felt like the weight of the world was on my shoulders | shani

Les dieux de ce monde étaient tombés, et d’autres commençaient, enfin, à s’élever de leurs cendres. Si Terre-4 n’était rien d’autre qu’un vaste champ de bataille en ruines sur lequel se battaient deux peuples délirants de pouvoir et les quelques survivants d’une humanité au bord de l’extinction, il en étaient d’autres, des intrus, des égarés, qui n’étaient pas censés être là, mais y avaient tout de même été jetés, comme les marionnettes d’un cruel chef d’orchestre cherchant à pimenter sa tragédie. Mais ce Collectionneur, qui qu’il soit, n’avait pas choisi ses nouveaux pions au hasard ; une erreur qu’un jour, sans doute, il finirait par amèrement regretter. En attendant, c’était les Amazones et les Atlantes de ce monde malade, fiévreux et agonisant qui en faisaient les frais. Dans le ciel de New Themyscira, de lourds nuages noirs s’accumulaient autour de celui qui s’imposait comme leur nouveau maître, une multitude d’orages grondant en écho à sa superbe et sa rage à peine contenue. Sur cette Terre, ni l’ancien champion ni le nouveau n’avaient survécu, tous deux lâchement assassinés dans la guerre folle qui faisait rage entre les trois camps. Mais de Terre-1 avaient émergé les deux rivaux éternels, et face au désastre, une alliance inattendue avait été conclue. Flottant haut dans le ciel de New Themyscira, Black Adam contemplait la ville, alors que de temps en temps, un éclair déchirait le ciel. Que ce qu’il restait d’humanité dans ce désert apocalyptique sache que quelque part, tous les dieux ne les avaient pas abandonnés. Qu’un jour, bientôt, c’était sur leurs ennemis, que s’abattrait la fureur d’Aton. Les dieux de ce monde avaient failli à leur tâche : alors c’était à lui, et aux autres comme lui, de prendre la relève et exterminer ceux qui avaient cru pouvoir imposer leur volonté et leur cruauté sur le reste.

Sa mission d’observation terminée, Adam piqua à nouveau sur Londres, usant de la vitesse d’Heru pour voler si vite que l’œil nu des Atlantes ou des Amazones ne saurait l’attraper ni repérer sa position ; et lorsqu’il toucha le sol, ce fut pour une fois en silence, non loin de l’entrée de Brixton. Au checkpoint, on avait appris à le reconnaître, ce dieu auto-proclamé qui n’avait pourtant pas l’air plus hostile que le reste – du moment qu’on ne le remettait pas trop en question. Alors qu’il s’avançait dans les rues, sa cape noire claquant dans son dos alors que l’éclair crépitait sur sa poitrine, on lui lançait encore des regards perplexes et méfiants, sans pour autant que personne n’ose quoi que ce soit contre lui. Depuis quelques semaines qu’il était là, il avait porté secours à des orphelins, repoussé des assauts des Amazones – mais aussi cassé le bras d’un responsable qui avait osé l’insulter et failli pulvériser un autre qui avait émis des réserves à propos de sa chère Isis. Comme toujours, Black Adam divisait. Tant pis. Il n’avait pas le temps pour ces questions puériles. « Adam ? » Adam se retourna, adressant un regard peu amène à la femme d’une cinquantaine d’années – une ancienne infirmière, avait-il entendu dire – qui venait de l’aborder. « De nouveaux égarés ont été transférés au bloc 3. Je pense que vous devriez voir ça… » « Merci, Isabel. » A chaque fois que de nouveaux ‘égarés’ faisaient leur apparition ou étaient déplacés dans la grande étendue de Brixton, Adam avait tenu à le savoir. Au cas où. Dans l’espoir un peu fou et désespéré de trouver d’autres visages familiers, et amicaux. Si les premiers s’étaient avérés étonnamment plus nombreux que prévu, les seconds, en revanche, se comptaient littéralement sur les doigts d’une main.

Mais son souhait, enfin, semblait vouloir se réaliser. Après avoir retrouvé Adrianna (mais à quel prix ?), il fut incapable de réprimer une étincelle d’espoir lorsqu’il suivit Isabel dans la maison reconvertie en centre d’accueil ; et à peine eut-il posé le pied à l’intérieur, qu’une voix familière se détacha du reste. Et dans la poitrine du champion, son cœur faillit se décrocher pour chuter tout droit jusqu’au centre de la Terre. « Shani ! » appela-t-il aussitôt, sûr de lui, en forçant le passage malgré les responsables de sécurité qui tentaient tant bien que mal de maintenir un certain ordre. L’imposante silhouette d’Adam se fraya un chemin jusqu’à la salle principale, Isabel sur ses talons, et, son cœur trop humain battant furieusement sous l’éclair du Sorcier, il fit irruption dans la pièce et son regard tomba immédiatement sur elle. Shani. Enfin, il l’avait trouvée – et hélas, il l’avait trouvée. Car peut-être aurait-il mieux valu qu’elle soit épargnée par cette folie et reste sur leur Terre. Quand bien même il ne savait pas ce qui avait pu arriver à leur planète. « Shani ! » « Hey, vous ne pouvez pas… » protesta un brave homme qui, sans doute, essayait de convaincre tout le monde de garder leur calme en ces temps troubles – mais si Black Adam était quelque chose, c’était bien un fusible qu’un rien suffisait à faire sauter. « Ecarte-toi d’elle. » gronda-t-il furieusement, des étincelles jaillissant de ses yeux et de l’éclair sur son torse. Aussitôt, le malheureux recula, blême ; et les étincelles disparurent alors qu’Adam lui lançait un regard noir et dédaigneux avant de poser les yeux sur Shani. Sa compatriote. Son bras droit. Son amie. Enfin. Et en un regard, il comprit que ces deux mois sur cette Terre maudite avaient pensé lourd sur ses épaules… certainement en grande partie à cause de la petite fille qu’elle tenait dans ses bras. Par Isis. L’enfant aussi, était venue. Enfin, Adam ferma l’espace qui les séparait et prit précautionneusement la jeune femme par les épaules. Elle n’avait pas l’air blessée. Ni malade. L’enfant non plus. « Bénis soient les dieux, tu as trouvé ton chemin jusqu’ici. Tu vas bien ? Vous allez bien ? » Enfin, un peu de lumière dans ces ténèbres profondes. Après Isis, c’était ses deux pupilles qu’il retrouvait – et la solitude, soudain, lui parut un peu moins tangible.

AVENGEDINCHAINS

Il y a trop de bruit. Trop de monde. Trop peu d'espace. Ayelet serrée contre sa poitrine, Shani reste immobile au milieu du chaos environnant. Le manque d'organisation de ces gens lui saute aux yeux. Le semblant d'ordre que certains essaient de faire régner n'est qu'une chimère destinée à rassurer les plus faibles et les plus fragiles. La Résistance... Qu'essaient-ils de faire, au juste ? N'ont-ils pas conscience de n'être que des indésirables, des inopportuns au milieu du conflit opposant les Amazones aux Atlantes. Des insectes que les unes et les autres écrasent sous leurs bottes sans y prêter grande attention. La guerre est perdue depuis longtemps, c'est évident. Mais c'est dans la nature humaine de résister, de s'accrocher à une poussière d'espoir... Hélas, Shani est terriblement réaliste. Pas pessimiste, comme le diraient certains, simplement réaliste. C'est une évidence, l'humanité n'est pas et ne sera jamais de taille à lutter contre les forces de Themyscira et d'Atlantis. Dans ce monde, Diana de Themyscira et Arthur Curry se sont révélés être des tyrans. Mais Shani ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il arriverait à leur Terre si un jour, quelque chose ou quelqu'un poussaient dans leurs derniers retranchement la princesse amazone et le roi atlante. Personne n'est invulnérable et inébranlable, pas même les plus grands. L'image que leur renvoie ce monde est celle d'une mise en garde ; plus efficace que n'importe quel grand discours politique. Shani a la désagréable impression d'être perdue dans une fourmilière, tous ses sens sont en éveil au point qu'une abominable migraine la guette. Elle d'ordinaire si concentrée et maîtresse d'elle-même n'est plus très loin d'une surcharge sensorielle due à la fatigue et à l'inquiétude, toutes deux accumulées au cours des dernières semaines. Pas une journée ne s'est écoulée sans que Shani craigne pour la vie de sa fille, pas une journée ne s'est écoulée sans qu'elles ne passent près de la mort. C'est l'épuisement, la lassitude et le désespoir qui l'ont poussée à rejoindre la Résistance, plutôt que de continuer à assurer leur survie seule. Une décision que Shani commence déjà à regretter.

…Jusqu'à ce que le timbre profond et d'une voix la fasse sursauter, la ramenant immédiatement à elle. La scène qui semblait s'être figée autour d'elle reprend vie, elle est bousculée par deux hommes qui passent à côté d'elle et resserre machinalement son étreinte sur Ayelet. Shani regarde partout autour d'elle, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Et quand elle aperçoit enfin la silhouette massive et reconnaissable entre mille de Teth Adam, elle s'autorise à soupirer de soulagement pour la première fois depuis que sa fille et elle ont été transportées sur cette terre de folie. Si Ayelet n'avait pas été dans ses bras, Shani aurait mis à terre l'imprudent qui avait jugé intelligent de s'interposer entre Adam et elle. Mais il suffit au souverain du Kahndaq de hausser le ton pour que les jambes de l'homme flageolent et qu'il s'écarte comme une une gazelle qui décampe au passage d'un lion. Shani s'efforce de rester digne, mais elle meurt d'envie de se précipiter dans les bras de son roi, comme une enfant apeurée. Mais elle se tient droite et se contente d'afficher l'ombre d'un sourire quand Teth Adam pose ses mains sur ses épaules. « Nous allons... Aussi bien qu'il est possible d'aller dans de telles circonstances, je suppose. Je te remercie de t'en soucier. » Shani s'exprime naturellement en kahndaqi, ce qui attire quelques regards suspects, mais nul n'ose fixer trop longtemps le célèbre Black Adam. Elle ne retourne pas la question qu'il lui a posé, tant il paraît évident que rien ni personne n'est parvenu à lui faire le moindre mal. Elle n'est pas non plus surprise de le retrouver dans les rangs de la Résistance ; n'en déplaise à ses détracteurs, Teth Adam n'est pas un tyran sans cœur qui aurait aveuglément cherché à obtenir une part du butin en favorisant le camp des Amazones ou des Atlantes. Au bord de l'extinction, l'humanité peut s'estimer heureuse que le champion des dieux les ait jugés dignes de recevoir son aide.

« Est-ce qu'il y a... Est-ce que nous sommes les seuls ici ? » Les seuls Kahndaqis, mais il est inutile de le préciser. « Mon père ? Lyra? »Qui que ce soit d'autre... ? Shani l'aurait sans doute remarqué dès son arrivée, mais elle ne peut qu'espérer être passée à côté de quelqu'un sans le voir, et elle n'a pas encore croisé tout le monde... Au fond elle le sait, ses espoirs sont infondés. Il est rare que Shani sente le désespoir la gagner et c'est un sentiment qu'elle déteste. Comme à son habitude, elle se reprend très rapidement. « Quel est l'état de la situation ? Ce... Collectionneur, sait-on qui il est, quel est son but ? Pouvons-nous au moins compter sur l'assistance de la Ligue ? » Shani a besoin de connaître toutes les informations disponibles pour faire ce qu'elle fait de mieux. Être une guerrière, une espionne au service de Black Adam et du Kahndaq – et cette fois, apparemment, de l'humanité toute entière. Son rôle de mère ne lui sied guère, comme en témoigne son expression horrifiée quand Ayelet se met à s'agiter et à pleurer dans ses bras. Les dernières semaines ont été longues, très longues... Elle ne supporte plus de l'entendre pleurer, elle ne sait plus comment se comporter pour la calmer. C'est censé être le rôle de Lyra, pas le sien ! À moins que... ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus. « Prends-la. Je t'en prie, prends-la. » Incapable de masquer le désespoir dans sa voix, Shani tend Ayelet à Teth Adam. Qu'il la prenne dans ses bras, par pitié, qu'il la prenne dans ses bras.

Le soulagement était intense. Intense, et coupable – s’il avait d’abord craint pour le sort de leur Terre et des habitants qui y étaient restés, échappant au processus de sélection du Collectionneur, ce dernier avait répondu à ses questions muettes en posant leur planète d’origine comme enjeu dans cette abominable expérience. Ce qui était en train d’arriver aux siens, alors que lui était bloqué là, il n’en savait rien, mais il espérait que c’était moins terrible que la guerre dans laquelle ils s’étaient tous retrouvés propulsés. Alors oui, il était soulagé, soulagé de retrouver Shani et Ayelet vivantes et visiblement indemnes, un soulagement teinté d’amertume et d’une pointe de culpabilité, en songeant qu’elles auraient peut-être été plus en sécurité si elles avaient échappé à l’attention du Collectionneur. Comment celui-ci avait-il choisi ses sujets ? Il avait dit vouloir les voir s’affronter les uns les autres : quel satisfaction vicieuse pouvait-il bien tirer d’une enfant de même pas deux ans, au milieu de toute cette destruction ?  Une nouvelle onde de colère lui brûla le cœur, corrosive, toxique, mais il conjura tout le sang-froid dont il était capable pour se contenir et ne pas ajouter encore de l’huile sur le feu qui menaçait à tout instant de dévorer leur maigre refuge et la fragile sécurité qui protégeait ces gens qui n’avaient pas voulu prendre part au combat. Pour ne pas inquiéter, ni épuise Shani tout de suite, elle dont le regard fatigué et empli de soulagement et de détermination était maintenant posé sur lui, les deux représentants d’un peuple enfin réunis, dans l’adversité et la guerre, comme toujours. Comme si les difficultés étaient inscrites dans leur ADN et dans leurs veines – de même que leur incroyable capacité à les surmonter, après des millénaires à endurer les pires abus et s’en relever, encore et encore, en refusant d’abandonner.

Elle allait bien. Elles allaient bien, et Adam, imperturbable Adam, impitoyable Adam, s’autorisa à laisser échapper un soupir de soulagement. Il n’y avait rien ni personne dont il se souciait plus au monde que son peuple, et même parmi eux, qu’il mettait sur un piédestal et à qui il dédiait son existence entière, Shani s’était forgée une place irremplaçable, de par son intelligence, sa persévérance, son dévouement au Kahndaq, et cette flamme qui l’animait à tout instant. Chaque kahndaqi était, pour Adam, un peu comme un enfant, mais pour Shani, il l’admettait sans peine, le précepte était plus vrai encore. Tout naturellement, ils retournèrent à leur langue maternelle, et le champion aurait foudroyé sur place quiconque aurait cherché à les en empêcher. Shani, naturellement, avait elle aussi un millier de questions à l’esprit. Et hélas, Adam n’avait pas encore toutes les réponses. « Je ne sais pas. » admit-il, la mine sombre. « J’ai retourné tout ‘New Themyscira’ dans l’espoir de trouver nos compatriotes, mais en vain. Je n’ai vu ni ton père, ni Lyra. Je ne peux que prier pour qu’ils soient en sécurité, sur cette Terre ou la nôtre. » Et l’espace d’un instant, il hésita à mentionner Adrianna. Leur reine – pas officiellement, bien sûr, mais pour les kahndaqi qui avaient bénéficié de sa bonté et de son courage, il n’y avait aucune différence. Une hésitation que Shani balaya d’elle-même en lui posant d’autres questions encore, avide qu’elle était d’en apprendre plus, et il la reconnaissait bien là, sa combative conseillère et amie, mais cette fois, c’est Ayelet qui les interrompit de ses pleurs. Adam baissa les yeux sur la pauvre enfant, soucieux… et releva un regard plus soucieux encore, et sincèrement interloqué, sitôt que le désespoir et l’épuisement firent craquer la voix de sa plus fidèle alliée.

« Shani… » commença-t-il, avant de s’interrompre et de se raviser, pour finalement accepter de la libérer de son petit et précieux fardeau. Et qu’il était étrange, de voir si petit être si fragile dans les bras imposants d’un homme plus habitué à retourner des armées entières, à défaut d‘avoir su protéger, quand il l’avait fallu, ses propres enfants. Comme toujours quand on lui octroyait le privilège de s’occuper de la petite fille, son expression s’adoucit, mâtinée d’une tristesse inamovible, et de vieux, très vieux réflexes qu’il croyait, depuis trois mille ans, oubliés, revinrent inexplicablement à la surface, alors qu’il tentait à son tour de calmer la pauvre enfant. « Ssh, habibti, tout va bien. Il ne peut plus rien vous arriver. » Et petit à petit, bercée par la voix d’Adam, ou par ses gestes, la petite fille finit enfin par se calmer – et le champion put à nouveau poser un regard inquiet sur sa mère, visiblement au bout du rouleau. « Tu as besoin de te reposer, Shani. Suis-moi. Nous pourrons parler en route. » Car il la connaissait : elle refuserait d’aller où que ce soit s’il ne répondait pas aussi à ses questions. En termes d’entêtement, on n’était pas loin de dire que l’élève avait dépassé le maître. Même Méhen, Adam le sentait parfois, était admiratif. Sans se soucier un instant des regards des autres réfugiés, il guida son inestimable protégée dehors, et l’air frais de Londres était finalement bienvenu, après l’atmosphère quasi-claustrophobe du centre d’accueil où ils s’étaient retrouvés. « J’ignore si toute la Ligue est sur cette Terre, mais j’ai pu en localiser plusieurs membres. Aquaman d’abord, puis l’autre Champion, et enfin, il y a tout juste quelques jours, Wonder Woman. Eux-mêmes cherchent encore à regrouper les leurs, mais tous les trois m’ont assuré que nous pourrons unir nos efforts pour rentrer chez nous. Pour une fois, j’ai bien peur qu’une trêve soit absolument nécessaire. Et ils sont d’accord, et ton aide ne sera pas de trop pour coordonner nos actions. » Comme un ennemi commun, les haches de guerre pouvaient se laisser enterrer, même s’il avait bien compris que le souvenir de la libération des Sept Pêchés était encore fraîche dans leur mémoire. Mais dans ces circonstances exceptionnelles, les deux camps n’avaient pas d’autre choix que de mettre leurs ires respectives de côté. Adam tourna la tête vers Shani, s’assurant qu’elle n’était pas trop épuisée pour marcher, ni pour entendre ce qu’il avait d’autre à lui dire. « Viens. Cette maison a encore plusieurs pièces libres. Tu pourras t’y installer plus confortablement. Tu m’as l’air d’avoir besoin de faire une pause, avant que nous ne rattrapions le temps perdu. » Qu’elle s’assoie, qu’elle se repose, ils auraient tout le temps de parler après. Mais il y avait une chose qu’il ne pouvait pas lui taire, pas en son âme et conscience. « J’ai aussi retrouvé Isis. Elle est en vie, ici, dans ce quartier. » avoua-t-il, en ouvrant la porte pour la laisser entrer, pendant qu’Ayelet agitait silencieusement les mains dans ses bras. Maladroite, son annonce l'était incontestablement. Mais il ne savait pas comment faire d'autre, alors que lui-même ne savait toujours pas exactement comment digérer la nouvelle.

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