(Lois) smocking gun

Elle n’avait jamais aimé les grandes villes. Elle préférait surtout le charme des petites communautés où on se sentait à l’aise, cohabitant avec le calme du monde. Pourtant, Lois fut mise au monde dans une de ces villes qu’elle désapprouve à présent: Pittsdale. Jeune étudiante en sciences neurologiques, sa mère aimait le stress, mais surtout la proximité culturelle mondiale qu’on retrouvait dans chacune de ses rues. Son père, lui, était émerveillé par la beauté de l’architecture. Sa mère était issue d’une famille  américaine et comme toute bonne américaine, elle aimait la littérature et faire des rencontres. Toute sa famille lui reconnaissait ce don et ce charme: une beauté à l’intellect percutant. Bien que très strict sur les traditions familiales, la famille d'Elinore était aussi appréciée pour être une des familles les plus militantes pour le droit des pauvres dans la société, ainsi que le respect des animaux et de toutes les autres origines. Des idéaux qui firent que la belle Elinore était elle aussi très marquée par cet idéal, et depuis petite déjà, elle s’est jurée de défendre ses idées. Durant ses études supérieurs, elle déménagea à Pittsdale et c’est sur cette nouvelle terre qu’elle rencontra son futur mari. Sam avait tout de suite été charmé par l’innocence et le franc-parler de la jeune femme. Lui qui a été élevé dans une famille stricte, on lui avait donné une éducation très fermé sur la vision du monde, éducation contre laquelle il n’a jamais été pour. Quand il parla pour la première fois avec la jolie brune, se fut comme une bouffée d’air frais. Une liberté d’esprit, un rire de cristal: il était tombé amoureux d’elle dès le premier instant où il avait perçut sa voix. Leur histoire commença ainsi, un amour fusionnel dans la villa familiale de celui-ci, où il vivait d’amour et d'eau fraîche.


On connaissait déjà cette famille par l’alliance qu’elle représentait mais surtout par la joie de vivre qu’elle dégageait à chaque instant. Déjà petite, Lois ressentait cette amour familial intarissable autour d'elle. Le visage de ses parents était chaque jour éclairé d’un sourire et il était bien rare les moments de crises, où des vases explosaient au sol. Car ses parents s’aimaient chaque jour un peu plus. Leur vie était chaque jour animé de bonne humeur: son père s’amusait souvent à faire voler les jouets de la petite fille à travers la maison pour qu’il puisse admirer le rire de l’enfant, un rire qui ressemblait comme par magie à celui de sa mère. Il était surement le plus heureux des hommes à cet instant précis. Malgré son travail difficile dans l'armée, il était heureux de voir sa magnifique femme au soir, leur enfants dans les bras. L’argent n’était pas un problème, il n’avait à se soucier de rien, excepté le fait de rendre sa famille heureuse. Et, même aujourd’hui Lois peut en témoigner, Sam était un excellent mari et même s'il adorait ses filles, Sam a toujours voulu avoir des garçons. Déçu de n'avoir eu que des filles, le général élève Lois et Lucy comme des membres de son unité, les preuves d'affection en leur égard étaient rares mais étrangement, elle adorait que son père lui raconte l’histoire de ces hommes, ces courageux hommes qui avaient bravés tant d’épreuves pour sauver leurs patries. Et à chaque fois, la petite Lois demandait la même chose: « Dites père, est-ce qu’un jour, je vais pouvoir les rencontrer ? » et comme à chaque fois son père lui répondait qu'elle n’aurait cette chance que si elle travaille bien à l’école. Comment lui dire que tous ses héros sont à présent mort, pour rééquilibrer la balance de la vie ?


Lois marchait à pas de loups. Elle retenait sa respiration le plus longtemps possible avant de relâcher la pression aussi doucement qu'il lui était possible, tentant de faire le moins de bruit possible. Ses pas étaient aussi légers que celui des ballerines concourant dans une prestigieuse école de danse classique, excepté que la petite fille de huit ans n'avait jamais appris, pour l'instant, d'autre danse que la valse. Un, deux, trois... Un, deux, trois... Elle retint à nouveau son souffle mais, dans cette habitation spacieuse, seule une mauvaise gérance de ses mouvements pouvait la faire repérer : elle avait en effet à s'inquiéter de créer malencontreusement un écho. La fillette s'approcha de la sortie, rétractant par réflexe son cou dans ses épaules. Alors qu'elle allait poser la main sur la poignée de la porte, une voix grave retentit dans son dos, lui faisant esquisser un sursaut. « Ne t'avais-je pas interdit de sortir cet après-midi, Lois ? » La petite fille sursauta à nouveau en entendant sa mère la nommer. Puis elle rougit de déplaisir, s'exclamant : Je suis sûr que tu triches ! Comment as-tu fait pour savoir que ce n'était pas Lucy ? Je n'ai fait aucun bruit cette fois-ci !» Elle s'approcha vivement de sa mère qui lui tournait toujours le dos. Cette dernière n'avait pas bougé depuis sa première interpellation : elle tenait toujours son journal international grand ouvert devant elle, tandis que reposaient sur la table tout ce qui était nécessaire à un petit-déjeuner équilibré. Ella but tranquillement une gorgée de son café, tandis que Lois reprenait : « C'est la cuillère, c'est ça ? Tu as vu mon reflet à l'intérieur, c'est comme ça que tu as su. Il n'y a pas d'autre explication ! » Ella rit. « Je n'ai pas touché à la cuillère. Vérifie par toi-même. » Lois ouvrit grand les yeux tandis qu'elle rapprochait l'objet de son visage. En effet, les seules marques de doigt présentes alors étaient celles qu'elle venait de former en prenant le couvert. « Ne sois pas mauvaise joueuse, Lois. Je t'avais promis de t'offrir ce chien si tu réussissais à passer devant moi sans que je ne te voie. Tu as déjà tenté plusieurs fois, sans réussite. Je ne peux donc pas respecter ma part du marché. » L'enfant se mit à bouder. « Dis-moi, alors. Comment as-tu su que j'étais là ? » Le regard de sa mère se fit rieur, tandis qu'elle lui énonçait l'un des plus importants commandements qui régiraient par la suite sa vie. « Connais-tu le proverbe qui rend invisible ? » « Si tu veux que quelqu'un n'existe plus, cesse de le regarder », énonça l'enfant. Sa mère hocha la tête, satisfaite de sa traduction. « Il ne suffit pas de vouloir qu'on arrête de te regarder, pour que tu n'existes plus Lois. Les autres te regardent pour de nombreuses raisons, qu'il s'agisse de la crainte que tu peux leur inspirer, de la fantaisie qu'ils trouvent dans tes habits, ou de l'ennui qui les prend. Pour que quelqu'un cesse de te regarder, pour que tu n'existes plus à ses yeux, il ne faut donc pas qu'on te craigne, que tu te montres trop originale ou trop ennuyeuse. Alors, seulement, tu auras suffisamment réussi à gagner leur confiance pour faire partie intégrante du décor, et agir comme tu le souhaites sans rendre de comptes à personne, en réussissant à recueillir certaines informations secrètes. C'est ainsi, et seulement ainsi, que les autres ne pourront plus avoir d'emprise sur ton être physique. As-tu compris, Lois ? » Ella rit à nouveau, devant l'empressement de l'enfant à lui répondre affirmativement. En réalité, il ne doutait pas un seul instant que sa fille agissait ainsi pour obtenir son approbation, plus que par réelle compréhension. Cela viendrait, en grandissant. Ella était une mère exemplaire, en cela qu'elle arrivait à ne pas altérer le caractère de sa fille, mais de le développer en l'incorporant à ses propres objectifs politiques. « Tu ressaieras demain, ne sois pas si déçue. Je te donne autant de chances que tu en auras besoin. Maintenant, va ! » La fillette s'échappa de la salle à manger de son pas vif et léger tandis que, sans en avoir l'air, sa mère venait de stimuler son esprit de compétition. Lois avait, de nombreuses fois, réessayé de passer sous le regard de sa mère mais sans succès ce qui amusait Ella encore et toujours.


Douze ans, sa lettre pour le lycée arriva. Lois avait attendu ce moment avec impatience: c’était pour elle, le moment de commencer à faire ses preuves et de suivre sa propre voie: devenir journaliste. Mais son père obligea Lois à étudier par correspondances, en raison du poste de général de Sam, les Lane étaient toujours en déplacement, et ne restaient jamais longtemps dans un même endroit. Contre toute attente, le lycée se passa merveilleusement bien. Surtout grâce à sa soeur, Lucy: sa meilleure amie, sa plus grande confidente. Inséparable, il était rare d’en voir l’une sans l’autre. Pendant les cours par correspondances, elles ne pouvaient s’empêcher de rire ensemble. Les disputes ne duraient jamais longtemps entre elles deux, bien trop proche pour s’ignorer plus de deux heures. Malgré son envie incessant de rire, Lois se révéla être une élève extrêmement talentueuse et surtout très travailleuse. Elle n’oubliait son objectif principale et était poussée par une vraie volonté de feu. Ses camarades l’appréciait beaucoup pour son caractère direct et son intelligence.


Et puis en 1996, il y a eu ce drame qui a chamboulé toute la famille. Sa mère, son monde, son pilier, est partie rejoindre les anges, un foutu cancer contre lequel elle se battait depuis des mois, a eu raison d'elle et l'a emportée. Lois l'a très mal pris et à eu du mal à sortir la tête de l'eau car elle ne sortait plus ou juste pour aller en cours, ne mangeait presque plus, ne souriait plus... à part noyer son chagrin dans ses bouquins à la bibliothèque. En trois semaines, elle a déjà perdu beaucoup et quand sa sœur lui demandait ce qu'elle fabriquait à se laisser aller comme ça, elle répondait: « Me laisser mourir ? ». Sa mère était tout pour elle. "Était", elle n'accepte toujours pas son départ. Elle portait toujours un bracelet que son mari lui avait offert, aujourd'hui c'est Lois qui le porte. Pourtant, elle sait qu'elle devra aller de l'avant un jour ou l'autre mais pour le moment, ses larmes coulent le long de ses joues, parfois, dans son lit, en secret.


Le monde changea lorsqu’il apparu, survolant Métropolis dans son costume rouge et bleu : Superman. Il était un super-héros et pas n’importe lequel, celui qui protégerait Métropolis coute que coute. Celui qui nous sauverait tous de nombreuses attaques, mésaventures et autre. Avec lui, Métropolis était une ville plus sûre. Bien plus sûre. Et bien évidemment, au Daily Planet, on s’agitait dans tous les sens. Qui réussirait à avoir la première interview de l’Homme d’Acier ? C’était un enjeu économique de taille. Et quiconque s’approcherait suffisamment de lui pour prendre une photo nette serait vu comme une légende. À force d’acharnement, Lois réussit à faire l’interview du héros. Il n’était pas humain comme nous, il venait d’une autre planète. Il était le meilleur. Jimmy Olsen était celui qui avait pris cette photo qui valait à l’article les louanges de tout le monde. Lois s’était fait un grand nom dans le monde du journalisme et Clark n’était pas bien loin derrière. Enfin. C’est ainsi qu’une nouvelle équipe de choc se créa : Lois Lane, Clark Kent et Jimmy Olsen, à la recherche de l’information. Suite à de nombreuses mises en danger, Superman a offert à Lois, une montre qui lui permettait de le joindre partout. Un signal que lui seul pouvait entendre, où qu’il soit. Cette montre s’avérait plutôt utile.


Mais les choses ne pouvaient être aussi simple. L'attaque de Darkseid changea de nouveau la face du monde. Lois couvrit l'invasion en compagnie de son associé, Jimmy Olsen. Un être si puissant que même Superman ne pouvait le vaincre seul. Un homme à la force et à la puissance telle qu’il fallait que tous les héros de la Terre se réunissent pour l’abattre. C’est ainsi qu’apparu la Justice League. Une équipe des plus puissants héros. Qu’il s’agisse de l’Homme d’Acier, de la Chauve-Souris de Gotham, de la Guerrière Amazone, du Roi Atlante, de l’Homme le plus rapide du monde ou encore du Guerrier d’Emeraude, ils avaient tous fait équipe pour se battre contre la menace. Lois fut mise sur le devant de la scène et pour une fois, ce n'était pas de sa faute. Une place à la première loge qu'elle aurait très bien pu s'en passer. Mais cette place, elle lui a valu d'écrire l'article du siècle, bien qu'elle se soit mise en danger involontairement. Heureusement que Superman est toujours là pour elle, toujours à veiller sur Lois comme la prunelle de ses yeux. Cette place en première loge lui a valu, aussi, de voir, pour la première fois, l'équipe de la Justice League en action. Cette équipe avait promis de protéger l'humanité et Lois est persuadée qu’elle le fera. Elle a confiance en la Justice League, elle a confiance en Superman. Lois croit tellement en la Justice League et en Superman, qu'elle les défend avec ferveur dans ses articles et pousse les habitants de Metropolis à les aimer.


Le deuxième évènement, lui, est toujours en cours. Une nouvelle invasion. Plus dangereuse, plus féroce que jamais. Une équipe entière s’attaquant à notre monde. Le Syndicat du Crime. Il s’agissait des exacts inverses de nos héros à nous. Des versions maléfiques visant le contrôle de tout. Il nous fallait les combattre mais ils étaient forts. C’est ainsi que leur leader, Ultraman, fit disparaître notre Soleil derrière la Lune, causant un raz-de-marée tel qu’il engloutit Métropolis, le Daily Planet avec. Mais ce n’est pas grave, Lois et sa soif de vérité ne s’éteindront pas sous la peur de monstres tels que le syndicat du crime. Lois est sûre que Superman et la Justice League trouveront un moyen de les vaincre, de les envoyer dans une autre dimension, de les éradiquer. Le monde n’a pas besoin du Syndicat du Crime, il a besoin de la Justice League.

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