Le bâtiment est silencieux, comme à son habitude. Une seule chose vient troublé ce calme, une seule et unique chose résonne dans son crâne. <Tout ce que je te dis, c'est d'être plus prudent. Cette chose est une martienne, c'est un peuple guerrier et dangereux. On ne peut pas leur faire confiance>. Un simple soupir en digne de réponse, il n'est pas d'humeur à subir les remarques de ce fichu scarabée, la journée fut longue et épuisante. Une espèce de quotidien qui n'a rien d'exceptionnel lorsque l'on mène une double vie, le revers de la médaille lorsqu'on aspire a vouloir jouer dans la cour des grands. Le jeune Reyes en est bien conscient, ce n'était pas tout les jours facile d'être Blue Beetle, peut être devrait il écouter les conseils nutritionnel du petit parasite qui l'habite. Après tout, c'était lui qui était connecté à sa moelle épinière et ses systèmes nerveux, depuis le temps, il devait sans doute savoir comment ce corps fonctionnait, assez bien pour continuer à le faire tourner sans trop de difficulté. <Tu m'écoutes ? Tu sais bien que ça m'insupporte de ''parler'' dans le vide. Une réponse serait un minimum je trouve, tu pourrais au moins faire un effort. Sociabilise toi un peu avec moi, après ça ira mi...> « Tu veux bien la fermer un peu ?! C'est bon, j'ai compris ! » sa voix résonne à travers tout le hall, causant une brève agitation sous les escaliers, quelques indésirable sans doute. Jaimie soupire une nouvelle fois, ce scarabée pouvait être particulièrement fatiguant lorsqu'il le voulait, même si l'artefact n'était qu'une simple intelligence artificiel, au fil du temps, il semblait avoir acquit un certain goût pour... La provocation. Du moins, c'est qu'ainsi que le latino percevait ce fichu parasite. Peut importait tout ce qu'il offrait, cela ne faisait aucun doute qu'il y avait de gros inconvénient en retour, Jaimie l'avait appris quelques années auparavant, rien n'est jamais blanc, rien n'est jamais noir, ce monde était fait de nuance.
Il reprend donc sa marche, bercer par la fatigue et un sac à dos bien lourd. Un premier pas pour s'engouffrer dans les escaliers. Maudit ascenseur, encore en peine, toujours en panne. Au moins, il se mêlait parfaitement à l'atmosphère miteux du bâtiment. Un triste refuge, mais il avait au moins un toit au dessus de la tête, au fond, cela suffisait largement au jeune homme qui avait déjà vécu dans des conditions bien plus terrible. Une gorgée de son soda et l'étrange animal reprend de plus belle. <Tu connais le nombre de calories qu'il y a dans cette boisson ? Le faible apport énergétique et la saturation de sucre que contient ces trente trois centilitre ? Je les ai calculé, tu veux les données?> Sans un mot de plus, arrivé au premier étage, l'étudiant abandonne la boisson à moitié pleine sur un rebord de fenêtre, simplement écœuré et quelque peu résigner. Se battre avec cette espèce d'ordinateur intégré, a quoi bon ? Au fond, il avait raison, mais d'un autre côté, cette facette moralisatrice, contrôleur de ce maudit coléoptère avait tendance à l'agacer. Vivre normalement ? C'est aussi théoriquement que pratiquement impossible.
Il ralenti encore la marche, comme pour prolonger son agonie. Pourtant, plus vite il serait rentré, mieux il se porterait, c'était sans doute la meilleure philosophie pour une fin de journée. Cette chose si agréable qu'est le matelas, souvent il en rêve durant ces journées interminables de cours, il n'était pas aussi scolaire qu'il l'aurait voulu. Du moins, tout dépendait l'humeur, comme souvent lorsqu'on est jeune. Certains jours semblaient plus long que d'autres.
Finalement, troisième étage. Il arriva devant sa porte, il enfuit ses mains dans ses poches pour saisir ses clés dans un fracas métallique. Il insère alors l'objet métallique dans la serrure, un tour suffit avant de s'engouffrer dans son appartement, immédiatement, le scarabée s'alerte. <Il y a quelqu'un!> tandis que le latino éclaire la pièce. Il fait face à une tête familière, quelque peu surprit, une certaine habitude commençait pourtant à s'installer. « Ah... Franchement, tu n'es pas capable de faire ça, t'es certain ? » Une question qui s'adressait au coléoptère en lui. <Non... Mes compétences ne me permettent pas une manipulation moléculaire permettant une intangibilité, cette capacité est exclusivement martienne.> « Bien dommage... Mmmh, qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui? Je n'ai pas été assez rassurant la dernière fois ? Je peux t'assurer que je ne suis pas contrôler par le scarabée, je ne me laisserais pas manipuler par cette petite chose. »
Elle est dans son appartement, attend patiemment son retour. Elle visite, un peu. Emballage de pizza dont le contenu est à moitié consommé disposé sur la table du salon, quelques bouteilles vides l’accompagne, des enveloppes servent de sous bock et elle croit reconnaître le signe de factures impayées. Le travail honnête et régulier paie moins bien que le crime aléatoire. L’endroit pue la sueur et la solitude. Elle ouvre la fenêtre, pour aérer la pièce et ses idées. Tout est nauséabond. Il choisit ce moment pour faire son entrée. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Il a l’air d’avoir bonne mine. Meilleure que celle qu’on attend d’un ex détenu. Même si son passage en prison a été plus expéditif que l’escapade de Megan en Australie. Cages qui débordent d’animaux sauvages. On remet les plus dociles d’entre eux en liberté. Soumis, peut-être, mais pas moins dangereux. Elle ne comprend pas ce système judiciaire. Encore moins quelle est sa place dans tout ça. Si ça sert vraiment à quelque chose de se fatiguer à les arrêter pour les voir quelques semaines après recommencer sous leur nez. Son oncle lui a expliqué des concepts comme le droit à la seconde chance, la rédemption. Ça reste très abstrait pour l’impitoyable martienne. Elle y verrait presque un complot de ses aînés pour s’assurer de ne jamais partir à la retraite. Elle a des méthodes qui lui semblent plus judicieuses que cette justice risible. Plus simples. Plus rapides. Et sans récidivisme possible. Esprit à portée de doigt, elle n’a même pas besoin de le toucher pour y implanter l’idée. Faire en sorte que le concept même de criminalité le dégoûte, finisse par le bouffer et que le passage à l’acte le consume comme un mauvais cancer. « Télépathe, tu te souviens ? Je saurai toujours où tu te caches, à moins que tu ne décides de migrer sur la lune… » Elle s’approche la venimeuse créature, prête à rependre son venin spirituel en lequel elle a plus de foi que le plus vindicatif des religieux. Elle s'arrête à temps. Elle sait qu'elle n'a pas le droit. Ni juge, ni juré, ni bourreau. Juste un pion dans le mouvement perpétuel des gendarmes contre les voleurs. Elle se contente de lire les derniers souvenirs. Espère presque trouver quelque chose qui lui donne raison d'agir ainsi. Mais elle a tort. Il est plus clean que son appartement au bord du délabrement. « Bien, je vois que tu as compris la leçon. Pour l'instant... Continue tes efforts, un jour, j'arrêterai de te hanter. » Mais s'il recommence, il n'aura pas autant de chance, peut-être que cette fois, elle ne le sauvera pas de cette chute mortelle entre le sol et le toit... En attendant, sa peau verte se fait translucide jusqu'à disparaître, elle se laisse glisser lentement jusqu'à atterrir deux étages plus bas. Dans cet appartement qu'elle a visité plus d'une fois, pas toujours en l'absence du locataire.
Il n'est pas beaucoup plus vaste que celui qu'elle vient de quitter. Mieux entretenu, plus accueillant, c'est tellement évident que c'en est presque négligeable de le noter. Elle aime se retrouver ici. Surtout dans la chambre, où aux murs trônent de nombreuses photos de ses amis, de sa famille. Sourires figés sur les visages, hormis sur la plus jeune qui aime souvent faire la grimace. ça l’émeut, la sensible, un peu. Elle se demande ce que ça fait d'en avoir une, de famille, une vraie, qui se soucie de ce qu'on est, de ce qu'on pourrait devenir. Elle n'a été sauvée que pour cette stupide prophétie qui voudrait la voir redonner le souffle de vie à sa race éteinte. Faudrait-il qu'elle ait perdu l'esprit avant cela. Peut-être que c'est exactement ça. Quand elle voit comment elle est capable d'agir, peut-être qu'un jour elle finira par totalement perdre pied. En attendant, elle lutte contre ses démons qui s'agrippent à ses chevilles, la trainent au fond du puits.
Elle quitte la pièce quand elle le sent approcher. Esprit au radar, s'il la pince à l'attendre dans le noir, c'est de son plein gré. Il n'a pas l'air de s'en offusquer, Jaimie l'impassible. Alors elle n'attend jamais l'invitation pour recommencer. Les conventions sociales terriennes, quand on débarque tout juste d'une autre galaxie et qu'on est née sur Mars, on tente de les comprendre, on y arrive qu'avec parcimonie et beaucoup de difficultés. Il répond à son démon intérieur, qui lui chuchote des choses que Megan est bien incapable d’interpréter. Elle sent que les ondes sont différentes que tout ce à quoi elle a déjà été confrontée mais ne peut en déterminer l'origine. Et c'est certainement ce qui pique sa curiosité, ça et le fait que les pensées émises par l'être inorganique lui seront à jamais fermées. Elle n'en a capté qu'une seule, quand la jeune justicière a tenté de rallier le héros en devenir au lien télépathique de son équipe, alors qu'ils réunissaient leur force pour le combat final contre l'envahisseur. Et sûrement la pire qui soit. Quelques prophéties sur le destin funeste qu'il réserve à l'humanité, doivent aussi traîner dans les placards de quelques Oracles à son sujet. La martienne en a avisé son oncle, ne sachant pas comment agir contre une menace probable mais pas assez tangible. Et elle sent bien que ce qui émane de Jaimie n'a rien d'alarmant, pour le moment. Bien au contraire. De son propre aveu, seul le temps dictera leur conduite. Ils sont encore maîtres de leur destin, prêt à marquer d'une pierre noire le jour où celui-ci basculera. Salut Vulcain à portée de poignet, elle laisse échapper de ses lippes un théâtral : « Je viens en paix. »
Son flegme l'énerve déjà. Quand on est capable de déployer une puissance de feu suffisante pour raser la planète sur laquelle on vit, prendre le "petit" artefact greffé à son échine à la légère lui semble totalement aberrant . Elle voudrait bien qu'il se l'enfonce dans le crâne puisqu'elle n'a pas le droit de le faire. Elle choisit une autre tactique, la presque humaine, cachée sous sa peau blanche. Elle s'est vite rendue compte que les identités secrètes sont caduques. Tout aussi capable de la tracer, il lui a déjà rendu sa visite de courtoisie alors qu'elle se rendait à l'université. Elle ignore encore à quel point il la connaît et que son engeance abjecte est un secret pour presque tous, mais pas pour lui. « Je t'ai apporté des cupcakes. » Elle désigne le panier posé sur la table plein de ces petites gourmandises en forme d'étoile qu'elle a pris le temps de soigneusement préparer, tirés d'une recette vue à la télé. S'ils sont jolis, l'aspect gustatif reste plus approximatif. « Et un peu de compagnie. Je me demandais si tes recherches avaient avancées sur l'origine de cette petite chose. »
Une bien étrange paix, cela ressemblait plus à un suivi, ou contrôle, psychologique qu'autre chose, comme si elle hésitait entre l'élimination immédiate et une simple surveillance. Partager entre hostilité et douceur. Drôle de conflit, cela le ramenait vaguement à sa situation. Et même s'il ignorait de nombreuses choses sur les martiens, il avait du mal à la considérer comme hostile, malgré les alertes incessante du coléoptère en sa présence. Et aussi absurde que cela pouvait être, elle le faisait sourire, cette délicate maladresse dont elle faisait preuve, mêlant certaines référence avec délicatesse, ce léger manque de justesse en plusieurs occasion. Tout cela montrait bien un apprentissage, assez lent certes, mais il portait ses fruits malgré tout, du moins, il ne voulait pas laisser transparaître l'inverse. Il ne se voulait pas blessant, c'était la seule réelle certitude qu'il avait, le reste était plutôt trouble... Pouvait il la considérer comme amie ? Ou du moins alliées ? Cette notion était assez vague, comme à son habitude, il ne savait pas où se placer dans tout ceci, il ne maîtrisait pas tout, et même rien du tout. Alors comme toujours, il se contente de n'exprimer que douceur, calme, et ce qui semble être une fausse assurance, chose qui fini rapidement par laisser entrevoir son éternel manque de confiance en lui-même. Finalement, beaucoup de choses étaient factice chez lui, beaucoup d'incompréhension sur ce qui l'entoure persiste, lui qui grandit dans un monde déchiré entre amour et violence, lui qui ne fut que témoin de sa propre existence jusqu'à l'apparition de cet étrange scarabée. Lui qui ne cesse jamais de défier le destin, par orgueil beaucoup diront, lui-même ignore ce qui anime ses pas jusqu'à maintenant.
Son regard fini par se perdre dans le petit panier, son esprit s'égare dans ses pensées, seul un léger sifflement s'intensifiant rapidement dans son crâne le ramène à la réalité. Son regard se tourne à nouveau vers la martienne, il se contente de laisser échapper un vague « Merci. » celui-ci résonne presque comme un écho, distant, tandis que les informations circulent sous ses yeux, synthèse des cours de la journée et précédent, dossiers sur divers criminel, organisation terroriste comme rassemblement de justiciers. Comme souvent, lorsque son esprit divague, ce n'est pas sans raison... L'alerte reçu est rapidement filtré par le coléoptère. Calcul rapide entre les actions, déplacement de certains justiciers, le lieu du crime, l'heure, rapidement le scarabée en vient à cette conclusion. <Quelqu'un d'autre va s'en occuper.> Tandis qu'une autre partie de son esprit rassemble les informations pour répondre à la question de sa jeune invitée. « Oui... Hum, excuse moi Megan. Une vie d'étudiant modèle et d'un autre côté de justiciers, c'est pas tout les jours faciles. » Il sourit en s'avançant vers le panier qu'elle a apporté tandis que les dernières données récoltés sont rapidement synthétiser. « Pour être franc, on ne peut pas appeler ça avancer... Même si ce petit parasite semble être aussi puissant qu'un super calculateur inter-galactique, sans parler de l'armure et de son armement. Il semble avoir des protocoles qui l'empêche de donner la moindre informations... Mais j'ai lu qu'un certain Dan Garrett aurait trouvé un scarabée lui ressemblant en Egypte, mais il est mort il y a de nombreuses années, quelques années avant que je le trouve. Je commence a douter malgré tout du fait qu'il soit d'origine terrestre. Il est peut être d'origine extra-terrestre vu qu'il semble comprendre toute forme de langage, même dans l'espace connu et inconnu. Ou alors extra-dimensionnel. Je ne sais pas trop. »
Il attrape un cupcake et en prend une bonne boucher. Même si le visuel est réussi, il faut admettre que le goût est... Surprenant. Il n'arrivait pas vraiment à savoir ce qui n'allait pas, mais il y avait quelque chose. Mais en soit, il n'était pas très fort en cuisine, alors il ne pouvait vraiment se permettre de juger. Après avoir effleurer la mort par étouffement, il reprend la parole, toujours en souriant. « Ils sont bons. » Mensonge ? Même lui ne le savait pas réellement, bien trop particulier pour vraiment les classer bon ou mauvais. « Si tu m'offres un peu de compagnie, fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire ? Ou si tu as faim, n'hésite pas a te servir, même si bon, je n'ai pas les armoires bien remplit a part de sucrerie. On va dire que j'accueille plus souvent des enfants que des adultes, c'est ça d'être grand frère. » Il éclate de rire en se grattant l'arrière du crâne, il n'est pas à l'aise, c'est certain, il parle rarement du futilité ainsi, il accueille que trop rarement d'autres personnes chez lui, surtout des filles. On va dire qu'il n'a pas l'habitude d'attirer l'attention sur lui, c'est plus souvent sous le masque de Blue Beetle qu'on le voit réellement.
Elle a vu suffisamment de planète ravagée pour laisser une menace planer sur sa terre d'adoption. Le dernier envahisseur en date lui a laissé une plaie à l’âme. C'est quelque chose de vivre avec cette crainte, une autre de la voir devenir réelle. Elle ne laissera aucun autre prétendre prendre l'ascendant sur ses protégés. Jaimie ne lui facilite pas la tâche. Tout aurait été plus facile pour elle s'il était aussi pugnace que le parasite. Ouvertement hostile envers son peuple. Avec que de la haine à offrir. Ce n'est pas le cas, elle connaît ses émotions. Elle n’y décèle la plupart du temps qu’une douceur apaisante et un idéalisme candide. Une bienveillance envers elle qui la soulage, elle qui ne déclenche plus que méfiance auprès de ses coéquipiers. Il en viendrait presque à faire tomber ses barrières, à lui faire oublier son but premier, à estomper le danger qu'il semble représenter pour se coller une nouvelle image. Celui d'un homologue. Combat contre une nature non voulue mais immuable en écho. Elle a presque peur de le brusquer, de perdre cette relation de confiance qui s'installe sans qu'ils la forcent, à mesure de ses intrusions. Elle n'a pas conscience d'être envahissante et se dit que s'il ne la chasse pas, c'est que sa présence ne doit pas être si désagréable.
Elle le voit se perdre dans ses pensées, se demande si c'est elle qui déclenche son égarement ou s'il a un nouveau dialogue interne avec le coléoptère. La tentation de ne pas être exclue de cette conversation est grande. Ce serait tellement simple de s'y intégrer. Mais elle a compris la leçon et laisse à Jaimie son intimité.
« Je suis bien placée pour le savoir. »
Elle sourit timidement. Megan, l’humaine qui cache une martienne verte, qui dissimule une martienne blanche. Une véritable matriochka qui n’est pas sans générer quelques conflit entre les strates et entraîner des troubles de la personnalité. Il lui est parfois compliqué de mener de front sa vie estudiantine et son double cursus, son alter égo héroïque et la dangerosité des ennemis qui se retrouvent sur sa route et être simplement Megan. Cette humaine totalement étrange propulsée dans un monde dont on ne lui a pas donné les codes. C’est encore ce dernier aspect qu’elle préfère développer, c’est pourtant celui qu’elle néglige le plus.
Elle écoute attentivement les informations qu'il a pu récolter. Elles concordent avec les notes qu'elle a vue griffonnées sur son bureau, quand elle profitait de son absence pour fouiner. Comme lui, elle doute que cette technologie soit terrienne. Les humains lui semblent trop... primitifs, pour ce genre de gadget de pointe. Ils ont tout à envier à la science tamaranienne ou à la culture martienne. Elle serre le médaillon qui trône autour de son cou et duquel jamais elle ne se sépare. Dernier vestige de sa civilisation, il renferme les connaissances de son peuple, depuis ses premiers pas. Elle aurait dû être intégrer à la conscience collective, comme tout autre être de cette planète. Utiliser Kuru, son médaillon, pour fusionner son esprit avec ses pairs. Mais c'était sans compter sur l'imprécation du frère de J'onn au Dieu de la Mort, H'ronmeer. Et sa terrible malédiction empêchant le lien télépathique qui a conduit les martiens à détruire l'ensemble de ces artefacts.
« Tu n'es pas obligé de faire tout ça seul. »
Qu'elle répond tout en se rapprochant pour poser une main amicale sur son épaule. Megan ne parle pas uniquement de son aide, mais de l'appui de son équipe, des moyens mis à leur disposition. Elle a déjà interrogé Oracle au sujet du scarabée, qui lui a promis de faire quelques recherches. Les motivations de le voir intégrer la Young Justice ne sont plus tout à fait les mêmes. Ce n'est pas uniquement pour que ce soit plus aisé de le garder à l'oeil, mais pour qu'il y trouve un réel soutien, lui qui n'a pas de mentor au sein de la ligue pour le guider sur le chemin tortueux qu'ils ont décidés d'emprunter. Elle-même, se sentirait totalement désemparée s'il n'y avait pas son oncle pour l'écouter et la comprendre, pour l'orienter dans ses choix. Elle n'imagine pas le poids que ça doit être pour Jaimie. Le sourire devient plus franc devant la politesse de son hôte et son analyse de ses pâtisseries. Elle ne manque pas de bonne volonté mais doute de ses talents culinaires.
« Ravie qu'il te plaise. Il n'y avait que Kid Flash qui soit capable de goûter et d'apprécier ma cuisine. »
Le rire est léger. Son coéquipier doit être aussi sincère que son interlocuteur quand il la complimente. Puis la douceur devient amère. Comme chez elle ? Sur Mars ? Cette planète éteinte qui ne brillera jamais plus de la lumière de ses esprits. A Tamaran ? Où sa tête est mise à prix pour avoir été l'une des rebelles les plus vindicatives face aux agissements de la citadelle. Au mont justice ? Où aucune chambre ne lui appartient plus réellement et où sa présence est plus un poids qu'une bénédiction. Elle lui tourne le dos, le temps d'aller s'installer dans le canapé, les traits un peu plus fermés.
« Je n'ai plus vraiment de chez moi. »
Qu'elle lâche dans un souffle, le regard voilé de regrets. Elle ne veut pas laisser de lourdeur s'installer et tente de rattraper le fil de la conversation, ne pas laisser Jaimie l'occasion de regretter son hospitalité.
« Il n'y a pas que les enfants qui aiment les sucreries. Tu n’es le grand frère que de la petite humaine qui te ressemble ? »
Puis elle sent quelque chose comme de la gène qui s'installe, tente d'analyser ses paroles, ses gestes pour savoir comment ce sentiment est apparu chez Jaimie. Elle ne trouve pas. Elle ne comprend pas. Elle s'énerverait presque d'être une écervelée qui rate toujours le coche, qui n'anticipe jamais les conséquences de ses actes.
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