The new Dark Knight [PV Barbara]

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Quelque part sur la planète Terre, localisation secrète

Le moteur rugissant de la Batwing retentissait de manière assourdissante dans la bat-cave la plus secrète du monde. Bruce, assis à un atelier, examinait et manipulait avec précaution une pièce d'armure qu'il avait tenté, avec l'aide de Lucius Fox, de confectionner. Il était mécontent du résultat, mais il s'y était attendu ; le métal Nth était capricieux, difficile à travailler, et rare. Et son côté magique perturbait toutes les lois terriennes de la physique. Néanmoins, le Chevalier Noir, qui était en partie en armure, délaissa son travail pour aller accueillir Barbara Gordon.

La jeune femme descendit la rampe de l'aéronef, et fut reçue par un sourire de la part de Batman. Ce dernier fit d'ailleurs un léger signe de tête en direction de l'appareil.

« Navré de pas t'avoir laissée piloter, mais je devais être certain que l'appareil te mènerait à bon port. Et te connaissant, tu as mémorisé le trajet et les coordonnées, donc c'est parfait. »

Il la guida un peu à l'écart, passant les écrans géants et les ordinateurs, ainsi que devant un ratelier où trônaient différentes armures de Batman. Ils descendirent tous les deux à l'étage inférieure, arrivant dans une vaste pièce circulaire – aux mêmes dimensions que la piste au-dessus de leurs têtes – elle aussi remplie d'ordinateurs, d'écrans plus petits, et surtout d'armoires et d'étagères où reposaient différents objets et outils. Un mur scellé, dont la présence évoquait immanquablement une porte dissimulée, se trouvait sur un des côtés.

« Mais j'en deviens impoli. Merci d'être venue aussi vite que possible, et sans poser de questions. J'imagine que tu dois en avoir quelques unes, alors je suis tout à fait prêt à les entendre, si jamais tu en as, avant qu'on aborde le vif du sujet. »

Il la fixa du regard, stoïquement, lui laissant le temps de poser ses éventuelles questions. Il lui avait dit, la veille, qu'il avait besoin de la voir pour préparer sa future succession. Il lui avait assuré, dans son message, que la Batwing la conduirait à bon port sans problèmes et qu'elle comprendrait ainsi beaucoup mieux dans quoi elle s'était engagée, et surtout, ce que ça signifiait, devenir le Chevalier Noir, devenir Batman. Il savait d'avance qu'elle ne serait probablement pas d'accord avec tout, et qu'elle changerait certainement des choses quand viendrait son tour. Il ne souhaitait ni ne pouvait l'en empêcher de toute façon. Il avait simplement besoin qu'elle comprenne, car elle ne devait pas s'engager à la légère. Elle avait accepté sa proposition, mais il lui fallait maintenant accepter toute la partie sombre, dramatique et immorale de l'histoire. Qui représentait, évidemment, la partie la plus importante.

Il attendit qu'elle ait finit pour reprendre la parole :

« Ce que nous allons faire aujourd'hui, nous le referons peut-être à d'autres reprises. Ou peut-être que ce ne sera pas nécessaire. Mais il te faut savoir certaines choses, avant de t'engager plus loin. Des choses que tu soupçonnes peut-être, que tu connais peut-être, mais dont tu n'as pas idée de la véritable teneur. Il est important, pour moi comme pour toi, que tu saches tout cela. Si tu veux être un jour le Chevalier Noir, c'est absolument nécessaire. Je vais donc te révéler un certains nombre de choses, et te donner les clés pour trouver le reste des réponses toi-même. Ainsi, et seulement ainsi, tu seras prête à accepter ou décliner cet engagement... et à le remanier comme il te paraîtra le mieux. »

Les dernières parties de son armure traînaient ici ; il les enfila, une à une, marquant un séance théâtral mais nécessaire, lui aussi. Enfin, alors qu'il enfilait le masque et redevenait complètement Batman, il tourna le visage vers Barbara et demanda :

« Dis-moi, qu'est-ce que le Chevalier Noir ? Qu'est-ce que Batman ? »

Le premier test. La première épreuve.

Bruce &
Barbara

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Si il y avait bien quelque chose que Barbara Gordon détestait... c'était les secrets. Avec la vie qu'elle menait, il aurait cependant été aisé de croire le contraire. Après tout, elle n'était pas la plus honnête et cachait inlassablement son identité aux yeux du monde et de ses proches. Pourtant, la jeune femme ne supportait pas quand ces derniers lui étaient destinés. Quant elle en était la cible et même la victime. Si tel était qu'elle pouvait s'exprimer ainsi. La raison derrière cela était néanmoins simple. Son esprit acéré ne lui laissait aucun repos tant que ce dernier n'était pas solutionné. Elle réfléchissait, triturait ses méninges jusqu'à avoir au moins l'ébauche d'une idée viable. Pourtant, à cet instant, elle ne pouvait que ronger son frein et attendre. Attendre d'arriver à destination. Destination qu'elle ne connaissait qu'après avoir jeter un œil au GPS du Batwing. Car ce n'était pas comme si Bruce lui avait lui-même donné cette information. Lorsque l'appareil se posa finalement après plusieurs heures de trajet, Barbara s'étira longuement afin de se diriger vers la rampe. Cette dernière à son approche s'actionna et se baissa pour la laisser descendre. Bottes finalement au sol, la jeune femme rousse laissa voyager ses yeux verts un instant. Lorsqu'elle posa son regard sur Bruce, ce dernier sourit et elle ne put que le lui rendre. Le geste – si simple- était si rare venant de sa part que la jeune adulte l'apprécia sans se poser de questions. « Navré de pas t'avoir laissée piloter, mais je devais être certain que l'appareil te mènerait à bon port. Et te connaissant, tu as mémorisé le trajet et les coordonnées, donc c'est parfait ». Pour toute réponse, elle hocha la tête. Avec sa mémoire eidétique, Barbara était capable de tout retenir. Un don qui pouvait vite devenir une malédiction. En effet, il n'était jamais agréable de se souvenir dans les moindres de détails – comme si vous y étiez à nouveau - des pires moments de votre existence. Pas d'ignorance salvatrice pour elle. Pas d'amnésie miraculeuse.

Sans un mot de plus et en analysant ce qu'elle avait autour d'elle, Barbara suivit son mentor. « (...) J'imagine que tu dois en avoir quelques unes, alors je suis tout à fait prêt à les entendre, si jamais tu en as, avant qu'on aborde le vif du sujet ». Un léger rire secoua ses épaules. Des questions, elle en avait des dizaines. Toutes découlant les unes des autres. Certaines techniques, d'autres non. « Pourquoi sommes nous ici exactement ? » demanda t-elle simplement. A ses yeux, cela représentait à ce moment précis la seule réelle question. Rien ne justifiait réellement qu'ils se retrouvent ainsi en secret à l'autre bout de la planète. Les détails de sa succession – elle ne faisait que reprendre ses mots – auraient pu être réglé ailleurs. La Tour de L'horloge était un endroit sûr et à l'abri des oreilles indiscrètes. Si l'on oubliait la présence, quasi permanente aujourd'hui, de Damian. Le jeune adolescent pouvait cependant être envoyé ailleurs pendant quelques heures. Ce n'était pas comme si il rechignait à aller en patrouille. « Et derrière cette porte .. il y a quoi ? » reprit elle, en désignant du menton l'entrée dissimulée, scellée dans le mur. Un fait qui ne lui avait évidemment pas épargné et n'avait pu qu'attiser sa curiosité déjà dévorante. Lorsque l'homme reprit la parole, la rousse écouta religieusement. Elle hocha la tête au moment opportun et garda le silence à la fin de sa tirade pour lui laisser apprécier son sérieux. Elle faisait parti de son monde depuis l'adolescence. Elle connaissait l'importance de la tâche de même que ses difficultés. Surtout, elle en connaissait mieux que personne les dangers. Avec Jason, elle faisait parti de ce clan très fermé – et très sélectifs – des rescapés de cette guerre de l'ombre.

« Dis-moi, qu'est-ce que le Chevalier Noir ? Qu'est-ce que Batman ? ». Barbara était assez femme et adulte pour admettre qu'elle était surprise par la question. Elle avouait ne pas s'être attendu à un tel questionnement. Surtout pour une introduction. Elle supposait pourtant que l'interrogation était censée. Elle savait aussi que Batman avait autant de définitions que d'humains sur la planète. Justicier, héros, hérétique, criminel. Les étiquettes changeaient avec le temps et les humeurs. La seule réponse qu'elle pouvait lui apporter reposait alors sur la signification que l'homme chauve souris avait pour elle. « Une idée. Une idée qui peut construire ou détruire » lâcha t-elle alors. « Certains parleraient peut être de parasite car une idée... ne peut mourir. Elle vit et continue de vivre tant qu'il y a des gens pour la véhiculer. Elle transcende le genre humain et la mortalité de ce dernier » continua t-elle, peut être plus philosophique que ce à quoi il s'était attendu. « Batman est une idée, il rassemble ou divise mais le message qu'il porte ne s'arrêtera pas avec ta mort ou la mienne » conclut-elle finalement. Plantant son regard vert dans les lentilles de son masque, elle attendit son verdict. Qu'importe ce que ce dernier pouvait être.

Pando

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« Une simple chambre, rien de plus. »

Ce fut la réponse simple à sa question.

Puis Batman hocha la tête doucement à la suggestion de Batgirl, avant de croiser les bras. Il s'imposait une stature plus solide, plus stable, afin de ménager l'effet qu'auraient ses paroles. Il regrettait un peu de devoir agir ainsi, mais il y était contraint par les circonstances. Car il devait être absolument certain que Barbara comprenne tout, et en plus, il devait démontrer ce qu'il allait lui dire. C'était nécessaire, encore une fois. Il ménagea donc un certain silence avant de répondre.

« C'est une bonne réponse. Batman est en effet une idée, un symbole, qui change selon les interlocuteurs. C'est un héros, un justicier, un criminel, un adepte d'arts démoniaques, un tueur pour les plus naïfs, un monstre pour les plus faibles et les plus apeurés. Oui, Batman est une idée, tu as raison. Mais ce n'est là qu'une des nombreuses réponses valables, en surface, en apparence. La vraie nature du Chevalier Noir, ce n'est pas ça. »

Il ne bougeait pas, ne cillait pas. Il parlait simplement. Et plus il parlait, plus il semblait se fondre dans les ombres du décor.

« Être le Chevalier, être Batman, c'est être plus qu'un simple symbole ou une idée. C'est être à l'affût du moindre signe avant-coureur, c'est être capable de dépasser les limites du corps humain et de l'esprit pour affronter des dieux, des créatures démoniaques, des tyrans venus de l'espace. C'est être capable de sortir chaque nuit dans Gotham et d'affronter tout ce que cette ville a de pire. C'est être capable de présenter la cape et le masque comme ce qu'ils sont : comme un rideau cachant quelqu'un, une identité civile et vulnérable. Et faire croire à tout le monde que tout ça... c'est la vérité. »

Nouvelle pause, toujours immobile.

« Le vrai masque de Batman, mon vrai masque, ça n'a jamais été le Chevalier Noir. A huit ans, quand mes parents sont morts, Bruce Wayne est devenu le masque et je suis devenu la chauve-souris. Je n'ai jamais su être pleinement un être humain avant aujourd'hui car j'avais besoin, pour pouvoir être Batman, de conserver cet état de fait. Qu'est-ce que cela implique ? Cela implique d'être l'incarnation de la Peur, pour tous les autres. Ennemis, amis, innocents, coupables. C'est nécessaire. Car ainsi, ils ne sauront jamais qui ou quoi est exactement le Chevalier Noir, et ils ne pourront jamais t'atteindre complètement. Ils ne pourront jamais te tuer, et ils ne pourront jamais te blesser suffisamment. »

Seule sa voix brisait le silence de la Bat-cave.

« Scarecrow est persuadé qu'il est le maître de la terreur, mais c'est faux. Car même lui a peur de moi, il me voit dans ses plus sombres rêves et il se réveille, terrifié. Le Chevalier Noir est la Peur, et tout ce qu'elle implique. Il n'est pas un être vivant, mais une idée, une incarnation, et on ne peut pas savoir réellement ce qu'il est ou ce qu'il est capable de faire. Il terrifie même ses proches. Demande à Clark, ou à Diana. Ils te diront que non, ils me connaissent, ils savent que Bruce Wayne est leur ami. Mais Batman les terrifie. Car ils ne connaissent pas la subtilité entre le masque et la personne réelle. »

Il décroisa alors les bras, parlant d'une voix moins imposante et plus calme. Même si c'était mesquin, il espérait avoir réussi à susciter une certaine peur aussi chez Barbara, par ce discours, afin d'être certain qu'elle comprenne bien.

« C'est un effet regrettable, je le concède. Et je n'en suis pas fier. Mais comprends-tu la nécessité ? Encore une fois, tu feras ce que bon te sembleras, mais il est important que tu comprennes comment j'ai pu survivre toutes ces années en étant un simple humain. Et je ne te demande certainement pas de faire les mêmes erreurs que moi, car tu as su très tôt, comme Dick, te détacher de la part d'ombre qui subsistait en moi. »

Il lui fit alors signe de le suivre, se dirigeant non pas vers la chambre mais vers un petit coin de mur, où il tapota selon une mélodie distincte. Aussitôt, le pan de mur coulissa, s'effaça, dévoilant l'entrée d'une pièce plutôt étrange. Assez petite, elle était composée d'un bat-ordinateur, d'un émetteur holographique, et de nombreuses étagères où se trouvaient des valises noires. Chacun était symbolisée par un nom ou un logo différent, dont certains étaient clairement des super-héros ou des super-vilains.

« Ferme la porte derrière toi, je te prie. »

Bruce &
Barbara

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Patiemment, elle écoutait. Ecoutait ce qu'il avait à dire et la façon dont il formulait ses idées. Pendant tout son discours, elle resta silencieuse et décida de ne rien répondre. Elle aurait pu pourtant. Elle aurait pu lui signaler qu'il n'avait pas réellement compris ce qu'elle entendait par idée. Que selon son point de vue, l'idée même , essence d'une chose incorporelle, transcendait le genre humain jusqu'au point où le vocabulaire humain lui était difficilement associable. Une idée ne craignait aucun ennemis. Elle ne craignait pas la mort. Elle n'avait pas d'appartenance. Elle ne succombait à aucun des travers de l'homme. Du moins dans sa forme la plus pure. Là où Bruce restait – peut être malgré lui – terre à terre et focalisé sur une enveloppe charnelle, Barbara se plaçait sur une sphère plus... spirituelle. Si elle pouvait ainsi la qualifier. Pour autant, elle comprenait parfaitement son point de vue. Et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, même sans être le premier à avoir eu l'idée de créer une personnalité héroïque, Batman lui appartenait. Il était une manifestation de ses propres difficultés, de ses propres peurs, de ses propres croyances. Après tout, l'homme n'avait pas choisi la chauve souris par hasard. Elle lui était intimement liée. Deuxièmement, les définitions resteraient nombreuses et chacun verrait en Batman ce qu'il voulait y voir. Ce n'était pas à elle de décider pour eux la façon dont il l'envisageait. Elle devait avouer cependant qu'il ne lui apprenait pas grand chose de nouveau. Il oubliait peut être qu'elle l'avait vu à l’œuvre depuis l'adolescence. Qu'elle avait partagé sa vie et sa croisade depuis ce jour. Batgirl, même si plus légère et moins encline à inspirer la peur dans le cœur de ses ennemis, jouait un rôle qui n'était pas si différent. Elle représentait un masque. Au sens propre du terme comme au sens figuré. Contrairement à Bruce cependant, son identité civile restait son identité première. Elle était Barbara avant d'être Batgirl et elle serait Barbara après avoir été Batgirl. Pour cette raison, elle savait qu'elle n'allait pas perdre cet équilibre en devenant Batman. Ou qu'importe le nom qu'elle choisirait à ce moment là. « (…) Encore une fois, tu feras ce que bon te sembleras, mais il est important que tu comprennes comment j'ai pu survivre toutes ces années en étant un simple humain. (...) ». « Tu n'es pas le seul simple humain a avoir survécu » lui fit elle gentiment remarqué. Elle était encore là. Dick était encore là. Tim était encore là. Ils étaient encore là. Peur ou non. Batman ou non. Ils étaient là, vivants. Peut être intérieurement un peu brisés mais vivants.

Lorsqu'il effectua un signe, Barbara le suivit. Sourcil levé par la curiosité, elle le regarda taper le mur pour en ouvrir l'ouverture secrète. « Ferme la porte derrière toi, je te prie ». Sans hésitation, elle s'exécuta. Puis, elle laissa son yeux de jade se poser sur tout ce qui se trouvait autour d'elle. Elle accrocha les boites et leurs symboles, fronçant les sourcils. Quelque part, elle savait déjà à quoi elle servait. Leurs utilités étaient évidentes. En outre, elle l'avait toujours soupçonné d'avoir en sa possession quelque chose dans le genre. Après tout, il gardait un bout de kryptonite pour les au cas-ou. Cela n'était alors que la suite logique. Bien sur, elle pouvait se tromper et les boites pouvaient renfermer autre chose que les moyens de neutraliser les membres représentés par leurs symboles. Mais elle doutait de cette option. « Y'en a une avec ton nom dessus ? Ou le nôtre ? » demanda t-elle alors, lui faisant ainsi comprendre qu'elle savait – ou pensait savoir – ce que refermaient ces mallettes. Elle savait. Et elle n'était ni choquée, ni étonnée.

Pando

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Batman s'avança jusqu'au centre de la pièce, se plaçant de l'autre côté de l'émetteur holographique. Il laissa Barbara s'avancer aussi, posant une question légitime et visiblement soucieuse de savoir de quoi il retournait exactement. Il vit aux mouvements de sa bouche et de ses bras qu'elle était légèrement plus tendue, devinant probablement de quoi il s'agissait avant même que Bruce n'ait eu besoin de lui répondre. Il resta donc un certain moment à la fixer sans rien dire, se préparant à lui répondre.

Sans la moindre trace de fierté dans la voix.

Mais toujours avec une présence intimidante, et une autorité absolue. Parce qu'il devait lui montrer l'ampleur de tout ceci. Lui faire comprendre, là aussi, toute la nécessité de la chose.

« Avant de te répondre, je vais t'expliquer de quoi il s'agit, et d'où l'idée m'est venue. Tu as deviné, mais par précaution, je vais te l'avouer : oui, il s'agit de moyens de défense contre tout le monde. L'origine de ce plan, dont je ne suis pas fier mais qui est, lui aussi, nécessaire, se trouve dans la formation de la Justice League. En me voyant, simple humain aux côtés de dieux et de métahumains, j'ai pensé qu'il valait mieux profiter de mes talents : être le plus intelligent, le stratège du groupe, et penser à tous les scénarios. Alors j'ai réuni autant d'informations que possible sur mes alliés, secrètement, et j'ai créé ceci : un plan de secours, pour chacun d'entre eux. Moi y compris. »

Il marqua une pause, commençant ensuite à pianoter sur le clavier de l'émetteur.

« Mais aujourd'hui, l'idée a été étendue à ses plus grandes extrémités. Techniquement, il n'y a pas de valise pour toi, ou pour moi, car en tant que simple humain, nous n'avons aucune faiblesse particulière. Pas de kryptonite. A l'origine, l'arme à utiliser contre moi était la Justice League, mais avec le temps, avec les dossiers et les valises qui grandissaient, et le fait que j'étende aussi la base de données aux Super-Vilains... alors j'ai mis ceci : un émetteur holographique. Je vais te donner un exemple. »

Il pianota alors le nom de Clark. Aussitôt, l'émetteur s'alluma, représentant Superman en couleur, avec des textes déroulant et des flèches, des séries de nombres, ainsi que diverses informations à son sujet.

« Ordinateur, quelles sont les faiblesses de Superman ? »

Une voix désincarnée retentit alors :

« Superman, Kryptonien, âge précis inconnu, estimé entre trente et quarante années terrestres. Vis sous l'identité civile et secrète de Clark Kent. A une relation avec une certaine Lois Lane. Ses capacités hors du commun et presque inégalées le rendent toutefois vulnérables aux différentes formes de kryptonite, et la magie a un effet particulièrement efficace sur lui. Faiblesses identiques à celles de Supergirl, alias Kara Kent, et Superboy, alias Conner Kent, Dru-Zod, le général kryptonien. »

Bruce coupa l'audio, avant de tourner à nouveau son regard vers Barbara.

« Encore une fois, je ne suis pas fier. Je ne l'ai jamais été de faire cela, mais je suis le seul à y avoir pensé, le seul à savoir ce qui permet de vaincre et, ou, d'affaiblir chaque membre de la Justice League, chaque Super-Vilain, chaque personnalité d'importance. Ça n'a pas été facile de cacher ceci aux yeux des autres. Clark est le seul, avec Alfred, à être au courant qu'une telle chose existe : ils ne savent cependant pas où, ni sous quelle forme précise. Cet honneur te revient, Chevalier Noir. Pour ce qui est de ton dossier, je te laisserai y jeter un coup d’œil, et le mettre à jour comme bon te semblera. Mon seul conseil : commence par toi-même. Identifie tes faiblesses, les risques te concernant, avant d'envisager ceux des autres. Il s'en dégage une certaine sagesse et une retenue bien pratiques. »

Il marqua une légère pause.

« As-tu des questions ? Si tu veux essayer de l'utiliser, de voir le contenu de certaines valises, tu peux. Tout ceci est à toi également, désormais. »

Bruce &
Barbara

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Bruce l'observait et elle le laissa faire. Elle garda son langage corporel ouvert et aussi détendu que possible. Elle n'avait pas peur de lui. Elle n'avait pas peur de ses idées. Si elle avait raison quand à la contenance des valises, elle trouvait ça même logique. Nécessaire. A nouveau, elle écouta et le laissa confirmer que oui elle avait bien vu juste. Vraiment, cela ne l'étonnait guère. Plus encore, elle aurait probablement fait la même chose que lui si elle avait été dans sa position. Elle le faisait qui plus était déjà d'une certaine façon. En tant qu'Oracle, elle avait réuni plus d'informations que nécessaires sur bon nombres de gens et bon nombre de sujets. En était elle fière ? La réponse n'était ni négative ni réellement positive. Elle ne s'était en réalité jamais posé la question. La collecte d'informations avaient toujours fait partie de son travail. Sur ce point là, Batgirl et Barbara la bibliothécaire n'étaient pas si différente. Elles cherchaient et enregistraient tout ce qui avait de l'importance à un moment donné ou ce qui pourrait avoir de l'importance plus tard. Malgré elle, elle tiqua cependant quelque peu lorsqu'il déclara si simplement qu'eux n'avaient pas de faiblesse particulière. C'était une façon assez … étonnante de voir les choses selon son point de vue. Après tout, en tant que simple humain, ils étaient les plus vulnérables. Physiquement, ils avaient plus de faiblesses que n'importe qui. Une simple balle, un simple coup, une simple chute pouvait mettre fin à leurs carrières et à leurs vies. Mais il était vrai cependant qu'ils n'avaient pas de faiblesses qui demandaient un objet spécifique, comme la kryptonite. Point qu'il abordait si justement. Curieuse, elle le regarda pianoter pour mettre en marche l’émetteur holographique. Immédiatement, Barbara ne put empêcher son cerveau de trouver plusieurs moyens d'améliorer cet objet – qui était déjà impressionnant et apparemment fonctionnel. Comme jamais n'était cependant parfait, elle mit dans un coin de son esprit les idées qui venaient de s'imposer d'elle-même dans son esprit. Elle aurait après tout bien le temps d'y penser et de s'y pencher si l'envie lui prenait. Après tout, même sans être officiellement le nouveau Batman, elle savait à présent où se trouvait cette planque et comptait bien s'y connecter à distance. Après tout, lorsqu'on était capable de détourner un satellite avec une simple ligne de code – chose qu'elle n'avait jamais fait mais pouvait faire avec peu de difficultés - on pouvait se connecter à une base perdue au milieu de nulle part depuis son chez soi.

« Ça n'a pas été facile de cacher ceci aux yeux des autres. Clark est le seul, avec Alfred, à être au courant qu'une telle chose existe : ils ne savent cependant pas où, ni sous quelle forme précise. Cet honneur te revient, Chevalier Noir ». Sombrement, elle hocha la tête. Elle était assez intelligente pour savoir les responsabilités que tout cela représentait. Avoir les moyens de mettre la totalité de la Ligue de Justice à genoux n'était pas un rôle à prendre à la légère. Cela représentait même un poids pour ses épaules. Un poids qu'elle acceptait de manière humble. Sans fioritures ni artifices. « (…) commence par toi-même. Identifie tes faiblesses, les risques te concernant, avant d'envisager ceux des autres. Il s'en dégage une certaine sagesse et une retenue bien pratiques ». Sans pouvoir le retenir, Barbara laissa échapper un léger rire. Un rire qui loin d'être amusé était sombre et en disait long. Savoir qui on était, ce dont on était réellement capable, était une question que beaucoup passaient leur vie à se demander. Et ce sans jamais trouver la réponse. Et d'un côté cela était assez logique. Après tout, une personnalité évoluait avec le temps. Elle évoluait au fin des coups durs, des échecs et des réussites. Elle évoluait avec l'âge – et ce sans que l'on puisse parler de sagesse. A moins d'être devin, personne ne savait de quoi demain été fait et à ce tirre personne ne savait quel genre de personne il ou elle allait devenir. Pour autant, Barbara savait qu'elle représentait un énorme risque pour le monde. Oracle plus que Batgirl était un risque – bien que les deux étaient deux parties de sa personnalité, elles restaient dissociables. Elle plaisantait parfois sur le fait qu'elle avait le monde au bout des doigts... mais au final ce n'était que la vérité. Son intelligence était un risque. Sa capacité de hacker était un risque. Si elle le voulait, elle pouvait faire basculer tout un pays en neutralisant informatiquement une seule institution nécessaire : santé, éducation, défense... Les possibilités étaient sans fin dans un monde aussi connecté que le leur. Bien sur, ce risque ne lui était pas intrinsèque. Elle n'était pas la seule à avoir ces capacités. Des hackers il en existait plein. Pour l'instant, elle avait juste été la meilleure dans son domaine. Mais elle n'était pas arrogante au point de penser que cela resterait ainsi. Peut être même avait elle déjà été détrône. Après tout, depuis qu'elle était redevenue Batgirl à plein temps, elle n'avait consacré que peu de temps à la vie en ligne. Peut être, alors, serait il bien qu'elle pense à faire un tour sur le dark net pour s'assurer que personne ne préparait quelque chose de nature à créer une nouvelle guerre mondiale. Après tout, l'on n'était jamais trop prudent.

« As-tu des questions ? Si tu veux essayer de l'utiliser, de voir le contenu de certaines valises, tu peux. Tout ceci est à toi également, désormais ». Sans se gêner, Barbara sauta légèrement pour sauter sur la console libre près de l'ordinateur pour s'y asseoir. D'un geste de la main, elle lui fit part de son refus de regarder dans les valises pour le moment. Elle voulait d'abord venir à ses propres conclusions avant de voir les siennes. Surtout c'était quelque chose qu'elle voulait faire sans personne au-dessus de son épaule. Et ce afin de pouvoir prendre son temps. « Est ce que tu as déjà pensé à t'en servir ? » demanda t-elle alors. « Ou plutôt est ce que tu as déjà été à deux doigts de t'en servir. Et si oui pourquoi ? » reprit elle en précisant un peu sa pensée.

Pando

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Le regard de Bruce dévia vers les valises, vers les premières qu'il avait conçues. Ses yeux s'attardèrent longuement sur celle de Clark, comme pour se rappeler qu'il avait effectivement été à deux doigts de se servir de celle-là, précisément, contre son ami. Il n'y avait pas de réponse facile à la question de Barbara. Il ne pouvait pas juste dire que oui, il avait failli s'en servir, que oui, il l'avait déjà fait, que non, il n'avait heureusement pas eu besoin d'en venir à de telles extrémités. La vérité était bien plus nuancée, déjà... et ensuite, il hésitait un peu à révéler certaines choses.

Mais son hésitation s'effaça rapidement. Il avait décidé d'accorder la pleine confiance à Barbara, ce qui était quelque chose réservé à seulement deux autres individus au monde. Il se retourna pour faire face de nouveau à la jeune femme, indiquant d'un vague geste l'ensemble de la pièce.

« Malheureusement, oui, j'y ai déjà songé. Plus d'une fois. Plus de dix fois, plus d'une centaine peut-être. A chaque fois que la Justice League a affronté quelqu'un, ou que j'avais vent d'événements hors de ma portée physique, oui, j'y ai songé. J'envisageais toujours le pire scénario possible, avec les pires acteurs possible. Un affrontement entre des super-héros, une domination soudaine de Clark ? Diana qui décide subitement de prendre le pouvoir et de devenir une reine aussi cruelle qu'aveugle ? Hal qui devient un Yellow Lantern ? Même là, encore maintenant, je te regarde, et malgré ma confiance, mon esprit a déjà analysé la situation pour savoir comment te neutraliser si besoin. »

Il soupira, et vint poser ses mains sur l'émetteur holographique.

« Mais heureusement, je n'ai jamais eu à m'en servir. Même lorsque le Syndicat du Crime est arrivé, même avec Darkseid, je n'ai eu qu'à réunir des informations et à les stocker. Clark n'a jamais tenté de devenir un despote. Je n'ai jamais décidé de faire régner la justice parfaite. Aquaman n'a jamais décidé de mettre un terme définitif à l'Humanité en la noyant. Mais ce sont des scénarios que j'ai joué et rejoué dans ma tête des dizaines de fois, et ils sont tous consignés dans cette base de données. Avant que tu demandes, mais tu t'en doutes, non, ce n'est pas la seule qui existe. Je te donnerai la location des autres également. »

Il se remémora alors certaines choses, et décida de les partager elles aussi.

« Le jour où je ne serai plus là, et où ce sera à toi de porter ce fardeau, tu devras faire preuve d'une retenue encore plus grande que celle actuelle. Car les autres doivent ignorer l'existence de cet endroit. Ils ne doivent pas savoir que tu possèdes les armes et les objets les plus mortels de l'Univers. Ils ne doivent pas savoir que toi seule sera capable de dire que si, les Amazones ont des faiblesses, que si, les Kryptoniens peuvent être vaincus, que tu as, sous ton apparence d'humaine, les capacités de mettre à genou le monde entier de toutes les façons possible. J'espère simplement que tu seras capable de vivre avec ça, et que tu en tireras les enseignements qui t'aideront quand je ne pourrai plus le faire. »

Il se redressa, changea de posture, et se dirigea vers une boîte particulière, un peu à l'écart des autres. Il l'ouvrit, retira un objet qui se trouvait à l'intérieur, et le montra à Barbara.

« Et maintenant, un petit exercice. Tu reconnais ceci sans peine, n'est-ce pas ? Les Green Lantern, Hal le premier, sont persuadés que les anneaux ne peuvent pas changer de porteur. C'est faux. J'ai plus de force de volonté que lui, et c'est pourquoi j'ai réussi à lui retirer son anneau pour lui montrer ce que je savais faire, lorsque nous nous sommes connus. J'ai récupéré celui-là un jour, et depuis, je le conserve au cas où il puisse servir. Et c'est aussi un test. »

L'anneau vibrait dans sa main. Batman était parfaitement concentré pour essayer de le tenir à distance et l'obliger à ne pas bouger et à se mettre à son doigt.

« Voilà l'exercice : par la force de ta volonté, prends l'anneau. Montre-lui que tu peux m'égaler, ou me battre. »

Bruce &
Barbara

the new dark knight

Bruce hésitait. Et cela suffit à Barbara pour hausser un sourcil. L'homme n'hésitait jamais. Bon, ce n'était pas totalement vrai. Comme tout le monde Bruce avait été parcouru de doutes à plusieurs moments de sa vie. Bien qu'il ne lui avait jamais confié ces derniers, elle ne pouvait qu'imaginer. Personne ne vivait sans se poser des questions au moins une fois dans sa vie. Cependant, il était rare que son hésitation soit aussi perceptible. Et cela suffit à donner un moment de pause à la jeune femme. Sur le coup, elle faillit presque regretter sa question. Presque.... car elle avait besoin de savoir. De savoir qu'elles avaient été les situations – si elles existaient – qui avaient failli le pousser à bout. Bien qu'elle n'était pas lui et ne ferait probablement pas les choses de la même façon, elle avait besoin de ce genre d'informations. Elle en avait besoin pour pouvoir les analyser et voir si les moments qui avaient poussé Bruce dans ses retranchements pouvaient être évitées. Il y avait des leçons à retenir de toutes les situations ; et particulièrement des mauvaises. Finalement, l'homme sembla mettre ses réserves de côté et se tourna vers elle pour enfin se mettre à table. Barbara ne fut pas particulièrement surprise par ses paroles. « (...) Même là, encore maintenant, je te regarde, et malgré ma confiance, mon esprit a déjà analysé la situation pour savoir comment te neutraliser si besoin ». Un léger sourire amusé se posa sur ses lèvres. La remarque était loin de la vexer. Bien au contraire même puisque cela voulait dire qu'il la considérait comme un danger. D'autres à sa place se seraient certainement offusquée mais pas elle. Après tout, elle savait qu'elle représentait un risque. Un risque intellectuel plus que physique. Elle était après loin de pouvoir physiquement être comparée à des Superman ou des Wonder Woman. Son pouvoir était tout autre. Surtout, il était plus difficilement quantifiable. Barbara, malgré ses capacités, n'avait jamais été testé. Son père avait toujours refusé de lui coller une étiquette d'enfant précoce sur le dos et l'avait donc laissé vivre – parfois subir- une scolarité normale. Elle n'avait pas sauté de classe. Elle n'avait pas eu ses examens de fin de lycée à un âge avancé. Pourtant, elle aurait pu. Cela ne faisait aucun doute. Ainsi, son quotient intellectuel n'avait jamais calculé. Aujourd'hui, le savoir ne l'intéressait pas vraiment. Pour être honnête, cela ne l'avait jamais réellement intéressée. Barbara avait toujours pensé qu'elle était plus qu'un résultat sur la feuille d'un psychologue. Elle était un génie informatique et scientifique.. elle n'avait pas besoin que quelqu'un le certifie. « Là tout de suite une bombe électromagnétique devrait faire l'affaire. Genre... comme celle qui se trouve dans la troisième poche de ta ceinture » répondit elle finalement , son amusement clairement perceptible dans le ton de sa voix.

La jeune femme laissa mourir naturellement son sourire sur ses lèvres et écouta la suite sans plus l'interrompre. A nouveau, elle hocha sombrement la tête lorsqu'il lui déclara espérer qu'elle aurait les épaules nécessaires. Elle aussi l'espérait. Mais malheureusement, ceci n'était une question dont la réponse ne pouvait venir qu'avec le temps. A l'heure actuelle, personne ne pouvait prévoir avec certitude qu'elle serait sa réaction . De demain, de dans un an , de dans vingt ans – à supposer qu'elle vivait jusque là. Curieuse, elle suivit Bruce du regard lorsqu'il se déplaça dans la petite pièce et attrapa la boîte portant le symbole des Green Lanterns. A l'intérieur, elle découvrit une bague et hausse un sourcil – un peu surprise, un peu impressionnée et un peu inquiète. Elle n'arrivait pas à croire que Bruce avait volé un anneau appartenant au Green Lantern. « (…) j'ai récupéré celui-là un jour, et depuis, je le conserve au cas où il puisse servir. Et c'est aussi un tes. Voilà l'exercice : par la force de ta volonté, prends l'anneau. Montre-lui que tu peux m'égaler, ou me battre. » « Comment tu l'as obtenu ? » ne put elle s'empêcher de lui demander. Pour avoir été en couple avec un Green Lantern pendant un petit moment, elle savait que les anneaux n'étaient pas … en libre service. L'anneau n'était libre qu'à deux moments ; lorsqu'il recherchait son porteur et lorsque ce dernier mourrait. Et elle espérait très vivement qu'il ne l'avait pas piqué à un corps sans vie. Même si cela l'étonnerait beaucoup, elle n'allait pas mettre de côté cette hypothèse tout de suite. Pas tant qu'il ne lui aurait pas dit comment il s'était procuré un tel objet. Un objet rare et qui en toute logique n'aurait jamais du se trouver en sa possession.

Par ailleurs, elle se demandait bien pourquoi les gardiens lui laissait l'anneau. Si elle en croyait Kyle, ces derniers savaient tout. Et étaient intimement connectés à ces objets. « Tu sais que pour battre un Green Lantern, c'est plutôt un anneau jaune qu'il te faut n'est ce pas ? » laissa t-elle échapper, presque sceptique du fait qu'il posséder cet anneau au lieu d'un autre. Quelque part qui plus était, cela la mettait mal à l'aise. Les Green Lantern était un corps intergalactique chargé de la paix et de la sécurité dans l'univers. Ils avaient toujours besoin de membres. Et en ayant avec lui cet anneau, il privait quelqu'un de sa destinée et peut être des victimes d'un potentiel héros. « Tu devrais le relâcher » déclara t-elle finalement, en ne bougeant pas de sa place, pour la première fois en désaccord avec tout ce qui s'était passé jusque là. Et oui, peut être n'était elle pas totalement objective sur le sujet – Kyle même en étant son ex restait l'un de ses plus vieil ami et elle avait énormément de respect pour ce qu'il faisait. Mais cela ne faisait rien car objectif personne ne l'était jamais.

Pando

Invité Invité

Le Chevalier Noir resta un moment silencieux, plongé dans ses pensées, examinant l'anneau vert sous toutes ses coutures. Il entendait parfaitement ce que Batgirl lui disait, et il était d'accord avec tout cela. Mais c'était justement ça, le test. Il lui ordonnait de s'en emparer par la force de sa volonté, car pour le moment, l'anneau ne bougeait pas et refusait de quitter la main de Bruce. Si elle parvenait à s'en emparer par sa force de volonté, elle montrerait qu'elle était effectivement meilleure que lui. Mais, débrouillarde comme elle était, elle saurait trouver un autre moyen de neutraliser la situation et de prendre l'anneau.

Ce qui était une bonne chose.

« Je ne suis pas un voleur, ni un meurtrier, tu le sais. Mais je suis pragmatique, et je savais que je pouvais avoir un jour besoin d'un anneau de ce genre ; pas pour moi, mais pour quelqu'un d'autre. Je le conservais également car il s'agit d'une arme plutôt efficace contre beaucoup d'autres Lantern ; au fond, le jaune et le vert s'annulent mutuellement dans leurs affrontements incessants. Je me trouvais avec Hal lorsque je l'ai récupéré ; nous avions convenu que je le conserverais jusqu'à ce que j'en ai besoin, et ce jour-là, je relâcherais l'anneau. Le temps n'est jamais venu, donc je pense que l'on peut dire qu'il est temps de le laisser trouver son porteur. »

Il le déposa dans la main de Barbara, et aussitôt, l'anneau tenta de s'envoler. Il faudrait toute la concentration de la jeune femme pour qu'elle le maintienne dans le creux de sa main.

« Je te laisse le faire, car si c'est à moi de le faire, je sais ce que ça donnera : je dissimulerais l'anneau et le garderais pour un usage ultérieur. Je suis trop pragmatique pour ça. En tout cas, bien joué, Chevalier Noir. Test réussi : ne jamais jouer selon les règles de l'adversaire. Une leçon fondamentale que je suis ravi de te voir appliquer en permanence. »

Il se tourna alors vers la boîte qu'il avait refermée, celle contenant l'anneau vert... et également un autre.

« Mais je suis parfaitement au courant du fait qu'un anneau jaune est une arme redoutable concernant les Green Lanterns. C'est pour cela que j'en conserve un également, et que celui-là, c'est peut-être un des atouts les plus puissants dont je dispose... dont nous disposons. Le Chevalier est l'incarnation de la terreur dans le cœur des criminels, rappelle-toi. Une incarnation, un symbole, invincible, intouchable, qui effraie aussi bien les alliés que les ennemis. Un anneau jaune entre nos mains est plus que redoutable : c'est une fin. Avec un anneau jaune à ma main, ou à la tienne, il n'y aurait pas grand chose pour résister en face. Tout ce que nous incarnons serait multiplié, à un point si important que je me refuse à l'utiliser depuis toujours. Même si la nécessité s'en ferait sentir, je chercherais une alternative avant de l'utiliser. Car il est trop dangereux de s'en servir, même avec ma volonté. »

Il avait formulé cet aveu sans honte ; Barbara devait avoir conscience aussi de la dangerosité de cet atout. Certes, Bruce était prêt à se servir de l'anneau si besoin. Il le ferait sans hésitation. Mais uniquement après avoir épuisé tous les autres recours, car l'anneau jaune, le pouvoir de la Peur, était déjà un de ses propres atouts. Le rendre encore plus puissant n'était pas une bonne idée.

Car le Chevalier Noir ne ferait pas que terroriser tout le monde autour de lui.

Il deviendrait un tyran inégalé.

Bruce &
Barbara

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Bruce avait les yeux rivés sur l'anneau au creux de sa paume, et elle avait les yeux rivés sur lui. Elle ne sourcilla pas ni ne détourna le regard lorsqu'il consentit enfin à relever la tête vers elle. Elle avait toute confiance en cet homme et elle savait qu'il ferait le bon choix ... éventuellement. N'ayant jamais eu peur de lui, elle était prête à le pousser quelque peu dans le droit chemin si la situation le demandait. Car parfois, c'était aussi ça le rôle d'un second, d'un ami, d'un membre familiale : pousser l'autre sur la bonne voie pour éviter de le voir se perdre. Il lui donna raison quelques secondes plus tard lorsqu'il déclara qu'il était en effet peut être temps pour lui de remettre l'anneau en service – et ce après lui avoir compté l'histoire derrière sa possession de l'objet. Barbara hocha simplement la tête pour lui signaler qu'elle l'avait écouté et laissa un sourire fleurir sur sa bouche en guise de soutien. Bruce déposa l'objet au creux de sa main et par réflexe Barbara refera ses doigts dessus pour éviter de le laisser partir. Ce n'était pas la première fois qu'elle entrait en contact avec l'anneau vert des Green Lantern et cela lui permit d'attribuer rapidement la chaleur qui parcourait soudainement son corps à l'énergie qui s'en dégageait. « Je te laisse le faire, car si c'est à moi de le faire, je sais ce que ça donnera : je dissimulerais l'anneau et le garderais pour un usage ultérieur. Je suis trop pragmatique pour ça (...) ». Barbara le considéra un instant avant de secouer doucement la tête avec un léger sourire au coin de la bouche. « Parfois le pragmatisme est l'ennemi du bien Bruce, tu le sais aussi bien que moi » lâcha t-elle, en occultant sciemment le reste de ses paroles. Il y avait du courage à refuser de conquérir le pouvoir. Il y avait de la force et de l'intelligence à refuser de posséder quelque chose de trop puissant. Ni Bruce ni Barbara n'étaient des surhommes et avoir entre les mains une telle arme représentait évidemment une corde de plus à leurs arcs. Cependant, la rouquine savait que ceux qui convoitaient la puissance de l'armement étaient des êtres faibles, à la bassesse d'esprit avérée. Eux, ils étaient les chauves-souris de Gotham. Ils n'avaient pas besoin de plus que ce qu'ils avaient déjà. Et ce parce qu'ils avaient déjà assez. Intelligence, technologies et la loyauté représentaient toutes les armes dont ils avaient réellement besoin. A ce titre, Barbara laissait donc anneau de pouvoirs, magie ou autre à ceux qui ne possédaient ce qu'eux avaient naturellement.

Anneau toujours prisonnier au creux de sa main, Barbara se leva et alors que Bruce retournait vers sa boite, elle alla ouvrir la porte dissimulée et laissa l'anneau filer. L'objet trouverait la sortie. Et elle l'espérait son porteur ou sa porteuse, sur Terre ou ailleurs. Si elle avait appris quelque chose en côtoyant Kyle, c'était que l'univers était vaste – mais apparemment pas aussi infini que la population terrienne le pensait. Une fois ceci fait, elle retourna s'asseoir et écouta la suite des explications de son mentor. Un peu curieuse malgré elle, elle se pencha légèrement pour apercevoir l'intérieur de la boite et le second anneau qui trônait au fond de cette dernière. Elle le détailla et à par un profond dégoût pour l'objet , elle ne ressentit rien d'autre. Bruce avait raison de se méfier. Il avait raison de se refuser à le mettre au doigt. Il y avait des limites à ne pas franchir. Des limites qui faisaient évidemment écho aux pensées qui avaient occupées son esprit un peu plus tôt. Le pouvoir en plus de certifier une faiblesse d'esprit montait rapidement à la tête. Il pervertissait, changeait l'Homme. Il noircissait l'âme et crée une impunité fantaisiste. Mais il ne durait jamais. Et il ne laissait que cœur brisés et catastrophes sur son passage. Barbara glissa au sol et referma doucement la boite d'une main. Elle avait vu assez d'anneaux pour la journée. « C'est quoi la suite du programme ? » demanda t-elle alors, brisant définitivement l'étrange atmosphère qui avait fini par s'installer dans cette pièce. La rousse était persuadée qu'il avait d'autres choses à lui montrer – ou à lui apprendre. Malgré son sourire, Barbara se promit en silence de ne jamais utiliser un tel objet. De ne jamais se laisser tenter. Il y avait toujours d'autres solutions. Il suffisait juste d'être assez intelligents pour les trouver.

Pando

Invité Invité

« Je pense que la suite du programme sera moins à ton goût. Mais il faut qu'on en passe par là, malheureusement. Viens. »

Il sortit de la pièce avec la jeune femme, refermant pour ainsi dire la porte sur cet aspect nébuleux et sombre du Chevalier Noir... pour le moment. Car Barbara reviendrait bien assez souvent ici, à l'avenir, pour que ce soit qui lui serait utile ou simplement pour apprendre et mémoriser. Comme lui l'avait fait tant de fois.

« Comme tu as pu le constater, la base de données inclut à peu près n'importe quel métahumain, super-héros, super-vilain, indépendant ou même danger potentiel de l'Univers que j'ai pu recenser. Ce sera à toi d'y contribuer aussi, désormais ; pas uniquement comme nous le faisons à Gotham, mais de la façon dont je le fais ici. Et... je suis sûr que ça t'arrivera aussi, mais ne doute jamais de la nécessité de cette action. Même quand tu auras l'impresion d'évaluer quelqu'un apparemment sans faiblesse. Tout le monde a des points faibles. Même Clark, même Diana, même Darkseid, même moi. Il suffit de savoir lesquels. »

Ils remontèrent dans la salle principale, où Bruce vint activer une carte holographique représentant le monde entier. Il avait passé beaucoup de temps à concevoir cet aspect de sa technologie, car il s'agissait d'un atout majeur et incroyablement complexe : un système de surveillance permanent, relié à des points névralgiques à travers la planète. Ceci, toutefois, n'avait rien d'exclusif à cette Bat-cave précise.

« A présent, je vais te montrer tous les sites surveillés par ma technologie. Toutes les Bat-caves de la planète sont interconnectées entre elles ; ce peut être une faille de sécurité, mais c'est malheureusement indispensable pour que je puisse accéder et observer partout en étant à n'importe laquelle. Cela ne t'étonnera pas, mais j'ai également sous surveillance ces sites-là. »

L'imagerie se transforma pour montrer différents lieux célèbres du monde, politiques comme touristiques. Oui, Batman surveillait tous ces endroits, car il était conscient du danger qui pouvait peser sur ces emplacements, et des symboles qu'ils représentaient. Mais toutes ces vidéos défilèrent pour laisser place à d'autres lieux : STAR Labs, le QG de l'ARGUS, les locaux de LexCorps, et d'autres lieux du même style.

« Comme tu t'en doutes, l'intégralité de Gotham est en surveillance permanence, car même si je peux intervenir partout dans le monde, ma place est là-bas. Je suis trop lié à la ville pour espérer changer ça, et de toute façon, je n'en ai pas envie. Néanmoins, l'idée parcourt mon esprit depuis des années maintenant : avec ton aide, je pourrais sans douter créer un système de surveillance encore plus performant, qui permettrait d'observer le monde entier et de prévenir toute tentative avant qu'elle n'arrive. Ce serait... »

Il hésita. Cat aurait sans doute capté la tension de son corps, mais Barbara n'avait pas assez l’œil pour ça. Ou plutôt, elle n'avait pas le même degré d'intimité.

« Ce serait dangereux. Mais nécessaire, comme presque tout ce que je fais et entreprends. Cette mesure serait mal accueillie, mais je ne pense pas qu'il faudrait en aviser le reste du monde. Ça ne ferait qu'affaiblir la force d'un tel système de sécurité et de surveillance. »

Bruce &
Barbara

the new dark knight

Que cela soit à son goût ou non, Barbara devait bien suivre. Suivre et apprendre. La connaissance n'était parfois pas la plus simple des armes à manier. Surtout, cela pouvait se révéler être un fardeau sans précédent. Car que faire de toutes ces choses que nous savions ? Les utiliser ? Tenter de les oublier ? La connaissance était à double tranchant et si elle signifiait pouvoir dans les mains de celui qui la détenait, elle était aussi source de tracas. Il n'y avait après tout que du bonheur dans l'ignorance. Du moins, selon le dicton. Malgré tout, la jeune femme ne rechignait jamais à en apprendre plus. Déjà, elle en savait bien plus que la plupart des gens sur cette planète. Elle avait depuis longtemps décidé qu'elle avait l'intelligence et les épaules pour cette tâche. En toute objectivité bien sur.

Sans piper mot – pour l'instant -, elle suivit son mentor et retrouva la pièce principale de cette cave dont elle avait ignoré l'existence jusqu'à présent. Comme Bruce, elle s'arrêta vers le centre de cette derrière. Ses yeux émeraudes ne tardèrent pas à se poser sur une représentation holographique en 3D du monde. Le système n'était pas s'en rappeler celui qu'elle avait elle-même mis au point dans la Tour de l'horloge. Sauf que pour le moment ses hologrammes cartograhiques se limitaient à Gotham City. Surtout, les siens étaient contrôlés directement par l'implant placé à l'arrière de son crâne. Un bijou de technologie qu'elle avait elle-même codé et qui lui permettait de faire plus que de marcher, courir ou sauter à nouveau. Bien que rien que ça aurait été parfaitement suffisant. Mais, Barbara avait voulu voir plus loin. Et grâce à la combinaison de cet implant et d'une lentille de contact high tech spéciale, elle avait repoussé les limites de la science et de la médecine une nouvelle fois. Pour son plus grand bonheur et pour la multitudes de chose qu'elle pouvait à présent faire.

Sous ses yeux défilèrent plusieurs dizaines de sites différentes et la jeune femme ne trouva rien à redire à ses méthodes de surveillance. Probablement, était elle déjà trop habituée à ses travers ou était déjà devenue trop paranoïaque elle-même. Et puis, il y avait une logique certaine à surveiller les sites rouges. Autrement les sites qui étaient le plus susceptibles d'être par exemple attaqué. Tous les gouvernements du monde faisait pareil. Et si cela ne permettait pas toujours de prévenir un crime et sauver des vies humaines, cela pouvait permettre en revanche aux équipes de secours d'arriver bien plus rapidement sur les lieux. Barbara non plus n'était pas innocente dans ce petit jeu. Elle avait fait et faisait toujours pareil que Bruce. A la seule différence que Internet était son terrain de jeu favoris. Une méthode bien plus intrusive que quelques caméras de sécurité savamment placé. Grâce au monde connecté dans lequel ils vivaient, elle avait accès à toutes les informations possibles et inimaginables. Dossiers médicaux, comptes en banque, courrier, réseaux sociaux, interface universitaire , numéro de téléphone, photos ...La liste des informations auxquelles elle avait accès était aussi longue que potentiellement dangereuse.

« (…) Avec ton aide, je pourrais sans douter créer un système de surveillance encore plus performant, qui permettrait d'observer le monde entier et de prévenir toute tentative avant qu'elle n'arrive. Ce serait.. ». Sans le savoir, bruce venait de faire écho à ses pensées. « Ce serait dangereux. Mais nécessaire, comme presque tout ce que je fais et entreprends. Cette mesure serait mal accueillie, mais je ne pense pas qu'il faudrait en aviser le reste du monde. Ça ne ferait qu'affaiblir la force d'un tel système de sécurité et de surveillance. ». Comme il le disait un tel pouvoir était dangereux. Elle le voyait tous les jours lorsqu'elle devait s'imposer des limites. Par chance, le fait d'être redevenue Batgirl lui prenait beaucoup de temps et elle passait oins d'heures devant ses écrans à combattre la tentation de franchir ce dernier pas. Celui qui l'amènerait à corrompre la justice pour laquelle elle se battait si ardemment.

Trop bien consciente des risques, elle soupira et décroisa ses bras pour poser ses mains sur ses hanches. « Ton idée... elle m'est pas inconnue » commença t-elle sans savoir comment continuer sans laisser paraître le mal être intérieur qui avait été le sien pendant ses années à broyer du noir. « Je crois qu'on y a tous pensé à un moment donné lorsque les choses ne se sont pas passées … comme prévu » continua t-elle, « certains d'entre nous certainement plus que d'autres vu qu'ils n'avaient rien d'autres à faire si tu vois ce que je veux dire » avoua t-elle de manière détournée. Mais elle ne doutait pas qu'il comprendrait parfaitement son sous-entendu. « Le problème de ce genre de système c'est que la théorie est toujours magnifique et promet monts et merveilles alors que la pratique est … dangereuse pour reprendre tes mots. La faiblesse de ce système, à mon avis, ce n'est pas que les gens sachent ou non qu'il existe, mais ce qu'on en fait. Et il serait très facile de juste oublier ce petit principe appelé la liberté. Car où mettre la limite ? Et de quelle limite parle t-on ? Que sommes nous prêt à sacrifier pour la sécurité ? Bien sur, empêcher un crime c'est … c'est un rêve. Mais le rêve peut facilement tourner au cauchemar » termina t-elle en fixant directement ses yeux dans les siens. Avec ces mots, elle venait de lui livrer la teneur de son propre combat avec la technologie. Et puis, une question restait à poser ? Les mains les plus sûres étaient elles vraiment les leurs ? Ou aimaient ils seulement le penser ? Seul le temps le dirait.

Pando

Invité Invité

Bruce resta silencieux un long moment, immobile comme à son habitude, avant de finalement hocher doucement la tête et d'éteindre tout. Il retira alors une petite clé USB de son port, et la tendit à la jeune femme. Il lui laissait ainsi une trace officielle de tout ce dont elle avait besoin pour revenir ici quand elle le voudrait, et pour pouvoir faire ce qu'elle souhaitait.

« Remontons. »

C'était une façon simple de dire que leur travail ici était, pour le moment, terminé.

« Je suis fier de toi, Barbara, sache-le. »

Une pause, le temps qu'elle digère cet aveu inattendu et direct. Il était si rare de voir Bruce faire ainsi preuve d'émotivité, mais il avait le sentiment que c'était la chose à faire, en cet instant. Il voulait qu'elle comprenne à quel point il lui faisait confiance, pour lui accorder tout ça, à quel point cela avait été un choix long, réfléchi, et pourtant si évident, après tant d'années passées à repousser l'éventualité d'un successeur désigné.

Mais il connaissait ses disciples, ses protégés, ses alliés. Il ne souhaitait pas qu'ils se déchirent pour un fardeau comme le sien.

« Du jour où j'ai croisé une adolescente idéaliste et voulant aider, déjà terriblement consciente du monde autour d'elle, à celui où je te confie ce fardeau, il s'est passé tant d'années. Des hauts, des bas, des coups durs, des moments, rares mais concrets, de joie. Nous avons tous les deux bien changé depuis notre première rencontre, Barbara. Tu es devenue plus intelligente, plus mûre, plus sûre de toi, et toujours plus efficace. Moi, j'ai appris, durement, qu'être le Chevalier Noir était autant une vocation qu'un fardeau dangereux. Je... J'essaye de rattraper tout cela. »

Ils arrivent devant la Batwing, mais Bruce s'arrête et fixe d'un air absent l'aéronef.

« Ce que j'essaye de te dire, c'est que je n'ai jamais eu dans l'idée que quelqu'un me succède. Parce que pour moi, c'était ma croisade, mon vœu, ma guerre contre les criminels de Gotham, et vous n'étiez que des alliés dans un combat qui n'était pas le vôtre. Mais c'est pourtant notre combat, pas seulement le mien. Je ne suis pas seul, vous n'êtes pas seuls, et nous devons nous aider les uns les autres. Ça aussi, je l'ai appris à la dure durant toutes ces années. Et aujourd'hui, je réalise qu'un jour je serai trop vieux pour continuer. Que je ne pourrai plus le faire, et quand bien même la situation à Gotham est meilleure d'année en année... il faudra quelqu'un derrière. Sinon tout ira mal, à nouveau. »

Il tourne la tête vers elle, retirant son masque. Puis il lui sourit doucement.

« Un jour, le monde connaîtra mon identité. Un jour, quelqu'un me vaincra, définitivement. Un jour, toi aussi tu seras trop vieille et trop faible. Ainsi vont les choses, et il nous faut l'accepter. Mais le Chevalier Noir, le protecteur de Gotham, doit survivre. C'est tout ce qui importe. Notre ville, aussi dangereuse et sombre soit-elle, mérite d'être sauvée, et ses millions d'habitants aussi. »

Il fit une longue pause silencieuse, avant de se mettre à avancer vers la Batwing.

« Rentrons, Chevalier Noir. »

Bruce &
Barbara

the new dark knight

« Je suis fier de toi, Barbara, sache-le ». La jeune femme marqua un temps d'arrêt, surprise par cette déclaration. Avec les yeux un peu plus rond que la normale, elle posa son regard sur lui. Finalement, un léger sourire étira ses lèvres rosées. Entendre ses mots de la bouche de Bruce était d'une telle rareté qu'elle ne pouvait que les savourer. Pour un petit moment, sans que cela ne lui monte pour autant à la tête. Après tout, il était si aisé de décevoir. Si aisé de se se reposer sr ses lauriers et de devenir une farce. Barbara n'était que trop consciente de la vitesse à laquelle l'ont pouvait dégringoler la pente. Et jamais, elle ne voulait avoir à attendre les mots inverses. Elle ne doutait pas cependant qu'il n'avait pas toujours été d'accord avec ses décision, ses actions ou son attitude. Mais pour le moment, il n'avait jamais jugé nécessaire de lui faire une remarque. Bien sur qu'il l'avait grondé – à plusieurs reprises – mais jamais il n'avait prononcé ces mots qu'elle redoutait au final tellement d'entendre. Le décevoir était bien la dernière chose qu'elle voulait faire. Alors, elle se promit à nouveau de tout faire pour qu'il continue à être fière de l'adolescente qu'elle avait été et de la femme à l'aube de la trentaine qu'elle était aujourd'hui. Ah comme il avait raison.., ils en avaient fait du chemin depuis le début. Eux et le reste de leur famille tout aussi dysfonctionnelle. Il y avait eu des hauts et des bas pour tous. Certains avaient été cependant plus meurtris que les autres dans leurs chairs. Mis tous avait survécu – avec un peu d'aide surnaturelle pour l'un d'entre eux. Et tous restaient soudés malgré ce qu'ils disaient tout haut. Car tout aussi dysfonctionnelle qu'elle était cette étrange famille répondait toujours présente lorsque la situation le demandait. Lorsque l'un des leurs le demandait. De ça, elle ne pouvait qu'en être fière. Et elle supposait qu'il l'était aussi.

Dans le silence et sans chercher à le couper, elle but ses paroles. La rouquine hocha la tête à tous les bons moments, complètement d'accord avec le fond de sa pensée. La lutte contre le crime était un combat de tous les instants. Un combat qui ne connaîtrait jamais de fin si elle devait être honnête. Loin de la déprimer, cette vérité continuait de faire briller ce feu de la justice au fond d'elle. Barbara était de toute façon bien trop intelligente pour se laisser aller à l'utopie dont certain s'abreuvait. La nature humaine était faite de conflit. Et il aurait été idiot de penser que quelques justiciers pouvait arriver au bout de la violence. Tant qu'il y aurait des humains sur la planète, il y aurait des guerres, des morts et de la criminalité. Ni elle, ni aucun autre héros ou justicier ne pouvait venir à bout de la nature humaine elle-même. Il fallait juste faire avec et faire du mieux que l'on pouvait.

« Rentrons, Chevalier Noir ». A nouveau, un sourire ourla ses lèvres. Barbara reconnaissait volontiers qu'elle aurait du mal à se faire à son nom de code. Un comble lorsqu'on savait qu'elle avait tout fait pendant des années pour se débarrasser du sobriquet dont la presse l'avait affublé. « Tu sais je crois que je vais le changer » commença t-elle, en essayant au maximum de garder son sérieux, « je vais me faire appeler la reine de la nuit » finit elle. Lorsqu'elle croisa cependant le regard de Bruce , elle ne empêcher ses épaules de se secouer sous l'effet d'un rire. Un rire qui ne la quitta pas alors qu'elle montait dans le batwing pour rentrer sur Gotham.

the end.

Pando

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