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 until death do us part (LUCIAN)

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MessageSujet: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptyVen 28 Juin - 23:56

until death do us part
LUCIAN & ROSALIE

“She was his salvation, and he was her destruction.”


LA VEILLE.

Ce matin là, Rosie avait voulu dire un millier de choses à Lucian. Ne t'en va pas. N'y va pas. Reste avec moi. Ne t'en va pas. Reste avec moi. Ce matin là, Rosie avait voulu dire un millier de choses à Lucian. Mais elle n'avait rien dit. Elle s'était contentée de faire comme si tout allait bien. Comme si ils ne partageaient pas leurs derniers instants ensemble. Faire semblant lui avait demandé un effort supplémentaire à chaque seconde qui s'était écoulée. À chacun des mots prononcés, au moindre frôlement, à chaque baiser. Elle lui avait tourné le dos quand elle avait enfilé son uniforme pour qu'il ne voie pas ses mains trembler. Elle avait souri et ravalé ses larmes alors que son cœur se tordait de douleur dans sa poitrine. La nuit avait été absolument atroce. Trouver le sommeil n'avait pas été une option, Rosie n'aurait pas été capable de fermer l’œil même si elle l'avait voulu. La nuit s'était écoulée lentement, mais elle aurait aimé pouvoir multiplier les secondes pour la rendre éternelle. Ils s'étaient aimés longuement, passionnément et tendrement et Lucian s'était endormi sans se douter qu'à son retour le lendemain, il ne trouverait plus que des draps vides. Pendant des heures, Rosie l'avait regardé dormir. Elle avait voulu mémoriser le moindre de ses traits, s'imprégner de son odeur,  se souvenir de la douceur de ses cheveux et du rythme apaisé de sa respiration. Et elle lui avait dit tout ce qu'elle avait sur le cœur pour qu'il l'entende au moins une fois, même sans en avoir conscience. Elle lui avait répété combien elle l'aimait.

Avant que le jour ne se lève, elle s'était glissée hors et draps et s'était enfermée dans la salle de bain. Elle avait eu envie de frapper le miroir d'un coup de poing quand elle y avait vu son reflet. Mais au lieu de cela elle était restée immobile pendant de longues minutes, à fixer avec insistance la rune sur sa poitrine – sur son cœur. Ce lien avait été la plus belle preuve d'amour que Lucian ait accepté de lui donner. Ce lien qui aurait dû les unir à travers l'espace et les temps, n'importe où et n'importe quand, dans la vie comme dans la mort, pour toujours. Il avait accepté cette union en sachant les risques qu'ils encourraient tous les deux, si jamais... Pendant une minute – une longue et interminable minute – Rosie hésite. Lucian savait ce qu'ils risquaient, et cela n'avait fait aucune différence. De retour dans leur monde, il ne lui avait pas demandé de rompre le lien, pas plus qu'il n'avait exprimé le moindre regret. Il savait... Un frisson l'avait fait trembler et les images de sa mort s'étaient de nouveau imposées à elle, au point qu'elle en ait la nausée et manque de vomir. Appuyée de tout son poids sur le marbre du lavabo, Rosie avait pris une profonde inspiration pour se calmer. Quoi qu'il arrive, elle était condamnée à mourir. Que ce soit en suivant Lucian dans la mort ou en lui permettant de l'éviter, la finalité demeurait la même pour elle. Et si elle avait rompu le lien, elle serait certainement morte de chagrin. Quoi qu'il arrive, ses heures étaient comptées. Mais lui, elle pouvait le sauver, lui épargner une mort atroce. Et tant pis si pour cela elle devrait tout endurer à sa place. Une vie pour une vie. Rompre un lien d'amour était tristement plus facile que de le créer. Rosie n'avait eu qu'à prononcer une formule apprise par cœur et elle avait senti quelque chose se briser en elle, comme si elle venait de sectionner une attache concrète. Elle en avait eu le souffle coupé et pendant un instant, elle avait eu l'impression de s'être arraché le cœur. Elle n'avait pas essayé de retenir ses lèvres, convaincu qu'elle ne pourrait ensuite plus se permettre la moindre seconde de faiblesse. Alors elle avait pleuré. Encore et encore, jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil accompagné de la chaleur étouffante de l'été n'apparaissent. Elle avait séché ses larmes quand Lucian s'était réveillé et l'avait embrassé comme elle le faisait tous les matins.

LE PRÉSENT.

« … l'objectif de la mission est-il bien clair pour tout le monde ? » Rosie acquiesce en silence comme les autres membres de l'équipe. Elle n'a en réalité pas écouté le moindre mot du briefing de Waller, l'objectif qu'ils sont censés atteindre lui est complètement égal. Tout ce qu'elle sait, c'est que c'est l'arrogance et l'avidité de cette femme qui va tout lui coûter. Si elle s'écoutait, elle la pulvériserait sur place et rendrait ainsi un grand service au monde entier. Mais cela ne changerait rien, la Mort viendrait réclamer son dû d'une façon ou d'une autre. Elle quitte sa chaise et croise les bras sous sa poitrine pour dissimuler au mieux les tremblements de ses mains. En regardant autour d'elle, elle se rend compte qu'elle ignore ce qui attend ses collègues. Waller les envoie littéralement en mission suicide, c'est presque à croire qu'elle les a confondus avec son équipe fétiche. Lucian est censé mourir aux mains des terroristes d'Omniscient, mais que va-t-il arriver aux autres ? Elle n'a pas la force d'interroger le futur pour le savoir. De toute façon, même si ils étaient tous condamnés à mourir, que pourrait-elle y faire ? Elle ne peut sauver que Lucian, alors à quoi bon se torturer davantage ? Elle reste en retrait dans un coin de la pièce pendant que Waller donne ses dernières instructions avant de laisser Lucian donner les siennes à son équipe. Rosie ne parvient pas à réaliser que ce sont véritablement les derniers instants qu'ils passent ensemble, cela paraît insensé, contre nature. Elle voudrait pouvoir hurler son horreur et sa frustration mais elle ne dit rien, reste silencieuse et se contente de sourire faiblement quand Lucian pose son regard sur elle. L'équipe en apparence prête à aller affronter les terroristes méta-humains, ils commencent à quitter la pièce pour rejoindre le véhicule de transport qui les attend devant le quartier général de l'agence.

« Agent Rosewood. » Rosie se fige en même temps que la plupart de ses coéquipiers. La gorge nouée, elle se tourne pour faire face à Amanda. « Madame ? » « NIGHTSHADE se passera de vous pour cette fois. Vous restez ici. L'Enchanteresse ne m'étant d'aucune utilité pour le moment, j'ai besoin d'une autre sorcière pour une tâche de la plus haute importance. » Rosie fronce les sourcils et secoue la tête. « Madame, avec tout le respect que je vous dois, vous envoyer l'équipe affronter une organisation terroriste extrêmement dangereuse... Ils ont besoin de moi. Je peux les protéger. » « Vous ferez ce que je vous dirai de faire, Rosewood. Ne vous en faites pas pour votre équipe, je suis certaine que votre fiancé saura parfaitement gérer la situation en cas de problème. » Le dédain de Waller pour les sentiments humains – et surtout amoureux – n'est un secret pour personne. Mais cela n'empêche pas Rosie de la fusiller du regard avec insistance. Naturellement, Waller n'en a rien à faire. « Retrouvez-moi dans mon bureau dans dix minutes. Faites-moi plaisir et épargnez-nous les adieux larmoyants. » Elle ne la lâche pas des yeux avant qu'elle n'ait quitté la pièce, et alors seulement elle se détend un peu. Contrairement à leur supérieur, leurs coéquipiers ont la décence de leur accorder quelques minutes seul à seule. Rosie a toutes les peines du monde à relever la tête pour regarder Lucian, mais au moins quand elle le fait elle n'a cette fois pas besoin de cacher l'inquiétude qui la ronge. « Fais attention. Promets-moi que tu feras attention. Si c'est trop dangereux, ne restez pas, que Waller aille se faire voir... Si les choses tournent mal, je viendrai, je me moque de ce qu'elle attend de moi. » Il ne lui arrivera rien, mais Rosie pense sincèrement ce qu'elle dit. Elle veut lui épargner le triste spectacle de sa mort, mais elle ne sait pas si elle serait capable de résister à son appel s'il lui demandait de venir les aider. Ils sont seuls, alors elle se rapproche de lui pour l'embrasser. Pour la toute dernière fois, alors elle y met sans doute plus d'insistance qu'elle n'aurait dû. « Je t'aime. » Pour la toute dernière fois, alors elle ne peut empêcher sa voix de trembler. Elle le laisse partir, et c'est la chose la plus difficile qu'elle ait jamais eu à faire. Il ne peut pas se douter qu'elle a dicté ses paroles et sa conduite à Waller. Il ne peut pas de douter qu'ils ne se reverront plus.

Rosie pensait être prête, mais quand Lucian quitte son champ de vision elle s'effondre. Elle fond en larmes et le sol se dérobe sous ses pieds, elle doit s'appuyer contre le mur le plus proche pour chuter. Pendant une minute, Rosie s'autorise à ressentir pleinement toutes ces émotions qu'elle avait jusque là fait en sorte de museler autant que possible pour qu'elles n'entravent pas son plan. Une minute, avant de reprendre ses esprits. Ses joues sont rouges, irritées par le sel de ses larmes, mais c'est avec un air déterminé sur le visage qu'elle traverse les locaux d'A.R.G.U.S pour aller jusqu'aux vestiaires. Dans son casier, elle récupère un sac qu'elle a placé là plusieurs jours plus tôt et qui contient tout ce dont elle aura besoin pour mener à bien son rituel. Elle se dirige ensuite vers le sous-sol du bâtiment, là où Waller garde enfermés dans des cellules spéciales des méta-humains et des criminels dignes d'intérêt. Sans prévenir ni demander l'autorisation à personne, Rosie va s'enfermer dans l'une des cellules normalement réservées aux individus les plus dangereux. Elle scelle toutes les entrées magiquement et lance un sort de protection pour empêcher quiconque de l'interrompre. Elle commence par tracer un cercle de runes au sol à l'aide d'une craie rouge en même temps qu'elle récite une formule à voix basse. Au centre du cercle elle dépose un bol dans lequel elle dépose les feuilles et les fleurs de plusieurs plantes. Puis elle coupe une mèche de ses cheveux qu'elle y ajoute, et ceux récupérés discrètement sur la brosse de Lucian. À l'aide d'un couteau, Rosie entaille la paume de sa main avec une grimace douloureuse et laisse son sang couler dans le bol. Pour obtenir le sang de Lucian, elle avait dû ruser. Une aubaine s'était présentée quand il était revenu d'une mission avec les vêtements tâchés de sang. En l'aidant à les retirer, elle s'était assurée qu'il s'agissait bien du sien et au lieu des les jeter immédiatement, elle en avait conservé un morceau. Le bout tissu au milieu du bol, Rosie ferme les yeux et soupire entre ses lèvres entre-ouvertes. Combien de mensonges et de ruses, pour en arriver là... ? Elle secoue la tête et place sa main ouverte au dessus du bol, quelques secondes plus tard le tout s'enflamme. Elle s'assoit au milieu du cercle et prononce la dernière formule. Quand le cercle prend feu à son tour, elle ressent une douleur aiguë dans la poitrine, comme si elle venait d'être poignardée avec une aiguille à tricoter. C'est fait. Le sort de Lucian est à présent le sien.

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MessageSujet: Re: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptyLun 8 Juil - 18:26


until death do us apart


Le calme est revenu, et avec lui la routine professionnelle. Après votre séjour en Alaska, vous avez repris votre train de vie chez A.R.G.U.S, n'oubliant néanmoins pas une seule seconde la sournoiserie de Waller et tout le mal causé durant l’altération de votre univers. Tu ne te souviens pas avoir autant méprisé quelqu'un. Et chaque fois que vos regards se croisent, tu n'as qu'une seule envie, lui cracher ta démission en pleine visage. Mais tu peux pas. Parce que tu restes ce soldat entièrement dévoué à sa cause. Une cause restée la même depuis toujours : protéger les civils, les innocents. C'est pour cette unique raison que tu demeures encore au sein de cette organisation borderline, et que chaque jour tu fais abstraction du monstre à sa tête. L'affaire Omniscient n'est toujours pas close. Malheureusement, tout est redevenu comme avant, et leurs crimes ont repris de plus bel. Un dossier sur lequel tu travailles depuis trop longtemps, mais qui, enfin, est sur le point d'aboutir. Vous avez localisé les responsables, et le groupe va bientôt être démantelé. La mission est importante, fondamentale, et mettra un terme à de longs mois d'horreur et de scènes de crime. Après le briefing de Waller, tu apportes quelques précisions à ton équipe, avec une compassion qui fait défaut à celle que l'on surnomme désormais the Wall. Chaque personne présente ici est sous ta responsabilité, et tu ne prendras aucun risque. Après avoir déjà perdu trop d'hommes, tu refuses une fois de plus d'aller sonner chez leurs familles pour leur annoncer la triste nouvelle. Non, tu as trop donné, tu as trop supporté, et pour une fois, tu aimerais que vous puissiez tous rentrer chez vous, avec la fierté et la satisfaction d'avoir réussi votre mission haut la main. En plus de détruire Omniscient, il est là, ton objectif.

Ordinairement, tu te serais senti agacé par la décision de Waller d'exclure Rosalie de l'équipe, mais cette fois-ci, tu ne peux cacher ton soulagement. C'est une évidence, la relation qui vous unit a rendu plus difficile de travailler avec elle. Même inconsciemment, tu es régulièrement en train de t'assurer qu'elle va bien, qu'elle ne se met pas en danger inutilement, au détriment parfois des autres membres de l'équipe. Ton attachement pourrait presque même être problématique si tu ne faisais pas l'effort de prendre un maximum sur toi. Tu tentes du mieux que tu peux de ne pas la traiter différemment des autres recrues NIGHTSHADE, mais c'est compliqué. Terriblement compliqué. Alors en ce jour de mission extrêmement dangereuse, perdre un élément comme Rosalie intensifie la dangerosité de vos manœuvres, mais égoïstement, t'enlève aussi un gros poids sur le cœur. Au moins, t'en es certain, elle sera en sécurité. Au moment de séparer vos chemins, tu ne masques pas le sourire qui étire tes lèvres, et qui contraste avec l’inquiétude qui s'empare d'elle. « T'inquiète pas, tout va bien se passer, et ce soir je te raconterai tout en détails. Tu seras fière de nous ! » Tu l'as bien senti, il y a quelque chose de différent chez elle dernièrement. Depuis la demande en mariage, c'est comme si elle était constamment distraite, ailleurs. Est-ce dû à ces fiançailles, ou à quelque chose d'autre ? A ton retour, une fois que l'affaire Omniscient sera classée, tu ne manqueras pas de lui demander. « Fais aussi attention à toi. » Même dans ce baiser échanger, presque désespéré, tu ressens la fébrilité exacerbée de ta fiancée. Un comportement étrange qui accentue une inquiétude qui pourrait t'être fatale dans une mission aussi périlleuse. « T'es sûre que ça va ? » Une question qui ne trouvera pas de réponse, et c'est pas plus mal. Ce n'est pas le bon moment pour ça, tu dois réessayer de te concentrer au maximum, et d'uniquement te préoccuper de ce qui vous attend. « Je t'aime. » Un dernier sourire, un dernier regard, un dernier geste de la main, et puis tu t'en vas. Ignorant que la destinée t'attend au bout du chemin.

« On avance prudemment. » Fusil bien levé, prêt à l'assaut, tu mènes la troupe vers le baraquement. C'est à l'intérieur de cette petite maison en bois que se trouve le centre des opérations d'Omniscient. Ici qu'ils se regroupent pour parfaire leurs plans sadiques. Et bientôt, ils vont tomber. Du moins, c'est ce que tu pensais, dans un élan de confiance un peu trop affirmé. Dans la certitude d'avoir les choses bien en mains alors qu'une éventualité t'a complètement échappée. Que tout ceci, soit ni plus ni moins qu'un guet-apens. Et que l'un d'entre vous soit à l'origine de cette trahison. C'est à ça que tu penses, quand les balles s'abattent sur vous, et que tu cherches à trouver refuge derrière le premier abri que tu trouves. Ils sont là, et ils vous attendaient. Ce qui aurait été impossible, sans une information venant directement de l'intérieur. Cette mission est déjà un échec, et vous le devait à l'un des vôtres. « TOUT LE MONDE A COUVERT. » C'est tout ce que tu peux dire, tandis que tu vois certains membres de ton équipe s’effondrer dans un bain de sang. Tes partenaires, tes amis, un à un, subissent une attaque monstrueuse et orchestrée par le diable en personne. T'as sous-estimé leur intelligence et leur motif premier. Peut-être qu'ils ne voulaient pas simplement abattre les meta-humains, peut-être que tout ceci n'était qu'une mascarade pour atteindre le véritable but, un mal nécessaire pour accéder à ce qu'ils voulaient vraiment. Une organisation bien plus efficace que vous le pensiez, et qui maintenant vous fait payer votre erreur. Bam. T'as juste le temps de penser à Rosalie avant de t'effondrer sur le sol, inconscient, le crane abîmé par la crosse d'une arme ennemie.

Quand tu reprends connaissance, tes poignets sont attachés à un crochet fixé au plafond, et tes bras sont tendus au maximum. Ils t'ont jeté un seau d'eau glacé pour te réveiller, et c'est de la plus violente des façons que tes muscles se réveillent eux aussi. Eblouis par la lumière artificiels des ampoules, tu parviens quand même à distinguer plusieurs personnes encagoulées, l'oeil de leur organisation peint sur le front. Tu t'es déjà retrouvé dans une telle situation, et tu en es ressorti traumatisé. Aujourd'hui, c'est mille fois pire, parce que tu as deux personnes qui attendent que tu rentres à la maison. Et pour la première fois depuis longtemps, tu te sens en danger. Pour la première fois depuis longtemps, t'as peur de mourir. « Commandant Thorne, nous avons besoin de vos codes d'accès chez A.R.G.U.S. » C'est donc ça, ils ont besoin d'un haut placé pour accéder à ce qu'ils recherchent. Tu le sais, tu n'es qu'une étape dans les échelons qu'ils cherchent à grimper pour atteindre leur but : libérer les meta-humains emprisonnés chez A.R.G.U.S. Ça ne peut être que ça. C'est forcément ça. « J'ai rien pour vous. » Mauvaise réponse, évidemment. Mais es-tu seulement prêt à mourir pour ça ? Avant, peut-être. Aujourd'hui, hors de question. Tu dois essayer de gagner du temps, réfléchir, chercher une solution à ce merdier. Et comme tu t'y attendais, leur réaction ne se fait pas attendre. Tu vois la lame du couteau briller sous un reflet de l'ampoule et se rapprocher de ta chair dénudée. « Les codes d'accès, Commandant Thorne, n'essayez pas de jouer au plus malin avec nous, nous vous avons déjà prouvé que vous ne l'étiez pas. » Il marque un point. Vous êtes tombés dans un piège, comme des amateurs. Vous étiez si sûrs de vous, et maintenant qui sait combien de tes hommes sont encore en vie ? Alors que tu t'attendais à ressentir une vif douleur, quand le couteau te transperce, c'est comme si rien ne venait de t'atteindre. Rien. Absolument rien. Aucune souffrance. Tu le vois essayer de transpercer ta peau à plusieurs reprises, de plus en plus frustré par l'inefficacité de sa torture. Qu'est-ce que ? Tu t'agites, tu tires sur la chaine, ignorant par quel miracle te voilà invincible, mais désireux de tirer avantage de la situation. « Alors, c'est qui le plus malin maintenant ? » Rosalie, c'est forcément grâce à Rosalie. Est-ce qu'elle t'a jeté un sort de protection sans que tu ne le saches ? Possible, t'es loin de tout connaître de l'étendue de ses pouvoirs. Et tu la remercies, profondément, de t'éviter les dizaines de souffrances qu'ils cherchent à t'infliger dans le désespoir de voir le plan échouer.  
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MessageSujet: Re: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptyJeu 11 Juil - 23:13

until death do us part
LUCIAN & ROSALIE

“She was his salvation, and he was her destruction.”


Cela commence avec une douleur aussi inattendue qu'intense à l'arrière de son crâne. Elle se diffuse rapidement et avant même qu'elle n'ait pu songer à lutter contre, Rosie perd connaissance et s'effondre presque doucement sur le sol froid de la cellule. Elle ignore combien de temps elle reste inconsciente avant de se réveiller en sursaut. Plusieurs choses la frappent – spirituellement dans un premier temps – quand elle parvient à rassembler ses pensées. D'abord, elle est toujours vivante. Elle était pourtant certaine d'avoir fermé les yeux pour la dernière fois quand elle avait été comme frappée, si fort qu'elle avait cru qu'on venait de lui fracturer le crâne... Mais de toute évidence, non. Néanmoins, quand elle porte une main tremblante à l'arrière de sa tête, elle y trouve une plaie et retrouve ses doigts couverts de sang. Sa vision est légèrement brouillée, mais ce n'est rien d'insurmontable... Pour le moment. Rosie n'a pas été tuée, simplement assommée. Elle se surprend à regretter que ce n'ait été que cela, elle aurait préféré que ses souffrances soient brèves... Mais elle le sait très bien, ce n'est pas ainsi que les choses sont censées se dérouler. Un frisson la traverse, elle a froid, terriblement froid. Ses muscles sont douloureux, endoloris, particulièrement ses bras, et lorsqu'elle regarde ses poignets elle constate que des marques rouges et quelques entailles y sont apparus. Par tous les dieux... Que sont-ils en train de faire à Lucian ? Que sont-ils en train d'essayer de lui faire ? Sa gorge se serre quand elle pense à lui. À la vie qu'ils auraient dû mener ensemble. Ils ne se marieront jamais. Elle ne deviendra jamais sa femme. Ils n'auront jamais d'enfants. Ils ne vieilliront pas ensemble. Peut-être même qu'ils ne se retrouveront pas non plus dans la mort, car après tout elle a brisé le lien qui les unissait... Rosie a envie de pleurer, envie de hurler. Mais elle doit rester concentrée, pour lutter contre son propre instinct de survie qui lui intime de sortir du cercle pour rompre l'enchantement. Pour rester sourde aux mille voix qui rugissent dans son esprit. Quand elle sera morte, c'est toute une lignée qui s'éteindra avec elle. Rosie n'a pas eu de fille à qui transmettre sa magie et son savoir. En plus de sa propre vie, elle sacrifie celles de toutes celles qui ont été Völva avant elle. Elle condamne les dieux et leur histoire à être enfermés et oubliés. Tout ça pour un seul homme. Oui, exactement. Tout ça pour un seul homme.

Les chiens de garde d'Amanda Waller s'acharnent à essayer d'ouvrir la porte, mais le sort que Rosie a jeté les en empêche. Pour le moment du moins, car sa magie risque de faiblir en même temps qu'elle. Il y a une caméra dans l'un des angles de la cellule, et refusant d'être épiée, Rosie tend la main pour la réduire en miettes... Elle ressent soudain une étrange sensation de brûlure à l'épaule gauche, qui se diffuse à tout son bras et ne tarde pas à se muer en douleur intense. Rosie ne voit pas la plaie qui est apparue sous ses vêtements, mais le sang qui se met à couler abondamment ne laisse aucun doute quant à son existence. Elle serre les dents mais n'essaie pas de contenir l'écoulement – à quoi bon ? Il y a de plus en plus d'agitation à l'extérieur de la cellule. Plusieurs hommes aboient des ordres et les coups contre la porte et les murs sont de plus en plus forts. Avec une grimace, Rosie parvient à tendre les deux mains vers l'entrée et murmure une formule d'une voix tremblotante mais assurée. Deux fois, trois fois, jusqu'à ce que la magie crépite au bout de ses doigts. L'acier qui compose en majeure partie la porte et les murs se met à chauffer et à fondre lentement, empêchant les hommes de Waller de le toucher et encore moins d'entrer. Ils n'y parviendront qu'en usant de grands moyens mais d'ici là il sera trop tard pour faire quoi que ce soit. C'est plus fort qu'elle, Rosie hurle quand elle sent quelque chose lui transpercer le ventre. Cette fois la douleur est immédiate, elle a l'impression qu'on lui retourne un couteau dans l'estomac... Parce que c'est le cas. C'est exactement ce qui est en train de lui arriver. Par réflexe, même si c'est inutile, elle couvre la plaie de ses deux mains mais est incapable d'empêcher le flot de sang de couler. Le sol gris de la pièce devient peu à peu écarlate et l'odeur de son propre sang la prend à la gorge. Les voix des dieux et de ses ancêtres sont de plus en plus assourdissantes, ils hurlent tous pour essayer de la convaincre de cesser cette folie. Eux ou elle, qui est le plus égoïste ? Ceux qui veulent lui voler son libre arbitre pour ne pas sombrer dans l'oubli, ou celle qui est prête à tous les sacrifier par amour sans songer une seule seconde au pan d'histoire qu'elle s'apprête à enterrer ? Rosie peut sentir les dieux lutter pour faire céder les barreaux de leur prison et s'emparer de son corps, ils se faufilent à travers la moindre brèche comme de l'eau... Elle résiste. Elle résiste. Les dieux, les bons comme les mauvais... Qu'ils aillent tous se faire foutre. Elle n'est pas et n'a jamais été leur marionnette.

Un troisième coup porté lui coupe le souffle, elle ne parvient pas à retrouver sa respiration, l'air ne lui parvient plus que difficilement et de façon irrégulière. La moindre expiration est rauque et bientôt le sang envahit sa gorge et s'échappe de ses lèvres entrouvertes. Incapable de rester en position assise plus longtemps, elle s'écroule. Elle a froid, tellement froid... Mais son sang est encore chaud et continue à s'échapper des plaies béantes qui se sont ouvertes sur son corps. Rosie ne lutte pas. Elle ne cherche pas à empêcher sa vie de lui échapper. Elle laisse les larmes couler sur ses joues, éplorée mais sûre et certaine d'avoir accompli son destin. Lucian vivra et c'est tout ce qui lui importe. Sa respiration est de plus en plus lente, sa vision de plus en plus floue et les battements de son cœur de plus en plus faibles. Elle n'entend plus rien, sinon les murmures rassurants de Hela et... Ceux de sa mère ? Est-elle en train d'halluciner ? Elle n'avait jamais entendu sa voix auparavant. C'est une règle vieille de plusieurs siècles, une mère ne peut habiter l'esprit de sa fille parce que ce serait bien trop étrange. Peut-être est-elle en train de rêver Brynhild, ou peut-être qu'une exception a été faite pour elles... Elle n'en sait rien et est bien trop faible pour chercher à comprendre. Elle saigne du nez, le goût du sang a envahi sa gorge. Elle est gelée mais ne tremble pas, elle est parfaitement immobile, inerte et étendue au sol comme une poupée de porcelaine brisée. Une douleur fulgurante – la dernière – traverse son cœur.

Rosie meurt avec le nom de Lucian sur les lèvres.

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MessageSujet: Re: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptySam 10 Aoû - 11:53


until death do us apart


Il y a un air de déjà vu à la pièce tragique qui se joue dans cette salle. Cette odeur de béton mouillé et de poudre qui se mélange à celle de ton propre sang. Les poings liés dans une position humiliante pour te briser autant physiquement que psychologiquement. Tu es déjà passé par là. La torture. La douleur. Lutter contre la mort elle-même pour avoir une chance de s'en sortir. Ne pas baisser les bras pour ne pas sentir le souffle froid de la faucheuse sur ta nuque. Un traumatisme qui ne t'a jamais quitté et qui t'a ensuite définit. Le soldat rescapé, le militaire héros de guerre. Et aujourd'hui, tout semble recommencer. A une grosse différence près : tu es intouchable. Tout ce qui t'a brisé par le passé n'a plus aucun impact. Tu ne sens pas la lame qui transperce ta peau. Ni cette sensation d'esprit qui cherche à quitter le corps. Tu pourrais, en vérité, rester ainsi pendant des heures, sans que cela ne t'atteigne. La frustration dans leurs yeux génère chez toi un rire hystérique, incontrôlé. Le relâchement d'une tension accumulée depuis des mois. Voici donc l'aboutissement de cette enquête qui t'aura donné du fil à retordre, un échec absolu pour ceux qui ont minutieusement préparé leur plan. Grâce à la magie. Grâce à l'amour de Rosalie. Au bout de plusieurs minutes d'acharnement, à planter une lame qui refuse catégoriquement de pénétrer ta chair, ils finissent par laisser tomber. Mais t'es pas naïf, tu sais que ce n'est qu'une accalmie avant un nouveau déferlement de tempêtes. Ils vont chercher une autre façon de t'atteindre, et tu n'auras plus qu'à espérer être immunisé contre tout. Tu ignores à quel point Rosie est parvenue à te protéger, mais tu sais qu'elle aura étendu le sortilège à son maximum. Enfin, normalement. Ta confiance en elle est absolue. « C'est fini pour vous. Omniscient, c'est terminé. » Une pure provocation que tu peux te permettre de leur envoyer, alors même que tu craches à leurs pieds pour marquer ton mépris. Ils ne pourront rien contre toi, et une fois que t'aurais trouvé comment te détacher de ce merdier, tu leur fileras la correction de leur vie.

Finalement, t'auras pas besoin d'aller jusque là. Tu entends le boucan soudain à l'étage au-dessus, les coups de feu raisonnent jusqu'à la cave pourtant isolée. Leurs visages se tordent d’inquiétude, et alors, armés de leurs fusils, montent à l'origine du grabuge avec l'espoir ridicule d'y mettre un terme. Toi tu sais déjà de quoi il s'agit, A.R.G.U.S a suivi ton émetteur, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne trouvent ta trace et viennent te libérer. Mais avant même d'être soulagé pour ta survie, t'es inquiet pour tes camarades. Ceux que tu as vu tomber sous les balles d'Omniscient, alors même que vous vous avanciez dans le guet-apens. T'espères qu'ils s'en sortiront, le maximum d'entre eux. Et même si t'es heureux de pouvoir retrouver Rosalie et Sasha ce soir, la tristesse refuse de relâcher ta gorge, bien trop conscient que tous n'auront pas cette chance. Les premiers soldats  alliés arrivent jusqu'à toi, la lumière placée sur leurs fusils t'éblouie, et doucement, les liens de tes poignets commencent à se détendre. T'es sauvé. Cette fois, t'es sauvé. Une nouvelle descente aux enfers qui s'est terminée autrement que dans un lit d'hôpital, plongé dans un coma. C'est ta victoire contre le passé, contre un traumatisme que tu te sens enfin prêt à mettre de côté. C'est étrange, jamais tu ne t'es senti aussi libre. Jamais tu n'as été aussi sûrs de tes choix. A croire qu'il faut parfois vivre le pire pour pouvoir savourer le meilleur.

Une fois à l'extérieur, tu prends une grande bouffée d'air frais, et laisse avec joie les rayons du soleil réchauffer ta peau. A.R.G.U.S a capturé les derniers membre de la secte, des survivants attachés et conduits dans un fourgon spécial blindé, direction la base de l'agence, où ils subiront un traitement loin d'être accueillant. Ce n'est pas ainsi que tu avais imaginé le démantèlement d'Omniscient, mais la finalité est là, vous avez gagné. Quand Waller s'approche de toi, le regard sombre et sévère comme à son habitude, tu ne t'attends pas à un mot de félicitation, mais au moins à un petit sourire de satisfaction. N'importe quoi pour conclure correctement cette rude journée. « Nous avons perdu l'agent Rosewood. » Tes sourcils se froncent, ton cœur commence à s'emballer. « Comment ça vous l'avez perdue ? » Elle est partie sur une autre mission et le contact a été rompu ? Dans ce cas, pourquoi elle perd du temps à t'en parler, plutôt que d'essayer de la retrouver. « Non agent Thorne, elle est décédée. Son corps a été trouvé dans une de nos cellules, lacéré de plusieurs coups de couteaux. Nous n'avons pas pu la sauver. » Et là, c'est comme si le monde venait cesser de tourner. A l'inverse de ton esprit qui s'embrouille, de ta tête sur le point d'exploser. Un choc aussi puissant que de courir dans un champ de mine. Que de tenir une grenade dans ses deux mains. Boom. L'horreur. La désolation. Et l'incompréhension. « Qu-Quoi ? » Il y a erreur, il y a forcément erreur. Rosalie va bien, elle est en sécurité quelque part. Ce qu'elle te raconte est impossible. Comment aurait-elle pu être blessée au sein même d'A.R.G.U.S ? Comment une homo-magi aussi puissante qu'elle ne peut pas réussir à se défendre ? Non, non, ça ne colle. Ça ne colle pas du tout, et tu refuses d'y croire. C'est un mensonge, un malentendu, n'importe quoi, mais pas la vérité. « Désolé. » Et ce fut son dernier mot, avant qu'elle ne s'éloigne pour retourner à ses occupations, te laissant désemparé, anéanti, le cœur éclaté en mille morceaux, le corps qui s'effondre. Tu poses ta main sur l'acier froid une fourgonnette pour ne t'écrouler. Tes jambes tremblent, elles te font vaciller, alors tu n'as pas d'autres choix que de te laisser tomber sur le sol. Et tu restes prostré ainsi pendant de longues, très longues minutes.

Le silence s'abat sur toi, comme le ferait la foudre en temps d'orage, violemment et sans prévenir. Sasha est chez la nourrice, tu n'as pas encore eu le courage de lui annoncer. Officiellement, Rosalie est partie en voyage pour le travail. Loin de la terrible et déchirante vérité. Tu déambules dans l'appartement, sans véritable but, sans objectif, sans envie, sans rien du tout. Tu dors sur le canapé, parce que t'as pas encore réussi à retourner dans la chambre, source certaine d'une douleur toujours plus lancinante. Elle est muette ta souffrance, mais qu'est-ce qu'elle prend de la place. Et il n'y a pas qu'elle dans ce melting pot d'émotions qui caractérise le deuil. T'es en colère aussi. En colère parce que t'as compris, plus tard, ce qui s'était passé ce jour-là. Les coups que t'as reçu, c'est elle qui les a pris. C'est dans sa chair que le couteau s'est enfoncé, t'épargnant la vie à toi. Elle savait. Elle a toujours su. Et elle ne t'a rien dit. Elle a préféré subir, se sacrifier, pour que tu puisses continuer de vivre. Mais à quoi bon ? T'as perdu ton oxygène, ton soutien, ta moitié. Alors à quoi bon ? Il y a tellement de question que t'aimerais lui poser, à commencer par pourquoi. Pourquoi t'as fait ça, pourquoi t'es partie. Cette fois, seul avec toi-même, tu ne cherches pas à retenir les larmes de couler. Tu laisses leurs sillons marquer tes joues, tout en sachant pertinemment qu'elles ne suffiront pas à anesthésier ce mal qui te ronge. Dans un élan de tout un tas de choses, après un bon moment à tourner en rond comme une coquille vide, tu ouvres finalement la porte de votre chambre. Sur le blanc immaculé de vos draps, une enveloppe rouge se démarque et attire ton regard. Une lettre. Une dernière lettre. Des derniers mots. Tu t'assois sur le bord du lit, à la recherche du courage nécessaire pour l'ouvrir. Est-ce que ceci sera suffisant ? Non, tu sais bien que non. Mais c'est là sa dernière volonté, alors tu t'exécutes... 
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MessageSujet: Re: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptyDim 18 Aoû - 23:17

until death do us part
LUCIAN & ROSALIE

“She was his salvation, and he was her destruction.”


DEUX JOURS PLUS TÔT.

Comment écrit-on une lettre d'adieu à l'amour de sa vie ? Douloureusement. Difficilement. C'est une question que Rosie s'est souvent posée et la réponse est aussi simple qu'elle est déchirante. Elle est seule dans leur appartement des beaux quartiers de Washington. Lucian est en mission et ne rentrera que tard dans la nuit, épuisé. Sasha est chez une amie et rentrera en fin d'après-midi et insistera pour l'aider à préparer le dîner. Rosie est assise à la table du salon, une feuille blanche et un stylo posés devant elle. Par quoi commence-t-on une lettre d'adieu à l'amour de sa vie ? Elle n'en a pas la moindre idée. Elle espérait que les mots apparaîtraient d'eux-mêmes sur le papier, mais la feuille demeure d'un blanc immaculé. Les yeux déjà rougis par les larmes, Rosie regarde par la fenêtre du salon. Il faut beau, il fait chaud, les gens qui traversent la rue sont heureux. Ses doigts tremblent quand elle se décide enfin à prendre le stylo. Elle pose la pointe sur le papier et après une énième minute de réflexion, se décide à écrire ses premiers mots, peut-être les plus difficiles.

Mon amour,

Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus à tes côtés. C'est le cœur brisé que je t'écris, mais avec l'espoir d'avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour te protéger. Je t'ai menti, pardonne-moi. Je n'ai jamais eu l'intention de te blesser et encore moins de t'abandonner. L'unique chose que je voulais, c'était te protéger. Te protéger de ce que le destin avait choisi pour toi.


Rosie prend une profonde inspiration. Le temps des aveux est arrivé, mais comment lui faire comprendre sa décision en quelques lignes seulement ? Sa gorge se serre et ses yeux se remplissent à nouveau de larmes. Rédiger cette lettre est la chose la plus difficile qu'elle ait jamais eue à faire.

Voir l'avenir a toujours été davantage une malédiction qu'une bénédiction pour moi, tu le sais. À quoi bon me montrer l'avenir d'autrui si je ne peux rien faire pour le changer ? Je me suis longtemps posé la question. Et puis, tu es entré dans ma vie. Ce jour là, tu m'as tendu la main et je l'ai prise, oubliant momentanément que je verrais ta mort. Plus tard, tu m'as demandé de quelle façon tu mourrais... Et je t'ai menti. Je t'ai menti, parce que je ne voulais pas que tu aies peur. Ce jour là, j'ai vu ce que le destin nous réservait à tous les deux, et j'ai vu que tu devais mourir aux mains d'Omniscient. C'est aussi ce jour là que j'ai compris... Peu importe ce qu'il devrait m'en coûter, je devais te sauver. À n'importe quel prix. J'aurais vendu mon âme au Diable pour toi.

Sans doute aurait-il été moins douloureux pour elle de le faire. Mais son âme ne lui a jamais réellement appartenu, c'est aux dieux d'Asgard qu'elle est destinée, qu'elle le veuille ou non. Maigre consolation, elle n'ira pas à Helheim ni à Niflheim mais les rejoindra au Valhalla. Mais sans Lucian... Alors ce paradis aura un arrière-goût d'enfer, tout sera fade sans lui. Une larme roule sur sa joue et s'écrase sur le papier. Rosie la regarde diluer légèrement l'encre, avant d'essuyer ses joues avec le dos de sa main pour éviter à ses larmes de rendre les mots illisibles.

J'ai passé chaque jour de ces trois dernière années à chercher le moyen de te sauver. J'ai étudié minutieusement des milliers et des milliers de futurs possibles, je refusais de te croire condamné... J'ai fini par la trouver, cette solution que j'ai si ardemment cherché. Tu as certainement déjà deviné que cette solution était loin d'être idéale. Mais c'était la seule. Et puis, dans tous ces futurs où je te perds... Je ne te survis pas longtemps. Je suis tout simplement incapable de vivre sans toi, peu importe le monde, peu importe notre histoire. Je ne peux pas. Je ne suis pas assez forte pour ça. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, tu es la personne la plus importante de toute mon existence. Tu m'as prouvé que l'humanité n'était pas aussi horrible que je le croyais quand je suis sortie de mon enfer personnel. Tu m'as appris à croire en moi, tu m'as appris à aimer et surtout, tu m'as aimée. J'ai beau chercher, aucun mot ne saurait exprimer à quel point je t'aime. Alors j'espère que j'ai su te le montrer autrement.

Rosie repose le stylo et s'adosse au dossier de la chaise. Elle laisse les larmes couler pendant de longues minutes, sans chercher à les arrêter. Son regard hagard se promène dans le salon, s'arrête sur les photos encadrées et accrochées au mur ou posées sur un meuble. Ils sont heureux. Tellement heureux. Une fois de plus, Rosie est frappée par l'injustice de la situation. La rage l'envahit une minute, avant d'être étouffée par le chagrin. À quoi bon être en colère, à présent ? Cela ne changera rien. Tout est déjà décidé, sa destinée est tracée à l'encre indélébile. Elle est accablée par la tristesse, mais résolue à aller jusqu'au bout de sa résolution. Pour une fois, sa détermination est sans faille.

Je te dois l'entière vérité, tu la mérites. La Mort n'est pas une entité avec laquelle il est facile de négocier. Rien n'est plus important pour elle que l'équilibre entre les morts et les vivants. Si je m'étais contentée de te sauver d'Omniscient, elle aurait cherché un autre moyen de prendre ta vie, encore et encore. "Une vie pour une vie", ce n'est pas un échange aussi aisé que la formule le laisse paraître. C'est ce que j'ai compris en trouvant le moyen de te sauver. Il faut que les deux vies soient d'égale importance, il faut que le sacrifice soit douloureux... Pour te sauver, je devais te perdre. Mais puisque je suis condamnée quoi qu'il arrive, il fallait que je le fasse. Pour te rendre du mieux que je le peux tout ce que tu m'as offert pendant ces trois années. Tu as le droit d'être en colère, tu as toutes les raisons du monde d'être furieux après moi. Je t'ai menti, je ne t'ai pas laissé le choix, je suis partie. Je ne sais pas si j'ai le droit de te demander de me pardonner, alors je ne le ferai pas.

Le choc sera rude, Rosie ne se fait pas d'illusions. Tout lui tombera dessus comme une chape de plomb et la vérité sera difficile à avaler. Incapable de voir au delà sa mort, Rosie ignore comment il vivra sa disparition, ce qui lui arrivera ensuite. Son cœur se serre encore davantage lorsqu'elle songe à Sasha. Son adorable Sasha... À elle aussi, elle va briser le cœur. Elle a beau se répéter que tout ne sera qu'un mal pour un bien, il lui suffit de songer au visage de la petite fille mouillée par les larmes pour avoir envie de hurler et tout détruire autour d'elle. Pourquoi eux, pourquoi ? Il y a tellement de monstres qui mériteraient que le destin se retourne contre eux...

Tu es fort, mon amour. Tu es plus fort que moi, tu l'as toujours été. Je sais que tu trouveras le courage de surmonter cette épreuve. Tu as toujours su te relever, quoi qu'il te soit arrivé. Je sais que ce sera dur, mais tu y arriveras. Je ne connais personne de plus persévérant que toi. Ces mots te paraîtront sans doute dérisoires, mais j'ai foi en toi. Tu es mon héros et celui de Sasha. S'il te plaît, n'oublie pas de lui dire combien je l'ai aimée. Je suis tellement désolée de la faire souffrir. Mais si cela peut te rassurer d'une quelconque façon, sache que le sort qui t'unit à elle ne disparaîtra pas en même temps que moi. Tu resteras son protecteur, comme tu as été le mien.

Les adieux s'éternisent. Parce que Rosie ne sait pas comment dire au revoir à Lucian, elle à l'impression que cette lettre est une conversation qu'elle ne souhaite pas terminer. Mais il le faut, car elle a encore beaucoup à faire et elle ne veut pas que ses derniers mots se transforment en spleen gavé de niaiserie. Elle prend le temps de réfléchir, en faisant tourner machinalement sa bague de fiançailles autour de son annulaire.

Quoi qu'il arrive, n'oublie pas que je t'aime et t'aimerai toujours. Mon unique regret est de ne pas avoir eu le temps de te dire "oui". Peut-être en voulais-je trop. Tu m'as aimée comme je ne le croyais pas possible. Ceci n'est qu'un au revoir, un long au revoir. Nous nous retrouverons un jour, je te le promets. Je t'attendrai aussi longtemps qu'il le faudra et je retournai Yggdrasil s'il le faut.

Je t'aime.
Ta Rosalie.


Non, elle ne lui dit pas qu'elle espère qu'il trouvera quelqu'un qui saura le rendre heureux en son absence. Ce serait hypocrite de sa part d'écrire de tels mots, cette simple pensée lui ronge le cœur aussi sûrement que de l'acide, même si elle sait très bien que c'est égoïste de sa part de s'attendre à ce qu'il ne surmonte jamais son deuil. Au fond, tout ce qu'elle veut, c'est qu'il soit heureux. Avec ou sans elle. Rosie plie délicatement sa lettre et la glisse dans une enveloppe rouge. Après quelques secondes où son esprit vagabonde, elle se lève et se dirige vers leur chambre. Elle ouvre leur armoire à vêtements et dissimule la lettre entre deux pulls. Elle s'apprête à refermer les portes quand une housse d'un blanc opaque attire son attention. Accroché au cintre, une étiquette rose pâle sur laquelle elle a écrit trois mots avec un petit cœur : "ne triche pas". Sa robe de mariée. Elle vacille, victime d'un malaise et claque sèchement les portes de l'armoire. Dans le salon, elle va chercher son grimoire qu'elle enveloppe dans un morceau de tissu sombre qu'elle noue avec un ruban de papier cadeau. Sur un simple post-it, elle griffonne quelques mots à l'adresse de John : "If I cannot move heaven, I will raise hell" – Virgil. Elle glisse sous le ruban une lettre destinée à Zatanna, rédigée quelques jours plus tôt avant de ranger le tout dans ses affaires. Puis, vidée de toutes ses forces, Rosie va s'allonger sur le lit. Et là, enfin, elle accepte d'éclater en sanglots.

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MessageSujet: Re: until death do us part (LUCIAN)   until death do us part (LUCIAN) EmptyMar 3 Sep - 14:57


until death do us apart


Une larme s'écrase sur le papier blanc que tu tiens fermement entre tes doigts. Voilà déjà trois fois que tu lis et relis les mots écrits par celle que tu aimes. Peut-être que tu devrais dire aimais, mais comment le pourrais-tu, alors que tes sentiments n'ont jamais été aussi vivaces qu'à l'instant présent.  Rosalie n'est plus, mais sa présence emplie pourtant la pièce. Tu sens encore son odeur sur l'oreiller, tu vois sa robe dans le placard, ses affaires trainent encore sur la table de nuit. C'est irréel d'imaginer qu'elle ne rentrera pas ce soir. Qu'elle ne franchira pas cette porte pour t'embrasser. Qu'elle ne serrera pas Sasha dans ses bras. Que tout ce que vous avez connu et partagé appartient désormais à une boite à souvenir précieusement gardée. Tout ce qu'il te reste d'elle est logé dans ta mémoire, où comme on regarderait une vielle cassette, tu n'as de cesse d'avancer et de reculer sur la longue bande de votre histoire commune. Tu n'entendras sa voix qu'en raisonnante dans ta tête. Son visage ne se dessinera que sous tes paupières, une fois les yeux fermés. Tu ne la sentiras plus quand tu tendras ton bras le long du matelas au réveil. Tu pourrais passer des jours à énumérer tout ce qui a pris fin quand elle a décidé de se sacrifier pour toi. Et chaque nouveau souvenir qui fracasse ton esprit resserre un peu plus ta poitrine. Une douleur lancinante qui efface le reste de ta palette. La vie. Celle qui t'a frappé. Celle qui a été volée. Et la mort. Que tu connais aussi bien qu'une vieille connaissance, tant de fois rencontrée sur le champ de bataille. Seulement, tu ne pensais pas qu'elle viendrait te prendre cette moitié, ce futur plus joyeux que ne l'a été tout ton passé. Sa faux t'a tranché les jambes, et il va falloir trouver une autre façon d'avancer.

Tu refermes précieusement la lettre et la laisse trainer sur les draps. Il te faut un moment pour encaisser les mots, pour accepter tout ce qu'elle a tenu à te dire avant de partir. Et t'aimerais que le pardon soit facile. T'aimerais comprendre ce qui lui est passé par la tête. Mais ce n'est pas le cas. Le deuil est encore trop lourd à porter pour avoir assez de recul. T'aimes à penser qu'ensemble vous auriez pu trouver une solution. Qu'en te confiant le problème, vous auriez pu empêcher tout ça et que le sacrifice n'était pas la seule possibilité qui s'offrait à vous. Est-ce que t'es injuste ? Peut-être. Mais ne dit-on pas que c'est pour celui qui reste que la mort est difficile à supporter ? Et c'est toi, le spectateur d'une vie sans elle, d'un avenir éclaté en mille morceaux. Ce mariage qui n'aura jamais lieu. Pourquoi t'avoir fait une telle demande si elle savait déjà qu'elle allait y rester ? Tes sourcils se froncent, trop submergé par l'émotion pour trouver des réponses sensées à tes questions. Tu quittes cette chambre qui te lacère le cœur, tu refermes la porte derrière toi, sans savoir quand tu y retourneras. C'est trop tôt encore pour rester dans cet appartement. Ce soir, tu dormiras à l'hôtel, dans un endroit neutre et vierge de souvenirs douloureux. Bientôt, il faudra apprendre la vérité à Sasha, parce que tu ne vas pas pouvoir lui cacher bien longtemps. Elle a perdu trop de gens qu'elle aimait, tu ne peux plus la duper sur le sujet. Ses parents, maintenant Rosalie, cette petite ne mérite pas de traverser autant d'épreuves aussi jeune. T'aurais aimer les protéger toutes les deux, mais au final, t'as échoué pour les deux.

***

Il est difficile de te concentrer quand la lettre de Rosalie raisonne encore dans ton esprit. T'arrives pas à penser à autre chose. Et t'es revenu rapidement à l'appartement pour récupérer la lettre et retourner aussitôt dans ta chambre d'hôtel. Fallait que tu la lises, encore et encore. Et t'as même pas eu besoin de faire d'efforts pour entendre sa voix. Peut-être que c'était la bouteille d’alcool, mais t'en es persuadé, t'as entendu Rosie te lire sa lettre, aussi distinctement que si elle était à côté de toi. « Agent Thorne, vous m'entendez ? » Tu clignes des yeux pour parvenir à reporter ton attention sur Amanda Waller. T'es chez A.R.G.U.S, parce que t'as pas trouvé mieux à faire que te lamenter. Après être resté plusieurs jours à pleurer celle qui ne te reviendra jamais, t'as pris la décision d'apaiser ta douleur via ton boulot. Parce qu'avec Sasha, c'est tout ce qu'il te reste. T'as pas pu sauver Rosie, mais tu peux encore sauver des innocents. « Oui, pardon, qu'est-ce que vous disiez ? » Tu sens son regard agacé sur toi avant qu'elle ne lance dans un exercice qu'elle déteste par-dessus tout : se répéter. « Vous quittez Washington lundi. Dans votre état, hors de question que vous restiez à la tête de NIGHTSHADE. Vous êtes envoyé en Afghanistan le temps que je prenne une décision quant à votre avenir au sein de notre agence. » T'es abasourdi, comme si on venait de t'asséner un poing de plomb dans l'estomac. « Quoi ? » « Je ne me répéterai pas une troisième fois, Thorne. Vous retournez sur le terrain. Vous travaillez avant tout pour le gouvernement, n'oubliez pas ça. Et je suis sympa, je vous laisse le temps d'enterrer votre fiancée avant de partir. » The Wall, froide, implacable, sans aucune pitié, n'aura jamais aussi bien portée son nom.

Retour à la case départ. Terrible projection en arrière. Te voilà redevenu un soldat. Te voilà revenu sur ses terres dévastées. T'es parti anéanti, tu reviens anéanti. C'est toute ta vie qui s'est écroulée, et cette fois, tu vois pas comment t'en sortir.


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