The Big Bad World ft Nate

Le passage de la terre originale, à celle-ci était quelque peu compliqué. Il fallait croire, et ce sur un hasard complètement pas chanceux. Lorsque le transfert était en train de se faire, j’étais sur le point de rétrécir, j’étais en mission pour la ligue de justice, costume sur moi, ainsi que la ceinture. La totale.  J’étais en train de gérer la situation quand le décor changeait. Un décor apocalyptique se dressait devant moi. Retenant la panique par un raisonnement logique et des idées qui se formaient dans ma tête, j’essayais de rester lucide, de me dire qu’il ne fallait surtout pas que je panique. Sinon j’étais fini, encore plus quand je me rendais compte que plus aucun signal ne fonctionnait. J’étais seul. Dans cet endroit. Du haut de mes quelques centimètres, j’appuyais sur ma ceinture pour essayer de m’agrandir, mais rien ne se produisait. Je retentais, toujours rien. Ce coup-ci, la panique montait réellement. J’étais bloqué à une hauteur de quatre centimètres à tout casser. J’étais en très mauvaise position.

Un tremblement venait m’annonçait que quelque chose approchait. Je voyais une ombre immense qui ressemblait à un chien, mais je comprenais rapidement que ce n’était pas ça, ça ne l’était plus du moins. Je prenais sans attendre mes jambes à mon cou, traversant le peu de pelouse qu’il y avait, mais qui ressemblait à une forêt pour quelqu’un de ma taille. Les tremblements augmentaient, la bête n’était plus loin. Une entrée sur le côté me semblait être la meilleure option, je m’y engouffrais avant de voir des crocs essayer de m’attraper, mais l’endroit était trop étroit pour lui. Content, mais à bout de souffle, je reprenais mes esprits avant de comprendre que ma tâche n’était pas fini. Un tunnel minusculement grand s’offrait à moi. Avec le peu de lumière qui m’était accordé, j’explorais ce que je pouvais. Prenant quelques chemins, comprenant rapidement que ce dédale était lui aussi une source de danger, je progressais dans différents chemins, mais tous proche d’une sortie. On ne savait jamais, si un rat mutant voulait se servir de moi comme son dessert. Quelques pas plus tard, des paires d’yeux commençait à se découvrir du noir qui tapissait l’endroit. C’était mon signal pour une nouvelle fois céder la place et rendre les clefs. Sans me faire prier, je détalais à la surface, sautant du premier trou. Mais me rendant compte que trop tard qu’une chute d’un bon mètre m’accueillait. C’était immense à ma taille, et c’était un tas poussière qui m’attrapait.


Toussotant, et dégageant un maximum de résidu sur moi, je reprenais ma quête. Il fallait que je trouve quelqu’un. Un certain temps passait, toujours personne, et moi-même faisant toujours la taille d’un accessoire d’une poupée barbie. Plus tard, le sol tremblait et comme une éclipse se produisait. Je comprenais en voyant l’immensité de la machine que c’était un véhicule terrestre. D’un petit bond, je sautais et m’agripper dans les dessous du véhicule. Je m’asseyais donc sur un des tuyaux, reposant mes petites jambes. Le véhicule stoppait son moteur une fois une base atteinte. Un regroupement de personne, mais je n’arrivais à reconnaître aucun visage familier. Parcourant les rues, j’entendais venant d’un petit conduit la voix d’une personne que je connaissais bien. Même très bien. Explosant de joie, je sautais dedans, avant de courir à toute enjambée pour retrouver la voix.

J’arrivais via une bouche d’aération, sur le dessus de ce qui semblait être une bibliothèque. Une lampe était posée à quelques centimètres de moi, pour éclairer l’endroit. Je venais me mettre devant, pour projeter une ombre assez grande au niveau de la porte pour croire qu’une personne d’une taille normal s’y trouvait. Et avant d’ajouter. « Citizen Steel ? C’est bien toi ? » Je laissais quelques secondes, le voyant chercher et ne pas trouver la source. Mon ombre devait le perturber. Je m’avançais sur le bord de l’armoire. « Je suis là » Hurlais-je, mais ce qui devait être un chuchotement pour lui. Je sautais de là-haut, mais cette fois-ci d’une manière pour que je tombe correctement, avant de courir et d’être à quelques dizaines de centimètres de ses pieds. « En bas, gros bêta. » hurlais-je finalement.

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Les bouquins empilés dans la bibliothèque de cette cave, qui avait miraculeusement survécus aux inondations des Atlantes et assauts des Amazones et es pilleurs, Nate les avait déjà tous lus, et avait recommencé à les lire, seule échappatoire loin de cet enfer quotidien que représentait New Themyscira. Seul dans la pièce où il se réfugiait presque systématiquement depuis qu’il en avait découvert l’existence, il ne voyait pas le temps passer, toute notion d’heures qui s’écoulent perdue dès que Donna et sa cousine quittaient la cave pour partir explorer les rues de Whitechapel. Précieuse Donna, merveilleuse Donna, qui avait trouvé Nicole et avait veillé sur elle pendant que lui déambulait désespérément sur ce champ de bataille désaffecté en perdant les pédales. Depuis quelques jours qu’il était enfin réuni avec son petit bout de famille retrouvé, Nate pouvait enfin souffler un coup. Respirer. Réfléchir à la suite. Mais pour l’heure, malheureusement, il tournait plutôt en rond, complètement dépassé par les événements, incapable de retrouver le cap. Sans l’aide de son grand-père, aux abonnés absents, ou de ses mentors de la Ligue pour le guider, il fallait bien croire que Nate Heywood n’était réellement rien d’autre que ce pauvre type qui avait perdu tout contrôle sur sa vie et n’était pas foutu de mettre un pied devant l’autre tout seul. Bim, le retour à la case départ, comme si ces cinq dernières années n’avaient compté que pour du beurre, à essayer de se reconstruire autour de l’identité de Citizen Steel. Quelle blague. Quel raté.

Perdu qu’il était à ruminer ses sombres pensées, en se débattant avec cet infernal bourdonnement qui ne le quittait plus depuis son affrontement avec Terra, il ne remarqua pas tout de suite la petite forme qui venait de se faufiler dans la pièce. Le monde autour de lui aurait pu s’écrouler à nouveau, qu’il aurait fallu que la cave s’écroule sur sa tête pour le remarquer – et encore, aurait-il bougé pour autant ? Résistant qu’il était, il se demandait, parfois, ce qu’il se passerait s’il restait immobile, parfaitement immobile – s’il finirait, enfin, par se changer en statue de métal, comme il semblait être écrit dans la longue route sinueuse de sa transformation. Mais la présence soudaine d’une ombre à taille humaine l’arracha à ses pensées et le fit bondir de sa chaise, fixant la silhouette en ouvrant des yeux stupéfaits. « Qui est là ? » lança-t-il, tous sens aux aguets, en se retournant – mais rien, personne. Nate fronça les sourcils. Et enfin, une voix lui parvint, et il baissa les yeux, et cette fois, il crut bien qu’il avait perdu la tête pour de bon. « … Atom ? » lâcha-t-il, hébété. D’accord. Un mini-Atom, juste à ses yeux. Ou bien son subconscient avait attribué à son ami le rôle de Jiminy Cricket dans ses hallucinations, ou bien… « Ray, c’est bien toi ? » Ou bien il n’avait pas du tout perdu la tête, et il avait vraiment à ses pieds un Ray Palmer rétréci, et bon sang que c’était une bonne nouvelle. Que Ray l’ait trouvé. Pas qu’il soit rétréci.

« Raymond Palmer, bon sang t’as pas idée ce que je suis content de te voir ! » s’exclama Nate, avec sur le visage un soulagement tel qu’il n’en avait pas éprouvé sur New Themyscira en dehors de ses retrouvailles avec Nicole et Donna. Même si ça le peinait de savoir que son comparse était lui aussi coincé sur cette maudite Terre, seigneur, qu’il était rassurant de savoir qu’il était là. Son acolyte de la Ligue, le frère d’armes dont il se sentait le plus proche, lui qui, à son image, cherchait encore à comprendre quelle était sa place dans le grand monde des superhéros. Un monde qui n’avait plus aucune logique, et plus aucune importance, maintenant qu’ils étaient tous coincés ici. Mais tant pis, il pouvait bien oublier ça cinq minutes : Atom était là, Citizen Steel aussi, et pour la première fois depuis deux mois, quelque chose avait enfin du sens et un semblant de lueur d’espoir dans ce marasme de défaitisme. « T’es le premier de la Ligue que j’arrive à croiser. Les communicateurs ne marchent plus, et j’ai vu personne encore – à part Troïa, elle est là elle aussi, elle est juste de sortie… T’as vu les autres ? Wonder Woman, Batman, Superman, quelqu’un ? » Il l’arrosait de questions, le pauvre Atom, mais il ne pouvait pas s’en empêcher – quand enfin, il remarqua un détail. « … pourquoi tu restes comme ça ? C’est pas grand ici, mais on a quand même la place pour deux hommes adultes, tu peux retrouver ta taille normale. »

AVENGEDINCHAINS

J’étais à ses pieds, je le regardais alors qu’il me semblait être un titan comparé à ma hauteur. Lorsqu’il réalisait que j’étais réel, et que ce n’était pas une quelconque invention de son esprit, je riais presque, c’était presque tentant de faire semblant d’être sa conscience, mais la gravité de la situation me faisait tomber de deux étages. Tout petit, j’essayais de monter sur des piles d’objets, des débris pour monter un peu plus en hauteur. Un petit saut par-ci, un autre par là, je grimpais les détritus tel un alpiniste. Je manquais de faire une énorme chute lorsqu’une fourchette manquait de tomber du rebord que j’avais accroché. Avec un peu de mal, j’avais atteint une hauteur proche de sa ceinture. Je soufflais une seconde, alors que je réagissais à sa remarque. Le souffle un peu court, je rétorquais. « Et toi, t’imagines pas non plus. Passer des semaines comme ça, dehors. Plus jamais, je sais pas si t’as prévu du camping quand on rentre, mais ça sera définitivement sans moi. » terminais-je avant de prendre un autre bond. Il y avait une lampe encore en état pour tenir debout, j’atterrissais dessus pour être cette fois presque à sa hauteur, histoire qu’il ne se fasse pas de torticolis, ou même juste par dignité, je préférais ça plutôt que d’être regardé de haut. Il m’annonçait que j’étais le premier qu’il croisait de la ligue. C’était une très mauvaise nouvelle puisque moi aussi, j’étais dépourvu de rencontre de ce type. J’avais croisé Shade plus tôt, mais pas de membre de la justice. Avec une moue dépité, je lui répondais.

« Nop, personne. J’ai croisé qu’une personne, mais c’était pas nos amis. T’es le premier visage amical que je vois... » Je soufflais avant de reprendre. « Tu penses qu’ils sont ici au moins ? » Puis, alors que je remettais bien mon costume, je me redressais. D’une toute petite voix, qui était inaudible pour lui, il pouvait probablement juste entendre ma voix sans la comprendre. « parce que je peux pas. » je raclais ma voix, avant de dire plus haut. « Parce que c’est compliqué... » Je m’asseyais sur le bord, les pieds dans le vide. Regarde le minuscule vide pour quelqu’un comme Nate. « Je suis bloqué à cette taille, depuis que je suis ici… Pas moyen de grandir, je pense que ma ceinture est cassée. J’en ai marre de devoir faire attention à tout ce qui bouge. 2 mois que je suis sur le qui-vive. Une pierre qui glisse,  une bouteille qui tombe, une botte, un rat, un pigeon. J’en ai marre d’être aussi vulnérable. Ça me rend fou, je te jure. J’ai qu’une envie, c’est claqué la ceinture, mais je risque d’être complètement bloqué... » Je soupirais, avant de lui demander sur un ton tout aussi blasé. « Et toi, comment ça se passe, t’as du mieux ? » J’espérais de tout cœur que tout allait bien de son côté. Que Hank aille bien, même s’il ne semblait pas avoir trop de nouvelle de lui aussi. Je savais que sa famille était bien plus étendue que la mienne, ce qui voulait dire qu’il avait sûrement beaucoup de stress à ne peut-être pas savoir ce qu’ils font. Je croisais les doigts quant à l’idée qu’ils étaient peut-être encore sur Terre, et pas avec nous. Je retirais mon masque, laissant mon petit visage à découvert, je n’avais rien à craindre avec lui, c’était mon meilleur ami, c’était mon collègue ainsi que ce qui se rapprochait le plus d’un frère. Je n’en avais pas, mais j’estimais que c’était ce qui s’en rapprochait le plus. Je levais donc la tête, prêt à entendre le plus de bonne nouvelles possible venant de Nathaniel.

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Voilà, maintenant qu’il était là, maintenant que Ray était lui aussi dans les parages, les choses ne pouvaient que s’améliorer, pas vrai ? Apres deux mois à déambuler tout seul dans les rues de New Themyscira, sans savoir à qui se fier, vers qui se tourner, qui suivre, sa présence lui faisait l’effet d’une véritable bouffée d’oxygène après être resté trop longtemps coincé sous l’eau. Deux mois de cauchemar durant lesquels toutes ses hantises l’avaient rattrapé au galop, sa famille disparue, la Ligue aux abonnés absents, son propre corps qui se remettait à le trahir quand il en avait le plus besoin, et évidemment, ces silhouettes de métal qui jonchaient la ville, témoins du passage d’un monstre dont lui seul devinait la nature. « Je sais pas, mon vieux. » soupira-t-il, une fêlure anormalement défaitiste dans la voix, alors que leurs pensées se portaient vers leurs camarades. Ils auraient bien eu besoin des conseils d’une Wonder Woman et d’un Superman, là tout de suite, dans ces heures sombres, mais au lieu de ça, il lui semblait bien que la Ligue, à ce stade et dans ce monde cauchemardesque, n’était plus composée que d’Atom et Citizen Steel. « J’ai retrouve un vieil ami à moi, mais personne de la Ligue. Et il avait des gens à retrouver, donc il est parti. » se contenta-t-il de résumer, omettant sciemment de mentionner que l’ami en question avait tendance à se faire appeler Deadshot, ces dernières années. Ils avaient bien assez de soucis a se faire pour en plus avoir ce genre de discussion.

D’autant que Ray avait des mauvaises nouvelles, lui aussi. Et le visage de Nate exprima la plus parfaite surprise alors que son ami lui exposait son problème de taille. « Oh merde. » souffla-t-il, incapable de trouver mieux. La situation aurait pu prêter à rire sur leur Terre, mais ici ? Sans que Ray n’ait accès a son laboratoire pour se tirer de se pétrin ? Avec mille dangers à la minute pour n’importe qui ? Il était vraiment, vraiment dans un mauvais pas. « Hey, ça va aller, okay ? On laissera personne te marcher dessus ni te bouffer. Considère que t’as un garde du corps, maintenant. On trouvera une solution, sur cette Terre ou la nôtre. » Maintenant qu’ils étaient réunis, hors de question de laisser Ray-fucking-Palmer tenter de survivre seul dans un monde encore plus hostile pour lui qu’il ne l’était pour le reste. Parole de scout. « Je t’aurais bien proposé un bro hug, mais ça me semble un peu risqué, quand même. » Une plaisanterie, la première depuis bien trop longtemps. C’était ça, que lui inspirait la présence de Ray, et son perpétuel optimisme. Mais la question lui fut retournée, et Nate baissa les yeux, pas vraiment capable d’affronter le regard chargé d’espoir de son frère ligueur. Des bonnes nouvelles, malheureusement, il n’en avait pas des masses à lui offrir non plus.

« Du cote des bonnes nouvelles, j’ai retrouve Troia et une de mes cousines il y a quelques jours… et maintenant toi, et je crois bien que c’est tout. » soupira-t-il en se passant une main sur la nuque. Certes, c’était déjà énorme, mais la liste des mauvaises nouvelles, en comparaison, prenait un peu trop de place. Nate prit une inspiration, et dressa à son tour son bilan temporaire, la gorge nouée. « J’ai vu personne d’autre de la Ligue, et je sais pas si le reste de ma famille est ici. Ca fait deux mois que je les cherche sans les trouver, peut-être pour rien parce qu’ils n’ont jamais été transportés, ou peut-être parce qu’il est déjà trop tard… » Non, ne pas penser à cette hypothèse. Nate se redressa, se forçant à rester concentre. « Aucun signe de Hank non plus. Mais lui au moins, il sait se débrouiller. Mieux que moi, sans doute. » Nate baissa les yeux et contempla, pensif, la paume de sa main. Donna, ça la faisait rire, les reflets métalliques sur sa peau, que personne ne remarquait a moins d’y regarder de près. Mais depuis quelques semaines, lui, ça ne le faisait plus rire du tout. Pire. Ca le terrifiait. Rassemblant tout son courage, il releva les yeux sur Ray. « Je crois que quelque chose tourne pas rond chez moi aussi, Ray. » avoua-t-il. « Y a quelques semaines, je me suis battu avec Terra. Celle de cette Terre, a la solde des Amazones. Et j’ai dû prendre un mauvais coup dans la bataille. Parce que j’ai l’impression de pas mal débloquer, depuis. » Ca le rendait fou. Lui qui avait toujours fait de son mieux pour s’arracher à ses vieux démons, pour être la meilleure recrue possible pour la Ligue, le meilleur camarade possible pour les gens comme Ray, les vrais héros – retour a la case départ. « C’est comme si le métal dans mon organisme s’était remis à progresser. J’entends… j’entends des vibrations que je n’entendais pas avant. Des fois je les entends mieux que les gens qui me parlent. Comme si j’étais en train de me rapprocher du métal, et de m’éloigner de mon humanité. » Et s’il mentait, il dirait que c’était un souci. Et s’il était honnête, il admettrait que ça le terrifiait. « Et je sais pas quoi faire pour que ça s’arrête. » Et il avait honte, de se montrer aussi faible et pessimiste face à Ray qui avait quand même des problèmes bien plus concrets qu’une crise existentielle. Alors il se força à lui adresser un demi-sourire. « Mais bon, ça va aller, j’imagine. On va trouver un moyen de rentrer chez nous, on te fera retrouver ta taille, et on me réparera le cerveau. En attendant, je te propose de rester avec nous. Hors de question que je te laisse partir à l’aventure sans escorte dans cet état, professeur Palmer. »

AVENGEDINCHAINS

Toujours sur le petit rebord, j’étais en train de le regarder lorsqu’il commençait à parler. Il annonçait qu’il avait retrouvé un ami à lui, ce qui me faisait un peu de bien de savoir que tout n’était pas non plus de la merde de son côté. Puis, ce dernier réagissait au fait que j’étais bloqué en tout petit, à la taille d’un playmobil. J’aurais bien rigolé de la situation, mais avec toutes les conneries que j’ai vécu les deux derniers mois, j’avais un peu de mal à trouver cet humour. Même si son oh merde était comme un tremplin à des bonnes boutades. Il essayait ensuite de me remonter le moral, qu’il était là, et qu’on allait trouver un moyen. J’avais comme un élan de courage qui montait en moi, comme si j’avais se courage, mais le fait d’être seul l’avait cadenasser. Et que ses paroles seules avaient suffis à faire sauter le verrou. J’arrivais presque à sourire malgré tout. Je commençais. « On peut essayer un high-five, mais si tu te loupes, j’suis comme un moustique sur le pare-brise » disais-je, aidé de cet élan de courage qui me refaisait vivre. Qui me permettais de redevenir Ray Palmer et non juste une personne qui essayait de survivre.

Nate m’annonçait par la suite qu’il avait trouvé Wonder Girl, ainsi qu’une de ses cousines. Une partie de moi était soulagé de savoir ça, mais l’autre commencé à prendre peur, si une est là, c’était que peut-être les autres aussi. Tentant de garder mon calme, je le laissais poursuivre. Lorsqu’il commençait à dire qu’il était peut-être trop tard, je me relevais aussi sec, et j’haussais le ton de ma voix. « Nate ! » Mais ce dernier ne m’écoutait pas, il continuait. Avant de finir et que je puisse en placer une. « Si elles sont là, on va les trouver. On va pas les laisser dehors. Quitte à ce que je passe toutes les minutes à partir de la prochaine à fouiller ce capharnaüm. Perd pas espoir, fait moi confiance, on va les trouver. » Quelques secondes passaient avant qu’il reprenne. Il m’annonçait que quelque chose se passait avec lui depuis quelque temps. Il pense être blessé ou quelque chose du genre, et ce, depuis un certain combat, silencieux, je fronce les sourcils en essayant de collecter un maximum d’informations. Il était perdu et ça me faisait mal de ne pas savoir quoi faire, d’être moi-même bloqué, de ne pas être d’une grande aide alors que mon meilleur ami était dans le mal. J’essayais de cacher cette tristesse avant de le laisser finir et de reprendre. « Je te promets qu’on va trouver ce qui va pas. Y’a rien qui cloche avec toi. Tu vas pas te transformer en machine ou terminator. Tout simplement parce que je laisserais pas ça arriver, et puis parce que t’es toi. Nathaniel Heywood. Un des mecs qui à le meilleur cœur que je connaisse. Je pense pas qu’il y ait quoi que ce soit d’assez fort pour te retirer ça. On va trouver une solution Nate, crois-moi. Et puis si tu tombes, on affrontera ça ensemble. On vaincra ensemble comme on l’a toujours fait. » Je l’avais fixais des yeux tout du long, tout durant mon temps de parole, avec quelques gestes pour agrémenter le tout. Je pensais chacune des phrases. J’étais persuader qu’on allait s’en sortir. A deux, nous étions invincible. Je tapais de mes deux bras le bas de ma tenue, comme pour montrer que je ne pouvais pas faire mieux. « Ça m’embête de l’avouer, mais t’as raison sur ce coup. J’peux pas sortir seul. » Je regardais mon petit corps avant de remonter le regard. « Mais je peux si tu m’accompagnes. Allons chercher les autres. » Finissais-je, avant de tendre mon tout petit point en avant pour un bro check. « On va réussir. »

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Il l’avait bien connu, Nate, ce sentiment de glissade vers un inconnu sombre, menaçant, tentaculaire – mais à l’époque, il n’était pas un superhéros, juste un pauvre type dépendant aux antidouleurs qui sombrait, lentement, mais sûrement, dans les méandres d’une addiction dont il avait mis longtemps à récupérer. Un épisode de sa vie dont il n’était vraiment pas fier, si bien qu’il se demandait même s’il en avait un jour parlé à Ray, parce qu’il était certain de n’en avoir parlé à personne d’autre. A Barbara, évidemment, à Floyd, qui était là au moment des faits. Et aujourd’hui, on l’appelait l’homme indestructible, mais il se sentait quand même prendre à nouveau cette pente infernale. Ca n’était pas la faute des médicaments, ni de la dépendance. Rien que la sienne. Parce que s’il était indestructible de l’extérieur, à l’intérieur, c’était une toute autre histoire. Bien moins glorieuse, bien moins reluisante, savamment cachée derrière l’image irréprochable de Citizen Steel ou celle pleine de bonne volonté d’un professeur d’histoire un peu trop passionné par son job. C’était pour ça qu’il avait besoin de gens autour de lui – des gens comme Ray, surtout, ces gens capables de voir le meilleur en tout le monde, et de le convaincre de se concentrer, lui aussi, sur ce qui allait plutôt que ce qui n’allait pas. La présence de Ray à ses côtés, maintenant, était comme la lueur salvatrice d’une luciole lors que la nuit tombait inexorablement autour de lui. C’était un bon début – et pour l’heure, ça lui suffirait.

Les paroles de Ray lui arrachèrent même un sourire, tant il débordait de cette confiance inébranlable en lui-même, en lui, et en leur amitié. Confiant, mais pas naïf. C’était sûrement ça que Nate appréciait le plus chez ce presque frère qu’il s’était trouvé sans s’y attendre à la Justice League. Ils faisaient un duo étonnant, tous les deux. Des intellectuels, des hommes de tête plus que des hommes d’action, et pourtant, propulsés eux aussi parmi les grands héros de ce monde sans trop comprendre ce qui leur avait valu cet honneur. « Atom et Citizen Steel. Qui pourrait arrêter une équipe pareille, hein ? » plaisanta Nate, et il faillit éclater de rire face au tout petit poing de Ray, mais se ravisa en songeant que tout ce qu’il allait réussir à faire, c’était le vexer. Au lieu de ça, il lui retourna son sourire confiant, et lui tendit le poing à son tour, prudent, laissant à son ami le soin de compléter ce bro-check dont ils étaient coutumiers, histoire d’éviter de le casser sans le faire exprès. « Ils peuvent pas être bien loin. New Themyscira ne m’a pas l’air d’être si grand – et puis on parle de Superman, Shazam, tout le monde. Je doute qu’ils parviennent à passer inaperçus bien longtemps. Grimpe mon petit vieux, on part à la pêche aux infos. » Et Nate s’agenouilla, pour permettre à Ray de grimper sur son épaule – un drôle de spectacle, dont ils ne parleraient de préférence à personne, mais au moins, une équipe soudée et retrouvée.

Ils avaient arpenté Whitechapel de long en large et en travers. L’avantage de leur drôle de duo, c’était qu’ils étaient des scientifiques : des gens habitués à se retrouver face à des problèmes impossibles, et à retourner chaque pierre méthodiquement jusqu’à trouver les informations qui leur permettrait de répondre aux questions qu’ils se posaient. Ensemble, ils transformèrent l’ancienne Londres en véritable terrain de chasse, et au bout de quelques jours, parvinrent enfin à apprendre qu’un homme en bleu et capé de rouge avait été vu volant au-dessus de Camden Town, un peu plus au nord. Et ça tombait bien, une patrouille de la surveillance était détachée pour s’y rendre en mission de reconnaissance. Greffés au groupe sous prétexte d’y ajouter des muscles – au moins dans le cas de Nate – tous deux avançaient silencieusement dans les décombres d’un quartier où, visiblement, des affrontements avaient eu lieu il y a peu. « Damn. Si c’est ça les restes du passage de Superman, il a dû avoir affaire à de gros morceaux. » remarqua Nathaniel en s’adressant à son camarade. Attentif, il tendait l’oreille, balayait le paysage du regard, en essayant d’ignorant cette étrange vibration, pour une fois relativement distante, mais toujours présente dans son crâne. Une réverbération continue avec laquelle il n’avait pas d’autre choix que de composer pour le moment. « Hey, t’es dans la Ligue depuis plus longtemps que moi. Rassure-moi, face à des Atlantes ou des Amazones énervées, c’est quand même lui qui gagne, non ? Ou y a une chance qu’on doive lui venir en aide ? » Ce qui ne serait vraiment pas une nouvelle rassurante, vu qu’ils n’étaient pas exactement au top de leur performance, tous les deux. Comme on disait, à la guerre comme à la guerre.

AVENGEDINCHAINS

Voir que j’arrivais à esquisser un sourire sur le visage de mon ami était le plus beau des cadeaux de ce moment. Je savais que sa situation était très délicate, je voulais l’aider au mieux, et commencer par tenter de lui remonter le moral était le début. C’était à mon tour de faire de même lorsqu’il prononçait ces mots. J’arquais juste le sourcil pour montrer mon accord sur ce point. Réunis, nous pouvions faire des miracles. Nate était la personne avec laquelle j’avais le plus d’affinité, mais aussi celle qui me comprenait le mieux. Qui voyait les choses de la façon la plus proche de la mienne. C’était plus simple aussi pour accorder les violons. Toutes ces petites choses. Même passion, ce côté outsider de la ligue… Nate approchait son poing, et le laissait à quelques centimètres du mien, je m’avançais pour finir le geste, cette situation dans un autre contexte m’aurais bien faire rire. Mais je les gardais pour plus tard, lorsque tout sera revenu dans le bon ordre. Je le croyais sur parole lorsqu’il m’annonçait que l’endroit n’était pas très grand. De mon point de vue, une plaine fait la taille du Texas. Pour enfin finir à monter sur l’épaule de mon acolyte. J’avais l’impression d’être la petite conscience, le petit personnage qui se faisait emmener par le géant. Comme dans le seigneur des anneaux. Nate m’en avait beaucoup parlé, et m’a finalement montré le film. J’avais l’impression d’être les petites créatures joufflues transportées par les arbres.

Plusieurs jours passèrent, et la première information tombait. Nathaniel avait appris qu’un homme avec une cape bleu avait été aperçu. Sans perdre un instant, je l’accompagnais. J’avais réussi à convaincre la patrouille de m’emmener aussi, malgré le fait d’être plus un fardeau qu’une aide, mais j’avais beaucoup joué sur le fait que je pouvais aller là où eux ne le pouvaient pas. Rentrer dans des minuscules fissures pour faire de la reconnaissance. Ce qui avait laissé le chef du groupe perplexe, mais qui m’avait autorisé. Installé dans un champ de ruine, je sautais de son épaule pour me poser sur une brique qui était explosé. De ma petite taille, je pouvais repérer des détails qui ne échappaient à la vue des plus grands. Je passais sous la pierre, et alors que j’avais juste un tout petit appareil pour m’éclairer. J’entendais Nate parler. Je fouillais sous les décombres. Avant de commencer à lui répondre. D’une voix assez forte pour qu’il puisse m’entendre sans trop forcer. « Ça devrait être lui. Il y a des gros impacts, pas de traces de sang, ni de tenue. Ça répond bien à son profil. Le problème, c’est que ça correspond aussi à d’autres de la ligue si la personne à mal vu les couleurs. » Je passais ma main au niveau de mon menton, alors que je marchais pour sortir du décombres. Et je montais sur un livre qui avait vu le temps passer. « Normalement oui. J’ai jamais vu Superman se donner à fond, mais je connais personne plus puissant que lui. Les Amazones me font un peu plus peur que les Atlantes, mais je pense qu’il en sort vainqueur. A moins que quelque chose ne l’affaiblisse ici. S’il est comme moins, amputé de quelque chose, j’ai peur que ce soit plus la même chose. » Disais-je, un peu moins optimiste.

Je faisais quelques pas autour, cherchant quelque chose d’utile. Puis, après quelques tours, une petite plaque, comme une plaque d’égout se trouvait à mes côtés. Lorsque je regardais dans le fossé de quelques dizaines de centimètres, quelque chose attirait mon attention. Je sautais à pieds joint dedans. J’étais assez petit pour me faufiler entre deux barreaux.  Lorsque j’atterrissais dedans. Je posais un genou à côté d’une petite photo, carbonisé sur un côté. Montrant qu’une partie de cette dernière. L’image semblait être un tableau de ma taille. Mais je reconnaissais un début de visage qui semblait être celui de mon meilleur ami, présent dans la pièce. Un début de seconde personne sur l’image était apercevable. Mais j’avais du mal à voir qui cette personne était. Je ne voyais qu’un bout du pantalon. Pas assez pour que je sois sûr. Peut-être une photo d’ici. Mais la présence de Nate dessus m’était étrange. Qui pouvait avoir une photo avec Nate comme ça. Les miennes étaient chez moi. Il ne restait que la famille de Nate dans ma tête, ses nombreux cousins cousines. Peut-être Hank, mais je doutais qu’il était du genre à se balader avec une photo comme ça dans les poches. Qui sait, peut-être avait-il lui aussi son porte bonheur. Je prenais la photo des deux mains avant de ressortir du petit conduit. Je la posais sur le sol. Avant de commencer. « Nathaniel, je crois que j’ai quelque chose, mais je comprends pas... » Disais-je, le regard sur la photo. Avant de me tourner et de le regarder, j’attrapais le haut de mon masque pour le retirer, et laisser mon visage et mes cheveux libres. « Pourquoi tu es sur une photo que je viens de trouver dans un caniveau ? »

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AVATARS PAR ECRIRE CHAMPAGNE Aerie &  Lux Aeterna

Bon, Ray n’était pas exactement à cent pour cent optimiste, mais c’était mieux que rien, après les semaines que Nate avait passées au fond du trou – et il avait raison, dans le fond. Ils évoluaient encore en terre inconnue, percluse de dangers qu’ils ne soupçonnaient probablement même pas encore, les règles ici n’étaient pas les mêmes que chez eux. Sur leur Terre, Superman était pour ainsi dire invincible, un pilier de stabilité synonyme de sécurité et d’espoir, mais ici ? Qui savait quels dangers guettaient au coin de la rue ? Les Amazones et les Atlantes étaient-ils seulement les seuls dangers à redouter ? Sourcils froncés, Nate repensa aux statues d’acier qu’il avait trouvées éparpillées autour de Westminster. Du Reichsmark tout craché – mais Reichsmark n’était pas quelqu’un qu’il s’était attendu à trouver dans une ancienne Londres, alors comment anticiper quels autres adversaires en version déformée ils pourraient trouver ici ? Les ennemis habituels de Superman existaient-ils ici ? Et si oui, à quel point devaient-ils s’inquiéter ? Nate secoua la tête et tenta tant bien que mal de chasser ces pensées angoissantes de son esprit. Du calme, Heywood. Superman n’était pas leur seul espoir, et il ne servait à rien d’imaginer le pire sans avoir de quoi l’avérer. Les faits, et rien que les faits, c’était tout ce qui était censé les intéresser. Ils étaient des scientifiques, pour l’amour du ciel ! C’était bien pour ça qu’ils formaient une si solide équipe : rien n’échapperait à leur attention, et ils auraient l’intégrité nécessaire pour en tirer les conclusions qui s’imposaient. Là tout de suite, rien d’autre ne comptait.

Nate était parti fouiller de son côté, lorsque la petite voix de Ray l’interpella, et le géant de fer franchit les quelques pas qui les séparaient pour jeter un œil à sa trouvaille. « Dis-moi tout, t’as trouvé quoi ? » demanda-t-il avec un enthousiasme qui se voulait entraînant, mais sonnait un peu faux, dans ce contexte. Mais son ébauche de sourire se volatilisa presqu’aussitôt face à la question de Ray, pour laisser place à une expression surprise, perplexe – et déjà inquiète. Comment ça, une photo de lui ? Après un instant d’hésitation chargé d’appréhension, Nate prit délicatement la photo pour l’observer attentivement. Et aussitôt, son cœur se décrocha dans sa poitrine, et il eut la nette sensation que le sol se dérobait sous ses pieds. Cette photo, il l’aurait reconnue entre mille. Il avait encore sa jambe, à l’époque, et sa carrière – et ce bout de personne qui dépassait, il savait très bien qui c’était aussi. « Parce que c’est pas la mienne. » répondit-il enfin, d’une voix étranglée, à son ami, sans oser le regarder, les yeux fixés sur le cliché. « On a pris cette photo avant mon dernier match de foot. Je pensais avoir brûlé toutes les photos souvenirs qu’il restait de ma carrière, mais je savais que Hank en avait gardé quelques-unes. » Dont, sans doute, celle-là. Une photo qui ne pouvait pas avoir trouvé sa place sur cette Terre, une photo qui venait forcément de Hank lui-même.

Hank était dans les parages, et cette réalisation s’abattit sur Nate come une déferlante. Mais avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit à son acolyte, autre chose s’abattit sur eux : une puissante déflagration qui fit exploser tout un pan de mur d’un bâtiment juste à côté d’eux. « A couvert ! » s’écria Nate en planquant la photo dans son blouson, avant de s’arquer au-dessus de Ray pour faire barrage de son corps entre lui et les projectiles qui descendaient sur eux à toute vitesse. Quasi instantanément, sa peau libéra ses molécules métalliques et se teinta de gris acier, et les débris rebondirent sans peine sur ce corps indestructibles qui finit par se redresser une fois la tempête passée, tout ça pour entendre : « PATROUILLE ATLANTE ! ». Oh crap. « Remets ton casque, mon pote, je crois qu’on va avoir de la compagnie. » marmonna-t-il sombrement, et au moment précis où il disait cela, des silhouettes armées de pied en cap émergèrent du nuage de poussière laissé par la destruction semée par leurs armes plasma. Et à peine entrèrent-ils dans leur champ de vision qu’ils recommencèrent à tirer, leurs décharges explosives éclatant tout autour de leur petit groupe, et les résistants aboyèrent aussitôt des ordres à droite et à gauche et se réfugièrent derrière d’épais murs de béton et autres carcasses de véhicules pour répliquer avec leurs propres armes. Profitant de la confusion du début du combat, Nate embarqua Ray dans le creux de sa main – pardon pour l’inconfort – et courut trouver refuge derrière un bus abandonné. « Faut qu’on te trouve un abri. Tu pourras jamais te battre dans cet état, mais moi, il faut que j’y aille. Tu vois un endroit où t’abriter ? »

AVENGEDINCHAINS

J’étais choqué de voir l’image, c’était impossible que quelque chose dans le genre se produise non ? Quelle était la probabilité qu’une photo de lui se trouvait ici. C’était juste pas possible. Mais pourtant, elle était bien devant moi, il se tenait avec une autre personne. J’avais la réponse rapidement lorsque mon ami se rapprochait pour identifier la question. Nate semblait troublé par la vision de cette photo, et il y avait de quoi, je ne sais pas réellement comment j’aurais réagi si je trouvais une photo de moi dans les décombres. Il me répondait que ce n’était pas une image à lui. c’était une ancienne photo, quelque chose qui datait, et je comprenais de par ses dires qu’elle était à Hank, ils avaient posé avant que Nate ne doive stopper sa carrière de joueur professionnel. Aussi bien dans son esprit que le mien, l’idée que Hank était quelque part dans le coin était une suggestion qui prenait de la place. Il n’avait pas pu la perdre comme ça, en glissant de sa poche, il était probablement présent pendant le combat, dû aussi à la tronche de la photo. Je commençais à faire aller mes méninges, essayant de trouver des scénarios, des passages qui pourraient expliquer tout ça, sa présence, où pourrait-il être. Peut-être qu’il était déjà avec la ligue. Et que ces derniers nous cherchaient ? Mais je n’avais pas le temps de finir mes réflexions que la voix assourdissante de mon meilleur ami venait recouvre le bruit d’une explosion plus loin.

Un souffle manquait presque de m’arracher les pieds du sol, et de m’emmener au loin, avec les quelques poussières qu’il promenait avec lui. C’était sans compter sur la protection que Nate m’offrait. Sans lui, j’aurais probablement volé en éclats. Un peu perturbé par le tout, surtout que depuis ma taille, tout semble être comme des bangs à chaque fois. J’avais l’impression que ma tête était une église tellement tout sonnait. Je n’avais que le temps de tirer ma tenue pour venir remettre le haut, que je sentais quelque chose de gros m’attraper et m’emmener. Je saisis rapidement que Nate nous décalais en sécurité, c’était pourquoi je ne me débattais pas. Perdre son sang froid était la première erreur qui menait à la fin. Il fallait que je reste concentré. J’étais planté par les mots de mon ami. Je ne pouvais pas l’aider, j’étais juste inutile. Mais je ne ferais que perdre son temps si je contestais. J’allais trouver quelque chose, mais pour le moment, il fallait que je libère Nate et qu’il puisse être focus dedans. Je savais qu’il avait des pépins sur sa forme, mais j’allais y remédier, s’il pensait que j’allais lui laisser tout le sale travail, il se mettait le doigt dans l’œil.

« Il y a un bout de roche là-bas où je peux me mettre le temps… » Je faisais quelques pas avant de me tourner, et de pester. « T’avise pas à faire de connerie ou à te mettre dans la merde, sinon petit ou pas, c’est moi qui viens » Avant de tourner le dos et d’aller me mettre à couvert. Je me sentais si mal de ne pas pouvoir faire plus. Caché dans mon petit trou, je cherchais des solutions, mais toutes étaient déjà faite, j’avais déjà écoulé un nombre de scénarios dans ma tête, et aucun n’avait été concluant. j’avais réussi à faire quelques éclats, réussir à changer ma forme que pour quelques secondes, mais j’étais à chaque fois tout proche de tout faire éclater. Mais là, c’était autre chose, avant, je n’avais pas de but, j’étais seul. Là, la vie de mon meilleur ami est en jeu, il n’est pas dans sa meilleure forme. Si quelque chose lui arrivait à ce moment là. Je ne pourrais jamais me le pardonner. Voyant le combat d’une petite fente, je sentais mon cœur tambouriner toujours plus rapidement, l’adrénaline montant. Je fixais ma ceinture. Il fallait que je fasse quelque chose. J’appuyais plusieurs fois, toujours rien. Puis, sous la colère, je tapais dessus. « Fonctionne putain, fonctionne ! » hurlais-je même. « Je veux l’aider, actionne toi ! » me disais-je tout seul, personne ne pouvait m’entendre ici. Toujours rien. J’en arrivais presque à désespérer. J’étais à deux doigts d’arrêter. Mais un dernier coup. C’était IMPOSSIBLE, je ne pouvais pas laisser mon ami dans le mal comme ça, et combattre. Je fermais mon poing et je frappais plus fort, au point de risquer de casser l’appareil. Je sentais un craquement, avec un boom et une lumière bleue qui venait se trouver à l’endroit de la ceinture. Une sensation d’avoir pris un missile dans le ventre venait se faire sentir et je tombais à genoux. Le ventre en ruine, après quelques toux, je voyais la ceinture au sol, plus rien n’y émané. J’étais bloqué à vie… Mais j’avais une autre sensation. Quelque chose qui enveloppait. Quelque chose de bon mais d’étrangement puissant. J’avais du rependre un liquide de la ceinture en tapant sur mon ventre, je regardais mon ventre, et je voyais du sang sur l’endroit où se trouvait la ceinture. L’explosion avait dû tout mélanger. Mais j’y porterais plus d’intérêt plus tard. Je regardais ma main, je sentais que je pouvais faire quelque chose. J’avais comme l’impression que rien qu’en y pensant, je pouvais grandir. Au diable les conséquences, le plus important était de ne pas laisser Nate dans cette mauvaise passe. Sortant de mon petit trou, je fonçais non loin de lui, et lorsque je m’approchais d’un atlante non loin de lui, je pensais très fort à grandir, à redevenir à ma taille pour venir lui frapper la mâchoire, l’empêcher de porter un coup à mon ami. Tout en sautant, poing en avant, je faisais un bon en avant de me sentir bizarre, mais de voir le monde à la bonne taille, mon poing venait se fracasser dans sa tête, le faisant reculer. Aux côtés de Nate, je commençais. « Ils sont combien ? » Je ne voulais pas l’inquiéter sur ce qui venait de se produire, il fallait d’abord résoudre ce problème de patrouille puis Hank avant tout ça. Trois fois rien que je me disais.

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AVATARS PAR ECRIRE CHAMPAGNE Aerie &  Lux Aeterna

« Tu m’as pris pour qui ? Green Lantern ? » avait rétorqué Nate avec un sourire en coin, avant de tourner le dos à son ami miniature pour repartir à l’assaut – mais la vérité, c’était que Ray n’avait pas complètement tort. Est-ce qu’il était vraiment en état de se battre ? Avec les changements imprévisibles que sa dernière confrontation avec des Amazones avaient occasionnés, est-ce qu’il serait de taille à lutter contre les Atlantes, ou est-ce qu’il se jetait inutilement dans la gueule du loup, risquant non seulement de se mettre lui-même en danger, mais risquant aussi les vies de ses associés ? La gorge nouée, Nate serra les poings marcha droit devant lui, les yeux rivés sur les Atlantes, parfaitement organisés et martiaux au possible. Il était en train de débloquer, il le savait parfaitement, merci bien. Mais il avait retrouvé Nicole, il avait retrouvé Donna, il avait retrouvé Ray, et maintenant, il savait aussi que Hank n’était pas très loin. Il n’avait pas le droit de lâcher maintenant. Alors tant pis pour son cerveau qui déconnait, tant pis pour ses pouvoirs qui lui échappaient, pour ce corps qui se rebellait encore contre sa volonté, tant pis pour ce qu’il aurait dû faire de raisonnable ; puisque rien dans cette situation n’était raisonnable, pouvait-il vraiment se permettre de l’être, de toute façon ? Ou valait-il mieux s’abandonner à la frénésie de ce monde perdu, et s’adapter, et s’endurcir, comme il aurait dû le faire des mois, des années auparavant ? Quitte à emprunter un chemin dont il serait ensuite impossible de retourner ? A d’autres, Heywood. Le chemin impossible à quitter, il l’avait déjà emprunté malgré lui le jour où Reichsmark l’avait contaminé avec son sang. Il avait juste refusé de regarder la réalité en face, et traîné des pieds, jusqu’à aujourd’hui.

En une fraction de seconde, la couleur de sa peau vira au gris chromé qui caractérisait l’acier endormi dans ses cellules, et Nate marcha bille en tête vers un Atlante concentré sur un groupe de trois résistant avant de profiter de son inattention pour lui asséner un coup sévère à la tête. L’avantage des Atlantes, c’était aussi qu’il n’avait pas autant besoin de retenir ses coups ; et même si c’était minable, même si c’était petit, il ne pouvait s’empêcher de se sentir soulagé, à l’idée de ne pas devoir faire autant attention que d’habitude. La mâchoire crispée par l’adrénaline, il enchaîna avec deux autres Atlantes qui s’étaient retournés sur lui, esquivant un tir de plasma avant de les balayer d’un coup pied en pleine poitrine chacun, mettant à profit les enseignements de Diana. Et il se retournait pour faire face à la prochaine vague, lorsqu’une silhouette familière se matérialisa soudainement devant lui, envoyant son poing s’écraser dans la mâchoire d’un soldat ennemi ; s’arrachant à sa surprise, Nate lui asséna un coup à son tour pour compléter les efforts de Ray – avant de dévisager son ami avec la surprise la plus absolue peinte sur le visage. « Ray ? Mais comment… ? » balbutia-t-il ; mais un rayon de plasma fusa pile entre eux, le forçant à reculer d’un bond, et à en conclure qu’ils n’avaient pas le temps de discuter des détails techniques maintenant. Même si Nate ne savait pas vraiment s’il devait se réjouir ou s’inquiéter de ce soudain revirement de situation. « Une vingtaine. S’ils appellent du renfort en plus, on est vraiment mal. » répondit-il alors. Ils allaient devoir agir vite, et efficacement. Heureusement, Atom et Citizen Steel pouvaient compter sur des cerveaux relativement performants – penser en dehors des sentiers battus, c’était un peu leur spécialité, non ?

« On a la patrouille de la Résistance avec nous. Toi et moi, on prend l’artillerie lourde. » proposa Nate en avisa un petit groupe d’Atlantes, les plus lourdement armés – donc les plus dangereux, et les cibles prioritaires. Ceux-là, ils seraient plus en mesure de s’en occuper que leurs camarades résistants. Sans hésiter plus longtemps, Nate partit en tête, prêt à ouvrir la voie pour distraire leurs adversaires et focaliser leur attention sur lui pendant que Ray pourrait délivrer les coups critiques avant même d’être repéré – mais les Atlantes étaient des guerriers confirmés, et bon Dieu, il priait pour que son ami soit prudent, lui aussi. Avec toute la détermination du monde, il se jeta dans le combat, encaissa en grimaçant les impressionnantes décharges de plasma dont il espérait qu’elles ne finiraient pas par vraiment lui percer un trou dans sa peau supposément impénétrable, et rétorqua en attrapant deux soldats par l’interstice de leur armure pour les balancer à plusieurs mètres de là, dans un mur de béton. CLING. Sentant un choc sur son dos, Nate fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec un Atlante, visiblement perplexe de n’avoir pas réussi à lui planter son épée dans le dos : et il répliqua aussitôt en s’emparant de la lame pour la lui arracher, avant de démolir son casque d’un coup de poing, et il s’apprêtait à sauter sur le prochain, quand une voix claqua dans l’air. « Nathaniel ! » Cette voix. La voix qu’il n’espérait plus entendre. Autoritaire, forte, et à cet instant-là, surpris et peut-être vaguement soulagé. Le cœur de Nate rata un battement, et il se retourna ; pour faire face à l’homme qui se tenait debout de l’autre côté du champ de bataille, couvert de poussière, mais combatif, immuable dans la tourmente. Comme toujours. « Hank ? » souffla son petit-fils, en oubliant presque le combat qui se livrait autour de lui. Oubliée la Résistance. Presque oublié, Ray. Mais qu’on lui pardonne, que Hank lui pardonne, même s’il n’approuverait sans doute pas sa distraction, quand il venait de passer trois mois à s’interroger sur le destin de son grand-père et mentor. Enfin. Si Hank était là, les choses allaient forcément tourner en leur faveur. Ca allait forcément bien finir, même s’il était maintenant complètement et dangereusement distrait. Pas vrai ?

AVENGEDINCHAINS

A ses côtés, mes poings parés à taper dans de la mâchoire Atlante, j’attendais de recevoir l’information quant à leur nombre. Pour savoir comment réagir. Et adapter ma stratégie en fonction.  J’étais prêt. Un rayon venait presque me surprendre, mais mon attention était préparée pour me sauver de ce genre d’action. C’était donc sans mal que j’effectuais un pas sur le côté avant d’apprendre qu’ils étaient une vingtaine. Puis, Nate annonçait qu’on prenait le gros lot. J’étais d’accord sur le point qu’il était plus judicieux que nous aillions nous occuper des plus féroces pour laisser plus de chance à la résistance de ne pas sombrer. Ils étaient entraînés, c’était sûr. Mais nous aussi. Et que pouvait une bande d’Atlantes face à notre duo ? Absolument rien. Comme une formule de math, la seule chose qui pouvait venir nous mettre en négatif était nous-même. Et j’avais pas l’envie de me mettre des bâtons dans les roues. J’étais plutôt dans le mood de taper fort pour oublier ce que je venais de faire.

C’était donc en devenant minuscule que j’avançais, de la taille d’une mouche, mais de ma force respective, je venais mettre un premier coup dans le dos du premier, le faisant prendre un mouvement de recul, puis, je sautais pied-joint pour assommer un autre. J’utilisais mon appui pour faire comme un rebond et partir vers une troisième cible. Cette fois-ci, je venais joindre mes deux poings pour frapper la personne en plein visage. Il ne pouvait pas m’esquiver, de sa taille je ne devais pas être plus gros qu’une petite luciole, quelque chose d’anodin à première vue. Mais quelque chose qui allait lui filer bien plus qu’une petite migraine. J’enchaînais ensuite de tels façon à ce que ceux qui regardais trop Nate prenait leur part. Il faisait office de super distraction. Mais je ne pouvais pas le laisser être trop longtemps dans les feux de la scène. S’il prenait trop de dégâts, qui sait ce qui pouvait se produire. Surtout avec ses récentes craintes. C’était un non-catégorique. Je ne voulais pas laisser le hasard me répondre, j’allais mettre un terme rapidement au raffuts.

Puis, c’était Nate qui se figeait qui me surprenait, encore plus la voix qui l’appelait. Dans un interstice où j’avais retrouvé ma taille humaine, je venais risquer un regard et voir que Commander Steel était là. Hank. Un nouveau renfort. Je lâchais un petit soulagement avant de reprendre le combat. Et de sauter sur l’Atlante qui voulait s’en prendre à l’état catatonique de mon meilleur ami. Mais quelque chose clochait. Il manquait quelque chose dans cette entrée. D’où venait-il ? Il n’y avait rien dans cette direction, mon cerveau tournait à toute allure pour essayer de répondre à ce problème. Mon esprit ne voulait pas que je me complique la vie, mais ma cervelle trouvait la scène beaucoup trop parfaite, de le retrouver comme ça. Peut-être que je cherchais trop loin, mais je laissais ce côté pour Nate, lui seul saurait si un truc clochait. Avec trois pierres que j’avais attrapées, je les envoyais pour faire une diversion avant de disparaître et redevenir grand dans le dos d’une des cibles. La projetant à son tour. Durant une phase où je planais sur une feuille qui voletait, j’hurlais à Nathaniel. « Vas-y, j’te couvre ! » avant de devenir trois fois plus grand, faisant la taille d’une statue. Avec quelques nausées qui me montaient, j’effectuais pour la première fois une transformation plus grande que ma propre taille, mais je sentais que je pouvais la tenir quelques minutes, et finir les Atlantes pendant que Nate allait rejoindre s’il le souhaitait son grand-père.

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AVATARS PAR ECRIRE CHAMPAGNE Aerie &  Lux Aeterna

Trois mois que le monde s’était arrêté de tourner – et depuis quelques jours, enfin, il avait fini par recommencer à tourner à l’endroit. Nicole et Donna d’abord, puis Babs, puis Ray, et maintenant, le dernier manquant à l’appel. Hank, son grand-père, celui qu’il aurait aimé avoir à ses côtés depuis le début de cette affreuse aventure, celui peut-être dont l’absence s’était le plus cruellement fait sentir pendant qu’il s’était enfoncé dans la solitude la plus complète, aux prises avec un cerveau à la dérive et des pouvoirs en pleine rébellion. Et peut-être qu’il exagérait un peu, Nate – il l’avait prouvé, finalement, qu’il pouvait survivre tout seul, malgré ce qu’il croyait, malgré un manque de confiance en lui tellement chronique que ça en devenait parfois handicapant. Il l’avait prouvé, qu’il pouvait survivre sans Ligue de Justice, sans ses meilleurs amis pour veiller sur lui, sans sa famille, sans le regard bienveillant et encourageant de son grand-père, mais bon sang, qu’il était heureux et soulagé de le voir. Nate sursauta au bruit de commotion derrière lui, faisant volte-face pour se retrouver nez à nez avec Ray qui venait très probablement de lui sauver la mise et lui épargner un tête-à-tête embarrassant et douloureux avec un Atlante. Focus, Nate. A son tour, l’homme de métal écrasa son poing dans le casque d’un Atlante de passage, balaya les jambes d’un deuxième, et attrapa au vol les quelques mots que lui lança son frère d’armes. Béni sois-tu, Ray Palmer. « Je te revaudrai ça. Sois prudent ! »

Avisant à nouveau son grand-père, qui se battait lui aussi comme un beau diable face aux troupes atlantes, Nate décida de le rejoindre par la voie la plus courte : en fonçant dans le tas, sans s’arrêter. Précisément le job pour lequel la Ligue l’avait embauché, pas vrai ? Jouer au tank de combat, encaisser tout ce qui lui tomber dessus, mais ne pas s’arrêter pour autant. Alors Nate s’élançant, sûr de la parole de Ray, taisant son inquiétude de voir son ami s’épuiser à trop forcer sur la transformation alors que sa ceinture était visiblement instable, parce qu’ils n’avaient pas le temps de s’inquiéter, juste d’agir. Et là, tout de suite, il fallait qu’il rejoigne Hank, qu’ils se rejoignent tous les trois, qu’ils se regroupent pour contre-attaquer, et il n’avait jamais été aussi près du but, et... « Nathaniel, stop ! » Stop ? Obéissant, par habitude autant que par réflexe face à l’alarme dans la voix de Hank, Nate pila sur place, à mi-chemin entre Ray et Hank. Pourquoi stop ? se demanda-t-il alors que les tirs de plasma fusaient dans tous les sens. « C’est un piège ! Partez, avant qu’ils ne ramènent… » Et soudain, la terre gronda. Sous leurs pieds, les canaux aquatiques de Londres mugissaient, alors que des forces qui les dépassaient s’y accumulaient. Hank s’interrompit, plus blême que Nate ne l’avait jamais vu. « Ils arrivent. Faites demi-tour, fuyez, maintenant ! Emmène-les loin d’ici Nathaniel, part - » « Hank ! »

Hank Heywood perçut-il seulement l’appel de son petit-fils, alors qu’avec toute la violence de l’océan, les canalisations de la ville sautaient, libérant geysers et torrents d’eau dans la rue ? Perçut-il seulement la détresse et l’incompréhension dans sa voix, alors qu’au-dessus de Commander Steel, se formait la silhouette massive et incertaine d’un gigantesque monstre aquatique, tout d’eau constitué, comme si la Tamise elle-même avait pris forme et corps ? Pris de court, Nate sentit une vague d’horreur le submerger. Hank avait l’air si petit, face à cette monstruosité. Mais Hank, lui, refusait de se laisser rapetisser. Je fais ce que je fais, pour que personne d’autre n’ait à le faire, lui avait-il confié un jour, peu après que son petit-fils ait reçu la malédiction qui lui servait de pouvoirs. Même maintenant, il se dressait face à l’impossible, pour que lui, et Ray, et les autres aient l’occasion de fuir et sauver leur propre peau. « Hank… » souffla Nate, soudain paniqué. Et la vague de terreur et de désespoir qui s’abattit sur lui, devait peser autant de tonnes que la vague d’eau qui s’abattit sur son grand-père dans un rugissement tonitruant, l’engloutissant tout entier dans un ouragan d’écume ravageur. « HANK ! » hurla Nate, la voix brisée contre la violence la scène, étouffée par le vacarme de l’eau qui avalait sans grand-père et héros vers un abysse sans fond.

Et le monde de tourner, cette fois, à l’envers, et l’obscurité de s’abattre sur lui, alors qu’il oubliait tout, ne voyait plus rien, rien d’autre que Commander Steel, Hank Heywood, soldat, mentor, grand-père, frère, tomber dans un combat qui n’aurait jamais dû être le sien.

AVENGEDINCHAINS

J’étais trop occupé par les Atlantes pour faire attention à ce qui se produisait dans mon dos. Mon seul but était de faire gagner assez de temps à mon meilleur ami pour qu’il puisse rejoindre Hank. C’était ce que je faisais, je donnais tout ce que je pouvais, peut-être même un peu trop par rapport à ce que je pouvais encaisser. Mais ce n’était pas grave, je me reposerais une fois mort me disais-je. Je n’avais pas le temps de penser à ça. Il fallait rester concentré. Il le fait. J’enchaînais les combats, De ma taille, il était plus simple de contrôler les soldats et les mettre en déroute, mais ils savaient aussi se défendre, réussissant à esquiver mes coups. Mais tout de même, je réussissais à diviser leur nombre. Ce n’était pas une tâche des plus simple, mais j’étais comme persuadé, je ne pouvais pas et je ne devais pas échouer. C’était impossible. Tout simplement inimaginable. Mais dans un moment de flottement, j’arrivais à jeter un regard dans mon dos, Nate était un peu plus loin, mais immobile. J’entendais de loin qu’il y avait une histoire de piège, avant de l’entendre nous dire de fuir, quelque chose qui semblait dans le thème.

Je voyais les soldats faire demi-tour, pour se rassembler un peu plus loin, ce qui me permettais de pouvoir observer bien mieux ce qui se produisait dans mon dos. Je pouvais comprendre mieux ce qui se passait quand tout explosait, les bouches d’égouts s’envolaient, comme si toute l’eau venait d’être pris d’une folie qui la faisait sortir du sol. Des bruits semblables à des coups de canons de tirer se faisaient entendre, plusieurs fois même, qui venait presque me faire sursauter à chaque son. Mon regard se posait sur ce qui se formait derrière l’homme, une vague silhouette à des allures de monstres tout droit sortis des comics. Je n’en croyais pas mes yeux alors que la silhouette prenait toujours plus de taille, devenant toujours plus grande. Jusqu’à venir s’abattre sur l’homme et le faire disparaître, au plus grand désespoir de Nate. Terrifié par ce qui venait de se produire, j’essayais de garder un maximum de lucidité. Je me tournais vers les quelques soldats alors que je reprenais mas taille de base. Je leur hurlais. « Fuyez ! Retraite ! » avec des grands signes de bras pour me faire mieux comprendre, avant de foncer et courir pour trouver Nate qui venait d’hurler pour son grand-père. J’arrivais à sa hauteur, et je lui hurlais à sa hauteur. « Nate ! Il faut y aller, on peut rien faire de plus ici. » mais ce dernier ne m’écoutais pas , et je le comprenais bien, c’était pourquoi je venais me mettre devant lui, lui bloquant la vue sur le drame, avant de reprendre et de prier pour que cette fois-ci, il m’entende. « Nate ! Il faut bouger ! On peut pas rester ici, si tu veux qu’on fonce dans l’eau, on y va quand tu veux, mais j’ai de gros doute que ce soit ce que ton grand-père veut. » hurlais-je, malgré le brouhaha.

Je me tournais et je voyais l’enfer qui se produisait, il y avait peu de chance que Hank survive à ça, et je ne voulais pas que Nate se lance dans une quête déjà perdu d’avance, je préférais plutôt qui me haïsse plutôt que de le laisser aller se suicider. Je venais le pousser pour le faire reculer. « Allez ! Gâche pas le temps qu’il t’as donné. » disais-je, en poussant. Mais rien à faire. Je venais me mettre une dernière fois face à lui. « Nathaniel Heywood, des gens t’attendent chez toi, alors tu vas me faire le plaisir de te bouger.. » Disais-je alors que je venais lui donner une tape avec mes deux mains comme un coup de défibrillateur. « et tu vas me faire le plaisir d’aller les retrouver en vie. » hurlais-je encore une fois, tentant une dernière fois de le faire revenir à lui pour prendre la fuite.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ECRIRE CHAMPAGNE Aerie &  Lux Aeterna

Pour une fois depuis qu’il avait reçu ses pouvoirs, Nate aurait aimé n’être qu’une de ces statues de métal que Reichsmark avait laissé dans son sillage, le jour funeste du massacre des Heywood. Avec lui, il n’avait fait que la moitié du travail, lui conférant par accident des dons maudits au lieu de lui faire subir le même sort qu’à sa mère, ou à son frère. Mais là, tout de suite, face au paysage dévasté devant lui et le vide insupportable dans la poussière qu’avait laissé Hank, Nate n’aurait rien tant souhaité qu’être réellement une statue, insensible, immobile, incapable de tristesse, de colère, de confusion, de douleur. Le vacarme de la bataille et les cris d’agonie parvenaient à peine à ses tympans, étouffés dans un brouillard tellement épais que même le temps y ralentissait, s’y distendait, s’y contorsionnait jusqu’à en perdre tout son sens. Hank n’était plus. Hank était mort, et il n’avait rien pu faire pour l’empêcher. La seule certitude que John ait jamais eu dans sa vie, la seule constante, le roc auquel il s’était accroché toutes ces années, venait de disparaître en une fraction de seconde. Le monde autour de lui continuait de s’effondrer sous les assauts des Atlantes et de la Résistance, mais tout ça avait-il une importance, maintenant ? Nate entendit à peine la voix de Ray à ses oreilles, pauvre Ray, paniqué et impuissant lui aussi – et il le sentit à peine tenter tant bien que mal de pousser sa carcasse métallique trop lourde pour prendre la fuite.

Nate tressaillit quand son ami apparut à nouveau dans son champ de vision, l’arrachant à sa stupéfaction mortifère – et il aurait voulu lui dire de courir, de ne pas s’inquiéter pour lui, mais rien ne parvint à sortir de sa gorge. Plonger pour essayer de retrouver Hank ? Impossible : avec son poids et sa densité, il coulerait à pic, et entraînerait probablement Ray avec lui. Ray – le danger qu’encourait son ami sembla enfin le rappeler à la réalité, et Nate posa les yeux sur lui, une douleur sourde comme une plaie à vif dans le regard, mais au moins, ramené à un semblant de raison. Bam, un coup de défibrillateur, une poussée salvatrice, bam, un deuxième coup de défibrillateur, le rappel des vivants, le rappel de sa famille qui l’attendait, de ses cousins qui étaient encore en danger. Il fallait qu’ils partent. Il fallait qu’ils sortent d’ici – il fallait qu’il s’extirpe de sa torpeur avant que Ray n’ait, lui aussi, à payer de son incompétence. Est-ce que c’était cette soudaine crainte, cette urgence qui avait mis Nate dans une sorte d’état d’hypervigilence exacerbée, et l’avait alerté de la présence d’un Atlante pointant sur eux un fusil à plasma ? « Recule ! » s’exclama Nate en poussant Ray derrière lui, son corps prenant immédiatement sa teinte chromée caractéristique, juste à temps pour que l’acier encaisse la déflagration qui leur avait été destinée à tous les deux. Le souffle coupé, plié en deux sous l’impact et son pull en lambeaux encore fumants – mais lui, dessous, indemne – Nate releva la tête.

Il fallait qu’ils se sauvent. Galvanisé par les paroles de Ray, consumé par un brasier de désespoir attisé de rage, Nate ne perdit pas une seconde et se précipita, tête la première, dans un sprint identique à ceux de ses vieux jours de quarterback, et profita de la confusion du moment pour percuter de plein fouet le malheureux soldat. La force de l’impact envoya sa victime rouler sur plusieurs mètres – bien assez pour leur permettre de prendre leurs jambes à leur cou. « Ray, cours ! » Dans un rugissement furieux, Nate écrasa son poing dans le visage d’un autre soldat, puis en balaya un troisième du pied, obéissant aux réflexes inculqués par Diana ; et, enfin débarrassé de ses adversaires, il s’élança à son tour. Géant d’acier qui laissait d’épaisses empreintes de pas à même dans la roche, lui qui pour une fois ne se souciait pas de sa force, il rattrapa rapidement Ray, entraînant dans leur sillon la retraite de la Résistance. Dans leur fuite, il tenta, de son mieux, de faire barrage entre Ray, leurs camarades, et ce que les Atlantes pouvaient bien dresser sur leur chemin. Mais tout le monde n’allait pas s’en sortir vivant. Cette sortie était un désastre – pour certains, elle serait la dernière. Son ami sur ses talons, il lui sembla qu’ils coururent une éternité, avant qu’enfin, les troupes résistantes ne s’épaississent, et ne parviennent à repousser ce qu’il restait d’Atlantes aux portes de Whitechapel. Retour en terrain connu, en terrain sur lequel ils ne pourraient pas les atteindre. Grâce au sacrifice de Hank. A bout de souffle, les poumons en feu et la tête à l’envers, Nate, un peu pris de vertige, se laissa aller dos contre un mur alors que les derniers coups de feu retentissaient au loin, et les premiers cris pour s’occuper des blessés résonnaient. « Ray ? » demanda Nate, la voix étranglée, en s’approchant de son camarade et ami, à qui il devait, sans aucun doute, la vie. Sans lui, il serait resté comme un con au milieu du champ de bataille. Et il aurait probablement rejoint Hank, où qu’il soit maintenant. « Ray, t’es pas blessé ? Les Atlantes, ta ceinture, tu – tout va bien ? » Parce qu’il avait déjà perdu un mentor aujourd’hui – il n’arriverait pas à perdre aussi un frère.

AVENGEDINCHAINS

Toujours devant mon meilleur ami, je donnais tout, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour essayer de changer sa vision, de le tirer du monde des morts qui venaient l’attraper avec leurs sales griffes. Figé, là à voir sa mort approcher. Je ne pouvais pas le laisser couler lui aussi. Pour tout le monde, pour lui, pour moi. C’était inconcevable un monde sans Nathaniel Heywood. Pas sous mon regard, pas maintenant. Tentant ultimement de le faire réagir, j’en étais à se point distrait que je ne voyais pas l’atlante qui allait me porter un coup fatal. N’y prêtant pour le moins du monde attention, c’était le bras de mon ami qui venait m’attraper pour me passer dans son dos qui me donnait l’alerte, le signal que j’étais en danger. Je venais m’écraser au sol, mais pour la bonne cause, alors que je me remettais rapidement sur mes pieds, je détournais la tête pour voir l’atlante, mais aussi que Citizen avait encaissait le coup à ma place, un coup qui au vu de la fumée mais de la vaporisation de ses vêtements, m’aurait pas laissé de marbre.

Je prenais la fuite suite à ses ordres, convaincu qu’il n’allait pas me faire de coup bas, sachant qu’il allait me rejoindre pour prendre la fuite alors que je sautais et enjambais des bouts de roches au sol, des débris et vestiges de notre combat. Je m’éloignais du danger, de la zone macabre avec le peu de la résistance mais aussi avec le colosse qui emboîtait mes pas, à mon plus grand soulagement. La route semblait longue, le temps passait lentement, mais finalement, la situation venait à se calmer une fois les renforts rencontrés sur la route. En sûreté, je tombais sur les genoux, à quelques mètres de là où se trouvait Nate. Des grandes inspirations qui venait gonfler mes poumons, tentant de retrouver un rythme cardiaque correct, j’essayais de calmer mon corps, maintenant que j’étais en sécurité. Avec le souffle toujours coupé, j’essayais de répondre à mon ami. Je passais en revue tout, en même temps que ma réponse. « Je… Je crois. » Commençais-je, alors que je passais une main sur mon front, plein de sueur. Dos à lui, je soulevais la partie arraché de la combinaison, et mes yeux s’écarquillaient au résultat. Je voyais ma ceinture qui était dans un état pitoyable, mais surtout, lorsque je la tirais, je voyais qu’une partie avait enfoncé mon ventre, laissant des traces, mais aussi des marques de sang. J’avais ajouté des produits, des substances pour permettre à la ceinture de fonctionner, des choses dangereuses au contact de la peau, mais je voyais que le mélange avait non seulement réussi à être en contacte, mais aussi à se répandre dans mon système. Des vertiges et un mal de crâne venait me bombarder alors que je reprenais. « Ouai, j’pense que tout va bien… J’ai pas été touché réellement par les Atlantes, t’es encore bon pour attraper les choses » disais-je avec un petit ton humoristique, essayant de trouver quelque chose à ajouter autre que toutes les pensées négatives. Je lâchais un début de rire, étouffé par une toux que je venais couvrir avec ma main. J’inspectais la ceinture. « J’pense qu’elle est morte, mais c’est pas le plus important... » Ajoutais-je finalement.


Lorsque je regardais ma paume, une tache rouge venait m’attirer le regard, surpris, je comprenais rapidement par la dispersion que c’était ma toux. Probablement le retour de bâton du choc que la ceinture m’avait provoqué. Je commençais déjà à me faire les mille scénarios de comment tout pouvait mal tourner, comment le mélange des liquides pouvait m’intoxiquer et me finir. Pris de panique, j’essayais de tout cacher, alors que je me relevais péniblement, frottant ma main sur ma combinaison pour cacher ma découverte. Je venais difficilement m’approcher de mon ami, avant de lui donner une tape sur l’épaule et me laisser tomber dos au mur, juste à côté de lui. Je venais passer mon avant-bras au niveau de mon nez, avant de renifler un coup. « C’était quelqu’un de bien. » Disais-je avant de reprendre rapidement. « On est là grâce à lui, Nate. » Disais-je, alors que mon regard montait jusque lui, debout, avant de venir se reporter sur les décombres plus loin. « Je me doute et je pense que c’est normal tout ce que tu ressens, je peux pas l’imaginer, mais tu peux être fier de lui. C’était quelqu’un de bien. Et aujourd’hui, le monde vient de perdre un grand homme. » Ma main venait me passer au niveau de la nuque, essayant de m’apporter un peu de réconfort. Avec ma main droite, je venais taper amicalement le genou de mon ami. « Si t’as besoin, j’suis là. » Annonçais-je finalement, espérant que ce cauchemar se termine au plus tôt.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ECRIRE CHAMPAGNE Aerie &  Lux Aeterna