, et tu ne toléreras aucune qualification péjorative. Tes mains sur son ventre, tu te redresses un peu pour pouvoir déposer plusieurs baisers sur ses épaules. « Laisse-moi m'occuper de toi. » Désireux de lui apporter tout le bien être possible et nécessaire, tes mains remontent jusqu'à ses clavicules, que tu commences doucement à masser. Tu la sens physiquement tendue, et qui pourrait la blâmer ? Elle a dû gérer en même temps une grossesse et une attaque massive de super-criminels. Tes doigts s'attèlent au massage de ses épaules, en descendant jusqu'au bas de son dos. Ce n'est pas un massage conventionnel, puisque régulièrement, tu embrasses sa peau quand la tentation se fait trop grande. « Ça te détend ? » Tu prends ton temps, insiste sur les points que tu sens particulièrement tendus, sans jamais lui faire mal. Ce n'est pas censé être une thérapie, mais un simple moment de plaisir. Tu t'attèles maintenant à sa tête, laissant tes mains s'engouffrer dans ses cheveux pour masser son crâne. « Après tu pourras te retourner pour que je fasse tes jambes. » Et aussi pour que tu puisses l'embrasser. C'est le côté un peu frustrant de l'avoir dos à toi. Mais pas en reste, tes lèvres parcourent son cou, le parsème d'une multitude de baisers, sans aucune idée derrière la tête, sinon celle de lui faire le plus grand bien.

Diana fait une fausse grimace. « Bon, très bien, pas une baleine, mais une petite tortue qui aurait bien du mal à rentrer dans sa carapace, alors. » Sa carapace ou autrement dit, son armure. Oui, elle lui manque parfois, ou plutôt c'est la familiarité qui lui manque. Pour elle, être une guerrière c'est facile, c'est naturel, c'est un automatisme. Tout est complètement différent depuis que son ventre s'est arrondi, depuis qu'Ophelia s'est mise à bouger. Bientôt elle devra troquer son épée contre un bébé, le connu contre l'inconnu, le rassurant contre l'angoissant. Ce serait effrayant pour n'importe quelle future mère, mais Diana a l'impression que ça l'est davantage pour elle, qui commence tout juste à goûter à un semblant de vie normale, et après cinq millénaires passés à se convaincre que la maternité, ce n'était pas pour elle. Elle se redresse sans protester en même temps que Jason, elle ne va certainement pas protester alors qu'il a envie de s'occuper d'elle. Peut-être est-ce un peu égoïste, du moins pour quelqu'un d'aussi altruiste qu'elle, mais elle a besoin d'être rassurée, besoin qu'on prenne un peu soin d'elle, besoin de ne plus penser à ce dont le monde a besoin. Elle est enceinte, elle pourrait maintenant accoucher à n'importe quel moment, et quand bien même elle peut s'estimer chanceuse, sa grossesse s'est déroulée dans des conditions désastreuses, bien loin de ce dont elle rêvait. Elle l'avait compris à la seconde où le test de grossesse s'était avéré positif, puisque le Syndicat avait alors déjà fait sa grande entrée théâtrale. Elle ne réalise à quel point elle était tendue qu'au moment où Jason commencer à masser ses épaules. « Hm-hm. » Évidemment que ce massage la détend, et les baisers qu'il dépose sur sa peau humide ne gâchent rien. « Tu sais, si tu continues comme ça, je risque de m'endormir... Hm, je crois que je viens d'avoir une brillante idée... A partir d'aujourd'hui, je réclame un message tous les soirs. » Elle rit doucement, tout en ayant conscience que Jason notera l'idée dans un coin de son esprit, façon "vos désirs sont des ordres", puisque rien de ce qu'elle lui dit ne tombe jamais dans l'oreille d'un sourd. Avant de se retourner pour lui faire face, elle profite encore un peu de ses mains sur ses épaules et dans le bas de son dos, zone qui devient de plus en plus sensible et de plus en plus douloureuse à mesure qu'elle se rapproche de la fin de sa grossesse. Et puis, au diable le massage de ses jambes, Diana vient se rapprocher de lui pour les glisser autour de sa taille, puis elle noue ses bras autour de lui pour l'enlacer et enfouit son visage dans son cou. Il y a quelque chose de terriblement rassurant dans une telle étreinte, que ce soit la chaleur de son corps, son odeur, son souffle sur sa peau... « Le véritable amour dure pour toujours. »* Elle éclate de rire. « J'ai entendu ça dans un film. Un film qu'Etta m'a forcée à regarder, un soir où elle avait peur que je déprime toute seule. Plein de clichés et de niaiseries, ce film... » Diana se redresse un peu et glisse ses doigts dans ses cheveux, caresse sa joue du bout des doigts. « Mais c'est très vrai. En ce qui nous concerne, en tout cas. » Elle se redresse encore un peu pour pouvoir l'embrasser longuement, puis reprend sa position initiale dans ses bras. « Désolée, je suis plus à l'aise comme ça, mon dos me fait moins souffrir. » Même une Amazone, même une fille de Zeus, est sujette aux douleurs typiques de la grossesse. C'est l'apanage de toute femme s'apprêtant à donner la vie, nulle n'y échappe. Et c'est mieux ainsi, sans doute s'agit-il d'une des rares occurrences ou les mortelles et les déesses sont sur un pied d'égalité. Les paupières closes, elle profite un instant de cet instant de paix et de plénitude totale, bercée par la mélodie des gouttes de pluie qui s'abattent contre la baie vitrée. « Tu sais, tu as beaucoup changé en un an. En bien, évidemment. Non pas que je ne t'aie pas trouvé parfait dès le premier jour, mais là n'est pas la question. » Un petit rire la secoue, et Ophelia lui donne un coup de pied. « Tu es beaucoup plus calme. Beaucoup plus posé... Je ne suis pas tout à fait certaine concernant ton quota de patience, cependant... Et tu es tellement moins... Nerveux ? En colère ? Je ne sais pas, peut-être que je me fais des illusions, peut-être suis-je influence par mon côté femme enceinte, mais je te trouve bien plus doux... Et pas juste avec moi, avec le monde. Avec ce monde qui t'a pourtant fait tant de mal, et je t'avoue que parfois, je me demande si tu ne serais pas devenu plus optimiste que moi. Et de façon bien plus personnelle... Par tous les dieux, je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, pour nous, au cours des derniers mois. J'ai eu l'impression d'avoir le monde sur les épaules mais toi, tu avais le monde et moi... Mais tu n'as pas flanché, pas une seule fois. Tu as supporté mes sautes d'humeur, tu as calmé mes angoisses, tu as essuyé mes larmes, tu as su me faire rire et me redonner le sourire quand j'en avais besoin... Je suis loin d'avoir vécu une grossesse idéale, mais sans toi je ne sais pas comment j'aurais pu garder la tête haute, je ne sais pas comment j'aurais pu... Comment j'aurais pu survivre à tout cela, tout simplement. Tu m'as tellement donné, tu m'as donné plus en un an que d'autres en dix ans, cent ans, mille ans... Parce que tu étais là, j'ai changé moi aussi. Je suis devenue, ou presque du moins, ce que j'ai toujours rêvé d'être. » Une mère, et une femme presque comme les autres, sans pour autant devoir abandonner un quelconque aspect de sa vie et de sa personnalité. Il lui a appris à concilier l'Amazone avec l'épouse, l'épouse avec la mère et ainsi de suite. « Tous ces beaux mots pour te dire que je t'aime un peu plus chaque jour, mon amour. »

Diana & Jason (St Valentin)

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Elle devrait savoir qu'aucune de ses demandes n'est prise à la légère. Que quoi qu'elle veuille, quoi qu'elle désire, tu chercheras toujours à la combler. Et si un massage chaque soir peut soulager son dos douloureux, c'est avec plaisir que tu te prêteras à la tâche. Il y a quand même pire que sentir la douceur de sa peau sous tes doigts, et parsemer son corps d'une multitude de baisers. Son changement de position t'arrange toi aussi, désormais tu peux pouvoir attraper son regard, tout autant que ses lèvres. Pendant un bref instant, tu ne dis rien, te contentant simplement de lui apporter du réconfort, caressant son dos, intensifiant son étreinte. « Quoi ? » Ton rire raisonne à l'unisson avec le sien. Piètre expert des comédies romantiques, tu crains ne pas comprendre de quoi elle parle, bien que la citation en elle même soit on ne peut plus vraie. Mais étrangement, et aussi belle soit-elle, elle ranime également une crainte profondément enfuie, et qui de temps en temps refait surface. Le véritable amour dure pour toujours, oui, mais qu'en est-il de toi ? Quand ta vie prendra fin, Diana aura encore des millénaires devant elle. Alors que signifie réellement 'toujours' pour un être mortel comme toi ? Le baiser qu'elle te donne apaise un peu la souffrance lancinante, mais il ne la fait pas taire pour autant. Il va te falloir quelques efforts pour parvenir à la mettre une nouvelle fois de côté. Ne pas y penser. Oublier que l'éternité n'est une réalité que pour elle. « Installe-toi comme tu veux. » Paisible dans tes bras, elle n'a pas idée de ce qui se trame dans ton esprit, et tu t'en veux de gâcher un tel moment avec tes sombres pensées. Tu te focalises sur le son de son voix, que tu pourrais écouter des heures et des heures sans te lasser. Ce timbre si spécifique qui t'a donné des frissons un nombre incalculable de fois. C'est vrai, tu as beaucoup changé. Tu as appris à t'accepter, à ne plus mépriser le reflet dans le miroir. Et tout ça, c'est uniquement grâce à elle. Elle t'a accueilli, elle t'a écouté, elle t'a aimé, et sans jamais vouloir faire de toi quelqu'un d'autre. Elle a tout pris, le bon comme le mauvais. Tes blessures. Tes tourments. Ton caractère difficile. Tout autant que l'affection que tu ne demandais qu'à offrir. Plus elle t'ouvre son cœur, plus le tien s'emballe. Ses mots te touchent, profondément. Le chemin parcouru en un an est titanesque. Tu es parti de si loin que tu peines encore à croire en être arrivé là. Mais ce qui te rend le plus heureux, dans cette tirade à te faire chavirer le cœur, c'est quand elle te dit à quel point tu as réussi à la combler. Ta plus grande fierté, plus que de t'être tiré du chaos, est d'être parvenu à lui apporter tout ce dont elle avait besoin. Après avoir entendu cette déclaration, comment ne pas avoir le rouge te monter expressément aux joues ? Il te faut d'ailleurs quelques secondes pour trouver quoi lui répondre. « C'est vrai, j'ai changé. Après une vie entière à me battre contre n'importe qui, et surtout contre moi-même, je pense enfin avoir trouvé un semblant de paix. T'as fait bien plus que me soutenir, tu m'as sauvé de toutes ces conneries. Je ne suis plus en colère contre le monde, ou contre ceux qui m'ont fait du mal. Tout ça, ça n'a plus vraiment d'importance, c'est comme si c'était une autre vie. Je peux enfin me regarder dans la glace sans avoir envie de la fracasser aussitôt avec mon poing. Ou même, fracasser les autres pour évacuer toute ma rage. Et si c'est évident que je t'aime d'un amour infini, grâce à toi, et uniquement grâce à toi, je commence à m'apprécier un peu aussi. Et ça, je pense que c'est un de tes plus bels exploits. Merci d'avoir fait de moi un époux et un père. C'est tout ce que j'ai toujours voulu, en estimant paradoxalement ne pas le mériter. Tu m'as prouvé que j'avais tort. » Tu l'incites à se reculer pour pouvoir t'emparer de ses lèvres, et l'embrasser avec douceur, en guise de conclusion à ta propre déclaration. Tu fais durer le baiser, tout simplement parce que tu es incapable de te détacher d'elle, tu n'en pas la force. Mais malgré ce joli tableau, il y a une ombre qui plane au-dessus de ta tête. Une rature sur les pages de votre belle histoire. Est-ce le bon moment pour en parler ? Non, il n'y aura jamais de bons moments. Mais puisque tu t'es lancé en confessant tes sentiments, autant aller jusqu'au bout. « Mon seul regret, c'est de ne pouvoir partager avec toi qu'une vie, et pas une éternité. » Tu plonges ton regard dans le sien, un fin sourire triste étire tes lèvres. C'est déjà énorme toute une vie avec la femme que tu aimes, mais quand comme vous on s'aime autant, c'est finalement bien trop peu.

Diana sait ce dont elle est capable. Elle peut littéralement déplacer une montagne. Invoquer la foudre divine. Affronter les pires criminels de la planète et ressortir victorieuse du combat. Mais ces choses là... Ces choses là sont faciles. Elle ne fait que se servir de ses poings. Pour sauver des vies, certes, mais c'est aisé. Il n'y a pas de petite victoire. Pas de petit sauvetage. Une vie est une vie. Mais parfois pour sauver une personne, pour la sauver réellement... Il en faut bien davantage. Il faut s'impliquer corps et âme, il faut oublier ce que l'on sait, faire fi des préjugés. Tendre la main en prenant le risque de se faire mordre, aider avec sincérité et sans arrière-pensée... Sauver une âme demande des efforts qui ne sont pas seulement physique, et cela réclame une implication sur le long terme et non pas une rencontre ponctuelle. Quand Diana y songe à nouveau, il était évident que sauver Jason de lui-même n'allait pas être une mince affaire, ni même une partie de plaisir, et pourtant elle y est parvenue. Devrait-elle refréner la pointe d'orgueil qui l'envahit par humilité ou au contraire embrasser sa victoire avec fierté ? « Ne nie pas le rôle que tu as eu dans l'entreprise difficile qu'était ton propre sauvetage. » Elle sait qu'elle y est pour beaucoup, mais elle n'aurait rien fait du tout s'il n'avait pas fait preuve de bonne volonté, s'il n'avait pas pris conscience de ses propres erreurs pour ensuite essayer de les corriger. Mais rien de tout cela n'impliquait de le changer lui. Il s'agissait simplement de l'aider à trouver une paix d'esprit qu'il méritait. Elle s'écarte légèrement lorsqu'elle comprend qu'il veut l'embrasser, et le baiser qu'ils échangent dure, il est passionné, amoureux, il les caractérise. Mais quand Jason s'écarte, Diana comprend tout de suite que quelque chose ne va pas, que quelque chose le travaille – et de toute évidence, depuis un bon moment. La confession faite, Diana fronce les sourcils avant de prendre son menton entre ses doigts. « J'ai dit toujours. Ce n'était pas une image. » Elle soupire doucement avant de s'écarter complètement pour pouvoir se retourner dans la baignoire et lui faire face. « Comment peux-tu penser, même une seule seconde, que je puisse être en mesure de passer l'éternité sans toi ? Sans toi, après avoir connu le véritable amour ? Sans toi, le père de ma fille, et peut-être de mes autres enfants ? » Elle secoue la tête. La mortalité. Ce non-dit omniprésent, cette pensée toujours dans un coin de la tête, cette réalité inacceptable et insupportable, cette chose censée finir par les séparer... Diana prend une profonde inspiration avant de s'étendre de nouveau dans la baignoire, une expression très sérieuse sur le visage. « Je sais que tu détestes m'entendre parler de lui, mais il y a une leçon qu'Arès m'a enseignée, une leçon que je n'ai jamais oubliée... Il m'a dit "Diana, la faiblesse de tout dieu réside dans son ego. Si tu veux en manipuler un, peu importe lequel, attaque-toi à son ego en premier". » Sans stratégie, pas de guerre. Et sans guerre, pas de Dieu de la Guerre. Quelque peu nerveuse, Diana fait glisser entre ses doigts ses cheveux humides, ne sachant pas comment arriver à son propre aveu. « Alors... J'ai manipulé. Je crois que je ne l'ai pas réalisé ce que je faisais sur l'instant, aveuglée par la nervosité et la peur de l'échec... » Elle tapote nerveusement le rebord de la baignoire du bout des ongles avant de plonger son regard dans le sien. « Tu ne vieilliras pas. Tu ne me verras pas rester jeune tandis que le temps te volera peu à peu ta jeunesse. Tu n'auras jamais à craindre de manquer des moments importants de la vie d'Ophelia. Tu ne m'abandonneras pas... » Elle lui offre un sourire qu'elle veut réconfortant, incertaine des mots à employer même si elle s'apprête à lui annoncer une plutôt bonne nouvelle ? Mais bonne ou non, elle n'en sera pas moins comme une pierre lancée dans un miroir, elle va briser de nombreuses – mauvaises – certitudes et changer sa vision de l'avenir. « J'ai négocié ton immortalité avec Zeus. J'ai négocié, et j'ai gagné. »

Diana & Jason (St Valentin)

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Tu secoues la tête, parce qu'elle semble ne pas comprendre. Ce n'est pas parce qu'elle parle de toujours que ta mortalité va subitement s'envoler. Tu un homme, un être humain, à durée de vie limitée – même très limitée, pour une telle tête brûlée. Evidemment que tu aimerais pouvoir vivre éternellement à ses côtés. C'est un mal qui te ronge depuis l'instant même où tu es tombé amoureux d'elle. Quelle idée de s'amouracher d'une Amazone immortelle quand on est un humain avec date de péremption. Même si tu as combattu cette fatalité de toute force, l'évidence est là : votre histoire est surplombée d'un compte à rebours. Il est inévitable. Tu vas vieillir, pas elle. Il te reste quelques décennies, elle, des millénaires. « Ce n'est pas une question de pouvoir ou non passer l'éternité sans moi, Diana. Ce n'est pas un choix. Je suis mortel, et être amoureux ne changera pas ça. » Le regard que tu lui adresses est profondément triste, déchiré. Le déni ne suffira pas à te sauver, être son âme sœur non plus. Pourtant, pendant quelques secondes, la certitude dont elle fait preuve te met un doute. Sait-elle quelque chose que tu ne sais pas ? Pourquoi une telle affirmation, alors qu'elle est ordinairement terre à terre et parfaitement consciente de ta condition ? Tu secoues à nouveau la tête, mais cette fois, c'est toi qui ne comprends pas. Quelque chose t'échappe. Tu ne la quittes pas des yeux, attendant avec impatience chaque prochain mot qui s'échappera de ses lèvres. Où veut-elle en venir en te parlant d'Arès ? De manipulation ? Vous étiez en train de parler de ta mortalité – et quel idiot tu as été de lancer un tel sujet en ce jour particulier – pourquoi soudainement s'agit-il de dieux, de guerre et d'égo ? « Je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire. » Et pour cause, ce qu'elle t'annonce était tout bonnement inconcevable, et te fait l'effet d'une chute libre vertigineuse du haut d'un gratte-ciel. Ton souffle se coupe, t'es plus capable de respirer, à deux doigts de la suffocation. Il te faut te concentrer de toutes tes forces pour reprendre le contrôle de ton propre corps. Absorbé par ce qu'elle te confie, tu répètes inlassablement ses mots dans ton esprit pour qu'ils te paraissent plus réels. Tu ne vieilliras pas. Tu assisteras à tous les moments de vie d'Ophelia. Et tu resteras pour toujours aux côtés de celle que tu aimes. Tu es, en conclusion, immortel. « Oh... bordel de merde... » De quoi as-tu l'air de son point de vue à elle ? Probablement d'une image figée, le regard fixe, avec seulement la mâchoire qui s'entrouvre pour exprimer quelques grossièretés. « Bordel de merde. » Encore, comme si c'était la seule chose que tu étais capable de prononcer. Tout ce que tu redoutais depuis un an n'a désormais plus lieu d'être, et le poids qu'elle vient de t'ôter soulage tes épaules sur le point de flancher. Tu souris. Puis tu ris. Un rire incontrôlé. Joyeux. Qui pourrait presque se confondre avec des pleurs. Tu comprends peu à peu tout ce que cela signifie. Ophelia n'aura pas à vivre un jour sans son père. Quant à Diana, elle ne connaitra pas la terrible souffrance d'une séparation imposée. « Mais qu'est-ce que tu lui as donné ? Qu'est-ce que tu as négocié ? » T'as très bien compris que ce cadeau avait un prix, et que Zeus n'était pas du genre à donner sans recevoir en retour. Mais, euphorique, tu ne lui laisses pas le temps de répondre à la question. Tu t'empresses de sortir précipitamment de la baignoire pour gagner la douche qui se trouve juste à côté, comme s'il s'agissait là d'une question de vie ou de mort – quelle ironie. « Excuse-moi, je crois que j'ai besoin d'une douche froide. Très froide. » Pour te remettre les idées en place. Dans ta tête, c'est le foutoir. Tu envisages déjà le futur qui vous attend, toutes les possibilités qui s'offrent à vous, et tout ça te galvanise comme si la foudre t'avait subitement traversé. T'es à 5000 volts. Tu inspires, tu expires, tu tentes de calmer ton rythme cardiaque en furie en laissant l'eau glacée de la douche couler sur ta peau. T'es immortel. T'es un putain d'immortel. Mais qu'est-ce que cela signifie au juste ? Sans couper le robinet, tu quittes quelques secondes la douche pour retrouver le regard de Diana. « J'espère que tu ne vas jamais te lasser de tout ça. » De ta main, tu désignes ton visage, puis ton corps tout entier, avant de disparaître à nouveau derrière les parois de la douche, sourire aux lèvres. Qu'elle pardonne ton excitation soudaine, mais elle vient tout juste de faire disparaître en un claquement de doigts une peur viscérale. La plus profonde. Et finalement, fatalement, ton échappatoire avait un autre but, celui de masquer ces larmes qui coulent le long de tes joues et qui se mêlent secrètement à l'eau qui t’inonde. Ce n'est pas que tu as honte, c'est juste que le soulagement est si intense, que tu ne veux pas qu'elle comprenne à quel point tu en as souffert. A quel point l'idée de la perdre a été mille fois plus horrible que toutes les peurs que tu trimballes depuis ton enfance.  

Diana se mord la lèvre. Elle vient de lui annoncer une bonne – excellente, même – nouvelle, et pourtant, elle craint l'impact que cette dernière aura. À en juger par son expression pour le moins choquée, Jason ne s'y attendait pas. Ce qu'elle peut comprendre, qui s'attend à apprendre être devenu immortel juste après le petit-déjeuner ? Et... Et Jason étant Jason, sa surprise est exprimée à l'aide d'un vocabulaire pour le moins fleuri. Diana grimace, brusquement incertaine d'avoir fait le bon choix en prenant cette décision sans lui en parler avant. Une incertitude idiote, balayée aussitôt qu'il éclate de rire, et elle se sent stupide d'avoir seulement pu croire qu'il ne voudrait pas passer l'éternité avec elle – avec elles. Évidemment, il y a un prix à payer pour ce cadeau, mais fort heureusement Jason ne lui laisse pas le temps de répondre à cette question, puisqu'il sort brusquement de la baignoire en éclaboussant tout le carrelage de la salle de bain pour aller prendre une douche froide. Cette fois-ci, c'est Diana qui éclate de rire, avant de frissonner en imaginant l'eau glacée couler sur sa peau, et elle profite du soudain départ de son mari pour s'immerger presque complètement dans le bain. « N'oublie tout de même pas de respirer, sous la douche ! » Elle redouble d'hilarité lorsqu'il ressort brièvement de la douche, elle hausse les épaules et fait affiche une moue faussement indifférente. « Ne t'en fais pas, dans le pire des cas, je m'en contenterai ! » Elle secoue doucement la tête en levant les yeux au ciel. Elle ne se lassera jamais de lui, c'est une certitude née des sentiments qu'elle éprouve pour lui. Quand on s'aime comme ils s'aiment, comment en douter une seule seconde ? Diana fronce les sourcils lorsque Jason devient soudain bien silencieux sous la douche. Il ne lui faut pas bien longtemps pour comprendre la raison de ce silence, alors elle s'extirpe de la baignoire pour aller le rejoindre. Elle tourne le robinet pour que de l'eau chaude remplace l'eau froide, puis elle l'enlace en glissant ses bras autour de sa taille et elle pose sa tête contre son poitrail. « Tout va bien. Je suis là. Je suis là et je n'irai nulle part, jamais.  Et toi non plus. » Cette immortalité est un soulagement, pour tous les deux. Peu importe ce qu'elle a dû accepter de donner à Zeus, ce n'est qu'un maigre prix à payer pour l'avoir à ses côtés pour l'éternité. Et ce n'est finalement rien de bien contraignant non plus, c'est un inconvénient auquel elle se fera bien vite. Avant toute chose, Zeus s'est senti obligé d'accéder à la demande de cette enfant qu'il aime, mais a négligé toute sa vie. « Tout va bien. » Elle caresse doucement son dos pour le rassurer, parce qu'elle le sent trembler dans ses bras. Il n'a pas besoin de lui parler, de lui dire ce qu'il pense. Elle sait que cela faisait un an que l'apparent fatalisme de sa mortalité le rongeait. Qu'il s'imaginait n'être qu'une passade dans sa vie d'immortelle. « Je n'ai jamais envisagé de continuer à vivre sans toi à mes côtés. Jamais. Pas une seule seconde. Je savais que je devrais trouver une façon de passer le restant de mes jours avec toi. Peu importait la solution... » Il n'y avait que deux options. Trouver le moyen de le rendre immortel, ou devenir elle-même mortelle. Autant dire que confronté à la seconde idée, Zeus n'avait guère hésité bien longtemps. Elle s'écarte pour pouvoir prendre son visage entre ses doigts, et elle se hisse sur la pointe des pieds pour pour pouvoir déposer plusieurs baisers sur son visage. D'abord elle embrasse une joue, puis l'autre, puis son front, l'angle de sa mâchoire et ainsi de suite. Finalement, elle pose ses lèvres contre les siennes, avant d'initier un baiser passionné dans lequel elle met littéralement tout son amour pour lui, pour qu'il comprenne que le laisser derrière n'a jamais, jamais été une possibilité envisageable. « Je t'aime, Jason. Aujourd'hui, demain, et pour le restant de mes jours. Le restant de nos jours. » L'éternité, c'est long. C'est long, à moins d'avoir trouvé la personne avec laquelle la passer.

Diana & Jason (St Valentin)

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Vous n'en aviez jamais parlé jusqu'à présent, comme un interdit, sachant tous deux pertinemment qu'une telle discussion aurait forcément menée à une désespérante impasse. Un an que vous êtes ensemble, et c'est seulement maintenant que tu oses exprimer ouvertement ta peur la plus concrète. C'est bien toute une vie avec son âme-soeur, mais ce n'est pas suffisant. Pas pour toi. Pas pour vous. L'idée que tu puisses mourir et qu'elle poursuive son existence seule pendant encore des millénaires était tout bonnement insoutenable. Evidemment, tu sais parfaitement qu'elle n'a jamais accepté cette fatalité une seule seconde. Mais toi non plus, et ce n'est pas pour autant que ton sort aurait différé. Parfois, il ne suffit pas de vouloir quelque chose pour l'obtenir. S'il y avait eu quelqu'un à prier, tu l'aurais fait. Tu aurais accepté n'importe quelle option pour avoir une chance de vivre une éternité à ses côtés. Beaucoup en parle d'une façon imagée, une métaphore d'un amour qui ne prendra fin qu'une fois leurs deux corps redevenus poussière, mais pour vous, c'est désormais quelque chose de très réel. Tous les gens que tu connais aujourd'hui finiront par mourir un jour, et toi, tu seras encore là, inchangé, comme si le temps n'avait aucune incidence sur ton organisme. Il en sera de même pour Ophelia. Tu la verras grandir, devenir une femme, et quand elle fera le choix de voler de ses propres ailes, il te restera encore des milliers d'années à profiter de ton épouse. T'es heureux, diablement heureux. Ta mortalité n'est plus, et avec elle disparaît un poids gigantesque. Plongé dans tes pensées, tu sursautes quand Diana te rejoint sous la douche. Et aussitôt ses bras passés autour de ta taille, tu te laisses doucement aller contre elle. Comme toujours, elle sait trouver les mots qui t'apaisent, ceux que tu as besoin d'entendre. Tu n'éprouves aucune tristesse, bien au contraire, mais sans doute te faut-il un peu de temps pour te faire à cette énorme nouvelle. Et après avoir connu la mort, devenir un immortel procure un effet encore plus particulier. T'as encore du mal à imaginer tout ce que vous allez faire les siècles à venir, tout ce vous allez découvrir ensemble, mais t'es certain que ce sera le bonheur absolu. Elle n'a jamais abandonné, elle ne t'a jamais abandonné. Tu aurais dû le savoir, qu'elle aurait tout fait pour trouver un moyen de te garder auprès d'elle. Rien n'est impossible pour Diana, et chaque jour, elle t'offre une nouvelle raison d'être fou amoureux d'elle. Il n'y a pas plus dévouée, loyale et aimante que la femme que tu serres contre toi. « J'ai tellement de chance de t'avoir. Tellement de chance. » Tu réponds à son baiser sans retenue, laissant parler ce cœur qu'elle incite à battre de plus en plus fort. Tu connais déjà à la perfection le goût de ses lèvres, mais il te faudra bien plus qu'une éternité pour t'en lasser. Chaque fois qu'elle s'écarte, c'est une petite déchirure. « Je t'aime... » Tu poses ton front contre le sien, le temps que tes battements affolés reprennent un rythme normal. Entre ce cadeau et votre dernier baiser, tu crains qu'il ne finisse par imploser. « On va pouvoir faire plein de bébés que je vais voir grandir. » Tu lui souris, n'ayant pas oublié ce qu'elle t'a dit tout à l'heure. Tu sais qu'Ophelia va seulement montrer le bout de son nez, mais tu envisages d'en avoir d'autres avec elle, et aujourd'hui, ce qui n'était qu'un souhait devient une très forte probabilité. « Je suis pas prêt d'avoir des cheveux blancs. Enfin, sans compter ceux que j'ai déjà. » Par réflexe, ta main vient glisser dans tes cheveux, repoussant en arrière ta mèche blanche trempée par la douche. Tu as beaucoup de questions à lui poser, sur ce que tu peux faire ou non, sur ce qui change et ce qui ne change pas, mais pour l'heure, tu veux simplement profiter de l'instant. De cette victoire. Voilà encore une chose que votre amour est parvenu à vaincre. « Alors, qu'est-ce que tu as donné en échange ? Quel a été le prix à payer ? » T'as besoin de savoir, besoin d'entendre ce qu'elle a accepté d'offrir à Zeus en échange de ton immortalité. « Et... » Tu souris, un peu gêné de poser cette question, tout en sachant pertinemment que tu es incapable de la garder pour toi. « Est-ce qu'il m'aime bien ? » Ou plutôt, est-ce qu'il pense que tu fais un bon gendre ? Tu sais qu'elle se fiche de son opinion, et tu le comprends parfaitement, mais pour toi, ça reste un minimum important. Il n'est clairement pas le père de l'année, mais il reste son père, et par conséquent, vous faites maintenant partie de la même famille. Toi et le dieu des dieux, de la même famille. Ça aussi il va falloir t'y faire.

Diana soupire doucement. Elle le sent bien, ce parfum de soulagement qui flotte dans l'air. Son front contre celui de Jason, elle sourit.  « La prochaine fois, au lieu de porter un si lourd fardeau seul, parle-moi. » Oh elle sait ce qu'il répondra. Qu'il n'a pas voulu l'accabler avec sa mortalité, qu'il n'a pas voulu gâcher leur bonheur de façon prématurée... Mais peu importe, elle aurait préféré qu'il lui en parle clairement au lieu de laisser ce qu'il pensait être une fatalité le ronger pendant des mois. Elle l'aurait rassuré, lui aurait promis que rien ne les séparerait, même pas la mort, qui a déjà échoué deux fois.  « Commençons par un premier bébé, nous verrons un peu plus tard pour les suivants. » Amusée, elle lui donner un petit coup sur l'épaule.  « Je te signale que ce n'est pas toi qui doit en accoucher, alors je t'en prie, aie un peu pitié de moi. » Elle rit doucement et puis glisse à son tour ses doigts dans les cheveux de Jason. Non, d'autres cheveux blancs ne viendront pas s'ajouter à cette mèche, peut-être vieillira-t-il de quelques années encore puis le temps n'aura plus la moindre emprise sur lui.  « Je pense qu'il vaudrait mieux terminer cette conversation ailleurs que sous la douche. » Elle aurait dû se douter qu'il ne lâcherait pas l'affaire si facilement, elle aurait fait de même. Son immortalité a eu un prix, mais rien que Diana n'ait songé à refuser, et rien qu'elle ne trouve inacceptable. Une fois sortie de la cabine, elle attrape son peignoir et tend à Jason une serviette. Il lui fait un peu plus de temps qu'à lui pour sécher ses cheveux, mais une fois qu'ils ne sont plus qu'humides, elle enfile un pull rose pâle autrefois trop grand pour elle et une paire de leggings – la tenue parfaite pour une femme enceinte qui n'aspire qu'à être confortablement vêtue. Elle rejoint le salon et va s'asseoir sur le canapé, et une fois que Jason l'a rejointe elle les enveloppe tous les deux dans un épais plaid. Une fois qu'elle a trouvé la position parfaite contre lui, elle commence à répondre à ses interrogations, les unes après les autres.  « Rassure-toi, je n'ai pas eu à faire à Zeus une terrible promesse, ou un grand sacrifice... » Choses qu'elle aurait été capable de faire malgré tout, si elle n'avait eu aucune autre alternative. Elle prend une profonde inspiration.  « Il m'a offert un titre, un siège à l'Olympe... Initialement, j'ai refusé. Je ne voulais pas de nouvelles responsabilités, ni même devoir fréquenter ce côté là de ma famille plus que je n'y suis obligée. Et puis, j'ai réalisé que je pouvais jouer la carte du "oui, mais à une condition". » La condition étant l'immortalité de son époux, faute de quoi elle refuserait. Elle refuserait, et...  « Peut-être ai-je aussi un peu abusé de ses sentiments... Je lui ai dit que si je ne trouvais pas le moyen de te garder à mes côtés pour l'éternité, je trouverai le moyen de perdre ma propre immortalité pour vivre une vie de mortelle avec toi. » Un chantage, oui, mais pas un mensonge. C'est une éventualité que Diana a réellement envisagée, sans craintes ni regrets.  « Pour lui, le choix était vite fait... Mais je lui ai fait promettre de ne pas m'imposer ces nouvelles obligations avant au moins une décennie. Je veux pouvoir profiter d'Ophelia, profiter d'un peu de paix avant de devoir me mêler à de quelconques querelles divines. Dix ans, c'est l'équivalent d'un battement de cils pour un être comme Zeus. » En réalité, Diana le soupçonne de lui avoir imposé cette condition uniquement pour ne pas paraître trop tendre avec elle.  « Quant à toi... » Diana reste songeuse un instant, les deux mains posées sur son ventre qu'elle caresse distraitement.  « Zeus n'est pas... Disons qu'il est pas homme à ouvertement proclamer son affection ou son amour pour quiconque. Du moins, pas de façon conventionnelle, ou rarement... J'ignore s'il t'apprécie à proprement parler, mais il te respecte. Ou plutôt, il respecte ton amour pour moi. Tu as tué l'un de ses fils et rendu son épouse mortelle, mais je crois que ces deux choses l'ont moins marqué que ce que tu ressens pour moi. C'est triste, d'une certaine façon. Être vieux comme le monde, et ne jamais rien avoir connu de tel... » Elle soupire et se blottit un peu plus contre lui, se remémorant les confessions de Zeus à l'égard d'Hippolyte. Ils se sont aimés, oui, mais leur amour n'a pas duré. Certains diront qu'il a duré le temps de donner naissance à deux êtres, mais est-ce assez ?  « Zeus est un homme compliqué. Et un père plus dévoué qu'il ne semble l'être, je crois. Il m'aime, et puisque je t'aime, il t'aimera aussi. Et puis quoi qu'il en soit, tu as plus peur de ma mère que de lui, non ? » Elle lève la tête vers lui, un sourire un brin moqueur sur les lèvres.  « Je comprends, moi aussi j'aurais davantage peur de la plus grande reine des Amazones que du Dieu des Dieux. Mieux vaut être foudroyé par mon père que de subir la colère de ma mère. » Par les dieux. Princesse Amazone et princesse Olympienne, voilà qui n'est pas une combinaison répandue.

Diana & Jason (St Valentin)

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Tu la suis rapidement et quitte la douche à ton tour, t'emparant de la serviette qu'elle te tend. Tu t'essuies les cheveux, puis la noue autour de ta taille le temps de trouver des vêtements secs à enfiler. Tu n'as pas peur de ce qu'elle va t'annoncer – en tout cas tu t'en persuade. Zeus a ses nombreux défauts, mais jamais il ne mettrait sa propre fille dans une situation délicate ou désagréable. Tu étais là, à Themyscira, quand ses éclairs ont déchiré le ciel, peu avant que Diana ne revienne à elle. Il ne lui jamais voulu de mal, bien au contraire, alors pourquoi changerait-il subitement de comportement aujourd'hui ? Pendant qu'elle se sèche dans la salle de bain, tu regagnes la chambre pour enfiler une tenue décontractée. Un bas de jogging gris, et un débardeur noir, rien de bien glamour, mais parfait pour une matinée à trainer à la maison. Tu lui souris quand tu la vois déjà installée dans le canapé, une couverture prête à l’emmitoufler. Comment être surpris par la frilosité de quelqu'un qui a passé des millénaires sur une île paradisiaque ? Tu t'installes à ses côtés dans un long soupire de confort retrouvé, toi aussi vite recouvert du plaid douillet. Tu passes un bras autour d'elle et dépose plusieurs baisers sur sa tempe, avant de te concentrer sur les confessions qu'elle a à te faire. Et la première est... déroutante. Mais la nouvelle en elle-même l'est moins que sa façon de l'annoncer. Dans cette modestie qui la caractérise. Elle ne te le dit pas clairement, mais tu comprends parfaitement ce que cela signifie. Un titre et un siège à l'Olympe fait d'elle une déesse. Une déesse à part entière. « Tu...Tu es donc, euh, une déesse. » Très bien, très bien, pas de panique. Après tout, tu commences à t'y faire à toute cette démesure. Amazone, fille d'Hippolyte et de Zeus, et maintenant divinité. Tu ne l’interrompt pas plus, et la laisse terminer son récit avant d'intervenir à nouveau. Si l'immortalité ne t'avait pas était accordée, elle aurait renoncer à la sienne pour vivre une vie de mortelle à tes côtés. Le geste est beau, fort. Tu réalises combien elle aurait été prête à tout pour toi. Tu n'en as jamais douté, mais il y a une différence entre s'en douter et y être confronté. Diana aurait pu tout sacrifier. Tout. Et il n'y a rien que tu ne ferais pas non plus pour elle. C'est une des forces de votre amour, séparément vous êtres forts, mais ensemble vous êtes invincibles. Plus elle parle, plus tu remarques qu'elle choisit bien ses mots, comme si elle voulait éviter de trop te brusquer avec toutes ces nouveautés. Vous avez dix ans de répit, mais dix ans de répit avant quoi ? Qu'est-elle réellement désormais ? Quel titre lui a été offert ? Elle n'est probablement pas à l'aise avec ce nouveau rang qui l'élève plus haut qu'elle ne l'a jamais été, mais t'as besoin de tout savoir. « Son respect, c'est déjà pas mal. » Surtout sachant le bordel que tu as mis dans sa famille. Et elle a raison, tu redoutes bien plus l'avis de sa mère que celui de Zeus. Le souvenir de l'épreuve du lasso est encore très frais dans ton esprit, et tu ne peux qu'acquiescer à sa supposition. « Te moque pas, c'est traumatisant de voir une centaine d'Amazones prêtes à t'écorcher vif au moindre faux pas. » Bon, faut aussi avouer que ton entrée n'était pas la plus judicieuse. En débarquant à l'improviste en demandant à voir leur princesse, tu ne t'attendais clairement pas au tapis rouge. Mais tu étais désespéré. Horriblement désespéré, et prêt à tout pour revoir l'amour de ta vie. « Mais ta mère elle m'apprécie, hein ? » Tu en étais persuadé jusqu'à ce qu'elle te mette un horrible doute. Pourquoi aurais-tu à subir la colère d'Hippolyte ? Tu secoues la tête, sourire aux lèvres, conscient d'être ridicule. Bien sûr qu'elle t'apprécie, elle sait combien tu aimes sa fille, et tout ce que tu serais prêt à faire pour la rendre heureuse. Il faut que tu arrêtes de tout prendre autant à cœur. Mais c'est parfois difficile avec une belle-famille aussi prestigieuse. Tu ne t'es pas amouraché de n'importe qui. « Et tu es déesse de quoi au juste ? » Finalement, tu t'es déjà habitué à ce nouveau titre. Ça ne change pas grand chose, pour toi, c'est déjà un peu ce qu'elle était. Amusé, tu te penches vers elle pour venir l'embrasser dans le cou. « J'ai quelques idées. » Tu déposes un baiser sur la peau de sa nuque. « Déesse des framboises, à mon plus grand désespoir. » Tu ris, avant de l'embrasser cette fois sur la joue. « Même si là t'es plus déesse des câlins. » Tu te tournes encore plus, afin de pouvoir passer tes bras autour de sa taille et l'enlacer. « Et déesse de plein d'autres choses que je n'oserais pas citer. » Façon un peu détournée pour lui faire comprendre à quel point elle est parfaite à tes yeux. Et que quel que ce soit son nouveau rôle au sein de l'Olympe, tu seras toujours derrière elle pour la soutenir. Elle ne sera jamais seule pour endurer tout ça.

Quoique Zeus puisse lui offrir, Diana ne se sentira jamais plus Olympienne qu'Amazone. Elle ne se sentira plus chez elle sur l'Olympe que sur Themyscira. Et quand bien même c'est horrible pour une enfant de penser ainsi, elle n'aimera jamais son père plus que sa mère. « Ma mère ne t'apprécie pas... Elle t'aime, nuance. » Ce n'était pas gagné d'avance, Jason étant parti avec le désavantage d'être du sexe masculin, mais il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour trouver sa place dans son cœur, et dans sa famille par la même occasion. Diana aurait été blessée qu'Hippolyte n'apprécie pas Jason, mais l'avis de Zeus... Il lui est parfaitement indifférent. Elle rit doucement quand il dépose quelques baisers sur sa peau, joueur. « La déesse de "plein d'autres choses" est en congé maternité. » Puisqu'il la taquine, elle aussi. C'est également un moyen de gagner quelques secondes, Diana n'étant pas à l'aise avec ce nouveau titre de déesse. Mais il va bien falloir qu'elle se fasse à l'idée, alors autant commencer par dire les choses à voix haute. « Déesse de la Vérité. Zeus m'a demandé de devenir la Déesse de la Vérité. » Est-ce réellement surprenant ? Sans doute pas, non. Mais pour Diana, c'est... beaucoup ? Toujours en quête de vérité, elle ne pensait pas un jour en devenir l'ambassadrice divine. « Toute ma vie, j'ai donné une importance capitale à la vérité. C'est pour et avec elle que je me bats. Le Lasso de Vérité ne m'était pas destiné personnellement, mais en le choisissant, j'ai choisi la vérité. Et parce que je lui accorde une telle importance, Zeus a considéré que j'étais la plus... digne de la représenter et de la défendre. » Sans oublier sa terrible expérience avec le mensonge, un traumatisme encore présent malgré ses efforts pour le dissiper. Et sans doute une façon pour Zeus de se donner bonne conscience. « Je lui aurais bien demandé de devenir Déesse de l'Amour, mais Aphrodite est assez territoriale, elle n'aurait pas apprécié. Et puis contrairement à elle, je suis exclusive... » Elle se redresse pour l'embrasser en glissant sa main dans sa nuque, elle fait durer le baiser jusqu'à ne plus avoir de souffle, puis elle se blottit simplement dans ses bras. « Oublions l'Olympe et les dieux aujourd'hui, tu veux bien ? Nous aurons le temps d'en parler plus tard. Toute l'éternité, même. » Elle sourit, et s'il ne peut pas voir son visage, il le devinera. Elle ne veut pas que les dieux gâchent cette journée si particulière. À force, Diana est devenue superstitieuse, comme si invoquer les Olympiens suffisait à les faire débarquer de façon dramatique avec leur myriade de problèmes et de querelles. « Bon sang, nous venons à peine de nous lever, et j'ai pourtant l'impression que je pourrais me rendormir presque immédiatement... Et j'ignore qui blâmer, ma grossesse ou le confort de tes bras ? » Elle fait mine d'être agacée avant d'attraper la télécommande sur la table basse pour allumer la télévision. Évidemment, un jour de Saint-Valentin, il n'y a que des films romantiques sur toutes les chaînes. « Alors... Nous avons le choix entre Titanic, Orgueil et Préjugés, Love Actually, Roméo et Juliette... Je n'ai jamais vu Orgueil et Préjugés en entier, voyons voir si j'arrive à ne pas m'endormir avant la fin. Au cas où, réveille-moi avant que je ne manque la déclaration larmoyante de Darcy. » Il pourrait y avoir une urgence mondiale qu'il ne la réveillerait pas si elle venait à s'endormir, mais cela vaut la peine d'essayer, n'est-ce pas ? « Très franchement, je ne vois pas ce qu'elle lui trouve, à ce rustre. Je suis sûre qu'Elizabeth pourrait trouver bien mieux que cet imbécile arrogant... Non ? Avoue, tu t'en moques. Il n'y a que moi pour me préoccuper du bonheur d'un personnage fictif. Mais tout de même, elle mérite mieux, je t'assure. » Diana secoue la tête, un peu plus concernée par le film qu'elle ne l'aurait voulu. Peut-être est-ce simplement parce que cela fait une éternité qu'ils ne se sont pas retrouvés à faire quelque chose d'aussi simple que de regarder un film en étant blottis l'un contre l'autre sur le canapé. Un moment ordinaire, comme ils n'en ont connus que trop peu ces derniers mois.

Diana & Jason (St Valentin)

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Déesse de la Vérité. Tu aurais presque pu le deviner par toi-même. Le rôle lui va à merveille, et t'es fier d'elle. Pas pour le titre, ni pour sa place à l'Olympe, mais pour ce qu'elle incarne. Quelqu'un qui combat le mensonge et les duperies, quelqu'un qui prône l'honnêteté. Ça manque cruellement à cette humanité, et tu sais qu'elle en sera la parfaite représentante. Même si pour toi, ça ne changera rien. Tu ne la verras pas différemment. Dès l'instant où elle est entrée dans ta vie, tu as bien évidemment été impressionné par son image de princesse et guerrière Amazone, mais c'est toujours à Diana que tu t'es intéressé. De Diana que tu es tombé amoureux. Wonder Woman, pour toi, elle n'existe pas réellement. Ce n'est qu'un masque qu'elle porte, elle n'est en aucun cas définie par son rôle de super-héroïne, et elle ne le sera pas non plus par son titre de déesse. « Ça te va très bien. » Tu lui souris, et t'abaisses pour déposer un bref baiser sur ses lèvres. Au moins, même s'il s'est tenu loin d'elle pendant des millénaires, Zeus a parfaitement conscience de ce que représente sa fille, de qui elle est, et de ce qu'elle défend. Est-ce une preuve qu'il a veillé sur elle à sa manière ? Qu'il l'a vu grandir et s'épanouir dans son rôle de protectrice de l'humanité ? Probablement. Mais tu ne lui poseras pas la question aujourd'hui, conscient que son père absent n'est pas un sujet qu'elle a envie d'aborder en ce jour si particulier. « Et en plus d'être exclusive, elle a bien vu que tu n'étais pas du genre à partager. » Tu lui souris, amusé par le souvenir d'Aphrodite tentant d'attirer ton attention, avant que Diana ne mette les choses au clair. Si sur le coup tu as été profondément offensé, maintenant tu parviens à en rire. Comment a t-elle pu penser que tu serais intéresséepar elle alors que tu avais Diana à ton bras ? Déesse de l'Amour ou pas, elle ne fait pas le poids. Tu réponds à son baiser avec toujours autant d'entrain, avant de la serrer doucement contre toi. Si elle se sent fatiguée, tu ne seras pas celui qui l'empêchera de se reposer encore un peu. Tu ne peux qu'imaginer la force et l'énergie que demande une grossesse en fin de course, et chaque jour, t'es épaté par sa retenue. Tu ne l'as que très rarement entendue se plaindre, si ce n'est sur le ton de la plaisanterie. « Je n'ai jamais vu Orgueil et Préjugés, comment je vais reconnaître la déclaration de Darcy ? » Larmoyant n'étant pas un indice suffisant. Mais qu'importe, puisque si tu la sens s'endormir, tu ne feras rien pour la réveiller. Plus les minutes s'écoulent, et plus Diana semble s'impliquer dans le film. Si bien que tu es plus concentré sur ses réactions que sur les aventures de Darcy et Elizabeth. « Non, non, je m'en moque pas ! Moi aussi parfois je prends les fictions trop à cœur. J'ai par exemple toujours trouvé très cruel que ce pauvre Coyote ne parvienne jamais à attraper Bip-Bip. Pas une seule fois ! J'ai pas envie qu'il le bouffe, mais j'ai un peu pitié de lui quand même. » Même si un rire accompagne ta confession, tu es très sérieux. Tu déposes un baiser sur son front, avant d'essayer de reporter ton attention sur le film. Avant la fin, tu entends à sa respiration profonde qu'elle vient de rejoindre le pays des songes. Hésitant, puisque peu désireux de la réveiller, tu entreprends quand même d'aller la coucher au lit, bien au chaud sous la couette. Tu la soulève et la porte doucement dans tes bras jusque dans la chambre à coucher, où elle sera bien mieux installée que sur le canapé. Quant à toi, et bien, ça te donne l'occasion de faire vos valises. Car oui, tu n'as aucune intention de rester ici ce soir. Tu as déjà tout prévu, tout réservé, et le restant de votre journée ne se déroulera pas à Gotham. Ni même aux Etats-Unis. Dans votre valise, tu y mets des vêtements légers, incomparable à ceux que vous portez ces derniers mois. Même si le soleil est revenu, il fait un temps froid et humide d'hiver qui commence à vous lasser. En faisant le moins de bruit possible, tu enfouies tout dans la valise, et une fois bouclée, tu l'amènes dans le couloir, avant d'y laisser une enveloppe avec votre destination sur le dessus. Quand tu reviens dans la chambre, c'est pour t'accroupir à côté du lit, et réveiller Diana en douceur. Tu caresses sa joue, avant d'y déposer un baiser. « Mon amour, faut te réveiller. » Ta main glisse dans ses cheveux, avec toujours ce même but de l'éveiller avec tendresse.  « Le diner est déjà réservé, et disons que... qu'il n'est pas vraiment à proximité. On a un peu de route à faire. » Enfin, un peu plus que de la route. Pour cause : destination Hawaï.

Au revoir Orgueil et Préjugés, bonjour la Belle au Bois Dormant. Ce qui devait arriver est arrivé, elle s'est endormi au beau milieu du film et naturellement, Jason n'a pas songé une seule seconde à la réveiller tant pis pour la déclaration enflammée – ou non – de Darcy. Quand Diana rouvre les yeux, elle n'est pas étonnée de se trouver dans leur lit, au chaud sous les couvertures. Elle soupire doucement en battant des paupières, quittant doucement le royaume de Morphée pour retrouvé celui de la conscience. « Est-ce que tu es mon Prince Charmant ? » Elle sourit quand il caresse ses cheveux avant de se redresser en s'étirant comme un chat. « … Dîner ? Déjà ? Mais quelle heure est-il, je n'ai pas dormi toute la journée, tout de même... » A moins que... ? Non, il ne l'aurait pas laissée passer la journée sans manger. De la route à faire, oui, mais ils ne peuvent tout de même pas aller bien loin, n'est-ce pas ? « Je suppose qu'il faut que je me prépare, alors... » Ce qui implique de sortir du lit, un exercice de plus en plus compliqué... Diana passe une main dans sa nuque pour détendre ses muscles avant de se lever, et elle se sent... lourde ? Non, plutôt un peu gauche, comme si elle avait momentanément oublié avoir un ventre énorme. Elle quitte la chambre pour aller dans la salle de bain, et remarque alors une valise dans le couloir. Une valise ? Sa curiosité piquée, Diana s'en approche et saisit l'enveloppe qui est posée dessus. « Toi... Toi, tu me caches quelque chose. » Elle secoue doucement la tête avant d'ouvrir l'enveloppe, en quand elle en sort deux billets d'avion pour Hawaï, elle se sent blêmir, avant de rougir d'un coup. Elle reste là, plantée dans le couloir à regarder les billets les yeux ronds, comme si elle n'avait jamais rien vu de tel auparavant. Et puis d'un coup, sans qu'elle n'ait rien senti venir, elle se met à pleurer. Bêtement, victime d'un soudain trop-plein d'émotions. Elle lâche un juron dans sa langue maternelle et repose les billets sur la valise pour éviter que ses larmes ne les tâchent, et elle essuie ses joues humides avec la manche de son pull, mais il en faudra davantage pour endiguer le flot. Elle se sent d'autant plus ridicule qu'elle sait que Jason va forcément paniquer en la voyant se mettre à pleurer sans raison valable, quand bien même ce n'est pas la première fois depuis le début de sa grossesse que cela lui arrive. « Je suis désolée, je ne voulais vraiment pas me mettre à pleurer... ! » Mais qu'elle le veuille ou non ne change rien, elle est incapable de s'arrêter et se sent plus bête à chaque seconde qui passe. « C'est juste que... Je suis tellement heureuse ! » Ce qui ne saute pas aux yeux à première vue. Mais c'est le cas, sa façon de le montrer est juste peu conventionnelle, ou simplement caractéristique d'une femme enceinte. Elle n'en doute pas une seule seconde, d'ici quelques jours elle aura honte d'avoir fondu en larmes pour si peu. « Tu es... Tu es le meilleur époux au monde, je t'aime tellement, et je ne sais pas quoi dire, à la moindre occasion tu fais tout pour me rendre heureuse, et moi je... Je pleure comme une imbécile parce que je suis tellement heureuse ! » Le ridicule ne tue pas, heureusement pour elle. Adieu Wonder Woman la grande guerrière, bonjour la future mère trop émue pour pouvoir contenir ses larmes. Elle a l'impression d'être une pelote d'émotions, une pelote que Jason risque d'avoir du mal à démêler. « Nous allons à Hawaï et je n'ai même pas de maillot de bain ! Je n'ai pas de maillot de bain ! » Catastrophe... A croire qu'il n'y aura pas une seule boutique sur leur chemin, ni même sur l'île. C'est une préoccupation ridicule, mais parfaitement censée pour une femme enceinte. Hawaï, c'est une île paradisiaque. Exactement comme Themyscira, qui lui manque tellement et qu'elle a hâte d'enfin retrouver pour pouvoir y mettre leur fille au monde. Voilà le cœur de cette crise de sanglots, cette attention parfaite alors qu'il sait à quel point l'île des Amazones lui manque, et à quel point elle a besoin de prendre une grande bouffée d'air frais loin de l'agitation générale de cette nouvelle ère post Syndicat du Crime. « Je suis désolée, c'est stupide, je suis stupide... » Une fois de plus, elle essuie ses joues humides et rougies par le sel de ses larmes, avant de littéralement tomber dans les bras de Jason, qu'elle enlace en le serrant peut-être un peu trop fort.

Diana & Jason (St Valentin)

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Tu prends un air faussement innocent quand elle t'accuse de lui cacher quelque chose. Toi ? Lui faire une surprise ? Jamais ! La valise dans l'entrée ne passe pas inaperçue, et évidemment, elle s'y dirige rapidement, guidée par sa curiosité lancinante. C'est stupide, mais t'es toujours craintif avant qu'elle n'ouvre l'un de tes cadeaux. T'es presque certain qu'elle appréciera votre destination, mais il y a ce doute qui t'incite à attendre un peu avant de manifester ton excitation. Et ce doute se renforce quand tu la vois pleurer. Des larmes coulent le long de ses joues sans que tu n'en connaisses la raison. Le sourire ancré sur ton visage se noie, et tes traits se tirent dans une incompréhension non feinte. « Oh non, est-ce qu’Hawaï c'est pas bien ? T'aimes pas ? » Ton inquiétude est palpable. Peut-être qu'elle a vécu une mésaventure sur l'île qui rend maintenant les choses compliquées ? Tu te rapproches d'elle, cherchant une réponse précise, et réfléchissant déjà à un plan de secours. Si Hawaï ne lui convient pas, tu pourras essayer de trouver autre chose en urgence. Mais ce ne sera clairement pas aussi élaboré que ce que tu avais prévu. Le cabanon. La plage privée. Le restaurant privatisé au bord de l'eau. Tout devait être parfait. Elle pleure... parce qu'elle est heureuse ? La pression retombe aussitôt. Pression que tu exprimes par un long soupire de soulagement. Tu souris, puis tu ris, encore décontenancé par la frayeur qu'elle vient de te faire. Ce coup là ses hormones ne te l'avait encore jamais fait. Tu poses tes mains sur ses joues, tes pouces essuient ses larmes. « Mon amour, pleure pas. Tout va bien ! » Et c'est justement parce que tout va bien qu'elle ne peut s'en empêcher. Elle sait pourquoi tu as choisi cette destination. Tu as voulu lui offrir le son des vagues qui s'écrasent sur la plage, le sable entre ses doigts, la chaleur sur sa peau, et le tout sous un magnifique ciel bleu. En attendant de retourner à Themyscira. « On ira en acheter un, ne t'inquiète pas, on aura tout le temps. » La journée n'en est même pas encore à sa moitié, et vous allez encore gagner cinq heures grâce au décalage horaire. Il sera seulement le début d'après-midi quand vous débarquerez sur l'île. Largement de quoi lui acheter un maillot et vous prélasser au soleil au bord de l'eau avant d'aller diner. Ton sourire s'agrandit encore quand elle se jette dans tes bras. Son bonheur fait le tien. Elle est heureuse, alors tu l'es tout autant. « Ce n'es pas stupide. Tu n'es pas stupide. » Tu la berces doucement contre toi, avant de t'écarter un peu et de pouvoir t'emparer de ses lèvres. Tu l'embrasses, un mélange de douceur et d'emballement, pour pouvoir partager le goût salé de ses larmes. « Je suis heureux que ça te fasse plaisir. Je t'aime. » Tu déposes un dernier baiser sur son front avant de l'inviter à aller se préparer. Votre journée de St Valentin vient de se transformer en séjour de St Valentin. Ou plutôt, d'anniversaire.


14h30 heure locale. Quand tu sors, la lumière t'éblouie. Ici, la froideur de l'hiver n'existe plus, le thermomètre affiche 26 degrès. Tu tends ta main à Diana qui sort à son tour du jet privé – le seul avion qui a accepté d'embarquer une femme enceinte de huit mois à son bord. « Bienvenue à Hawaï ! » Tu lui souris, avant de l'embrasser brièvement sur les lèvres. Le taxi qui vous attend sur la piste connait déjà votre destination. Ce n'est pas très loin d'ici, il ne vous faudra que quelques minutes pour y arriver. Dans la voiture, tu es tellement excité que tu peines à rester en place. Tu bouges sans cesse sur ton siège pour observer l'extérieur. Tu n'es jamais venu ici, et tu ne peux que déjà constater que les décors de cartes postales sont vrais. T'es émerveillé, comme un enfant. Au cours de ta vie, tu as énormément voyagé, mais que très rarement pour jouer les touristes et te détendre. Tu étais là pour infiltrer des organisations criminelles, pas pour passer un séjour en amoureux. Parfois, la vie est pleine de surprises. Le taxi s'arrête à quelques mètres de votre logement. Tu attrapes votre valise dans le coffre, et guide Diana jusqu'à votre chez vous provisoire. Votre cabanon est un peu à l'écart, avec une vue imprenable sur l'océan. « On sera tranquille. J'ai spécifiquement demandé le cabanon le plus calme. » Et l'intérieur est à la hauteur de tes attentes. C'est spacieux, savamment décoré, et un escalier à l'extérieur vous mène directement à votre plage privée. Est-ce que c'est trop ? Est-ce que ce luxe va la rebuter ? Ce n'est pas pour la jouer tape-à-l'oeil que tu as réservé un tel endroit, mais pour qu'elle puisse avoir tout le calme qui lui est nécessaire. Si qui que ce soit venait l'aborder, tu sais que tu n'aurais pas la patience de laisser faire. « Ça te plait ? » Après avoir déposé la valise dans un coin, tu reviens vers elle. « Et tu peux me le dire sans pleurer. » Tu lui adresses un sourire taquin avant d'en rire. Il n'y a rien de plus beau que de la voir heureuse et épanouie.

La journée commencée à Gotham se terminera donc à Hawaï, le plus naturellement du monde. Diana ne pensait pas pouvoir échanger les nuages gris contre un plage de sable fin, mais encore une fois Jason a su la surprendre en lui faisant un cadeau démesuré, simplement pour lui faire plaisir, pour qu'elle soit heureuse. Comment douter avoir épousé l'homme parfait ? Le trajet est lui aussi pensé pour elle, elle peut profiter des heures de vol dans un jet privé pour se reposer et ne pas avoir à trop souffrir du décalage horaire à leur arrivée. Avant de quitter l'appareil, elle se change pour enfiler une tenue plus appropriée au climat de l'île, une longue robe rouge assez ample pour accommoder ses nouvelles rondeurs. À peine descendent-ils de l'avion qu'elle est frappée par la chaleur environnante, par la lumière émise par les rayons du soleil et par le parfum des embruns. Elle ne doute pas qu'Hawaï soit une île très différente de Themyscira, mais le simple fait d'être proche des plages et de sentir le soleil réchauffer sa peau suffit amplement à son bonheur. Puisqu'elle ignore tout de ce que Jason leur réserve pour ce séjour bien particulier, elle le suit jusqu'au taxi qui les conduira jusqu'à leur destination finale. Diana n'est jamais venue à Hawaï, l'endroit fait partie des coins de la planète qu'elle n'a pas encore eu la chance d'explorer, alors elle ne manque pas une miette du paysage à travers la vitre du véhicule. Elle se surprend à rêver un peu, à noter les différences entre cette île et la sienne, et est presque surprise lorsqu'ils arrivent à leur destination, un cabanon au bord de l'océan. La première chose qu'elle remarque, c'est le calme environnant. Pas de cris d'enfants, pas de discussions à voix haute, pas de bruit de circulation, rien que la douce mélodie des vagues. Elle affiche un large sourire, déjà charmée par l'endroit. « C'est magnifique. » Et que dire de l'intérieur ? Diana n'est pas quelqu'un qui apprécie le luxe qui n'a que pour but d'impressionner, ces choses là la laissent généralement de marbre, mais cette fois elle est complètement séduite par la décoration, quand bien même elle ne peut s'empêcher de songer à la somme astronomique que Jason a dépensé pour que cet endroit soit à eux pour quelque jours. L'expression "quand on aime on ne compte pas" trouve tout son sens avec lui. « C'est absolument parfait... » Que dire de plus ? C'est parfait, c'est grandiose, c'est du Jason Todd tout craché. « Je ne peux pas te promettre que je ne recommencerai pas à pleurer, par contre. J'ai peur que ce ne soit plus de mon ressort... » Elle hausse les épaules en faisant mine d'être innocente – et d'une certaine façon elle l'est, n'étant plus capable de contrôler ses émotions. Aussi agréable que soit l'intérieur du cabanon, ce n'est pas la chose qui l'intéresse le plus. Impatiente, elle se débarrasse de ses chaussures, puis tend la main à Jason avant de prendre la direction de la plage. Un petit rire débordant de joie lui échappe lorsqu'elle sent le sable chaud sous ses pieds, puis elle se dirige jusqu'à l'océan. Le retrouver, c'est comme retrouver une partie d'elle-même. Tant pis pour la robe, elle avance jusqu'à avoir de l'eau jusqu'au dessus des genoux et c'est tout juste si elle parvient à se retenir de s'immerger complètement. Elle se sent plus légère, comme si un poids venait de quitter ses épaules. « Je n'avais pas réalisé à quel point tout cela m'avait manqué. » Elle a déjà l'impression que son cœur est sur le point d'exploser, alors elle n'ose pas imaginer ce que sera lorsqu'elle retrouvera Themyscira, les Amazones, et surtout sa mère. « Tu sais, je commence à être à court d'idées sur la façon de te remercier. Des suggestions ? » Elle l'attire à elle et glisse ses bras autour de son cou en le dévorant des yeux. « J'ai un peu de mal à croire que cela fait déjà un an que je suis tombée sous ton charme, et déjà sept mois que nous sommes mariés... Si je n'étais pas insensible à la magie, je penserais que tu m'as ensorcelée. » La magie n'a rien à voir avec leur idylle, même si elle se demande parfois si les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre ne tiennent pas du surnaturel. « Qu'ai-je fait pour mériter quelqu'un comme toi ? Si je te demandais la lune, je sais que tu trouverais un moyen de me l'offrir. » Elle soupire doucement en glissant ses doigts dans ses cheveux. « J'ai hâte de passer l'éternité avec toi. »

Diana & Jason (St Valentin)

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Ça lui plait. Elle trouve ça parfait. Tant mieux, parce que vous allez passer vos prochains jours dans ce cabanon. Tu as pris le temps de réfléchir à un cadeau qui lui ferait plaisir. Quelque chose qui ne serait pas matériel, et qui lui offrirait une autre satisfaction que celle de porter un nouveau bijou. Finalement, l'évidence t'est venue rapidement. Voilà des mois que Diana n'a pu mettre les pieds sur Themyscira, et tu sais combien l'île lui manque. Parfois, perdue dans ses pensées, tu la soupçonnes d'être à des kilomètres d'ici, auprès de sa famille. Et si c'est là un sentiment que tu n'as jamais connu, tu sais combien il est prenant pour elle. Sa mère, son chez elle, ses sœurs, son environnement naturel, si tu ne peux l'emmener là bas, tu as au moins fais en sorte de lui en apporter des éléments. Ce ne sera jamais la plage de Themyscira, mais c'est un début, une façon d'attendre le moment venu. Tout aussi enthousiaste qu'elle, tu retires tes baskets – oui, tu es venu en tenue pleinement décontractée, et tu as abandonné pour une fois ta mythique veste de cuir – et la suis jusque dans l'escalier qui mène directement sur le sable. Pour toi aussi, c'est un simple mais véritable moment de bonheur. Vous avez passé des mois et des mois dans le froid et la nuit, alors la chaleur du soleil sur ta peau est un plaisir aujourd'hui décuplé. Arrivé au bord de l'eau, tu n'as le temps que d'ôter ton tshirt, que tu jettes négligemment sur le sable avant d'entrer dans l'océan. Le jean que tu portes te colle à la peau, mais il ne te gêne pas le moins du monde. Tu te sens trop léger pour être incommodé par quoi que ce soit. Et même si tout autour de toi est absolument magnifique, tu ne vois qu'elle. Sa joie. Son sourire. Son bien être de retrouver un paysage qui lui est plus ou moins familier. Tu l'observes, le cœur empli d'amour, attendri de la voir ainsi heureuse. « Tu m'as offert une éternité à tes côtés, je pense que tu n'as plus besoin de me remercier. » Tes présents sont loin, très loin de rivaliser avec ce cadeau exceptionnel de St Valentin qu'elle t'a fait tout à l'heure. Elle t'a tout simplement offert la chose que tu voulais le plus au monde : vivre à ses côtés pour toujours. Tu poses tes mains sur ses hanches, et rapproche tes lèvres des siennes, désireux d'y goûter, mais résistant à la tentation pour finir de l'écouter. Un an, mais ce que vous éprouvez l'un pour l'autre est toujours déroutant. Et sans vouloir paraître vantard ou présomptueux, t'es persuadé que sur cette Terre, personne ne s'aime autant que vous vous aimez. Personne. Tu ne peux imaginer quelqu'un aimer autant que toi tu l'aimes. « La lune ? Facile. Propose-moi un vrai challenge. » Tu lui souris, avant de rapprocher encore un peu plus tes lèvres. Tu ne vas pas pouvoir résister encore longtemps. Si elle s'estime heureuse d'avoir trouvé quelqu'un comme toi, que devrais-tu dire ? Tu tiens dans tes bras la femme la plus exceptionnelle et magnifique qu'il t'ait été donné de voir. Le chanceux du couple, c'est toi. Du moins, c'est ce dont tu es persuadé, et ce depuis le début de votre relation. Même si tu as retrouvé un peu d'égard envers toi-même, tu ne peux t'empêcher de voir Diana comme ton rêve le plus fou devenu réalité. Une bien belle réalité. Tu anéantis cette fois les derniers centimètres qui vous séparent pour pouvoir l'embrasser. Un baiser passionné qui te rend fébrile, comme si tout ton amour pour elle se matérialisait à travers lui. Tu caresses ses lèvres, joues avec, lui laissant à peine le temps de reprendre son souffle. Le tien est presque inexistant, mais qu'importe, c'est là une bien belle façon de le perdre. Doucement, tu fais glisser tes mains sous sa robe, jusqu'à ses fesses. Bientôt, tu te prendras trop au jeu, alors tu y mets un terme tant qu'il est encore temps. Parfois, il est frustrant de freiner ton envie d'elle, mais jamais tu n'engageras quoi que ce soit de trop entreprenant, respectant bien trop la tranquillité qu'elle demande en cette fin de grossesse. A la place, tu la fais basculer dans tes bras, avant de t'enfoncer dans la profondeur de l’océan. L'eau t'arrive désormais au dessus de la taille, sa robe comme ton jean sont complètement mouillés, mais tu n'exprimes rien d'autre qu'un rire franc. « Alors, tu la vois comment cette éternité ? » Tu prends quelques secondes pour réfléchir, avant de répondre à ta propre question. « J'espère qu'on fera le tour du monde. Qu'on s'aimera dans toutes les villes de cette planète. » Quand tu la relâches dans l'eau, vous êtes presque complètement immergés. Vous êtes seuls, il n'y a personne pour troubler votre sérénité. « J'ai aussi envie de voir nos enfants grandir, construire leur propre vie et s'épanouir. » A nouveau, tu réitères ton souhait d'avoir plusieurs enfants avec elle. Rien ne presse, bien évidemment, mais tu y tiens. Un seul être à son image ce n'est pas suffisant. « Je n'arrive pas encore à croire que je vais me réveiller chaque matin à tes côtés pendant le reste de mon existence. J'espère réussir à te combler comme tu le mérites chaque jour que l'on partagera. Je ne me lasserais jamais de voir ce sourire. » Il n'y a pas de craintes à avoir. Votre amour ne s'éteindra pas avant que l'univers tout entier ne s'écroule. Voir même encore au-delà.

Si ce n'est pas cela le paradis, cela y ressemble en tout cas. Jason rend tout plus facile, il lui fait oublier les derniers mois avec une facilité déconcertante, là d'un coup, c'est presque comme s'ils n'avaient jamais existé. Ou du moins, comme s'ils n'avaient plus la moindre importance. « Un vrai challenge ? Oh, parce que tu imagines que voler la lune à Artémis serait facile ? Il me semble qu'une fois, Apollon a essayé de la lui soustraire pour impressionner une nymphe... Je ne crois pas qu'il s'en soit jamais remis. » Elle éclate de rire, et ce n'est pas à cause des jumeaux Olympiens. Elle est heureuse, après de long mois de peur, de doute et de souffrance. Il l'embrasse et elle lui rend son baiser sans cesser de sourire, se laissant aller à la tendresse de leur étreinte sous la chaleur du soleil enfin retrouvé. Ses mains glissent sur son corps comme les siennes sur le sien, mais le jeu prend fin avant que la tentation ne devienne trop forte. En fin de grossesse, Diana n'a guère plus envie que de calme, mais elle n'a jamais eu à freiner les ardeurs de Jason, à croire qu'il lit dans ses pensées. « Qui sait, peut-être que cette éternité nous permettra même de nous aimer sur d'autres planètes que celle-ci. » L'éternité... Peut-on réellement saisir ce concept de toujours ? Même du haut de ses cinq mille ans, Diana n'y parvient pas, c'est comme si... Comme si c'était impossible ? Vivre éternellement, continuer à échapper à la mort... Elle secoue doucement la tête, peu désireuse de laisser son bonheur être perturbé par une crise existentielle. « Des enfants... Trois ou quatre. Peut-être cinq. Pas plus ! Ce n'est pas parce que je suis la fille de Zeus que je veux semer des enfants dans tous les coins de la planète. » Elle éclate de rire, tout en étant néanmoins très sérieuse. Ses enfants, leurs enfants, elle veut les aimer comme ils le mériteront tous, leur offrir tout ce dont ils auront besoin, ne jamais en privilégier un plutôt qu'un autre. Avec des dizaines et des dizaines d'enfants, l'exercice lui semblerait compliqué... Mais une chose est déjà certaine, Ophelia aura toujours une place particulière dans son cœur, car elle sera la première à bouleverser sa vie. Elle glisse ses bras autour de la taille de Jason pour l'enlacer, et pose sa tête contre son torse. « Tu sais, je me demande parfois si tu réalises que je ne suis pas parfaite. Tu t'en rendras peut-être compte dans deux ou trois mille ans. » Ou peut-être que non. Elle a fini par s'habituer à être regardée comme si elle était le centre de l'univers, et tant pis si c'est nombriliste. « Nous ferions mieux d'aller nous changer. Histoire que je n'aie pas pleuré pour rien à propos de ce maudit maillot de bain... » En y repensant, elle lève les yeux au ciel. Encore une anecdote de sa grossesse qu'il ne manquera pas de lui rappeler pendant le prochain siècle au moins. Elle sort de l'eau en remontant un peu sa robe trempée afin de ne pas marcher dessus, puis elle la retire avant d'entrer dans le cabanon pour ne pas l'inonder d'eau salée. Son fameux maillot de bain enfilé, elle retourne s'asseoir sur le sable, au bord de l'eau, pendant que Jason se change lui aussi. « Je viens de remarquer une différence de taille entre Themyscira et Hawaï. Il n'y a pas de palmiers, chez moi. » Et pas de visiteurs non plus... Ou alors, des visiteurs malchanceux. Les pieds dans l'eau, elle laisse sa tête reposer contre l'épaule de Jason. « L'autre différence, c'est que Themyscira verra bientôt naître sa nouvelle princesse. Quand je pense que Mère ignore tout de ma grossesse, je n'ose imaginer sa surprise quand elle me verra... Elle n'aura pas le temps de digérer la nouvelle qu'Ophelia sera déjà là. » Hippolyte sera ravie, elle n'en doute pas une seule seconde. Cela fait des années que Themyscira n'a pas eu de naissance et les Amazones ne s'attendent probablement pas à ce que Diana soit la prochaine mère de l'île. « A ce propos, je voulais te demander quelque chose... Je sais que vous ne donnez parfois pas deux, mais trois prénoms. Si tu le veux bien, j'aimerais rendre hommage à Venelia en donnant également son nom à Ophelia. Je sais qu'elle ne la connaîtra jamais, mais elle est morte pour moi et toute sa vie, elle a été mon amie la plus fidèle. Elle me manque... » Voilà pourquoi le concept d'immortalité semble insaisissable. Parce que la mort continue à leur arracher des êtres chers, encore et encore. Et ceux qu'elle prend, il est bien rare qu'elle les rende. Un peu troublée, Diana relève la tête vers Jason. « Trouverais-tu cela étrange ? »

Diana & Jason (St Valentin)

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Le jour où tu ne la trouveras plus aussi parfaite n'existera jamais. Tu le sais, c'est couru d'avance. Tu n'es pas dans un brouillard qui exclu miraculeusement ses défauts, l'amour ne rend pas si aveugle, t'as parfaitement conscience de qui elle est, et de ce qu'elle est. Voilà maintenant un an que tu partages sa vie, et tu as eu un assez large horizon de sa personnalité pour pouvoir faire cette affirmation. Diana sera toujours parfaite à tes yeux. Parce qu'elle est la femme qui te correspond en tout point. Etre âme-soeur ce n'est pas seulement aimer la même personne pour toujours, c'est aussi avoir trouvé quelqu'un qui vous apporte tout ce dont vous avez besoin, sans exception. Ce qu'elle représente pour toi, c'est un idéal atteint, une paix retrouvée, un bonheur sans faille. Il peut bien se passer des millénaires et des millénaires, jamais rien ne changera ça. Jamais. « Je sais exactement qui tu es, et si je te trouve parfaite aujourd'hui, je te trouverai parfaite dans dix mille ans. » Si elle peut le concevoir pour toi, pourquoi ne peut-elle pas le concevoir pour elle-même ? La façon dont elle te perçoit n'est en rien différente de la tienne. « Tu sous-entends donc que tu pourrais me trouver moins... intéressant, dans deux ou trois mille ans ? » Tu sais qu'ainsi elle comprendra ce que tu ressens. Tu acquiesces ensuite quand elle vous propose de sortir vous changer. Excellente idée, te baigner en jean n'est pas des plus agréable, surtout en sachant qu'un short de bain t'attend sagement dans la chambre. Une fois au cabanon, tu ôtes tes vêtements trempés que tu balances n'importe où dans la pièce, en bon homme bordélique que tu es. Puis, te rendant compte de ton geste, et avant que tu ne sentes le regard désespéré de Diana posé sur toi, tu les ramasses et les dépose correctement sur la rambarde extérieur pour les laisser sécher. Fier de toi, tu lui adresses un sourire qui l'est tout autant. Tu enfiles ensuite ton short de bain, puis la rejoins sur le sable. Les vaguelettes arrivent jusqu'à vos pieds, comme de douces caresses. Pendant quelques secondes, tu ne dis rien, profitant simplement de l'instant présent. Le soleil sur ta peau. L'océan à perte de vue. Diana à tes côtés. Est-ce trop beau pour être vrai ? « Elle sera tout aussi heureuse que nous. Tout ce qu'elle veut, c'est te voir mener une vie épanouie. Et elle n'ignore sans doute pas à quel point tu désespérais de fonder ta propre famille. » Et même si elle est profondément fière de voir sa fille ainsi se battre pour le bien de tous, t'es persuadé que quelque part, elle est également attristée de l'avoir vu sacrifier sa propre vie pour celles des autres pendant aussi longtemps. Aujourd'hui, Diana s'autorise aussi à vivre pour elle-même. A écouter ses propres envies. Elle parvient, enfin, à se montrer un peu égoïste. « Je sens qu'à peine arrivée, Ophelia sera déjà le plus gâté des bébés. » Entourée de sa famille et des Amazones, tu ne t'inquiète pas une seule seconde de son bien être. Leur princesse va mettre au monde une petite fille, les jours qui suivront seront placés sous le signe de la joie et de la fête. Attentivement, tu écoutes la demande qu'elle a à te faire. Venelia comme troisième prénom. « Etrange de lui donner comme troisième prénom celui de ton ex ? » Tu lui souris, sciemment taquin, avant de passer ton bras autour d'elle pour la rapprocher de toi. « J'accepte à une condition. »  Tu te mords la lèvre inférieure, toujours d'humeur facétieuse, avant de poursuivre : « Si un jour on a une seconde fille, j'aimerais qu'il y ait Essence ou Talia dans ses prénoms. » Tu tentes de garder ton sérieux le plus longtemps possible, mais c'est peine perdue. Comment pourrais-tu être crédible une seule seconde ? Tes anciennes conquêtes n'ont plus la moindre importance dans ta vie, et jamais ce que tu proposes ne sera un jour une option envisageable. Tu éclates de rire, puis dépose plusieurs baisers sur sa joue pour te faire pardonner. L'occasion était trop tentante. « Bien sûr qu'on peut. J'en serais même très heureux. Je n'ai pas eu la chance de la connaître aussi bien que je l'aurais voulu, mais c'était une femme admirable. Et si elle comptait pour toi, je ne vois pas pourquoi je refuserais. » Leur histoire – celle non platonique – date d'il y a des millénaires, et même pour un jaloux comme toi, ce serait malvenu de l'en priver. Venelia en plus d'être une guerrière courageuse t'a rapidement accepté parmi elles. Elle ne t'a jamais regardé de haut. Jamais eu un mot déplacé à ton égard. « Elle m'a tout de suite accepté. Je serais honoré de donner à notre fille son nom. » En hommage à sa tolérance. Conscient que c'est là un sujet qui pourrait affecter Diana, tu essayes d'aborder quelque chose d'un peu plus joyeux. « Il y a des festivités pour les naissances à Themyscira ? » Pour les filles, du moins, puisque tu connais le sort réservé aux hommes. Mais sans nul doute que la naissance de la fille de leur princesse sera un grand événement. Et puis, tu pourrais l'écouter te parler de Themyscira pendant des heures.

Drôle d'idée, mauvaise idée ? Diana a pourtant longuement réfléchi à la question. Troisième prénom ou non, ce n'est pas anodin pour eux, et ce ne sera pas anodin pour Ophelia. Hippolyte ne sera pas un fantôme, elle la verra naître et la verra grandir, elles tisseront un lien. Mais Venelia ? Venelia ne sera jamais qu'une étrangère, une figure distante d'un passé inconnu. Cela n'enlève rien à son importance, mais elle ne connaîtra rien de cette femme exceptionnelle. « Venelia n'est pas mon... mon ex ! » Le terme ne lui semble pas approprié. Certes, il y a des millénaires de cela, elles ont été très brièvement amantes, mais cela n'a pas eu la moindre influence sur leur relation. Non, Venelia était sa plus proche amie, sa confidente, son soutien infaillible. Elle lui manque, terriblement, plus qu'elle ne l'a avoué. Savoir qu'elle ne sera pas là pour connaître Ophelia est une véritable souffrance. « Quoi ? » Elle écarquille les yeux en dévisageant Jason, avant de comprendre qu'il se moque d'elle. « Ah ah. Hilarant, Jason Todd ! » Elle lui donne un petit coup sur l'épaule en soupirant. Essence ou Talia, et puis quoi encore ? Certainement pas, elle préférerait ne même pas nommer leur fille ! Elle fait mine de bouder et de chercher à échapper à ses baisers, mais finit elle aussi par céder à l'hilarité. « Tu joues avec le feu, c'est le genre de plaisanterie qui pourrait me faire éclater en sanglots ces temps ci ! » Et là, si cela avait été le cas, cela aurait été une véritable catastrophe, pour elle comme pour lui. « Venelia comptait beaucoup pour moi. J'aurais aimé que tu puisses mieux la connaître, et j'aurais aimé qu'Ophelia puisse la connaître tout court. » Venelia n'était pas simplement une excellente guerrière et une femme tolérante, elle avait le cœur sur la main. Même en ayant une fille, elle s'est sacrifiée pour elle sans hésitation. Sans la moindre seconde d'hésitation. Jason doit réaliser qu'elle menace de sombrer dans la mélancolie, alors il aborde un sujet nettement plus réjouissant, sans pour autant en changer complètement. « Des festivités ? Oui, évidemment, la naissance de chaque Amazone est synonyme de célébrations. Il y en a une que j'aime particulièrement... » Elle se redresse vivement en entraînant Jason avec elle, elle le tient solidement par les épaules, avec un sourire un peu trop malicieux accroché aux lèvres. « On appelle ça le baptême de Poséidon. » Il est rare que Diana use de ses capacités extraordinaires dans le cadre de sa vie privée, mais cette fois... Cette fois, il l'a bien cherché. Sans lui laisser le temps de réagir, elle l'attrape et le balance dans l'océan comme s'il ne pesait rien – pour elle c'est un peu le cas, tout et tout le monde n'est qu'un poids plume. Elle éclate de rire quand son atterrissage peu gracieux dans les vagues l'éclabousse, voilà qui devrait lui apprendre à lui faire une si mauvaise blague à un si mauvais moment ! « Oh, tant de grâce ! Pendant une seconde, je t'ai confondu avec une sirène... » Elle se mord la lèvre pour ne pas trop se moquer, avant de le rejoindre dans l'eau. Sans le tissu de sa robe qui lui colle à la peau, nager est bien plus agréable. Et dans l'eau, elle se sent nettement plus légère que sur la terre ferme, sa grossesse ne lui pèse plus. En quelques brasses, elle rejoint Jason, et passe ses bras autour de son cou. « Il va falloir revoir un peu ta technique d'atterrissage, mon amour. Tu manques un peu d'élégance... A moins que mon lancer ne soit à blâmer ? » Elle dépose un baiser sur sa joue avant de l'embrasser, un petit peu pour se faire pardonner, beaucoup parce qu'elle en meurt d'envie. « Pour te répondre, oui, nous avons des festivités particulière. Chaque Amazone est placée sous la protection d'une déesse. Nous sommes toutes les protégées des Olympiennes, mais chacune d'entre nous a comme une... hm... comme l'équivalent d'une marraine, je crois ? Oui, je crois que c'est ce qui se rapproche le plus de ce rôle... Tu sais déjà que la mienne est Athéna. Je suppose qu'elle voudra être celle d'Ophelia également. Je crois qu'Aphrodite elle aussi est intéressée... Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle s'occupe merveilleusement bien de nous. » Après tout, elle reste la Déesse de l'Amour ; une déesse qui prend soin de ceux qu'elle aime. Tous les Olympiens ne peuvent en dire autant. « Et puis, dès sa naissance, une Amazone reçoit ses premiers bracelets. Ils sont d'abord en cuir et en tissu, pour ne pas risquer de la blesser. C'est très important pour nous, c'est une partie de notre identité d'Amazones. Mais ne t'en fais pas, ils ne sont pas encombrants, elle pourra porter son autre bracelet sans difficulté. » Tradition ou non, les Amazones n'essaient pas de faire grandir leurs filles prématurément. Sur Themyscira, les enfants sont des enfants. « Et puis il y a toujours un banquet pour nous rassembler, c'est simplement un grand moment de joie. »

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

Même si tu es de loin le jaloux du couple, Diana n'est pas dépourvue d'une certaine jalousie pour autant. Tu t'en es déjà rendu compte à quelques occasions, et en prenant le risque de porter ta blague sur tes anciennes conquêtes, tu te doutais pertinemment que sa réaction ne se ferait pas attendre. Mais ce qui est excessif chez toi est particulièrement mignon chez elle. Et c'est bien pour cette raison que tu t'autorises parfois à jouer avec le feu. Entrainée par elle, tu te relèves sur le sable, avec un étrange mauvais pressentiment. Ne viens-tu pourtant pas de te faire pardonner en acceptant avec grand plaisir de donner Venelia comme troisième prénom à votre fille ? Et avec tes bisous ? Es-tu simplement parano ou est-ce que tu la connais que trop bien ? « Je la sens pas cette his... » Trop tard. D'un geste vif et puissant Diana t'envoie voler plusieurs mètres plus loin, avec l'eau pour seule amortisseuse. Le baptême de Poséidon, tu ne t'attendais pas à autre chose. Au fond de l'océan, tu bats des jambes pour remonter à la surface, les muscles un peu endoloris par l'impact, mais rire aux lèvres. Un rire saccadé par une toux d'avoir bu la tasse. Rare sont les fois où elle utilises ses dons contre toi, mais quand elle le fait, disons qu'elle frappe fort. Elle fait taire tes âneries ou gifle ta fierté masculine. Là, à nouveau, tu admets presque l'avoir mérité. Presque. « Si je ne peux plus enfanter, tout sera de ta faute. » La douleur à ton entrejambe se calme peu à peu, mais le choc a été quelque peu rude. Et à la façon dont tu as atterri, t'es certain que le spectacle en valait la peine. « Tu es une femme cruelle, tu le sais ça ? » Elle ne manque jamais de te rappeler que tu partages la vie d'une Amazone qui pourrait d'écrabouiller en un claquement de doigts. Bien heureusement, tu as choisi la plus douce et tolérante d'entre elles. Sans que cela n’entache quoi que ce soit à sa force, tu viens clairement d'en avoir la preuve. Tu lui souris, ton front masqué par les mèches de tes cheveux humides, avant de te laisser aller à son baiser. Cruelle, mais aussi terriblement maligne. Elle sait comment tout te faire oublier. « Oh, alors maintenant tu veux bien répondre à ma question hein. » Après cette dernière chamaillerie, tu écoutes attentivement sa réponse, et la façon dont son peuple accueille chaque nouvelle naissance. Si au début tout te paraissait surréaliste et sortit tout droit de bouquins d'histoire, aujourd'hui, tout est presque normal. Ophelia aura la reine des Amazones pour grand-mère, et une déesse pour marraine. Après un an à avoir côtoyé son monde, il est presque devenu le tien. « C'est une des choses qui me rend le plus heureux, savoir qu'Ophelia appartiendra à nos deux mondes. Qu'elle obtiendra ton héritage, mais également le mien. Un pont entre deux civilisations. » Et les bracelets qu'elle portera aux poignets en seront la représentation parfaite. Ceux de la guerrière, et ceux de l'enfant de l'humanité. Même si évidemment, appartenir à vos deux cultures ne rendra pas Themyscira plus accessible aux autres. Elle n'en restera pas moins le symbole d'un amour qui ne connait aucune frontière. « Athéna va probablement devenir sa marraine, alors que de mon côté, et bien... je n'ai aucune foutue idée à qui proposer. » Tu hausses les épaules, à la fois résigné et un peu triste. Plus le temps passe, plus tu réalises que tu te rapproches de sa famille, tout en t'éloignant de la tienne. Chez elle, ce sera la fête, chacune de ses sœurs sera profondément heureuse de la voir porter la vie en elle. Mais chez toi, aucun n'a manifesté jusqu'à présent une réelle joie de te savoir prochainement père. La différente est flagrante, et évidemment, elle te touche. Si bien que tu n'as aucune idée de qui pourrait endosser le rôle de parrain ou de marraine de ton enfant. « Même si je suis très loin d'avoir été accepté par toutes les Amazones de l'île, je me sens étrangement plus proche de ta famille que de la mienne. » Plus à l'aise à Themyscira qu'au manoir. Parce qu'au moins, il t'est encore possible de faire changer d'avis les plus récalcitrantes à ton sujet. L'opinion de Bruce et des autres, elle, est bien trop ancrée pour espérer quoi que ce soit. « En un an, je crois bien que ta mère s'est plus préoccupée de moi que n'importe qui d'autres au manoir. » Excepté Alfred, qui t'a fait l'honneur d'être témoin à ton mariage. Pour le reste, le contraste est saisissant. Tu te souviens encore d'Hippolyte qui a fait le nécessaire pour t'obliger à dormir, épuisé de veiller au chevet de Diana pendant sa convalescence. Ou encore de sa reconnaissance et de son affection, quand elle te voit au bras de sa fille. Toutes ces choses que tu ne retrouves pas de ton côté. Ou du moins, pas autant que tu l'aurais souhaité.

Voilà ce qui arrive quand on fait une mauvaise blague à une Amazone. Un vol direct pour le royaume sous-marin de Poséidon, le tout sans escale ! Et même si Jason ne s'en rend pas compte, Diana a fait preuve de délicatesse. Oui, après tout, elle aurait très bien pu l'envoyer à l'autre bout du monde – et il n'aurait pas été le premier ! « Tss, tu survivras. Et puis, au pire, je suis sûre que ce n'est rien qu'un petit passage dans le Puits de Lazare ne puisse guérir. » Diana bat des cils en feignant l'innocence. L'avantage avec lui, c'est qu'ensemble ils peuvent rire de tout et n'importe quoi, sans crainte de froisser l'autre, même quand la tournure que prennent les choses peut... Eh bien, éclabousser. Mais une fois ce moment d'hilarité passé, le sérieux est de retour. Diana fronce les sourcils quand elle voit une certaine forme de tristesse remplacer le sourire de Jason. Elle soupire doucement, en passant ses doigts dans ses cheveux. « Nous sommes ta famille. » Ce n'est ni plus ni moins que la vérité brute. Il est devenu un membre de sa famille au moment où ils se sont aimés, au moment où Hippolyte a compris ce qu'il représentait pour elle, au moment où il s'est battu aux côtés des Amazones. « Je sais... Je sais que les choses ne sont pas comme tu aurais voulu qu'elles soient. » La fracture avec les Wayne a eu lieu il y a longtemps. Et même en faisant tous les efforts du monde, même en essayant de panser les plaies, même en essayant de mettre le passé de côté... Parfois, certaines personnes ne sont juste pas faites pour être ensemble, malgré toute l'affection qu'elles peuvent se porter. Elle l'a bien vu au Manoir, elle a été témoin pendant des mois de leurs relations – ou plutôt non-relations – familiales. Bien sûr que cela la peine de les voir aussi désunis. Bien sûr qu'elle aimerait qu'il en soit autrement. Mais elle ne possède malheureusement pas le don de réconcilier les familles, sinon elle aurait commencé par la sienne. « Tu n'as pas besoin d'eux. Les choses changeront peut-être, plus tard, lorsque certains auront gagné en maturité et d'autres en humilité. » Elle ne veut pas jeter de l'huile sur le feu, pas plus qu'elle ne veut se montrer cruelle. Mais elle pourrait lui dire que dans un siècle, cela n'aura plus d'importance. Qu'ils seront tous redevenus poussière, et que les querelles du passée ne compteront plus. Qu'une vie humaine n'est qu'un battement de cils dans la vie d'un immortel. Parce que ce n'est pas ainsi qu'elle perçoit les choses, elle n'envisage pas la mort comme une façon de remettre les compteur à zéro. Elle est bien placée pour savoir que certaines blessures sont éternelles. « Ne pense pas à ces choses qui te font de la peine aujourd'hui. C'est notre anniversaire, le premier d'une longue série. Ce serait dommage de laisser quelques tristes pensées le gâcher. » Les prochains jours leur appartiennent, comme les prochaines semaines. Après Hawaï, leur prochaine destination sera Themyscira, et ce séjour là sera synonyme de changement. Le plus grand changement de leur vie, celui qui changera absolument tout. Elle se rapproche pour l'embrasser et ainsi chasser les mauvaises pensées avant qu'elles n'empoisonnent son esprit. « Ne pense pas à eux, ne pense à personne d'autre que moi. » Ce n'est pas de l'égocentrisme, c'est tout le contraire. Elle veut qu'il ne fasse attention qu'à elle pour lui éviter de penser à toutes ces choses qui le frustrent et continuent à le peiner malgré la distance et le recul pris. « Allez, viens. » Diana rejoint la plage, et quand Jason sort à son tour de l'eau, elle s'approche de lui pour prendre ses mains entre les siennes. « Tu as une famille. » Une véritable affirmation, parce qu'elle sait qu'il lui arrive encore d'en douter, parce qu'il songe aux fantômes de son passé ou à ceux qui n'ont pas su l'aimer. Elle se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue, avant de retrouver un sourire malicieux. « Maintenant... Si ça ne te dérange pas, la femme enceinte que je suis aimerais beaucoup découvrir ce restaurant dont tu m'as parlé. Je sais qu'il est encore tôt, mais... » Elle tapote son ventre. « Nous avons faim. Vraiment très faim. » Tout bien considéré, ils n'ont pas avalé grand chose de la journée, et Diana n'a pas oublié où la moitié de sa salade de fruits a terminé sa course. « Promis, je ferai attention à ne rien te renverser dessus cette fois. »

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

T'es touché par cette façon qu'elle a de te réconforter, et pour un garçon qui n'a jamais eu de famille fixe, c'est d'autant plus important. Tes parents, le foyer, Bruce, la Ligue, maintenant les Amazones, la stabilité n'a jamais été un moteur de ton existence. Alors tout ça, avoir la chance d'appartenir à un noyau dur, que ce soit le sien ou celui que vous êtes en train de construire, c'est la victoire d'une vie. Et même si t'as parfaitement conscience que tu ne pourras jamais être accepté de toutes, avoir la bénédiction et l'affection d'Hippolyte est déjà incroyable, et tu mesures ta chance à sa juste valeur. Tu as fait des preuves, elle a vu combien tu aimais sa fille, et quelque part, t'en es terriblement fier. Mais cette situation complexe avec la famille Wayne, en sont-ils les seuls responsables ? Tu refuses de tomber dans ce piège, et de blâmer les autres sans te remettre toi-même en question. Le problème, c'est que si tu as probablement fait des erreurs, tu aimerais les connaître. « Je ne veux pas prétendre être irréprochable. » Elle t'aime, elle accepte tes mauvais côtés, mais peut-être que d'autres n'ont pas cette patience. Et si tu te montres parfois arrogant, tu ne veux pas te montrer présomptueux pour autant. Mais elle a raison, aujourd'hui n'est pas un jour à s'attarder sur les blessures. Aujourd'hui doit uniquement être placé sous le signe de l'amour. Et de l'amour, à son égard, tu en as à l'infini. Quand elle t'embrasse, tu te dis qu'il te serait facile de passer le restant de l'après-midi à simplement jouer avec ses lèvres. A sentir son souffle contre ton cou. A caresser sa peau douce du bout des doigts. « Ne penser qu'à toi, j'ai l'impression de ne faire que ça depuis un an. » Tu lui souris, un peu charmeur, mais parfaitement sincère. A l'instant même où tu l'as vue sur ce toit de Gotham, ton cœur à bondit, pour ne plus jamais cesser de battre pour elle. Et tu ne comptes plus le nombre de coups reçus, car trop projeté dans votre nuit à venir. Penser à elle, c'est facile, c'est cesser de le faire qui est plus compliqué. Tu sors à ton tour de l'eau, et serres ses mains dans les tiennes quand elle s'en empare. Oui, tu as une famille, et bientôt votre premier enfant va naitre. Il n'y a pas de plus belle joie. Et tu es indéniablement en train de vivre la plus belle période de ta vie. Une vie longue, qui connaitra d'innombrable autres merveilleux moments. « Si t'avais fait attention t'aurais moins faim ! » Et les framboises auraient finis dans sa bouche et non pas sur toi. Tu déposes un baiser sur ses lèvres avant de l'entrainer avec toi à l'intérieur. Ce qu'une femme enceinte désire, elle l'obtient tout de suite.

Après un coup de fil au restaurant, tu leur demandes d'avancer votre réservation. Heureusement, le service du midi est terminé, et ils n'ont aucun mal à accéder à ta requête, à ton plus grand soulagement. Ce qui était prévu pour ce soir, sera finalement pour cette fin d'après-midi. Ce n'est pas ce qui était planifié, mais tu sais très bien maintenant qu'on ne peut lutter contre les envies d'une femme enceinte. Huit mois que tu t'adonnes à l’exercice avec brio. Vous êtes attendus dans une heure, ce qui te laisse largement le temps de prendre une douche et te préparer. Tu optes ensuite pour un pantalon et une chemise rouge sombre aux manches courtes. Quand elle fait irruption à son tour, tu te rapproches, et passe tes bras autour de sa taille pour l'enlacer. « Je t'ai déjà dit que t'étais magnifique ? » Oui, souvent, tous les jours. Difficile de ne pas être frappé par sa beauté. « On y va. » Le restaurant n'est pas très loin, mais tu entrelaces quand même tes doigts avec les siens pour la guider jusqu'à destination. Il ne vous faut pas plus de cinq minutes pour atteindre l'entrée, où un serveur vous invite à rejoindre votre table. La décoration, pour l'occasion, est romantique. Mais moins que l'ambiance générale, puisqu'on vous guide à quelques mètres seulement de l'océan, où une table plantée dans le sable vous attend. Si tu savais à quoi t'attendre, tu restes bluffé par l'ouvrage. Tu t'installes sur ta chaise, et rattrape une de ses mains pour pouvoir la caresser. Toujours ce besoin de la sentir près de toi. Tu la laisses observer les alentours, avant de reprendre la parole. « Quand Ophelia sera là, et qu'on aura déjà bien profité d'elle, tu voudras bien m'épouser à nouveau ? » Avec vos proches cette fois-ci. C'est ce que vous étiez supposés faire, avant d'être assaillis par l'impatience. Une première fois pour être mariés au plus vite, une seconde pour faire un bel événement. Restreint et privé, mais une nouvelle façon de crier votre amour l'un pour l'autre au monde entier.

Diana n'est pas femme à réclamer tout et n'importe quoi, et heureusement. Parce que ce qu'elle demande, Jason le lui donne, comme s'il s'agissait de paroles saintes. Ses désirs sont des ordres, et il les rend toujours réalité aussi vite que possible. Mais Diana n'en profite guère, sauf lorsque son estomac de femme enceinte se rappelle à elle. Elle n'a jamais eu autant envie d'avaler n'importe quoi, ce qui lui fait penser qu'Ophelia a définitivement hérité du côté gourmand de son père. Diana fouille sa valise, à la recherche de la robe rose poudré qu'elle sait avoir emporté avec elle – autant faire vivre les clichés jusqu'au bout – et l'enfile en se tortillant de façon assez peu élégante, et lutte pour réussir à remonter la fermeture dans son dos sans l'aide de Jason. « Hm... Je crois que tu me l'as déjà dit ce matin. Et dans l'avion. Et il y a cinq minutes. » Elle rit doucement, avant de déposer un baiser sur sa joue. Même un an plus tard, c'est toujours un peu perturbant d'être traitée comme la huitième merveille du monde. Le restaurant ne se trouve pas très loin, ce qui ne les empêche pas une seule seconde de partager un moment de tendresse sur le chemin. Le restaurant choisi est à la hauteur du paysage, et encore une fois Jason a fait en sorte qu'ils y soient les seuls pour préserver au mieux leur intimité. Une table au bord de l'océan, que demander de plus ? Un sourire aux lèvres, elle se perd dans la contemplation du paysage hawaïen avant de se retourner vers Jason lorsqu'il prend sa main. « Je veux bien t'épouser autant de fois que tu le voudras. » La seconde fois se fera cette fois avec leurs proches, et sans trop d'imprévus et d'impatience. Mais ils ne sont certainement pas le premier couple à se marier en temps de crise, au cas où... Qui pourrait leur reprocher d'avoir voulu s'unir alors qu'ils ignoraient combien de temps il leur restait à passer ensemble, à cause de la menace représentée par le Syndicat ? Diana a d'ailleurs bien du mal à croire que ce soit réellement terminé après ces longs mois à vivre dans le peur et l'incertitude, comme si c'était trop beau pour être vrai, trop beau pour durer. « Tu sais, une fois qu'Ophelia sera là, j'ai peur de ne plus parvenir à la lâcher. » Ce n'est rien de nouveau, elle le lui a déjà dit plus d'une fois. Mais plus le moment fatidique approche et plus elle en est convaincue. Une fois qu'elle aura tenu leur fille dans ses bras pour la toute première fois, le reste n'aura plus la moindre importance, et encore moins les querelles et la violence. « J'ai tellement hâte. » Quoique, paradoxalement, elle craint que porter Ophelia ne lui manque au début, après tous ces longs mois à la sentir grandir et bouger en son sein. Quand le serveur revient avec les menus et une bouteille de champagne, Diana s'apprête à protester avant de remarquer l'étiquette qui indique "sans alcool" ; de quoi célébrer leur anniversaire en toute sobriété. Encore que, l'alcool n'ayant de toute façon pas le moindre effet sur son métabolisme, logiquement il en serait de même pour Ophelia... Mais Diana n'a jamais eu envie de tenter le diable et de toute façon, l'alcool n'a aucun intérêt réel pour elle, puisqu'elle n'en ressent pas les effets. Son verre plein, elle le lève pour trinquer avec Jason. « A nous, à notre fille, et à une éternité d'amour. » D'eux, elle ne s'attend à rien de moins. Après avoir reposé son verre, Diana s'intéresse au menu et lorsque le serveur revient, elle... Eh bien, elle commande un plat énorme, une salade qui au final n'a rien de léger. « Promis, je fais attention cette fois. » A priori, assise à une table et non pas à moitié allongée dans leur lit, cela devrait aller. Diana reste silencieuse un moment, accaparée par son plat, avant de relever les yeux vers Jason une fois qu'elle en a englouti la moitié. « Tu ne seras pas jaloux, n'est-ce pas ? Si j'accapare un peu Ophelia, et si je lui accorde la plupart de mon temps et de mon attention ? » Elle soupire doucement en reposant ses couverts, et noue ses bras autour de son ventre. « Je ne pense pas être capable d'agir comme si je ne l'avais pas attendue toute ma vie. » Comme si elle n'était pas, littéralement, un rêve devenu réalité.

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

Une seconde fois, ce sera déjà pas mal. Laisser profiter vos proches de cette union, de partager votre bonheur avec eux, mais aussi prouver à tout le monde que tu t'en es tiré, et ça même si tu venais de loin. A la course de celui qui parviendrait le plus rapidement à trouver une vie normale, tu n'étais clairement pas le favori, et peu aurait misé sur toi. Comme quoi, il suffit parfois d'une seule rencontre pour que tout en soit bouleversé, chamboulé. Diana a embelli ton existence, transformé le garçon tourmenté en mari et père. Tu te fiche de la course, puisque tu as déjà gagné le plus beau des prix. Et si jusqu'à présent il s'agissait que de vous deux, bientôt, vous serez trois. C'est un événement merveilleux que tu attends maintenant depuis huit mois, mais t'as conscience que cette nouvelle arrivée va changer tes habitudes. Vos habitudes de couple. Diana désire être mère depuis bien trop longtemps pour qu'elle puisse se consacrer à autre chose que sa maternité, mais ce serait mentir de prétendre ne pas avoir peur d'être mis de côté. A tort ou à raison, c'est une crainte que tu ne parviens pas à mettre en sourdine. Quand la bouteille de champagne arrive à votre table, et te sors par la même occasion de tes pensées, tu observes le breuvage d'un œil perplexe. Pas convaincu, tu fais néanmoins l'effort d'y goûter, en percutant doucement le verre de ta compagne. « A notre famille. » Première gorgée, première grimace. Il n'y a rien de pire pour toi qu'une boisson alcoolisée... sans alcool. « C'est dégueulasse. » Ton jugement est sans appel. Mais tu la soutiendras jusqu'au bout, tu peux bien faire l'effort le temps d'une soirée. Quand le serveur revient vers vous pour prendre commande, c'est sans surprise que tu optes pour le burger. Mais attention, là c'est un burger de luxe, donc ça ne compte pas vraiment ! Tu souris largement en dictant ton choix, parfaitement conscient du regard que Diana pose sur toi. Choix que tu ne regretteras pas, puisqu'il va se révéler être l'un des meilleurs burgers de ta vie. Faut dire que tu n'as pas fait les choses à moitié, et que tu t'es longuement renseigné pour être certain de trouver un restaurant réputé. Est-ce que c'est trop ? Est-ce que ça vous ressemble assez ? Tu l'espères, vraiment. Vous n'avez jamais été dans le grandiloquent, et cette table sur le sable, pour toi, s'apparente plus à du romantique qu'à du bling bling. Toujours cette volonté de lui offrir le meilleur, le plus beau. Cette question qu'elle te pose ensuite, à l'instant même où tu termines ta dernière frite, elle ne te surprend pas. Diana lit en toi comme dans un livre ouvert, et rien de surprenant à ce qu'elle mette le doigt sur ce qui te tracassait un peu tout à l'heure. Mais c'est honteux, terriblement honteux de faire ce genre d'aveux. Et aussitôt, tu te sens gêné et mal à l'aise. « Je ne sais pas. Peut-être. » Tu hausses les épaules, d'un air nonchalant, alors que tu ressens tout sauf de la désinvolture. Tu aimes ta fille d'un amour absolu, mais ce serait mentir de prétendre de ne pas avoir peur que votre couple soit mis entre parenthèses. T'es on ne peut plus heureux de connaître prochainement les joies de la paternité, ça crève les yeux, mais un an rien qu'avec elle, c'est peu. C'est peut-être même pas assez. Tu n'avais jamais connu de tels sentiments auparavant, et tu es loin de les avoir complètement explorés. « Je sais très bien ce que représente Ophelia pour toi. Et jamais je ne pourrais ressentir une véritable jalousie à l'égard de mon propre enfant. » Tu fronces les sourcils, quel genre d'homme tu serais ? Mais oui, ce n'est pas aussi simple que ça. Et si elle en vient à consacrer son temps et son attention exclusivement à votre fille, comme elle vient de te l'avouer, tu ne peux lui promettre de bien vivre cette nouvelle situation. « Mais je vais pas mentir, j'ai un peu peur d'être délaissé. » Nouveau haussement d'épaules. Avant que ton doigt ne vienne gratter nerveusement le bois de la table. Tu fais cette confession à voix basse, comme un enfant qui viendrait d'avouer une bêtise : « J'aimerais avoir mon couple et mon bébé. » Sans privilégier l'un ou l'autre. Juste trouver un équilibre. « Bon sang, c'est stupide. Je me sens stupide. » Est-ce qu'avouer tout ça fait de toi un monstre ? T'en as comme l'impression.