Le bras de Nate se détendit comme la corde d’un arc – et dans un fracas métallique et visqueux qui, il en était sûr, continuerait de le poursuivre dans ses cauchemars longtemps après cette invasion, s’ils y survivaient, la créature de Brainiac s’écrasa contre le métal indestructible, pratiquement scindée en deux par la violence du choc. La manche de sa veste recouverte d’un fluide dont il n’avait même pas envie de deviner la nature exacte, il pivota sur sa droite et colla son poing dans la tête de la deuxième créature qui lui fonçait dessus, interrompant sa course pour l’envoyer valdinguer contre un mur. Un craquement répugnant résonna dans la ruelle désormais déserte de Gotham, et le corps de la monstruosité se décolla des briques pour venir s’écraser par terre. Pendant un instant, Citizen Steel resta immobile, statue d’acier au cœur de la ville, l’oreille aux aguets pour guetter l’apparition du moindre nouveau soldat extra-terrestre – mais rien ne lui parvint, alors après une dizaine de secondes, il activa le micro de son émetteur. « Batgirl ? » appela-t-il à travers les canaux radio sécurisés par la Tour de l’Horloge. « Une escouade en moins ici. Je passe aux coordonnées de la prochaine et je me rapproche de ta position. » Joignant le geste à la parole, il fouilla la poche intérieure de sa veste pour en tirer le petit moniteur, pas plus gros d’un smartphone, sur lequel, en quelques secondes de pianotage, il téléchargea de nouvelles coordonnées en direct de l’ordinateur qui mettait à jour la carte de Gotham et ses points d’attaque en temps réel. D’habitude, lorsqu’il opérait à Star City, Nate n’avait pas autant d’assistance informatique à sa disposition. Depuis la première fois qu’il avait fait équipe avec Barbara, il se disait que c’était quand même sacrément pratique. Son salaire de professeur de fac ne lui aurait jamais permis ce genre d’équipement ; finalement, peut-être qu’il lui trouverait une utilité, à cet héritage de Hank.
Chassant ces pensées un chouïa sombres de son esprit, Nate se concentra de nouveau sur la mission en cours lorsque les nouvelles coordonnées s’affichèrent sur l’écran, se surimposant à la carte de Gotham. Gotham ne faisait pas partie des cibles privilégiées de Brainiac, mais visiblement, quelques-unes de ses unités avaient décidé de voyager dans d’autres grands villes pour semer le chaos autant qu’il était possible de le faire. Vraiment personne n’était à l’abri, nulle part. Pas tant que Brainiac n’aurait pas été arrêté une bonne fois pour toutes. Dans les rues désertes de Gotham, patrouillées ce soir seulement par la GCPD pour aussi longtemps que durerait l’attaque – étrange cessez-le-feu entre les autorités locales et les entrailles criminelles de la ville – Nate se fit en route, aussi vite que possible, pour gagner sa prochaine cible. Sur le GPS, il constata qu’il n’était qu’à quelques minutes de sa destination ; et qu’il se rapprochait également de la position de Babs. « On dirait qu’on va bientôt se rejoindre. Sois prudente. » ajouta-t-il dans son communicateur, en sachant pertinemment qu’elle avait sans doute la situation parfaitement sous contrôle – mais hé, costumes de superhéros ou pas, lui était bien incapable de complètement mettre en sourdine l’inquiétude naturelle d’un homme pour sa bien-aimée. Elle n’aura pas duré bien longtemps, la paix relative de leur étrange quotidien commun à Gotham. Il ne s’était juste pas attendu à ce qu’il soit dérangé par des aliens plutôt que par le Pingouin ou Double-Face, mais hé. Au moins, ils étaient dehors ensemble, prêts à se serrer les coudes en cas de pépin – quant à Damian, qui avait récemment rejoint leur drôle de foyer, il espérait que, de sortie également ou non, il était en sécurité aussi.
Après quelques instants de course à pied, Nate arriva dans la grande allée, décidément déserte à part quelques véhicules abandonnés, qui menait au palais de justice, imposante structure trônant au cœur de la ville comme un phare qui aurait cessé depuis longtemps d’émettre une lumière claire et consistante pour ne plus diffuser qu’une lueur angoissante et incertaine. Nouveau coup d’œil sur son GPS – les créatures de Brainiac étaient en approche, et… et Nate les entendit arriver avant de les voir. Des cris déformés, et un vrombissement mécanique nouveau : il releva la tête et jura entre ses dents, avant de bondir de côté pour éviter un tir de laser. Résistant, certes, mais tant qu’il avait encore le choix, il préférait éviter de se heurter à des projectiles dont l’efficacité contre lui était encore à prouver. « On a un problème. On dirait que les escouades ont eu un upgrade. » Six soldats de Brainiac en vie, les mêmes squelettes robotiques ignominieux dont ils commençaient à avoir l’habitude, mais aussi, et surtout, un nouvel élément, bardé d’une impressionnante et lourde armure. Probablement lourdement armée, elle aussi. Mais ce n’était pas sur lui que les créatures avaient l’air de vouloir se concentrer, puisqu’elles l’ignorèrent, misérable vermisseau qu’il devait être, pour tourner leur attention vers le palais de justice. « Merde. » souffla Nate. « Double problème. Je crois qu’il y a des gens dans le palais de justice. » Et, en attendant une réaction de Barbara, Nate arracha une portière à une voiture dans un grand déchirement métallique, et, avec la même dextérité qu’un lanceur de disques, l’envoya décapiter net l’une des créatures de Brainiac. Il allait leur falloir un plan. De préférence, rapidement.
AVENGEDINCHAINS
Barbara Gordon
hero of earth
Messages : 2304 Date d'inscription : 26/02/2017 Face Identity : Evan Rachel Wood Crédits : tim; starfire Age du personnage : 29 ans Ville : Gotham Profession : Assistante bibliotéhcaire, pirate informatique et analyste Affiliation : Bat-Family Compétences/Capacités :
Oracle:
x pirate informatique / hackeuse
x vidéo surveillance
x construction/maintenance des objets informatiques à la tour de l'horloge et à la batcave
x support technique de la Batfamily
x 911 des super-héros
x maniement d'armes de poings
x soins de premier secours
x analyse produits chimiques/toxines
Batgirl
x gymnastique / danse classique
x maniements d'armes propre à la Batfamily (batarangs, escrima sticks, bombes et fumigènes)
x arts martiaux
x soins de premiers secours
x analyse chimique/toxines
x désactivation de bombes
x support informatique et technique
x conduite des moyens de transports de la Batfamily ( batmobile, batjet, moto..)
- PERHAPS I FINALLY HAVE IT ALL -
Situation Maritale : Est en couple avec un mi-homme, mi-frigo. Mère adoptive de Damian Wayne. Mère du fur baby appelé Miaou.
Debout, en équilibre, sur une gargouille, Barbara regardait ce qui se passait plus bas. Quelques civils étaient pris au piège des robots de Brainiac, alignés contre un mur, prêt à être massacrés comme du bétail. Depuis que les envahisseurs avaient posé pied à terre sur leur planète, la justicière avait plus de mort en quelques heures qu'en toute une vie. Et encore, elle s'estimait heureuse. Pour une fois, Gotham n'était pas la ville la plus touchée par la tragédie. Elle n'osait imaginer ce qui se serait passé dans le cas contraire. Malgré tout, il y avait beaucoup trop d'ennemis qui patrouillaient dans les rues de sa cité. La jeune femme était bien déterminée à s'en débarrasser, en commençant par ceux qui se tenaient à plusieurs mètres sous ses pieds. D'un pas en avant, Batgirl sauta de son perchoir, jambe repliée vers son corps et sa cape ouverte pour ralentir sa chute. De ses mains, elle lança plusieurs bombes fumigènes sur ses ennemis et cacha sa chute avec la fumée provoquée par ces dernières. Lorsqu'elle ne fut qu'à quelques centimètres de sa cible, la justicière relia sa cape et lui tomba dessus, pieds devants. La force de l'impact fractura le casque de son ennemi. Barbara ressentir le choc jusque dans ses jambes et le bas de son dos. Sans s'arrêter, elle faucha les jambes du second robot, effectua une pirouette pour taper le troisième avec les bracelets de force renforcés qu'elle avait revêtu pour l'occasion. Lorsque la fumée termina de sa dissiper, les envahisseurs étaient hors d'état de nuire et Batgirl se tenait fière au centre du cercle crée par leurs corps. « Merci, merci, merci... » sanglota une jeune femme en lui attrapant les mains. « Allez vous mettre à l'abri, ne restez pas dans les rues » ordonna t-elle en se dégageant doucement de l'étreinte.
Plusieurs coups de feu dans son périmètre la forcèrent à faire volte face, bras déplié, prête à lancer un batarang. « Je devais m'assurer qu'ils étaient bien morts » déclara penaud un homme. Doucement, Barbara abandonna sa posture combative. « Je ne pensais pas dire merci à un Bat un jour » ria t-il quelque peu. Aussi proche, la trentenaire eut tout le loisir de détailler les tatouages de gang de son interlocuteur. Son appartenance ne faisait aucun doute. Il était un des gars du Joker. « On est tous dans la même galère aujourd'hui. Et si nous avons un ennemi un commun, cela fait de nous des alliés, au moins pour une journée » déclara Batgirl. « Je compte sur toi pour les mettre en sécurité ». L'homme – Jordan de son prénom apparemment – acquiesça et rameuta sa petite trouble. Barbara les regarda disparaître avant de pianoter sur l'ordinateur miniature qui trônait à son poignet. En quelques pressions du pouce, elle appela sa moto.
« Batgirl ? ». « J'écoute ». « Une escouade en moins ici. Je passe aux coordonnées de la prochaine et je me rapproche de ta position ». « Parfait Citizen Steel, on se retrouve dans quelques minutes » souffla t-elle en passant une jambe par-dessus le corps de son deux roues. Sous ses paumes, l'objet prit vie. Bientôt, la justicière s'élança dans les rues de la ville, avec la même idée en tête que son amoureux : se rendre au prochain point de tension pour l'éradiquer. Cette fois-ci, le GCPD , dont les hommes et les femmes en bleue étaient sur le qui-vive depuis l'invasion, lui avait fourni la localisation. Avec leur aide, elle se débarrassa des trois robots un peu paumés. « On a un problème. On dirait que les escouades ont eu un upgrade ». « Comment ça un upgrade ? » questionna t-elle en reprenant la route. « J'ai fait un détour, ETA 60 secondes » rajouta t-elle, lui intimant ainsi silencieusement de tenir le coup. « Merde. Double problème. Je crois qu’il y a des gens dans le palais de justice ». Dans son communicateur, la chauve souris grogna. Tournant l'accélérateur, elle fila à toute vitesse dans les rues presque désertes de la ville. Sur son GPS, la position de Nate se rapprocha petit à petit. Lorsqu'elle arriva à proximité, elle avisa directement le problème en question. Gros, moche et un peu trop bien armé. Ah. Il allait lui falloir se rapprocher pour pouvoir analyser l'alliage de son armure afin d'espérer y trouver une faille. Sa fenêtre d'action était cependant bien limitée. Bientôt le géant disparaîtrait dans les confins du palais de justice. Lancée à pleine vitesse, elle dépassa Nate. Lorsqu'elle estima être assez proche de l'escouade, Batgirl remonta ses pieds sur le cuir de sa selle et coucha la moto au sol. Entraînée par la vitesse, l'engin fila tout droit vers les premiers robots et faucha leurs jambes. Profitant de la propulsion, Barbara gagna leur nouvel allié de taille et planta un détecteur sur l'alliage de son armure.
Sa victoire fut cependant de bien courte durée et le sourire qui avait élu domicile sur sa bouche se tordit en grimace lorsqu'un violent coup l'atteignit à l'estomac. Simple poupée de paille dans les mains d'un colosse, la justicière décolla, projetée à plusieurs dizaines de mètres. L'air quitta ses poumons lorsque son dos percuta une voiture. Tombant au sol, la jeune femme eut bien du mal à se rattraper de ses mains, alors que devant ses yeux des tâches de couleurs dansaient. Sa survie, elle le savait, elle ne la devait qu'au matériel hautement résistant de sa propre armure. La même que celle qu'elle avait portée sur New Themyscira et qui avait depuis lors subi quelques modifications et évolutions. « Aie » crachota t-elle cependant en se laissant tomber sur la fesse droite, le sang perlant doucement à la commissure de ses lèvres. D'un geste rageur, elle l'essuya. A quatre pattes, elle contourna le véhicule pour se mettre à l'abri. « Promis je n'ai pas d'autres idées stupides comme ça » cria t-elle pour espérer être entendu de Nate, placé un peu plus loin et dont elle ne doutait pas l'envie de la rejoindre. Mais elle allait bien, alors autant qu'il dégomme les robots qui étaient encore à sa portée.
Entre la Ligue de Justice et son propre quotidien de superhéros, il y avait, finalement, un grand écart dans la vie de Nathaniel. La Ligue de Justice était son équipe, le groupe avec lequel, depuis presque deux ans maintenant, il avait l’habitude de travailler, toujours prêt à leur prêter ses muscles et l’acier indestructible qui avait colonisé son corps. Mais le reste du temps, il fallait bien l’avouer, il avait plutôt l’habitude d’évoluer tout seul, héros discret qui, à Star City, n’avait pas voulu empiéter sur le territoire de Black Canary et Green Arrow. Son grand-père l’avait formé, l’avait aidé dans ses premiers pas quand il vivait encore à New York, mais Hank avait eu sa propre vie, lui aussi, et Nat avait pris l’habitude de dégainer le costume rouge et bleu de Citizen Steel quand il n’y avait personne d’autre pour intervenir, et le plus souvent, de régler ses problèmes en solitaire. Une existence un peu solitaire, elle aussi – alors faire équipe avec Barbara, à nouveau, c’était à la fois une joie, et une source de nervosité supplémentaire. C’était une chose de s’aventurer sur le terrain avec elle pour botter le train à quelques trafiquants, à l’époque, et c’en était une toute autre de faire face à des envahisseurs de l’espace en sachant que c’était sa petite amie, qui mettait sa vie en jeu, à quelques mètres de lui. Petite amie qui aurait levé les yeux au ciel, si elle l’avait entendu penser de la sorte, mais même elle ne pouvait pas nier qu’il y avait quelque chose d’un peu différent, maintenant, si ? Quand tout allait bien, c’était exaltant, d’être là tous les deux et d’unir leurs efforts contre leurs adversaires… mais à vrai dire, Nate n’osait pas penser au moment où les choses iraient peut-être un peu moins bien.
Mais elle gérait, Babs – mieux qu’il n’avait jamais géré, et elle, elle n’avait même pas besoin de superpouvoirs pour ça, alors il fit taire son cerveau pour le forcer à repasser en configuration urgence-de-la-situation et profiter de l’ouverture offerte par la cascade de sa petite amie. A peine la moto eut-elle fauché les jambes des deux aliens que Nate leur bondit dessus, en saisit un par la gorge, et le souleva pour l’abattre sur l’autre avec une force telle que le squelette robotique s’enfonça de vingt centimètres dans le béton. Mais il n’eut même pas le temps de vérifier qu’il les avait bien achevés, qu’une tâche violette passa à toute vitesse au coin de son œil. « Batgirl ! » appela-t-il, les deux moitiés de son cerveau pris en étau entre ‘elle va bien son armure est presque aussi résistante que toi’ et ‘oh mon dieu pitié non’, pendant que son cœur chutait d’un ou deux étages dans sa poitrine. Heureusement, sa voix s’éleva à nouveau au moment où il la vit se relever et se réfugier derrière une voiture. « Un avertissement, la prochaine fois ?! » l’implora-t-il sur le même ton ; et, à l’instant même où il se retournait, c’était à son tour de se faire rentrer dedans de plein fouet par l’une des créatures restantes. Un choc retentissant, encaissé le souffle coupé et en grimaçant – mais il était toujours debout, Citizen Steel, les pieds fermement ancrés dans le sol qui avaient laissé une trace dans la route comme si le béton avait été de la neige, alors que le robot n’avait réussi à le faire reculer que de quelques dizaines de centimètres. Vite, avant qu’il n’ait le temps de s’échapper, il attrapa le robot par les bras et l’entraîna dans l’air dans un arc de cercle presque parfait en le faisant basculer par-dessus son épaule, et lui fit finir sa course la tête la premier dans le macadam.
Un craquement sinistre mêlé au déchirement métallique de l’exo-squelette brisé en miettes lui arracha une grimace, et il se hâta de reculer de quelques pas en jetant à sa victime un regard dégoûté. « Elles sont vraiment dégueulasses, ces bestioles. » commenta-t-il à l’adresse de Babs dans son communicateur. Okay. Babs s’était approchée et avait déposé un truc sur le robot dont la nature leur était encore inconnue, c’est donc qu’elle avait un plan – et en général, son rôle à lui, c’était de ralentir les troupes d’en face en attendant qu’il puisse avoir lieu, le plan. Et, de préférence, avant que la version 2.0 des soldats de Brainiac ne se mette en tête d’atteindre les civils retranchés dans le Palais de Justice. « Hey ! Mocheté ! » aboya-t-il, en espérant attirer l’attention de leur adversaire – et pour souligner son attention, il ramassa le cadavre de sa victime précédente et, avec la même aisance que s’il s’était agi d’un ballon de football, la lui balança dessus. N’importe qui, ou n’importe quoi d’autre, aurait normalement cédé sous la violence de l’impact. Mais son projectile improvisé percuta sa cible dans un grand fracas, sans que la cible en question n’en ait l’air plus perturbée que ça. Uh-oh. « Eeeeeet il a l’air vraiment solide. » Okay. Pas de panique, ils avaient vu pire – wow, de justesse, Nate s’écarta, manquant de tomber au sol en évitant un tentacule métallique qui avait jailli de l’armure de son opposant. Ces machins-là, il les avait déjà vus en action dans les archives de la Ligue : et même lui n’était pas complètement sûr que leurs crochets ne pourraient pas percer son épiderme. Que Barbara lui pardonne, mais il n’avait aucunement l’intention de tenter le diable pour le découvrir. « C’est quoi le plan ? Je le retiens pendant que tu prépares la riposte ? » Bénie soit Diana, pour l’avoir tant encouragé à travailler son agilité, malgré son nouveau corps : il roula au sol pour éviter un nouveau tentacule, puis un tir de rayon laser, et se planqua lui aussi derrière une voiture, non loin de Barbara, pour reprendre son souffle. « Je vais essayer de me rapprocher, mais tu dois me dire quand – ennemis à dix heures ! » Les deux-trois robots restants, en dehors de leur cible principale, n’en avaient pas fini avec eux non plus. S’ils voulaient faire montre de leurs talents, tous les deux, c’était probablement maintenant ou jamais.
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Barbara Gordon
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Un avertissement... un avertissement, il en avait des bonnes parfois. Cela n'avait pas été dans ses intentions de se faire envoyer paître de la sorte. Accroupie derrière le véhicule, elle prit d'ailleurs le temps de faire bouger sa tête et son dos qui craque quelques peu sous les rotations qu'elle lui infligea. Une fois ceci fait, la justicière se pencha légèrement pour regarder ce qui se passait derrière. Son regard émeraude se posa directement sur la silhouette de Nate, aux prises avec un de leurs adversaires, qui ne fit pas tripette face au colosse de métal. Par contre, la grosse bestiole était toujours là et semblait plus désintéressée par le déroulé des événements. Surtout, elle était solide. Peut être trop solide pour eux deux. Surtout, elle était bien plu armée que ses semblables et avaient quelques surprises à leur révéler. Comme les tentacules qui sortirent de son abdomen pour tenter de frapper Citizen Steel – qui dieu soit loué évita toute attaque. « C’est quoi le plan ? Je le retiens pendant que tu prépares la riposte ? ». Quelque chose dans le genre oui. Barbara avait besoin de quelques secondes encore pour finir l'analyse du métal qui ornait l'armure de leur assaillant le plus imposant et y trouver des points faibles. « Oui » déclara t-elle , bien consciente de ce qu'elle lui demandait mais aussi que , de eux deux, il était le plus résistant. Lorsqu'il se planqua à son tour derrière une voiture abandonnée, elle lui envoya un sourire. « J'ai besoin d'encore quarante secondes » lui apprit-elle, après avoir jeté un rapide coup d’œil au gadget présent à son poignet. « Je vais essayer de me rapprocher, mais tu dois me dire quand – ennemis à dix heures ! ». N'ayant besoin de rien d'autre que de son alerte, la jeune femme roula vers l'avant, évitant ainsi le tir de laser qui liquéfia le béton là où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Sortant batarangs et batgrapin, Barbara lança les premiers et tira le second. Usant du système de poulie de l'appareil, elle ramena le robot à elle et d'un coup de pied sauté le tapa en plein visage. Elle profita du moment de choc de la créature pour la faire passer par dessus son épaule et écraser sa gorge à peine visible du talon de sa botte. Prenant appui sur le cou de son adversaire à terre, Barbara effectua un saut périlleux arrière pour éviter la tentacule qui était arrivée droit sur elle, signe que gros lourdeau avait envie de se mêler à la fête.
Près de Nate, elle se cacha derrière son dos – lui même caché au coin d'un bâtiment après avoir éliminé le dernier robot - pour profiter d'un moment de répit et consulta les rendus de son analyse. Malgré elle,la justicière trouva l'humour d'émettre un son amusé lorsqu'elle avisa le seul endroit vulnérable de leur plus grand adversaire. « Il faut lui viser l'entrejambe, côté droit de l'aine » apprit-elle à son petit ami, presque tentée de soulever les épaules de manière penaude lorsqu'il lui adressa un regard par dessus son épaule. « Okay tu le flanques à droite en attirant son attention. Je vais le prendre à revers par la gauche » lui dicta t-elle, sortant un dernier batarang de sa ceinture. « Go ! » cria t-elle donnant ainsi le top départ. Sauf que leur initiative se révéla être de courte durée lorsque la haute silhouette massive ne fut nulle part en vue. « Il bouge vite pour sa taille » grommela t-elle, comprenant parfaitement que la bestiole était partie se terrer dans le palais de justice. « Allons y ». Cape volant derrière elle, Batgirl gagna les marches du palais de justice et se plaqua derrière l'une de ses colonnes aux inspirations romaines. Une fois dans le bâtiment, ils n'eurent qu'à suivre les cris des civils pour savoir où aller.
Les gothamites s'étaient réfugiés dans la salle d'audience dans leur grand manque de sagesse. Un endroit vaste mais où il n'y avait plus aucune cachette. Usant du chandelier pour se propulser, Barbara tenta de distraire le monstre pendant quelques secondes pour permettre à ses concitoyens de s'enfuir. Bientôt prise au piège d'une tentacule, elle lâcha un râle de douleur lorsque la bête referma cette dernière autour de sa taille comme un étau. Sur le métal, elle sentait les plaques de son armure se déformer. Elle ne put retenir un cri lorsque l'une d'elle céda et coupa sa chaire. Pas bon , pas bon pensa t-elle. Et sa situation fut plus précaire encore lorsqu'au lieu d'encercler sa taille la tentacule l'attrapa par la gorge. Suspendue en l'air, battant vainement des pieds, sans appui, Barbara n'était plus qu'une poupée. Une poupée bientôt désarticulée. Une poupée qui étouffait. Vraiment, ce n'était pas ainsi que la jeune femme avait imaginé ses derniers moments. Avec un grognement, la jeune femme usa de la force de ses abdos pour enrouler ses jambes autour de la tentacule et soulager un peu la pression sur son cou. Sortant un bâton télescopique de sa ceinture, elle se déploya et planta le bout électrifié dans la tentacule. Le courant s'échappa le long du métal. Rien d'assez puissant pour le tuer mais assez énervant pour l’incommoder. Comme la piqûre d'une abeille mécontente. Libérée, Barbara rampa littéralement en toussant pour se cacher derrière un banc. « Je n'ai pas eu le temps de te prévenir » déclara t-elle de sa voix soudainement rauque et grave dans son oreillette. Au moins arrivait-elle encore à faire de l'humour malgré la situation et l'odeur de roussi qui se dégageait de cette dernière.
« … l’entrejambe ? T’es sérieuse ? » répéta-t-il en lui jetant un regard par-dessus son épaule. Oh oui, elle était parfaitement sérieuse, Batgirl, et Nate n’aurait pas su dire s’il devait rire, pleurer, ou un peu des deux. Parce que niveau crédibilité, les robots de Brainiac venaient d’en prendre un sacré coup, il ne fallait pas se mentir. Quand il raconterait ça aux autres à la Ligue… A la condition qu’ils parviennent tous à y retourner, évidemment. Allons Heywood, un peu d’optimisme. Nate secoua la tête. « Le titre du film Spaceballs vient de prendre un tout nouveau sens. » Un peu d’humour, dans ce monde de brutes. En attendant, toutes considérations cinématographiques mises de côté, ils avaient un robot géant à arrêter, et Nate serra les poings, prêt à bondir au signal de Barbara, et à montrer à Brainiac et ses troupes que non seulement ils étaient un couple solide, mais aussi une équipe de superhéros de choc et qu’ils allaient regretter d’être venus, ces fichus robots, et… et il n’était plus là. « Euh… » Ah. Des cris s’élevèrent bientôt du palais de justice, indiquant aux deux comparses où était passé le responsable de ce ridicule retombé de soufflé. « On est d’accord qu’on ne dira à personne ce qu’il s’est passé, hein ? » Et Nate d’emboîter le pas à sa petite amie dans sa course en direction du palais de justice. Ils pouvaient encore arriver à temps à sortir ces gens de là avant que la situation ne se transforme en bain de sang – et dans cette salle d’audience, tout le monde constituait une proie de choix, exposée, dans aucune porte de sortie. Heureusement, c’était le cas pour les civils, comme ça l’était pour le soldat de Brainiac qui lévitait en plein milieu. Lui non plus ne pourrait pas leur échapper- ce serait à qui tomberait d’abord.
« BATGIRL ! » Et pendant un instant, un terrible instant pendant lequel Citizen Steel crut que quelqu’un lui arrachait les entrailles à mains nues, il crut bien que c’était eux, qui allaient tomber, quand Barbara se retrouva aux prises avec l’un de ces tentacules et laissa échapper un hurlement de douleur rapidement étouffé par la pression terrible exercée sur son armure. Puis sa gorge. Oh non. Non non non. Aussitôt, Nate abandonna son poste près de l’unique issue où il aidait les civils à s’enfuir, pour arracher un fauteuil de son socle et le jeter de toutes ses forces sur le robot. Qu’il la lâche, tout de suite. Le fauteuil s’écrasa avec force contre l’armure de la créature, forcée de reculer, mais avant qu’il ne puisse redoubler d’efforts pour libérer Barbara, Nate sentit un autre tentacule s’enrouler autour de sa cheville, le soulever du sol, et la salle tourner à toute vitesse avant qu’il n’aille brutalement s’écraser dans le mur. Dans un effondrement retentissant, un pan entier de béton vola en éclats sous son poids, et Nate roula dans le couloir, le souffle coupé par le choc. « Babs ? » appela-t-il dans son micro, la voix étranglée, plissant des yeux pour voir à travers la poussière qui retombait… et sentit une vague de soulagement le submerger en la voyant échapper à l’emprise de la créature. Un rire incrédule parvint même à lui échapper en entendant à nouveau sa voix dans son écouteur. « Je te pardonne pour cette fois. Content de t’entendre. » Des morceaux de béton dégringolèrent de ses épaules alors qu’il se relevait – intact, malgré la violence de l’impact. Enfin, si on oubliait son costume. « Okay. Maintenant, il m’a énervé. » Poings serrés, la lumière clignotante des ampoules à l’agonie scintillant sur sa peau argentée, Nate s’avança à nouveau. Maintenant, ils avaient une idée de ce à quoi ils se mesuraient – et ce machin venait de transformer cette bataille en affaire personnelle.
Nate n’aurait jamais cru remercier un jour le patriotisme ostentatoire dont son pays était si fier, mais ce jour-là, il s’avéra bien utile, puisqu’il lui permit d’arracher deux drapeaux au mur – et peut-être son grand père aurait-il grimacé en le voyant se débarrasser des drapeaux eux-mêmes pour n’en garder que les pôles, mais tant pis. Il n’avait jamais vraiment voulu être comme son grand-père, de toute façon. Armé de ses deux lances improvisées, Nate aboya, sans cesser sa progression en ligne droite : « Tu veux retenter ça, Robocop ? » Comme il pouvait s’y attendre, la créature focalisa son attention sur lui – sauf que cette fois, il était préparé. D’un pas de côté, Nate évita une première attaque de tentacule, s’enroula le long de la protubérance pour approcher du corps – et au terme de cette étrange pirouette de ballet, affirma sa prise sur sa lance, la leva au-dessus de sa tête, et la planta dans la tentacule. La résistance du métal, il la sentit à peine, et l’épingle démesurée s’enfonça d’une bonne cinquantaine de centimètres dans le sol, épinglant le tentacule au sol – et avec elle, la créature dont les mouvements se trouvèrent considérablement entravés. Avant qu’il n’ait le temps de bouger, un deuxième tentacule fusa derrière lui et s’enroula autour de son torse, l’enferrant dans une prise étouffante qu’il sentit serrer, et serrer encore, dans une tentative de le briser en deux. Tentative était le mot clé qu’il en retint. « Batgirl ? Je crois qu’on vient de découvrir que c’est moi le plus solide. » Et ça, c’était une information précieuse. Sans plus chercher à se retenir, Nate ancra profondément ses pieds dans le sol, qui se fissura sous la pression. Et plutôt que chercher à se libérer de sa prison, il attrapa le tentacule de sa main libre, jeta sa lance-pas-lance en direction de Barbara au cas où elle ait besoin d’une arme supplémentaire, puis attrapa le tentacule de sa deuxième main, marin titanesque aux prises avec le Kraken en personne, et tira, et tira, forçant la monstruosité à descendre de son piédestal anti-gravité. Il voulait venir le chercher au corps-à-corps ? Qu’il y vienne. « Ben alors ? Tu veux plus te battre ? » grogna-t-il en sentant la pression autour de son torse se resserrer – en vain. Et dès qu’il sentit la créature tenter de faire marche arrière, il tira encore plus fort, enroulant le tentacule autour de ses bras pour l’attirer à lui, centimètre par centimètre. L’attirer au plus près, entraver ses mouvements, le maintenir là où ils le voulaient, pour permettre à Barbara de profiter de la première ouverture dont ils bénéficieraient. « Il résiste. » commenta-t-il en serrant les dents, ses pieds laissant des traces dans le béton alors que la créature tentait tant bien que mal de le traîner avec lui. « Mais on le tient ! » Et il ne lâcherait pas tant qu’ils n’auraient pas eu le dernier mot.
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x 911 des super-héros
x maniement d'armes de poings
x soins de premier secours
x analyse produits chimiques/toxines
Batgirl
x gymnastique / danse classique
x maniements d'armes propre à la Batfamily (batarangs, escrima sticks, bombes et fumigènes)
x arts martiaux
x soins de premiers secours
x analyse chimique/toxines
x désactivation de bombes
x support informatique et technique
x conduite des moyens de transports de la Batfamily ( batmobile, batjet, moto..)
- PERHAPS I FINALLY HAVE IT ALL -
Situation Maritale : Est en couple avec un mi-homme, mi-frigo. Mère adoptive de Damian Wayne. Mère du fur baby appelé Miaou.
Deux, trois respirations. Ce fut tout ce que la jeune femme s'accorda avant de redresser la tête de derrière le banc des condamnés – endroit où elle n'aurait jamais pensé se retrouver, elle devait bien le reconnaître. « Okay. Maintenant, il m’a énervé ». Barbara le secondait. Cette créature leur faisait perdre un temps précieux. Toutefois, il fallait bien s'en débarrasser. L'attention du robot essentiellement focalisé sur son petit copain, Batgirl se redressa, ses mouvements un peu raide. Ses jambes flagellèrent un instant avant de se stabiliser sous son poids. Profitant de l’accalmie que Nate lui procurait, elle se dépêcha de faire sortir les derniers civils encore pris au piège. Un homme coincé sous des débris réussit presque à lui saper ses dernières force. Mais Barbara avait de la réserve et la rage au ventre. Alors ancrant ses pieds fermement dans le sol, elle banda tous ses muscles et souleva le bloc de béton qui maintenait l'homme prisonnier. Ce dernier heureusement intact ne demanda pas son reste avant de s'extirper de là-dessous et de courir en direction de la sortie comme si sa vie en dépendait – et elle en dépendait.
Le grincement du métal lui fit tourner les yeux. Dans sa gorge, elle sentit son cœur pulser fortement lorsqu'elle avisa la position de Nate. « Batgirl ? Je crois qu’on vient de découvrir que c’est moi le plus solide ». « Super » déclara la jeune femme, le visage un peu blême sous le noir de son masque. Reprenant totalement ses esprits de justicière, Barbara dut faire quelques acrobaties pour éviter les deux dernières tentacules qui fouettaient l'air. Effectuant une pirouette par dessus l'une d'elle, elle effectua une roulade au sol et attrapa la lance que Nate lui avait si gentiment donné. Se retournant sur ses genoux, elle enfonça l'objet métallique dans l'aine de son assaillant. Le cri guttural de douleur suffit à lui apprendre qu'elle n'avait pas manqué sa cible. « Tu es foutu » souffla t-elle. Forcée de lâcher son arme de fortune, elle prit appui d'un pied sur la tentacule qui tentait de la frapper et se souleva du sol. Sa course, elle la termina sur la tête du robot, ses cuisses de chaque côté de son immonde tête. La créature hurla de colère et se secoua comme un bon diable. Sans se laisser démonter, et profitant toujours du fait que Nate le tenait fermement au sol, la jeune femme sortit de sa ceinture deux disques métalliques. « A deux, enfonce la lance avec ton pieds droit. Prêt ? Un … deux... MAINTENANT ! ». Avec des gestes secs, elle colla les deux gadgets aux tempes du monstre et laissa la décharge électrique contenu dans les disques faire son travail. De quoi sonner leur nouvel ami et permettre à Citizen Steel de lui asséner le coup de grâce.
Lorsque l'ennemi tomba, Barbara resta assise sur son dos. Tête rejetée vers l'arrière, elle s'autorisa à laisser échapper un soupir de soulagement. « J'ai mal partout » avoua t-elle néanmoins en se remettant debout. « J'ai l'impression d'avoir cinquante ans de plus. Si c'est ce à quoi vieillir ressemble, je ne suis pas sûre de vouloir vivre plus longtemps » ironisa t-elle avec une certaine dose d'humour noir. S'approchant de Nate, elle débarrassa ses épaules de la poussière qui s'y était accumulée. « Tu peux... » lui demanda t-elle en coulant un regard sur sa peau argentée. Très pratique pour se battre contre l'affreux jojo, mais beaucoup moins pour l'embrasser. Et là tout de suite, c'était précisément ce qu'elle avait envie de faire. Et elle ne se gêna aucunement pour happer ses lèvres des siennes lorsqu'il comprit le message et retrouva une apparence plus passe-partout.
La justicière se recula cependant lorsqu'un son arriva à ses oreilles. Un léger bip qui noua ses entrailles. « Nate ... » eut-elle à peine le temps de dire. Un souffle chaud balaya son dos. Projetée sur le côté sous la force de l'explosion, elle alla s'écraser contre le pupitre et retomba lourdement au sol. Dans le soudain silence de l'endroit, sa respiration sifflante et saccadée avait des airs de cacophonie. Doucement, elle cligna des yeux. Devant ses prunelles émeraudes, un néon se balança, presque arraché de la place qui était la sienne. Dans un râle, la jeune femme réussit à se tourner. Lorsqu'elle tenta de se relever cependant, rien ne bougea. Un élan de panique la saisit et sa respiration déjà difficile devint haletante. Fermant les yeux, elle serra des dents et poussa à nouveau, sans plus de succès. Entre ses dents blanches maculées de sang sortit un cri de désespoir. Bien avant qu'elle se tourne la tête pour regarder ses jambes, elle savait ce qu'elle allait y trouver. Juste deux membres humains privés de toute vie. Son implant avait cessé de fonctionner. Leur adversaire avait eu un dernier cadeau à leur faire. Une bombe électromagnétique. Ses pires cauchemars devenaient réalité.
Qu’il était bon, le parfum de la victoire – surtout après être passés aussi près de la défaite. A son tour, Nate contempla le résultat de leurs efforts, sous la forme d’une carcasse métallique à leurs pieds. Ce super-soldat de Brainiac était le premier modèle qu’il en voyait, mais il n’en serait sans doute pas le dernier, et c’était bien cette possibilité-là qui l’inquiétait. Si les robots commençaient à recevoir des upgrades ou à s’adapter à leur façon de se battre à la manière d’un Amazo, alors… alors la lutte serait beaucoup plus longue, et difficile, qu’ils ne l’avaient jamais anticipé. Heureusement, Barbara n’eut aucun mal à le tirer de ces tristes pensées, lui arrachant un sourire et le poussant à détourner le regard de leur adversaire tombé au combat. « Et oui, tout le monde n’a pas la chance d’avoir des terminaisons nerveuses bousillées, et pouvoir ne plus rien sentir sur commande. » plaisanta-t-il en nouant ses bras autour de sa taille, déjà perdu dans ses yeux verts. S’il peut… ? Ah ! Hop, instantanément, le métal dans son épiderme se résorba – pas complètement, jamais complètement, hélas, mais assez pour lui rendre une apparence humaine et une texture un peu plus proche d’une peau normale. « C’est mieux comme ça ? » demanda-t-il, sourire aux lèvres – avant de se laisser volontiers capturer par un baiser largement mérité. Oui, décidément, elle avait bon goût, cette victoire. Enfin, jusqu’à ce que leurs lèvres ne se séparent – et que celles de Barbara laissent échapper son nom, sur un ton bien plus alarmé qu’il ne l’aurait jamais souhaité. Et tout à coup, ce fut le flash.
Depuis l’obtention de ses pouvoirs, Nate était capable d’encaisser à peu près tout et n’importe quoi ; mais, si la force de l’explosion n’avait réussi qu’à le faire flancher sur ses appuis, elle avait sacrément réussi à lui éclater les tympans et, lui semblait-il, le cerveau au passage. Le monde tournait méchamment sous ses yeux, et un long sifflement résonnait encore à ses oreilles. « Qu’est-ce que… ? » Encore sonné, Nate baissa les yeux vers le robot, désormais salement éclaté. « Babs ? » appela-t-il, une inquiétude sourde dans la voix – il avait encaissé le choc, mais elle ? Enfin, ses yeux tombèrent sur elle, étendue à terre, et son cœur chuta de mille étages dans sa poitrine. « Babs ! » Dieu merci, elle bougeait encore, mais… Mais rien ne parvint à sortir de sa gorge. Pourquoi Barbara ne se relevait-elle pas ? Pourquoi regardait-elle ses jambes avec une expression si désespérée sur le visage ? Et pourquoi, lui, ne sentait-il plus le sol sous ses pieds, ni la texture de ses vêtements sur sa peau, ni l’air qui circulait dans la pièce ? C’est une blague ? Un cri d’effroi sortit de la gorge de Barbara, tandis que Nate, lui, ne parvint qu’à rester muet de terreur. Pas ça. Pas maintenant. « Putain c’est pas vrai. » lâcha-t-il dans un souffle, les yeux rivés sur Barbara, le cœur déchiré par sa voix à vif. Leurs implants étaient grillés. Elle n’avait plus ses jambes, et lui, il n’était à nouveau plus qu’une coquille de métal sans sensations. C’est pas vrai. Putain, mais c’est pas vrai. Un cauchemar qui recommence. Sauf que cette fois… cette fois, il n’est pas tout seul. Il n’a pas le droit de paniquer maintenant comme il l’avait fait dans le cabinet de Mid-Nite, il y a des années de ça ; pas quand Barbara se retrouve re-jetée dans son pire cauchemar. « Babs. » S’arrachant à sa torpeur, Citizen Steel s’avança ; sans implant, sans combinaison restrictive, rien pour réguler ses mouvements, sa force, un danger public en mouvement. Du calme, Nate. Il s’était préparé, non ? S’était exercé, pendant des heures, des jours, des mois, à naviguer dans ce monde trop fragile pour lui, sans la moindre assistance. Juste au cas où. Juste pour un cas comme ça. Juste pour être sûr que le jour où elle vraiment besoin de lui, rien ne pourrait le prendre en défaut.
Le sol craquait sous ses pieds, laissant dans ses pas des fissures dans le béton ; mais ni le sol, ni le monde ne s’effondrèrent, lorsqu’il s’agenouilla aux côtés de sa compagne en détresse – okay, progress. « Babs, je sais pas ce qu’il s’est passé… nos implants ont sauté ? C’est ça ? » Elle n’avait même pas besoin de répondre – il le vit à son expression, que c’était bien ça, leur problème. Okay. Okay Heywood, reste calme. Du bout des doigts, avec une extrême précaution, les yeux rivés sur son geste pour compenser par la vue tout ce qu’il ne sentait pas, Nate effleura la joue masquée de Barbara. Son cœur se tordit dans sa poitrine. Il ne sentait vraiment plus rien. Et c’était une véritable torture. Sa mâchoire se crispa. Ressaisis-toi, Heywood. Toi, tu ne sens plus rien – elle, elle ne peut carrément plus se relever. Et lui, tout ce qu’il avait à faire, c’était se souvenir comment il avait pu fonctionner, pendant l’une des périodes les plus sombres de sa vie. « Ca va aller. On va rentrer à la Tour de l’Horloge, et on va trouver une solution. D’accord ? On va y arriver. » Merde, quoi. Hors de question qu’il retombe dans les mêmes affres qu’il y a sept ans – pas après tout ce qu’il avait accompli, pas quand c’était maintenant ou jamais qu’il fallait prouver, pour elle, qu’il valait mieux qu’un sportif démoli au fond du trou. « Accroche-toi à mon cou si tu peux. Je vais te porter, et si je te fais mal, si tu sens quoi que ce soit, tu hurles. » Joignant le geste à la parole, Nate glissa ses bras sous elle, la laissa s’accrocher comme elle le put ; et, en prenant toutes les précautions possibles, se releva, Batgirl blessée dans les bras. Il ne sentait rien. Elle aurait pu n’être qu’un fantôme, c’aurait été pareil. Nate refoula la bouffée d’angoisse qui le prit soudainement, et chercha les yeux de sa partenaire pour y trouver un peu de courage. Et il en trouva. A foison. Quelle libération. Parti, le Nate Heywood terrorisé qui n'osait plus bouger. Parti, le pauvre junkie qui ne savait plus quoi faire de lui-même. Il ne sentait plus rien, mais cette fois, c'était quand même lui qui dicterait les règles. « Je nous ramène à la Tour, et toi, tu réfléchis à ce qu’on doit faire, okay ? Tant qu’on fait équipe, on trouvera un moyen. On va s’en sortir. » Paroles de foi, paroles en lesquelles il voulait s’accrocher – paroles en lesquelles il croyait, fermement. Ils avaient déjà réussi l’impossible, refusé la réalité de leurs corps pour en reprendre le contrôle. Ils le referaient. Coûte que coûte.
AVENGEDINCHAINS
Barbara Gordon
hero of earth
Messages : 2304 Date d'inscription : 26/02/2017 Face Identity : Evan Rachel Wood Crédits : tim; starfire Age du personnage : 29 ans Ville : Gotham Profession : Assistante bibliotéhcaire, pirate informatique et analyste Affiliation : Bat-Family Compétences/Capacités :
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Les oreilles encore bourdonnantes, la jeune femme eut bien du mal à se concentrer sur les paroles de son petit-ami. Pour quelques secondes, elle se contenta alors de regarder ses lèvres bouger. Malgré tout, elle comprit bien vite ce qu'il voulait. Agrippant son cou de toutes ses forces, elle se laissa soulever de terre, véritable poupée de porcelaine dans les bras d'un colosse. « Je nous ramène à la Tour, et toi, tu réfléchis à ce qu’on doit faire, okay ? Tant qu’on fait équipe, on trouvera un moyen. On va s’en sortir » entendit-elle alors que ses acouphènes s'estompèrent juste assez pour lui permettre d'entendre le son de sa voix. « Je sais déjà quoi faire » avoua t-elle une voix plus rauque qu'elle ne le pensait. Évidemment qu'elle avait déjà imaginé ce scénario. Elle s'y était préparée. En avait imaginé tous les moindres détails. Cela n'enlevait rien à la douleur et au désespoir qu'elle sentait se propager en elle. Cette peur panique insidieuse qui vivait tapie sous la surface. Enfouissant son visage dans son cou, elle n'en dit pas plus. A la place, elle se concentra sur sa concertation. Yeux fermés, elle inspira profondément et souffla longuement. Petit à petit, son esprit se clarifia, lui permettant ainsi d'aborder la situation avec un certain détachement. A ce moment précis, elle n'avais besoin de rien d'autre. Si ce n'était peut être d'un grand verre d'alcool rempli à raz pour calmer ses dernières angoisses. A défaut de pouvoir complètement les éradiquer, elle pouvait toujours tenter de les anesthésier. Bien sur, la trentenaire pensait dans le vide, sans conséquence. Elle n'était jamais tombée dans une bouteille, et ne comptait pas commencer maintenant.
Le trajet jusqu'à la Tour – heureusement proche – se passa dans le silence. La justicière n'eut même pas besoin d'émettre un son de douleur pour alerter Nate d'une trop forte pression. Ce fut toutefois avec soulagement qu'elle retrouva la semi pénombre de son habitation. Loin du regard des autres, si ce n'était de celui de Nate, elle se sentit tout de suite plus à l'aise. Ressortir le fauteuil de l'endroit où elle l'avait stocké se fit dans le silence le plus complet. De peur de se mettre à pleurer de rage sans pouvoir s'arrêter, la gothamite préféra garder le silence. Avec des gestes maintes fois répétés, Barbara se dirigea vers sa bibliothèque et bascula la tête de sa statue pour révéler l'autre visage de son domicile. Une fois que ses ordinateurs sortirent de terre, elle se dirigea vers ces derniers. « Mets toi là » déclara t-elle une fois qu'elle fut certaine que sa voix n'allait pas la trahir. « Ne bouge pas ». Pianotant sur quelques touches, elle actionna ses caméras les plus proches et opéra un scan complet de son corps. Sans surprises, il était intact. Seul son implant dysfonctionnait. « Bonne nouvelle, ton épiderme a protégé ton implant. Il est en un seul morceau. Il suffit juste de le rebooter » expliqua t-elle. Aussitôt dit, aussitôt fait. En quelques minutes, les lignes de code furent remplacées et comme neuves. « Prêt ? » demanda t-elle sans chercher à croiser le bleu soucieux de ses yeux. Elle savait qu'elle ne faisait que repousser l'inévitable mais se concentrer sur un seul problème à la fois lui permettait de garder les idées claires et la tête hors de cette eau imaginaire qui ne cherchait qu'à l'avaler. Entrant la dernière commande, elle réactiva l'implant de Nate. L'espèce de gargouillement qui atteint ses oreilles suffit à lui signaler qu'il avait retrouvé sa sensibilité et que la bombe avait fait plus de dégâts qu'il ne l'aurait pensé au premier abord.
Les doigts au dessus de son clavier, Barbara n'osa pas se soumettre au même diagnostic. Elle savait ce qu'elle allait y trouver. A ce stade, elle n'avait besoin d'aucune confirmation. « Dans l'armoire où je range mon armure, il y avait un compartiment secret sur la droite à hauteur de taille. Est ce que tu peux sortir ce qui se trouve à l'intérieur s'il te plaît ? » demanda t-elle sans réellement le faire. Sa voix forte et claire avait tout d'un ordre. Et elle fut soulagée de voir qu'il s'exécuta sans chercher à en savoir plus où à lui parler. Nate était doué avec les gens. Il avait très bien compris que dans son état fragile, elle n'avait besoin que d'une chose : un contrôle absolu. Que cela soit sur la situation, ou même sur lui. Et qui de mieux pour comprendre que cet homme là ? L'enfer il le connaissait aussi bien qu'elle. Il savait à quel point, lorsqu'on nous avait enlevé tout choix des mains, il était important de retenir le peu d'autorité que l'on avait encore. Pour sa présence silencieuse, mais toujours bienveillante, elle ne pouvait que l'adorer un peu plus.
Lorsque la boîte mystérieuse se matérialisa près de son coude droit, elle la regarda longuement. D'une pression du pouce, elle déverrouilla le mécanisme de sécurité. De ses doigts fins, elle récupéra le petit objet qui reposait sur un écrin noir. Un implant de dernière génération. La version bêta de celui qu'elle utilisait maintenant. La petite puce au creux de sa paume ouverte, elle releva enfin le regard sur Nate. Pendant un instant, elle accrocha le vert de son regard à l'océan du sien. Sans rien dire, elle l'observa. Dans son cerveau et son cœur, ses pensées et sentiments se bousculaient. Elle était presque désolée d'avoir à lui demander ce qu'elle devait lui demander. Mais la situation ne leur laissait que peu le choix. C'était soit lui, soit elle. Et en toute honnêteté, Barbara n'était pas sûre de pouvoir empêcher ses mains de trembler assez longtemps pour faire ce qu'elle devait faire. Et ce bien qu'elle s'était longuement préparé à cette éventualité.
Baissant les yeux, elle les retourna sur ses claviers. En quelques secondes, elle déverrouilla une partie de son espace qu'elle n'avait jamais révélé à quiconque depuis qu'elle l'avait construite. Là sous leurs yeux , éberlués pour lui, résignés pour elle, une table d'examen et divers contraceptions bien étranges sortirent du sol. L'attirail parfait pensé pour la folie d'une seule personne. Actionnant les manettes de son fauteuil, elle s'approcha de la tableau bleue. Si générique, si identique à celle que l'on voyait dans tous les blocs opératoires. Impossible d'en cacher la destination. A la seule force de ses bras, Barbara se hissa sur la table et resta assise sur cette dernière sans basculer seulement grâce à des longues heures de pratique. « Tu vas devoir te charger de changer l'implant dans mon dos » lui révéla t-elle finalement, son regard dans le sien, espérant lui conférer toute l'importance de cette situation. « C'est une procédure simple » continua t-elle sans laisser à l'horreur de son visage le temps de s'exprimer plus violemment. Elle mentait bien sur. Et peut être serait-il capable de le sentir. Ou peut être pas. Barbara savait qu'elle avait depuis longtemps acquis la faculté de mentir avec aisance. Si bien que cela lui était devenu aussi naturel que respirer. Non, elle n'en était pas fière. Mais sa vie méritait des sacrifices. Sa décence n'était que le dommage collatéral de toutes les concessions qu'elle devait faire.
Évidemment, il trouva à y redire. Son air soudainement paniqué parlait de lui-même. Elle n'écouta pas un mot de ses supplications, l'esprit focalisé sur une seule chose , un seul objectif : celui de ne pas rester comme ça plus que de raison. « Nate.. Nate ! » tenta t-elle de le couper sans grand succès, « HEYWOOD ! ». Le ton rageur de sa voix suffit à ramener le calme et le silence dans la pièce. « Je te guiderai du début à la fin okay ? Je sais ce que je fais. Fais moi confiance » se trouva t-elle à dire, forçant un sourire qu'elle espérait convaincant sur sa bouche. Le savant assez proche, elle utilisa l'une des mains qui lui servait de support pour attraper la sienne. Tirant sans force, elle le ramena à elle. « Fais moi confiance comme moi je te fais confiance » souffla t-elle, en apposant son front contre le sien lorsqu'il fut assez penché pour qu'elle puisse se le permettre. « Je t'aime » souffla t-elle dans un murmure. Aucune surprise ne peigna les traits de son visage. Ce qu'elle disait, elle le faisait en toute conscience. « Je t'aime » réitéra t-elle dans un souffle avant de capturer sa bouche dans un baiser presque sauvage, empli d'un désespoir qu'elle peinait à contenir. Peut être que le moment était mal choisi, et peut être que cette simple vérité suffirait à annihiler ses précédents propos rassurant tant l'aveu pouvait surprendre. Mais là tout de suite cela ne suffit pas à l'empêcher de prononcer ses quelques mots. Trois mots, sept lettres et un poids presque trop lourd à cet instant.
Non. Non non non non – elle avait beau avoir réactivé son implant, Nate n’en eut pas moins l’impression d’être foudroyé sur place, tétanisé par l’énormité de ce qu’elle lui demandait. Une table d’examen. Des instruments de chirurgie. Un implant de remplacement. Et lui comme dénominateur commun entre chacun de ces éléments. Evidemment qu’il paniquait ! Le poids de ce qu’elle lui demandait le frappa d’un seul coup, en pleine figure, comme un pauvre type embringué rentrant en plein dans un arbre au volant, à pleine vitesse. Son cœur chuta de cent étages dans sa poitrine, ses yeux clairs accrochés à ceux de Barbara dans une supplique muette – ne me fais pas faire ça, comment tu veux que je réussisse un truc pareil ; il était historien, bon sang, pas chirurgien ! Mais elle restait résolue dans sa décision, sans merci, refusant d’entendre ses arguments. Il pouvait appeler Mid-Nite. Ils pouvaient appeler la bat family, quelqu’un saurait forcément quoi faire, ils pouvaient… toutes ses protestations, pourtant, furent balayées du revers de la main, et Nate sentit bien qu’il ne pourrait pas la faire changer d’avis. Barbara Gordon était une femme particulièrement têtue, sitôt qu’elle avait un objectif en tête ; et tous deux avaient traversé des épreuves trop similaires pour qu’il ne comprenne pas, au fond, pourquoi elle se montrait si insistante. Elle avait réussi à rétablir son implant à lui en quelques secondes à peine, mais elle, combien de temps resterait-elle comme ça, prisonnière de son propre corps, d’une condition dont elle avait réussi à s’arracher à force de sang, de larmes et de sueur, s’il n’acceptait pas de se plier à ce pari complètement insensé ? Le cœur de Nate se déchirait en deux au creux de sa poitrine ; partagé entre son désir irrépressible de l’aider, et sa terreur assassine de commettre l’irréparable. Elle savait ce qu’elle faisait – mais lui, évidemment, c’était une toute autre histoire. Ses protestations, il se força à les ravaler, se laissant attirer à elle par la main ; à les garder tout au fond de sa gorge, derrière ses paupières closes aussi, alors qu’il cherchait son courage dans le contact léger et attendrissant de leurs deux fronts l’un contre l’autre. Opérer sa propre petite amie dans l’espoir de lui rendre l’usage de ses jambes. Aucune pression, hein. Ce n’était pas en elle, qu’il n’avait pas confiance. C’était en lui – en sa capacité à faire ce dont elle avait besoin, à être le héros dont elle avait besoin, au moment où elle le lui demandait.
Une décharge électrique. Un coup de tonnerre ; une déflagration qui ranimerait un géant enterré dans la terre depuis des siècles. Dans sa poitrine, son cœur rata plusieurs battements d’affilé, avant d’exploser tout à fait dans un feu d’artifice aussi douloureux que libérateur. Quoi ? Il avait bien entendu ? Nate rouvrit les yeux, chercha à sonder l’expression de sa chère et tendre, confus, touché, surpris, bouleversé, incrédule, ému qu’il était, patchwork invraisemblable d’une myriade d’émotions qui l’auraient englouti tout entier si elle ne l’avait pas lâchée, cette répétition qui ancra sa déclaration fermement dans la réalité de son esprit et du reste du monde, comme un arbre centenaire inébranlable. Il n’avait pas rêvé. Et avant qu’il ne puisse articuler quoi que ce soit, elle captura sa bouche de la sienne, et le cœur de Nate d’exploser un peu plus dans sa poitrine alors que l’énergie du désespoir de Barbara le gagnait aussi ; désespoir, rébellion absolue et vindicative contre le sort qui avait cherché à s’acharner à nouveau, rejet ultime d’une nouvelle épreuve qui les touchait d’un peu trop près. Admission d’une évidence tue depuis des mois sous prétexte de prendre leur temps ; rendu à ses sensations, Nate passa sans crainte ses bras autour de la taille de sa partenaire pour l’amener un peu plus à lui, goûter un peu plus à ce baiser ô tellement particulier alors que son murmure chantait encore à son oreille. Je t’aime. Oh putain. Je t’aime ; et Nate de sourire contre ses lèvres, naufragé dans une tempête dans laquelle il se noierait volontiers. Elle l’avait dit. Elle l’avait dit la première ; il le savait, il s’en doutait déjà avant, mais bon sang, l’entendre lui dire, elle qu’il savait si pudique et réservée, si hésitante et si gardée avec ses sentiments qu’il n’avait jamais voulu la brusquer, maladroit qu’il pouvait être… l’entendre lui dire, c’était le miracle qui vint effacer toute la noirceur de cette sombre journée. C’était des ailes qui lui poussaient dans le dos, c’était la conclusion d’un chapitre et le début d’un autre, c’était la culmination de mois à tâtonner à leur façon dans ce renouveau qu’était le leur, et d’années de souffrance avant de se trouver l’un et l’autre, lors d’une invasion nocturne inattendue.
Il fallut se forcer, pour s’interrompre et reprendre son souffle, emportés par l’élan d’une passion quinze fois renouvelée dans ce baiser des plus précieux ; et Nate dut se faire violence pour ne pas immédiatement l’embrasser à nouveau, pour se contenter de sourire comme un idiot, mais un idiot heureux, le plus heureux des idiots, sûrement, pour prendre le visage de Barbara entre ses mains – même à travers la pellicule de métal invisible concentrée dans son épiderme, même à travers les impressions nécessairement un peu faussées de son implant, il pouvait sentir la douceur de sa peau contre la sienne ; et à son tour, la gratifier d’un aveu qui n’avait déjà que trop tardé. « Moi aussi, je t’aime. T’as pas idée combien je t’aime, Barbara Gordon. » sourit-il, homme heureux malgré les circonstances. Bon sang, comment il était censé lui refuser quoi que ce soit, après ça ? Elle avait assez confiance en lui pour lui confier son cœur ; c’était un plus grand pari encore que lui confier son corps, il en avait bien conscience. Si elle l’en estimait digne, alors un défi comme une opération chirurgicale, c’était que ça devait rentrer dans ses cordes. On parlait de Barbara Gordon, bon sang. Le désespoir la pousserait à prendre des risques ; mais jamais à réellement risque l’impossible, pas vrai ? Nate réprima un soupir, releva les yeux pour sonder le regard de Barbara. « Et si jamais t’as vraiment pas idée, alors disons assez pour faire ce que tu me demandes. Même si c’est complètement dingue. » Et qu’ils devraient s’y mettre avant qu’il ne change d’avis, probablement. Allez, courage Heywood. Fais-moi confiance comme moi je te fais confiance. Quelques mots en plus auxquels s’accrocher, alors qu’il la soulevait pour la porter jusqu’à sa table d’examen, avant de l’y déposer délicatement, peu désireux de réveiller d’autres douleurs invisibles. « Okay. Deux conditions quand même : de une, tu me confirmes que t’as un anesthésiant local quelque part. De deux, si quoi que ce soit va de travers, tu me laisses appeler Mid-Nite. » annonça-t-il sans la lâcher du regard, en s’empressant de se désinfecter les mains pour la procédure. Une grande inspiration, alors que ses yeux parcouraient les différents instruments à sa disposition. This is not going to be fun. Il s’en désintéressa pour se pencher à nouveau sur elle, et, après avoir contemplé un instant son visage, se baissa pour déposer un ultime baiser sur son front, puis ses lèvres, ses doigts dans ses cheveux roux ; courage, Heywood. « Un de ces quatre on se trouver des activités de couple moins stressantes, quand même, hein ? En attendant, je t’écoute. Qu’est-ce que je dois faire ? »
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Barbara Gordon
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Situation Maritale : Est en couple avec un mi-homme, mi-frigo. Mère adoptive de Damian Wayne. Mère du fur baby appelé Miaou.
L'entendre lui retourner son aveu libéra son cœur d'un poids. Pendant quelques brèves secondes, elle avait eu peur... peur qu'il ne le répète pas, qu'il ne ressente pas la même chose. Et dans ce cas de figure, elle n'aurait pas su comment réagir. Sourire aux lèvres, elle se laissa capturer par l'euphorie du moment et rendit à Nate chacun de ses baisers avec le même amour et la même passion. Probablement n'aurait elle pas du s'inquiéter de ce qu'il ressentait pour elle. Mais le doute était humain. Et personne ne pourrait la blâmer d'avoir eu peur. Avec un sourire, qui malgré la situation, ne voulait pas quitter sa bouche, Barbara se laissa porter. « Okay. Deux conditions quand même : de une, tu me confirmes que t’as un anesthésiant local quelque part. De deux, si quoi que ce soit va de travers, tu me laisses appeler Mid-Nite ». Sans hésitation, elle acquiesça. Ses mains autour de son cou, elle profita de la douceur de ses gestes et de la tendresse de ce moment – qui elle le savait pouvait se révéler être le dernier. La procédure était risquée et elle n'allait pas chercher à se convaincre du contraire. Mais elle estimait que le risque était supportable. De toute façon, elle n'avait pas menti. Elle avait toute confiance en lui. Doucement, elle laissa échapper un rire lorsqu'il lui parla de trouver une activité de couple normale. « Je ne promet rien » trouva t-elle l'humour en elle de répondre. Après tout, il n'y avait rien de normal chez eux. Leur rencontre n'avait pas été banale, leurs vies étaient mouvementées et leur relation amoureuse complètement unique. Pour rien au monde, elle n'aurait souhaité la changer. Elle prenait cette parfaite imperfection.
Finalement, elle laissa tomber son sourire et reprit son sérieux. Dans un coin de son esprit, elle le remercia silencieusement d'avoir réussi à alléger un instant la tension de la pièce. Avant de se lancer dans ses explications, elle le contempla un instant. Elle chercha le doute, et la peur dans le bleu de ses yeux. Et si elle les trouva, elle fut satisfaite de les voir submergé par la détermination qui brillait dans ses yeux. Après lui avoir adressé un dernier signe de tête, elle se tourna et grâce à la force de ses mains, s'allongea à plat ventre sur la table d'opération. Par chance pour eux, ils n'avaient qu'un implant à changer : celui de son dos. D'un voix claire et posée, elle lui indiqua l’emplacement de l'anesthésiant, la dose qu'il devait prélever et l'endroit où il devait piquer. Grâce à une caméra placée en hauteur, elle guida la position de ses mains. Habituée qu'elle était, la jeune femme ne grimaça pas lorsque l'aiguille traversa son épiderme et que le produit froid s'infiltra dans son organisme. Bientôt, elle ne put plus sentir le poids de ses doigts dans son dos. « On peut commencer » souffla t-elle alors à ce moment. « Quoiqu'il arrive à partir de maintenant, tu ne peux pas reculer ou abandonner ». Il avait devoir procéder jusqu'au bout.
Avant de lui donner le feu vert, la justicière calma les battements effrénés de son cœur. Elle ferma les yeux. Ce ne fut que lorsque sa respiration fut calme qu'elle consentit à les ouvrir. D'un seule souffle, elle chassa ses derniers doutes, ses peurs, craintes et le fait qu'elle savait pertinemment que l'anesthésiant n'était pas assez fort pour réellement contrer à cent pour-cent la douleur. Malheureusement, elle avait besoin de sentir pour savoir comment le guider. Cela, elle se garda bien de le lui dire. De sa voix mesurée, elle commença à lui expliquer ce qu'il devait faire. Le premier coup de scalpel coupa net dans sa chaire, le sang dégoulina le long de ses flancs, la chaleur s'infiltrant dans les parties réveillées de sa peau. L'entaille fut longue et profonde, et laisserait derrière elle une nouvelle cicatrice ; une nouvelle page d'une histoire qui parfois lui semblait sans fin.
Les dents un peu serrées, Barbara lui expliqua comment déconnecter l'implant et le détacher de sa colonne en toute sécurité. Presque déconnectée, et une fois l'objet connecté, elle put constater par elle même la cassure nette de ses vertèbres. A part sur des radios, elle n'avait jamais réellement pu observer les dégâts causés par le Joker. En toute honnêteté, elle n'était pas certaine d'avoir réellement être prêt à avoir un si gros plan de son handicap. Ni même de l'intérieur de son propre corps. Il y avait définitivement quelque chose de glauque à observer son propre organisme comme ça. Reine de la compartimentation, elle laissa tout cela de côté pour se concentrer sur la tâche ardue qui leur était présentée. Elle aurait bien l'occasion plus tard d'être traumatisée par l'expérience. Au point où elle en était...
Lorsque finalement les derniers points de suture furent noués dans sa peau définitivement réveillée, la trentenaire lâcha un soupir. Les yeux fermés, elle combattit la nausée qui sembla vouloir la submerger. « Seau » grogna t-elle comme avertissement. Un qu'il comprit assez rapidement par chance avant qu'elle ne se mette à rendre le contenu de son estomac. « Okay, je vais m'évanouir » trouva t-elle temps de croasser de sa voix rauque, la tête enfermée dans du coton. Et s'évanouir, elle le fit à peine les derniers mots eurent franchi ses lèvres blanches et tremblantes.
Si quelqu’un avait dit un jour à Nate qu’il procèderait à une opération chirurgicale parfaitement non-orthodoxe sur sa propre petite-amie justicière masquée, aucun doute qu’il leur aurait franchement ri au nez. Mais vraiment. Difficile de croire qu’il y avait eu une époque de sa vie pendant laquelle Nate Heywood avait eu l’expérience de quelque chose de vaguement normal. Clairement, ce temps-là est aujourd’hui résolu – et l’homme d’acier rassemble toutes ses forces mentales pour ne surtout pas penser au surréalisme de la chose, alors qu’il se penche sur le dos de Barbara, scalpel (scalpel, bon sang !) en main, sépare les tissus, encaisse la vue du sang et des veines et des muscles exposés à sa vue. Quelque chose dans son esprit se déconnecte, se détache de tout pendant que toute son attention se concentre sur ses gestes. Comme si sa conscience s’était subitement débranchée de son corps, Nate aurait presque l’impression d’assister à l’opération de l’extérieur, de se voir lui-même la mener, plutôt que de la vivre au premier rang. Pour le mieux, sans aucun doute. Nate se souvient vaguement avoir lu quelques bouquins de psychologie, avoir entendu parler de phénomènes de dépersonnalisation, mais jamais, au grand jamais, ne s’était-il attendu à en faire l’expérience de manière aussi radicale. Plus concentré sur les consignes de Barbara qu’il ne l’avait jamais été sur quoi que ce soit d’autre, il s’oublie complètement dans sa tâche. D’abord terminer cette opération, rétablir l’implant de Barbara. Ensuite, réaliser la folie qu’ils viennent d’accomplir, et possible s’effondrer dans une crise de panique en décalage. Voilà qui paraissait être un plan tout à fait raisonnable.
Combien de temps passent-ils sur cette opération ? Nate a complètement perdu le compte des minutes, peut-être des heures qui sont passées ; mais le soupir de soulagement qu’il laisse échapper une fois les derniers points de suture terminés lui donne l’impression d’avoir été retenu dans sa poitrine pendant un demi-siècle. Holy shit. « C’est fini. » parvient-il à articuler, hébété – se retenant férocement de s’appuyer contre la table d’opération de peur de la faire s’effondrer par inadvertance. C’est fini. Ils l’ont fait. Ils ont réussi. Elle va bien, Barbara va bien, et… et seau. « Seau ! Seau, où il est planqué ? » A une vitesse qu’il ne se soupçonnait même pas, Nate attrape le seau sous la table d’opération et se hâte de le tendre à sa malheureuse bien-aimée en pleine souffrance, avant de retirer hâtivement ses gants chirurgicaux un peu trop couverts de son sang à son goût. Le cœur battant la chamade dans sa poitrine, Nate se hâte de revenir aux côtés de Barbara, l’inquiétude réussissant à se loger dans ses entrailles – contrecoups de cette improbable opération, stress qui retombe, qu’importe. « Babs ? » appelle-t-il, repoussant délicatement des mèches de cheveux roux de son visage. Inerte. Un bref instant, la panique lui vrille l’estomac, envoie une série de décharges électriques dans ses veines ; mais elle respire encore, simplement évanouie. « Oh seigneur… » Hé, on peut arrêter là pour aujourd’hui, les émotions fortes ? Merci bien.
Un rire, léger, épuisé, passe la barrière de ses lèvres, et l’homme d’acier relève les yeux pour contempler les traits plus épuisés encore de sa compagne. Va-t-elle un jour cesser de le surprendre, de l’émerveiller, et de lui faire endurer cinq infarctus consécutifs à la minute ? Un sourire attendri adoucit ses traits. C’est quand même dingue, ce qu’ils viennent d’accomplir, non ? Paralysée, elle a réussi à lui rendre ses sens. Paralysée, elle a réussi à le guider tout au long d’une procédure médicale – et lui a réussi à suivre, avec pour seul moteur la foi qu’il pouvait placer en elle. « Qu’est-ce que tu me fais pas faire, Batgirl… » marmonne-t-il dans sa barbe ; puis il se redresse, glisse ses bras sous elle, et, avec les plus grandes des précautions, la soulève de la table d’opération pour gagner sa chambre. Elle allait avoir besoin de repos après avoir frôlé la catastrophe de si près. Evidemment qu’elle ne voudrait rien entendre une fois réveillée, mais hé – pour le moment, c’est lui aux commandes. Par mesure de précaution, il appellera Dr Mid-Nite sitôt qu’il l’aura changée dans des vêtements plus confortables et couchée dans son lit, préférant de loin faire contrôler le travail finir par un professionnel – pour l’heure, une chose à la fois, un petit miracle après un autre, un geste après un autre pour se rappeler que ni l’un ni l’autre n’avait plus à affronter quoi que ce soit entièrement seul.
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