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 Sympathy for the devil || John

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Tefé Holland


Tefé Holland

independent soul

Messages : 2726
Date d'inscription : 29/05/2019
Face Identity : Taylor Momsen
Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign)
the sprout
Age du personnage : 24 ans
Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane
Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte
Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine.
Compétences/Capacités : Sympathy for the devil || John Dfg11

+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

Sympathy for the devil || John Dfgh11

You
and me
and the devil makes three.

Sympathy for the devil || John Ced26f2610ca1c29171acd99667e4909078d58bb

Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
Sympathy for the devil || John Sans_158
Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyMar 4 Juin - 0:41

&
Sympathy For The Devil

La terre, comme une respiration. Comme un grondement sourd et continu, rauque, chaud et rassurant. Inspiration, expiration, qui émanaient des entrailles de la planète. Allongée sur le flanc entre les racines d’un arbre à l’orée de la forêt, la joue dans la terre humide, Tefé dormait comme un bébé. Inspiration, expiration, qui la traversaient comme une onde émanant du noyau de la Terre elle-même. Ne pas avoir froid, ni chaud, ni faim, ni peur. Se sentir exactement à sa place quand bien même ses pas l’avaient ramenée à Houma sans vraiment qu’elle-même en ait envie, mais plutôt parce qu’elle ne savait pas où aller. Mais peu importait où elle allait si partout où elle se posait, elle pouvait se lover contre un arbre et écouter la nature respirer. Le souffle de la vie, littéralement parlant – pourquoi les hommes n’arrivaient-ils pas à s’enfoncer ça dans le crâne ? Inspiration, expiration ; elle-même respirait au même rythme, sauf que c’était impossible évidemment, le souffle de la terre était bien trop lent pour ses tout petits poumons d’humaine. Dans ce paisible mouvement, dans la froideur humide de la terre contre sa joue, le léger grouillement de la vie qui agitait les sols, le frôlement léger de l’herbe sur ses mollets, elle savait aussi qu’il y avait la caresse de son père. La main fraîche, douce et végétale de son père sur son front qui repoussait ses mèches folles…

Cette seule idée la tira du sommeil et elle se redressa, les yeux bouffis, des feuilles mortes dans les cheveux, des traînées de terre maculant son visage, ses bras et ses jambes nues. Son premier réflexe fut de tendre la main vers Mercury, même si elle l’avait senti se lever cette nuit. Il n’était pas revenu se blottir contre lui. Elle crut entendre l’écho de son esprit simple et joyeux – des alligators, des alligator, alligators, gators, gators, des alligators ! Elle se leva en grognant et se traîna jusqu’à la rive du lac Hatch, qui trônait au cœur de la réserve naturelle de Mandalay où elle avait trouvé refuge la veille. Elle connaissait les lieux comme sa poche, et elle n’avait pas eu le courage d’aller en ville. Elle se laissa tomber à genoux dans la boue et plongea les bras jusqu’aux coudes dans l’eau. Elle vit des traces de pattes de chien tout autour et aperçut du coin de l’œil un alligator flotter paresseusement un peu plus loin dans l’eau. Elle se frotta les bras, le visage et le cou et se releva en s’étirant. Et maintenant quoi ? Elle pouvait continuer sa route et pousser au sud jusqu’au marais, et jusqu’à ses parents qui savaient très bien qu’elle était là et qui devaient l’attendre en silence, sans lui mettre la pression. Si finalement elle faisait demi-tour, ils ne lui en voudraient même pas. Qu’est-ce qu’elle était censée faire de genre de parents, hein ? Ou bien elle pouvait aller à Houma. Tefé n’aimait pas les villes, mais Houma était la ville qu’elle détestait le moins. Elle y avait vécu des trucs moches, mais malgré tout, et maintenant qu’elle avait pas mal voyagé, elle trouvait qu’il y avait pire, comme endroit. Et qu’il y avait pire, comme humains, que les habitants un peu rednecks de Houma. Au moins étaient-ils attachés à leur terre. Au moins vivaient-ils, même inconsciemment, selon les lois du bayou. Pas le choix, en même temps. Il n’était pas encore né, le type qui serait capable de bétonner tout le sud de la Louisiane.

Ouais, perdre un peu de temps en ville, cela lui paraissait être un bon plan. Elle retourna à son arbre, ramassa son vieux sac à dos en toile et sa guitare et entreprit de sortir de la forêt, direction Houma. Une bonne dizaine de kilomètres le long du Bayou Black, dans l’air moite et humide du début d’été, jusqu’aux ponts jumeaux qui menaient au centre-ville. Petit à petit, les maisons se faisaient plus nombreuses, toujours en bois, avec des colonnes, peintes en blanc – vieilles, écaillées, branlantes, bâties un peu n’importe comment, trop proches les unes des autres ou au contraire isolées, les pieds dans l’eau du fleuve parfois. Pas de clôtures, et beaucoup de bordel dans les jardins. Des vieux assis sur les porches qui la regardaient passer, figés comme des statues, avec juste leurs yeux qui la suivaient. De la musique qui s’échappait des fenêtres. Elle détestait les villes, mais tout ça, c’était si familier qu’elle souriait en marchant dans les herbes hautes. Houma, downtown : une large rue, des magasins, des pick-ups et l’odeur de la cuisine grasse des gens d’ici, qui écœurait souvent Tefé. Elle tourna dans une rue perpendiculaire, puis encore une, puis encore une. Houma, micro-cité, où tout se faisait à pied. De nouveau, moins de maisons, loin de Main Street, jusqu’à un bar qui donnait tout sauf envie d’entrer. Bâtisse plate et isolée avec un parking énorme, pour que n’importe quelle bande de motards puisse s’y garer. Hero’s Pub : pourquoi est-ce qu’elle rentrerait là-dedans, elle ? Elle n’en savait rien, mais elle entra quand même. Ce n’était ni moche ni crade, à l’intérieur, mais sombre malgré tout, déco chargée avec plusieurs thèmes qui semblaient se battre en duel : la chasse, la pêche, la moto, l’alcool, la musique, même quelques éléments amérindiens quand bien même la ville n’avait gardé de cet héritage que son nom. Quelques tables étaient occupées, quelques dos ronds lui faisaient face au comptoir. Le barman la salua d’un hochement de menton, sans vraiment la regarder. Elle s’approcha, s’accouda au bar et désigna du doigt le fût de bière pression le moins cher, après avoir effleuré du bout des doigts les trois billets de un dollar qui alourdissaient la poche de son short en jean effiloché. Elle tourna la tête à droite : un vieux poivrot au regard trouble, vacillant sur son tabouret en bois, lequel semblait appeler à l’aide tellement il grinçait. Elle tourna la tête à gauche : un autre vieux poivrot à peine plus éveillé. Et à côté de lui, encore un autre, qu’elle connaissait bien, cela dit. Moins vacillant, mais l’air tout aussi embrumé.

Le choc de cette vision lui fit serrer les poings sur le bois collant du comptoir. Elle jeta les billets à la figure du barman en récupérant sa pinte, comme si c’était sa faute, à lui, qui avait ouvert sa porte à John Constantine, le grand spécialiste de l’évasion. Elle n’avait pas du tout prévu de le voir aujourd’hui, et ici. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Pas besoin d’être un génie pour le deviner, personne ne venait à Houma sans une bonne raison et la meilleure des raisons de ce type, c’était son père. Elle alla se planter derrière John, posa brutalement sa pinte sur le comptoir à côté du verre de gin qu’il s’était fait servir et se pencha pour le regarder par en dessous, lui coupant toute possibilité de fuite. « Hello, daddy ! » Le mot sortait tout seul, après tout ce temps, mais cela lui avait demandé du travail, en vérité : le prix de l’humour, et c’était important pour elle, vu qu’elle se trouvait hilarante, la plupart du temps. « Regarde comme on est mignons, tous les deux, à avoir choisi le même bar pour passer le temps ! Les alcolos ne font pas des chats, hein ? » Elle sentit dans son dos le poivrot glisser de son tabouret en grommelant ; elle le connaissait, en fait, ce type, Dave, ou Don, elle ne savait pas. « Fais pas chier, hein, oh, Tefé… » Mais Dave-ou-Don, qui l’avait reconnue aussi, savait qu’il valait mieux faire de la place. Elle se percha d’un bond sur la place laissée vacante et posa sa guitare par terre à ses pieds, appuyée contre le bar. « Pourquoi t’es là ? » Tu lui veux quoi, à mon père ? était la question sous-entendue. Pourquoi tu parles à mon père, et jamais à moi ? était la question secrète, qu’elle n’était pas prête à poser.

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John Constantine


John Constantine

independent soul

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Date d'inscription : 29/07/2018
Face Identity : Matt Ryan
Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa)
Sympathy for the devil || John 4yJkA2m
Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
Compétences/Capacités : Sympathy for the devil || John 85a8a3d51020019278b631cf937a14cfcad7fdf6

Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

Sympathy for the devil || John 5daeeb239fc7b44544ebcb10243202a79d7e0e1b

Sympathy for the devil || John 2288781-justld_cv102_02

This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

Sympathy for the devil || John ESXru4E

"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

Sympathy for the devil || John W9uAU1i

Sympathy for the devil || John 30ae37c27616373b20034d9ce37b6c58035eba23

"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

Sympathy for the devil || John 6c11e93a97cae60307dc5669cb069eabed308b6e

"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

Sympathy for the devil || John 7dda805dd115e47d68e72e5c3f9c35b4833eb3bd

"Be well, John."
"Say it backwards."

Sympathy for the devil || John 5e5fbebd7366894de1126032655476dd11831d0c

"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyVen 7 Juin - 0:00


sympathy for the devil
Pourquoi il était là ? En voilà une foutue bonne question. Abby la lui avait posée, sitôt qu’il avait pointé sa trogne à Houma, Swamp Thing la lui avait posée aussi, sinon qu’il avait foutu le pied dans son marais bardé de racines traîtresses et de moustiques, et même s’il avait prétendu le contraire parce qu’il avait une image à préserver, John Constantine, il n’en savait quand même toujours foutrement rien. Le bluff, c’était un de ses plus grands secrets, un art dans lequel il était tellement passé maître qu’on le qualifiait un peu partout de mec qui a toujours un plan de secours, toujours une idée foireuse pour se tirer de toutes les situations, toujours de quoi ne rien laisser au hasard. C’était vrai, parfois. Mais souvent, il fallait bien avouer qu’il improvisait de but en blanc tout en prétendant parfaitement savoir ce qu’il faisait. La plus belle astuce que le diable ait jamais trouvée a été de faire croire qu’il n’existait pas, et la plus belle supercherie de John a été de faire croire qu’il gardait le contrôle, partout où qu’il aille. Fichtre, l’illusion était tellement convaincante que lui-même s’y laissait prendre, parfois. Et d’autres fois, comme là, quand il s’était retrouvé à descendre d’un bus au cœur du bayou de Louisiane sans vraiment savoir comment ou pourquoi il s’était retrouvé là, il réalisait qu’en réalité, il n’était qu’une fraude un peu mieux réussie que les autres. Il avait soupiré, en grattant une allumette contre le panneau de bois humide annonçant l’entrée de la ville pour s’allumer une clope qui allait prendre l’eau bien trop vite et contaminer sa bouche de ce goût boisé et moite et pourri qui ne manquait jamais de l’écœurer - mais c’était ça, le marais, du bois vermoulu, de l’eau croupie, de la terre gorgée d’eau et cet air poisseux qui collait au palais, aux vêtements, aux poumons, à la peau, chargé de la chaleur et de l’humidité de la tranquille et impitoyable Louisiane. A choisir, il aurait préféré traîner ses grolles jusqu’à New Orleans, qui avait au moins le mérite d’être plus accueillante que ce patelin perdu où les maisons de bric et de broc n’avaient pas évolué depuis le début du siècle dernier et où les rednecks du coin régnaient en maîtres. Mais il savait très bien où il avait manqué le coche. Voilà ce qui arrivait, quand on suivait l’autoroute de la synchronicité au lieu de choisir sa destination en connaissance de cause. Perdu, pas foutu de savoir où aller, et avec pour seul repère un légume géant et sa femme qui avait plus souvent envie de lui arracher les yeux que de lui sauter au cou.

Bloody well done, ol’ me. avait-il songé avant d’aller poser sa valise dans l’unique pension du coin et de ressortir presqu’aussitôt, son fidèle trenchcoat toujours sur le dos et sa clope toujours au bec, plus têtu qu’une mule, pour mettre le cap sur le marais – puisqu’il était là, autant mettre sa visite à profit. Après son séjour à Sumatra avec Zee, il fallait bien admettre qu’il s’était senti… largué. Sans plus savoir vers qui, vers quoi, où se tourner pour la suite – alors il avait fait ce qu’il faisait toujours dans ces moments-là, il avait fait un pas de côté et sauté sur les rails de la synchronicité, s’était laissé porter par un instinct qui allait bien au-delà d’une intuition chanceuse, il l’avait bien compris, depuis le temps, que les lois de la réalité et de la linéarité ne s’appliquaient pas tout à fait à sa petite personne, sans qu’il ne comprenne vraiment comment ni pourquoi – c’était comme ça, c’est tout. Autant profiter de sa visite pour passer le bonjour à la laitue vivante qui lui servait d’espion à la Maison des Secrets, au cas où il ait vu quoi que ce soit, mais non, ses pousses-espionnes n’avaient rien rapporté de particulier, et pouvait-il éteindre cette cigarette, le Green n’aimait pas qu’il fume dans le marais, d’ailleurs le Green ne l’aimait pas beaucoup, ce type qui puait la magie noire qui polluait leur cher sol, donc s’il pouvait retourner en ville avant de déclencher une catastrophe dans le bayou, merci, au revoir, ravi de t’avoir vu aussi, Swampy. Et voilà comment John Constantine, prêt à se lancer dans une lutte mortelle avec son ex-amant-ex-mentor-devenu-pire-ennemi, n’avait rien pu faire d’autre que d’échouer au Hero’s Pub pour tirer la tronche au-dessus d’un verre de gin, à se demander si les voies de la synchronicité n’avaient pas, elles aussi, fini par la lui faire à l’envers, à l’envoyer là où il n’avait apparemment pas vraiment de raison d’être. A peu près aussi paumé que le poivrot assis sur le tabouret à côté du sien, et qui marmottait tout seul dans sa barbe. Un verre, deux verres, trois verres, cinq verres, s-huit verres ; woops, il avait perdu le compte. Oui, bon, tant pis. Personne ne l’attendait, personne ne le surveillait, et si quelqu’un lui cherchait la bagarre – bang, holy shit, il sursauta alors qu’une main familière faisait claquer sa pinte de bière sur le comptoir juste à côté de lui. Et cette voix narquoise, évidemment. Avec un rictus qui traduisait tout le bien qu’il pensait de son entrée en matière, John se tourna lentement vers la fille de Swamp Thing, sans possibilité de fuite. Pas de fuite qui ne nécessite de la magie, en tout cas, et vu son état d’ébriété avancé, il préférait ne pas tenter le diable. Figurativement, et littéralement. « Tefé. Ta mère t’a donné la permission de minuit ? » Seigneur, ça lui faisait dresser les poils sur les bras quand elle l’appelait comme ça, daddy, et le pire c’est qu’elle le faisait exprès, cette sale gosse. Il retint un soupir et un grognement alors qu’elle piquait sa place au pauvre poivrot, et à la place, se concentra sur le fond de son verre. Hm. Il devait vraiment être plus entamé qu’il ne l’avait cru, pour ne pas l’avoir sentie arriver dans son dos. A force de fréquenter Swamp Thing, il avait développé une certaine sensibilité pour tout ce qui touchait de près ou de loin au Green, et depuis qu’il l’avait plus ou moins laissé le posséder, et bien… disons que la connexion était plus forte que jamais. Et Tefé, évidemment, Tefé… Tefé était un cas plus particulier encore.

Pourquoi il était là ? Jamais deux sans trois. Et il n’en savait toujours foutrement rien. « Te bile pas, kiddo, je ne suis pas venu chercher des termites à ton père. J’étais dans le coin, j’en ai profité pour passer lui poser quelques questions pour une affaire en cours, c’est tout. » répondit-il. Pas vraiment un mensonge, mais la vérité tellement bien cachée que ça en revenait au même. Sa cigarette coincée entre ses doigts, il en émietta la cendre dans le cendrier à côté de lui et la porta à nouveau à ses lèvres, bien heureux d’avoir cette distraction à portée de main pour créer un écran de fumée figuratif ou non entre lui et Tefé. Pas qu’il ne l’aime pas, la gamine, mais entre eux c’était… pour le moins compliqué. Ca n’aurait pas dû l’être, remarquez. Lui, il était juste le géniteur, et encore, à moitié, puisque c’est bien l’esprit de Swampy qui avait été présent lors de la conception. Ca n’aurait pas dû l’être. Mais ça l’était quand même. Parce que rien n’était jamais simple quand on s’appelait Constantine ou Holland. Enfin, John consentit à lever les yeux de son verre (principalement parce qu’il était presque vide) et les posa sur Tefé, toujours aussi agressive, toujours aussi sauvage, toujours aussi directe. Bordeeeel si Chas la voyait. Il savait très bien à qui elle lui ferait penser. Et lui, il n’avait pas vraiment envie d’y penser. Tout de même, un sourire en coin fleurit sur ses lèvres, et il fit signe à la barmaid de re-remplir son verre, et d’en ajouter un pour sa compagne de soirée, ce qu’elle fit sans sourciller. Il comprenait mieux que personne l’attrait de la bière pas chère et imbuvable, mais tant qu’il était là, il n’allait pas la laisser s’empoisonner avec ça. Surtout après avoir fait les poches de la moitié du bar en début de soirée. « Je pourrais te poser la même question, non ? La dernière fois que je t’ai vue, t’étais encore en vadrouille quelque part dans le Nevada à faire pousser des pâquerettes avec Mercury. Qu’est-ce qui te ramène au hameau familial ? » demanda-t-il en occupant ses mains avec son paquet de cigarettes. C’est fou ce qu’elle ressemblait à sa mère, Tefé, mais cette rage dans le regard, ce tranchant comme l’éclat d’une pierre, cet air buté et ces colères invraisemblables, c’était indubitablement son père. C’était assez marrant à voir, d’un point de vue extérieur. Ou peut-être qu’il était plus indulgent à leur écart, parce que quand même, avec tout ce qu’il s’était passé entre eux, il ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver un peu de tendresse pour cette famille de bizarreries de la nature. Et puis Tefé, elle lui ressemblait un peu aussi, parfois, il lui paraissait. Hargneuse, bornée, et surtout, paumée. Peut-être qu’elle aussi, elle s’était laissée dériver sur les voies de la synchronicité. Elle avait bien hérité de son affinité avec les démons, pourquoi pas de ce petit talent aussi. « D’ailleurs, si tu prévois de me mettre ton poing dans la figure comme tu me le promets depuis des années, je t’en serais reconnaissant d’attendre que j’aie fini mon verre. Vous avez tendance à mal mesurer votre force, dans la famille. T’as été voir tes parents ? » demanda-t-il sans ambages, lui non plus. Un autre truc sur lequel ils s’accordaient, tous les deux. La famille, c’était compliqué. Même en dehors d’eux deux.


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Tefé Holland


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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyLun 10 Juin - 0:55

&
Sympathy For The Devil

Il était dans le coin. Elle l’aimait bien, cette excuse, c’était sa troisième préférée, après « j’ai pas fait exprès » et « je vois pas de quoi tu parles », en guise de bouclier contre les conversations gênantes. Il était dans le coin, alors. Même si personne n’atterrissait jamais dans ce coin-là par hasard. Littéralement le trou du cul de l’Amérique, tout de même, là où se concentraient tous les mauvais souvenirs ataviques du fier peuple conquérants. Et puis, l’idée qu’il puisse causer du tort à Swamp Thing, cet animal-là, elle n’y croyait tellement pas que ça la fit ricaner. En mode « mon père, c’est le plus fort ». Même si elle savait que son père, justement, les rares fois où il lui avait parlé de John, l’avait mise en garde contre lui avec une espèce de lumière d’inquiétude dans le regard. Mais elle n’y croyait pas. Elle croyait que l’exorciste puisse être le roi des salauds, l’empereur des causes perdues, le prince des coups de couteau dans le dos – tout ça, c’était d’Abby, texto. Mais pour le moment, elle ne croyait pas qu’il puisse faire tant de mal que ça. Il aurait fallu entrer dans les détails, les gens. Et comme personne ne se donnait cette peine, elle s’autorisait à douter. Ça ne l’aurait pas arrangée qu’il soit exactement comme ses parents le lui avaient décrit. Querelles du passé, problèmes de vieux aigris. Le type n’osait même pas la regarder. Elle planta son index dans le cendrier où il venait de faire tomber de la cendre et le frotta rêveusement contre son pouce. Tous des lâches, putain. Elle essuya sa main sur son tee-shirt et croisa enfin son regard – pour fêter ça, elle lui adressa un sourire lumineux des plus faux-cul. Non, elle n’était pas heureuse de le voir. Mais lui non plus. Elle remua sur son tabouret en l’entendant mentionner Merc. Quand elle avait appris que John l’avait connue avant elle, elle avait piqué une vraie crise de jalousie. Elle avait eu l’impression que cela aussi, il le lui avait volé – avec sa jeunesse, avec ses racines, avec sa vie tout entière. Bon, elle n’était pas super à l’aise dans ses baskets à l’époque, et vraiment très en colère contre l’abominable empêcheur de grandir en paix. Elle haussa les épaules et attira à elle sa nouvelle bière comme une gosse qui déballe un cadeau de Noël. « On a dormi à la belle étoile dans le désert. C’était bien. Elle est partie à Reno pour faire je ne sais pas quoi, et elle fait ce qu’elle veut. » Et on s’écrit vingt sms par jour. Non mais.

Elle jeta un regard circulaire au bar quasi vide et à ses quelques habitués qui, les yeux vides, fixaient un point devant eux, probablement le moment désormais inaccessible où leur vie avait pris un embranchement pour Shitty-Town, six milliards d’habitants. C’était ça, chez elle ? C’était ça, le hameau familial ? C’était plutôt drôle à imaginer, cela dit. « Tout me ramène toujours ici. Tu sais bien pourquoi, t’es pas obligé de faire semblant. Mais toi, je vais finir par croire que tu ne peux pas te passer de moi. » Bon okay, plus probablement de son père. Tout le monde avait besoin de son père, même si personne ou presque n’en avait conscience. Et puis, de manière très particulière, des gens comme John Constantine avaient besoin de Swamp Thing. Abby levait les yeux au ciel et prétendait que le sorcier causerait la perte de la créature du marais. Et à ce stade, Tefé intervenait avec subtilité – « pourquoi, bordel, tu dis toujours ça ? » – ce à quoi son père grondait comme le tonnerre et mettait fin à la conversation en disparaissant littéralement, un truc de père classique, apparemment. D’un geste aussi vif que soudain, elle arracha le paquet de cigarettes des mains de John, parce qu’il l’énervait à le tripoter comme ça. « Arrête de fumer, tu finiras par en crever. » énonça-t-elle du sacro-saint ton des portes ouvertes, celui auquel personne et surtout pas celui qui parlait ne croyait pas, avant de sortir une clope du paquet pour la mettre derrière son oreille droite. Elle répéta l’opération avec la gauche, puis en prit une troisième qu’elle se colla au coin des lèvres, et alors, mince, le paquet était vide. Elle le froissa et le jeta sur la tête d’un poivrot assis pas loin – « merde, Tefé, tu fais chier ». Puis elle se tourna d’un bloc vers John, qui lui rappelait cette vieille histoire, celle pour laquelle elle l’avait tellement détesté qu’elle s’en était rendue malade, alors qu’est-ce qui lui faisait penser que c’était une bonne idée de ramener ça sur le tapis ? Il croyait peut-être qu’elle n’y pensait pas tous les jours ? Oh elle serra le poing, ça oui, sur le bois mort et silencieux du comptoir, mais ensuite elle se calma aussitôt en entendant la suite.

Elle croisa les bras en mâchonnant sa cigarette éteinte, à son tour d’avoir le regard fuyant et l’envie d’être ailleurs. « T’es qui pour me parler comme ça, mon père ? » Et elle émit un rire de petite vieille, parce que vraiment, elle se faisait rire, elle se trouvait tellement drôle, comme fille ! « Je vais aller les voir. C’est prévu. Tout à l’heure, ou demain. » Ou le mois prochain. Elle savait que ça se voyait sur sa gueule, qu'elle avait pensé ça très fort. Qu’est-ce qu’il pouvait comprendre des sentiments qu’elle ressentait pour ses parents ? Du besoin abyssal qu’elle avait eu un jour de les quitter, avec la brutalité de ces moments dans une vie qui ne vous laissait pas d’autre choix que d’avancer. Mais les quitter, quitter le marais, quitter son père surtout, quel arrachement, aussi. Elle avait appris que le foyer ne la suivait pas partout où elle allait. Elle avait tellement appris sur son père, aussi, elle s’était pris dans la figure beaucoup d’informations concernant le Green et le rôle de la créature du marais. Un genre de teaser de ce qui l’attendait elle, peut-être, et hell no ! Elle n’était pas son père. Elle ne pouvait pas passer sa vie dans le bayou. Ni dans une ville. Sur les routes, alors, sans attaches, sans personne – comme John ici présent ? Non, elle ne pouvait pas non plus. Mais alors il lui restait quoi, comme solution ? « Je les aime quand même. Même si je le voulais, je ne pourrais pas ne pas retourner auprès d'eux à un moment ou à un autre. Ça aide de savoir qu'ils me laisseront repartir. » Et de ce qu’on lui avait dit de John Constantine, c’était quelque chose qu’il pouvait vaguement comprendre. Elle le regarda par le côté, l’observa quelques secondes, sans pouvoir s’en empêcher. « Tu as des ennuis, alors ? Est-ce qu'il a accepté de t'aider ? J'aime bien votre amitié, on dirait que vous passez votre temps à contracter des dettes l'un envers l'autre. » Absolument adorable, quoi. « Donc vous ne parlez pas de moi, hein ? Quand tu vas voir mon père. Je ne crois pas que j’aimerais beaucoup ça. » Subtilité, on a dit, Tefé. Tout en subtilité, et ça passe. Surtout, elle ne croyait pas qu’ils parlaient d’elle. Elle pouvait les imaginer s’ils se retrouvaient forcés d’aborder la question : silence obtus, teamwork total pour éviter de croiser les regards. Elle fit un geste à la fille derrière le comptoir pour qu’elle les resserve, et y ajouta un regard appuyé à John, la tête penchée vers lui et tout, pour lui signaler que c’était à mettre sur sa note. C’était pour toutes les cartes d’anniversaire qu’elle n’avait jamais reçues. Hu, hu !

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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
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Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyVen 21 Juin - 18:54


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Tel père telle fille. Quant à savoir de quel père il voulait parler, John laissait volontiers le soin du choix au lecteur. Lui, c’était sur son énième gin tonic qu’il aurait voulu se concentrer, s’il n’avait pas eu une foutue sale gosse bien décidée à l’enquiquiner vissée sur le tabouret à côté du sien – son paquet de clopes arraché des mains, John s’arracha lui aussi à sa contemplation et la fusilla du regard (d’abord Rosie, maintenant elle, c’était quoi leur problème à elles toutes, ces empêcheuses de fumer en paix), elle qui le narguait avec son air goguenard d’ado mal dégrossie sur le tard. « Qu’est-ce que t’en as à foutre ? Tu t’inquiètes pour moi, maintenant ? Y a pas si longtemps, tu voulais me crever les poumons en utilisant le tabac qui y séjourne indéfiniment. » maugréa-t-il dans sa barbe en lui reprenant d’autorité une des cigarettes coincées derrière ses oreilles – il y tenait à ses clopes, bordel. Elle était bien gentille, Tefé, à monter sur ses grands chevaux avec ses histoires de barbarie humaine des gens qui crament des cadavres de plantes pour assouvir leurs besoin de fumeur, mais parfois, ça lui courait doucement sur le haricot, les discours de miss Greenpeace et papa Treebeard. Et surtout, il était à peu près sûr qu’il tapait juste, et qu’elle n’en avait rien à carrer de savoir si oui ou non une tumeur viendrait un jour lui rappeler gentiment que non, il n’était pas immortel, malgré son talent pour échapper à des situations plus dangereuses les unes que les autres. Probable qu’Abby et Alec ne viendraient pas pleurer sur son sort non plus, encore que, Alec – mais Alec était une bonne pâte, malgré sa propension à menacer de l’écarteler à chaque incartade qu’ils avaient. Peut-être qu’il se sentirait vaguement peiné pour son vieil ami à l’imper reconnaissable entre mille, qui avait mille fois menacé son marais. Mais Tefé ? Nan, Tefé, il avait trop de bagage avec elle pour que ça passe. Si encore il n’avait fait que lui causer de la peine, mais non. C’était un pan de sa vie qu’il lui avait volé, arraché même, certes pour la bonne cause, du moins c’était comme ça qu’ils l’avaient justifié à l’époque, tous les trois, mais maintenant que leur superbe plan sans faille était complètement sorti des rails… Il ne leur restait que des conséquences à affronter, et leurs yeux pour pleurer.

Non sans mal, John déglutit et noya ses souvenirs dans une nouvelle rasade d’alcool, jusqu’à ce que Tefé n’ait la gentillesse de le distraire de ses pensées avec ses propres états d’esprit – brave fille. Ha-ha, qu’elle était drôle, son père mébiensûr – il ricana lui aussi, un peu parce qu’il commençait à être sérieusement entamé, un peu parce qu’elle n’avait peut-être pas tort finalement, et que prendre la chose à la rigolade, c’était peut-être le seul vrai moyen de minimiser la portée de tout ça. Mais elle allait aller les voir, ses vrais parents, jurait-elle, comme une petite fille qui essaierait de le convaincre qu’elle est sage. Sans rien ajouter, comprenant très bien ce que signifiait ce silence qu’elle laissait suspendu en l’air comme une feuille morte, John hocha lentement la tête. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire, de toute façon. Qu’il comprenait, lui qui refusait de revoir son père depuis la naissance de Gemma ? Qu’il comprenait, lui qui n’appelait qu’occasionnellement sa sœur même quand il était de passage à Gotham ? Qu’elle devrait profiter de sa chance d’avoir des parents aussi exceptionnels qu’Alec et Abby, malgré ce qu’ils avaient fait ? Bonne blague ça, tiens. John Constantine, donneur de leçons devant l’éternel, et conseiller familial, tout ça parce qu’il avait sous les yeux une famille atypique, complètement bizarre, même, mais qui parvenait quand même, quelque part, tout au fond, dans les recoins de son âme qu’il n’avouerait à personne (et surtout pas à elle), à le rendre un poil jaloux. Mais au moins, elle avait l’air de le reconnaître, qu’elle n’était pas si mal lotie que ça. Au fond, il n’avait pas grand mal à la comprendre. C’était facile de quitter les gens, quand on savait qu’ils vous laisseraient toujours revenir. L’ombre d’un sourire éclaira ses traits un bref instant, alors que ses pensées divaguaient une fois de plus vers son vieux Chas, qui avait beau pester régulièrement contre lui, ça ne l’empêchait pas de ramasser John à la petite cuillère à chaque fois qu’il le fallait. Marrant de se dire que maintenant, Mercury était peut-être un peu la Chas de Tefé. Quelque part, et sans qu’il ne puisse vraiment s’expliquer pourquoi, cette pensée le rassurait. Pour Tefé, et pour Mercury. « Ca s’appelle grandir, tout ça. Ils ont eu un peu de mal à te laisser faire, mais ton père n’est pas exactement connu pour être une flèche, dans son genre… » Oh ça va, il taquinait. Mais la question le prit un peu au dépourvu. Même s’il en rit, un peu, aussi. Comme il avait envie de rire de ses manières de sangsue grapilleuse. Ca, aucun doute possible quant à la provenance de ses manières déplorables et de son insolence.

« Techniquement la première dette que ton père a contractée envers moi n’est pas du genre remboursable. » fit-il remarquer, réalisant seulement maintenant qu’il ne savait même pas dans quelle mesure Tefé était au courant de leur histoire commune, ou de ses détails pour le moins tortueux. Et puis, c’était un tantinet prétentieux aussi de balancer de but en blanc à Tefé que si son père était ce qu’il était aujourd’hui, c’était, n’en déplaise à Abby, en grande partie grâce à lui. En toute modestie, évidemment. Et que si lui, John Constantine, était aussi ce qu’il était, c’était un peu grâce à Alec, ne lui en déplaise. John prit son verre entre ses doigts et le pressa contre son front comme pour chasser un début de migraine sans savoir si elle était réelle ou imaginaire. Ca aussi, c’était l’effet du marais. Et Tefé, par sa simple présence, avait un don pour lui compliquer encore l’existence – c’était moche de raisonner de la sorte, mais de temps en temps, un peu d’honnêteté ne pouvait pas faire de mal. Elle le mettait, sans le faire exprès (quoique), face à ses contradictions et des responsabilités qu’il n’aurait jamais pensé avoir. Des erreurs qu’il n’aurait jamais pensé faire. « Crois-le ou non, j’ai de plus gros problèmes à régler que toi, en ce moment. Et Alec a l’air d’avoir décidé de te laisser vivre ta crise d’adolescence tranquillement, donc oui, on te fout la paix pour cette fois. » Il ne répondait qu’à moitié à sa question, non ? Sans doute. De toute façon il en avait déjà oublié le début. La faute à la chaleur étouffante du marais. « J’avais besoin de quelqu’un pour garder un œil sur un endroit en particulier, et ton père a bien voulu planter quelques pousses d’herbe espionnes. C’est tout. Service de papa à beau-papa. » Il lui dédia un regard de côté, d’un air de dire que non, le Green n’était pas en danger, pas plus que d’habitude en tout cas, et pas par sa faute, et Swampy non plus n’avait – à priori – rien à craindre. De toute façon, même si l’envie lui prenait de lui faire bouffer les pâquerettes par la racine, l’expérience avait prouvé qu’elle ne le pouvait pas. De même que ses sortilèges à lui semblaient sans effet sur elle. Une petite découverte qu’ils avaient faite quelques années plus tôt, et qui les avait mis face à une évidence perturbante : ils étaient inextricablement liés, plus qu’ils l’auraient jamais souhaité, plus que lui ne l’aurait espéré en servant de géniteur, en tout cas, et cette information, il ne savait toujours pas quoi en faire. Et elle non plus, lui semblait-il. « T’es leur fille, Tefé. C’est normal qu’ils s’inquiètent. Manque de bol pour eux et pour toi, je suis peu ou prou le seul expert en êtres élémentaires de la planète. Avec qui d’autre tu veux qu’ils discutent de tes prouesses, hm ? » Il reposa son verre sur le comptoir et croisa les bras sur la surface plus très rutilante pour la regarder, la fille du Green et du Red, le pont entre deux mondes qui se refusait en tant que telle, la gosse la plus paumée de la planète sur les épaules de laquelle on avait cru bon de foutre une monstrueuse responsabilité, avant de s’étonner qu’elle n’en finisse par péter un câble. Qu’est-ce qu’il était censé faire, lui ? La guider dans tout ce bordel, de la même façon qu’il avait aidé Alec au tout début, à s’y retrouver dans ces histoires d’avatar du Green et de Parliament of Trees ? L’arrêter quand elle devenait incontrôlable ? Lui foutre la paix ? « Et puisqu’on en est aux rattrapages, et si tu me racontais un peu ce que tu fais de ta vie en ce moment ? Ca fait un bail que j’ai pas entendu parler de bûcherons écartelés et suspendus à des arbres comme décorations de Noël anticipé, soit tu t’es assagie, soit tu t’es fait discrète. Ca m’intrigue. » demanda-t-il en tirant sur la fin de sa clope. Crétin, se sermonna-t-il intérieurement. C’était si compliqué que ça de lui demander comment tu vas, est-ce que vous vous en sortez avec Mercury, est-ce que des démons ont essayé de te bouffer récemment, est-ce que t’as hérité de ma poisse légendaire. Comment tu vas. Tout con, tout simple. Pas assez pour lui.



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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyDim 23 Juin - 15:58

&
Sympathy For The Devil

Elle, s’inquiéter pour lui ? Cette seule pensée était révoltante, et elle ne se fit pas prier pour que cela se voie sur son visage. La colère flambait dans tout son petit corps maigrichon, parce que c’était facile, la colère. Chaque brin d’herbe de cette planète lui avait un jour soufflé d’arrêter d’être aussi en colère mais c’était plutôt un moteur efficace dans la vie, elle avait pu le constater plus d’une fois. Cent pour cent humain. S’il pensait qu’elle n’avait aucune raison de s’inquiéter pour lui, alors soit, elle ne s’inquièterait pas, d’ailleurs elle ne s’inquiétait pas. Il venait de lui donner sa bénédiction. Elle n’en avait rien à faire de John Constantine. Elle s’en foutait, de cet accident de parcours qui ne cessait de revenir dans la vie de ses parents et dans la sienne pour des raisons qu’elle ne comprenait pas et que personne ne se donnait la peine de lui expliquer. Les conclusions qu’elle avait tirées de tout cela étaient peut-être faussées, mais c’était tout ce qu’elle avait en guise de réponse, et cela lui suffisait. D’ailleurs, elle allait se lever tout de suite et se barrer d’ici. Voilà. Bientôt. Elle baissa le nez sur le comptoir, lui lançant un regard en coin glaçant, avec dans la voix le calme absolu de celle qui possède une vérité inéluctable. « J’ai pas besoin de faire ça, tu vas en crever pour de bon, de toute façon. » Un murmure, parce que ça ne servait à rien de le crier. Elle les sentait, oui, les brins de tabac qui s’étaient répandus partout dans ses poumons, les avaient flétris, les empêchaient de fonctionner correctement. Qu’est-ce qu’elle y pouvait s’il était assez débile pour se faire ça à lui-même ? Tous les humains étaient pareils, mais lui, il était pire. Elle ne comprenait pas pourquoi ils avaient un tel instinct de survie alors qu’ils faisaient toujours tout pour s’autodétruire. Peut-être bien qu’elle aurait pu l’aider, si ses dons avaient fonctionné sur lui – l’horreur absolue quand ils avaient pris conscience de cela, tous les deux, en même temps, comme la preuve irréfutable dont ils n’avaient pas besoin de leur lien de sang. Son père le pouvait sûrement, lui. Eh bien, John n’avait qu’à demander. Encore.

Et son père, oui, la bonne pâte, accepterait sûrement de le sauver. Là-dessus, elle ne pouvait pas ne pas aller dans son sens : ce n’était pas une flèche, son papa. Et tout le monde profitait de lui. Le Green, d’abord, et leurs conneries élitistes, et leurs ordres stupides, et leurs menaces quand Swamp Thing ne voulait pas leur obéir, et leurs demandes violentes et sanglantes, tuer ceux-ci, noyer ceux-là, massacrer le reste, alors qu’il n’y avait pas plus gentil que son père. Des fois, elle se disait que c’était pour ça qu’elle avait été créée. Elle n’avait pas la même retenue que la créature des marais. Le Green l’avait compris quand il s’était mis à faire appel à elle plutôt qu’à son père pour perpétrer sa sale besogne, alors qu’elle était enfant. Aujourd’hui encore, Tefé ne regrettait rien de qu’elle avait fait alors, si ce n’est qu’elle avait obéi aveuglément, plus vraiment consciente de ses actes, et que la perte de libre-arbitre, c’était naze. Mais son père, son père qui sauvait les chasseurs perdus dans le bayou, qui donnait des leçons aux randonneurs-pollueurs en pensant qu’elle serait retenue, bien sûr qu’il aiderait John Constantine. Alors, bien sûr que l’autre parasite revenait sans cesse le trouver. Mais elle touchait là au cœur d’une relation qu’elle ne comprenait pas. Parce qu’il revenait sans cesse, et son père accédait sans cesse à ses demandes, mais le chassait sans cesse, jusqu’à ce qu’il ait besoin de Constantine, qui venait sans cesse, et tout ça donnait mal au crâne à Tefé. Elle cilla cependant quand le pilier de bar britannique évoqua une dette, la toute première. Elle le regarda de biais une nouvelle fois.

Heureusement, il enchaînait les infamies à la vitesse de l’éclair. Elle s’assit en tailleur sur son tabouret et cogna de nouveau du poing sur le comptoir poisseux. « Arrête de me prendre pour une môme ! Que je le veuille ou non, l’adolescence, c’est fini pour moi, et tu es bien placé pour le savoir ! Alors ouais, foutez-moi la paix, tous les trois, c’est bien la moindre des choses ! Beau-papa mon cul... Quand ça t’arrange, oui. » C'est-à-dire jamais. Mais elle avait baissé d’un ton. Elle ne se souvenait pas qu’il ait déjà présenté la chose ainsi, qu’il ait déjà dit ce mot-là, « beau-papa », et même s’il se foutait de sa gueule parce qu’elle s’était foutue de la sienne et qu’entre eux, c’était toujours ça ou les grosses colères, cela lui fit bizarre à Tefé. Mais elle savait bien qu’il n’était pas sérieux. Ce type ne voulait être le père de rien du tout. Il était l’inverse de toutes les choses de la nature : il avait l’air de vouloir laisser le moins de traces possibles derrière lui. Mourir en silence, être vite oublié, surtout ne rien donner en héritage à ce monde. Des fois, elle avait pitié de lui. Expert, pfff, mieux valait entre ça que d’être sourde. « En tout cas, ne ramène pas tes problèmes dans le marais. N’en demande pas trop à mon père. Je peux t’aider, moi, si besoin. » Une idée soudaine, soudainement exprimée. Non pas qu’elle aurait fait ça du fond de son grand cœur, mais s’il fallait en venir à commettre l’innommable, à s’abaisser dans la fange de cette magie dans laquelle il semblait se vautrer, alors elle préférait qu’il lui demande à elle. Elle n’était pas sans défense, et surtout, elle n’aurait pas de problèmes de conscience. Est-ce qu’il le savait, John, que lorsque le Green réussissait à arracher une promesse à Swamp Thing, ce dernier passait ensuite des heures la tête sur les genoux d’Abby à essayer de se pardonner ce qu’il considérait comme des méfaits ? Peut-être bien qu’il le savait, en fait. Son père pouvait être d'une violence absolue, contre ceux qui le méritaient, mais son idée de « ceux qui le méritaient » était plus restreinte que la vision du Green. Tout le monde prenait son père pour un monstre. Alors qu’il n’y avait pas plus humain que lui, au sens figuré du terme. C’était d’une ironie quasi douloureuse.

Elle haussa les épaules ensuite. Il mettait les pieds dans le plat. Bon, elle ne pouvait pas prétendre ne pas apprécier cela. Même, cela lui fit esquisser un sourire en coin, comme si cette histoire de bûcherons écartelés était un running gag entre eux. Un exemple parfait d’un épisode de sa vie dont elle n’avait que de vagues souvenirs, des images, elle assise dans la boue, couverte de sang des pieds à la tête, et au-dessus d’elle, des humains fondus les uns dans les autres, et surtout, le hurlement de sa mère, oui, ça, ça lui vrillait encore les oreilles. Ils avaient été horrifiés, ses parents. Tellement que c’était à ce moment-là qu’ils avaient décidé de la priver de ses pouvoirs et de sa vie. C’était encore un sujet sensible, pour eux. Mais pour John, c’était juste un sujet de blague. Bien, bien. « Je réfléchis, c’est tout. Ce monde est plein d’ordures pires que toi, et il a fallu que je sorte les poubelles de temps en temps. Mais il y a des gens qui ne sont pas si horribles. » Cela la laissait pensive. Elle le regarda des pieds à la tête. Lui, elle ne le classait nulle part. « Je parie que tu le sais déjà. »

Là-dessus, un aboiement se fit entendre au-dehors, en même temps que la barman s’exclamait : « Putain, non, pas de clébard dans mon bar ! » Mais c’était trop tard, et Mercury jaillit dans la salle sombre, ses griffes raclant contre le vieux bois du sol, avant de se jeter entre leurs deux tabourets. Il n’était pas comme Tefé, Mercury, il aimait tout le monde. Il tenait plus de Swamp Thing, tiens. Il posa les deux pattes avant sur les jambes nues de Tefé, y laissant des griffures roses, et elle saisit sa gueule entre ses mains avant de frotter sa joue contre la sienne, puis le chien, toujours aussi silencieux avec elle, se contentant des grognements et des gémissements classiques des chiens, entreprit de faire la fête à Constantine. Tefé en ressentit une jalousie intense, mais décida d’être l'adulte, surtout qu'elle connaissait bien l'amour incommensurable que John portait aux chiens. « De quelle dette est-ce que tu parlais tout à l’heure ? » Eh oui, elle n’avait pas oublié. Elle n’avait aucune idée de comment le chemin de son père et celui de son… John Constantine, s’étaient croisés. Non pas que c’était la première fois qu’elle tentait d’arracher la vérité à l’un ou à l’autre, mais comme le sujet tournait toujours court, elle insistait encore et encore, on ne savait jamais.

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Face Identity : Matt Ryan
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Sympathy for the devil || John 4yJkA2m
Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
Compétences/Capacités : Sympathy for the devil || John 85a8a3d51020019278b631cf937a14cfcad7fdf6

Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
"Say it backwards."

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"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyDim 30 Juin - 1:23


sympathy for the devil
Quand ça l’arrange, oui, exactement – c’était comme ça qu’il fonctionnait, et si elle ne l’avait pas encore compris ni accepté, elle pouvait bien aller voir ailleurs s’il y était. Et ça y était, la tempête reprenait déjà son cours, à grands renforts de coups de poings sur le comptoir, ce qui lui valut de tressaillir sur son tabouret avant de la fusiller du regard, parce qu’il n’y avait que ça qu’ils savaient faire, tous les deux, se prendre la tête et se rappeler, dès qu’ils en avaient l’occasion, pourquoi ils aimaient tant ça, se prendre la tête. L’accusation, il l’accusa comme on accuse un coup de poing en plein thorax, avec cette lueur de trahison indignée dans le regard et la mâchoire contractée. Mal placé pour se plaindre, le Constantine. Parce qu’elle avait l’outrance d’avoir raison, la sale gosse. Son enfance, son adolescence, il la lui avait volée, tous les trois la lui avaient volée, et maintenant, ils en payaient les conséquences à grands renforts de reproches et de rappels entièrement justifiés de leur propre monstruosité. Abby et Alec s’en voulaient tellement, de lui avoir infligé ça, et au fond, John ne se faisait guère d’illusions : ils lui avaient demandé son aide à lui, parce que John Constantine était aussi un merveilleux bouc émissaire qui savait accepter la culpabilité comme personne, la sienne, et parfois même celle des autres. John baissa les yeux sur son verre de gin, dont les glaçons presque complètement fondus lui paraissaient soudain passionnants et infiniment plus sympathiques que le bouge dans lequel il s’était retrouvé, dans cette Louisiane trop chaude, trop humide, trop hostile à laquelle il retournait toujours alors qu’il paraissait clair qu’elle ne voulait pas de lui. Et que Tefé, surtout, ne voulait pas de lui dans les parages. Comme une maladie pestilentielle qu’on garderait tant bien que mal à bout de bras. Il laissa une brève esclaffe secouer ses épaules. Voilà, s’il avait vraiment dû avoir des gosses, c’était exactement comme ça qu’il l’avait imaginé : il aurait failli, il se serait planté, et ils ne voudraient plus le voir que contraints et forcés. Merci Tefé pour la confirmation. Je peux t’aider moi, si besoin. John releva la tête et jeta un regard de côté à la tête de pioche qui lui servait de rappel constant du foutu bordel qu’était devenu sa vie depuis quelques années. Pourquoi est-ce qu’elle, elle voudrait l’aider ? Pour lui ? Aucune chance. Pour son père ? Ca en avait tout l’air. Pauvre Alec. C’est vrai qu’il lui en demandait toujours trop, qu’il l’épuisait, à force, mais même quand il venait à bout de sa patience, même quand il menaçait de le réduire en charpie, Swamp Thing finissait toujours par voler à la rescousse. Alec Holland, plante verte vivante, et la personne la plus louable que John ait jamais rencontrée. Quelle bonne blague.

Le coude planté sur le comptoir, John se frotta les yeux avec sa paume, comme s’il chassait la fatigue, l’ivresse, le vague et irrésistible sentiment de culpabilité qui avait accompagné les paroles de Tefé, ou tout ça à la fois, il en perdait le fil, à force. Elle, elle pouvait l’aider. Bordel. Si elle savait que c’était la première fois qu’on lui proposait de l’aide aussi spontanément depuis des années – et qu’il le réalisait aussi, à cet instant, et que pour peu ça lui donnerait envie de chialer, qu’est-ce qu’elle se foutrait de sa gueule. Ou bien elle s’enfuirait en courant. Elle, la gamine à qui il avait volé une vie, le trouvait suffisamment pitoyable pour ne pas complètement l’abandonner à son sort tout en le tenant éloigné du père plus digne qu’elle avait la chance de se coltiner. Dammit, Tefé. Soit elle tenait un peu plus d’Alec qu’elle ne voulait bien l’admettre, soit Mercury avait déteint sur elle, soit… soit il n’en savait rien. Elle lui échappait complètement, cette gosse. Un coup il ne la comprenait pas, un coup il la comprenait trop, et l’instant d’après, il la perdait à nouveau – Tefé lui filait entre les doigts avec l’agilité d’un cours d’eau qu’on cherche en vain à retenir, une brise à laquelle on cherche à se raccrocher, un rire un peu moqueur qui faire encore écho dans la tête longtemps après avoir disparu. Alors John arrêtait, d’essayer de la comprendre, d’essayer de comprendre ce lien entre eux qui ressemblait à du fil barbelé et sur lequel ils s’écorchaient à chaque nouvelle tentative d’en déchiffrer le sens. « Aye. » se contenta-t-il de répondre avec un haussement d’épaules. Le gens étaient bien le dernier de ses soucis, en ce moment. Mais tout de même, Tefé qui reconnaissait que toute l’humanité ne méritait peut-être pas d’être changée en bouillie de chair fondue, ça tenait un peu du petit miracle. Alors il se força à faire un peu mieux, peut-être. « Tes parents. Merc. Personne n’est parfait, mais pour peu que tu regardes, y en a toujours qui vaudront un peu la peine de l’effort, à tes yeux. L’humanité, c’est rien d’autre qu’un paquet de gens qui, parfois, galèrent mais font quand même de leur mieux. » Même si y avait de sacrés salopards dans le lot. Là-dessus, il savait qu’elle savait qu’ils étaient d’accord. « Faudra que je te présente Chas, un de ces jours. » marmonna-t-il dans sa barbe presque sans y penser.

Et soudain, la cavalcade sur le plancher en bois du bar attira son attention, et il failli céder à une attaque cardiaque alors qu’un chien au poil court bondissait sur Tefé, qui le salua avec une affection qu’il ne lui avait jamais vue avant, avant de se tourner vers lui – oh non non non. « Oi, fous-moi la paix, sale bête ! » râla-t-il allègrement en tentant tant bien que mal d’échapper à l’affection fougueuse de Mercury II, si bien qu’il manqua d’en tomber de son tabouret – ce dont Mercury n’avait absolument cure, continuant à lui faire la fête à grands renforts de léchouilles sur les mains et en essayant de lui bondir dessus. Fuckin’ hell, qu’est-ce qu’il pouvait détester ces bestioles-là – enfin, la plupart. Surtout les gros chiens à tête de bully. Enfin, Mercury accepta de calmer le jeu, et John encore méfiant et le cœur tambourinant dans sa poitrine, put se rasseoir sur son tabouret en lui jetant un regard chargé de méfiance. Si bien qu’il faillit louper et le tabouret, et la question de Tefé, à laquelle il répondit d’abord par un ‘hm ?’ distrait, avant qu’elle ne rentre pleinement dans son cerveau. Oh. A travers le flou du gin tonic – que le barman avait eu le bon goût de re-remplir pendant qu’il était occupé à courageusement fuir Mercury, il se demanda, vraiment, s’il devait répondre à cette question-là. Il savait qu’Alec n’avait jamais vraiment qu’il lui en parle. Alec ne voulait jamais parler de cette époque-là, d’ailleurs. C’était pour lui plus qu’autre chose qu’il n’avait jamais rien dit à Tefé. Mais ce soir, bercé par les vapeurs de l’alcool et un ras-le-bol particulièrement généralisé, John resta silencieux, à regarder Tefé, à peser ses options en oscillant sur son tabouret, Mercury à ses pieds. Puis, finalement, il alluma sa dernière clope, vida la moitié de son nouveau gin d’une traite, et tira une bouffée de nicotine de sa Silk Cut. Après tout. Quel mal pouvait-il y avoir à ce qu’il lui raconte un peu ?

« La première. »
articula-t-il en exhalant la fumée. Au diable ses airs mystérieux et sa manie de ne rien raconter à personne. Pour une fois, il pouvait bien lui raconter l’histoire. Si Alec était pas content, il n’avait qu’à être là à picoler avec eux. « Quand Alec Holland est devenu Swamp Thing, il n’a pas vraiment eu grand monde pour le guider. Ta mère a fait de son mieux, évidemment, mais elle non plus n’avait pas exactement de manuel d’instructions sous la main… il a réussi à s’en sortir quelques temps. Puis il a été désintégré. Puis il a repoussé. Puis je suis entré en scène. » Il était jeune à l’époque. Jeune, con, fraîchement transfusé avec du sang de druide qui lui permettait de circuler dans le Green, fraîchement sorti d’un apprentissage dans une tribu brésilienne qui l’avait introduit auprès d’un certain parlement. Ca lui donnait l’impression que des vies entières avaient passé depuis cette première rencontre dans le bayou. Les yeux dans le vague, John tira une nouvelle bouffée de cigarette. « Ton père… j’étais encore un gosse à l’époque, à peu près ton âge, mais lui… lui, c’était un enfant. Un enfant qui n’avait aucune idée de ce qu’il était, ni de ce dont il était capable. Un enfant plus paumé et terrifié que si on l’avait jeté dans la rivière tout emmailloté en lui ordonnant de nager. » C’avait été triste à voir. Pauvre Alec. Au fond des yeux de John, se mit à briller une lueur presque désolée, presque attendrie, au souvenir du pauvre scientifique devenu légume vivant, et tous les problèmes qui allaient avec. « Et moi, j’avais les réponses à toutes ses questions. Manque de bol, ce genre de savoir, c’est pas le genre qui se transmet si facilement de bouche à oreille. Et en plus de ça, j’avais besoin d’assistance pour gérer une crise qui menaçait le monde, la routine… je me suis dit qu’on allait fait d’une pierre deux coups. Alors j’ai donné quelques missions à ton père, et j’ai pu lui apprendre tout son potentiel. Ses ‘pouvoirs’. Et la réalité du monde dans lequel il existait, aussi. Toutes les menaces mystiques qui lui tournaient autour, c’est moi qui les lui ai révélées – parfois par la manière forte, j’admets. » soupira-t-il. Encore un sujet de discorde entre lui et Abby, qui lui en avait terriblement voulu de le jeter en pâture à des vampires, des loups-garous, et des démons en pagaille sans plus d’explications. Et Alec, parfois, lui en voulait encore aussi. Songeur, John fit tourner sa cigarette entre ses doigts. Puis il regarda à nouveau Tefé, suspendue à ses lèvres. « Quand j’ai estimé son parcours initiatique terminé, j’ai décidé qu’il était temps qu’il apprenne tout ce qu’il pouvait sur sa nature d’élémentaire, le Green, et tout ce qui va avec. Alors je l’ai envoyé au Brésil, près du fleuve Tefé, pour rencontrer le Parliament of Trees. » Et la boucle avait été bouclée, et Swamp Thing était devenu le protecteur du Green. Au fond, il n’avait pas fait grand-chose d’autre que de pointer Alec dans la bonne direction, mais c’est bien ça qui avait fait toute la différence, non ? « Ta mère ne m’a jamais pardonné de l’avoir envoyé au-devant du danger, et ton père a appris à ne pas me faire confiance mais à m’écouter quand même. The end. » conclut-il non sans une lourde note d’ironie dans la voix. Un silence flotta entre eux deux, pendant un instant, et Mercury les regarda tour à tour, vaguement inquiet, avec un petit gémissement. Entre les doigts de John, sa dernière clope atteignait la fin de sa course ; mais ses yeux, malgré le brouillard de l’alcool, restèrent sur Tefé. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien penser, à ce moment-là ? Avait-elle jamais suspecté que la présence parasite de John Constantine dans sa vie remontait aux tout débuts de l’histoire ? « Ils t’ont jamais rien raconté de tout ça ? » demanda-t-il, presque doucement. Curieux, lui aussi, finalement, de savoir à quel point l’histoire avait été occultée.



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Tefé Holland


Tefé Holland

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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
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You
and me
and the devil makes three.

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Clean. Coincidence ? I think not !

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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyMer 3 Juil - 21:06

&
Sympathy For The Devil

Comment c’était possible d’avoir autant de problèmes à la remorque dans une seule vie, d’avoir autant d’ennemis tapis dans tous les coins, elle l’ignorait. Enfin si, elle savait, bien sûr qu’elle savait : c’était un savant mélange. Il fallait se foutre de tout sauf de sa propre gueule, il fallait avoir une fierté mal placée, il fallait n’avoir aucun instinct de survie et enchaîner les mauvaises décisions en dépit des leçons qu’elles véhiculaient. Et aussi, il fallait un peu de malchance. Il lui semblait bien que ce cocktail portait un nom, et qu’il s’appelait John Constantine. Sans glace s’il vous plaît. Avec un peu moins de cette fierté dont elle l’accusait d’en être trop plein mais qu’elle-même possédait à revendre, elle aurait pu se rendre compte que là encore, ils étaient un peu faits du même bois. Elle cochait quelques cases en la matière, mais elle se serait défendue en clamant qu’elle avait une cause, elle. Et lui, c’était quoi, sa raison ? Le truc pour lequel il était prêt à passer des pactes à la con avec des démons qui l’obligeaient ensuite à aller taper à la porte du premier marais venu pour demander de l’aide à son père ? C’était une de ces questions sans réponse qu’elle posait sans cesse. Qui lui aurait permis de définir un peu mieux les contours de ce type – et peut-être un peu les siens aussi par la même occasion. Plus jeune, elle voyait des complots partout – on ne lui disait rien, on lui cachait la vérité, on lui mentait ! – mais à présent, elle savait que c’était plus compliqué. Il ne devait pas le savoir lui-même, en fait. Ou bien c’étaient des vérités trop dures à accepter. En tout cas, c’était quelque chose qu’il ne formulait même pas pour lui-même, alors elle pouvait toujours rêver pour qu’il le verbalise devant elle. Alors, plutôt que d’avoir la vraie conversation qui n’arriverait jamais, il lui donnait un genre de leçon parentale un peu flippante qui la mit mal à l’aise. Pas tant le propos que le fait qu’il prenne la peine de lui dire tout ça. En plus, elle n’était pas d’accord avec lui, Tefé. « L’humanité n’est qu’un paquet de merde et les gens sont des ordures. Sauf mes parents. Et Merc. » Miroir, miroir. Et Chas ? Elle avait entendu parler de lui. Elle se disait que pour que quelqu’un soit apprécié de son père et de John en même temps, ça devait être une sacrée licorne. Elle ne croyait qu’à moitié à son existence. Des fois, elle regardait John en parler avec presque de l’affection dans le regard parce qu’elle se disait que c’était son ami imaginaire d’enfance dont il ne s’était jamais débarrassé, comme n’importe qui de sain d’esprit.

Heureusement, Mercury se pointa à ce moment-là. Toujours présent pour briser les instants importants et potentiellement gênants. Une partie d’elle-même se réjouit du malaise de John. Elle ne comprenait pas comment on pouvait avoir peur des animaux et particulièrement des chiens. Surtout quand son quotidien était fait de démons et autres monstres. Elle agrippa Mercury par le cou et l’attira à elle pour laisser à John, qui avait sauté de son tabouret comme un diable de sa boîte, le temps de reprendre contenance. Elle enfouit son visage dans le poil ras du chien, respirant son odeur de terre et d’herbe et se sentant mieux d’un coup. Elle attrapa sa bière et la tendit à Mercury qui en lapa quelques gorgées avant de tourner sur lui-même puis de s’allonger au pied de son tabouret. La pause était finie. Tefé n’allait pas laisser John s’en tirer à si bon compte. C’était déjà bien assez dur de lui mettre la main dessus, surtout qu’elle ne cherchait jamais vraiment à lui mettre la main dessus. Et puis c’était plutôt salvateur, comme sujet de conversation. Ils ne parleraient pas d’elle, ni de lui, ni d’elle et lui, mais de deux personnes extérieures à l’affaire, encore que pas tellement, mais qui quoi qu’il en soit n’étaient pas là pour se plaindre. Et ainsi débuta l’histoire du père John, qui pour une fois ne se faisait pas prier, et malgré elle, elle fut fascinée. Fascinée par ce bout de passé commun à ces trois figures adultes qui tenaient une place si importante, réelle ou fantasmée, dans son existence d’enfant. Trois êtres qui aujourd’hui, maintenant qu’elle les avait rejoints dans le camp des grandes personnes, à force d’épreuves, de larmes et de sang, estimait-elle, comptaient toujours autant pour elle, mais de manière différente. Enfant, elle n’imaginait pas qu’ils aient eux aussi pu être enfants – ou juste plus jeunes. Comme tous les enfants, à ses yeux, les adultes étaient nés adultes et le resteraient, le temps n’avait pas de prise sur eux. Maintenant, bien sûr, elle ne voyait plus les choses de manière aussi infantile. Il y avait un début et une fin à la vie, un cycle perpétuel tel que la nature l’avait décidé, et oui, ses parents avaient eu son âge, et John aussi, et à son âge, ils avaient déjà vécu mille existences.

Alec Holland. Ah, oui, le nom de son père. Abby l’appelait Alec. Et elle, quand il avait bien fallu qu’elle se fasse faire des papiers, avait choisi Holland. Même si parfois, elle utilisait le nom de sa mère, Arcane. Et qu’en de rares occasions, surtout quand elle faisait une connerie, elle se servait du nom de John, en espérant que quelque part, il ait une chair de poule inexpliquée, et sans se soucier des ennuis que cela pouvait lui apporter – et sans penser une seconde aux ennuis que cela pouvait lui apporter à elle. Elle savait par quelles épreuves son père était passées, même si pour elle, cela restait une histoire. Et même si elle ne pouvait pas imaginer que les choses se soient passées autrement. Son père était Swamp Thing. La créature. Pas un humain, pas un de ces humains qu’elle méprisait tant, c’était une pensée insupportable pour elle. Elle n’aurait voulu pour rien au monde qu’il soit différent du père qu’il avait été pour elle, cet être extraordinaire, gigantesque, massif, couvert de boue, de branches et de fleurs, avec au fond des yeux cette douceur qu’elle n’avait jamais vue dans le regard d’un être humain. Comme toutes les petites filles, elle en avait été amoureuse, de son père, le plus fort, le meilleur. Aujourd’hui subsistaient l’amour d’une fille pour son père et le respect, et la révulsion qu’elle ressentait en écoutant le récit de John – avant. Humain. Mais il y avait autre chose, dans ses paroles, quelque chose d’inédit puisque cette histoire, elle l’entendait pour la première fois de la bouche de John. Et qu’il en comblait certains vides, en plus de manifester, qu’il en ait conscience ou pas, les sentiments que lui inspirait Swamp Thing. Elle l’écoutait, mais elle le regardait, aussi. Sur son visage qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir vu dans tant de ses cauchemars, de ses rêves et en réalité, elle voyait des choses inédites. Et puis, la façon dont il s’appropriait ses parents, en quelque sorte… Encore une fois, elle en ressentit un peu de frustration. Elle aurait voulu, elle aurait adoré faire partie de leur vie avant, pour tout voir, tout savoir de ces trois-là ensemble.

C’était une chose étrange, le point de vue. Il donnait à une même histoire des significations bien différentes. À l’écouter, il avait sauvé son père. Mais Abby racontait l’histoire différemment. Tefé respirait à peine quand John cessa de parler, et elle sentit Mercury poser une patte inquiète sur sa chaussure. « C’est toi qui l’a envoyé voir ces vieilles souches du Parliament ? C’est à cause de toi que mon père est leur esclave ? » C’était son premier réflexe, quasi épidermique. Autant jeter un agneau dans le séminaire annuel des loups du monde entier. Mais ce n’était pas vraiment un reproche – enfin, oui, mais juste par habitude. Elle essayait de recoller les morceaux des différentes versions qu’elle avait entendues. « C’est à cause de toi que je m’appelle Tefé ! » Merci papa ? Mais le sous-texte, en vérité, c’était quoi ? Sans attache à cette terre, sans raison d’être dans une existence qui n’était pas la sienne, qu’est-ce qui aurait empêché son père de se déliter et de devenir poussière ? Abby, peut-être. L’amour aurait peut-être suffi. Mais ils ne le sauraient jamais. « J’imagine que si mon père n’avait pas été lié au Green, je n’aurais pas été créée. Hey, je suis née deux fois grâce à toi, alors ? » Mais là, elle se foutait de lui. Le Green l’aurait créée, ou une autre Sprout, peu importait. Elle n’aurait juste pas été Tefé. C’était une pensée presque angoissante. Elle remua lentement la bière dans son verre, sans le regarder. « Papa ne m’a pas raconté grand-chose de sa vie d’avant. Pour moi il est Swamp Thing et rien d’autre et il fait semblant d’être d’accord avec moi pour me faire plaisir. Maman te déteste tellement qu’elle raconte le contraire. Elle dit que tu n’es pas venu prévenir mon père des dangers mystiques qui le guettaient mais que tu les amenés avec toi en entrant dans sa vie. » Elle leva les yeux sur lui pour le jauger du regard. Quelque part entre ces deux versions de l’histoire se trouvait la vérité. Peut-être qu’ils avaient tous les deux raisons. Que l’un n’allait pas sans l’autre et vice-versa. Ou que c’était vain de chercher à connaître la vérité parce que c’était un concept individuel et subjectif dans ce genre de cas. Et peut-être que son père était celui qui avait raison, lui qui gardait ses secrets et se contentait d’un énigmatique grondement quand elle l’interrogeait sur la question.

« Ce que tu me dis, en fait, c'est que sans toi, il n'y aurait pas de Swamp Thing. Maman prétend que tes histoires ne servent que toi, mais je sais qu'elle aussi ne me raconte pas vraiment la vérité. C'est vraiment bizarre que ça n'ait pas mieux marché entre vous... » Héhé ! Ce genre de sous-entendu-là, elle n'avait aucun mal à les placer. Mais c'était encore une fois une simple tentative de diversion, pour ne pas avoir à affronter ce qui la dérangeait vraiment. « Tu savais déjà tout sur le Green, sur le Parliament et le reste, avant même mon père lui-même. Alors tu sais aussi ce que je suis censée faire, non ? Pourquoi j'existe ? Au-delà de la pitié que ma petite étincelle de vie a inspirée à mon père. Lui me dit que je suis libre, mais toi, tu as un avis différent, je parie. » Ce n'était pas vraiment une question. Elle ne pouvait pas lui demander à lui ce qu'elle était censée faire de sa carcasse. Depuis toutes ces années, elle n'avait pas été capable de se décider. John Constantine en savait toujours plus que tout le monde. Elle était sûre qu'il avait une réponse, et ce serait facile alors de laisser quelqu'un décider à sa place.

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John Constantine


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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyMar 30 Juil - 11:49


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Evidemment, les accusations ne tardèrent pas à fuser – ta faute si Swamp Thing était à la botte du Parlement, ta faute si elle s’appelait Tefé, ta faute si elle existait, ta faute si Alec n’avait pas eu d’autre choix que de se dresser en dernière barrière entre une humanité délitée et la mort d’une planète déjà en bout de course, ta faute, sa faute, toujours la même ritournelle qui, dans ses bons jours, lui glissait dessus comme du savon sur la peau. Aujourd’hui n’était pas un bonjour, mais ça ne l’empêcha pas de hausser les épaules et adresser un vague geste impuissant à l’adresse de Tefé. Bah oui, c’était sa faute – si son nom était mêlé à une histoire quelconque, il y avait pratiquement dix chances sur dix pour que, s’il s’y passait quelque chose, surtout de dramatique, ce soit de sa faute. Le point d’origine, la source du séisme, le battement d’aile du papillon qui déclenchait le cyclone à l’autre bout de la planète. Il avait cette façon de se glisser partout et de pousser le premier domino de la chaîne avant de disparaître sans un bruit, et surtout, sans rester pour gérer les conséquences de la chute. Alec l’avait bien compris. Abby continuait de lui en vouloir. Et Tefé commençait tout juste à en prendre la pleine mesure. Au fond, qui pouvait vraiment assurer qu’elle ne serait pas née, sans lui ? Qu’Alec et le Parlement n’auraient pas trouvé un autre moyen, une autre pauvre pomme pour jouer le rôle de géniteur, quelqu’un avec moins de casseroles attachées à la cheville peut-être ? Le puzzle Tefé Holland comportait trop de pièces, toutes disparates, qui ne collaient pas les unes avec les autres, ou seulement quelques instants quand on forçait vraiment avant de se rendre compte que même ça, ça ne marcherait pas. Ils avaient fait d’elle un hybride, et par la même occasion, l’avaient condamnée à ne jamais pouvoir trouver de réelle définition dans les méandres de son existence. Fragmentée, et jetée aux quatre vents, entre biosphère et monde des humains, entre nature et humanité, entre vie florissante et destruction systématique. Sans attaches et pour toujours incapable de se fixer quelque part. Ha. Marrant comme ça sonnait familier, cette histoire. Il en rit silencieusement, sous cape, avant de porter à nouveau son verre à ses lèvres, parce que tout était tellement moins dramatique du fin fond des vapes de l’alcool. Même les doutes et l’angoisse de l’incertitude qui nous poussent à fixer le plafond, la peur au ventre, en pleine nuit, quand les fantômes prennent corps.

Elle ne le regardait pas, mais lui, il la regardait, croisant les bras sur le comptoir autant pour se donner contenance que pour éviter de basculer de son tabouret à l’équilibre incertain, et il ricana, l’insolent, au récit d’Alec et Abby se faisant volontairement obscurantistes d’une histoire où personne n’avait le beau rôle. « Ta mère a toujours eu un solide sens du jugement avec les gens. Et sa version de l’histoire et la mienne ne sont pas incompatibles. » souligna-t-il avec un demi-sourire. C’était toujours ça, le monde. Une série d’histoires contradictoires, qu’on s’évertuait à estampillées ‘fausses’ ou ‘vraies’ quand la vérité n’était rien de plus que la somme de tous ces opposés, d’une multitude qui cohabitaient dans un joyeux chaos sur lequel les imbéciles s’évertuaient à exercer un contrôle illusoire. Peut-être que c’était l’expérience et la force de l’habitude qui parlaient, lui le privilégié qui surfait entre les pans de l’existence avec l’aisance d’un voyageur bien rôdé, mais à ses yeux, les hommes ne se porteraient jamais mieux que le jour où ils accepteraient que le monde était un sacré bordel et que c’était très bien ainsi. Si Tefé devait, par miracle ou désespoir, apprendre quoi que ce soit de lui, que ce soit cette leçon-là. Même si elle avait l’air de trouver que lui casser les pieds avec ses sous-entendus vaseux était plus intéressant qu’écouter ses enseignements ô combien précieux de Gandalf de Liverpool avec un sévère problème d’alcoolisme. « Tu sais, les blagues les plus courtes sont les meilleures. Mais si tu tiens vraiment à ce que je te fasse un petit frère ou une petite sœur… » Dear God no. En plus, Abby l’aurait étripé si elle l’entendait parler de la sorte. Et Alec l’aurait écartelé à grands renforts de pétunias. Mais avant qu’il n’ait le temps de rire de ses propres mauvaises blagues, le ton changea encore, et Tefé décida de casser l’ambiance si bon enfant (cette blague) avec ses grandes questions qu’elle n’osait jamais poser, ou n’avait jamais envie de poser, rebelle qu’elle était. Ni dieu ni maître ni guide. Le sourire de John s’effaça, laissant place à une expression pensive alors qu’il jouait distraitement avec son verre presque vide. Alors elle était là, la grande question. Ce qu’elle était censée faire. Censée être. Et lui, l’énigmatique connard qui valsait dans sa vie quand bon lui chantait, était peut-être le seul à avoir les réponses. Ouch.

John laissa échapper un ‘hmm’ songeur, et se pinça l’arête du nez en soupirant. Merci du cadeau, Alec. « Ton père est… il aime bien le précepte du ‘fais ce que je dis, pas ce que je fais’. » soupira-t-il en se redressant brinquebalant sur son tabouret. C’était quand même marrant, Swamp Thing, défenseur du Green, qui prêchait la paroisse du libre-arbitre quand lui avait si sagement suivi toutes les indications qu’on avait bien voulu lui donner, sans trop se poser de questions, ou sans songer qu’il pouvait en sortir, de ce chemin tout tracé. Ou peut-être que c’avait été un choix, au fond, de se laisser porter par le courant créé par le Parlement. Ca, c’était sans doute la seule énigme de Swamp Thing que John ne résoudrait jamais. En attendant, ça voulait dire qu'il lui échouait à lui de confirmer ou d’infirmer cette vision somme toute très aseptisée des choses. « T’es sa fille. Evidemment qu’il veut que tu sois libre de tes choix et de mener ta vie comme tu l’entends. » Et John aussi, se dérobait, à sa façon – mais pour une fois, pas parce qu’il voulait éviter un sujet de conversation. Seulement parce qu’il n’était pas sûr, événement rarissime, d’avoir les réponses. Il prit son temps, au lieu de noyer le poisson dans un de ses habituels baratins, absorbé dans ses pensées. Le libre-arbitre. Lui aussi, il aurait aimé être aussi catégorique qu’Alec, lui qui avait passé sa vie et défier dieux et univers pour remodeler son monde selon son bon désir, refusant toutes les chaînes qu’on avait essayé de lui mettre aux poignets, toutes les étiquettes qu’on avait essayé de lui coller. Mais plus il avait avancé, plus il avait commencé à distinguer, dans le grand schéma des choses, que la liberté, elle aussi, n’était finalement qu’assez conditionnelle. Que certaines choses étaient immuables, et que les choix n’étaient parfois rien d’autre que des événements prédéterminés par le destin, et vice-versa. Là encore, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Aussi rageant cela soit-il. « Je pense que ton daron se voile la face. Rien n’arrive jamais par hasard dans ce monde – coïncidences, accidents, tout ça, à plus ou moins grande échelle, il suffit de faire un pas en arrière pour voir qu’il y a toujours plus à voir sous le vernis. » égrena-t-il lentement. « L’univers, le cosmos, appelle ça comme tu veux, a besoin d’équilibre. Même le chaos, quelque part, obéit à ces règles. Et toi – tu t’es retrouvée au cœur d’une équation impossible. Le Green et le Red. La première élémentaire humaine. Une aberration selon toutes les règles du monde en la matière, mais hé, t’es toujours là, pas vrai ? » Il croisa les bras sur le comptoir et la regarda droit dans les yeux, la petite pousse du Green, devenue grande et toujours aussi paumée. « Tu connais la nature mieux que personne. Tu sais bien qu’elle ne produit jamais rien dont elle n’a pas foncièrement besoin. Peut-être que ce dont elle a besoin, maintenant, c’est de quelqu’un comme toi. Quelqu’un à la frontière entre les mondes. Un garde-fou, entre Green et Red, entre les plantes et la chair. Une unique personne, une hybride, pour combler le gouffre et servir de pont entre deux mondes qui se livrent la guerre l’un à l’autre. » Peut-être qu’il déraillait, et que c’était Alec qui avait raison. Mais non – il y avait longtemps réfléchi, John, à l’existence de Tefé, et ce qu’elle signifiait. Et c’était une terrible responsabilité, qu’il lui suggérait là. Pas vraiment une esclave du Green, mais finalement peut-être pire encore, parce que condamnée à se trouver toujours dans un entre-deux irréconciliable. Quelque part, il était un peu désolé d’être celui qui lui apportait la nouvelle. Il ne savait que trop bien la rage impuissante qu’on ressentait en découvrant que ses envies personnelles ne comptaient pas.

« Tu voulais savoir ce que t’es censée faire. Si tu t’en tiens aux faits, t’as un début de réponse. » L’espace d’un instant, John hésita. Il savait bien qu’il touchait près de la vérité, que c’était sans doute ça, que le monde attendait de Tefé Holland, de Sprout, et de tout ce qu’elle représentait. Une gardienne à la frontière des mondes, pour toujours seule dans un combat de pacification qu’elle ne gagnerait jamais complètement. Mais Tefé lui demandait conseil à lui. Pas à son père, pas à un de ces moralisateurs comme le baron Winters ou le Phantom Stranger. Lui, il n’était pas son père. Il ne le serait jamais. Mais dans le bleu de ses yeux, il la distinguait si bien, cette flamme froide de la colère et de la rébellion, viscérale, indomptable, impossible à mettre dans une cage. So Constantine. « T’es unique en ton genre, Tefé. La première de ton genre – ça veut aussi dire qu’il n’y a aucun manuel d’instruction, aucune description du job, à part celle que tu voudras bien te donner. Là-dessus, au moins, ton père a raison. » Il prit une inspiration. « Tu peux pas nier ce que tu es, mais tu peux choisir ce que tu en fais, quelque part. Ni le Green, ni tes parents, ni moi ne pourrons t’en empêcher. » Il écrasa sa cigarette dans son cendrier, bizarrement dégrisé par cette conversation qui touchait si près de son propre vécu, que ça en devenait dérangeant, de la voir s’engager sur la même voie. Peut-être que du coup, il était la personne la moins indiquée pour la conseiller. Quand on voyait où ça l’avait mené, lui… « Et toi ? » demanda-t-il. « Qu’est-ce que tu penses être censée faire ? Depuis le temps, je parie que t’as cogité sur la question. » Si elle était comme son père, elle ne faisait que ça, cogiter. Et cette fois, savoir de quel père il s’agissait n’avait aucune importance.


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Tefé Holland


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Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine.
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyLun 5 Aoû - 20:22

&
Sympathy For The Devil

Bon, finalement, elle n’aimait pas trop entendre John parler spécifiquement d’Abby, mais c’était sa faute, elle l’avait cherché. Elle savait que quelque chose liait ses parents – les trois – entre eux, qui lui échapperait toujours, elle savait qu’entre John et Swamp Thing se trouvaient beaucoup de choses qu’elle ne pourrait pas appréhender en posant simplement des questions, et elle savait que c’était pareil en ce qui concernait Abby et John. Mais si elle n’aimait pas ce sujet spécifiquement, ce n’était pas parce qu’elle cherchait, de la façon la plus infantile qui soit, à protéger sa maman du grand méchant John. Abby n’était pas le genre à se laisser marcher sur les pieds, elle était rebelle, impérieuse, savait être douce, surtout avec l’amour de sa vie, mais du point de vue de Tefé, elle pouvait aussi se montrer difficile et incompréhensible. Il fallait bien que sa personnalité soit complexe quand on voyait les choix de vie qu’elle avait faits. Oui, la fille ne comprenait pas toujours la mère, qui pourtant lui ressemblait le plus physiquement. Dans son enfance, et même maintenant, Tefé se sentait plus proche de son père, mais elle avait entendu dire que les relations mère-fille étaient toujours compliquées. Cela dit, tout ça n’avait pas d’importance dans ce contexte. Elle ne cherchait pas à protéger Abby, elle ne cherchait pas à se protéger, elle, de ce qu’était la relation entre Abby et John, elle était simplement mal à l’aise, quand elle pensait à ces deux-là, spécifiquement. Tous les trois au moins avaient été très clairs sur comment s’était passée sa conception et elle avait décidé de les croire. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de trouver ça gênant, dans le meilleur des cas. Et parfois odieux. Pour son père, pour sa mère, et même pour John. Savoir que c’était pour elle qu’ils avaient fait ça tous les trois la rendait folle parfois et elle en venait à se dire que ça n’en valait pas la peine. Cela ne l’empêchait pas de balancer des vacheries sur ce sujet à John – pas à Abby, jamais de la vie ! Mais c’était justement parce qu’elle ne savait absolument pas comment parler de tout ça autrement qu’avec humour, ou du moins ce qui ressemblait de l’humour de son point de vue. Quant à la perspective d’avoir un « petit frère ou une petite sœur »… Elle mima un haut-le-cœur en guise de réponse. Barf.

Mais quand il n’avait pas ce genre d’idées stupides, John pouvait se montrer productif, sur d’autres sujets. Il semblait à Tefé qu’elle ne lui avait jamais posé cette question-là. Son père, sa mère, le Parlement, tout le monde avait son avis sur ce qu’elle était censée faire, censée choisir, la nature contre les hommes, la vie contre la mort. Elle s’attendait à ce qu’il l’envoie bouler, mais il fit tout le contraire, et elle agrippa la fourrure de Mercury en guise de soutien moral. Elle l’écoutait parler et elle se rendait compte que ce n’était pas du tout ce qu’elle avait envie d’entendre. Mais aucune réponse ne lui convenait, en vérité. Sa mère aurait voulu qu’elle reste avec eux dans le marais, pour toujours tous les trois, isolés, une idée que Tefé trouvait insupportable. Swamp Thing lui disait de faire ce qu’elle voulait, ce qui lui plaisait, sauf qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Le Parlement voulait qu’elle massacre l’humanité et parfois, elle se laissait bercer par cette idée, mais la vérité, c’était que le Parlement n’était fait que de sales opportunistes. Ils avaient voulu la tuer. Ils avaient eu besoin d’un protecteur du Green et l’avait choisie elle parce qu’ils avaient cru que son père était mort, mais dès qu’il avait réapparu, ils avaient ordonné sa mort, à elle qui n’était qu’un bourgeon et n’avait rien demandé à personne. Son père l’avait sauvée, puis lui, Abby et John lui avaient donné la vie, et alors, le Parlement s’était dit que finalement, c’était bien de l’avoir sous la main. Et quand enfin elle s’était arrachée de leur influence, elle s’était rendu compte qu’elle ne pouvait pas, en vérité, leur échapper. Et maintenant, John lui offrait encore une autre réponse, une dont elle avait déjà elle-même bâti des éléments, capté des bribes, sans réellement parvenir à la mettre réellement en forme. Mais ça ne lui convenait pas non plus. Elle n’avait pas envie de s’entendre dire ça, qu’elle était censée être un pont, être un point d’équilibre… S’il y avait bien un truc qu’elle détestait, à l’inverse de Swamp Thing, c’étaient les responsabilités.

« Moi, je ne sais pas. Je sais ce que je ne veux pas, mais quand j’ai éliminé tout ça, il ne me reste plus grand-chose. Je ne peux pas rester avec mes parents, pas après Mary. Et je ne veux pas vivre au milieu des humains, ils me donnent tous les jours envie de les massacrer. Mais je n’aime pas être seule. Même si c’est ce qui me convient le mieux. » Elle aurait eu du mal à l’expliquer mieux que ça, mais elle sentait qu'il voyait de quoi elle parlait. Elle ne se voilait pas la face – elle supportait mal la compagnie, mais finissait par toujours revenir vers les rares personnes qu’elle connaissait en quête de compagnie. Ni heureuse ni malheureuse, juste mal à l’aise, juste insatisfaite dans un monde qui semblait ne pas pouvoir lui donner ce qu’elle voulait vraiment, parce qu’elle n’en savait rien, une perspective qui l’attristait souvent. C’était peut-être pour ça qu’elle se retrouvait dans un bar miteux d’une ville tout aussi miteuse à parler avec le type le plus miteux de la planète. Elle esquissa une grimace. « Je ne veux pas être un pont. Je n’y crois pas. Tu as l’air de penser que c’est une chance d’être unique mais il y a des gens qui veulent m’ouvrir en deux pour voir de quoi est faite cette originalité. Des fois j’aimerais leur faire comprendre, mais ça n’arrivera jamais. Ils ne changeront pas. Je n’ai pas la patience de mon père, et je n’ai pas la force de ma mère. Je veux qu’on me foute la paix, mais je ne supporte pas ce monde dans l’état où il est. » Il n’en aurait pas fallu beaucoup plus à certains pour devenir cinglé.

Mercury émit un petit gémissement et elle le caressa doucement, puis regarda John d’un air étonné. « Je ne m’attendais pas à ce que tu me répondes aussi sérieusement. Tu es sûr que tu vas bien ? On dirait que tu y as déjà réfléchi, papa. Tu t'inquiètes pour moi, on dirait. Ou pour le reste de l'humanité. Mais toi, tu n'as pas peur de moi, je le sais. » Elle assena ça comme pour s'en convaincre elle-même. Elle se rappela soudain d’une époque où cet homme assis à côté d’elle lui faisait peur. Il était l’objet de ses cauchemars, elle le voyait dans son sommeil, mais quand elle était éveillée également, au lycée ou avec ses amis – ses faux amis. Aujourd’hui, redevenue celle qu’elle était vraiment, elle savait très bien pourquoi à l’époque elle le voyait comme un monstre, une sombre silhouette penchée sur elle dans la pénombre, l’empêchant de respirer. Mais elle ne voulait pas se rappeler de ça. « De toute façon, je ne sais pas comment être un pont. Je suis sûre que toi non plus. Tu dis ça, mais tu es comme mon père, tu ne voudrais pas endosser ce rôle-là. » Elle haussa les épaules. Elle n’allait pas lui jeter la pierre, vu qu’elle était dans le même état d’esprit, hasard ou coïncidence. « Tu sais quoi, tu n'as pas tort sur un point, je dois aller voir mes parents. Je leur dirai que je t’ai croisé. Ça te laissera une petite heure pour virer tes fesses de ma ville. » Jamais elle ne pourrait avouer qu’elle avait apprécié cette discussion, surtout la dernière partie. Jamais elle ne pourrait lui dire qu’elle était soulagée qu’il l’ait laissée déverser sa mauvaise humeur sur lui, comme d’habitude. Ce qui était vrai. Parce qu’il l’énervait trop, parce qu’elle le détestait trop, la plupart du temps, pour qu’elle ait à son égard ce genre de propos quasi filiaux – ce qui était vrai aussi. Une fois encore, elle allait repartir sans réponse, mais avec des tas de nouvelles questions que ses explications avaient générées concernant ses parents et lui. Comment ne pas lui en vouloir ? Il n’était jamais clair, et rarement honnête. Si ce n’était ces trois dernières minutes, et pour cette fois, elle se laisserait aller à sourire pour de vrai. Mais pas devant lui. Elle attendrait qu’il soit parti.

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John Constantine


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Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
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Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
"Say it backwards."

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"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: Sympathy for the devil || John   Sympathy for the devil || John EmptyLun 12 Aoû - 12:43


sympathy for the devil
Comme si tout n’était pas assez bizarre entre deux, voilà que John avait le plaisir de découvrir que le chair de chair de la chair de quelqu’un d’autre faisait elle aussi partie du club des éternels insatisfaits – ces gens qui, comme elle l’exprimait si bien, savaient très bien ce qu’ils ne voulaient pas, mais ne savaient pas ce qu’ils voulaient non plus. Il aurait pu, dans une autre vie, avoir un semblant de conseil à lui apporter, mais la vérité vraie, c’était qu’à trente-sept ans bien comptés, il n’en savait foutrement pas plus qu’elle, la gamine en crise perpétuelle, et lui l’adulte en telle crise perpétuelle que son seul refuge dans ce monde à la dérive, c’était un vieux manoir magique qui évoluait hors du temps et de l’espace. Pour les conseils d’adulte responsable, on repassera. John contempla le fond de son verre, pas franchement à l’aise ni ravi que Tefé lui renvoie sa propre image en pleine figure avec autant d’exactitude. C’en devenait ridicule, tous leurs points communs. Deux vagabonds, pas fichu de garder des attaches plus de quelques semaines au même endroit, pas fichus de garder qui que ce soit à leurs côtés aussi parce qu’ils finissaient toujours par perdre patience, puis par revenir en rampant, l’air de rien, vers ces quelques personnes qui miraculeusement les toléraient encore. Si encore il pouvait avoir l’excuse de Tefé de ne pas être tout à fait humain. Mais non. Lui, comme l’aurait dit le poète, il était humain, trop humain. Et il ne savait pas qui de lui ou de Tefé était le cas le plus désespéré, en partant de ce postulat. Il grimaça encore : « Arrête de m’appeler comme ça. » maugréa-t-il, peut-être à voix haute, peut-être dans sa tête, alors qu’il plaisantait de la même façon un instant auparavant. Et elle était maline, Tefé, elle était observatrice, dans sa façon très détachée et rancunière de regarder le monde, alors évidemment qu’elle comprenait bien que ce n’était pas la première fois qu’il s’interrogeait sur le pourquoi qui entourait toute la vie de la petite pousse du Green, de Tefé Holland, et de cet invraisemblable imbroglio dans lequel ils s’étaient tous embarqués presque vingt ans plus tôt. Ca devait être affreux, quand même, de vivre en permanence aux prises avec cette horrible question, pourquoi, et de ne pas réussir à trouver de réponse parce qu’il n’y en avait, au fond, peut-être même pas, en dehors de l’erreur d’un Green trop ambitieux et d’un mauvais calcul.

Elle le regarda, et John la regarda en retour, comme deux chiens de faïence estimant la dangerosité de l’autre avant de décider ou non de tenter le coup de morsure ou de sagement battre en retraite. John haussa les épaules. Oui, ça lui arrivait de temps en temps d’être sérieux, même s’il le regrettait quasi-systématiquement. Non, il n’allait pas bien, mais il n’allait jamais bien, donc ça ça en devenait presque du hors sujet. Quant au reste de l’humanité… « Je m’en branle, de l’humanité. » marmonna-t-il en vidant le fond de son verre cul sec, l’intonation traînante. Et menteur, avec ça. « Mais si tu transformes le monde entier en bouillie, il restera personne pour faire tourner les distilleries. Et ça, ce serait tragique. » ajouta-t-il avec un sourire en coin. Mais oui, on y croit, Con-Job. Comme un gosse, il fit pivoter son tabouret – faillit en tomber et n’évita l’humiliation qu’en se raccrochant au bar dans son dos – et contempla les quelques clients venus traîner leurs guêtres au Hero’s Pub, et il songea qu’ils avaient tous l’air d’épaves, comme lui, comme eux deux peut-être, et il ne put s’empêcher de songer non sans une certaine tendresse que le monde serait quand même bien moins agréable sans les pauvres ratés dans leur genre. Eux, ils ne méritaient pas la colère de la nature. Eux, c’était juste des gens en galère, qui avaient pour la plupart arrêté d’essayer de lutter – il le pressentait dans les bribes de souvenirs et d’aura qui flottaient dans l’air et qu’il était le seul à voir, comme un vilain voyeur dans toutes ces vies délitées. Il n’arracha son regard de ce désolant spectacle que lorsque Tefé donna de nouveau de la voix, et tapa juste, comme d’habitude. Trop perceptive, la gamine. « Non, mais ça tombe bien, c’est pas mon job. Moi, je suis juste là pour picoler et savoir des choses. » Comme aurait dit un autre poète. « Après, tu m’as demandé mon avis, je te l’ai donné. Tu fais ce que tu veux avec. » C’était pas ses oignons. Ou si, ça l’était, mais l’expérience lui avait déjà prouvé qu’il ne pouvait pas, et ne pourrait jamais, contrôler Tefé Holland. C’était sans doute pour le mieux. Un status quo, dans lequel chacun était dans l’incapacité littérale de blesser l’autre. Non, il n’avait pas peur d’elle. Uniquement de ce dont elle était capable. A ses yeux, la différence était cruciale.

Et en plus elle le faisait marrer, des fois, donc forcément, ça lui compliquait la tâche. « Ca y est, tu me vires ? » Question rhétorique. Si elle ne le virait pas, il était effectivement à peu près sûr qu’Alec s’en chargerait. Ne serait-ce que pour éviter de déchaîner la furie de Hurricane Abby sur la pauvre ville d’Houma et sur le pauvre clochard paumé qu’il était. C’était moche, parce qu’il n’avait pas vraiment envie de partir, en réalité. Il y avait quelque chose dans ce vieux bouge qui avait des airs de chez-soi pour les gens comme eux, mais il devrait savoir maintenant que les chez-soi étaient toujours très temporaires pour lui, et que ça valait sûrement mieux pour tout le monde. Qui sait quelles catastrophes il pourrait amener dans le marais, et à Houma, s’il restait ne serait-ce que quelques heures de plus. « Tu pourras dire à tes vieux que j’amènerai le vin, la prochaine fois. Un dîner de famille entre deux colonies de moustiques, ça devrait être le pied. » Quitte à ce qu’ils soient deux à détester ce genre de discours, autant s’en donner à cœur joie, pour oublier qu’il partait un peu à reculons. Il s’étira, se leva de son tabouret grinçant, et renfila son trenchcoat, frissonnant au contact du tissu frigorifié par l’humidité ambiante. Urgh. Ca par contre, ça ne lui manquerait pas. Encore pire que les bruines de Liverpool ou de Londres. Il fouilla ses poches, en sortit les quelques billets piqués à un client qui n’avait pas fait gaffe, et les laissa sur le comptoir devant Tefé. « Tu te débrouilleras avec la monnaie. Passe le bonjour à Merc aussi la prochaine fois que tu la vois, ok ? » Pas que Mercury veuille entendre parler de lui, il pariait, mais ça faisait toujours plaisir de se rappeler à son bon souvenir. Avant de partir, il marqua une hésitation – qu’est-ce qu’il était censé dire, là ? A la revoyure ? Prends soin de toi ? Ne te lance pas dans un nouveau génocide ? Si t’as besoin de moi, tu sais où me trouver ? Ah non, justement, elle ne savait pas, personne ne savait jamais, et c’était bien ça le problème. Jésus, Marie, Joseph, pour quelqu’un qui baratinait pour se sortir de toutes les situations possibles et imaginables, il se retrouvait bien en peine de trouver quoi dire à la pauvre gamine dont il était responsable de l’existence. A défaut d’une meilleure appellation. Finalement, il abandonna. « Réfléchis à ce que je t’ai dit, Tefé. Et si t’as pas les réponses, va les chercher ailleurs. Le monde est suffisamment grand pour que tu te tailles ta place dedans, même si tu dois forcer quelques mains. Si t’aimes pas les réponses qu’on te donne, envoie les chier, et improvise. » L’hôpital qui se fout de la charité. Mais hé, avec un peu de chance, si elle en avait encore en stock, elle réussirait là où lui avait lamentablement échoué. I adressa au chien un regard chargé de méfiance, puis un dernier regard, moins chargé de méfiance, à Tefé. Fille du Green, fille de Swamp Thing, et un peu fille de lui. Aussi terrifiante soit cette perspective. « Et n’oublie pas que t’as pas forcément besoin de choisir. Si tu peux tout prendre, pourquoi avoir des scrupules à le faire, hein ? »

Voilà, ça c’était déjà plus Constantine. Et pour le coup, le meilleur conseil, et le plus terrible, qu’il pourrait jamais lui donner.

FIN.

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