« Alfred, où est-ce que Selina a mis la liste des invités ? Je ne parviens pas à la retrouver. »
« Sur la table de chevet de votre chambre, monsieur. Elle a explicitement déclaré que vous deviez y rajouter des noms, également, car, je cite : ce n'est pas à elle de tout écrire, il faut être deux pour se marier. »
Bruce eut un petit sourire. Ça ressemblait bien à Cat de s'exprimer ainsi, pour lui rappeler subtilement et sans méchanceté qu'il fallait bien assumer les conséquences de sa demande. Elle avait dit oui, d'un oui pur, catégorique, sincère et volontaire. Maintenant, il fallait préparer l'événement, et pour cela, se préparer mentalement aussi. L'héritier des Wayne avait encore du mal à complètement appréhender ce nouvel aspect de sa vie. Certes, la future madame Wayne, pour des raisons propres à elle et à Batman, ne vivait pas en permanence ici. Elle venait plus souvent ; aujourd'hui, toutefois, la brune n'était pas là.
Peut-être était-ce pour le mieux.
Bruce avait poursuivi ses efforts ; il tentait, petit à petit, de s'ouvrir davantage à tous ses proches. Ses fils, et notamment Damian, ainsi que Barbara et les filles. Il aurait voulu pouvoir le faire également avec Jim Gordon, mais le vieux commissaire ignorait son identité secrète ; autant que ça reste ainsi. Il était totalement inutile, et imprudent, que ça change. Toutefois, dans un souci de ne pas laisser ses camarades, et amis, de la Justice League dans le flou, il avait invité Clark et Diana au manoir. Sur le moment, l'idée lui avait paru bonne.
Alfred approuvait grandement. Selina aussi.
Mais que leur dire ? Qu'il était un futur marié, merci d'être passé, au revoir ? Il ne pouvait pas décemment se contenter de faire ça, sinon il les aurait appelés. Juste un coup de fil aurait pu être facile ; mais non, il devait être humain, être responsable, et mûr. Il devait leur annoncer de vive voix. Ce ne serait sans doute pas facile, car tous les trois n'avaient pas trop l'habitude de se parler, ni même de se voir en dehors de la JL. Curieux, on pourrait dire. Mais comme l'avait souligné Alfred, Bruce n'avait jusque-là jamais exprimé la moindre intention de socialiser avec le monde autour de lui. Autrement dit, c'était un peu sa faute.
Mais être brisé, être l'incarnation d'un vœu pendant tant d'années, ce n'était pas facile. Et il avait fallu un très long moment avant qu'il ne se décide pour, effectivement, sortir de ce mutisme émotionnel. Mais désormais, confronté à la réalité de retrouver, d'avoir invité, deux de ses principaux amis et camarades, chez lui, Bruce Wayne ne savait plus très bien comment se comporter. Il avait longtemps su faire semblant, en soirée mondaine ; mais être sincère était difficile. C'était plus facile ces derniers temps, et ça allait en s'améliorant. Cette pensée aidant, il alla de lui-même ouvrir la porte d'entrée, révélant Clark, Diana... et la petite Ophelia.
« Bonjour, tous les trois. Entez donc, ne restez pas sur le seuil. Alfred a préparé le salon. »
L'un des salons, corrigea-t-il mentalement ; car le manoir Wayne était une immense demeure de riche. Il n'avait aucune honte à l'admettre, et il savait que c'était sans doute une des raisons qui poussait Selina à prendre son temps pour venir vivre ici avec lui, en plus de tout le reste ; elle avait eu une vie difficile, dans la haine de l'opulence des puissants, et vivre dans la demeure de l'un d'entre eux, même si l'homme qu'elle aimait en était un...
Bruce s'arracha à ses pensées, guidant ses deux amis vers ledit salon, où Alfred s'inclina légèrement devant les invités.
« Bonjour à tous les trois. Oh, et je vois que nous avons même la petite et ravissante jeune fille parmi nous. Maître Clark, un café, je présume ? Et pour vous, Diana, du thé ? »
C'est le cœur lourd que Diana quitte l'hôpital où Jason doit encore passer quelques jours sous observation, avant d'être autorisé à rentrer chez eux. Rares sont les fois où Bruce les invite au manoir, Kal-El et elle, alors Jason l'a poussée à accepter son invitation, lui assurant qu'il pourrait survivre quelques heures sans elle. Ce qui n'a pas empêché la principale intéressée de lui faire promettre de l'appeler au moindre problème. Avant de prendre le chemin du Manoir Wayne, Diana va récupérer Ophelia chez Etta, laquelle s'est naturellement portée volontaire pour s'occuper d'elle en cas de besoin. Elle, Cassandra, Donna, Jason – son jumeau – et bien évidemment le parrain de la petite demoiselle, Kal-El. Si Diana est touchée par leur élan de solidarité, elle préfère s'occuper elle-même d'Ophelia autant que possible. Du haut de ses seize mois, la petite princesse peine à comprendre l'agitation soudaine de sa mère et surtout, l'absence de son père qu'elle passe son temps à appeler. Diana l'a emmenée voir Jason à l'hôpital, mais une fois de plus Ophelia ne semble pas avoir compris le sérieux de la situation et sans doute est-ce pour le mieux. Après un échange bref mais chaleureux avec Etta, Diana installe Ophelia dans son siège auto et se met en route pour le manoir. Certes, elles auraient pu s'y rendre plus rapidement par la voie des airs, mais Diana a besoin d'un moment pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Et Ophelia d'un peu de calme pour se reposer, puisqu'elle n'est pas arrivée à dormir un peu chez Etta. Arrivée à destination, Diana gare la voiture devant le Manoir. Elle aperçoit Kal-El devant l'entrée et lui fait un signe de la main pour le saluer avant de descendre. Elle récupère son sac ainsi que celui contenant les affaires d'Ophelia, puis elle réveille doucement sa fille en la prenant dans ses bras. Ophelia ouvre les yeux quelques secondes avant de les refermer, blottie contre l'épaule de sa mère. « Bonjour, Kal. » Diana offre à son ami un sourire sincère, quoiqu'un peu triste. Elle est surprise que ce ne soit pas Alfred, mais Bruce lui-même qui vienne leur ouvrir, mais elle le salue aussi chaleureusement qu'elle le peut étant données les circonstances. Ophelia toujours assoupie dans ses bras, Diana suit Bruce à travers le dédale de couloirs qui composent le Manoir Wayne. Elle ne peut s'empêcher de se sentir quelque peu mal à l'aise, car la dernière fois où elle s'est trouvée dans l'immense bâtisse, tous croyaient Bruce mort et Diana avait voulu offrir son soutien à sa famille en cette période difficile. Ce sont de douloureux souvenirs qu'elle chasse bien vite dans un recoin de son esprit, ayant bien assez à faire avec les ennuis du présent. Bruce les conduit dans l'un des nombreux salons du manoir, où Alfred les attend. Diana est ravie de revoir le majordome, qu'elle enlace du mieux qu'elle le peut avec Ophelia dans les bras. Cette dernière commence d'ailleurs à se réveiller, mais sa mère ne tient pas à la brusquer alors elle prend place sur l'un des fauteuils confortables qui meublent en partie la pièce. « Je prendrai un thé avec plaisir, Alfred. Je vous remercie. » Elle installe sa fille un peu plus confortablement sur ses genoux, et sort de son sac sa peluche renard qu'elle lui tend pour la rassurer. Diana s'apprête à évoquer l'état de Jason, en convalescence prolongée à l'hôpital, mais elle se ravise. Pour le moment. Kal-El et elle ne savent pas pourquoi Bruce les a invités chez lui, c'est une occasion assez rare pour qu'ils s'interrogent sur les raisons de cette invitation. Avant qu'un silence gênant ne s'installe, Diana prend la parole. « J'ai l'impression que cela fait une éternité que nous ne nous sommes pas retrouvés tous les trois. En tant que Bruce, Clark et Diana, je veux dire. » Le monde a l'habitude de voir Batman, Superman et Wonder Woman se battre côte à côte, la Trinité est célèbre. Mais Diana a l'impression qu'en tant qu'amis, ils se voient de moins en moins souvent et cela l'attriste. « Alors, Bruce ? Qu'as-tu à nous dire ? Tu avais l'air... nerveux, au téléphone. Tout va bien, j'espère ? »
CLARK & BRUCE & DIANA (MANOIR WAYNE - JUILLET 2019)
Une invitation de Bruce au Manoir ? Je crois que j'ai cru halluciner quand il m'a appeler. C'est si rare, la dernière fois doit remonter à je ne sais plus même quand. Autant saisir cette occasion puis j'ai sentis dans sa voix, une anxiété plus prenante que d'habitude chez lui. Cela doit surement être important. A vrai dire, cela m'a travailler toute la journée, c'est si inhabituel que je me suis poser milles questions quand à la raison. En quittant le Planet, j'ai raccompagner Lois chez elle puis j'ai directement pris la route pour me rendre chez Bruce. J'ai cru que le trajet serait interminable avec les bouchons, ça a du bon de savoir voler moi je vous le dis. Arrivant dans la cour du manoir, je garais ma voiture puis alors que j'empruntais la direction de l'entrée, des phares illuminait la cour, c'était Diana, j'avais un léger sourire aux lèvres tournant le regard vers elle, elle avait même amené Ophélia. Je l'attendais arriver à moi, sourire aux lèvres « Bonjour Diana. Coucou toi.. » dis-je caressant la joue d'une Ophélia visiblement endormie et blottie dans les bras de sa mère.
La seconde d'après la porte s'ouvrit et Diana comme moi avions la surprise de voir Bruce lui-même nous accueillir. Je souriais faiblement saluant Bruce puis laissant Diana pénétrer dans le manoir en première avant de suivre la marche. Nous suivîmes Bruce jusqu'à l'un des salons et Alfred nous attendait. « Oui Alfred merci. » répondis-je au majordome avant de m'asseoir dans un des fauteuils. Je réajustais mes lunettes sur mon nez alors que Diana vient évoquer le fait que cela fait presque une éternité que nous ne sommes pas retrouver tous les trois ensemble. En tant que Clark, Bruce et Diana. « C'est vrai ça.. une éternité. » je lâchais un léger rire avant d'écouter Diana, interrogeant Bruce quand à la raison de cette invitation. Diana comme moi attendions des explications de la part de Bruce.
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Dernière édition par Clark Kent le Ven 27 Sep - 19:11, édité 4 fois
Après les avoir guidés dans le salon en question, Bruce s'assied dans l'un des fauteuils. Il examine, l'espace d'un bref instant, les visages de ses deux camarades de la Justice League, de ses deux amis. En un sens, il préfère les considérer comme des alliés, plutôt que comme des amis. C'est un réflexe dont il a du mal à se débarrasser, et c'est ce qu'il cherche à faire ces derniers temps. Mais quand il voit Clark et Diana, il ne peut pas s'empêcher non plus de penser au fait qu'à l'origine, ils se sont connus par nécessité.
Qu'ils sont là aujourd'hui car un jour, ils ont eu besoin de s'allier et de fonder, ensemble, la Justice League.
« Disons que je n'ai jamais été le plus... sociable. La faute à ma paranoïa habituelle, sans doute. »
Il ne plaisante qu'à moitié ; il est bien conscient qu'il peut faire tous les efforts du monde, accorder sa confiance, il ne changera jamais au point de cesser d'être le taciturne pragmatique qu'il est. Selina a réussi à faire d'incroyables succès à ce sujet, par ailleurs. Dire qu'elle est importante, et pas uniquement pour leur relation, est un euphémisme. Ce qui l'amène à repenser à la raison pour laquelle il les a fait venir ici tous les deux.
Il prends néanmoins le temps de patienter, jusqu'à ce qu'Alfred vienne apporter les boissons. S'asseyant alors plus confortablement, l'héritier des Wayne prends la parole :
« Oui, cela fait bien longtemps. D'ordinaire, c'est pour la Ligue, car il n'y a jamais qu'à travers elle que nous nous connaissons vraiment. La diriger tous les trois, c'est un peu... disons que c'est un peu la seule façon pour moi de vous parler. D'ordinaire, comme je disais. Mais cela va sans doute changer, maintenant. Cela change déjà, en vérité, puisque je vous ai invités tous les deux. Aucune raison de vous inquiéter, rassurez-vous. »
Il croise les mains.
« Vous n'êtes sans doute pas surpris, si je vous dis que depuis très longtemps, j'entretiens des rapports parfois compliqués avec Selina Kyle, alias Catwoman. Cela fait une vingtaine d'années que je la connais, que nous nous tournons autour. Que nous avons vécu des moments intenses, comme des moments très difficiles, ensemble. Mais récemment... il s'est passé des choses beaucoup plus difficiles. Et qui ont fait que nous avons réussi à nous rapprocher, à mettre au point certaines choses, et à comprendre d'autres. Ensemble. »
Alfred se tient à l'écart, silencieux, légèrement effacé, mais avec un léger et discret sourire d'approbation pour Bruce.
« Et il ne sert à rien de vous tenir en haleine plus longtemps : j'ai demandé Selina en mariage. Parce que c'est la seule personne au monde capable de vivre avec ce que je suis et avec qui je suis capable d'une telle chose. Et... elle a dit oui. »
Il guette leur réaction, dans l'appréhension. Il ne sait pas comment ils vont réagir, surtout si l'on considère la différence fondamentale de caractère entre Diana et Selina. Clark sera peut-être le plus à même de le comprendre, pense-t-il. Mais peut-être qu'il se trompe.
Ophelia lovée contre elle, Diana se demande ce qui peut bien avoir poussé Bruce à les inviter au manoir, Kal et elle. C'est une instance suffisamment rare pour qu'elle se pose la question. Leurs réunions les plus formelles ont toujours eu lieu sur la Tour de Garde, qu'elle gravite autour de la Terre ou soit installée sur la lune. À la mention de sa paranoïa habituelle, Diana ne peut que hocher la tête avec un air sérieux mais sans faire le moindre commentaire. Le temps et le silence lui paraissent bien long en attendant qu'Alfred revienne avec leurs boissons. Comme à son habitude, elle remercie le majordome chaleureusement. D'ordinaire curieuse, Ophelia ne s'écarte pas de son épaule pour étudier sa tasse de thé. Elle reste blottie contre sa mère en serrant sa peluche contre elle, encore toute bouleversée par leur dernière visite à l'hôpital. Diana porte la tasse à ses lèvres avant de la poser sur la table basse devant eux quand Bruce prend la parole. Elle l'écoute avec un sourcil haussé, avec l'impression qu'il ne sait pas vraiment par où commencer pour leur annoncer ce qu'il a à leur dire. Elle échange un regard avec Kal avant de regarder le milliardaire à nouveau, l'une de ses mains caressant doucement le dos d'Ophelia pour la rassurer. La surprise se lit de plus en plus sur son visage lorsqu'il évoque sa relation avec Selina Kyle, la célèbre Catwoman de Gotham City. Cela ne ressemble pas à Bruce d'évoquer sa vie privée, d'ordinaire c'est tout juste s'il accepte de leur répondre autrement que par un hochement de tête quand ils se contentent de lui demander si lui et sa famille vont bien. Finalement, il leur annonce ce qu'il tenait tant à leur dire et Diana reste... Interdite. Pendant plusieurs secondes qui semblent durer une éternité, elle n'affiche pas la moindre réaction. Un mariage ? C'est en effet plus que surprenant. Bruce est si souvent Batman que Diana s'est souvent demandé lequel des deux était véritablement son identité secrète. Longtemps, elle s'est inquiétée de voir Bruce ne pas s'autoriser à vivre pour autre chose que pour rendre la justice à Gotham. De toute évidence, elle s'est trop inquiétée pour lui. Bruce Wayne, fiancé... La nouvelle ne manquera pas de faire les gros titres de la presse lorsqu'elle se sera répandue. « Te voilà donc décidé à abandonner le célibat ! Toutes mes félicitations, je suis heureuse pour vous. » Diana lui sourit, le plus chaleureusement possible, mais elle ne peut s'empêcher de songer à Jason seul étendu dans son lit d'hôpital. Il doit attendre leur retour avec impatience en s'occupant comme il le peut, en commençant par harceler son médecin pour qu'il le laisse rentrer chez eux plus tôt. Pendant un instant, Diana songe à demander à Bruce s'il est courant de l'état de Jason et s'il a l'intention de bientôt lui rendre visite, mais elle se mord la langue – pour le moment. Une autre question la préoccupe, et il est tout aussi important qu'elle soit posée. « Je me trompe peut-être, mais ce n'est pas uniquement pour nous annoncer tes fiançailles avec Selina que tu nous a demandé de venir, n'est-ce pas ? » Cela ressemble à une réunion informelle de la Trinité. Informelle mais non moins sérieuse, le contraire étant difficile avec Bruce. « Tu as quelque chose à nous dire concernant la Ligue ? » Appelez cela l'instinct de la Déesse de la Vérité. Diana se doute bien que Bruce ne les aurait pas faits venir au manoir simplement pour leur annoncer son mariage à venir. Dans ses bras, Ophelia commence à s'agiter et à geindre doucement. Diana se lève et la berce en faisant quelques pas dans la pièce, mais sans quitter ses deux amis des yeux.
CLARK & BRUCE & DIANA (MANOIR WAYNE - JUILLET 2019)
Une invitation de Bruce, voilà quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. Qui plus est au manoir. Evidemment je n'ai pu refuser mais je suis aussi surpris qu'intrigué, et sur le trajet, je n'ai pas cessé de me demander ce qu'il pourrait nous annoncer. Et je le sens perplexe, j'entends les battements de son cœur s'accélérer alors que nous nous trouvons à présent dans le salon après qu'il nous ait lui-même accueillit. Diana a raison lorsqu'elle vient dire que cela fait longtemps que ça n'était pas arrivé. Se retrouver sous nos identités civiles. D'habitude nos réunions se font à la Tour de Garde, dans nos costumes et à vrai dire bien que ma mémoire soit incontestée de tous, j'ai du mal à me rappeler la dernière fois que nous nous sommes retrouver juste tous les trois. Lorsque Bruce parle de son insociabilité dû à sa paranoïa qui le caractérise tant, je ne peux aller contre son avis, c'est une réalité et une cause de cette rareté à se retrouver ainsi. Alfred finit par revenir avec nos boissons, je lui souris et le remercie lorsqu'il dépose la tasse de café sur la table basse devant moi puis mon attention se reporte sur Bruce lorsqu'il en vient finalement à nous donner les réponses à nos questions. Il aborde brièvement la Ligue avant de parler de sa relation avec Selina Kyle. Une relation tumultueuse entre les deux où les choses auraient apparemment prit un tournant décisif.
Je jette un regard à Diana avant de porter mon attention de nouveau à Bruce et lorsqu'il annonce la nouvelle de sa demande en mariage, mes yeux s’écarquillent légèrement, surpris avant tout. Mais un sourire vint quelque secondes après. « Félicitation Bruce. Vraiment. » vins-je dire, Diana fait elle aussi part de son sentiment à Bruce, bien que je l'ai sentis réticente quelques instants avant de lui sourire. Je prenais la tasse de café pour en boire une gorgée avant de la reposer dans la coupelle sur la table basse puis Diana s'exprime de nouveau, persuadée que Bruce ne nous a pas uniquement fait venir pour nous annoncer ses fiançailles avec Selina. Mon regard se tourne alors vers Diana lorsqu'elle s'exprime, selon elle cela concernerait la Ligue. Je ne dis rien, reposant encore une fois mon regard sur Bruce, attendant qu'il éclaircisse les suppositions de Diana. Personnellement, nous faire venir ici juste pour annoncer ses fiançailles me semble du Bruce tout craché. Lui si réservé, détaché. Mais d'un autre côté, je ne suis jamais au bout de mes surprises avec lui. Qui sait, Diana a surement raison. Et si c'est le cas j'ai hâte d'entendre ce que le futur marié à a dire.
Une pointe d'agacement apparut brièvement dans le regard de Bruce lorsque Diana posa la question, une lueur qui disparut aussi vite qu'elle était arrivée. Il n'en voulait pas à l'Amazone de poser la question au sujet de la Ligue, car c'était aussi sa façon de faire depuis bien longtemps. Il pouvait dire quelque chose et en dissimuler d'autres, toutes aussi voir encore plus importantes. Il pouvait également faire l'inverse. Ils en avaient l'habitude, et cela faisait partie de la panoplie du Chevalier Noir. Personne n'était à l'abri face à lui, et il dissimulait tant de choses qu'il se demandait parfois comment il pouvait lui-même s'y retrouver entre ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas.
Mais en l'occurrence, il n'y avait rien à ajouter. Pas sur ce sujet en tout cas.
« Merci à vous deux. Mais non, Diana, je n'ai rien à vous dire concernant la Ligue. Si tu as senti un trouble chez moi, autre que pour l'annonce que je viens de vous faire, sache que c'est uniquement en raison de Jason. Tu te demandes sans doute si je suis allé le voir, si je sais quel est son état. Je pense que tu te doutes que je suis au courant avant même que l'hôpital ne le soit. Mais je n'ai pas encore pris le temps d'aller le voir. »
Il marqua une légère pause, le temps de boire un peu.
« Ce mariage se fera, mais j'ignore encore quand et où car Selina veut absolument préparer cela minutieusement. La connaissant, il est probable que les journalistes ignorent tout de la cérémonie et de l'événement jusqu'à ce qu'il soit terminé, ce qui me convient tout à fait. Inutile de faire une fête pompeuse où il y aura plus de médias que d'invités, ça gâcherait passablement la fête. En vérité, je crains que ce ne sera également votre cas : dans le sens où, cependant, votre présence au mariage ne sera indiquée qu'au dernier moment pour éviter tout risque. Je suis peut-être paranoïaque par moment, mais Selina est... disons très attachée à la discrétion. »
Il se mit à réfléchir pendant quelques instants, songeant à ce qu'il pouvait également leur dire. Quelque part, il espérait que le fait de leur avoir annoncé tout ça de visu leur était bon, car il n'avait pas voulu rester coincé au téléphone, stupidement. Clark et lui, notamment, avaient toujours eu du mal à se contacter pour autre chose que pour parler de la Ligue. La dernière fois, ils avaient joué aux échecs dans un silence total, morose, et Bruce avait bien sur vaincu à plate-couture son ami.
Il se jeta alors à l'eau.
« Puisque vous êtes là... il y a quand même un détail dont je peux vous parler. En revanche, si le mariage doit rester discret, j'insiste ici pour que ces mots ne sortent pas de cette pièce. Personne d'autre ne doit le savoir. Pas par paranoïa, mais parce qu'il s'agit d'une information encore sensible, et la principale intéressée n'est pas encore au courant. Je compte faire de Barbara Gordon la future Batman. Elle est pleine de ressources, peut-être même plus intelligente et débrouillarde que moi. Elle saura prendra ma suite le jour venu. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. »
Avait-il bien fait de leur en parler ? Il était trop tard, maintenant, de toute façon.
Diana fronce les sourcils lorsque Bruce évoque l'état de Jason. Et à partir de ce moment, elle ne prête plus de réelle attention à la conversation. Elle blêmit et son visage n'affiche plus aucune expression. Seuls ses sourcils légèrement froncés témoignent de la colère qui monte en elle. Elle se force à prendre une profonde inspiration pour ne pas communiquer son trouble à Ophelia, qui reste blottie contre elle. En d'autres circonstances, elle aurait été ravie d'apprendre les fiançailles de Bruce, après tout il est l'un de ses plus proches amis et ils forment une famille... Mais la pilule a du mal à passer, elle reste coincée en travers de sa gorge et n'est pas prête d'être avalée. Diana serre les mâchoires au point d'en avoir presque mal et à bien du mal à se retenir de quitter la pièce sans un mot de plus. Mariage, mariage, mariage... Elle a l'impression de prendre un coup de poing en plein visage à chaque fois qu'il répète ce mot. Incapable de le regarder davantage, elle détourne le regard et caresse doucement le dos de sa fille, pour se donner une raison de ne pas exploser plutôt que pour la rassurer. Diana à du mal à visualiser Bruce et Selina heureux de s'unir devant un maire alors que Jason est sur un lit d'hôpital, une main en moins. Combien de fois a-t-elle essayé de rassurer son mari à propos de l'affection que Bruce lui porte ? Se pourrait-il qu'elle se soit trompée, en fin de compte ? Diana se mord la lèvre pour ne pas exploser et laisse Bruce continuer son monologue. C'est bien la première fois qu'il leur adresse la parole aussi longtemps, sans doute est-ce le genre de miracle qui n'arrive qu'une fois par millénaire, si les dieux le veulent bien. Quand il termine enfin son soliloque et en revient à un sujet qui les concerne, Diana fronce sévèrement les sourcils cette fois. « Batgirl ? Barbara ? Pas l'un de tes fils ? Pas même Damian ? » Non, évidemment. À bien y réfléchir, c'est parfaitement sensé si on ose se mettre à la place de Bruce pendant une minute. Dick n'a jamais devenir comme lui et endosser son rôle l'a sévèrement atteint. Jason ? La question ne se pose même pas, voilà bien longtemps qu'il ne veut plus vivre dans l'ombre de Batman. La santé mentale de Tim se dégrade de jour en jour, son rôle de justicier a de lourdes conséquences sur lui. Mais Damian... Pourquoi pas Damian ? Diana s'abstiendra de poser la question, Bruce n'y répondrait de toute façon pas. « Barbara est en effet une jeune femme intelligente compétente, elle l'a prouvé à maintes reprises. Elle est la marraine d'Ophelia, tu sais à quel point je tiens à elle et combien je l'estime. Cependant, par souci d'équité, elle devra comme tout autre héros obtenir l'accord des membres de la Ligue pour l'intégrer. Et elle ne te remplacera pas dans la Trinité, si tu décides de laisser ta place, elle reviendra à l'un de nos plus anciens membres. L'un des autres fondateurs, peut-être. » Barry, Hal, Arthur, J'onn... Tous les quatre mériteraient cette place. Mais c'est une question pour un autre jour, car il y en a d'autres qui se pressent dans l'esprit de Diana. « Kal, veux-tu bien prendre Ophelia une minute ? » Elle attend à peine qu'il lui réponde avant de glisser sa fille dans ses bras. Habituée à la présence réconfortante de son parrain, Ophelia ne se plaint pas et pose sa tête contre son torse, trop occupée à somnoler en suçant son pouce pour s'intéresser à autre chose. Comme une lionne en cage, Diana fait quelque pas dans le salon avant de s'appuyer sur le dossier de son fauteuil. Le cuir semble grincer et le bois craquer quand ses doigts le serrent. « Pardonne-moi de détourner la conversation, Kal, je n'ai besoin que de quelques minutes... » Diana prend une profonde inspiration et lance un regard noir à Bruce. « Si j'ai bien compris, tu savais que Jason allait devoir être pris en charge à l'hôpital, avant même que nous n'y arrivions... Tu savais donc qu'il était en danger ? Ou du moins, qu'il s'était traîné jusqu'à chez nous en se vidant de son sang. » Un sourire glaçant étire ses lèvres et un silence de plomb les écrase avant que Diana ne reprenne la parole, chacun de ses mots crachés avec mépris et tristesse. « Tu savais, mais tu n'es pas intervenu pour l'aider. Et tu n'as pas... Comment as-tu dit, déjà ? Ah, oui. Tu n'as pas... pris le temps d'aller le voir ? Inutile de te fatiguer à y aller à présent, puisque le déplacement te semble si difficile. Il ne voudra plus te voir de toute façon, c'est trop tard. J'ose simplement espérer pour Selina que tu seras un meilleur époux que tu n'es un père. » Et pour ponctuer la fin de sa phrase, le dossier du siège éclate entre ses doigts.
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C'est le cœur lourd que Diana quitte l'hôpital où Jason doit encore passer quelques jours sous observation, avant d'être autorisé à rentrer chez eux. Rares sont les fois où Bruce les invite au manoir, Kal-El et elle, alors Jason l'a poussée à accepter son invitation, lui assurant qu'il pourrait survivre quelques heures sans elle. Ce qui n'a pas empêché la principale intéressée de lui faire promettre de l'appeler au moindre problème. Avant de prendre le chemin du Manoir Wayne, Diana va récupérer Ophelia chez Etta, laquelle s'est naturellement portée volontaire pour s'occuper d'elle en cas de besoin. Elle, Cassandra, Donna, Jason – son jumeau – et bien évidemment le parrain de la petite demoiselle, Kal-El. Si Diana est touchée par leur élan de solidarité, elle préfère s'occuper elle-même d'Ophelia autant que possible. Du haut de ses seize mois, la petite princesse peine à comprendre l'agitation soudaine de sa mère et surtout, l'absence de son père qu'elle passe son temps à appeler. Diana l'a emmenée voir Jason à l'hôpital, mais une fois de plus Ophelia ne semble pas avoir compris le sérieux de la situation et sans doute est-ce pour le mieux. Après un échange bref mais chaleureux avec Etta, Diana installe Ophelia dans son siège auto et se met en route pour le manoir. Certes, elles auraient pu s'y rendre plus rapidement par la voie des airs, mais Diana a besoin d'un moment pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Et Ophelia d'un peu de calme pour se reposer, puisqu'elle n'est pas arrivée à dormir un peu chez Etta. Arrivée à destination, Diana gare la voiture devant le Manoir. Elle aperçoit Kal-El devant l'entrée et lui fait un signe de la main pour le saluer avant de descendre. Elle récupère son sac ainsi que celui contenant les affaires d'Ophelia, puis elle réveille doucement sa fille en la prenant dans ses bras. Ophelia ouvre les yeux quelques secondes avant de les refermer, blottie contre l'épaule de sa mère. « Bonjour, Kal. » Diana offre à son ami un sourire sincère, quoiqu'un peu triste. Elle est surprise que ce ne soit pas Alfred, mais Bruce lui-même qui vienne leur ouvrir, mais elle le salue aussi chaleureusement qu'elle le peut étant données les circonstances. Ophelia toujours assoupie dans ses bras, Diana suit Bruce à travers le dédale de couloirs qui composent le Manoir Wayne. Elle ne peut s'empêcher de se sentir quelque peu mal à l'aise, car la dernière fois où elle s'est trouvée dans l'immense bâtisse, tous croyaient Bruce mort et Diana avait voulu offrir son soutien à sa famille en cette période difficile. Ce sont de douloureux souvenirs qu'elle chasse bien vite dans un recoin de son esprit, ayant bien assez à faire avec les ennuis du présent. Bruce les conduit dans l'un des nombreux salons du manoir, où Alfred les attend. Diana est ravie de revoir le majordome, qu'elle enlace du mieux qu'elle le peut avec Ophelia dans les bras. Cette dernière commence d'ailleurs à se réveiller, mais sa mère ne tient pas à la brusquer alors elle prend place sur l'un des fauteuils confortables qui meublent en partie la pièce. « Je prendrai un thé avec plaisir, Alfred. Je vous remercie. » Elle installe sa fille un peu plus confortablement sur ses genoux, et sort de son sac sa peluche renard qu'elle lui tend pour la rassurer. Diana s'apprête à évoquer l'état de Jason, en convalescence prolongée à l'hôpital, mais elle se ravise. Pour le moment. Kal-El et elle ne savent pas pourquoi Bruce les a invités chez lui, c'est une occasion assez rare pour qu'ils s'interrogent sur les raisons de cette invitation. Avant qu'un silence gênant ne s'installe, Diana prend la parole. « J'ai l'impression que cela fait une éternité que nous ne nous sommes pas retrouvés tous les trois. En tant que Bruce, Clark et Diana, je veux dire. » Le monde a l'habitude de voir Batman, Superman et Wonder Woman se battre côte à côte, la Trinité est célèbre. Mais Diana a l'impression qu'en tant qu'amis, ils se voient de moins en moins souvent et cela l'attriste. « Alors, Bruce ? Qu'as-tu à nous dire ? Tu avais l'air... nerveux, au téléphone. Tout va bien, j'espère ? »
Une invitation de Bruce au Manoir ? Je crois que j'ai cru halluciner quand il m'a appeler. C'est si rare, la dernière fois doit remonter à je ne sais plus même quand. Autant saisir cette occasion puis j'ai sentis dans sa voix, une anxiété plus prenante que d'habitude chez lui. Cela doit surement être important. A vrai dire, cela m'a travailler toute la journée, c'est si inhabituel que je me suis poser milles questions quand à la raison. En quittant le Planet, j'ai raccompagner Lois chez elle puis j'ai directement pris la route pour me rendre chez Bruce. J'ai cru que le trajet serait interminable avec les bouchons, ça a du bon de savoir voler moi je vous le dis. Arrivant dans la cour du manoir, je garais ma voiture puis alors que j'empruntais la direction de l'entrée, des phares illuminait la cour, c'était Diana, j'avais un léger sourire aux lèvres tournant le regard vers elle, elle avait même amené Ophélia. Je l'attendais arriver à moi, sourire aux lèvres « Bonjour Diana. Coucou toi.. » dis-je caressant la joue d'une Ophélia visiblement endormie et blottie dans les bras de sa mère.