And I would walk 500 miles - Iris

Nebraska City, 29 janvier 1995

L’odeur des gaufres au sirop d’érable tapisse les murs et éveille les papilles des protagonistes. Les sourires sur les lèvres engendrent ce confort familial duquel le foyer joue un rôle déterminant dans la vie d’un enfant qui grandit. L’arrêt sur image, l’éveil d’un souvenir en construction, tout porte à croire que le reste de cette existence, de cette famille restera aussi facile pour toujours. Le bus jaune à rayures noires, l’abeille comme les élèves se plaisent à l’appeler, s’arrête au fond de la rue. Certaines têtes descendent, beaucoup enjoués parce que cela rappelle que la journée est passée, que l’heure est à l’amusement. Une petite tête brune ne déroge pas à la règle et rie à tout va avec ses petits compagnons. C’est leur première année dans le bus et même si les plus âgés cherchent à faire régner un certain ordre des choses, ils s’en fichent. Ce qui les intéresse n’est autre que la vie qui s’offre devant eux. Et puis, ils se séparent aux divers recoins de cette rue, prennent des chemins tous différents. Jusqu’à ce que la petite brune aux grands yeux bleus arrive jusqu’au seuil de l’habitation de famille. « Maman, je suis rentrée ! » sa voix cristalline exprime sans retenue aucune cette joie de rentrer, ce retour espéré depuis tout le reste de la journée. Fran répond sans se faire attendre et l’appel des gaufres est plus fort que le reste. « Je ferai mes devoirs toute à l’heure, ça sent trop bon. » La petite fille jette ses affaires dans le coin du couloir, près des escaliers et se dépêche de rejoindre la cuisine pour retrouver sa mère. Cette fin de journée scellant un bien être qui aurait du perdurer.

Nebraska City, 9 mars 1998

« Je ne comprends pas, pourquoi je ne ressemble ni à l’un ni à l’autre ! » Les grands yeux bleus de la petite fille n’avaient pas changé, mais son regard, lui, exprime sans arrêt cette interrogation qui anime tous les adolescents de son âge : qui est-elle ? L’interpellation n’en est que plus réelle alors que ses doigts glissent sur le polaroid présentant les silhouettes de ses parents plus jeunes. Fran ressemble traits pour traits à sa sœur, Eric lui, à son père mais elle ? Tous ont des yeux marrons, aucun n’a d’yeux clairs. Même Wally, son neveu, qui n’a qu’un an a des yeux noirs. Il existe des mystères dans la génétique, les cours à peine entamés de science lui rappellent à chaque fois, cependant, ce mystère là l’inquiète. Alors elle soupire, elle cherche tant bien que mal à trouver que sa fossette reprend celle vue timidement sur la joue de son père, que ses cheveux bruns rappellent ceux de sa mère. Elle ressent ce besoin de se rassurer en solitaire. De ne pas laisser la confusion lui contorsionner l’esprit plus encore. Et puis, Iris a d’autres choses à penser. Elle vient tout juste d’entrer dans un club de journal du College et elle ne veut rien laisser au hasard.

Columbia University, 15 novembre 2005

Les bras chargés, l’adolescente s’arrête à l’entrebâillement de la porte de sa chambre universitaire et prend du recul. Le carton qu’elle serre contre elle laisse entrevoir quelques récompenses obtenues dans son cursus précédent. Le journalisme a eu raison d’elle et de son devenir, si bien, qu’elle n’imagine pas un seul instant faire autre chose de sa vie. Ses yeux s’illuminent devant ce petit espace, les rêves s’imaginent dans son esprit et osent l’embarquer vers des affaires qui couperont le souffle à plus d’un. Sa spécialité : le crime. Elle s’est investie de cette dernière en osant braver les interdits de sa ville natale, en cherchant des réponses là où des habitués ne voient que des détails insignifiants. Elle ressent cette soif d’apprendre pour faire le bien, pour aider la justice à mettre en lumière des énigmes. Son affaire préférée, Zodiak. Cette énigme dont l’intellect maligne et pervers du tueur en série n’a jamais trouvé de justice. Elle ne s’imagine pas être celle capable de trouver le coupable, mais elle s’en servira d’exemple, elle le sait. Son sourire évoque l’ampleur de sa volonté. « Je sais que je me plairai ici. » Sa voix regorge de cet engouement, cherche à rassurer sa mère, qui reste en retrait et retient quelques larmes. Toutes les deux savent que la séparation sera difficile, mais il le faut pour son avenir. La famille s’aime malgré les différences physiques, malgré cette question toujours restée en suspens, parce qu’elle se doute que la réponse ne lui conviendra pas. L’adolescente de dix-huit ans pose le carton à même le sol et s’empresse de prendre sa mère dans ses bras. L’étreinte est rapidement partagée avec son père qui lui rappelle combien ils sont fiers d’elle. Cette croyance, Iris la gardera à jamais inscrite dans son cœur et son âme puisqu’elle y puisera sa force dans les moments les plus difficiles.

Metropolis, 8 juillet 2011

Le globe entouré de sa ceinture métallique l’oblige à redresser son regard. Son cœur bat à tout rompre contre sa poitrine et pourtant l’adrénaline est là. Elle la pousse à franchir les vitres glacées pour se confronter à ce fourmillement constant de passages dans cet immense hall. Iris West, journaliste en devenir, est heureuse pour l’énième fois de sa vie. Elle a réussi et a su briller par son observation là où d’autres avaient osé lui barrer la route. Sa détermination et son côté franc avaient prouvé combien elle était capable. Et voici qu’elle l’était. D’abord reçue par Jimmy Olsen, du même âge, elle ne tarde pas à faire la connaissance de Lois Lane. A peine aperçue, la jeune femme prend conscience de ce caractère qui les rend semblables sur plusieurs points. Elles aiment aller au bout des choses. Et Iris irait. Son téléphone en main, elle cherche dans son répertoire le pseudonyme « papa » et appuie dessus pour lancer l’appel. Deux sonneries suffisent pour que la voix de son père décroche. « Papa, je l’ai eu ! J’ai le poste ! » Le brouhaha de la métropole n’étouffe en rien la joie qu’ils partagent. Cet appel sera le premier d’une longue série.

Central City, 3 décembre 2015

L’explosion oblige tout le monde à se réfugier sous les tables du Picture News. Iris a obtenu le poste, il y a de cela six mois et jamais elle n’aurait cru se confronter à une menace pareille. Elle s’exécute à son tour, emmenant avec elle l’une de ses collègues prise d’une crise de panique. Les tremblements ébranlent la terre, effrite les parois de l’immeuble pour laisser échapper des chutes de poussières. Tout paraît perdu pour beaucoup, les cris se répondent partout. Ses grands yeux bleus s’obligent à se fermer pour quelques minutes, dans l’espoir que la fin s’arrête. Et puis son cœur cogne contre sa poitrine et lui oblige à rouvrir ses yeux. Beaucoup son menacés par des amas de béton, d’autres crient en raison de ce mal qui ronge leurs bras ou leurs jambes. Elle ne peut rester sans rien faire. « Reste ici, je reviens te chercher, d’accord ? » Elle ne laisse pas l’occasion à son amie de répondre que déjà elle s’élance en évitant les amas qui s’effondrent. Elle sait qu’elle n’est pas un de ces super-héros mais elle ne peut pas rester ici à les attendre. Alors elle brave sa peur et elle commence à tirer comme elle le peut des corps blessés pour les mettre à l’abri. Darkseid a laissé une trace indélébile dans son existence, une cicatrice béante qui ne peut plus s’effacer de son âme.

Central City, 25 mai 2016

Iris prend son poste sans ciller et investi déjà la ville à la recherche d’une enquête à résoudre. Son entêtement se dégage et accroit ses sens abrupts pour chercher les failles. Un corps est retrouvé, gisant dans les recoins d’une rue malfamée de la ville. Prête à en découdre, la brune analyse l’espace tout en interrogeant les forces de l’ordre sur place. Elle est bien entendue prier de sortir de l’espace de l’enquête, mais sa détermination l’entraîne à trouver un autre chemin pour continuer ses propres enquêtes. C’est alors qu’elle finit par tomber nez à nez avec lui. « Je cherche juste à… » Ses yeux quittent le grand rouquin et se posent directement sur le corps sans vie juste derrière lui. « … vous auriez une heure précise de sa mort ? Et les circonstances du début d’enquête ? » Franche, comme toujours, c’est de cette manière qu’elle rencontre Bartholomew Allen. Les situations les entraînèrent bien souvent à se revoir, si bien qu’ils finirent par devenir amis.

Central City, 17 mars 2017

Une nouvelle série d’explosion ébranle la ville. Comme pour l’attaque de Darkseid, Iris ne peut rester en retrait et cherche à aider les plus démunis. Les Justiciers ont leurs propres ennemis alors elle tient à venir en aide à Flash. Sa connaissance a été faite par le biais de son caractère trop entêté. Mais cela ne l’a jamais arrêté. Et aujourd’hui, elle vient en aide à ces personnes dans le besoin. Elle cherche un abri, évite les souffles de certaines explosions comme elle le peut. Jusqu’à se heurter à plus fort qu’elle. Les héros ont entrainé une nouvelle menace : l’injustice. Le gros balourd la secoue, la jette contre un mur, prêt à descendre son pantalon pour profiter de l’occasion. Iris se débat, griffe, mord, tire les cheveux du truand, se sert de ses jambes dans une tentative vaine de l’arrêter. Ce souffle contre sa peau lui donne la nausée, elle serre davantage les mains de son assaillant pour tenter de le chasser. Mais elle n’est qu’une humaine. Et puis l’éclair rouge frappe au même moment où elle s’effondre au sol pour reprendre de l’oxygène. L’homme est chaos devant elle, inerte, il ne tarde pas à se retrouver ligoté contre un pilier en quelques millièmes de secondes. La journaliste se redresse à peine, mais l’éclair disparaît. « Merci. » Elle ne sait pas si il l’entend, mais elle déglutit difficilement et tremble.


Central City, 2 avril 2020

La vie évolue et avec elle les artéfacts du reste du monde. Les choses ont changé pour beaucoup et Iris ne fait pas exception à la règle. Son neveu, Wally, est devenu Kid Flash. L’un de ces héros desquels elle se bat bec et ongle pour leur apporter un soutien sans nom. Sa relation avec Barry s’est transformée au moment où elle s’est rendu compte qu’il comptait bien plus à ses yeux que ce qu’elle voulait le croire. Pourtant, elle ne cesse d’aller de déception en déception le concernant. Malgré ses efforts, il continue à éviter ses rendez-vous où les retarder sans qu’elle ne puisse réellement en comprendre les raisons. Il n’y a eu que ce soir-là. Avant les changements. Cette soirée qu’ils ont réussi à passer ensemble et dont elle était certaine qu’il en avait apprécié les moindres détails tout comme elle. Pourtant, il n’était plus là à son réveil. Et le monde avait tourné en une nuit. L’incompréhension a finit par se dissiper au fil des semaines pour laisser place à des interrogations. Comment l’humanité se relèvera t-elle de cette épreuve ? Lois Lane avait détaillé les situations cataclysmiques dans ses articles et Iris répondait présente pour l’aider à sa tâche. Mais où était Barry depuis ? Elle avait essayé de l’appeler plusieurs fois pour savoir si il était sain et sauf mais était toujours tombée sur sa messagerie.

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