I… Vampire. | I don’t live in darkness ; darkness lives in me.

Vous souhaitez apprendre mon histoire ? Oh. Eh bien, je ne puis rester ici et vous raconter toute mon histoire. Vous devez comprendre ; nous avons une mémoire parfaite. Cela ne signifie pas que toutes nos mémoires pertinentes remontent à la surface dès qu’elles seraient utiles, car je vous assure que mon esprit est un véritable océan tumultueux. Par contre, cela signifie bien que, si j'essaie activement de me souvenir de quelque chose, je puisse vous le décrire comme si je m’y trouvais encore. Et ma vie n’est ni courte, ni simple. Souhaitez-vous vraiment rester ici et m'entendre raconter tout ce que j'ai vécu sur les quatre siècles que j'ai passés sur cette terre? Non, c’est bien ce que je pensais. Essayons donc de rester bref. J'aimerais pouvoir dire que mon histoire commence la nuit de ma renaissance. Mais malheureusement, ça n’est pas vraiment le cas. Elle commence avec une histoire d'amour, et qui, bien sûr, se termine tragiquement. Mes parents, Robert et d'Elise Bennett, étaient des nobles assez aisés qui possédaient une grande partie des bois au sud-ouest de Glastonbury. J'étais leur seul enfant ; bien que ma mère eu plus d’une grossesse, elle souffrit de fausses couches à deux reprises. La relation entre mes parents était ... Tendue. Compliquée. Probablement malsaine. Mon père, eh bien, disons simplement qu’il n’était pas une très bonne personne. Il a blâmé sa femme pour ses fausses couches. Il était égoïste, arrogant, méchant envers les moins fortunés et contrôlant. C'est à se demander comment j’ai pu l’admirer lorsque j’étais encore qu'un enfant. Je suppose qu'il est plus difficile de remarquer les défauts de vos héros quand vous êtes jeune et impressionnable. Maintenant, je me rends malade ne serait-ce qu’à penser à son visage.

Ma vie était probablement identique à bien des égards à celles de la plupart des autres enfants nés dans les privilèges et la noblesse. Je ne prétendrai pas que je n’ai jamais agis de manière prétentieuse, je suis né dans un environnement privilégier pendant le XVIe siècle après tout, mais je n’ai jamais été d'accord avec la façon dont mon père regardait les autres. Autant que je désirais lui plaire et gagner son approbation, je n'ai jamais laissé ses valeurs altérer les miennes. J'ai grandi en faisant de mon mieux pour m'assurer de traiter mon entourage avec gentillesse ; peu importe qu’ils étaient et d'où ils venaient, ils ne méritaient pas moins de compassion et de respect. Je suppose qu'il n'est pas surprenant que je sois tombé amoureux de la servante de ma mère. Une belle jeune femme métisse que ma mère avait prise comme employée après avoir confirmé qu'elle était une domestique compétente. Je croyais qu’elle était timide à l’époque, mais en regardant en arrière, c’était ma stupidité qui me rendait aveugle au fait qu’elle n’avait pas eu d’autre choix. Il n'y avait pas un os de timide en elle, comme je suis venu plus tard à le comprendre. Je ne pensais pas être tombé amoureux d'elle à l’époque, mais je crois que je l'avais fait et que je n'avais tout simplement encore pas réalisé que la foudre m'avait frappé. Cela a commencé si innocemment, remarquant les nombreux regards qu'elle me lançait. C'était un peu déroutant au début; après tout, mon père n'approuvait pas un tel comportement et j’avais été élevé avec l’idée que j’allais devoir me marier avec l’héritière d’une autre famille aussi prestigieuse que la nôtre. Et j'étais loin d’être un de ces jeunes hommes qui convoitait les femmes. J'étais vraiment le gentilhomme que ma mère avait tant désiré que je sois. Oui, je suis conscient qu'un homme ne peut pas prétendre à ce titre s'il affirme en être un, et je ne crois plus correspondre à la description d’un gentilhomme. Mais j'étais un homme différent à l'époque. Le jeune homme que j’étais auparavant croyais fermement que les femmes devaient être admirées et, si un cœur noble, des exploits héroïques et une gentillesse étaient la moindre des choses, leur affection restait que la leur à donner et qu’elles ne devaient rien aux hommes qui les courtisaient. Bon, cela n'a pas vraiment changé ; je crois encore à tout cela. Je suppose que je regrette juste ce qui est arrivé par la suite.

Je n'ai pas tardé à lui rendre ses regards, bien que furtivement, car j’étais un peu craintif de la réaction de mon père si celui-ci finissait par de découvrir l'attraction qu’il y avait entre moi et Mary. Je ne connaissais pas toutes les épreuves qu'elle avait déjà traversées dans sa vie à ce moment-là et pourtant je ne pouvais m'empêcher d’avoir l’impression de la connaître mieux que quiconque. Peut-être était-ce prétentieux de ma part, mais j’avais l’impression de pouvoir entrevoir la douleur qui l’avait éprouvée et tous ses rêves dans le reflet de ses yeux. Je pense que j’eu vite fait que de tombé amoureux d'elle, même si je n’en étais pas encore pleinement conscient encore. Malheureusement, je partais bientôt pour la guerre anglo-espagnole et donc n’arriva qu’à concilier mes émotions qu’après fois qu’un nombre incalculable de milles ne se situent entre nous. J'ai été absent pendant de nombreuses années. Pendant ces trois années, j’arriva à me distinguer avec succès. Mais ce n'était pas du tout quelque chose qui me rendait fier, même si cela aurait probablement rendu la personne que j’étais plusieurs années auparavant. En fait, je détestais le tout ; je savais que Mary était en partie Espagnole et j'avais l'impression de la trahir. Chaque jour qui passait, je regrettais de ne pas lui avoir dit ce que je ressentais pour elle avant de partir. J'étais convaincue qu'à mon retour, elle se serait installée, qu’elle aurait une belle femme avec un homme charmant et qu’il allait devoir passer le restant de ses jours à la voir sans jamais pouvoir la regarder comme je le faisais auparavant. Les autres officiers avec lesquels je m’étais lié d'amitié pendant mon service, des jeunes nobles de Londres qui désiraient faire leurs preuves à la guerre, m’avait souvent présenté à des membres de leur famille, espérant sous doute que je les courtise. C'étaient toutes de jolies jeunes dames, mais aucune n'était comparable à Mary, aucune n'avait ses yeux qui reflétaient toute la beauté de leur âme comme les siens.

Finalement, je retournai après de longues années au manoir de ma famille. La guerre m'avait laissé endurci et la mort de certains des hommes placés sous mon commandement m'avait laissé une nouvelle perspective de la vie. Je ne pouvais plus me permettre d’hésiter et de marcher sur la pointe des pieds autour de ce qui devait être fait dans ma vie. Alors, quand je suis revenu et que j'ai réalisé que Mary n'avait pas fondé de famille pendant mon absence, je n'ai pas perdu de temps. J'avais fini de me battre conte mes sentiments par crainte de ce qu’on mon père pouvait bien penser, et j'ai finalement décidé de lui faire savoir ce que je ressentais pour elle. Je voulais le faire correctement, avec l’étiquette appropriée, la courtiser comme la vraie noble demoiselle que je voyais en sa personne et lui montrer que je le pensais vraiment, que ce n’était pas qu’un simple désir lubrique insipide. Et au fur et à mesure que nous nous rapprochions, je réalisai qu'elle était bien plus extraordinaire que je ne le croyais. Elle était bien plus forte, passionnée, déterminée, que je n’avais pu l’imaginer. Cela dura quelques mois, mais, comme je m’y attendais, mon père eu vent de ce qui se passait et c'est à ce moment que tout chavira. Désapprouvant notre relation, mon père s’arrangea pour que Mary ne puisse plus me voir en l’envoyant travailler très loin du manoir. Avant qu'elle ne parte, je la rencontra en cachette pour lui confirmer que j’allais confronté mon père et que, si je n’arrivais pas à lui faire voir la raison, je prendrais la fuite, abandonnerais mon nom et l'emmènerais avec moi. Eh bien, comme prévu, Robert ne voulait pas écouter un mot de ce que je me peinais à lui dire. Après avoir osé l’avoir qualifié de prostituée, j'ai su que je ne pourrais jamais regarder cet homme avec autre chose que de la colère dans le cœur et parti aussitôt après lui avoir laissé un œil au beurre noir.

Et c’est durant cette nuit-là, en 1591, que tout a changé. Comme je l'avais promis à Mary, je pris la fuite au milieu de la nuit en diligence après avoir soudoyé avec succès le chauffeur pour qu'il se taise et n’en souffle pas un mot à mes parents. Nous roulions vers l'est, là où Mary avait été envoyée. C’était une nuit orageuse et, pendant le trajet, j’écrivais une lettre que je voulais remettre à mon chauffeur pour qu’il puisse la ramener à ma mère une fois que Mary et moi serions partis pour de bon. Eh bien, je n'ai jamais eu l'occasion de la terminé, car l'une des roues heurta un le troc d’un arbre qui avait été placé sur la route, ce qui envoya la diligence faire un tonneau et pour s’écraser violemment hors du chemin. Vous ne seriez pas sot de penser ce n’était rien de plus qu'un accident malheureux, car il aurait été difficile pour le conducteur d’arrivé à voir l’obstacle dans l’obscurité d’une nuit tempétueuse, mais ce n’était pas du tout le cas. Alors que j’étais étendu dans la boue, ma jambe coincée sous le poids d’une partie sectionner du carrosse, je remarqua un homme qui approchait dans la nuit. Sauf que ce n'était pas un homme, pas du tout. Il essaya de m'attaquer, après mettre défendu en le poignardant à la poitrine, j’arriva à gagner son respect. Il sortit l’extrémité de mon arme de son torse, pas gêné le moins du monde, et m'aida à me remettre sur pied en me tendant le bras après avoir bousculer la carcasse du carrosse avec son linge. Il me raconta une partie de son histoire : comment sa malédiction le condamnait à errer sur Terre pour toujours, comment il a trouvé sa douce moitié, une femme qui avait été elle aussi rejeté par la Présence, en se nourrissant d’elle et comment elle était la première a qui avait peut profiter de son cadeau. Comment ils avaient vécu comme un roi et une reine pendant des millénaires et comment tout cela avait soudainement pris fin lorsque le Démon est venu, emportant avec lui son amour et tous ses enfants en enfer. Cependant, le Démon n’arriva point à le tuer, car il était tout simplement immortel, et il dut se résoudre plutôt à l’affliger d’une nouvelle malédiction : s'il venait à se nourri ne serait-ce qu'une seule âme innocente et pure, il serait enfermé pour l'éternité. Il se devait donc choisir avec précaution toutes ses proies.

Le temps de la narration était terminé et le monstre qui se tenait devant moi m'ordonna de lui dire pourquoi j'étais ici, au milieu de la nuit, alors qu'une tempête faisait rage, clairement dans le but de découvrir si j’étais une proie a en devenir. Je n'allais pas vraiment lui faciliter la tâche en jouant son jeu, mais après avoir fait quelques suppositions, il me demanda si j'étais là pour une putain. Cela me rappela aussitôt la façon dont mon père avait parlé de Mary et, sans réfléchir, je pointa ma lame vers sa gorge et lui ordonna de ne jamais parler d'elle de cette façon. Cela le fit rire ; il lui semblait alors que j’étais loin d’être une âme pure, car le désir était vraiment un péché. Il me déclara qu'il était temps de courir, puis loup gigantesque, de la taille d'un cheval prit sa place. J'étais un homme courageux, oui, mais à ce moment-là, je n’hésita pas à courir. Non pas par une peur de la mort en soit, mais bien parce que mon cœur voulait voir le beau visage de ma tendre Mary une dernière fois. Je n'ai pas réussi à courir très loin: je ne pouvais presque rien voir du tout et je trébucha sur les racines d'un grand arbre et quand pieds s’enfonça dans le sol boueux. Le loup était déjà sur moi, mais il reprit l’apparence du grand homme pâle qu'il était plus tôt et il ne perdit pas de temps a enfoncer ses dents dans mon épaule. Cependant, alors qu’il s’abreuvait de mon sang, mon esprit devenant engourdi et ma vision floue, il se mit soudain à se dissiper, son visage déformé par la fureur alors qu'il criait que je n'étais ni assez digne ni pur pour le contenir. Puis, il n’était plus… Je sombra rapidement et perdit bientôt conscience. Je ne sais pas exactement quand, mais je suis finalement revenu à mes sens. Mes sens qui se retrouvaient subitement écrasants, comme si j’étais un nouveau-né submergé par tous les signaux que mon corps envoyait à mon cerveau. Comme si tout était plus intense. J'avais faim. Il y avait des rats à proximité. D'une manière ou d'une autre, ma présence ne les dérangeait pas du tout, ils ne bougeaient même pas lorsque je tendu le bras pour les prendre dans ma main, et ils ne commençaient qu’à se tortiller que lorsque je les poussa dans ma bouche pour me nourrir de ce qui parcourrait leurs veines. Qu'est-ce que je faisais ? J’en n’avais pas la moindre idée. C'était comme si je regardais quelqu'un d’autre prendre le contrôle de mon corps, comme si je n'étais qu'un simple passager dans ma propre peau.

J'ai marché et ai marché et suis tombé sur une vieille femme. Mon esprit était en train de crier. Je voulais lui dire de partir. Je voulais lui dire de courir. Mais pas un mot ne sortit de mes lèvres. Elle avait remarqué mon piètre état et voulait m'aider. Et je me vi lui déchirer la gorge avec des dents acérés que j’ignorais posséder. La Bête était si sauvage que j'ai fini par lui arracher la tête en assouvant ma soif. Choqué et terrifié par ce que je venais de faire, j'ai réussi à reprendre le contrôle de mon propre corps. J'ai immédiatement pensé à Mary. Je désirais tellement d’aller la rejoindre pour qu’on puisse s’enfuir comme prévu, pour qu’on se marie et que je puisse passer le restant de mes jours avec elle. Mais ce n’était plus possible ; pas après être devenu ce monstre. Je retrouva le carrosse brisé, cherchant les décombres pour retrouver mon encre et du papier qui n'était pas trop humide et je lui rédigea une lettre. Une lettre qui lui présentai mes excuses et qui lui déclara que nous ne pourrions jamais être ensemble, sans prendre la peine de lui expliquer pourquoi. Je l'ai trouvée, ai glissé la lettre sur la table à côté de sa fenêtre et j'ai attendu. Je suis resté accoter contre le mur de la résidence jusqu'à ce qu'elle le trouve, mes sens étaient devenus si aiguisés que je pouvais l'entendre de l'extérieur malgré la tempête. Mon cœur se brisa en l'entendant pleurer alors qu’elle en faisait la lecture. C’était pour le mieux, c’était pour elle. Je me devais d’être fort. Elle ne pouvait plus jamais me revoir. Alors, je me fis violence pour me forcer à partir.

Mais après environ un an, peu de temps après avoir enfin appris à tenir correctement la Bête à distance, je ne pouvais plus tenir la promesse que je m'étais faite. Je ne pouvais pas rester à l'écart. Mary hantait mes rêves et je ne voyais pas de raison de continuer cette nouvelle existence si je ne pouvais pas la partager avec elle. C’était peut-être une malédiction, j’étais intoxiqué par le pouvoir qui venait avec, par tout ce que je pouvais faire. D'ailleurs, si j'avais appris à contrôler la soif, elle pouvait le faire aussi. Et j’avais dû le faire seul, alors qu’elle aurait mon aide. Mon père avait ramené Mary au manoir. À l'époque, je pensais qu’il aurait pu le faire en espérant que cela pourrait me faire réapparaître d’une façon ou d’une autre. Comme j'étais idiot. J’entra tout simplement dans la chambre, comme si rien n'était, comme si je n’étais jamais parti. Elle était furieuse, me traita de lâche, m’accusa de l’avoir abandonnée à ma famille, à mon père. Mais je n'écoutais pas vraiment à l'époque. Je ne l'avais pas vue depuis un an et je voulais juste la tenir dans ses bras, pour lui dire que je pouvais lui donner un pouvoir peu imaginaire et qu'elle pourrait apprendre à contrôler. Et je l'ai embrassée. C'était notre premier baiser, ce qui doit être étrange pour vous aujourd’hui qui partager souvent le lit de votre rancard au premier rendez-vous. Ce n’était pourtant pas si rare à l’époque ; un jeune homme pouvait courtiser une jeune femme pendant des années avant qu’ils se fiancent et de s’embrassent.  Ce soir-là, un peu avant d’en faire ma compagne pour l’éternité, j’aurais dû l’écouter. Je n'avais aucune idée de ce qui s’était passé pendant mon année d’absence, de la façon dont je l'avais jetée, sans le savoir, dans les griffes d'un autre monstre en essayant de rester loin d'elle après en être devenu un moi-même. Un monstre représentant le pire de ce dont l’homme était capable. Ce monstre n'étant nul autre que mon propre père. Toutes ces horreurs qui étaient arrivées à Mary par ma faute, parce que j’avais disparu et que mon père avait jeté son dévolu sur Mary en l’accusant d’être la raison pour mon départ, sont encore une douleur cuisante qui à laquelle mon cœur ne peut échapper encore aujourd'hui. De ce qu'elle décida de faire de cette malédiction que je lui transmise. Encore aujourd’hui, je ne suis pas convaincu que mon choix aurait été différent, même si j’avais su tout ce que je sais aujourd’hui. Malgré tout ce qu'elle a fait après suivant sa transformation, je ne pouvais pas juste lui en vouloir. Cette constatation me terrifiait et pour tant de raisons. Que mon amour soit capable de quelque chose d'aussi perturbant. Que j’arrive à comprendre pourquoi elle avait tout fait cela, même si j’avais essayé de l’arrêter en résonnant avec elle et que je n’étais pas d’accord. Mais surtout le fait que je lui ai tout pardonné par la suite.

Je n'ai du tout envie de vous de parler de tout ce qui suivit cette nuit fatidique. Si vous voulez vraiment savoir ce qui s’est passé par la suite, eh bien, vous pouvez simplement allez lui demander à elle. Je suis sûr qu'elle sera ravie de vous renseigner pendant qu’elle vous saigne à blanc. Je vais allez droit au but. Après le chemin sanglant qu'elle a laissé dans sur son passage alors qu'elle déchaînait sa vengeance, pendant environ quatre décennies, elle et moi avons exploré le monde ensemble. Nos différences ne nous empêchèrent pas de nous aimer. Mais, petit à petit, la tension qui ébranlait notre couple ne pouvait plus être ignorée. Nous ne pouvions pas continuer de prétendre que nous n’avions pas le moindre problème avec la vision du monde opposé que nous possédions. Mary, après tout ce qu’elle avait subi aux mains de l’homme, était fermement convaincue que les humains étaient horribles et ne méritait rien de plus que d’être traité comme du bétail et que nous devrions prendre nos légitimes places en tant que leurs souverains. Je n’étais pas trop d’accord avec ce plan. J’eu beau tout essayer pour lui changer les idées aux fils des années, rien n’y faisait. Nous avons donc fini par nous séparer. Elle ne perdit pas de temps et commença aussitôt à accumuler des serviteurs vampiriques qui la vénéraient comme la Reine qu’elle aspirait être. Au fil des siècles, elle a construit, sans même que je m’en rendre compte, le Culte de la Lune Rouge Sang, en s’entourant de fidèles qui partageait sa vision du monde et qui avec commencèrent à assembler une véritable petite armée dispersée un peu partout sur le globe. Lorsque j’ai fini par découvrir le chapeau et décida de la confronter, elle n'a pas exactement caché le fait qu’elle comptait bel et bien un jour renverser l'humanité et de prendre le contrôle de la planète.

Et ainsi a commencé notre danse de guerre et d'amour. J’ai passé la majeure partie de mon temps à traquer désespérément sa progéniture et à les éliminer, pour essayer de les empêcher de se répandre. J'ai aussi essayé de la tuer, elle, à plusieurs reprises, mais je n'ai jamais réussi à le faire même quand j’aurais peu facilement m’exécuter. Mais bon, je n'étais pas seul dans cette situation : Elle aurait aussi facilement pu se débarrasser de moi plusieurs fois. En dépit du fait que nous étions clairement des ennemis, nous n’avons jamais vraiment trouvé une façon de résister à nos sentiments et nous finissons toujours par nous retrouver, après quelques années, dans les bras de l’un de l’autre, même si ce n'était que pour quelques semaines, voire plusieurs mois. J'ai toujours pensé qu'un jour je ne me réveillerais pas, qu'elle se serait levée avant et qu'elle aurait poussé un pieu dans mon cœur pour me débarrasser du mal de tête que je pouvais être pour ses projets. Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas considéré moi-même après tout. Mais non ; les seules surprises que nous ne nous sommes jamais laissées lorsque nous décidions finalement de nous séparer à nouveau étaient des roses des lettres d’amour ou des poèmes. Mais ne trompez pas, c’est souvent plus laid et sanglant qu’autre chose. Nous marchons dans cette ligne abstraite entre amour et haine qui rend toutes nos réunions imprévisibles. C'est comme ça depuis des siècles. J'ai essayé une fois ou deux de tout laisser ça derrière moi, de faire d'autres choses, de ne pas me laisser absorber par les regrets et d'arrêter d'essayer de me dresser dans son chemin, mais des innocents en ont payé le prix. Et si je disparaissais complètement, je doute que Mary ne me laisse faire ; elle préférerai sans doute que je reste à l'écart de son Culte mais, au final, elle désire encore de me voir prendre ma place à ses côtés dans sa folie sanguinaire. Alors il a des bonnes chances qu’elle se mettre à me tourmenter comme elle l’a déjà fait dans le passer.

Les dernières années m'ont obligé à reconsidérer mes priorités. Lorsque l'invasion a eu lieu, et que des millions ont perdu la vie, j'aurais dû être là pour apporter mon aide, mais j'étais trop occupé à chasser des vampires dans les égouts sous la ville d'Amsterdam. Après avoir trouvé le nid et m’en être débarrassé, je me retrouva finalement au beau milieu de ce conflit planétaire, découvrant avec consternation ce qui se passait de mes propres yeux. Je n’ai pas hésité à aider du mieux que je ne le pouvais, mais une fois la tempête passée, je ne peux m’empêcher de me demander combien de vies j'aurais pu sauver si j’étais passé à l’action plus tôt. Un homme étrange avec des pouvoirs étranges n'était pas quelque chose de nouveau. Mais alors que je regardais les nouvelles et voyais la Justice League pour la première fois, je savais que quelque chose était différent cette fois-ci. Les choses ne seraient plus jamais pareilles. Auparavant, les héros étaient pour la plupart des inconnus qui profitaient de l’anonymat, des défenseurs de l'humanité qui faisaient leur possible pour protéger ceux qui se retrouvaient dans leur environnement immédiat et qui faisaient de leur mieux pour empêcher le monde de sombrer dans le chaos. Mais avec la technologie, non seulement les auteurs du mal ont évolué et se sont adaptés, mais les héros aussi. Ils étaient maintenant au courant de pratiquement tout ce qui se passait dans le monde avec simplement quelques clics de leur souris. Ils prennent généralement soin de leurs villes d’abord et avant tout, mais il était devenu relativement normal de les voir à travers le monde à s’unir contre les menaces qui se dressaient de plus en plus rapidement autour du globe. Et tout le monde avait les yeux rivés sur eux, jugeant chacun de leurs gestes. C'était effrayant, mais inspirant. Et je me sentais irresponsable de ne pas en faire partie. Depuis, j'ai essayé de m'impliquer davantage dans des activités qui n'impliquent pas mes confrères. Bien sûr, je ne suis pas un symbole d'espoir. Je ne serai jamais superman; Je ne peux pas rester dans la lumière, du moins pas autant que je sache, sans être en flammes. J’ai donc commencé à me taper dans les ombres, comme un certain Chevalier Noir que vous connaissez peut-être, prêt à me dresser autant contre les menaces surnaturelles que contre les crimes de l’homme, dont j’étais jusqu'à maintenant toujours resté à l'écart de, en utilisant mes compétences pour combattre d’une façon dont seul je le pouvais. Lorsque le Syndicat du Crime a frappé, j'ai passé la majorité de mon temps à m’assurer qui rien d’insidieux ne profitait du chaos engendré par le Syndicat pour s’en prendre aux faibles et je fis mon possible pour m’assurer de nourrir et de garder bien au chaud les personnes qui se trouvaient dans la rue sans un endroit qu’elles pouvaient appeler leur chez-soi, en faisant confiance à mes camarades héros qui pourraient se battre sous le soleil pour les expulser notre monde et les aidant comme je le pouvais lorsque le soleil tombait. Quand les sept péchés capitaux ont frappé, j'ai été consumé par la colère. Mais heureusement, ma physiologie particulière et les pouvoirs qui m’habite m'ont permis de me défaire de son emprise bien plus rapidement que la plupart des autres. J’en profita pour essayer d'empêcher les gens de s'entre-tuer, ou pire, pendant que les péchés jouait avec leur esprit.

Très récemment, j'ai déménagé à Gotham. En vérité, je l'ai fait parce que j'ai entendu parler des rares rumeurs selon lesquelles des vampires auraient commencé à ramper sous Bludhaven. Les deux villes étant très proches, je compte garder un œil sur Mary et ses activités. Cependant, j'ai fini de chasser ma propre espèce. Cela ne veut pas dire que je n'essaierai pas de l'arrêter si j'en ai besoin, mais je ne peux pas continuer à me laisser dévorer par mes regrets. Ça a duré trop longtemps. J'ai besoin d'avancer, de regarder vers le futur. C'est un nouveau monde, un monde où des extraterrestres viennent protéger et attaquer l'humanité. Un monde où plusieurs Lanternes sont attitrées à notre secteur. Un monde où les vilains se multiplient sans cesse et où les héros sont de plus en plus nombreux à chaque jour. Qui aurait pu croire au tournant du millénaire que ce siècle serait déjà, après seulement 19 années, plus riche en événements apocalyptiques que le dernier, qui a été le terrain de jeu de non pas une, mais deux guerres mondiales. Le monde change, et il faut rapidement s’adapter, car il ne nous attendra pas.

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