Drinks and Confidences... [Feat. Barbara]

Dinah &
Barbara

Depuis plusieurs semaines, les jours s’enchaînaient en se ressemblant. Gotham avait toujours été une fourmilière et sa population criminelle ne faisait pas défaut à cette réputation. Les petits délits se multipliaient. Même si la plupart restaient sans gravité, il restait tout de même nécessaire de s'en occuper. Pour une fois cependant, la soirée s'annonçait calme. Un état de fait dont la rouquine assise derrière son écran, lunettes posées sur son nez, ne pouvait que se réjouir. Barbara comptait bien mettre à profit ces quelques heures de répit qui se profilaient devant elle pour mettre à jour ses derniers projets informatiques et pour aller faire un tour sur les sites les plus sécurisés du monde. Une activité qui avait été longtemps son passe-temps favori. Une activité qu'elle avait mise de côté en redevant Batgirl et surtout en retrouvant l'usage de ses jambes. Avec ces dernières, en parfait état de marche – jusqu'à preuve du contraire -, la jeune femme n'avait plus autant de raisons de rester cloîtrer chez elle à se balader sur tous les réseaux de surveillance du monde industrialisé. Ce soir cependant, elle comptait bien y remédier. Dans un seul but: celui de rester à la page et de se tenir informée des dernières menaces et nouveautés. Après tout, Gotham n'était pas le centre du monde et chaque ville, chaque pays et chaque continent avait son lot de problèmes. Et si la Ligue en surveillait certains, elle ne pouvait pas être partout de même que ses membres. Seul Flash peut être pouvait s'en vanter et même lui ne pouvait pas se trouver à deux endroits à la fois au même moment. Du moins le supposait elle. Pour elle, les capacités de l'homme le plus rapide du monde restaient encore un mystère. Un jour peut être prendrait-elle le temps de le craquer.

Un grand verre de coca-cola posé à ses côtés, elle fit craquer ses doigts comme une championne et commença à pianoter sur ses différents claviers pour ouvrir diverses fenêtres emplies de ligne faits de chiffres, lettres et symboles. Par un profane, ces lignes de code relèveraient certainement d'un langage extra-terrestre incompréhensible et indéchiffrable. Mais pour elle, elles étaient d'une limpidité sans pareille. Elle savait et comprenait. Après tout, elle les avait elle-même écrites. Quelques minutes passèrent ainsi avec pour seule compagnie le léger tapotement de ses doigts sur les touches. Ses plans se retrouvèrent cependant rapidement interrompu par le bruit qu'émit son téléphone portable. La rousse décrocha son regard de ses écrans  - sans cesser le mouvement expert de ses doigts – pour jeter un coup d’œil à la notification sur son téléphone. Ses mains finirent par se stopper lorsqu'elle avisa le nom de Dinah. Barbara ne mentait pas en disant qu'elle appréciait la jeune femme. Black Canary était une femme forte et indépendante. Une femme dans la veine de Barbara elle-même qui s'efforçait de vivre au jour le jour de cette façon. Pour autant, les deux justicières n'étaient pas proches au point de se contacter librement sur leurs téléphones portables – bien qu'elles avaient chacun le numéro de l'autre. Personne n'était à l'abri d'une urgence ou d'avoir besoin d'un peu d'aide.

Lâchant finalement ses touches, la gothamite s'empara du petit objet et appuya sur le message encore non lu. Ses yeux passèrent rapidement en revue les mots qui s'étalèrent sur l'écran. Arrivée à la fin, elle fut contrainte de recommencer sa lecture. Cependant, le message resta tout aussi nébuleux. Entre les fautes orthographe et d’inversement de mots, rien n'avait de sens. La jeune femme fronça les sourcils. Après une recherche rapide, elle triangula la position de la jeune femme blonde et la trouva dans un bar de l'est de Gotham. Sans avoir plus à réfléchir, Babs enfila ses chaussures et un blouson en cuir par dessus son tee-shirt blanc.  Après ça, elle attrapa son casque de moto, ses gants, ses clés et elle se mit en route. Traverser la ville se fit sans encombres et elle arriva facilement au bar dont l'adresse avait été enregistré dans son GPS.

Barbara poussa la porte et laissa ses yeux verts balayer la salle jusqu'à trouver la silhouette qu'elle recherchait. En quelques secondes, Barbara poussa un tabouret du bar et s'assit à côté de Dinah. D'un geste de tête, le barman la salua et la jeune femme en fit de même avant de se tourner vers la blonde sans rien commander du tout. Pour le moment du moins. Disons qu'elle aviserait au moment venu. « Ton message était incompréhensible mais je suppose que vu ton état c'était à prévoir » déclara t-elle finalement avec le peu de tact qu'elle avait en réserve.  Autrement dit, aucun. «  Star City n'avait pas de bar à la fréquentation assez douteuse ? » demanda t-elle avec un léger sourire amusé au coin des lèvres. Les patrons de l'endroit n'était pas la crème de la crème et le bar ne se trouvait pas dans le coin le plus prisé de Gotham. Mais il y avait pire et si elle suivait les quelques rumeurs qui lui étaient parvenues, le hamburger était ici à tomber. Et elle finirait certainement par se laisser convaincre.

Dinah &
Barbara

Exubérante. Voilà l'adjectif qu'aurait utilisé Barbara pour décrire Dinah. Un mot qu'elle n'aurait jamais, avant aujourd'hui, imaginé associer à la très célèbre Blak Canary. Et encore moins dans ce contexte. Pour autant, Babs ne jugeait pas. Etre justicier était un job difficile. Un job qu'il choisissait tous mais qui pouvait avoir des conséquences dramatiques sur leurs psychés. Barbara ne pouvait donc qu'imaginer ce qui avait poussé la jeune femme blonde à se réfugier dans l'alcool – sans savoir qu'elle faisait bien entendu fausse route et que c'était le cœur blessée d'une femme amoureuse qui l'avait mené jusqu'ici. « Attends attends... On est pas à Star City là?! ».  Malgré elle, la rouquine laissa échapper un léger rire rauque.  Et pourtant, la situation était bien loin de la faire rire. En secouant légèrement la tête, elle laissa le barman répondre à sa collègue. « Bah merde alors! Mais qui c'est qui m'a amené jusqu'ici? C'est toi? ». Barbara hocha négativement la tête. « Tu es venue toute seule, » lui répondit elle avant de se tourner complètement vers le quinquagénaire, « elle en a bu combien ? » demanda t-elle pour s'assurer de l'état d'alcoolémie de Lance. «  Bien trop » fut la réponse vague de l'homme. «  Très spécifique » ne put elle s'empêcher de rétorquer en haussant un sourcil. Pour toute réponse, l'homme haussa les épaules et lui demanda si elle voulait quelque chose pour accompagner son amie. Babs glissa un regard vers le hamburger que Dinah était présentement en train  de dévorer. Une vraie femme des cavernes. «  Je vais vous en prendre un avec un coca zéro s'il vous plaît ».

La Gothamite laissa Dinah déguster son met sans l'interrompre. La blondinette avait clairement besoin d'éponger tout l'alcool qu'elle avait dans l'estomac. Plus encore si Barbara comptait tirer quelque chose d'elle. Comme le pourquoi de sa présence à Gotham. Ou le pourquoi de son état si éméché. Curieuse, Barbara l'était. Mais surtout, elle était inquiète. Inquiète pour cette femme dont elle admirait secrètement le travail et la force de caractère. Broyer du noir, elle savait ce que c'était. Se sentir perdue aussi. Et elle ne souhaitait à personne de ressentir la même chose. «  Merci » souffla la rouquine lorsque son burger arriva devant ses yeux.  Sa boisson glissa sur le bois poli du bar jusqu'à arriver dans sa main.

Imitant Dinah, elle prit le met entre ses doigts – non sans les avoir désinfecté avec un peu de gel hydroalcoolique au préalable. Ses dents se plantèrent dans le bun puis la chaire tendre de la viande de bœuf. Immédiatement, les saveurs agitèrent ses papilles. Fumé et à la fois fruité, cette création culinaire était étonnante. Les rumeurs ne lui faisaient pas grâce. Très agréablement surprise, la rouquine laissa échapper un léger son de contentement. Comme sa voisine à sa droite. Bien moins gloutonne cependant, elle reposa le burger dans son assiette et s'empara de la bouteille de verre pour en boire une gorgée.  «  Je pourrais avoir un milshake  en plus avec s'il vous plait ? Vanille si possible ». Le barman acquiesça et posa la nouvelle commande devant elle. Vanille, le parfum certainement le plus ennuyeux lorsqu'il était question de saveur. Mais avec les frites, c'était de loin la combinaison la plus parfaite. Alors sans se soucier de ce que pouvait bien en penser les autres clients, elle commença à tremper ses frites dans la boisson froide. Une habitude purement new yorkaise qu'elle avait piqué lors de l'un de ses nombreux voyages dans la grosse pomme. «  Mieux ? » questionna t-elle en estimant avoir attendu assez longtemps pour que Dinah remplisse son estomac. Barbara évita de se tourner pour la regarder afin que la jeune femme ne se sente pas jugée. A la place, elle fixa la télé plus loin qui diffusait un vieux match de football américain tout en mâchouillant l'une de ses frites.  

Lorsqu'elle furent suffisamment rassasiées, l'une comme l'autre, Babs repoussa son assiette mais garda ses deux boissons. «  Toi contre moi au billard ça te tente? » lui demanda t-elle en montrant du pouce la table qui trônait plus loin. Barbara ne jouait que peu mais avait la particularité de pouvoir calculer très rapidement tous les moyens angles d'attaque. L'avantage d'être un génie, elle supposait. Mais cette partie, la jeune femme comptait la jouer à la loyale. Sans trop se servir de son gros cerveau. Avec un sourire, elle installa les boules dans l'ordre défini et laissa Dinah briser le triangle. « Alors puis-je savoir ce que tu fais dans ma ville ? Et dans un état pareil ? » questionna t-elle, estimant avoir assez attendu avant de se montrer curieuse. Si Dinah décidait de ne pas lui répondre, la jeune femme respecterait néanmoins son silence. Après tout qui de mieux qu'elle pour comprendre tout l'attrait de l'oubli de soi.

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« On est obligées d'en parler maintenant alors qu'on s'amuse enfin? ». Barbara sa laissa aller à un petit soupir. La jeune femme ne pouvait pas s'avouer surprise. Elle s'était parfaitement attendue à cette réponse. En toute honnêteté, elle-même aurait répondu la même chose si elle avait été à la place de Dinah. Il y avait quelque chose de sûr à garder ses soucis pour soi. Sûr mais pas sain car les secrets et les douleurs personnelles avaient souvent un poids qui finissaient par être trop lourd à porter. La rouquine en savait quelque chose. Cependant, elle n'était pas là pour faire le procès de sa collègue. Non si elle était venue, c'était en premier lieu pour s'assurer que la jeune femme était dans un état de santé satisfaisant  et en deuxième lieu pour être cette épaule silencieuse si besoin était. Puis Barbara notait bien l'utilisation du mot maintenant qui en disait beaucoup. Car si pas maintenant, alors plus tard. « Non on n'est pas obligées d'en parler maintenant » la rassura t-elle finalement.

Queue de billard dans une main, et milk-shake dans l'autre, elle sirota tranquillement sa boisson tout en regardant le jeu effectué par Dinah. Cette dernière éclata d'une main de maître les boules qui allèrent se disperser sur le tapis. Ayant mis deux couleurs différentes dans les trous, la jeune femme blonde put choisir avec laquelle elle souhaitait jouer. Babs n'avait plus qu'à prendre l'autre. « Et toi comment ça se fait que tu rappliques aussi vite au beau milieu de la nuit? T'as pas un prince charmant qui t'attend quelque part? Ou en tout cas mieux à faire que de ramasser une pauvre ivrogne dans un bar? » demanda t-elle, cherchant très certainement à changer de sujet. Une tactique que la rousse avait elle-même maintes fois utilisé, peut être à outrance. Il était cependant tellement plus simple de se focaliser sur quelqu'un d'autres quand tout allait mal dans sa propre vie. «  Tu sais comment on est », eux les chauves souris de Gotham, «  on ne dort pas encore à cette heure-ci » sourit-elle en regardant Dinah effectuer son deuxième coup et le manquer.  

Posant son verre sur la petite table ronde et haute qui trônait à côté de la table de billard, Barbara se mit en place après avoir analysé le jeu. Par rapport aux six trous, ses boules étaient plutôt mal placées. Aucune n'irai directement dans ces derniers. Non, il allait lui falloir un ou deux rebond avant de pouvoir en mettre une. Faisant remonter un son dans sa gorge, elle inclina son buste et alla chercher la boule la moins évidente. Ajustant sa position, elle tira, délogeant la boule de sa place. Cette dernière roula avec force vers l'un des bords, le tapa et alla déloger une autre boula qui alla se ficher directement là où la jeune femme l'avait souhaité. Un coup de réussi pour elle. «  Et non il n'y a ni prince charmant ni autre chose de mieux à faire » souffla t-elle en se redressant. Sa vie sentimentale était depuis longtemps un long désert aride. Enfin en parti. Il y avait bien ce gars qu'elle aimait bien et avec qui elle avait beaucoup travaillé ces derniers temps. Mais à part de l’intérêt et un baiser ravi par surprise – …. ou deux - , il n'y avait pas grand chose de plus. Espérait elle quelque chose ? Elle même ne savait pas. Peut être. Peut être pas. La jeune femme avait décidé de ne pas se torturer sur la question. «  Je suppose que tu peux être ma demoiselle en détresse et moi ton fidèle chevalier en armure » s'amusa t-elle quelque peu en tournant autour de la table pour adopter sa prochaine position. «  Avoue l'on ferait un sacré couple royal » continua t-elle, en tirant finalement son prochain coup sans rien mettre dans les trous mais en plaçant ses boules pour son tour prochain.  Au tour de Dinah maintenant de briller.

Dinah &
Barbara

En exciter certains ? La remarque pince sans rire lui ravit un rire clair qui lui secoua un instant les épaules. En effet, il y avait probablement du vrai dans cette mise en garde rigolote. Après tout, elles n'avaient pas atterri dans l'établissement le mieux réputé de la ville. Et même si tel était le cas, les hommes , riches comme pauvres, beaux comme moches, avaient la fâcheuse manie de penser le plus souvent avec ce qu'ils avaient sous la ceinture. Et au final, plus ils avaient de l'argent et du pouvoir et plus ils se laissaient aller. Comme si cela leur donner une certaine immunité pour être pervers. Évidemment, il existait toujours des exceptions à la règle et de ce côté là, la rouquine était bien tombée. Vraiment, elle ne ferait pas application de ce qu'elle venait de penser à Bruce Wayne. Amusée, la jeune femme fit mine de se verrouiller la bouche et d'en jeter la clé plus loin. Ainsi leur faux secret serait bien gardé. Le sourire qui se maintenait toujours sur sa bouche alors qu'elle s'appuyait d'une main sur le rebord de la table  de billard en bois poli s'effaça cependant lorsque son interlocutrice reprit la parole ; peignant un portrait peu glorieux de la gent masculine. La rancœur que Barbara décelait derrière les quelques mots prononcés lui en disait beaucoup sur la nature du problème. Ainsi s'était elle trompée dans ses premières suppositions. Dinah n'était pas là, ivre dans un bar de Gotham, parce que ses activités devenaient trop dures à supporter. Non, si elle était là, c'était pour faire face à un cœur brisé. La rouquine supposait que cela expliquait pourquoi c'est dans sa ville qu'elle avait décidé de se réfugier. Loin de Star City, loin de lui. Car oui, elle savait de qui la jeune femme blonde parlait à demi-mots.  « Tu leur donnes tout, tu leur accordes ta confiance, tu leur dis "je t'aime" et tu les retrouves au lit avec une salope siliconée. Tous des connards, crois moi ». Barbara grimaça, ne pouvant que bien imaginer le spectacle auquel elle avait eu droit. Sans avoir été victime de ce genre de trahison, la Gothamite avait aussi eu son lot de malheurs dans ses relations sentimentales. A ce moment, elle ne pouvait que remercier ses ex de n'être jamais allé voir ailleurs. En particulier Dick qui avait été sa relation la plus sérieuse et la plus longue à ce jour. Barbara ne savait pas comment elle aurait pu réagir si il lui avait avoué un tel acte.

Ne sachant pas réellement quoi dire – ni comment elle le dirait si elle en avait la moindre idée -, elle préféra rester silencieuse. Et puis quelque chose lui disait que la jeune femme n'était pas au bout de ses révélations. Alors, elle écouta. Tout en réfléchissant au meilleur angle pour aborder cette conversation en somme toute très délicate. Délicate d'abord dans son sujet mais aussi délicate ensuite pour elle. Barbara avait ben des qualités mais être à l'aise avec les relations amoureuses n'en faisait pas parti. Pire encore, elle n'avait jamais été très douée pour consoler les gens. Ni sur ce genre de sujets, ni sur d'autres. Elle était trop franche, trop brutalement honnête et avec trop peu de tact. Mais ce soir, elle voulait essayer. Après tout, elle était bien venue pour être une épaule sur laquelle pleurer si besoin. Elle ne s'était juste pas attendue à ces révélations. En tant que femme cependant, elle comprenait la colère. La douleur. « Ouais, c'est fini pour moi les hommes » termina finalement Dinah avec un air catégorique au plus profond de sa voix. S'y tiendrait-elle ? Barbara en doutait. Ces résolutions... elles ne tenaient jamais. Aimer, être aimer – ou le vouloir – était aussi humain que respirer. Il nous tombait dessus sans crier gare et retournait toute notre vie dans son sillage. Mais sans lui... sans lui Barbara pensait fortement qu'ils perdaient tous de leurs essences. De leur humanité. Babs savait cependant que Dinah n'était pas prête à entendre ces arguments. Pas tout de suite. Il lui fallait le temps de faire son deuil. De réparer les morceaux de son cœur.

Lorsque ce fut à son tour de jouer, Barbara se plaça face à la boule qu'elle avait placé au tour précédent et l'envoya dans le trou sans rien dire de plus.  Dans le même mutisme, elle joua ses deux prochains coups avant de finalement perdre au troisième. « Tu trouveras forcément celui qui est fait pour toi Dinah. Peut être que ce n'était pas lui. Peut être qu'il faut que tu trouves son opposé. Quand tu seras prête évidemment» souffla t-elle finalement, en ayant la forte impression qu'elle déblatérait les pires banalités. «  En attendant tu m'as dans ton camp. Et j'ai des joujoux très pointus si jamais... » continua t-il avec une pointe d'humour pour essayer de détendre l'atmosphère. Les mains autour sur sa queue de billard et sa tête apposée sur ces dernières, elle lui offrit un sourire sincère. Car si elle ne pouvait lui offrir un réconfort avec ses mots, elle pouvait toujours l'assurer de son soutien.

Dinah &
Barbara

Toujours appuyée sur sa queue de billard, elle hocha la tête, sourire toujours aux lèvres. Elle s'en doutait oui la rouquine que Dinah n'hésiterais pas à lui rendre la pareille si besoin il y avait. Vraiment, Barbara s'estimait chanceuse. Chanceuse d'avoir des collègues aussi soucieux du bien être des autres. Chanceuse d'avoir une famille aussi présente et prompte à supporter qu'importe de ses membres. « Puisque tu en parles... Y'a bien un petit gadget dont j'aurais besoin » reprit elle, créant la surprise chez la jeune justicière. Enfin jeune. Elle n'oubliait pas qu'elle avait définitivement passé la barre des trente ans à présent. Depuis peu, il était vrai. Mais plus les jours se suivaient et plus elle s'éloignait irrémédiablement de ses jeunes années. Le temps était vraiment le seul ennemi contre lequel personne ne pouvait lutter. Sauf peut être Flash. Mais le tribu à payer était souvent bien trop lourd. Et puis, en soit, elle ne pensait pas que c'était un mal. Vieillir, cela faisait partie de la vie. Elle en suivait juste le cours comme beaucoup avant elle et comme beaucoup le feraient ensuite. La vie était intéressante car elle était éphémère. Et puis, à trente ans, elle n'avait pas encore atteint sa date de péremption super-héroique. Elle avait encore de très belles et longues années devant elle. Si elle en doutait, elle n'avait qu'à tourner son regard vers Bruce. De plusieurs décennies sont aîné, il était toujours là. Plus usé oui mais bel et bien présent.

«  Tu saurais m'en créer un sur mesure pour palier à une perte récente? ».  La Gothamite n'eut pas besoin de demander à Black Canary de quoi elle parlait. Tout savoir sur tout et sur tout le monde elle en avait fait son cheval de bataille. Tout comme son mentor. Barbara était sincèrement désolée pour Dinah. Après tout, elle ne savait que trop bien à quel point perdre quelque chose de soi était douloureux. Personne n'ignorait qu'elle avait passé quelques années dans un fauteuil roulant. Par ailleurs, c'était bien parce qu'elle aussi avait été aussi blessée dans sa chaire qu'elle comprenait la volonté de pallier à cette perte. De la remplacer. De trouver un remède. Ou un subterfuge. C'était bien ce qu'elle avait elle-même fait après tout.  En ayant recours à ses implants, elle avait pallié à son manque de mobilité par la science. L'opération n'avait pas été sans risque mais Barbara ne regrettait rien. Au fond, elle avait été prête à mourir ce jour-là, pensant certainement à tord qu'il aurait été plus juste de mourir que de vivre en étant un demi-humain. Puisque c'était ainsi qu'elle s'était senti pendant toutes ces années.

Dinah cependant n'avait pas à prendre le même risque ni même à se poser toutes ces questions. Aucune atteinte à son intégrité corporelle ne semblait nécessaire dans son cas. Et plus elle y réfléchissait, plus elle en était certaine.  Ce n'était pas comme avec elle ou comme avec Nate. Non, Dinah avait juste besoin d'un gadjet à fréquence sonique. Quelque chose qui pouvait ressembler à se méprendre pourquoi pas à un collier. «  Tu avais une idée précise en tête pour son apparence ? » demanda t-elle tout de même, n'ayant que peu l'envie de forcer un design particulier sur sa congénère. «  J'ai quelques idées en tête, mais pour que ça marche, il faut que l'objet soit en contact avec la peau de ton cou » continua t-elle, en regardant Dinah avec attention. Il fallait créer quelque chose capable de réagir avec les vibrations de ses cordes vocales.

La rouquine allait devoir encore passer des heures à se tuer les yeux sur des lignes de code diverses et enregistrer toutes les vibrations que Dinah pouvait produire actuellement pour les calibrer. Elle allait aussi devoir éplucher toutes les archives ou vidéos de surveillance de la ligue pour retrouver toutes les apparitions de Black Canary et plus particulièrement de son célèbre Canary Cry. Elle devait obligatoirement les enregistrer pour pouvoir les intégrer à ses codes et les reproduire. Oui, la jeune femme voyait déjà avec clarté toutes les heures de travail qui s'étalaient devant elle. Elle acceptait cependant le challenge, tout en restant consciente qu'elle allait devoir demander un coup de main pour la confection même du gadjet. Lucius serait probablement son homme pour cette nouvelle aventure. Après tout, elle n'était pas ingénieure – même si elle ne doutait pas pouvoir créer quelque chose de potable. «  On peut même s'y mettre maintenant si tu veux » lui apprit-elle, en jouant ses propres coups. Plus que deux balles et elle aurait gagné la partie. A moins évidemment que Dinah n'arrive à lui couper l'herbe sous les pieds avant.

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La proposition de Barbara fut accueillit avec un sourire et un engouement certain. Secouant doucement la tête, amusée, elle envoya toutes les balles d'un coup de main dans les trous et reposa la queue de billard à son emplacement initial. Leurs verres vides posées sur le bois du comptoir et leurs notes payées, elles purent sortir de l'endroit. « T'es assez sobre pour conduire ? » questionna la rouquine en regardant suspicieusement sa collègue. Avec tout ce qu'elle avait bu, Barbara n'avait que peu envie de la voir finir dans un fossé ou au fond de l'eau pour avoir pris un mauvais tournant. Surtout, elle n'avait aucune envie d'expliquer à Bruce pourquoi Black Canary était décédée sur le chemin menant à sa tour. Quelque chose lui disait cependant qu'elle n'allait pas pouvoir forcer la jeune femme à sa moto derrière. Vu le quartier, il y avait peu de chances qu'elle la retrouve en un seul morceau.  Après une petite discussion, il fut cependant décidée, à la surprise de Barbara que Dinah allait abandonner sa moto derrière et monter avec Barbara. La rouquine, bien sur, ne manquerait pas de la ramener plus tard ou demain matin devant le bar pour qu'elle puisse la retrouver. Ou en retrouver au moins un squelette. Ceci dit, elle ne doutait pas que la moto était protégée et Dinah aurait alors peut être la chance de la retrouver intacte. Qui vivra verra comme le disait le dicton.

Casque sur la tête, elle abaissa sa visière et enfourcha sa moto avant de laisser le temps à Black Canary d'en faire de même. D'un mouvement du poignet, elle fit vrombir le moteur et s'élança doucement sur le bitume. Gagnant progressivement de la vitesse, elle posa son pied d'appui sur son repose-pied. Tout en gardant une vitesse moyenne - pour éviter de trop secouer sa passagère - , elle les mena jusqu'au pied de la Tour de l'horloge. S'engageant dans la ruelle sombre perpendiculaire, elle les mena jusqu'au mur qui cachait l'entrée de son repère. Avec quelques pressions de ses doigts gantés sur le gadget à son poignet, elle déverrouilla le garage. Doucement, elle fit s'engouffrer la moto dans le passage sombre. Quelques secondes lus tard, les femmes prenaient l'ascenseur pour se rendre dans le loft.

« Bienvenue chez moi » souffla Barbara , bras grands ouverts sur son grand espace de vie lorsqu'elles l'atteignirent. La trentenaire devait avouer se sentir un peu mise à nue de dévoiler ainsi son chez elle à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas beaucoup. Barbara restait après tout quelqu'un de très secret. Pour autant, elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Dinah et l'invita donc à se mettre à l'aise. « Je te sers quelque chose ? » demanda t-elle, « de non alcoolique » rajouta t-elle tout de même en posant ses deux émeraudes sur la silhouette de sa comparse. Cette dernière avait probablement assez bu pour toute une semaine. De toute façon, Barbara buvait peu et l'alcool n'était pas quelque chose qu'elle avait chez elle. Occasionnellement, il lui arrivait d'avoir quelques bières dans le réfrigérateur. Pas aujourd’hui cependant. Par contre des cannettes de sodas, elle en avait tout une panoplie. Impossible de cacher son addiction à ces boissons sucrées.  Non pas qu'elle essayait. Personne n'était parfait après tout.

Lorsqu'elles furent installées et à l'aise sur son grand canapé crème, Barbara lui posa des questions sur le design qu'elle avait en-tête. La jeune femme avait après tout besoin de savoir avec quoi elle devait travailler pour adapter la puce ou la miro-puce qui allait détenir son code. Par chance, la technologie était-elle qu'aujourd’hui elle pouvait créer des centaines et centaines de lignes de code dans le plus petit espace de stockage. Quelque chose qui n'aurait pas été possible à peine dix ans en arrière. La jeune femme ne pouvait que s'estimer chanceuse d'être née à une époque si changeante et innovante. Plus tôt, elle n'aurait jamais pu mettre à profit son expertise et son génie. Non, elle aurait été limitée par son temps. Une frustration dont elle se passait très bien. « Pour t'aider, il va falloir que j'enregistre les différentes vibrations de tes cordes vocales à l'heure actuelle afin de créer un mécanisme capable de réagir avec ces dernières » expliqua t-elle. « Tu te sens de crier pendant une heure ou deux ? ». Barbara se doutait que le sujet était sensible et que Dinah n'avait que peu envie de lui montrer à quel point... elle ne pouvait justement plus crier comme avant. Mais Barbara avait besoin de ces données pour faire réagir le futur gadget. Alors elle n'en était pas désolée. Dans le champs de la science, l'on faisait rarement des choses agréables après tout. Surtout si Dinah voulait pallier à ce qu'elle trouvait être une faiblesse, elle n'avait pas le choix.

Dinah &
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Malgré son engouement, Dinah paraissait mal à l'aise. Barbara fit cependant de ne rien remarquer, à la fois par pudeur et par respect. Elle non plus quand elle avait été au plus bas n'avait pas aimé toutes les tentatives pour lui remonter le moral ou pour lui secouer les puces. Parfois, la meilleure chose à faire était de faire semblant d'être ignorant au mal être de l'autre. Un art dans lequel la rouquine avait fini par exceller. Et puis, de toute façon, qu'aurait-elle pu lui dire ? Quelques platitudes sans intérêts très certainement. Autant ne pas perdre sa salive pour rien. Barbara doutait, en outre, que Dinah apprécie ce genre de comportements. Alors, à la place, elle lui accorda un sourire et se leva de son canapé. « Prête pour un petit tour de magie ? » s'amusa t-elle, une étincelle de malice au fond de ses iris vertes. Appuyant d'une main sur le petit buste de pierre qui trônait sur l'une de ses bibliothèques, elle en bascula la tête. Immédiatement, le sol bougea sous leurs pieds. Habituée, Barbara ne perdit pas l'équilibre alors que les objets même se déplaçaient pour adopter leur seconde place. Vers la large fenêtre circulaire qui donnait sur le mécanisme de l'horloge, le parquet sembla s'éventrer et se rabattre pour laisser monter un très gros système informatique.

« Tada » reprit-elle avec le même ton de voix lorsque le mécanisme se stabilisa enfin en mode salle de travail comme elle aimait l'appeler. Ah que cette Tour avait subit des modifications sur les deux dernières années. Et elle n'en regrettait aucune. Avant, tous les objets se côtoyaient, créant un bazar dans lequel une chatte aurait eu du mal à retrouver ses petits. A l'époque celui lui avait convenu. En vieillissant cependant, elle s'était rendue compte qu'elle préférait les espaces plus aérés  et mieux rangés. Elle aimait cette façon d'avoir à la fois un logis normal et son repère de Batgirl ; un simple mécanisme séparant les deux. Et puis, ces ajustements elle avait dit aussi les faire progressivement pour donner sa propre chambre à Damian – chambre qui autrefois croulait sous le matériel informatique.  Aujourd’hui, tout était pensé pour être pratique. Mais aussi sûr. Ainsi dès que Barbara quittait son chez soi, la pièce revenait à son apparence la plus normale et les ordinateurs et autres gadgets s'enfouissaient sous le parquet.

« Okay commençons » déclara t-elle finalement avant de montrer où Dinah devait se placer. Debout quelque part près de ses ordinateurs, tournée vers le mur pour que ce dernier absorbe les vibrations si vibrations il devait y avoir. Rapidement, la trentenaire installa quelques miros en hauteur et aux côtés de Dinah. Finalement, elle plaça un capteur sur la propre gorge de Black Canary, au niveau de ses cordes vocales. Retrouvant sa chaise de bureau, elle fit rouler l'objet sur le sol pour se placer face à son clavier. Avec quelques pressions des doigts, elle ouvrit le programme d'enregistrement dont elle allait avoir besoin et calibra les micros. Dans une autre fenêtre – placée sur un écran à part -, elle ouvrit le programme du capteur.  « Alors, » commença t-elle, lorsque tout fut prêt, « on va procéder par palier. Cela me permettra d'enregistrer toute les tonalités de ta voix et les vibrations qui les accompagnent. Pour la première prise, tu vas tout simplement murmurer le plus faiblement que tu peux. Pour la seconde, tu murmureras un peu plus fort. La troisième tu parleras normalement. Et ainsi de suite jusqu'à ce qui te ne puisse plus monter en volume. Je te donnerai le top à chaque fois». Barbara s'assura que Dinah avait bien compris ce qu'elle attendait d'elle avant de lui donner le feu vert pour la première prise. Sur ses écrans de fines lignes apparurent et disparurent presque aussitôt, trop faibles pour laisser une marque plus imposante. La rouquine sauvegarda ce premier enregistrement et l'intitula BC 1 avant de le placer dans un nouveau dossier sur le bureau de son plus gros écran. Levant un pouce dans la direction de Dinah, elle l'invita à continuer. Ce schéma, elles le répétèrent pendant plus d'une heure. « Besoin d'une pause avant qu'on passe à la suite ? » demanda la justicière en se tournant sur sa chaise. Barbara estimait qu'il ne leur restait peut être qu'une dizaine de prises de son à faire avant de pouvoir arrêter ce cirque.  Cependant, les prochaines prises demandaient que Dinah y donne toute sa voix. Vraiment, la gothamite ne pouvait qu’apprécier le fait qu'elle n'avait ni aucun voisin et ni aucun vis à vis. A cette distance du sol, elles étaient seules. La blonde pouvait donc crier à s'en casser la voix sans qu'un voisin mécontent appelle les forces de l'ordre pour grabuge nocturne. Ou pire parce qu'il pensait qu'un crime violent était en train de se commettre. Clairement, Barbara n'aurait pas eu besoin de cette publicité. De plus, être la fille du commissaire, ne lui aurait pas épargné d'avoir à s'expliquer.

Dinah &
Barbara

Puisque Dinah ne souhaitait pas faire de pause, Barbara fit à nouveau face à ses écran et lui donna le  feu vert pour la prochaine prise de son. Et ainsi la soirée continua. Dinah cria, hurla encore et encore jusqu'à ce que sa voix adopte un sous ton rauque, signe qu'elle avait déjà bien trop utilisé ses cordes vocales. Pour autant, Barbara ne chercha pas à l'arrêter. Il y avait dans ses cris une douleur palpable. Quelque chose qui était resté enfoui bien trop longtemps et qui trouvait enfin son chemin jusqu'à l'air libre. A ce titre, ce ne fut pas réellement une surprise pour la rouquine lorsque Dinah craqua. Silencieuse, Barbara respecta sa peine et resta où elle était lorsque l'autre justicière le lui demande. Sans bruit, elle enregistra les dernières prises et plaça le tout dans un fichier.  Quelques secondes plus tard, elle se retrouva les bras ballants à ne pas savoir quoi faire de sa carcasse. Elle aurait aimé pouvoir l'aider. Etre plus qu'une personne dans la même pièce. Mais elle ne savais pas comment. Surtout, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si il y avait réellement quelque chose à faire. Peut être que lui rendre sa voix était la seule couleur à sa palette. «  Bien sur, tu as ma parole » souffla t-elle lorsque Dinah reprit la parole et lui demanda, une fois cette conversation finie, de faire comme si de rien n'était. Barbara n'oubliait rien. Jamais. Mais elle pouvait faire semblant si tel était son souhait. Après tout, son but n'était pas de la rendre plus mal à l'aise qu'elle l'était déjà. Un fin sourire trouva son chemin jusqu'à sa bouche. Pendant longtemps, elle avait cru que montrer ce que l'on avait sur le cœur était se montrer faible. Mais aujourd'hui elle savait qu'au contraire se mettre à nu était une forme de courage. Une force. Bien sur, même en le sachant, elle avait bien du mal à l'appliquer à sa vie de tous les jours. Il y avait encore cette décence en elle qui le lui interdisait. Cette pudeur. Mais aussi cette peur de voir les autres utiliser ses faiblesses contre elle. De prendre ses sentiments et émotions pour les retourner à leurs avantages et les vicier. Pour ces raisons, elle comprenait Dinah et son désir de garder le contrôle. Au moins un peu.

Oreille attentive, Barbara écouta. Et pas une fois, elle ne lui coupa la parole ou tenta de la réconforter. A cet instant précis, ce n'était pas son rôle. Dans sa poitrine, son cœur se gonfla de tendresse mais aussi de peine pour tout ce qu'elle avait vécu. Mais derrière tout ça, il y avait la fierté. La fierté de la voir toujours debout malgré la difficulté, malgré la peur et le désespoir. Elle était toujours là. Elle avait survécu. Et cela voulait en dire probablement plus sur elle qu'elle ne pouvait le réaliser. Elle se pensait faible mais Barbara la trouvait forte. Plus forte que n'importe qui d'autres. Plus forte qu'elle l'était. A la fin de son discours, la justicière laissa Black Canary remettre de l'ordre dans ses idées. Touchée par son histoire et la confiance qu'elle avait soudainement placé en elle, Barbara laissa glisser son regard vers l'un des murs de la pièce. Derrière ce dernier trônait son dernier fauteuil. Un objet dont elle avait voulu se débarrasser et avait finalement gardé. Comme pour se souvenir. Chacune d'elle vivait avec des blessures profondes et chacune d'elle ferait de leurs cicatrices des bannières de guerre. Babs ne doutait pas que Dinah en arrive un jour à porter ses plaies comme des marques de triomphe. Comme une façon de dire regardez moi, je vous ai survécu et aujourd'hui vous n'êtes rien. Ces choses là prenaient juste du temps.

« Maintenant je veux bien une pause... et un autre jus de fruit barman, ça donne soif tous ces cris » déclara t-elle finalement en lui offrant la vision de son visage. Yeux rouges, peau encore mouillée mais un sourire sur les lèvres, libérée d'un poids. «  ça tombe bien on a fini » répondit Barbara en se levant de sa chaise. « Netflix ? » proposa t-elle tout en commençant déjà à se déplacer dans la pièce. Faisant un tour par le frigo, elle servit un nouveau verre à Dinah et sélectionna l'une de ses très nombreuses cannettes pour elle-même. Un pot de glace et deux cuillères fini par rejoindre le reste sur la table basse. Sans aucune grâce, la jeune femme se laissa tomber dans son canapé et commença à zapper grâce à sa télécommande. Au hasard, elle mit le premier épisode d'une série qu'elle n'avait jamais vu. Pieds sur la table, pot de glace sur son ventre, la rouquine incarna parfaitement l'amie détendue qui ne souhaitait que passer une bonne soirée entre copines. Pour compléter le look, la trentenaire se pencha en avant pour attraper les lanières présentes sous son canapé. En tirant d'un coup sec, elle fit remonter la rallonge du canapé et transforma ce dernier en véritable petit lit douillet. Un plaid jeté sur Dinah plus tard et Babs fut satisfaite. Maintenant, elle espérait juste que son choix audiovisuel soit divertissant.