make that teacher the student's pet (nate)

Nate &
 Barbara

Star City. Une ville dans laquelle la jeune femme n'avait jamais passé trop de temps, bien trop occupée chez elle pour venir s'occuper des problèmes qui naissaient ici. Mais même Barbara devait bien admettre que ces derniers temps, elle en foulait bien plus souvent les pavés. Ou plutôt le béton. Personnellement, la rouquine avait bien du mal à trouver un charme à cette géante faite de bâtiments modernes en verre. Au moins Gotham City, pour toute sa mauvaise réputation, offrait à quiconque osait la visiter, de vieilles merveilles d'architecture. Dans un style baroque et gothique qui n'était pas forcément au goût de tout le monde. Après il suffisait juste de ne pas trop se pencher pour regarder dans ses vieilles allées sombres, de peur d'y croiser le regard féroce d'un ennemi attendant son heure.  Redressant le col de sa veste sur sa nuque, elle héla le premier taxi qui passa à ses côtés. Sacs déposés dans le coffre, elle prit place à l'arrière et donna l'adresse au quinquagénaire. Avec un sourire et un pourboire, elle le remercia lorsqu'il nous déclara être arrivé à destination. De ses yeux verts, elle le regarda disparaître au coin de la rue  avant de se tourner vers le bâtiment de pierre face auquel il l'avait déposé.  N'ayant pas les clés, elle attendit quelques minutes que quelqu'un passa la porte d'entrée pour se faufiler à l'intérieur. Un voyage en ascenseur plus tard, elle s'arrêta face à une porte fermée. Sachant pertinemment qu'il n'y avait pour l'heure personne à l'intérieur, elle regarda une fois à droite puis une fois à gauche, avant de se s'accroupir et de venir crocheter la serrure. Un travail aisé pour ses doigts de fées. Avec un sourire satisfait, elle fit tourner la poignée et pénétra dans l'appartement.

Posant sa valise dans un coin, elle se dirigea sans gêne vers la cuisine pour se servir un verre d'eau qu'elle but près de la fenêtre pour observer l'incroyable vis à vis. Que sa tour allait et l'intimité qu'elle offrait allait lui manquer. Dans un coin de son esprit, Babs ne peut que prier que Damian ne décide pas de la transformer en véritable chantier, ou en zone de guerre. Lui ou les autres. Ils avaient tous, après tout, pris la mauvaise habitude de venir son squatter son canapé, et le contenu de son frigo. Surtout le contenu de son frigo en fait. Un miaulement la sortit de ses rêveries. Posant le verre sur le comptoir, la presque trentenaire glissa la fermeture à glissière du sac de transport animalier qui reposait sur sa valise. Son chat, Miaou, sauta directement au sol et s'étira de tout son long avant de commencer son exploration. «  Pas de bêtises, sinon tu retournes directement dans le sac ». Babs ne fut pas dupe du miaulement qu'il lui lança au même moment. Pour tout dire, la jeune femme était pratiquement sure qu'il lui réclamait plutôt à manger au lieu d’acquiescer à des propos qu'il ne comprenait de toute façon pas. Décidant cependant de lui accorder le bénéfice du doute, elle remplit un bol avec de lait et un autre avec la nourriture qu'elle avait apporté exprès et le laissa à sa solitude. Elle, elle avait autre chose à faire pour le moment. Autre part où se rendre. Elle supposait qu'elle verrait bien en rentrant si l'appartement ressemblait plus à Bagdad qu'à un logis d'adulte rangé.


Trouver l'université principale de la ville et s'y rendre fut l'affaire de quelques minutes et bientôt la rouquine se retrouva à déambuler dans les allées fleuries et bondées d'étudiants. Sachant qu'elle avait quelques minutes devant elle, la jeune femme chercha à s'imprégner de l'endroit. Pour toute son intelligence supérieure, c'était bien la première fois qu'elle se rendait à l'université. Ou plutôt sur un campus. Bien sur, elle avait été enrôlé à Harvard mais elle n'y avait jamais mis les pied,s préférant suivre un cursus à distance avant de toute façon abandonner sa scolarité. Pas son moment le plus glorieux, elle en convenait. Et son compte en banque endetté aussi.

Les mains dans les poches de son caban ouvert sur sa nouvelle tenue d'étudiante, elle suivit le reste de la foule jusqu'à l’amphithéâtre qui allait accueillir le prochain cours d'histoire de la faculté. Les coins de la bouche relevés, Barbara s'installa tout au premier rang. Sans se presser, elle se défit de son caban qu'elle posa sur la table à côté de la sienne. Son sac finalement à ses pieds, elle croisa les jambes, faisant remonter les bords de sa jupe déjà trop courte. Avec la même attention aux détails, elle réarrangea le cahier et le stylo qu'elle avait pris avec elle pour donner le change.  Mais seulement pour donner le change. Car il était certain que ce n'était pas le cours en lui-même qui allait retenir son attention. Et ce même si elle ne doutait pas de tout son intérêt.

Nate &
 Barbara

La rouquine assise au premier rang ouvrit la bouche en même temps que les autres élèves pour dire bonjour à son nouveau professeur. Au moins les derniers mois n'avaient pas tué la politesse des étudiants. Le sourire amusé dont s'était habillé son visage se mua en un sourire bien plus tendre lorsqu'il commença son petit discours de bienvenue – ou de bon retour en cours. Dans ses mots, elle le retrouvait bien. Cette envie de faire attention à l'autre, de l'aider autant que faire se peut – parfois au mépris de ses propres besoins -, c'était du Nate tout craché. Barbara supposait que c'étaient ces petites attentions qui faisaient de lui un professeur apprécié de ses élèves. Et pour avoir une connaissance plus intime de l'homme, elle ne pouvait que les comprendre et acquiescer. « Euh… ». Cette hésitation la fit sourire bien plus franchement. Voilà qu'il l'avait enfin remarqué. Elle et sa présence totalement incongrue au milieu de cet amphithéâtre universitaire.  De nouveau amusée, elle le regarda se secouer mentalement pour reprendre le cours de ses idées.  Derrière le plat de sa main, la trentenaire cacha un très léger rire. Un rire qui fut toutefois remplacé par une grimace lorsqu'il annonça le thème de son cours. Elle admettait volontiers n'avoir aucune envie d'entendre parler de Londres. Même si c'était pour se pencher sur l'excavation de ses théâtres – sublimes et riches d'histoires à ne pas en douter. Cependant, elle avait assez entendu parler de la capitale londonienne pour au moins toute une vie. Immanquablement, le seul fait de prononcer le nom de cette ville européenne la ramenait sur les ruines de son champ de bataille. Pendant un instant, elle en perdit tout sourire et se visualisa au milieu des débris et des corps toujours plus nombreux qui jonchaient les rues éventrées.  Ce fut en se faisant violence qu'elle repoussa ces images de son esprit et arriva à se raccrocher au wagon.  Elle le fit juste au bon moment pour capter le regard que lui envoya Nate. Un regard perdu qui réussit à étirer une nouvelle fois ses lèvres.

Stylo en main, elle nota quelques mots sur son cahier. Des mots clés qui finiraient dans la poubelle dès le cours terminé. Mais il lui fallait bien faire un peu semblant. Ainsi Philip Henslowe – dont elle n'avait évidemment jamais entendu parlé de sa vie – se retrouva ainsi écrit à l'encre noire sur le papier blanc. «  Psst ! ». L'appel murmuré lui fit tourner légèrement son regard vers son voisin de table. Rapidement, elle l'examina. 1M80, épaules carrés, et encore des boutons au visage. Si elle devait lui donner un âge elle dirait pas plus âgé que 24 ans.  Immédiatement, elle le jugea évidemment sans danger – un réflexe pour lequel elle se maudit quelques peu à voix basse ; elle n'était pas en territoire ennemi ici , même si il était possible d'en douter au vu de la réputation jamais très glorieuse des campus américains. « Tu es nouvelle ? » chuchota t-il à nouveau en faisant de regarder droit devant lui. Comme si de là où il était Nate ne pouvait pas voir ses lèvres bouger. Malgré elle, cela la fit sourire. « Oui, transfert de l'université de Gotham » souffla t-elle dans sa direction. N'ayant jamais côtoyé les bancs de l'université, elle comptait bien y vivre toutes les expériences possibles dans l'heure que devait durer ce cours. Et la liste de ses futurs méfaits était longue comme son bras – et non plus ses cheveux, nouvellement coupé dans un carré légèrement plongeant avec frange. Une nouveauté qui l'avait aidé à tirer un trait sur ses dernières expériences. «  Ah je vois ! Si jamais tu as besoin d'aide pour rattraper les cours, n'hésite pas à demander ». «  Je n'y manquerai pas » répondit elle avec la même intonation de voix, clairement divertie par ce jeune homme. Bien sur la proposition était sympathique mais il aurait fallu être bête pour la penser dénuée de toutes arrières pensées. Ou alors Barbara vivait depuis trop longtemps dans un monde où ce qui n'était pas dit était plus intéressant que le reste. «  Je m'appelle Evan au fait ». «  Diana ». Barbara aurait pu lui donner son vrai prénom mais sa bouche avait été plus rapide que son cerveau sur ce coup là. La rouquine s'empêcha de grimacer en se rendant compte à quel point le mensonge était devenue comme une seconde nature face à un public qui ne partageait pas son monde. Par ailleurs, elle ne pouvait pas expliquer pourquoi de tous les noms, elle avait choisi celui de la princesse des Amazones. La faute à Jason. Assurément.

Un raclement de gorge les ramena à l'ordre et Barbara tourna son minois vers l'estrade où son pupitre où elle y rencontre le regard de son petit-ami. Elle lui offrit un sourire désolée autour du crayon qu'elle venait de mettre entre ses dents. Bonne actrice, elle força ses joues blanches à se colorer de rose et baissa finalement la tête en signe de soumission estudiantine. Qui la connaissait savait qu'elle ne faisait que jouer la pure comédie. Sans savoir ce qui avait été dit ou non, elle gratta sur son papier des mots qui n'avait rien à voir de près ou de loin avec l'histoire. Bientôt une ligne de code ou deux chevauchèrent les lignes de son cahier. Des idées à moitié formées qui lui trottaient dans la tête. Patiemment, elle attendit son heure et lorsqu'il lui offrit sur un plateau d'argent, elle la saisit sans se poser de questions. Sa main fusa dans l'air avec une timidité jouée. «  Vous pouvez répéter votre dernière phrase, je n'ai pas eu le temps de noter la date » demanda t-elle ingénue. Ah oui elle le sentait : Cette journée étudiante allait vraiment lui plaire. Peut être prendrait elle le temps de faire un tour du côté de l'équipe de Cheerleaders pour une audition une fois ce cours terminé. Juste histoire de parfaire son expérience.

Nate &
 Barbara

Lorsque Nate lui répondit ce fut avec un humour certain. Un humour qui ne manqua pas de provoquer quelques rires dans l'assemblée. Pour toute réponse, elle nota la date sans même regarder son papier et en haussant doucement les épaules. Honnêtement, elle aurait probablement oublié avant la fin de l'heure.  Ou peut être pas après tout. Barbara avait la chance – ou la malchance suivant les points de vues d'avoir une excellente mémoire. Une mémoire eidétique qui ne lui laissait jamais rien oublié. Alors l'an 1666 - année du diable -  serait peut être arqué au fer rouge dans son esprit pour le restant de ses jours. Une information qu'elle n'hésiterait alors pas à ressortir en société si le besoin de briller se faisait sentir. La jeune femme de ce côté n'avait que peu de scrupules. Ou peut être l'utiliserait-elle à présent comme code secret pour faire comprendre à son cher et tendre qu'il l'ennuyait. Oui sur ça aussi elle n'avait que peu de scrupules et ne s’embarrassait pas d'arrondir les angles lorsqu'elle sentait monter la moutarde. Vu qu'il y avait déjà goûté, il n'en serait pas surpris.

« Ok, petite pause discussion. Il y en a parmi vous qui vont au théâtre de temps en temps ? Ou qui lisent du Shakespeare ? ». Au contraire de bon nombre de ses camarades, Barbara ne chercha pas à lever la main. La culture à Gotham était un luxe réservé à la plus grande élite. Une élite dont elle faisait occasionnellement partie bien malgré elle. C'était cependant plus souvent à des galas qu'elle assistait. Quant à lire du Shakespeare. Meh. Elle n'avait rien contre le dramaturge mais trouvait plus intéressante la lecture d'article spécialisé en informatique. Vraiment, Barbara lisait peu. Lire voulait dire se poser et elle faisait ça si peu souvent. Bien sur, elle avait parcouru quelque uns de ses classiques. Comme tout le monde, elle avait du se plier dans son jeune âge à la liste de lecture imposée par le programme scolaire. Aujourd'hui plus âgée, elle admettait avoir plus important à faire que se plonger dans des histoires romantiques si dramatiques que ça la faisait grincer des dents. La faute à son manque de romantisme, assurément.

Décidant de donner une nouvelle voie à son cours – du moins le supposait-elle, monsieur le professeur délaissa ses notes et alla s'accouder contre son pupitre. Amusée, elle le fixa, le stylo battant de droit à gauche entre ses doigts fins. Si elle posait son visage dans le creux de son autre pomme, elle aurait tout de l'étudiante énamourée. Ce qu'elle ne manqua évidemment pas de faire tout en écoutant ce qu'il racontait d'une oreille un peu distraite. Sans offense, le sujet ne l'intéressait que peu. « Mademoiselle ? Un petit effort d’imagination pour éloigner votre esprit du grand incendie ? » lui demanda t-il cependant. Clairement, l'homme ne comptait pas se laisser faire. Un challenge que la gothamite accepta avec un petit sourire. Elle resta cependant quelques maigres secondes silencieuse, en faisant mine de penser la bouche en cœur, comme un bouton de rose. Repassant le fil de la discussion dans son esprit, elle ne put s'empêcher de se demander si il parlait vraiment de sexe avec ses élèves ou si son cerveau mal placé faisaient des connexions qui n'avaient pas lieu d'être. Barbara trouva cependant qu'elle se fichait un peu d'avoir juste ou faux. Au mieux, cela le mettrait mal à l'aise et au pire provoquerait l'hilarité parmi la masse d'étudiants qui en avaient certainement déjà trop vu. Dans tous les cas, elle y gagnait quelque chose.

«  La race humaine n'est pas connue pour être … pudique. En apparence peut-être, pour garder ce politiquement correct qui semble avoir pour synonyme tout autant l'hypocrisie que la grâce. Mais secrètement, l'humain aime ce qui est interdit. Ou obscène. Ou ridicule. Ou violent. Il s'en délecte car cela lui permet soit de se sentir supérieur, soit justifié dans ses actions, soit comblé là où il ne l'est pas habituellement. Puis l'humain aime se moquer. L'histoire a après tout montré que depuis l'antiquité, l'humanité s'allie très bien avec la débauche de toute sorte. Je suis sûre que ce n'est pas à vous que je dois apprendre l'existence des jeux du crique romain ou les orgies publiques du Marquis de Sade » commença t-elle, en s'éloignant exprès du sujet. «  Et puis, plus une scène choque ou rend mal à l'aise moins les gens pourront s'empêcher d'en parler. Un vrai coup de pub vraiment. A une époque, où il n'y avait pas autant de moyens de communications qu’aujourd’hui, ils avaient tous intérêt à donner au spectateur ce petit frisson d'interdit. C'est bien ce que faisait PT Barnum dans un autre registre.  Alors vraiment, je ne pense pas que la nudité, le  ridicule ou autre dans une mise en scène soit un véritable problème. Quand même bien cette dernière serait examinée sous toutes ses coutures » conclut-elle, en ayant probablement pas vraiment répondu à la question. Là encore elle s'en fichait. «  Est ce que j'ai assez fait preuve d'imagination pour vous Professeur Heywood ? Sinon, je suis sûre que je peux ajouter des détails graphiques pour appuyer mes propos » susurra t-elle finalement, en battant des cils. Décroisant ses jambes pour les recroiser dans l'autre sens, elle réajusta presque de manière désintéressée sa jupe sur le haut de ses cuisses. Et si cela révéla les clips d'un porte jarretelle, elle fit semblant de ne rien remarquer.

Nate &
 Barbara

« Je suis sûr que ce ne sera pas nécessaire, mademoiselle, merci pour votre riche contribution ». En réponse, la jeune femme lui offrit un sourire et battit des yeux. Lorsqu'il tourna le dos pour récupérer ses notes, Barbara bougea légèrement sur sa chaise et croisa le regard interloqué de son plus proche voisin de table. Un clin d’œil plus tard et ce même jeune étudiant rougissait à vue d’œil. Bien sur, Barbara se contenta d'arrêter là son numéro de charme. Elle ne voulait absolument pas lui mettre des idées derrière la tête. Après tout, sans qu'il ne le sache, il n'avait aucune chance ; le seul objet de ses désirs étant debout à plusieurs mètres devant elle, le regard focalisé ailleurs que sur sa personne. Prenant son mal en patience, Barbara rêvassa sans ne plus écouter un mot. Elle savait très bien qu'il n'allait pas risquer de l'interroger encore une fois. A ce petit jeu là, elle était définitivement sortie gagnante. Pour son plus grand plaisir. La sonnerie marqua la fin du cours et la rouquine fut un peu déçue de constater qu'elle allait devoir patienter encore un peu avant de pouvoir ne serait-ce qu'échanger quelques mots avec Nate. Tant pis, elle saurait se divertir entre temps. Il devait bien avoir des dizaines d'activités autour de ce campus. A elle de les trouver et d'en tirer partie.

Avec un dernier regard dans sa direction, elle suivit le flot des étudiants et se noya dans la masse.  Pas assez vite cependant puisque Evan arriva à se mettre à sa hauteur. Avec un sourire, elle accepta sa compagnie. «  Attend.. » souffla t-elle à un moment en le coupant dans son monologue explicatif sur l'université. Curieuse, elle passa la tête par une porte entrouverte pour découvrir un auditorium. Plus loin sur la scène quelques étudiants se donnaient la réplique en chantant. Avec une moue, la jeune femme dut admettre qu'ils n'étaient pas trop mauvais. Le nom de la comédie en revanche lui échappa complètement.  « Tu veux regarder ? ». «  Non non. J'étais juste curieuse de voir ce qu'ils faisaient. Allons.. voir le stade de football » lui proposa t-elle. C'était bien là que Nate avait dit qu'il serait. Si elle ne pouvait pas lui parler, elle pouvait encore le regarder. Son petit doigt lui disait cependant qu'elle ne serait pas la seule. Il y aurait bien quelques étudiantes dans les gradins à admirer une vue qui ne leur appartiendrait jamais. Loin de l'embêter, cela lui apporta une certaine .. satisfaction. «  Tu aimes le football ? » demanda Evan, peut être un peu surpris, «  ou les joueurs ? » reprit il avec un petit sourire entendu. A sa remarque, Barbara e put s'empêcher de rire un peu, rejetant sa tête vers l'arrière. Touché. Mais ce n'était définitivement pas les élèves qui l'intéressait. Et puis, elle était bien trop vieille pour eux, cela aurait été indécent. « L'université de Gotham a l'une des meilleurs équipes de football universitaire des Etats-Unis. Je veux simplement voir ce qu'il en est pour vous ». Le football en vrai elle n'en connaissait pas grand chose – juste les bases peut être. Cependant, elle en savait assez sur sa ville et sur ce qui se passait pour avancer avec fierté cette information.

D'un signe de main, Evan l'invita à le suivre et Barbara ne se fit pas prier pour lui emboîter le pas, trop heureuse d'avoir un guide pour se repérer dans ce labyrinthe de couloirs et de portes. Arrivés aux abords du stade, la vision d'un groupe de cheerleaders l'arrêta cependant. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres. Elle était là après tout alors autant au profiter. Au lycée, elle n'avait jamais eu le temps pour la normalité. Mais aujourd'hui, elle n'avait que ça à faire. Confiante, la tête haute, elle se dirigea donc vers le groupe de filles – après avoir fait ses adieux à un Evan un peu confus.  D'un coup d’œil, elle trouva la capitaine d'équipe. Après s'être brièvement présentée, elle lui demanda si elle pouvait faire un essai pour faire partie de l'équipe. La jeune fille blonde la regarde de haut en bas avant de lui demander si elle avait déjà fait partie d'une équipe avant. Barbara fut bien obligée de répondre par la négative mais enchaîna en lui apprenant qu'elle avait fait de la danse et de la gymnastique à un niveau compétitif. Cela suffit à piquer son intérêt et Barbara se retrouva enrôlée pour passer les épreuves de sélection. Par chance, une des autres étudiantes fut assez gentille pour lui prêter sa tenue de rechange.

Dan sa nouvelle mini jupe rouge, son top bandeau de la même couleur et des baskets blanches au pied, Barbara foula la pelouse du terrain. Un rapide coup d’œil lui permit de trouver son cher et tendre. Son attention se reporta bien vite cependant sur Misha – la capitaine- et ses instructions. Pour faire partie de l'équipe, la rousse allait devoir démontrer ses talents d'acrobate avant de se plier à une petite chorégraphie imposée. Heureusement que depuis qu'elle avait retrouvé sa mobilité, Barbara avait fait l'effort de travailler sa souplesse et ses techniques. Alors que les autres filles s'asseyaient sur le côté, la rousse resta debout. Sachant que le salut de cheerleading était contraire à celui effectué en gymnastique, elle garda ses bras le long de son corps, les mains refermées en poing. Après un nouveau coup d'oeil aux alentours – et surtout envers une certaine personne, elle commença sa petite danse improvisée. Souple et sans peur, elle effectua une combinaison de saltos, saut de mains, flips, rondades et ronds de jambes. Après quelques pas de danse, elle lança sa jambe verticalement tout en rejetant son dos vers l'arrière – rien n'était jamais parfait dans ce sport sans un petit mouvement de cheveux .  Pour finir, elle effectua un dernier saut de main arrière et retomba en grand écart latéral, la buste courbé et la tête vers l'arrière pour plus de grâce.

Satisfaite, elle laissa un sourire fleurir sur ses lèvres et lâcha sa position pour ramener ses jambes vers son buste et se lever. Une micro révérence plus tard, elle se retrouva entourée d'un groupe de filles surexcitées. Les pauvres, elle s'en serait presque voulue de devoir les laisser en plan après cette journée terminée. Elle ne doutait pas cependant qu'elle trouverait quelqu'un d'autre pour la remplacer. Maintenant qu'elle avait prouvé son talent, elle allait néanmoins devoir apprendre à se servir des pompons et effectuer les figures basiques de ce sport. La trentenaire resta confiante. Si elle avait appris à remarcher, elle pouvait réussir tous les prochains exercices. Et pour montrer qu'elle était déterminée, Barbara rassembla ses cheveux courts en une toute petite queue de cheval qu'elle resserra.

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 Barbara

Juste le temps d'apprendre deux ou trois pas, qu'il fut déjà l'heure pour la nouvelle cheerleader de faire ses preuves lors d'un match. D’entraînement, mais un match tout de même. Sourire aux lèvres, elle rejoignit son groupe et se plaça en conséquence, pompons dans les mains. Sur le bord du terrain dans ses habits trop courts, elle avait une vue imprenable sur le terrain et ses joueurs. Et puisqu'on lui avait donné l'occasion, Barbara posa son regard émeraude impunément sur une seule et même personne. La rouquine dut reconnaître que c'était bien la première fois qu'elle voyait Nate dans son élément. En tant que professeur d'abord puis en tant que joueur de football. La jeune femme n'était pas s'en ignorer la carrière à laquelle il s'était dévoué corps et âme. Jusqu'à ce que la vie en décide autrement. Un sourire tendre se faufila sur son visage lorsqu'elle avisa son air soudainement heureux, libéré. L'homme était né pour ce sport et face à ce constat, la justicière qui sommeillait toujours en elle n'avait qu'une envie : celle de jouer des poings. Cela lui paraissait si injuste. Comme beaucoup de choses. Elle savait cependant qu'à moins d'inventer une machine à remonter le temps, elle ne pouvait rien de plus pour lui. L'idée, elle la nota dans un coin de la tête, déjà excitée à l'idée de se pencher sur un tel problème. Y croyait-elle ? Pas vraiment. Mais elle était curieuse de voir quelle mécanique pouvait se cacher derrière une machine d'une telle complexité. Et Barbara n'avait pas peur d'aller embêter Barry Allen pour obtenir quelques réponses. Dans ses contacts, il était bien le seul avec l'expérience nécessaire.

Essouflée et fatiguée pour toutes les bonnes raisons, la jeune femme s'échappa vers la fontaine d'eau pour se désaltérer dès que l'opportunité se présenta. Humidifiant ses mains, elle les passa dans sa nuque pour rafraîchir sa peau chaude et en chasser la sueur. « Pas mal ta couverture pour infiltrer l’université. J’ai presque envie de te décerner un Oscar » souffla une voix à ses côtés. Yeux fermés, mains toujours dans sa nuque, elle laissa un sourire amusé ourler sa bouche. « J’ai bien vu ce que t’essayais de faire, hein, pendant mon cours. Sache que ça a totalement marché. J’ai oublié la moitié de mes notes ». Un rire muet secoua ses épaules. « Je ne vois pas du tout de quoi vous vous parlez professeur. J'écoutais votre cours passionnant » s'amusa t-elle, en ouvrant ses grands yeux verts sur lui. Après tout, ce n'était pas sa faute à elle si son voisin de table avait décidé d'engager la conversation et si Nate avait eu la mauvaise idée de l'interroger. Vraiment, elle se trouvait totalement et parfaitement innocente dans cette histoire. Un sentiment qu'elle partagea avec lui avec le même air ingénu qui avait caractérisait sa couverture. « Il te va bien l’uniforme de cheerleader, au passage. Mais tu sais que tu vas briser des cœurs quand elles vont réaliser que tu n’intégreras pas l’équipe de façon permanente ? » commenta t-il ensuite. Un son remonta le long de la gorge de la fausse étudiante, qui ne put empêcher de se tourner pour regarder ses camarades. elle était presque désolée d'avoir à leur faire un coup pareil. Presque, car cela lui avait permis d'avoir un petit aperçu du monde de Nate. Monde qui jusqu'à présent lui avait été inconnu. Impossible donc de le regretter. « Qui sait, je m'inscrirais peut être à l'université » répondit elle. A trente ans, elle se sentait cependant trop vieille. Quant à son compte en banque, il était déjà à l'agonie. Et vraiment, elle ne se voyait pas utiliser ses talents pour créer de faux papiers et entrer son nom ni vu ni connu dans les réseaux de la fac. Bien qu'elle le pourrait aisément.

Avec un hochement de tête, elle l'informa qu'elle le retrouverait devant l'université. Tournant les talons, elle retourna pour un temps au milieu des étudiants. Avec quelques sourires et quelques rires, elle accepta les félicitations qu'elle reçut. Invitée à une fête, elle se retrouva cependant à décliner, une excuse toute faite sur la langue. Après être passée au vestiaire pour se changer, elle salua ses copines d'un jour et quitta le complexe sportif de l'université. Les mains à nouveau dans les poches de son trench, elle marcha doucement pour profiter une dernière fois de l'ambiance qui avait accompagné une partie de sa journée. Contente d'avoir vécue l'expérience, elle traversa les allées d'arbres en fleurs, signe que le printemps était à leurs portes, et rejoignit le grand portail principal. Lorsqu'elle le passa, elle laissa définitivement derrière elle Barbara l'étudiante pour redevenir seulement Barbara. Un peu à l'écart, et surtout à l'abri des regards un peu curieux, elle s'adossa au mur. Le regard vert sur le ciel encore azur, elle attendit.

Par chance son attente fut de courte durée et ses yeux se posèrent bien vite sur la silhouette de Nate. Se sachant encore trop proche des portes et des curieux, elle commença à marcher sans lui laisser le temps de complètement venir à sa rencontre. D'un regard par dessus son épaule, elle l'invita à la suivre. Lorsqu'elle estima qu'ils étaient assez loin, elle fit exprès de se subtiliser à sa vue. Comme une ombre, elle se mouva à travers la foule pour se cacher au coin de la rue perpendiculaire. « Vous avez perdu quelqu'un Monsieur ? » susurra t-elle lorsqu'il arriva à sa hauteur, un air soucieux sur le visage. Attrapant sa manche, elle le tira à elle – bien consciente que si elle le pouvait ce n'était que parce qu'il la laissait faire. Montant sur la pointe de ses pieds, elle déposa un baiser sur sa bouche. «  Hey  » salua t-elle contre la peau de ses lèvres. Plus de professeur, plus d'étudiante. A présent, ils n'étaient plus qu'eux. Nathaniel et Barbara.

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 Barbara

Avec un nouveau sourire, Barbara tourna quelque peu son visage à droite et à gauche pour faire virevolter ses cheveux roux nouvellement coupés courts dans un carré plongeant. «  Tu trouves ? » demanda t-elle pour confirmation. Si elle aimait son changement capillaire, la jeune femme admettait volontiers que ne plus pouvoir s'attacher correctement les cheveux dans un chignon déstructuré avec un élastique la perturbait un peu. Pendant des années, regrouper sa longue crinière de feu sur le sommet de son crâne pour travailler avait fait parti de sa routine. Aujourd’hui, cet acte si simple, qu'elle effectuait sans penser, lui était impossible et elle s'était plus d'une fois retrouvée avec les bras en l'air pour rien. Elle ne doutait pas qu'elle finirait, cependant, par s'y faire. Sans se faire prier, elle moula son corps contre le sien lorsqu'il passa son bras autour de ses épaules. Pas pressée et contente de pouvoir profiter de sa seule présence, elle le laissa l’entraîner à travers les rues et avenues de sa ville, leur destination encore inconnue. Un sourire amusé se posa sur les lèvres lorsqu'ils foulèrent le chemin d'une des parcs de la ville. Barbara n'était vraiment pas contre l'idée de passer quelques minutes de plus dehors. Histoire de prolonger encore un peu cette journée définitivement pas comme les autres. « Et alors, que me vaut le plaisir de ta visite, miss Gordon ? Outre ta folle envie de me surprendre en plein cours ? » demanda t-il finalement, une lueur curieuse au fond de ses yeux bleus. «  Avoue que c'était amusant » rétorqua t-elle, tournant légèrement son visage dans sa direction. Elle, en tout cas, s'était bien amusée. Et elle ne le cachait pas.  « T’es de passage à Star City pour le travail ? Une enquête ? Rien de grave, j’espère ? » reprit-il, en l’interrogeant un peu plus de front. Comprenant bien qu'elle n'avait pas pouvoir le distraire encore longtemps et tourner autour du pot, elle consentit à lui dire le pourquoi de sa présence. Elle fut cependant coupé dans son élan par Nate qui n'avait apparemment pas fini de lui livrer le fond de sa pensée.

Amusée, elle ne put empêcher un rire de secouer ses épaules. «  Je suis déjà venue tu sais » l'informa t-elle taquine. Ce n'était définitivement pas sa première excursion dans la cité de l'archer vert – et il ne pouvait que le confirmer. Après tout, sa meilleure amie vivait ici. Bien sur, sa connaissance de Star City restait tout de même limitée. Limitée à ses quartiers les plus craignos et à sa vie nocturne et criminelle. Pour cette raison, elle accepta sa proposition sans trop se faire prier. Déjà, elle pouvait voir son cerveau se mettre en ébullition, échafaudant un plan sur une durée très certainement limitée. Et cela la fit rire. «  Pour répondre à ta question, non je ne suis pas ici pour le travail ou pour une enquête. En fait, je suis juste venue te voir ». Pour quiconque la connaissait peu, cela pouvait paraître un peu surprenant. Toujours occupée, toujours débordée, Barbara n'était pas du genre à prendre du temps pour soi. Cependant, elle arrivait toujours à en prendre pour les autres. Surtout lorsque la situation le demandait. Il n'était pas rare pour la jeune femme de mettre les besoins de ses proches avant les siens. Voir de se plier en quatre pour les satisfaire. Avec les événements de ces derniers mois, la rouquine avait jugé que son temps était mieux employé ici, à ses côtés. Au moins pour quelques tempes. «  Pour tout dire, je me suis... comment dire... installée chez toi » lui apprit-elle finalement. « Et j'aurais peut être du te demander ton avis avant, maintenant que j'y pense » souffla t-elle, plus pour elle-même que pour lui. Sa démarche avait été spontanée et certaines règles de bienséance lui avaient donc échappés. Pas plus perturbée que ça, elle haussa les épaules. Au pire des cas, il n'avait qu'à la renvoyer chez elle par le premier avion. «  Et j'ai amené mon chat » rajouta t-elle. Au moins, il ne serait pas surpris si son appartement se retrouvait saccagé lorsqu'ils le retrouveraient.

Nate &
 Barbara

Sa lèvre entre ses dents, elle ne put que se demander pendant un instant si elle n'avait pas commis une bêtise, une erreur de calcul. Finalement, tout de monde un peu soucieuse – malgré son haussement d'épaules précédent -, elle le laissa faire le tri dans les nouvelles et dans ses sentiments. « Mais comment t’as… » commença t-il à s'étonner. Malgré elle, son sourcil se haussa. Qu'il est mignon ne put-elle s'empêcher de penser. Visiblement, il en arriva aux bonnes conclusions et ne termina pas la fin de sa phrase. Fin qu'elle avait pu deviner sans trop de difficultés. A croire que pendant quelques secondes il avait oublié la teneur de leur toute première rencontre. Si elle avait pu s'infiltrer chez lui avec un fauteuil roulant, elle pouvait très bien le faire sur ses deux jambes. Ah que tout cela lui paraissait si loin. Et pourtant, lorsqu'elle y réfléchissait, ce n'était pas forcément le cas. Leurs vies avaient juste été si chargées que le temps était devenue une notion un peu floue. Comme toujours. A leurs pages respectifs, le temps filait si vite. Trop vite même. Dire qu'avant, lorsqu'elle était adolescente, elle avait été si impatiente d'arriver à l'âge adulte. Aujourd'hui, si elle avait pu ralentir le temps, elle l'aurait fait sans hésiter. La pente glissante sur laquelle elle avait fini par s'engager n'allait cependant devenir que plus pentue avec les années. Un chemin qu'elle empruntait tout de même avec un certain engouement.

Lorsqu'il partit d'un rire franc, le poids qui s'était posé sur ses épaules se dégagea et elle put détendre perceptiblement la courbe de ses épaules. « Je rêve où tu viens de me traiter de parasite ? » ne put elle s'empêcher de lâcher, bien entendu amusée. « Installée chez moi. Décidément, tu m’auras tout fait, en une seule journée ». Avec un sourire, elle haussa les épaules. «  C'est tout ou rien avec moi, tu le sais bien ». Et si il ne l'avait pas encore compris, le voilà prévenu. Maintenant, il ne pourrait plus jamais être surpris par l'ouragan qu'elle représentait. Ou pas trop. « Et donc, vous avez décidé de rester combien de temps, ton chat et toi ? ». Face à cette question, la rouquine ne put que hausser les épaules. Vraiment, elle n'en savait rien. Elle ne se voyait cependant pas lui dire qu'elle resterait le temps qu'il faudra. Elle était là pour lui après tout. Pour s'assurer qu'il n'était pas seul dans un moment qu'elle savait être difficile. Cependant, connaissant son absence de tact, elle préféra s'abstenir de tout commentaire. Elle n'avait vraiment pas envie qu'il se considère comme l'une de ses nombreuses missions. Ou pire comme un projet. A ses yeux, Nate n'était pas un objet cassé qu'elle essayait de réparer. Elle n'était pas aussi nulle dans les relations sociales pour oser penser une telle chose. «  Pour autant de temps que tu nous supporteras » déclara t-elle finalement à la place.

« Gotham ne risque pas d’avoir besoin de toi ? Ou le reste de la famille ? ». «  L'avantage d'avoir une famille nombreuse c'est qu'il y a toujours quelqu'un dans le coin si besoin. Et puis, en cas d'urgence, je ne suis qu'à un coup de fil de Gotham. Ou a quelques heures de jet si la situation est .. exceptionnelle » répondit elle en comblant la distance qui les séparait. Buste contre le sien, elle leva son regard vers lui et lui offrit un nouveau sourire. «  Ils savent où je suis et de ne pas me déranger » lui avoua t-elle. Elle l'avait expressément demandée. Elle restait accessible pour les urgences mais c'était bien tout. Du moins pour le moment. Elle changerait probablement d'avis lorsque l'ennui prendrait possession d'elle. Après tout, contrairement à Nate, elle n'avait pas de boulot auquel se rendre tous les jours. Il allait donc bien falloir qu'elle s'occupe. « Ca me fait super plaisir que tu sois là, évidemment. Je suis juste surpris ». «  Tant que c'est de la bonne surprise »  souffla t-elle avant de se glisser à nouveau sous son bras pour l'inviter à avancer de nouveau. « Tu appréhendes? » lui demanda t-elle alors qu'ils effectuaient quelques pas. Elle ne pouvait nier qu'elle s'était posée des questions sur la nature de leur future cohabitation. Et son cerveau avait probablement déjà inventé tous les scénarios possibles. Les bons comme les mauvais.

Nate &
 Barbara

« Et toi ? » demanda t-il, la malice au fond de ses yeux bleus. «  Tu triches. Je t'ai demandé avant » répondit-elle sur le même ton que le sien. A force de la côtoyer, il avait bien du finir par comprendre que son cerveau ne se mettait jamais en pause. Et la jeune femme n'exagérait même pas. Etre un génie avait des avantages comme de très gros inconvénients. Pour elle, un de ces derniers étaient probablement hyperactivité. Physique comme intellectuelle. Incapable de s’arrêter et tout aussi incapable de le vouloir. Barbara n'imaginait pas sa vie à ne rien faire. Rien que l'idée lui paraissait déplaisante. Lorsqu'elle avait été coincée dans son fauteuil, cela avait été particulièrement difficile à gérer. Un fait qui expliquait l'état mental qui avait été le sien à l'époque. « Tout ce que j’appréhende, c’est que Gotham te manque trop et que tu regrettes d’être venue » lui répondit-il finalement. Un son dubitatif remonta le long de sa gorge. Il devait bien avoir quelques peurs cachées sous son apparence bien calme. Ou alors il était définitivement bien plus à l'aise quant à leur relation qu'elle ne pensait l'être.  

« Mais pour nous ? Je pense que ce sera l’occasion rêvée de nous retrouver un peu tous les deux après ces six derniers mois. (…) A part réorganiser mes cours et gérer les affaires de Hank avec son notaire pendant que les gosses sont chez d’autres cousins, tout ce que je fais, c’est… gérer le contrecoup de tout ça ». La rouquine l'écouta sans l'interrompre. Un sourire fleurit sur ses lèvres rouges lorsqu'il lui annonça la façon dont il comptait mettre à profit le temps qui était le leur. Elle avouait aussi être excitée par l'idée d'un peu de normalité. Du moins dans leur couple. Jusqu'à présent, ils n'avaient pas vraiment pu se comporter comme deux amoureux se découvrant. Ils avaient plutôt eu tendance à courir d'une catastrophe à l'autre, le souffle court et séparés l'un de l'autre. Et c'était aussi un peu pour cela que la jeune femme appréhendait la suite. Après tout, il lui semblait qu'ils avaient construits les premières bases de leur vie à deux autour du danger, de l'urgence et de leurs activités héroïques respectives. Elle estimait, à la lumière de cet état de faits, qu'il n'était pas irraisonnable de s'inquiéter. De se demander qui ils étaient ensembles sans tout cela. Bien sur, Barbara savait que Nate ne serait pas très différent de l'homme qu'elle avait côtoyé au tout début. Mais là encore, difficile de parler de normalité. Après tout qui, à part eux, pouvaient se vanter d'avoir créer un traitement révolutionnaire pour la paralysie au milieu d'un bunker subatomique. Vraiment, la liste ne devait pas être très longue. «  T’es arrivée pile au bon moment, quelque part ». « C'est tout moi ça. Un timing toujours parfait » plaisanta t-elle pour le sortir le plus rapidement des pensées moroses qui semblaient vouloir pointer le bout de leurs nez.

« Comment t’imagines que ça va se passer, toi ? ». Un rire passa presque ses lèvres face à cette question. «  Crois moi tu ne veux pas savoir... » commença t-elle, toujours confortablement lovée contre son flanc, «  tu sais bien que j'ai un gros cerveau. Je n'ai pas pu m'empêcher de calculer notre pourcentage de réussite et d'échec. Si ça peut te rassurer, on est la plupart du temps dans le vert ». Quiconque serait passé à côté à ce moment aurait pensé que Barbara parlait balance monétaire ou bilan d'une société. La jeune femme manquait clairement de romanisme mais brillait par son honnêteté brutale. Ou dans ce cas précis, sa demi honnêteté. «  Bref .. et si on allait manger ? » déclara t-elle, toute prête à changer de sujet avant de le tuer d'ennui avec ses doutes et ses pourcentages fantasques. Pour une fois, elle voulait bien suivre le diction qui vivra verra.

Nate &
 Barbara

Le ventre sur pattes qu'elle pouvait être avait parlé : il était l'heure pour eux de se sustenter. Nate accueillit a demande avec un sourire et l'emmena dans un petit restaurant italien. Un grand sourire se plaqua sur ses lèvres rouges lorsque les odeurs de cuisine méditerranéenne lui chatouillèrent les narines.  Son estomac aussi se manifesta pour crier son accord avec un gargouillement bruyant. Un bruit qui ne manqua pas de faire rire le vieil homme qui était arrivé à leur hauteur pile à ce moment là. Avec quelques plaisanteries, ils furent installés, menu en main. Le reste de l'expérience passa dans la même bonne humeur. Ce fut repue, qu'elle suivit une bonne heure plus tard, son amoureux à l'extérieur du petit établissement familial. Resserrant les pans de son trench autour de son corps, elle emboîta le pas à Nate et enroula sa main autour de la sienne. «  Tu sais que c'est littéralement notre première sortie ensemble ? » souffla t-elle, à la fois amusée et un peu triste de cette constatation. Vraiment, ils n'avaient pas eu la tâche facile depuis le début. Mais elle supposait que cela faisait toute la singularité de leur histoire. Et peut être même leur force. Après tout, ils avaient littéralement survécu à la mort. Quelles drôles de vies ils avaient. Et pourtant, Barbara de son côté, ne l'aurait probablement changé pour rien au monde. En silence, profitant de la présence de l'autre, ils firent le chemin jusqu'à son appartement. Barbara avoua appréhender un peu le retour à la maison. Cependant, ce n'était pas de passer une soirée avec Nate dans le confort de son domicile qui lui faisait peur. Non c'était plutôt l'état dans lequel ils allaient retrouver ce dernier. Son chat avait parfois des coups de folies... et tout ne survivait pas à la tempête. Par chance, lorsqu'il déverrouilla sa porte et la poussa pour leur permettre de rentrer, tout semblait encore à sa place et la rouquine lâcha un discret soupir de soulagement.

« Je te fais visiter ou tu as déjà exploré quand tu t’es infiltrée tout à l’heure ? ». «  Tu peux me faire visiter si tu veux » lui répondit-elle , tout en se débarrassant de son manteau pour le poser sur le dossier de la première chaise qui croisa son chemin. « Bienvenue officiellement alors. Tu vas devoir supporter mes bouquins qui traînent partout, mais ça, c’est le prix à payer pour être arrivée par surprise ». Pour toute réponse, Barbara haussa les épaules, pas vraiment gênée par la perspective de partager son nouveau lieu de vie avec ses petites manies. Et puis, en toute honnêteté, il y avait pire comme désordre que quelques bouquins par ci par là. « Il a un truc contre la presse ? » demanda t-il, désignant le chat endormi aux pieds du canapé. «  Non, il a juste des lubies » répondit-elle en allant vers l'animal. Délicatement, elle le prit dans ses bras. Le chat remua un instant, surpris, puis se laissa porter comme un sac à patata, un air grognon sur le visage. Bien qu'il était d'une beauté rare avec son pelage gris et ses grands yeux bleus, ce chat pouvait se montrer très caractériel. Un peu comme sa propriétaire.

La rouquine posa le chat un peu plus loin, près de la fenêtre, qu'elle entrouvrit légèrement pour lui permettre de sortir. Lorsqu'il disparut le long du garde corps, Barbara revint vers le carnage et ramassa le tout. Les lambeaux finirent à la poubelle et le salon retrouva son aspect d'antan.  « Tu veux boire quelque chose ? Pendant qu’on vit ce moment un peu awkward où on ne sait pas trop par quoi commencer ? ». «  Tu connais mon poison de choix » lui souffla t-elle. Son amour pour les sodas, et notamment son obsession pour le coca zéro, était le secret le plus mal gardé de l'univers. Vraiment les boissons gazeuses étaient sa drogue de choix. Par chance, Barbara pouvait se vanter d'avoir un organisme indulgent. Un organisme qui lui permettait de boire bien trop de sucre et de rester fine – ses activités nocturnes y étant aussi pour beaucoup. Pendant qu'il avait le dos tourné, la tête à moitié dans son frigo, la jeune femme regarda autour d'elle. De ses yeux émeraudes, elle embrassa la pièce du regard et analysa la décoration. Autant dire que le salon de Nate était dix plus accueillant et chaleureux de son appartement à elle. Il fallait dire pour sa défense que Babs avait des préoccupations plus importantes que la décoration. Surtout, elle n'avait pas une once de goût pour la décoration d'intérieure. « Il va falloir qu’on s’habitue au rythme l’un de l’autre. Et qu’on découvre nos habitudes les moins avouables. Seigneur, je vais découvrir les plus sombres secrets de Batgirl ! ». De ses longs doigts, elle attrapa la canette qui se matérialisa dans son champ de vision. «  Vraiment Professeur Heywood je ne vois pas de quoi vous parlez. Je suis un modèle de grâce et d'intelligence. Une vraie princesse des temps modernes. Je n'ai aucune défaut » déclara t-elle avec tout son sérieux, sourcil provocateur haussé dans sa direction.«  Maintenant, je vous serai gré messire de m'apporter un pull. J'ai le poil qui se hérisse sur les avants-bras » continua t-elle sur le même ton, un air parfaitement hautain sur sa petite frimousse. Pour compléter la panoplie de la reine shakespearienne, elle le congédia d'un léger signe de main.

Ses dents serrées, elle s'empêcha de rire devant le ridicule de la situation. Elle le suivit tout de même des yeux lorsqu'il décida d'accéder à sa requête et de lui chercher de quoi se couvrir. Bien sur, la jeune femme avait de quoi dans sa valise, toujours posée non loin, mais la perspective de porter ses habits à lui avait quelque chose de bien plus réjouissant. Bras croisés sur le buste, elle lui envoya un léger sourire en coin lorsqu'il se retourna vers elle. Pendant un instant, elle hésita à le suivre. Si elle avait fait un rapide tour du salon en arrivant plusieurs heures auparavant, elle n'avait pas poussé le vice jusqu'à s'introduire dans sa chambre. Son hésitation était évidemment mal placée et presque stupide. Après tout, elle ne comptait pas dormir dans le canapé. Ni ce soir, ni les autres jours. En outre, ce n'était pas comme si elle ne l'avait pas déjà une fois réveillée en plein milieu de la nuit en revenant d'Afrique du Sud. Dieu que ça lui paraissait si loin à présent.

Nate &
 Barbara

« Babs ? ». Le son de sa voix la sortit de ses questionnements. Face à son regard d'abord surpris puis compréhensif, elle lui adressa un sourire avant de hausser légèrement les épaules. Qui aurait cru qu'elle avait encore des manières ? Surtout après tout ce temps. Même elle parfois arrivait à se surprendre. « Parce qu’en plus tu vas me laisser me parler à moi-même ? Viens, je t’ai promis une visite guidée ». Invitée, elle ne fit pas prier pour le suivre. Doucement, elle combla la distance qui la séparait de la porte et en passa le seuil. Immédiatement, ses yeux émeraudes embrassèrent la pièce. Il s'en dégageait une touche définitivement masculine. Et cela lui arracha un léger sourire. Bien sur, cela ne la choqua pas plus que ça. Au contraire, elle aurait été bien surprise de découvrir au contraire quelque chose de plus féminin. Et puis, elle devait bien avoué que l'homme avait plus de goût que les hommes de son entourage, exception faite de Bruce qui possédait juste un œil pour les belles choses – héritage d'une vie de luxe. Quant à elle, il était sûr que sa décoration en somme toute spartiate s'illustrait bien plus par sa praticité. La jeune femme n'avait pas de temps à perdre en fioritures.  « Tu n'es pas obligée» souffla t-elle lorsqu'il lui apprit qu'il allait tenter de lui faire de la place dans son placard. Vraiment, elle n'en demandait pas tant et s’accoutumait de tout. Elle s'avouait cependant touché par la proposition et par le geste plutôt symbolique que cela représentait dans une vie de couple – et cela bien qu'elle n'allait pas définitivement s'installer chez lui. L'aurait-elle voulu, elle n'aurait tout simplement pas pu. Elle avait toute une vie sur Gotham qui demandait son attention. A l'heure actuelle, elle ne se voyait pas la laisser derrière. Elle n'en sentait même pas le besoin. Un jour peut être, juste pas aujourd'hui. De toute façon, ils n'en étaient pour le coup pas aussi loin. Son père lui avait maintes fois répétées lorsqu'elle était enfant qu'il ne fallait juste mettre la charrue avant les bœufs. Et elle comptait bien vivre par ce sage précepte. Cela évitait les déconvenues douloureuses. «Le pull de mademoiselle ». Lorsqu'elle s'en saisit, elle apprécia la douceur du tissu. Vieux, maintes fois portés, il avait perdu son côté rêche.  

Sans se faire prier, elle le passa au-dessus de sa tête et l'enfila, un bras après l'autre. Elle se retrouva bientôt noyé dans un cocon de tissu. Trop grand, le vêtement lui tombait bien en dessous des fesses, donnant l’impression à quiconque qui ne savait pas qu'elle portait une robe courte en dessous qu'elle était tout simplement nue sous l'habit. Et avec ses bottes hautes pour terminer de complimenter son look, la voilà redevenue une icône des années 90. non pas que cela la dérangeait réellement. Née en 1990, elle avait tendance à considérer que c'était tout simplement la meilleure décennie. Et celui qui pensait pouvoir la faire changer d'avis n'était pas né.

Par réflexe, elle enfouit le bas de son visage dans le pull, s'imprégna de son odeur et testa sa douceur avec la peau sensible de sa bouche. « Il te va bien, mon pull trop grand ». «  Évidemment » susurra t-elle. Sa petite exploration ne dura pas bien longtemps lorsqu'une main se glissa autour de sa taille. Son emprise ne tarda pas à se resserrer sur ses hanches et le corps de Barbara suivit le mouvement. La tête de Nate contre son ventre, elle profita de sa soudaine hauteur pour laisser courir ses doigts dans ses cheveux bruns, amusée par le brin de possessivité qu'elle pouvait sentir émaner de sa personne. « Je crois que j’arrêterai jamais de te remercier pour cet implant ». Un rire cristallin s'échappa d'entre ses lèvres. «  Crois moi, je crois qu'au final c'est moi qui en suis la plus ravie » plaisanta t-elle sans continuer de laisser la pulpe de ses doigts glisser sur sa chevelure. Ce scénario, elle ne l'avait pas imaginé au moment de ses recherches. Jamais, elle n'aurait après tout se retrouver là. Avec lui. Dans la situation qui était la leur. Parfois la vie faisait bien les choses. Tout comme le hasard ou la chance. Ceci dit, la rouquine avait tendance à ne pas accorder trop d'importance à ces deux derniers. Pour elle, s'était sa curiosité maladive et son intelligence en perpétuelle recherche de challenge qui était à l'origine de leur histoire. Peut être devrait-elle aussi remercier les médecins qui lui avaient affirmer qu'elle ne remarcherait jamais, sa fierté et sa détermination. Non vraiment le hasard et la chance n'avait rien à voir avec tout cela. « Je suis vraiment content que tu sois là »  souffla t-il finalement.

Un sourire se fixa sur ses lèvres et Barbara repoussa sa tête de sa proximité avec son abdomen pour venir s'asseoir en travers de ses cuisses. «  Est ce que ça veut dire que je peux revenir t'embêter chaque jour pendant tes cours ? » questionna telle mutine, une flamme canaille au fin fond de ses prunelles vertes. Reprenant quelque peu son sérieux, elle repoussa de son index la mèche de cheveux rebelle qui lui barrait le front. Tendrement, elle l'observa un instant. D'aussi prêt elle pouvait voir à quel point il était fatigué, épuisé par une vie de galère. Même ses yeux ne brillaient plus aussi intensément. Une révélation qui lui serra le cœur. Le deuil était un processus compliqué. Un processus auquel elle n'était pas étrangère. Elle savait qu'il lui faudrait du temps. Mais aussi du soutien. Le sien bien sur mais pas seulement. Barbara n'était pas arrogante au point de penser que sa seule présence pouvait lui suffire. Si elle pouvait lui offrir beaucoup, elle ne pouvait pas tout lui donner. Et il n'avait rien de plus normal.

Avec affection, elle déposa ses lèvres rouges sur son front et l'embrassa doucement. Sans se presser, elle fit glisser la peau satinée de ses lèvres sur une tempe puis un coin de paupière et l'arrête d'une joue. Experte, elle évita la barbe et alla cueillir sa bouche. Ses bras naturellement agrippèrent à ses épaules. Lorsqu'elle recula, un sourire orna son visage. «  Alors dites moi professeur que faites vous une fois que vous êtes rentré chez vous et que vous vous êtes sustenté ? » demanda t-elle, curieuse d'en savoir un peu plus sur ses habitudes. Surtout, la jeune femme n'était pas encore prête à mettre un point à cette journée. Le rêve du premier jour, elle voulait bien le continuer un peu.