dark eyes, dark soul. Fear of the dark growing inside of meRevenir à la réalité. Se réveiller dans le même lit, au mont justice. Découvrir sa chambre. La redécouvrir en fait. Quelques photos différentes, quelques affiches différentes. Quelques affaires différentes. Et à mesure que qu’elle les a découvertes, qu’elle a pris conscience des choses qui n’étaient pas à leur place, elle a retrouvé des souvenirs. Des souvenirs mêlés. Un peu trop d’ailleurs pour la jeune martienne. Elle a retrouvé les souvenirs d’une vie menée à son insu pendant qu’elle était dans une autre réalité. Il a fallu quelques jours de solitude à Megan pour réussir à rassembler ses esprits et à tout comprendre. A démêler ce qui n’était pas arrivé de ce qui était arrivé pendant qu’elle n’était pas là, et de ce qui avait changé de ce qu’elle savait avant. Autant dire que pour elle qui avait du mal à comprendre le fonctionnement de la Terre, est encore plus perdu. Et surtout, elle est hantée par tellement de choses, tellement de souffrance, des cris, des pleurs, des noyades. Et d’autres cris, plus horribles encore. Ceux des victimes qu’elle a faites. A mesure que les souvenirs lui revenaient, elle prenait conscience de qui elle était, de ce qu’elle avait fait. Des souffrances qu’elle avait causées. Et du sang qui lui a collé aux doigts depuis qu’elle a pris conscience et réussi à démêler chaque existence. L’ancienne, la réalité alternée, la nouvelle. Et tellement de regrets. Si cela n’avait été que cela, Megan en aurait été heureuse. Mais depuis, une partie d’elle a émergée. Un peu trop. C’est comme si cette réalité alternée avait ouvert une boite qu’elle tentait de laisser fermer. Le chemin à une personnalité violente, cruelle, avide de pouvoir et de contrôle. Megan savait qu’une moitié d’elle n’était pas aussi douce et bienveillante qu’elle n’espérait le devenir. Mais elle avait espéré que jamais elle ne serait confrontée à elle et à ses méfaits.
Les conséquences de ses actes ont laissé de profondes séquelles en elle. Megan a cherché l’isolement depuis. Prétextant des cours difficiles, et un besoin de découvrir le monde. Elle est restée souriante, pétillante, drôle à faire des confusions. Mais elle a aussi pris un peu de distance, pour faire le point, cherchant des réponses, cherchant du calme. Elle est allée à la rencontre du monde. Dans des endroits où l’amour et la bienveillance sont mère de tout. Des endroits comme l’Afrique, l’Asie, l’Inde. Megan a passé des heures et des heures entourées de gens simples, pauvres et pourtant tellement généreux, prêt à donner et à partager tout ce qu’ils possédaient avec elle, alors même qu’ils n’avaient rien. Rien du tout. Entourée de bons sentiments et de choses positives, Megan avait espéré qu’elle refermerait cette boite. Mais cela ne l’a pas empêchée d’être parasité. Car même plongée au milieu d’incroyables bontés, le mal se fraie toujours un passage. Comme ces braconniers africains prêts à tout pour quelques grammes d’ivoire où ces milices avides de pouvoir. Et la martienne a dû fuir encore et encore ces pulsions meurtrières qui la saisissaient. Pour finalement rentrer au mont justice, riche de plus de connaissances sur le monde et sur les hommes, rassurant ainsi ses amis de la Young Justice mais toujours aussi perdue et effrayée d’elle-même. Et avec son retour, elle a repris les cours, et les missions aussi. La voilà à Gotham pour un petit tour de surveillance. L’observation d’un méta-humain aux activités étranges et anormales. Cela fait plusieurs jours déjà que Megan vient à Gotham pour surveiller cet homme qui pourtant ne semble pas menaçant. Il est juste bizarre, un peu renfermé, un peu distant, pas bien intégré. Mais dans une ville comme Gotham cela ne semble pas étonnant, n’est-ce pas ? Enfin, cela ne semble pas étonnant à la martienne qui a bien du mal à comprendre les gens de cette ville. Mais ici, tout est sombre et tout est vraiment violent. Megan est parfois parasitée par les insultes, les agressions. Et même si elle en a empêchée quelques-unes, il faut bien dire qu’elle a du mal à se contrôler.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
Gotham City – encore. C’aurait presque pu en être risible, à quel point John semblait graviter autour de cette ville qu’il n’hésitait pourtant jamais à critique, mais toujours avec l’affection qu’on dédie à tout ce qu’on sait être aussi cassé, pitoyable, et pourri que nous. La ville du crime où s’entassent tout ce que le pays avait à compter de pire, et lui, visiteur anonyme, fracassé de naissance et agitateur patenté, qui n’avait de cesse de clamer que Liverpool avait au moins la décence d’avoir quelques bons pubs, là où Gotham n’avait aucune qualité rédemptrice. Gotham, à laquelle il finissait malgré tout toujours par revenir, surtout quand il n’avait plus rien à perdre, et plus nulle part où aller. John sortit de son deuxième bar de la soirée et, d’un geste savamment travaillé, sortit une clope de son paquet de cigarettes pour se la coller au bec et profita du briquet d’un autre fumeur pour l’allumer, avant de s’éloigner avec un hochement de tête en guise de remerciement. Otisburg était le quartier le plus moisi du lot, mais à cette heure et pour ce qu’il avait en tête, il n’avait pas besoin de plus. Les poings enfoncés dans les poches et les épaules arquées, John Constantine déambulait, sans but, sans autre fil conducteur que la fumée de cigarette que le vent soufflait devant lui comme un indice ténu de la direction à suivre.
John Constantine avait besoin de réfléchir, mais son cerveau et son âme encore en pièces détachées après son petit séjour en Enfer ne coopéraient pas comme il l’aurait souhaité.
Il aurait pu trouver de l’aide, peut-être ; peut-être même qu’il avait essayé. Il aurait pu s’en convaincre, s’il n’était pas assez lucide pour savoir qu’il avait baissé les bras si vite que c’était comme s’il n’avait pas fait l’effort. Il aurait pu sonner à la porte de Cheryl, devant laquelle il était passé un peu plus tôt avant de se dire qu’il ne voulait pas s’imposer alors qu’elle profitait sûrement d’une soirée au calme avec sa fille. Il aurait pu appeler Chas, au lieu de hausser les épaules en se disant qu’il n’était peut-être même pas à Gotham. Il aurait pu frapper à la porte du manoir Zatara, au lieu de simplement l’observer de loin, conscient que la masure était vide depuis longtemps, mais que s’il le voulait vraiment il n’aurait pas tant de difficultés à retrouver celle qui était venu le tirer des griffes de Lucifer et qu’il n’avait gratifiée que d’un silence radio depuis leur retour en catastrophe. Il aurait pu, il aurait pu.
Mais il n’avait pas. L’histoire de sa vie, pas vrai ?
Alors il déambulait, tout seul, à fuir en avant quand déjà, on lui demandait de s’intéresser à nouveau aux affaires du monde – Etrigan lâché à l’air libre, Chimp qui lui balançait une soi-disant apprentie dans les pattes alors qu’il n’avait rien demandé à personne. Même quand il essayait de disparaître, de ne plus se mêler d’histoires qui le dépassaient quoi qu’on en dise, quelque chose, quelque part, réussissait toujours à la rattraper.
Alors, inévitablement, résigné, John était remonté sur l’autoroute de la synchronicité et se laissait porter, poupée de chiffon dans les courants de la vie, et verrait bien où il finirait par atterrir, comme toujours. Et comme toujours, il semblait bien que la destination finale soit la même : les ennuis.
Il l’aperçut du coin de l’œil, cette fille qui courait, et sentit sans mal la panique chronique qui la secouait alors que ses poursuivants – deux, compta-t-il en attrapant des flashs télépathiques de l’incident qui avait résulté en cette course-poursuite – la suivaient dans la ruelle. Une impasse. Grave erreur. John s’arrêta de marcher, contempla la bouche noire et béante de la ruelle mal éclairée où la jeune femme avait disparu, se jetant malencontreusement vers un destin sans doute peu enviable. Devait-il intervenir ? Est-ce que c’était ça, ce vers quoi les ondes synchrones avaient voulu l’emmener ? Il se posait encore la question, quand son esprit, sans cesse branché sur radio télépathe, capta une nouvelle présence – pas du tout magique celle-là, ce qui ne manqua pas de piquer son intérêt.
Un cri acheva de le convaincre. Par mesure de précaution, John se drapa dans un sort de dissimulation, caméléon citadin imperceptible à l’œil nu, et il s’aventura dans la ruelle juste à temps pour voir quelqu’un (ou quelque chose ?) se laisser tomber d’un toit et interrompre le réglage de compte promis par les deux malfrats. Et l’espace d’un instant, John se demanda s’il ne venait pas de tomber sur un démon – cette chevelure de feu, ces traits saillants, déformés, comme si quelque chose de monstrueux sous la peau d’une teinte verdâtre essayait désespérément, rageusement de sortir de sa coquille. Mais nulle énergie démoniaque ici – quoi qu’elle fut, elle n’avait rien de magique. Bizarrement, ça n’avait rien pour le rassurer.
L’éclat d’un pistolet déchira la nuit, et la détonation de l’arme le prit presque de court – mais John n’en était pas à son premier rodéo, et si la créature pouvait distraire les deux malfrats de leur victime, qui était-il pour l’en empêcher ? Levant les yeux, il avisa un pot de fleurs en équilibre précaire sur un balcon, et le fixa si bien que quelque chose dans l’air parut changer. La réalité qui se mouvait, juste un peu, juste à peine, pour se plier à sa volonté : et par un miracle des probabilités, le pot tomba de son balcon juste entre l’alien et le revolver. Il vola en éclats – et la balle déviée finit sa course ailleurs.
Ils sont à toi, Mars Attacks. Songea-t-il en passant, toujours sous le couvert de son sort, devant la créature et les malfrats, pour rejoindre la pauvre jeune femme tétanisée par la terreur. Comme pour en rajouter une couche, il leva le sort – et elle laissa échapper un cri étranglé en voyant un homme en trenchcoat se matérialiser à ses côtés. « Easy, love, je fais partie des gentils. » marmonna-t-il d’un ton aussi peu convaincant que possible. De leur côté, les deux gangsters étaient significativement plus inquiets – et par conséquence, plus dangereux. Quant à la créature tombée du ciel, dont le costume lui rappelait étrangement quelque chose – la flamme qu’il voyait danser dans ses yeux trop sombres ne laissait rien présager de bon.
Dans quoi est-ce qu’il s’était encore embarqué ?
« Au compte de trois, tu cours. » souffla-t-il à la jeune femme, qui s’empressa de hocher frénétiquement la tête. S’alignant à nouveau sur les esprits des deux malfrats, John les força à oublier tout à fait leur victime, à se concentrer uniquement sur la créature qui les avait pris d’assaut. « Un. » Le premier avait oublié. « Deux. » Le deuxième avait oublié – et toute leur attention était maintenant focalisée sur la créature. « Trois. Cours ! »
Et la jeune femme de détaler, passant devant les deux malfrats hébétés, passant devant le monstre salvateur, priant de toutes ses forces pour s’en sortir vivante, ce soir.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
La violence, l’horreur, la barbarie sauvage d’une créature avide de sang, John était loin d’y être étranger – visiteur impromptu de tous les plans d’existence que la réalité et les dimensions ont à compter de pire, le saint du dernier recours, celui qui n’apparaît que lorsque tout est déjà perdu et qu’il ne reste qu’à faire le choix le plus monstrueux pour se sauver ou sauver ceux qu’on aime. Celui qu’on appelle pour chasser les monstres sous le lit quand tous les exorcismes du monde ont échoué, celui qui n’a pas peur de regarder le mal dans les yeux et de lui cracher à la figure avant de le renvoyer dans son trou manu militari. Pourtant, tout habitué qu’il fut à tout ce que le monde avait à offrir de pire, jamais il n’était parvenu, et sans doute ne parviendrait-il jamais, à rester parfaitement stoïque face à une véritable boucherie dont la soudaineté n’avait d’égal que la brutalité. John resta parfaitement immobile, sentit son cœur chuter très bas dans sa poitrine face au monstre de cruauté qui venait de se dresser sous ses yeux, le premier des assaillants s’effondrant avec une brûlure terrible à la poitrine, son revolver encore fumant entre ses doigts désarticulés. L’odeur de chair brûlée faillit lui soulever le cœur (keep it together, Constantine), mais il n’eut même pas le temps de réagir que l’autre, lui aussi, rencontrait un destin bien funeste, un trou béant dans la poitrine avant que son cadavre ne soit jeté de côté comme une vulgaire poupée de chiffon. Le son de sa boîte crânienne s’ouvrant en deux ponctuant le spectacle macabre comme la dernière note d’une sordide symphonie.
John s’apprêtait à se téléporter loin, très loin de cette scène cauchemardesque, peu déterminé à se battre contre un monstre sanguinaire, quand ledit monstre lui réserva une nouvelle surprise, l’apparence abominable disparaissant peu à peu pour laisser place à une jeune femme qui s’effondra à genoux sous ses yeux. Visiblement chamboulée, sous le choc du massacre auquel elle venait de si joyeusement se livrer. L’espace d’un instant, Constantine hésita, sincèrement tenté de la planter là et la laisser se débrouiller avec la police – après tout, ce n’était pas ses oignons, il n’avait été que spectateur involontaire du désastre. Mais quelque chose, à son oreille, le retint dans ses pas.
Et Constantine, imbécile de Constantine qui allait encore s’attirer des déboires, s’arracha à sa contemplation et s’avança vers la jeune femme, sortant une nouvelle clope qui s’alluma mystérieusement sans assistance. Debout, la dominant de toute sa hauteur, les mains enfoncées dans les poches de son inimitable imperméable, John faisait abstraction du décor sanguinaire autour d’eux pour se concentrer sur la mystérieuse inconnue qui avait l’air de se trimballer son propre démon intérieur. Intrigué. Curieux. Intéressé.
« Je pense pas que ce soit que la mairie de Gotham avait en tête quand ils ont débloquer le budget pour rafraîchir la peinture, mais c’est un style, faut bien en convenir. » lâcha-t-il d’un ton détaché, comme une distraction dans l’ambiance délétère qui les entourait. Au loin, très loin encore, trop loin pour les atteindre, des sirènes de police retentissaient. John se demanda si la fille avait réussi à alerter les autorités, ou si elle était rentrée chez elle pour pleurer toutes les larmes de son corps. Il n’aurait pas pu la blâmer pour ça. Les yeux baissés sur la jeune femme, qui n’avait plus rien d’une bête sanguinaire et tout de la victime en état de choc, il décida de tenter sa chance et s’aventura, prudemment, à emprunter les voies de la télépathie pour effleurer la surface de son esprit, sans brusquerie. Et à sa propre surprise, y trouva cette écho propre aux télépathes, l’informant qu’il n’était clairement pas le seul à disposer de quelques talents de l’esprit. Arquant un sourcil étonné, John poursuivit son exploration : elle n’avait pas l’énergie d’un démon, bien qu’elle en ait eu l’apparence et l’attitude et le comportement. Ce qu’il détectait n’avait rien à voir ; une autre énergie, plus lointaine, totalement étrangère, comme s’il s’exposait à une langue qu’il n’avait jamais entendue auparavant. Une image, puis une autre passèrent dans son esprit, sans qu’il ne s’attarde, sans qu’il ne fouille plus avant dans ses souvenirs fragmentés par la panique.
« T’es une alien. » souffla-t-il, la réalisation cheminant enfin dans son esprit à lui. Formidable. Une extra-terrestre capable de changer de forme et apparemment assoiffée de sang – au moins sous une forme. Autant dire qu’il était loin de son champ de compétences, le Constantine. Tant et si bien qu’il commençait à se demander si les voies de la synchronicité ne buguaient pas un peu, elles aussi, si elles avaient décidé de l’envoyer sur sa route. L’Enfer et le retour à la réalité l’avaient laissé dans un état au-delà de lamentable : possible que les chemins par-delà a réalité soient en rénovation, eux aussi. Ou qu’il en ait simplement perdu le guide.
John s’agenouilla devant la jeune femme, pour se mettre à hauteur de ses yeux, sa clope coincée au coin du bec. Ses yeux cherchant les siens, songeur. « Ok, E.T. La police à Gotham est pas du genre réactive, à force de se coltiner une tuerie tous les deux jours, mais je dirais que t’as quand même moins de vingt minutes avant qu’ils ne débarquent et ne te coffrent, ou pire. Ce qui te laisse moins de vingt minutes pour m’expliquer qui tu es, et ce qu’il vient de se passer. Et qu’on soit clairs… » Il exhala une volute de fumée. « Ces charmants garçons ont eu ce qu’ils méritaient, sans doute, et je n’ai aucune envie de te balancer aux flics moi-même. Mais si tu tentes de ramener la bête ou de me transformer en œufs brouillés aussi, je n’hésiterai pas une seconde. Marché conclu ? »
dark eyes, dark soul. Fear of the dark growing inside of me Megan s'en veut. Elle ne sait plus quoi faire ni où aller. Elle ne se sent soudainement plus chez elle. Quelle planète pourrait bien vouloir d'elle après avoir fait ça ? Elle ne se sent plus digne d'être ici sans vraiment se rendre compte que quelque part, elle ne s'en est jamais réellement sentie digne. Elle a franchi une limite qu'elle ne devait pas franchir, perdant ainsi le droit d'être cette justicière qu'elle a tant essayé de devenir. Elle se sent mal. Elle ne pourra pas le cacher, ni à ses coéquipiers, ni à J'onn. Le martien le découvrira à l'instant où il entrera dans sa tête. Si elle ne le fait pas avec les humains, elle utilise avec J'onn leur moyen de communication inné. La télépathie était la seule façon d'échanger sur Mars, alors à deux, ils conservent cette habitude. Elle ne sait pas comment il réagira mais elle le comprendrait s'il la détestait. Parce que c'est bien là tout ce qu'elle déteste, jugement, punition et haine. Peut-être finalement n'a-t-elle de place que dans le système Vega au milieu des malfrats et bandits de grands chemins. L'homme qui est toujours la ruelle s'avance. Dans son brouillard, elle perçoit une odeur de tabac, qu'elle est habituée à déceler sur les étudiants du campus qu'elle fréquente. Il est non loin d'elle à présent et finalement, sa voix s'élève. Megan l'écoute sans vraiment l'écouter. Elle ne comprend pas l'humour, trop parasitée par ses émotions et sent une colère intense l'envahir à ses paroles. A grand peine, Megan se contient. Elle ne veut pas tuer quelqu'un d'autre. Plus jamais. Elle préfère encore mourir. Peut-être sa race devait-elle s'éteindre pour éviter de faire le mal autour d'elle. Elle sent la présence du télépathe dans son esprit mais n'a pas la force de se battre. De toute façon, c'est le chaos dans sa tête, et il est probablement difficile de saisir quoi que ce soit, hormis peut-être, quelques images d'une Mars décimée et déserte, ravagée par une guerre civile ayant provoqué la fin de deux civilisations.
Lorsqu'il parle à nouveau, Megan ne réagit pas non plus. Une alien sans planète, sans maison. Sans futur. Une alien vouée à une vie d'errance, toujours forcée de fuir cette créature qu'elle ne pourra jamais totalement fuir parce qu'elle fait partie d'elle. Ce n'est que lorsqu'il s'agenouille face à elle qu'elle est forcée de revenir à une conscience plus vive et de s'intéresser à lui. Cheveux clairs, yeux marron, visage marqué par quelques longues années de fatigue comme les humains ayant passés un certain âge, Megan perçoit cependant qu'il n'est pas si vieux qu'il n'y paraît. Les humains sont parfois déroutants et Megan a du mal à s'y retrouver. Elle fronce un peu le nez à cause de l'odeur du tabac qu'elle n'apprécie pas mais ne fait pas de remarque. Lorsqu'il reprend la parole, cette fois, elle l'écoute. La référence à l'alien de la télé la fait pincer les lèvres. Kid Flash se moque déjà bien assez d'elle comme ça. C'est d'ailleurs lui qui lui a fait découvrir à peu près tous les films mettant en scène des aliens échoués sur Terre. De E.T à Men in Black en passant par Mars Attack et tous les films du même genre. Megan a trouvé ça affreusement cliché presque tout le temps. Et se vexe d'être comparée à cette horrible créature créée pour représenter E.T. Cela ne l'empêche pas de comprendre ce qu'il dit. Il la menace de la dénoncer à la police si elle tente ramener le monstre. Elle ne comprend pas le jeu de mot utilisé ensuite mais saisit l'idée. Elle baisse les yeux en se frottant les mains pour essayer de retirer le sang et dit : « Vous devriez... Personne ne mérite ça... ». Même les plus horribles des hommes ne méritent pas ça. Et elle ne devrait pas faire de mal. C'est une justicière. Elle ne devrait pas tuer les gens. Les empêcher de nuire mais sans les tuer. Elle se sent coupable.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
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Dire que John était à des années-lumières de sa zone de confort aurait été un euphémisme. S’il était le spécialiste incontesté de toutes les bizarreries qui pouvaient courir en liberté au-delà du réel, tout ce qui touchait de près ou de loin à la science-fiction lui échappait complètement. L’espace d’un instant, il se demanda s’il ne devrait pas enfreindre sa règle habituelle de se débrouiller tout seul pour contacter quelqu’un de la Ligue des collants bariolés, avant de se souvenir que Batman se débrouillait toujours pour lui coller une beigne dès que leurs chemins avaient le malheur de se croiser. Le Lantern Corps, peut-être ? Dans le genre spécialistes des aliens, on faisait difficilement mieux. Peut-être que ce Blue Lantern qu’il avait croisé dans un bar quelques temps plus tôt en compagnie d’Aquaman et Jason aurait une meilleure idée de la marche à suivre. Voilà, bon plan ça. Repérer le problème, et laisser quelqu’un d’autre se charger de le résoudre. Ca, c’était de la stratégie avec laquelle Constantine se sentait à l’aise. Alors pourquoi diable était-il encore là, agenouillé devant cette pauvre fille, à se poser plus de questions quand il avait visiblement déjà les réponses ? Allez John, lève-toi, appelle Dutch, ou quelqu’un d’autre, et laisse les vrais héros gérer la situation. Mais John resta à sa place, accroupi devant la jeune femme, à l’observer à travers ses volutes de fumée. A picorer les quelques images qu’il distinguait dans son esprit confus sans trop s’y aventurer, de crainte de ne plus en revenir, son expérience avec la télépathie alien étant par trop limitée pour en juger. Des images de destruction, de véritable enfer sur terre. Ou dans l’espace. Qu’importait : l’enfer, il connaissait bien. Et il semblait bien que quelle que soit la dimension, quelle que soit la réalité, quelle que soit la planète, il ait toujours le même visage.
M’Gann. M’Gann de Mars. John arqua les sourcils et retint un soupir contrit – songeant qu’il était décidément en train de danser gentiment avec l’absurde, avec toute cette histoire. Mais il se retint, ayant perçu son hésitation, le point d’interrogation suspendu dans l’air comme à chaque fois que quelqu’un se demandait s’il devait lui faire confiance, avant de systématiquement faire la même erreur que les autres, et de céder. Et M’Gann céda, peut-être sans le vouloir, peut-être poussée par l’énergie irrésistible du désespoir. Elle lui peignit le portrait de deux peuples en guerre, l’un bon, l’autre destructeur, toujours la même histoire, le bien contre le mal, le blanc contre le noir, ou dans ce cas-là, le vert contre le blanc. Et une métisse, une fillette, produit des deux avec tout ce que cela implique, chargée des meilleures intentions mais forcé de vivre avec le monstre à l’intérieur.
Et le monstre s’était réveillé, la boîte de Pandore ouverte quand quelqu’un avait eu la riche idée de remonter le temps et foutre en l’air leur réalité. Cette fois, John laissa échapper un soupir. Evidemment que ce petit voyage en réalité parallèle aurait eu des conséquences pour certaines personnes, même une fois que lui et ses petits copains eurent défait Wotan et restauré l’équilibre des choses (et à quel prix). A croire que l’équilibre des choses était assez relatif, finalement. Constat peu étonnant et tout à fait prévisible à partir du moment où c’était à lui qu’on avait confié la tâche et colmater la brèche : si quelqu’un avait des réclamations à faire, il se ferait un plaisir de les envoyer se plaindre chez Dr Fate, merci bien. La pauvre M’Gann n’avait été comme lui, qu’un dommage collatéral de ce joyeux bordel. Pauvre gosse.
Il se sentait désolé pour elle.
John entendit aussi les sirènes se rapprocher, et se releva à son tour, sans se presser, et sans avoir l’air de s’inquiéter le moins du monde. Il jeta un regard au bout de la ruelle, puis à M’Gann – elle paniquait, et elle allait faire une bêtise s’il ne l’arrêtait pas. Devrait-il… ? Oh et puis zut, qui ne tente rien n’a rien : doucement, l’air de rien, John en appela aux relents de magie dormante qui couraient dans son système et la concentra dans sa voix, alors qu’il intimait calmement à la martienne : « T’en fais pas, M’Gann – c’est bien comme ça que ça se prononce hein ? M’Gann, je m'appelle John. Et tant que je suis là, personne ne te verra, d’accord ? Je vais m’en assurer : mais il faut que tu m’écoutes, et que tu fasses ce que je te dis. D’accord ? » Et sa voix de s’élever dans l’air, persuasion un peu plus que naturelle, flirtant doucement avec l’hypnose, trois fois rien, juste de quoi l’apaiser et l’amener à l’écouter plutôt que céder à la panique. Peut-être que ça ne donnerait rien, mais ça valait la peine d’essayer. Il s’aventura même à ajouter : « Fais-moi confiance. » Confiant, lui qui improvisait en permanence. Lui qui venait sans doute de lui donner le pire conseil possible, lui qui, s’il avait été honnête, lui aurait recommandé de fuir le plus loin possible et de ne plus jamais croiser sa route si elle tenait à la vie.
Mais John Constantine était un salopard : et ce n’était visiblement pas aujourd’hui qu’il allait donner dans l’abnégation et conseiller à une alien en détresse de l’éviter. Avec un demi-sourire rassurant, charme activé, nonchalance inimitable savamment façonnée, il enfonça les mains dans les poches et s’avança jusqu’à l’entrée de l’impasse, où il faillit rentrer dans un des deux policiers envoyés sur la scène du crime. C’était l’heure du spectacle.
« Messieurs les officiers. » déclara-t-il sans ambages, en les regardant tour à tour dans les yeux, avec trop d’insistance – son esprit se mêlant au leur comme un virus agitateur. « Je sais que vous êtes impatients de vous mettre au travail, malheureusement j’ai peur que vous ne soyez à la mauvaise adresse. Il n’y a rien à signaler ici. » Un des officiers alla pour protester, et John se décala d’un pas pour leur permettre de regarder. « Vous voyez. Absolument rien qui sorte de l’ordinaire. »
Et, les yeux rivés sur la scène sanglante, le regard passant d’un cadavre à l’autre, les officiers ne virent absolument rien d’autre que des poubelles bien ordonnées, et même un chat de gouttière qui passa en miaulant. Tous deux s’excusèrent, saluèrent John d’un mouvement de tête, et remontèrent dans leur voiture – sans avoir vu l’abominable spectacle, et sans avoir vu la responsable qui se tenait à quelques pas derrière lui. John attendit qu’ils aient rallumé les moteurs et disparu dans la rue principale, avant de se retourner vers sa protégée improvisée et malchanceuse pour vérifier qu’elle était toujours là. « Toujours là, princesse ? Ils vont bien finir par revenir, et cette fois, le charme n’opèrera plus. Faut qu’on bouge et qu’on fasse quelque chose pour éviter que tu ne paniques à nouveau. Tu connais un endroit calme, dans les parages ? Quelqu’un qui pourrait t’accueillir, un endroit discret où personne ne te verra ? »
dark eyes, dark soul. Fear of the dark growing inside of meLes sirènes se rapprochent et Megan ne veut pas leur faire du mal. S'ils tentent de l'arrêter, s'ils sont agressifs, s'ils cherchent à lui faire du mal, la rousse a peur de leur faire du mal. Elle a peur de perdre le contrôle à nouveau. Elle ne veut pas tuer encore quelqu'un. Et si elle pourrait ne pas trop regretter ce qui s'est passé dans la ruelle, car ces hommes l'aurait tuée sans sourciller s'ils l'avaient pu, elle ne veut pas s'en prendre à des policiers innocents qui n'ont rien fait. Alors elle panique, complètement et s'apprête à décoller, dans cet état de nerf qui la rend instable. Si elle ne peut pas se calmer, elle ne sait pas ce qu'il adviendra d'elle. Mais l'homme au trenchcoat la retient et lui parle à nouveau. Megan repose son regard sur lui, sur ses gardes. Il s'appelle John. Il lui assure que personne ne la verra tant qu'il sera là et qu'elle doit faire ce qu'il dit. Elle ne sait pas si elle peut lui faire confiance. Mais si elle ne le peut pas elle pourra toujours décoller et s'enfuir par les airs. Alors elle acquiesce simplement et arrête de bouger, restant dans un coin de la ruelle, tranquillement, essayant de calmer les battements de son cœur. Petit à petit elle retrouve son calme d'autant plus que les policiers qui arrivent ne semblent réellement pas la voir. Elle aurait pu devenir invisible, mais à l'évidence, elle n'en a pas besoin. Elle reste là, transie, figée. Elle n'a pas réellement froid mais cette sensation est imprégnée dans sa peau : elle se sent glacée et vide. Elle a un peu peur de tout ce qui pourrait suivre. De ce qui lui arrivera. De ce qu'elle pourrait faire à nouveau. L'homme s'occupe des policiers pacifiquement. Il a des pouvoirs lui aussi. De la magie. Ca ressemble un peu aux pouvoirs de Zatanna. La jolie brune manque à Megan. Elle ne sait pas où elle est, elle pourrait lui envoyer un message mais elle aurait honte d'être en sa présence après ça.
Alors elle reste tranquille et se contente d'attendre. Elle n'aurait peut-être pas dû attendre, elle n'aurait pas dû lui raconter son histoire. Et maintenant, elle se sent un peu idiote d'être toujours là à assister aux sorts et aux belles paroles de cet homme. Les policiers ne voient rien. Ils ne voient pas les corps. Ils se contentent de regarder sans paraître choqués. Ils s'en vont finalement, remontant dans la voiture et s'éloignant. Megan n'est pas réellement surprise. Combien de fois a-t-elle vu son amie magicienne se servir d'illusion ? Elle ne comprend pas bien comment ça marche, mais le fait est que ça fonctionne et que maintenant ils sont à nouveaux seuls dans la ruelle. Gotham abîme les âmes. Megan l'a déjà entendu plusieurs fois et maintenant elle comprend. Même si elle sait que ce n'est pas seulement la ville. C'est tout un tas d'autres choses aussi. Et elle n'est pas innocente dans l'histoire. Elle aurait dû se contrôler, elle n'aurait pas dû se laisser submerger comme ça. Il s'adresse à nouveau vers elle et elle l'écoute. Elle ne connaît pas grand monde à Gotham. Elle finit par dire : « Je ne connais quasiment personne ici... Et personne ailleurs que je ne veuille embarquer là-dedans... ». Peut-être bien que la martienne reprend un peu le dessus sur tout ce qu'elle a pu ressentir. Elle le sait, si elle veut garder le contrôle elle doit se calmer et réfléchir. Elle s'en voudra plus tard. Pour la discrétion, elle peut aisément changer d'apparence. D'ailleurs sa peau verte redevient blanche mais ce n'est pas en rousse qu'elle choisit de lui apparaître. Ses cheveux rouge deviennent blonds, ses yeux verts deviennent bleus et ses traits s'affinent un peu. Ce n'est pas tant pour lui cacher son apparence habituelle que pour la cacher aux autres. On ne sait jamais. Personne ne l'a vu entrer dans la ruelle, mais quelqu'un pourrait la voir en sortir. Autant éviter qu'on ne puisse la reconnaître. La métamorphose est utile pour cela. Reste le problème de sa tenue. Heureusement, elle ne part jamais en mission sans quelques affaires, juste au cas où. Alors, elle décolle pour aller chercher un sac, laissé en arrière sur un toit, enfilant un pull par-dessus son haut de costume et un jean avant de retirer la jupe qu'elle porte. Lorsqu'elle se repose, il n'y a plus de trace du carnage. Elle n'est qu'une humaine normale, quoiqu'un peu perdue, à l'évidence.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
Les parcs de Gotham City étaient naturellement le terrain de chasse de Poison Ivy – son sanctuaire, sur lequel il savait qu’elle gardait un œil jaloux et protecteur. Dieu merci, John avait appris depuis longtemps à respecter la nature les quelques fois où il pouvait bien la croiser, trop conscient des forces qui la régissaient, plus que les hommes et femmes bénis par l’ignorance qui arpentaient ces allées tous les jours sans soupçonner l’existence des énergies, des créatures qui se dérobaient à leur regard. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, John suivit M’Gann dans le parc désert à cette heure, l’aura apaisante de l’endroit effaçant presque l’atmosphère poisseuse de la ville, telle Hyde Park dans le poumon infecté qu’était Londres. Ses yeux cernés scrutaient l’obscurité, à l’affût de la moindre mauvaise surprise – c’était Gotham, après tout, les coupe-jarrets n’étaient jamais loin et la jeune femme n’avait pas l’air désireuse de libérer à nouveau son berserker intérieur ; mais le parc était calme, tranquille, serein. Tout ce que le reste de la ville n’était pas. Tout ce qu’eux deux, certainement, n’étaient pas non plus. John la laissa s’asseoir sur un banc et prendre quelques instants pour reprendre ses esprits. Sans dire un mot, il se permit tout de même de sortir une nouvelle cigarette de son paquet et de faire craquer son briquet pour l’allumer – tant qu’il ne jetait pas le mégot dans la pelouse, ou ne foutait pas le feu à un arbre par accident, Ivy devrait lui fiche la paix. Ivy, ou l’autre créature verte un poil écolo de l’extrême qu’il connaissait si bien. Gotham était loin des marais de Louisiane, mais hé. Il avait bien vu Swamp Thing lui tomber dessus alors qu’il était de l’autre côté de l’Atlantique. Ce foutu légume géant avait une dent contre lui – John le voyait mal lui passer la moindre incartade. Et l’avatar du Green n’était peut-être pas ce dont M’Gann avait besoin pour se calmer et éviter de lui arracher sa tête à lui.
John balaya ses remerciements d’un geste de la main, se retenant de lui intimer de ne pas le remercier trop vite. C’était toujours ça avec lui : il se posait en sauveur improvisé, faisait sa bonne action du jour, gagnait les faveurs d’autrui, pour mieux démolir leurs attentes plus tard. Un cercle sans fin dont il connaissait par cœur les rouages. Soit M’Gann aurait la chance de ne plus croiser sa route et de rester sur une bonne impression, soit elle finirait par le regretter. Il espérait pour elle que ce serait le premier cas de figure. « Te mine pas, va. J’avais rien de mieux à faire ce soir. » A part s’enterrer dans un bar et picoler jusqu’au petit matin et échouer sur un banc semblable après avoir oublié l’adresse de son hôtel. Classique Johnny. A la place, il coinça sa cigarette entre ses doigts, et sortit une flasque de la poche intérieure de son manteau avant de la porter à ses lèvres. La brûlure du whisky dans sa trachée valait autant que n’importe quel verre dans n’importe bar de la ville. Il faillit la lui tendre, en bon compagnon de solitude qu’il était, puis s’abstint. Proposer à une alien instable de picoler n’était sans doute pas un service à leur rendre, ni à l’un, ni à l’autre.
M’Gann reprit la parole, honteuse, le remords qui lui dévorait les entrailles lisible sur ses traits fatigués. Et l’espace d’un instant, John eut presque l’impression de voir un visage familier – non, des visages familiers se superposer au sien. Jason Blood, dévoré par les crimes commis par Etrigan en son nom. Zatanna, qui rien ne terrifiait plus que de perdre le contrôle de sa formidable puissance dormante. Lui-même, après Newcastle, jurant de ne plus jamais toucher à la magie pour rechuter à peine quelques mois plus tard. Curieux comme une martienne avait plus en commun avec lui, avec eux, que les gens normaux qui vivaient leur vie sans se douter de ce que c’était, de vivre avec un tel poids dans la poitrine et sur la conscience. « Estime-toi heureuse d’être tombée sur ces crapules alors. » commenta-t-il, sans tact sans doute. Il ajouta tout de même : « La fille est passée à côté de toi en courant et en hurlant, et tu – ou ton Mr Hyde – n’a pas bronché. Si ta petite particularité était si incontrôlable que ça, tu l’aurais transformée en charpie, elle aussi. Tout n’est peut-être pas perdu. » Une maigre consolation, il le savait, mais une consolation quand même. John tira sur sa cigarette et alla s’asseoir sur le banc au côté de M’Gann. « J’y connais à peu près rien en aliens et autres machins de l’espace, mais je connais un type qui vit en partageant son corps avec un démon. Littéralement. Quelques mots magiques et hop, le démon apparaît, détruit tout sur son passage comme ta martienne blanche. Des siècles qu’ils sont coincés ensemble. Un brave type, qui n’avait pas l’intention de blesser qui que ce soit, comme toi. »
John s’enfonça dans le dossier du banc, souffla sa fumée de cigarette dans l’air, à la face de la lune obscurcie par d’épais nuages gris dont on ne savait plus s’ils tenaient du naturel ou de la pollution de la ville. Il soupira. « Tu peux avoir toute la bonne volonté du monde, ça ne sert à rien de chercher à étouffer un monstre. Le mal finit toujours par trouver un moyen de sortir, que tu le veuilles ou non. Alors bien sûr, tu peux tenter de t’en débarrasser, de l’enfermer quelque part… mais d’expérience, tu finiras par perdre. » Ah, le voilà, le moment où il allait la décevoir, peut-être. Avec ses leçons moralisatrices aux antipodes, sûrement, des paroles optimistes et pleines d’espoir que n’importe qui d’autre aurait voulu entendre. Mais si M’Gann voulait de l’optimisme, elle s’était adressée au mauvais sorcier. Il releva les yeux pour la regarder elle, sa cigarette jouant entre ses doigts. « Parfois la meilleure stratégie c’est aussi la trêve. Si tu vois que tu ne peux pas garder ta martienne blanche enfermée indéfiniment, apprends à la connaître. A l’utiliser. Fais-lui face. Y a toujours des leçons à tirer de la monstruosité : il faut juste arrêter d’en avoir peur et de détourner le regard. »
dark eyes, dark soul. Fear of the dark growing inside of me La martienne est ébranlée. Elle doute. Est-elle aussi douce qu'elle ne le pensait ? Est-elle capable d'être comme sa mère ? La martienne verte était emplie de bonté et d'une insatiable curiosité. Un œil bienveillant posé sur le monde, l'autre posé sur des ouvrages, cherchant à en apprendre plus sur l'univers. Fervente collectionneuse des objets venus de tous les recoins de la galaxie, M'gann se souvient de sa mère comme d'une femme savante et généreuse. Mais aujourd'hui, toute cette lumière s'est éteinte, envolée loin. Etouffée par la noirceur d'une race à la peau pourtant si blanche. Dans son nouveau monde la cruauté est représentée par le noir et la bonté par le blanc. Cette dichotomie l'a beaucoup perturbée au début puisque ses propres repères étaient différents et que pour elle le blanc n'était synonyme que de destruction. Le blanc de sa propre peau, de sa propre apparence, héritée de son père et si souvent détestée. L'homme reprend la parole alors M'gann l'écoute. Si lui trouve qu'elle a eu de la chance de tomber sur ces crapules, elle pense qu'elle n'a pas eu tellement de chance. Ce n'est pas de la chance de tuer des gens, quels qu'ils soient. Aussi mauvais puissent-ils être. Elle ne l'interrompt pas cependant donc il poursuit ses propos. Quand il évoque la fille, M'gann relève les yeux vers lui. Elle le regarde et réfléchit. Elle se repasse la scène dans la tête, même si c'est douloureux. Et elle se rend compte qu'il a raison. Elle aurait pu l'empêcher de fuir. Elle aurait pu l'attraper et la tuer comme les autres, mais non. Dans sa perte de contrôle, dans cette crise de rage folle et sanglante, M'gann a laissé partir la femme qui était menacée. Elle ne sait pas vraiment ce que cela signifie. Il lui parle ensuite d'un homme qui partage son corps avec un démon. M'gann fronce les sourcils. Elle demande incrédule : « Un démon ... ? » elle le regarde et demande : « Ils existent vraiment ? ». Un peu sonnée, elle demande : « Comme Lucifer ? Ce ... ce n'est pas une histoire pour enfant ? ». Elle doit bien avouer qu'elle est un peu surprise. Elle penche un peu la tête et le regarde un peu curieuse et fascinée. Elle qui adore apprendre est surprise de découvrir quelque chose qu'elle ignorait. Et un peu inquiète aussi, forcément. Elle se demande si cela est aussi horrible que dans les séries qu'elle regarde à télé. Cette étrange boite noire qui passe des images du monde entier à travers le monde.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
C’est pas lui, c’est l’autre. John retint un rire un peu sec, peu convaincu que ce brave Jason accepterait l’argument. Quand on vivait, comme eux, avec une noirceur indicible jusque dans les tréfonds de l’âme, les frontières entre soi et l’Autre devenaient invariablement floues, finissaient par s’effacer, et les deux, entités, à se confondre dans une danse mortelle. Jason Blood et Etrigan avaient commencé leurs vies communes en tant qu’entités bien séparées, l’une en Enfer, l’autre ici. Après 1500 ans, qu’en était-il ? Et lui, Constantine, l’homme avec plus de boulets accrochés au pied que le plus condamné des condamnés, où commençait-il, et où laissait-il la place au salopard prêt à tout sacrifier pour arriver à ses fins ? Y avait-il seulement une différence ? Et cette noirceur qu’il avait ramenée de l’Enfer, qu’il entendait murmurer à son oreille, qu’il sentait remuer sous son matelas tel le monstre sous le lit quand il cherchait en vain le sommeil la nuit, où commençait-elle ? Il pourrait lui raconter, à cette petite martienne, à quel point Lucifer n’était pas un conte pour enfant. Lui raconter l’horreur de l’enfer, les mille et un tourments que le Diable et ses sbires s’ingéniaient à infliger aux pauvres damnés comme lui. Les flammes de l’Inferno qui laissaient leurs marques à même l’âme, les visions cauchemardesques que même les récits les plus horrifiques de la Bible ne sauraient décrire en leur rendant justice. Les coudes plantés sur les genoux, John laissa aller sa tête en avant, se passa une main sur la nuque en fermant les yeux, comme si ça allait chasser les visions, les souvenirs qui s’imposaient dans son esprit, dans sa chair qui avait gardé les cicatrices de son tourment sous sa peau, à l’abri des regards, comme si, au moins un instant, il pouvait faire comme si rien de tout ça ne s’était passé. Comme si, face à cette alien en déroute, il pouvait être le John Constantine arrogant et sûr de lui dont la réputation n’était plus à faire.
M’Gann l’arracha à ses sombre pensées, et ses paroles firent malencontreusement écho à des pensées qu’il avait si souvent eu, lui-même, au fil des années. Apprendre de ses erreurs. Ne pas recommencer. Résister à la tentation des ténèbres. Ses souvenirs le transportèrent ailleurs encore, dans une institution tellement froide et tellement grise qu’il avait cru, pendant deux ans, vivre dans une tombe. Une erreur, une erreur de jugement, une erreur d’orgueil et d’arrogance, et la promesse en l’air de ne jamais recommencer, de ne plus toucher à ces choses-là, de laisser la magie à ceux qui savaient s’en servir et ne laissaient pas leur égo les aveugler et les autres en payer le prix. Regardez où ça l’avait mené. Combien de morts, de vies brisées il avait semées sur son passage. John pouvait faire preuve d’une volonté remarquable quand il s’agissait d’atteindre ses objectifs égoïstes, mais pour tenir ses bonnes résolutions, il n’y avait plus personne. « Noble devise. » se contenta-t-il de commenter sombrement. Peut-être qu’elle aurait plus de chance que lui. Plus de courage, plus de détermination, mais de ce qu’il en comprenait, elle n’en était qu’à son premier coup d’essai. Il ne pouvait que lui souhaiter de mieux s’en sortir qu’il ne l’avait jamais fait, constamment jeté de nouveau dans les affres de l’obscurité, parfois parce qu’on l’y poussait, souvent parce qu’il s’y élançait tout seul. Zee lui avait bien assez reproché son attitude auto-destructrice pour qu’il en ait pleinement conscience, et l’assume avec un zèle qui désespérait Chas.
La question de M’Gann, il la laissa un instant flotter dans l’air, en suspens entre eux deux, dans un silence de communion. Puis un rire bref et sans joie secoua ses épaules. « A ce stade, j’ai perdu le compte. C’est pratiquement un mode de vie, chez moi. » Tout perdre et devoir tout recommencer. L’histoire de sa vie, tant et si bien qu’il avait essayé de ne plus rien avoir, pour ne plus rien avoir à perdre. Et à chaque fois qu’il croyait y parvenir, la vie trouvait un moyen de la lui faire à l’envers. Chaque fois qu’il pensait y arriver, à construire quelque chose d’un tant soit peu tangible, il réussissait à tout démolir. Tout finissait par lui glisser entre les doigts, inexorablement, tant et si bien que John en venait à se demander si ce n’était pas ça, l’Enfer, pour lui. Il le reconnut, ce soupir, et air de défaite qu’elle portait sur le visage, à se demander par où commencer, par quel bout se prendre pour essayer de se remettre debout et reprendre la lutte. Car c’était bien ça la vie pour les gens comme eux, pas vrai ? Une lutte permanente contre eux-mêmes, contre le monstre sous le lit qui vivait en réalité en eux. Peut-être qu’il commençait à comprendre, finalement, pourquoi les voies de la synchronicité l’avaient mené à elle ce soir-là. Pendant un instant, John se prit à regretter que Zatanna ne soit pas là. Elle, elle aurait su trouver les mots. Elle, elle aurait su quoi dire, comme elle avait su quoi dire il y avait des années de ça, à Ravenscar, quand il ne voulait plus rien entendre que les hurlements dans sa tête. Mais John était tout ce que M’Gann aurait ce soir-là.
Alors John essaya, très fort, de se souvenir des paroles exactes de Zatanna, parce que dans ses pires moments de désespoir, c’était les seuls barrières auxquelles il pouvait encore se raccrocher. « Tu sais ce que quelqu’un m’a dit, un jour où je touchais le fond, moi aussi ? ‘Tu es vivant, John’. Sur le moment c’était pas franchement une consolation, mais elle avait raison, quelque part, j’imagine. Je te parle pas de ces conneries de ‘tant qu’il y a de la vie, y a de l’espoir’ et autres niaiseries qu’on nous sort pour se remonter le moral. T’es vivante. Ces types ne le sont plus. Ca, c’est concret. » Il tira sur sa cigarette, laissa s’envoler les volutes de fumées sous le regard attentif du Green tout autour d’eux. Etre vivant, c’était pas grand-chose, mais c’était mieux que rien. C’était ça : un point de départ. Rien de plus, rien de moins. A elle de voir ce qu’elle comptait en faire. Et d’autres mots lui revinrent en mémoire, qu’il souffla sur le même ton qu’elle, des années auparavant : « Tu n’es pas un monstre, M’Gann. » Presque automatiquement, presque sans y réfléchir. « Tu t’es juste paumée en route. Maintenant que ta martienne blanche t’a remis les pendules à l’heure, c’est à toi de décider quoi en faire, et qui tu veux être. » Plus facile à dire qu’à faire. Mais ça se saurait, si vivre était aussi facile qu’on le prétendait.
dark eyes, dark soul. Fear of the dark growing inside of me Quand il penche un peu la tête et se passe la main à l'arrière de la nuque, M'gann se mordille la lèvre. Elle résiste à l'envie d'essayer d'entrer dans sa tête pour savoir à quoi il pense. Elle voit Conner faire ça, parfois, et en général ce n'est pas bon signe. Elle a encore un peu de mal à comprendre la subtilité des expressions humaines, d'autant plus que certains humains utilisent les mêmes expressions pour différentes choses. Décrypter n'est donc pas toujours possible. Difficile de dire si c'est une simple fatigue physique, ou si c'est autre chose ? Gêne ? Tristesse ? Lassitude ? Elle ne comprend pas toujours très bien. Elle lui dit ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas, il réagit sobrement. Noble devise. Ce n'est ni noble, ni une devise. C'est juste une souffrance tirée de son histoire. Elle ne veut pas de cela pour sa nouvelle planète. Et même si c'est un fardeau, même si c'est difficile, même si elle doit en souffrir à nouveau, elle est prête à se battre pour la Terre, comme elle aurait dû se battre pour Mars. Elle n'aurait pas dû quitter sa planète. Elle aurait dû rester et tenter de faire changer les choses. Il n'y a rien de plus horrible que ces regrets qui la hantent chaque jour. Le sourire de sa mère, le dernier qu'elle lui ait adressé. Le dernier souvenir de sa planète. M'gann retient sa grimace. Elle ne sait pas quoi lui répondre. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire ? Elle soupire un peu et il reprend la parole pour répondre à sa question. Elle écoute. Perdu le compte ? Un mode de vie ? Comment peut-on vivre comme ça ? Elle tourne la tête pour le regarder. Reconstruire sa vie du début. Elle penche la tête. Elle ne sait pas si elle peut demander. Elle ne sait pas si ce n'est pas trop intime. Alors pour le moment, elle ne demande rien. Elle attend. Elle reste là, et se contente de réfléchir. Elle se demande comment il fait. Elle se demande s'il peut réellement réussir à faire cela. Il reprend la parole. Elle l'écoute à nouveau. Mais elle ne comprend pas ce qu'il dit. Elle ne comprend pas pourquoi cela serait bien qu'elle soit vivante et pas eux. C'est concret, mais en quoi est-ce bien ? Elle plisse un peu les yeux, intriguée. Le reste est plus clair, plus facile à saisir. Elle acquiesce un peu. Elle sait maintenant : elle sait ce qu'elle peut faire, et qu'elle ne doit pas recommencer. A voir comment elle va réussir à ne pas recommencer.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
John Constantine, thérapeute pour aliens. Si Xanadu la lui avait prédit, celle-là, elle lui avait ri au nez, à cette vieille harpie. Pourtant c’est là qu’il en était rendu, le célèbre Hellblazer, l’homme qui faisait trembler enfer et paradis de peur et de rage, le pauvre type avec plus de squelettes dans son placard qu’un foutu cimetière. A tomber droit dans les ennuis sans avoir rien demandé à personne, et à s’en sortir avec une conversation à cœur ouvert avec une martienne tombée du ciel. Formidable. Un bref instant, il crut voir la scène comme s’il était en dehors de son propre corps, et s’il avait été d’humeur, il se serait ri au nez. Pauvre M’Gann. Elle avait besoin de soutien, de support, de réconfort peut-être, d’amis sans aucun doute, et John n’avait rien de tout ça à lui offrir. Juste des clopes, une flasque de whisky, et des demi-conseils tellement vaseux que Swamp Thing aurait pu y pousser. John Constantine, champion du pep talk. Quelle vaste blague. John se pinça l’arête du nez et soupira, sa cigarette coincée entre les doigts. Qui essayait-il de tromper, avec ses belles paroles. Elle ? La pauvre gosse qui essayait de ne pas perdre la boule après avoir transformé deux malfrats en hachis sur le pavé gothamite ? Ou lui-même, l’enfoiré qu’on avait arraché aux griffes de l’enfer alors qu’il méritait d’y rôtir plus que quiconque ? C’était toujours ça, avec lui. Il faisait une belle connerie, en souffrait les conséquences, jurait qu’on ne l’y reprendrait plus, qu’il allait changer, et avant qu’on ait le temps de cligner des yeux, il retombait dans ses vieux travers. Rien à faire. Il avait beau tenter de faire un beau geste pour M’Gann, l’hypocrisie de son propre discours réussissait à lui faire honte, lui qui n’avait jamais honte de rien.
Et pauvre M’Gann, qui s’accrochait à ses paroles sans soupçonner à quel point son interlocuteur était le roi des baratineurs. Si seulement Zatanna avait été là pour l’en prévenir – qu’elle ne se laisse pas bercer par le poison qu’il voulait bien lui servir parce que c’était son boulot, d’enfumer son monde en donnant l’impression qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait même alors qu’il s’écroulait comme un château de cartes à l’intérieur. Qu’elle ne se laisse pas contaminer, surtout, pauvre gosse. Il avait le toucher magique de Midas, Constantine, sauf qu’au lieu de transformer tout ce qu’il touchait en or, tout ce qu’il touchait finissait invariablement par pourrir autant que son âme. Pour chasser ces sombres pensées de son esprit chaotique, il se leva abruptement du banc et fit quelques pas dans l’allée, ses yeux scrutant la pénombre du parc à la recherche de quelque chose, de quelqu’un pour briser leur petite bulle inconfortable. Nada. Classique. Tant pis. Il arqua un sourcil peu convaincu à ses paroles – il avait raison. Si elle savait. C’est du pipeau tout ça, M’Gann, avait-il envie de lui dire. Depuis le début, ce que je te raconte pour te remonter le moral, c’est que du baratin. Et là, dans la pénombre du parc, il eut presque la sensation d’un coude enfoncé sans ménagement dans ses côtes pour le rappeler à l’ordre. Et la question fatale. Comment s’accepter quand il y a une part si horrible en nous ? You tell me, kiddo, songea-t-il en ignorant royalement l’étau qui vint lui serrer la poitrine. Lui avait atteint un stade où il ne savait plus s’il c’était seulement une part de lui qui infectait le reste, ou s’il était foutu depuis le début. Ca dépendait d’à qui on posait la question, sûrement.
John consentit néanmoins à laisser un de ses sourires goguenards fleurir sur ses traits fatigués, et il se retourne vers elle en soufflant de la fumée chargée de nicotine s’envoler en volutes au-dessus de sa tête. « Faut bien commencer quelque part. Moi c’est les petits déjeuners à l’anglaise. » rétorqua-t-il. Dans sa poche, il sentit une vibration – fichu téléphone portable dont Chas l’avait forcé à s’équiper. Et quand on parlait du loup : John fronça les sourcils en déchiffrant le nom sur l’écran et le message qui l’accompagnait. Brave Chas. Toujours à avoir comme une sixième sens, celui-là. John pianota sur l’écran quelques secondes et rangea le téléphone avant d’enfoncer les mains dans les poches de son inimitable imperméable. « M’Gann, c’est pas que je n’apprécie pas notre petite crise existentielle en équipe, mais je ne peux pas m’éterniser. Mon taxi arrive, et il est du genre impatient. » Encore un bobard. Il était ravi de s’extirper de cette conversation qui devenait beaucoup trop personnelle à son goût ; pourtant, même si quelque chose en lui se réjouissait de s’arracher à cette situation un peu trop introspective, une autre part de lui s’en voulait de l’abandonner là sans rien faire de plus. Peut-être qu’il devrait charger Chas de la raccompagner – mais laisser son meilleur ami en compagnie d’une martienne instable, même s’il avait encore quelques vies à dépenser, n’avait aucunement l’air d’une bonne idée, de près ou de loin. John marqua un instant d’hésitation, puis ouvrit son imperméable pour fouiller la poche intérieure et en tirer une carte de visite. Il la lui tendit. « Si jamais t’as besoin d’un expert en démons et monstres en tout genre un jour, tu sauras où me joindre. » ajouta-t-il en tirant sur sa clope. Et sans s’éterniser plus avant, il commença à s’éloigner dans l’allée, entre les réverbères qui jetaient une lumière pâle sur le parc nocturne. Mais finalement, il s’arrêta, et se retourna quand même. « Et M’Gann ? » appela-t-il, imprimant malgré lui dans sa mémoire la silhouette solitaire de la jeune martienne sur ce banc comme une naufragée. « Si tu trouves le mode d’emploi, hésite pas à me l’envoyer. » Tu parles d’une sortie. Mais au moins, plus personne ne mourrait ce soir, peut-être. Have a nice life, M’Gann la martienne.