C’est sans honte que les mortels accusent les dieux de tous les maux. De nous, disent-ils, vient leur peine. De nous, disent-ils, vient leur misère. Mais ils sont en fait les seuls à blâmer. Eux et leur terrible folie.
Arte & Cléo
Augustus Sigurðsson était connu des services de renseignements d’ARGUS depuis presque deux décennies et cela faisait presque aussi longtemps que ce trafiquant d’oeuvres d’arts échappait aux forces de l’ordre. Sa capacité à toujours passer entre les mailles du filet et à anticiper les actions des autorités lui avaient d’ailleurs valu le surnom « d’Augustus Farseeing ». Mais c’est le vol d’un artefact mystique, prétendument dangereux, qui poussa Amanda Waller à s’intéresser réellement à lui. Et compte tenu du caractère magique de l’affaire, c’est Cléopâtre qui avait été choisi par l’organisation pour essayer d’attraper ce dangereux criminel international.
Cette chasse à l’homme avait mené l’anglaise jusqu’à l’île grecque d’Ikaria en plein milieu de la mer Egée. Dissimulée derrière les restes d’une ruine antique, la jeune femme observait les vas-et-viens de Sigurðsson et de ses hommes depuis maintenant quelques heures. Ils étaient nombreux et très bien organisés, en voyant cela, elle comprenait parfaitement pourquoi les différentes polices du monde étaient incapables de mettre la main sur eux. Lorsque les trafiquants se divisèrent en deux groupes, Cléo sorti son fusil à lunette pour viser l’un des hommes de main et tirer… le coup fit mouche ! Si elle avait une formation d'égyptologue et non de militaire, la trentenaire avait un talent inné pour le tir de précision, elle était même passée à deux doigts de participer aux Jeux Olympiques de Sydney avec l’équipe d’Angleterre de Tir Sportif…
C’est sans doute pour cela que malgré leur agitation, les criminels n’arrivaient pas à retrouver la trace de la tireuse embusquée. Mais très rapidement, les trafiquants se désintéressent de celle-ci pour se diriger vers le port… Ce qui surprit énormément Cléo, qui prit la décision de se rapprocher discrètement du camp de base pour en savoir plus sur cette étrange situation… Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir que les hommes de Sigurðsson étaient en train de vider les chargeurs de leurs AK-47 sur une cible inconnue… ou pas si inconnue que cela, puisque après quelques minutes, la Beauchamps reconnue Artemis Grace, une amazone qu’elle avait croisé quelques années auparavant et qui ne semblait pas vraiment être gênée par les attaques répétées des criminels. Il ne lui fallu d’ailleurs que quelques minutes minutes, que dis-je quelques secondes pour se débarrasser de ses gêneurs. Mais qu’est-ce qu’elle fout ici celle-là !? Pensa Cléopâtre en s’approchant un petit peu de la scène tout en essayant de chercher Augustus, qui ne faisait pas partie des hommes massacrés par la belle et grande rouquine et qui semblait totalement introuvable.
Après que la native de Bana-Mighdall ait découpé son dernier adversaire, l’anglaise rangea son fusil pour se rapprocher encore un petit peu de la scène. Son coeur battait la chamade. Au fond Cléopâtre savait que Sekhmet n’était pas très contente de revoir l’amazone, qu’elle ne portait clairement pas dans son coeur - si tant est que la déesse ait un jour eu un coeur - mais il fallait qu’elle lui parle… pour savoir ce qu’elle faisait si loin de Gotham, qui était devenue son nouveau lieu de villégiature. « For God Sake! Pourrais-je savoir ce que tu fous ici Artemis !? » Lâcha-t-elle d’un ton blasée, en s’adossant a un mur en ruine et en s’allumant nonchalamment une cigarette. [/i]
❝ Hey lord can you save me. Gonna chase me 'till the end hunt me like the devil, searching for his own❞ Goodbye to our XcutionIkaria. Quelques huit mille âmes peuplaient ce petit caillou perdu entre Grèce et Turquie. Paysage de carte postale, de criques se jetant dans une mer aux eaux miroitantes. En se concentrant bien elle avait presque pu se croire en vacances. Mais c'étaient bien les affaires qui avaient amené l'amazone à faire tout ce chemin depuis les Etats-Unis. A bord d'un avion cargo qui avait probablement appartenu autrefois à l'armée américaine, l'Amazone avait refait le chemin inverse en direction de sa Méditerranée chérie, avec le curieux sentiment de revenir sur ses pas. Le temps avait bien passé depuis qu'elle s'était trouvée là pour la dernière fois. Mais c'étaient encore ses obligations qui étaient à l'origine de ce petit saut outre-atlantique. Il fallait bien que le jeu en vaille la chandelle pour que la guerrière s'embarque dans cette expédition lointaine en abandonnant ses affaires derrière elle. Si la mission en elle-même était bien en deçà de ses compétences, d'autres raisons l'avaient poussée à se lancer à la poursuite de ce trafiquant d'art aux méthodes plus qu'expéditives. Augustus Sigurðsson était un fantôme sur lequel il était difficile de mettre la main. Mais lui mettre le grappin dessus était le dernier jalon sur la longue route qui la séparait de son but. Car parmi ses plus fidèles acheteurs, ne se trouvait pas moins qu'Oswald Cobblepot en personne. La dernière transactions qui avait eut lieu entre les deux criminels avait concerné quelque chose de bien plus précieux que quelques milliers de dollars. Et Artemis avait bien l'intention d'en connaître les tenants et les aboutissants.
Le bougre était cependant bien gardé et elle ne tarda pas à éveiller l'attention de sa milice armée. Ils étaient des dizaines à patrouiller sur le domaine de l'homme qui faisait mine de s'acheter une bonne conscience en finançant des fouilles archéologiques sur un site bien connu de l'île. Les ruines regorgeaient de recoins lui offrant un excellent point de vue sur l'endroit et la vibration familière des flèches qu'elle tira la ramena bien des années auparavant dans une histoire très différente de celle-ci. Mais bien vite leur nombre se mit à grossir et elle dû passer à l'offensive, ne pouvant cependant éviter quelques dégâts au sein du village tout proche. Ils la poursuivirent jusqu'au petit port de pêche où ils tentèrent d'évacuer à bord d'un bateau quand un tir déchira l'air. L'un des hommes armés tomba au sol, mort sur le coup. Et les derniers en profitèrent pour embarquer. Ceux d'entre eux qui n'avaient pas encore compris la leçon ne restèrent pas suffisamment longtemps pour en profiter. Furieuse de perdre ainsi sa cible, l'Amazone s'en débarrassa sans état d'âme.
Le silence qui suivit la laissa le cœur battant et la rage au ventre. Se redressant de toute sa hauteur, l'amazone toisa la silhouette qui se dirigeait vers elle, venant jouer les trouble-fête dans son petit plan bien rodé. Il semblerait qu'elle n'était pas la seule joueuse à la table ce jour là. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas croisé et leur dernier échange n'avait pas été de tout repos.
« Je peux te retourner le compliment, gronda-t-elle contrariée, ma cible vient de prendre la fuite. »
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