(Rio) This is our home ★ Conner

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MEGAN MORSE & CONNER KENT

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A défaut de pouvoir voler grâce à ses propres capacités, c'est à bord d'un jet de la Young Justice que Conner doit faire le trajet jusqu'à Rio de Janeiro. Le véhicule est garé dans une zone peu affluente à quelques kilomètres de la ville, de sorte à éviter que certains regards soient posés vers lui dès son arrivée. La première chose qui le marque lorsque son pied se pose sur le sol brésilien est le climat bien différent de celui de Smallville. Le printemps aux Etats-Unis correspond à la saison sèche en Amérique du Sud, ce qui signifie que la température locale est loin d'être la plus chaude l'année, mais le contraste reste quand même notable. Le demi-kryptonien ne s'en plaindra pas cependant, ce genre de milieu est parfait pour une personne qui tire ses pouvoirs de l'astre solaire. Le jeune homme n'est malheureusement pas là pour faire bronzette, mais pour suivre l'exemple de ses camarades et aider le reste du monde à se remettre des problèmes causés par Brainiac. C'est déjà ce qu'il a fait en posant momentanément ses valises à la ferme des Kent afin d'aider sa grand-mère adoptive et ses voisins. Prendre de la distance avec le monde des super-héros lui a permis de se ressourcer. On ne soucie pas de la prochaine invasion extraterrestre au Kansas, mais plutôt de problèmes plus terre-à-terre tels que la gestion du bétail ou la préparation de la prochaine moisson dont la quantité sera certainement plus basse que d'ordinaire à cause des manigances de Brainiac. Affronter des robots, des méta-humains ou des démons pour protéger les plus faibles peut être considéré comme une noble cause, mais se retrouver dans des situations moins extraordinaires que celles qu'il vit au quotidien est le meilleur moyen de lui faire garder la tête sur les épaules et de ne jamais risquer d'être déconnecté des gens qu'il défend. Il aurait aimé pouvoir y rester plus longtemps, mais sa petite bourgade du Midwest n'est pas la seule à souffrir en ce moment, d'autres endroits du globe vivent dans des contextes encore plus problématiques.

Un bref passage au Mont Justice l'a aidé à localiser ses partenaires et à se rendre compte que ces derniers n'ont pas chômé pendant son absence. C'est notamment le cas de Megan qui n'a visiblement jamais cessé de bouger depuis leur retour sur Terre-I, si bien cette dernière s'est même retrouvée à cuisiner pour les Kent lors de ses brefs passages à Smallville. Le clone n'en a pas vraiment conscience, mais Miss Martian est la principale raison de son déplacement jusqu'à Rio. C'est parce qu'il l'a vue présente au Brésil qu'il a voyagé jusque là-bas. Le nombre d'interactions qu'il y a eues entre eux ces six derniers mois est plutôt bas. Ce n'était pas leur faute néanmoins. Chacun a été transporté sur un endroit différent à New Themyscira et, quand ils se sont retrouvés, la situation ne prêtait pas trop à ce qu'ils aient réellement l'occasion de prendre du temps pour eux. Aider les gens sur place l'intéresse, bien sûr, mais ce n'est peut-être pas cette destination-là qu'il aurait choisie si ce n'était pas pour sa martienne préférée. La planète tout entière a besoin de leur aide, ce ne sont donc pas les lieux qui manquent en ce moment. Par chance, Superboy n'a jamais perdu contact avec sa camarade et sait où il a le plus de chances de la trouver. Ce sont principalement les laboratoires et les hôpitaux qu'elle côtoie, alors il se fie à son instinct en supposant que cela ne doit pas être différent ici. Et bien lui en fait puisqu'il finit par apercevoir sa chevelure flamboyante qui détonne avec celles des habitants de la ville. La spontanéité de la rouquine quand elle le remarque le surprend d'abord. Il n'y est plus habitué comme avant. Cela l'aurait grandement attristé d'apprendre que les pénibles conditions de vie dans lesquelles vit une bonne partie de la planète aient raison de sa bonne humeur contagieuse. Il lui est impossible de ne pas lui rendre son sourire quand cette dernière lui saute dans les bras. « Salut. » se contente-t-il de lui dire après un petit moment d'hésitation avant de l'imiter et de la serrer contre lui.

Conner n'a plus assez de doigts pour compter le nombre d'accolades qu'il a reçu ces derniers temps depuis un bon moment maintenant. Les démonstrations d'affection physiques le gênent toujours autant, mais il mentirait en disant qu'il ne commençait pas à trouver cela agréable. Il y a une différence entre enlacer Martha et enlacer Megan cependant. Il ne saurait pas déterminer où se trouve la particularité, mais il y a dans les étreintes de la martienne quelque chose de singulier qu'il ne retrouve pas chez sa grand-mère adoptive, ni même chez les quelques autres privilégiés qui peuvent se permettre d'envahir son espace personnel d'une telle manière. « Ça va mieux, beaucoup mieux même. » Kon-El est relativement avare en détails, mais il est sincère pour une fois. Lui cacher la vérité sur ce qu'il ressent ne sert à rien avec elle de toute façon. Elle le connaît maintenant trop bien pour reconnaître quand il joue les hommes forts. « Et toi alors ? J'ai l'impression que tu ne t'arrêtes jamais de travailler. » Et il ne sait même pas pourquoi cela l'étonne encore, à vrai dire. La rousse a toujours été comme ça, toujours prête à venir en aide aux autres sans même se préoccuper de son propre état avant. Le plus surprenant est qu'elle lui a toujours donné l'impression de s'investir à cent pour cent dans tout ce qu'elle entreprenait. Le clone détestait cela auparavant, parce qu'il fallait toujours qu'elle se mêle de ce qui ne la regardait et qu'elle essaie de le faire sourire alors qu'il ne lui avait absolument rien demandé. Il a été très dur avec elle et a tenté de la repousser du mieux qu'il l'a pu, mais il n'a jamais réussi à la décourager. Ironie du sort, c'est même lui qui a cédé en premier au final. Cet exploit lui a fait comprendre que la demoiselle est bien plus tenace et courageuse que son apparence innocente le laisse penser. Elle n'a pas arrêté de l'épater depuis et elle le prouve une fois encore aujourd'hui. « Les habitants de Smallville s'en sortent plutôt bien même sans mon aide, donc je me suis dit que je pourrais te filer un coup de main. » Oh non, Conner ne lui révélera pas qu'il y a peut-être un peu plus que cela derrière ce qui l'a motivé à la rejoindre. « Enfin, si tu veux bien de moi, bien sûr. » Avec quelqu'un d'autre, Conner se serait tout bonnement imposé. Puisque je suis là, je t'aide. Point. C'est différent avec Megan cependant. Tout porte croire qu'aucun des deux ne l'a encore réalisé, mais l'influence de cette dernière est bien plus forte qu'il n'y paraît sur sa personne. Il pourrait décamper sur-le-champ si elle le lui demandait après avoir refusé sa proposition.

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La vision que le demi-kryptonien a actuellement de Rio est bien différente de celle montrée sur les brochures de vacances. Les visites touristiques ne doivent pas être nombreuses dans cette partie de la ville, et encore moins maintenant. L'état des alentours l'aurait bien plus préoccupé si Megan ne mobilisait pas toute son attention. La façon dont elle parle de ses activités lui laisse présumer qu'elle doit être un minimum éprouvée, mais elle ne laisse rien transparaître si c'est le cas. Aucun travail, aussi fastidieux soit-il, ne semble être en mesure de vider le concentré d'enthousiasme avec qui il discute. « Attention à pas trop te surmener quand même. On a encore besoin de toi au Mont Justice. » Et lui peut-être un peu plus que les autres. Peut-être. Il ne sait pas, en fait. Tout ce dont il est certain, pour le moment, c'est qu'il serait grandement inquiet si elle venait à fatiguer. Ce n'est pas sûr qu'il soit aux petits soins avec elle, cela dit. Enfin, pas de la même façon qu'elle a pu l'être pour lui en tout cas. Non pas que Conner ne sache pas se montrer attentionné, mais plutôt qu'il s'estime beaucoup moins talentueux qu'elle dans ce domaine. Lui, il manque de tact et ne parvient pas toujours à saisir ce qu'il doit entreprendre pour faire sourire son entourage. Son amie alien n'a pas l'air d'avoir les mêmes difficultés. On dirait qu'il ne lui faut jamais se casser la tête bien longtemps pour trouver quoi faire ou dire pour rendre les autres joyeux. Le clone se demande s'il ne s'agit pas là d'un autre de ses super-pouvoirs tant cela paraît naturel chez elle. Étrangement, ce dernier est plus sensible à ce drôle de don qu'à la kryptonite. Il ne résiste jamais bien longtemps à l'impressionnante quantité d'énergie positive qu'elle dégage en permanence. La preuve, les traits de son visage ne sont pas aussi sévères que d'ordinaire.

Kon-El penche la tête sur le côté, comme si adopter une nouvelle position allait l'aider à deviner ce que Megan lui décrit. L'énergie la plus utilisée dans le monde est l'électricité, donc des " trucs qui font marcher l'électricité ", il en existe énormément. Impossible de voir de quoi elle parle sans davantage de précisions pour le coup. Ses efforts pour essayer de se faire comprendre l'égayent cependant, tout comme ses réflexions sur les soucis de communication qu'elle rencontre avec les Cariocas. « Toi qui aimes tant apprendre de nouvelles choses, ce n'est pas le portugais qui va t'effrayer quand même ? » C'est un ton légèrement taquin que le jeune homme prend en croisant les bras. Comment la demoiselle la plus curieuse qu'il connaisse, alors il ne comprend pas comment quelques différences linguistiques peuvent la déstabiliser. Il l'aurait plus imaginée enjouée à l'idée de développer des notions dans une langue qui lui est inconnue. Encore une fois, il ne réagit pas tout de suite quand la martienne établit un nouveau contact physique avec lui. Il se laisse embarquer et ne se rend qu'un peu plus tard que cette dernière lui tient la main. Peu concentré, le clone bouscule un ou deux passants et n'arrive à se ressaisir qu'après qu'ils se soient arrêtés. « Ah, tu parlais d'un générateur. » Cela a du sens maintenant qu'il se trouve devant l'objet. Il aurait dû y penser. « Je vais voir ce que je peux faire. » Par chance, la plupart des voitures sont munies d'un alternateur, ce qui signifie que Conner a déjà eu l'occasion d'en manipuler à plusieurs occasions. « Je dois pouvoir le remettre en marche si l’intérieur n'est pas trop amoché. Il va me falloir de quoi chipoter là-dedans par contre. » Il pourrait démonter l'appareil à mains nues, mais ce serait au risque de l'endommager de manière permanente avec sa super-force. Pour faire les choses bien, il doit faire preuve de minutie et cela est difficilement réalisable avec ses super-pouvoirs. C'est pour cette raison que le jeune homme ne les utilise que très rarement quand il répare les véhicules qui lui sont envoyés. L'expérience lui a montré qu'il était même plus prudent et efficace quand il ne se fiait pas à ses dons pour ce genre de manœuvre. Rien ne lui empêche d'user de sa vision à rayon X pour voir à travers le dispositif, en revanche. « Un tournevis et une pince devraient suffire, je crois. » Le problème vient visiblement de la bobine de fil de cuivre. Il s'acharnerait quand même dessus même si ce n'était pas le cas. Pourquoi ? C'est simple. Il refuse de passer pour un incompétent devant son alliée de la Young Justice.

Son analyse terminée, Superboy relève les yeux vers son interlocutrice qui a sans doute dû patiemment l'observer, comme d'habitude. Certaines choses ne changent pas et c'est tant mieux quelque part. « Ça fait longtemps que l'on ne s'est pas retrouvé comme ça, juste toi et moi. » L'hybride parle sans réellement mesurer le poids de ses mots, prononcés sur le ton de la constatation, même s'il agit en réalité d'un peu plus qu'une simple observation. C'est une manière de manifester sa joie, d'une certaine façon. Cela lui manque de ne plus l'avoir entre les pattes. Hors de question qu'il l'exprime physiquement ou verbalement cependant, bien qu'il imagine que Megan a dû se rendre compte que ses visites surprises ne le dérangeaient plus depuis bien longtemps maintenant. Ils en sont arrivés au stade où le demi-kryptonien trouverait même étrange que celle-ci ne vienne pas partager sa bonne humeur contagieuse avec lui. « Ça me fait penser que je ne t'ai jamais remerciée pour l'aide que tu nous as apportée à Smallville. Alors... » Arf. C'est fou comme il a toujours été difficile pour lui de faire sortir ce mot de sa bouche. Le meilleur moyen de cerner son caractère est de repérer tous les éléments passant par le non-dit. Bien sûr que le jeune homme éprouve de la gratitude envers l'extraterrestre pour tout ce qu'elle a accompli pour sa famille et lui, mais il est toujours parti du principe qu'il n'était pas nécessaire d'exprimer ce genre de sentiment avec ses connaissances les plus proches. Ceux-ci le connaissent normalement assez pour savoir quand il se sent redevable à leur égard. Il n'a donc jamais jugé nécessaire de les remercier à haute voix. Puis ce n'est pas dans le genre de sa camarade de l'aider en ayant des arrière-pensées, elle ne le forcera donc pas à faire un truc à faire quelque chose avec laquelle il n'est pas à l'aise, mais allez, il peut bien faire un effort. Parce que c'est Megan. « Merci. » Ouf, c'est sorti. Et ce n'était pas aussi douloureux que cela l'a laissé paraître finalement. Heureusement que ce n'étaient pas des excuses qu'il lui devait. Là, ils auraient pu attendre toute une journée avant qu'il ne trouve la forme de demander pardon à la rousse. « Bon, allons chercher ce dont a besoin. Il y a bien une caisse à outils qui doit traîner quelque part. C'est toi l'experte ici. Tu ne sais pas où en trouver une ? » Virer à 180 degrés pour s'étaler sur un sujet qui le gênera beaucoup moins. Voilà là l'un des plus grands talents de Superboy.

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Le cerveau de Conner s'arrête un instant. Ses yeux clignent à plusieurs reprises, comme pour s'assurer qu'il n'est pas victime d'un mirage provoqué par son imagination. Non, c'est la réalité. Megan vient bien de lui embrasser la joue et il n'a aucune idée de la façon dont il doit réagir. Lui rendre la pareille ? La remercier ? Il serait tenté de lui frapper amicalement le bras comme il a tendance à le faire avec les autres durant les rares fois où il s'autorise à montrer un signe d'affection, mais le petit ange sur son épaule droite lui murmure que le contexte ne s'y prête pas. Rester de marbre et silencieux semble être l'option la plus sûre, histoire d'être certain qu'il ne commettra aucun geste maladroit. Quand il s'agit de contacts humains, c'est la martienne qui a tout à enseigner au demi-kryptonien. Tim et Bart l'ont aidé à s'acclimater à l'univers des jeunes, mais il n'aurait jamais réussi à autant s'adoucir si sa route n'avait pas croisé celle de la rousse. C'est en partie grâce à elle s'il ne crie plus sur ceux qui l'entourent au moindre désagrément, si décrire ce qu'il ressent est un peu plus facile désormais. Donc elle n'a même pas besoin de préciser que sa présence lui permettra de faire plus que ce qu'elle est capable d'accomplir, c'était bien l'une de ses intentions en la suivant jusqu'à Rio. Tout ce que sa camarade ne pourra pas réaliser, que ce soit par fatigue ou juste par manque de capacité, le clone le fera pour elle. Mais comme d'habitude, Kon-El garde ces mots-là pour sa propre personne. Il n'a jamais vraiment été du genre à beaucoup parler de toute façon, ce sont ses actes qui le feront à sa place si l'occasion vient à se présenter durant leur séjour au Brésil. Malgré sa maladresse quand il s'agit de s'occuper des autres, il se donnera au maximum pour veiller aussi bien sur elle que cette dernière a veillé sur lui à Smallville, si pas plus. C'est une promesse qu'il lui fait secrètement et qu'il tiendra coûte que coûte, peu importe ce que le hasard aura décidé de lui opposer.

Le demi-Luthor étouffe un petit rire en observant la réaction de la demoiselle après qu'il ait trouvé le nom de l'objet défectueux dont elle lui a parlé. Ses mimiques lui ont manqué, sa façon directe d'aborder les problèmes également. Il n'a donc jamais été aussi sincère en avouant à demi-mot être heureux de pouvoir repasser du temps à ses côtés. Enfin, ce n'est pas comme s'ils s'étaient retrouvés de l'autre côté de l'hémisphère par simple envie, le garçon d'acier n'oublie pas le travail qui lui a été demandé de faire. Cela l'arrange bien de s'y atteler maintenant, afin que la gêne de s'être confessé disparaisse rapidement, même si le comportement de la justicière tend à lui faire croire qu'il n'y a rien de mal à déballer ce que l'on a sur le cœur. C'est comme ça qu'il interprète le gigantesque sourire qui orne son visage en tout cas. Ce n'est pas comme si d'autres raisons étaient capables de provoquer un rictus aussi radieux, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? Il l'observe quitter la tente où se situe les outils de bricolage d'un coin de l’œil avant de se décider à se mettre au boulot, lui aussi. Une radio débranchée traîne non loin du générateur, ce qui sera parfait pour tester l'efficacité de ses actions. Le jeune Kent est d'ailleurs tellement concentré dans sa tâche que même sa super-ouïe n'a pas réussi à détecter le retour de Megan. Il entend bien sa question, par contre. « " Remarcher ", tu veux dire ? » Interroge-t-il, plus focalisé sur les réparations que sur leur conversation pour l'instant. Superboy est tellement habitué à l'entendre employer des mots dans un mauvais contexte que sa faute ne l'a même pas choqué. Il lui a donc répondu le plus naturellement du monde. Il a même fini par trouver cela amusant avec le temps, ses erreurs de langage rajoutent un petit quelque chose de mignon à son charme. Même l'armoire à glace que Conner prétend être n'est pas capable de résister très longtemps avant de se retrouver attendrie par l'attitude de son amie.

Le clone continue de jouer avec les fils de cuivre, faisant de son mieux avec le matériel à disposition pour effectuer quelque chose de satisfaisant. Il dépose ensuite le tournevis sur le plan de travail, dos à Megan et toujours autant préoccupé par le dispositif alors qu'il pose son pouce sur l'interrupteur. « C'est le moment de vérité. » Son regard est à la limite de menacer le générateur, lui intimant l'ordre de ne pas lui faire honte devant sa camarade. Les baffles de la radio se remettent à grésiller, preuve qu'un courant a bien été produit. « Alors ? Qu'est-ce que t'en penses ? » C'est en bombant vaillamment le torse qu'il se retourne vers la martienne. Les mauvaises nouvelles s'enchaînent un partout dans le monde en ce moment, alors la moindre bonne action qu'il accomplit le remplit de fierté. Ce n'est probablement pas grand-chose à l'échelle planétaire, mais cela lui suffit en ces temps de crise. Clark dit souvent qu'aucun geste n'est négligeable quand il a été réalisé avec des intentions bienveillantes et Kon-El tend à partager cette idée. Superman et lui ne sont peut-être plus sur la même longueur d'onde ces derniers, mais ses enseignements continuent de jouer un rôle important dans sa façon de percevoir les choses. Il quitte sa chaise tout en gardant une main posée sur le générateur. « T'as qu'à me dire où on en a besoin et je le transporterai jusqu'à destination. » Sa confiance est un peu boostée par les réparations qu'il vient d'apporter et ses yeux parcourent alors rapidement les alentours avant de se reposer sur la native de Mars. « Y a autre chose que je peux faire pour toi, tant qu'on y est ? » Et pour les autres aussi, par extension. Le demi-kryptonien devrait se montrer prudent avec les mots auxquels il recourt, sous peine de laisser penser à Megan qu'elle est plus la raison de sa présence en Amérique du Sud que les citoyens de Rio. Ce ne serait pas tout à fait faux, mais cela ne signifie pas qu'il s'agit de ce que le jeune homme a envie de laisser transparaître pour autant.

Le clone repère une plaque métallique faisant office d'éventail dans la main de son interlocutrice. Tous les deux ne tirent pas profit du climat tropical de la ville brésilienne  de la même façon. Là où être exposé au soleil le renforce lui, il sait que de trop fortes températures peuvent nuire à sa partenaire. La curiosité lui fait hausser un sourcil. « Ça ne doit pas être facile pour toi avec cette chaleur. Tu tiens le coup ? » Son souffle réfrigérant aurait pu s'avérer utile... S'il avait déjà développé son souffle réfrigérant. De ce point de vue-là, il n'y a absolument rien qu'il soit capable de faire pour atténuer sa peine. « En dehors de ça, tu m'as quand même l'air beaucoup plus en forme qu'avant que tout ce bordel n'ait lieu. Je me trompe ? » Miss Martian sourit en permanence, c'est un peu son trait fétiche en quelque sorte, donc on pourrait penser qu'il n'y a pas un jour sans que cette dernière ne soit pas de bonne humeur. Kon-El peut toutefois avoir la prétention de bien la connaître et sait déceler quand cette dernière est envahie par un coup de mou. C'est d'ailleurs l'impression qu'il a eue un peu avant qu'ils soient et pendant qu'ils étaient sur New Themyscira. Peut-être était-ce dû au contexte des lieux, mais c'est avec une Megan moins lumineuse que d'habitude que Superboy a passé du temps avant que tout ne redevienne normal. Par chance, cela ne paraît n'avoir été que passager et c'est de nouveau avec une martienne carburant à la bonne humeur qu'il discute.

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Conner tente de réprimer son entrain au fond de lui, comme si célébrer son accomplissement représentait un péché. Ou alors peut-être désire-t-il la jouer cool devant Megan, allez savoir. Dans tous les cas, certaines actions révèlent l'enthousiasme qu'il peine à contenir, comme son sourire joyeux ou la façon dont il questionne sa camarade avec fierté. Son torse se gonfle un peu plus en sentant les mains de cette dernière s'y poser, tel le plus orgueilleux des paons qui déploierait ses plumes pour impressionner la galerie. Les compliments ont souvent cet effet-là sur lui, et encore plus quand ils viennent de la Martienne, probablement l'une des quelques personnes dont l'avis compte presque autant que celui de Superman. Cela n'empêche pas ses sourcils de se froncer quand elle anticipe ce qu'il comptait lui répondre au début de sa première proposition. Bien sûr que Conner est capable de sourire, juste qu'il ne le fait pas avec autant de facilités que sa camarade de Mars. Ses lèvres ne s'étirent pas sur commande, il faut que la situation les pousse à le faire. Autrement, cela ne paraît pas naturel, contrairement à la rousse qu'il a rarement vue avec autre chose qu'un énorme rictus collé au visage. Ce qui ne serait pas naturel, dans son cas, ce serait justement qu'aucune risette n'éclaire son faciès. C'est à se demander comment le destin a fait pour qu'ils s'entendent aussi bien, vu que tout les oppose. Il y a quatre ans, le semi-kryptonien n'aurait jamais soupçonné que celle sur qui il passait son temps à brailler deviendrait un jour l'une des camarades les plus à même de le comprendre, et encore moins qu'il pourrait apprécier sa compagnie.

Il prend tout de même la peine de considérer l'option qui lui est tendue, tout comme les deux autres qui suivent. Prendre une décision lui sera difficile tant les choix à sa disposition sont différents et sortent tout de même pas mal de son champ d'expertise. Le jeune Kent se sent plus à l'aise là où il faut se servir de ses mains ou de ses poings que là où la bouche et le cœur jouent un rôle primordial. Enfin, il lui faudra tout de même prendre sur lui pour ne pas râler face aux tâches qui lui sont proposées et ainsi faire plaisir à Megan. S'il transmettait son apparente mauvaise humeur aux citoyens de Rio qu'il est venu aider, nul doute qu'elle le lui ferait regretter malgré toute la bonté dont elle peut faire preuve. A sa manière, certes, mais elle le lui ferait regretter tout de même. Ses lippes n'arrivent pas à retenir le petit rire qui tente de s'échapper quand sa partenaire expose son problème. Cela l'étonnera toujours quand elle emploie correctement des expressions terriennes. C'est qu'elle évolue, la Martienne, et toujours dans le sens positif. Par chance, cette dernière n'a pas autant de fierté que le demi-Luthor. Ainsi, il est bien plus facile de la croire quand elle dit tenir le coup malgré le climat tropical de Rio. « Hey. » Commence-t-il en déposant doucement une main sur la sienne, toujours de manière innocente. « Je te surveille, ne l'oublie pas. » Ses doigts quittent ensuite ceux de Megan pour se poser sur l'une des branches de ses lunettes, accentuant le petit côté observateur qu'il cherche à laisser transparaître. La Martienne n'a plus besoin de sa télépathie pour lire en lui, mais l'inverse est aussi valable. Bien que moins sensible qu'elle, il commence doucement à pouvoir déterminer certaines choses d'un simple coup d’œil, lui aussi. Il le verra si la chaleur la fait fléchir. Et il agira en conséquence dans la demi-seconde qui suivra.

Maintenant que Conner y pense, ils n'ont jamais réellement pris le temps de parler de leur expérience sur Terre-IV, ni de ce qu'il s'est passé un peu avant d'ailleurs. Il s'en veut un peu de ne pas avoir pu la soutenir en permanence, lui-même trop préoccupé par ses problèmes identitaires qu'il peine toujours à régler, même si ses discussions récentes avec d'autres congénères dans la même situation que lui l'ont aidé à y voir un peu plus clair. Puis bon, avec ou sans lui, le plus important est qu'elle soit ressortie plus forte de ces mésaventures, non ? « Je suis content pour toi. Vraiment. » M'Gann lui parait plus assurée ces derniers temps et cela ne lui déplaît pas tant que ça, en vérité. Il y a d'ailleurs quelques similarités entre son discours et celui de Jinny. Décider de ce que l'on souhaite devenir plutôt que de croire que les origines de chacun définissent ce qu'ils seront plus tard. Involontairement, la demoiselle vient de mettre le doigt sur le conflit intérieur qui le tourmente actuellement et qui l'a poussé à s'isoler à Smallville dès que l'occasion s'est présentée. La petite bourgade du Kansas représente un peu sa Forteresse de Solitude à lui, même s'il est très loin d'être seul quand il se recueille là-bas. Aborder des problèmes différents de ceux qu'il a l'habitude de gérer l'aide à se changer les idées. « M'éloigner du Mont Justice m'a fait du bien, oui. J'avais grandement besoin de souffler après le Bartpoint et Terre-IV. » Même si le clone ne s'y est pas ressourcé autant qu'il l'aurait espéré. La faute à l'hypocrisie de Clark. Et peut-être un peu au caractère irascible de son double. Mais surtout à cause de l'hypocrisie de Clark. Un haussement d'épaules précède la réponse suivante. « Fidèle à elle-même, elle continue de préparer les meilleures tartes aux pommes de Smallville chaque week-end. J'ai pensé à t'en ramener, mais tu connais Krypto et son appétit sans limite... » Difficile de cacher la plus délicieuse des pâtisseries à un chien doté d'un super-odorat et capable de voir à travers le frigo. La placer en hauteur n'est même pas une option car ce dernier sait voler. La Martienne a d'ailleurs pu assister au duel hebdomadaire entre Conner et son compagnon canin pour la dernière part de tarte lors de son bref passage au Kansas.

Son rictus s'élargit en récupérant le communicateur. « Parce que tout ce qui se recharge avec le soleil vient de Krypton selon toi ? » Ce genre de réactions l'agaçait auparavant. Maintenant, la légèreté dont Megan peut faire preuve le fait sourire. C'est donc le plus naturellement qu'il la suit, se baladant avec le générateur par-dessus son épaule jusqu'à la tente désirée. Deux-trois regards se posent sur lui, mais la barrière de la langue empêche les curieux de le questionner sur la facilité avec laquelle il déplace un objet aussi lourd. Si on l'interroge sur le sujet, le garçon d'acier prétextera maintenir une activité physique régulière pour avoir développé une telle force et espérera que cela suffise. Il faut que la rouquine en parle pour que demi-Luthor réalise qu'il n'a toujours pas décidé quelle serait sa prochaine tâche. Il y a bien quelque chose qui lui trotte dans la tête, mais il hésite à la partager. Son regard se détourne alors de la télépathe parce qu'il sait très bien qu'il n'aura pas le courage d'aller au bout de son idée si leurs regards se croisent. « Dis, tu ne veux pas rester avec moi ? » Sa requête sonne comme un très faible murmure, à peine audible pour son interlocutrice. D'abord des remerciements et ensuite une demande. Il vient de mettre sa fierté deux fois de côté en une journée. C'est pas bon. « Je veux dire : je peux me débrouiller seul, mais je ne serais pas contre le fait de passer un peu de temps avec toi. » Oh, Conner, tout serait tellement plus facile si tu étais honnête avec ce que tu penses vraiment. Agir ainsi est presque devenu un automatisme chez lui, même avec ses proches qui sont capables de clairement voir dans son jeu. Il n'y a que lui qu'il dupe, au final. Et encore. « Si tu n'as rien de plus important à faire, évidemment. » Essaie-t-il de se rattraper en se grattant l'arrière de la tête pour exprimer son malaise. « J'imagine que tu dois être pas mal demandée pour tes analyses, donc je comprendrais si tu préfères te concentrer dessus. » Ce n'est qu'après avoir parlé que Conner se rend compte à quel point son souhait peut paraître égoïste. Surtout au vu du contexte dans lequel ils se trouvent.

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Tu es sûr ? Cette question a le pouvoir de remettre en question chacune de ses déclarations dites avec une confiance fragile. Cet effet n'en est que renforcé quand l'interrogation provient de Megan. Ce n'est pas comme s'il cherchait réellement à lui mentir sur quoi que ce soit dans le cas présent. Il serait peut-être plus adéquat de dire qu'il ne souhaitait pas partager ses soucis avec elle, pas ceux-là tout en tout cas. Il le sait pourtant que, au même titre que Martha, personne n'écoutera mieux ses problèmes que sa camarade, pas même Tim ou Bart. « Tu connais Tim, toujours sur mille projets à la fois qui l'empêchent parfois d'être joignable quand on le souhaite. » se permet-il alors d'argumenter quand le nom de son meilleur ami est évoqué. Bien sûr qu'il aurait aimé en parler avec lui, mais " chacun a ses choses à faire " comme il aime le dire. Cette phrase est d'ailleurs régulièrement utilisée par le clone ces derniers temps pour justifier pourquoi il ne se livre à personne. Avec le retour de Terre-IV et les séquences qui en découlent, il ne veut pas embêter ses proches avec ses propres inquiétudes personnelles, pas même Megan. Il est venu pour l'aider après tout, pas pour rajouter " écouter les peines d'une expérience scientifique en pleine crise identitaire " à sa longue liste de tâche à réaliser à Rio. Toujours est-il que le demi-kryptonien trouve tout de même étrange que l'une des personnes les plus naïves qu'il connaisse soit ironiquement celle avec laquelle cacher la vérité s'avère être le plus ardu pour lui. Le plus déroutant reste toutefois que la Martienne n'a même pas besoin d'utiliser ses dons de télépathe pour déterminer quand Conner ne va pas aussi bien qu'il le prétend. Il a affirmé avoir complètement rechargé ses batteries après son passage à Smallville avec autant d'assurance que d'habitude et cela n'a pas empêché l'extraterrestre d'en douter.

L'hybride connaît la rousse par cœur, alors il ne sait même pas pourquoi il appréhendait autant sa réponse. Il était évident que sa requête serait acceptée, mais il se ressent quand même un énorme soulagement lorsqu'elle le lui confirme. Le jeune homme est cette fois-ci un peu plus détendu quand sa joue est effleurée par les lèvres de Megan, comme s'il commençait progressivement à s'habituer à ce nouveau type de contact qui s'avère bien plus plaisant qu'il ne l'avait songé au départ. Il pourrait finir par s'y habituer et ignore si cela le dérangerait autant qu'il le ferait croire. Il ne le montre pas explicitement, mais le fait que cette dernière trouve directement une façon de l'incorporer dans ses plans le touche énormément. La demoiselle ne laisse jamais personne derrière et c'est ce qu'il apprécie chez elle. Rares sont les humains capables d'une telle bienveillance à l'égard des autres. Donc évidemment, le sentiment est réciproque quand elle avoue être heureuse d'être tombée sur lui et le reste de la Young Justice sur Terre-IV. Il pourrait bien aller plus loin et lui révéler que, lui, il était content d'être tombé sur elle tout court, mais encore une fois, ce sont des pensées qui n'arrivent pas à dépasser le bout de ses lèvres. Le jeune Kent serait aussi bien tenté de dire que, peu importe l'univers sur lesquels on les déplacera, il finira toujours par la retrouver elle plus précisément, mais parler de leur équipe lui semble moins ambigu. « On est une équipe encore plus soudée que la Justice League, c'est pas une boîte de conserve venue de l'espace qui pourra nous séparer. On finira toujours par se retrouver. » Contrairement à leurs aînés, ce n'est pas une crise planétaire qui les a rassemblés. Ils ne se sont pas réunis par la force des choses, mais plutôt par choix, parce que chacun avait besoin de renouveau dans sa vie et que la Young Justice paraissait être l'option idéale pour cela. Leurs mentors ont été collègues avant que des liens d'amitié ne commencent à se former. Kon-El imagine difficilement la Trinité proposer des soirées jeux de société au reste de l'équipe. Il n'est même pas certain que même Clark, pourtant réputé pour sa facilité à se connecter aux autres, serait incapable de donner certaines informations personnelles comme les habitudes alimentaires de chacun de ses partenaires. La relation entre les membres de la Ligue des anciens sidekicks est sans doute différente parce que la majorité d'entre eux vivent au même endroit, ce qui leur permet de partager davantage d'expériences qui ne sont pas forcément liées à leurs vies de super-héros. Le niveau d'entente varie bien sûr en fonction des individus. Le fils de Luthor se sent à l'aise avec chacun de ses camarades, mais il faut avouer qu'il parlera plus librement avec Tim qu'avec Wally, par exemple. C'est un peu plus compliqué avec Megan. Elle est la personne qui l'écoute le mieux, celle avec laquelle il peut être tout à fait honnête, mais également la personne pour laquelle il tient le plus à être parfait. Toutes ces raisons font qu'il ne sait pas toujours sur quel pied danser avec elle.

Conner reste debout, à quelques mètres de la Martienne qui s'occupe de faire ce pourquoi elle s'est déplacée jusqu'au Brésil. Il se contente de sourire timidement aux nombreux obrigado qui lui sont adressés, dans l'incapacité de dire quoi que ce soit dans une langue qu'il n'a jamais pratiqué de sa vie. Heureusement, ses échanges avec sa partenaire lui permettent de ne pas rester silencieux trop longtemps. Il jette un regard triste en sa direction, comprenant parfaitement où elle veut en venir. Lui aussi a parfois l'impression que rien ne change malgré toutes les actions qu'ils accomplissent au quotidien. Il se sent néanmoins dans l'obligation de la contredire sur certains points. « Tu fais ce que tu peux, Megan, et c'est déjà bien plus que suffisant. T'arriveras peut-être pas à changer leur condition, mais tu ne réalises pas tout le bien que t'arrives quand même à faire autour de toi, que ce soit en tant que super-héroïne ou simplement en tant qu'amie. » Parce qu'il n'y a pas que les plus démunis qui ont pu bénéficier de sa gentillesse. Il est impossible de croiser sa route et de ne pas se sentir mieux par la suite. Megan, c'est un peu cette légèreté en quasi-permanence dont on ignore avoir besoin avant de la connaître. Une main consolatrice se dépose sur l'épaule de cette dernière. Ayant toujours eu un souci avec le fait que l'on envahisse son espace privé ou qu'il s'immisce lui-même dans celui des autres, Conner n'ose pas se montrer plus tactile que cela. « Si ça peut te réconforter, je peux t'assurer avec certitude que ta présence a grandement amélioré la vie d'au moins une personne sur cette Terre. Une personne que tu connais très bien, d'ailleurs. » Mais il ne donnera par plus d'indices parce que, pour changer, son ego refuse de lui faire savoir qu'il parle de lui-même, même quand la réponse paraît plus ou moins évidente au vu de tout ce qu'ils ont partagé. Chacun a été aux premières loges pour voir l'autre évoluer. Reconnaître leur impact dans leur vie respective reste pourtant toujours aussi difficile, quand bien même cela crevait les yeux pour toutes personnes extérieures à leur histoire.

Superboy détourne son regard de M'Gann pour regarder tous les patients qu'elle a pris en charge repartir vaquer à leurs occupations. Cela lui rappelle les événements caritatifs auxquels il a participé avec Clark pour soutenir Smallville après le passage d'une tornade. « J'ai l'impression que les raisons qui t'ont amenée jusqu'ici sont les mêmes que celles qui m'attirent toujours vers Smallville. Il n'y a pas d'alien, de démon ou de génie du mal ici. Il est parfois nécessaire de mettre nos histoires de super-héros de côté pour se rappeler qu'il y a des problèmes plus terre à terre qui doivent être menés également. » Les extraterrestres et les vilains sorciers ne représentent qu'une partie de tous les problèmes auxquels le monde est confronté, au final. Tous les soucis rencontrés par Rio ne sont pas dus à Brainiac, il n'a fait qu'aggraver ceux-ci et a rendu les choses de s'en sortir plus minces. Si les justiciers qu'ils sont ne peuvent pas faire disparaître toutes leurs peines, ils peuvent au moins les alléger. Ses yeux bleus se reposent ensuite sur sa partenaire alors qu'il essaie de se montrer réconfortant en lui souriant. « " Parfois, j'ai l'impression que ça n'en finira jamais, alors moi non plus ". C'est ce que tu m'as dit tantôt, non ? Bah j'ai pas envie te voir t'arrêter non plus, figure-toi. T'es censée être l'optimiste de notre duo. Qu'est-ce que je vais faire si même toi tu commences à désespérer ? » Parce qu'elle représente l'un de ses piliers les plus solides, peut-être même l'une des figures d'influence les plus importantes dans son entourage, au même titre que Superman, si pas plus. Comment pourrait-il en être autrement de toute façon ? Son énergie est tellement contagieuse, mine de rien qu'il lui est bien difficile de ne pas vouloir l'imiter quand il observe à quel point elle se démène pour son prochain, pour des gens qui n'appartiennent même pas à son espèce. Une voix interrompt leur discussion. Bien que la personne s'exprime en portugais, le garçon d'acier n'a, cette fois-ci, aucun mal à deviner ce qui leur est dit. « Content de savoir que " pause " se dit quasiment pareil dans toutes les langues. » Sa main se glisse dans la caisse, à la recherche de la bouteille la plus fraîche après leur exposition au soleil. Celle qui correspond le plus à ses critères d'appréciation est ensuite donnée à la rousse. « T'en as bien mérité une, toi aussi. » Et, comme il l'a promis, Kon-El l'observe rapidement de haut en bas pour s'assurer qu'elle tient le coup, qu'elle ne se dépense pas plus que nécessaire. Son champ d'action est limité à cause de ses compétences peu adaptées à la situation, mais veiller sur celle qui veille sur les autres est une tâche qui reste dans ses cordes.

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« Plus grincheux ? Comment ça, plus grincheux ? C'est pas comme si je continuais de passer mon temps à bouder, j'ai fait de gros efforts ! » La preuve, Conner ne s'est pas encore plaint une seule fois depuis qu'il l'a rejoint. Il s'est montré extrêmement serviable et a même pris sur lui pour afficher un semblant de sourire aux résidents. Quelqu'un de réellement grincheux ferait-il tout cela ? Pour appuyer ses propos, il ne trouve rien de mieux à faire que de croiser les bras, gonfler les joues et détourner le regard tel un enfant mécontent. Bougonner pour prouver qu'il n'est pas aussi grognon qu'on le prétend, Kon-El ne réalise pas sur le moment qu'il est justement en train de donner raison à Megan. Ce n'est pas faux, au fond, même ses meilleurs amis n'ont pas réussi à lui apporter autant de légèreté que la demoiselle. Leur rencontre a clairement contribué à le rendre plus sympathique, si bien que la native de Mars fait actuellement partie du cercle très restreint des personnes contre lesquelles il lui est impossible de grogner. Lui-même s'en voudrait s'il lui arrivait un jour à hausser le ton contre elle. Pire encore, il pourrait se faire tout petit si la demoiselle criait sur lui, signe que l'on ne sait jamais vraiment quand la roue se met à tourner étant donné que les rôles étaient inversés il n'y a pas si longtemps. Heureusement, cela n'est pas près d'arriver comme elle le précise en le rassurant sur le fait qu'elle ne comptait pas baisser les bras tout de suite. « Je n'arrive pas à m'imaginer l'existence d'une Megan Morse qui ne sourirait pas dans le multivers tout entier. » Son air pensif se renforce lorsqu'il pose son menton contre son poing et fixe le sol pour cogiter quelques secondes. Non, il n'y a rien à faire, son cerveau n'arrive pas à concevoir cette idée. Ce dernier peut imaginer une de ses répliques être terrienne ou plus stricte, mais ce serait toujours avec ce même doux rictus sur le visage. Le justicier relève alors les yeux vers la rousse. « Tu penses que ce serait possible, toi ? » Le jeune homme aime penser que rire et sourire sont des caractéristiques obligatoirement incluses dans le package des personnes qui se font appeler Miss Martian, que ce sont des traits qui lui sont encore plus spécifiques que sa télépathie ou sa forme d'extraterrestre.

Kent refuse ensuite poliment sa proposition en repoussant la main qui lui est tendue. S'il lui a donné une bouteille, ce n'est pas pour la reprendre juste après, d'autant plus qu'il a fait exprès de choisir la plus fraîche qu'il possédait spécialement pour elle. « Garde-la, j'ai l'impression que tu en as plus besoin que moi. » Lui, il pourrait tenir sous cette lourde chaleur durant des journées entières. Cela le change énormément de l'atmosphère maussade de Londres de Terre-IV. Voir des enfants jouer lui fait le plus grand bien en plus de lui faire temporairement oublier tout ce qu'il a traversé ces six derniers mois. Puis même, de manière générale, les êtres humains ont tendance à se sentir plus joyeux quand ils vivent dans des endroits lumineux. Megan doit bien être la seule personne dérangée par ce soleil de plomb, mais qu'importe, Superboy n'hésite pas à l'accompagner jusqu'à une tente pour qu'elle puisse se reposer et qu'ils puissent discuter tranquillement. Sa camarade relève un point auquel il n'avait pas prêté attention jusque-là. Il n'a croisé aucune personne dotée de pouvoirs jusqu'à présent. « Peut-être qu'ils préfèrent se faire discrets ? C'est possible que le gouvernement local ne tolère pas leur présence, un peu comme chez nous auparavant. Dans tous les cas, je refuse de croire que les super-héros et les méta-humains soient des concepts propres aux Etats-Unis. » Les Américains ne sont pas les seuls individus désireux de faire le bien autour d'eux. Si certains citoyens de Rio se sont vus affublés de talents particuliers, l'un d'entre eux a forcément décidé de les utiliser pour améliorer les conditions de vie de ses congénères. Ils doivent sans doute avoir leurs raisons pour ne pas se montrer. Il ne faut pas oublier que chaque pays est différent également, la façon dont les USA perçoivent les méta-humains n'est pas forcément la même qu'au Brésil et peut-être vaut-il mieux pour eux de se cacher. Superman lui-même n'était pas apprécié de tous à ses débuts et, même maintenant, certains continuent de voir ceux qui sont un peu plus qu'humains d'un mauvais œil. Et s'il se trompe, alors le garçon d'acier ne peut qu'imiter sa partenaire et espérer la seule présence des militaires parvienne à maintenir un certain ordre.

Spontanée comme elle l'est, Megan saute d'un sujet à l'autre et Conner ne peut que vaguement la suivre. Sa tête se penche sur le côté pendant qu'il essaie de comprendre comment elle a fait pour passer des conditions de vie locales à l'Alaska. « Les climats extrêmes t'attirent tant que ça ? » La chaleur insoutenable du Brésil et le froid glacial du nord des Etats-Unis, deux zones aux températures bien différentes, mais qui semblent visiblement avoir capté l'intérêt de la martienne. L'hybride n'ose pas imaginer ce qu'elle pourrait lui suggérer comme destination suivante s'il lui posait la question. Une chose est sûre au moins, elle n'aura pas besoin de s'éventer là-bas. « Tu ne rigolais pas en disant ne jamais t'arrêter, hein ? » Constate-t-il à la fois avec amusement et étonnement. Sa tâche actuelle n'est même pas terminée qu'elle planifie déjà ses prochains voyages. Kon-El mentirait en disant que cela ne le motive pas lui-même à plus donner du sien aussi. Il hausse alors les épaules pour montrer qu'il acceptait son offre. « D'accord, va pour l'Alaska. Prépare-toi à m'avoir sur ton dos s'il se met à neiger par contre. » Parce que la neige fait partie de la longue liste des choses qu'il déteste et sans doute l'a-t-il déjà révélé à son interlocutrice lors d'une précédente excursion dans une contrée glacée avec le reste de l'équipe. Le clone radote tellement qu'il ne se souvient pas toujours de tous les faits qu'il a énoncés. Il a néanmoins noté dans un coin de sa tête que la rousse lui a fait part de ses désirs en l'incluant directement dans l'équation, il n'a même pas eu besoin d'émettre discrètement son souhait de l'accompagner. Cela signifie bien plus pour lui que son visage ne s'autorise à le montrer. « Je croirais voir Superman tant t'as l'air investie dans ta mission. Je suis pourtant être censé celui qui lui ressemble le plus. » Ses yeux se plissent pour renforcer son air faussement suspicieux. « T'essayerais pas de me voler mon héritage, par hasard ? » Son sourire se fait plus taquin à la suite de sa question. Elle l'a bien charrié sur son mauvais caractère, alors il juge pouvoir en faire de même avec son attitude constamment joyeuse. Rancunier le Conner ? Peut-être juste un peu. Il ne pense pas un seul mot de ce qu'il avance de toute façon, suivre les traces de son modèle génétique ne fait plus partie de ses objectifs depuis son retour de Terre-IV. Il laisserait volontiers la cape et les collants bleus qui vont avec au premier venu qui le demanderait.

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De tous les endroits possibles et imaginables, Kon-El ne sait pas d'où lui est venue cette proposition d'aller en Alaska. Lui, ce n'est pas la première destination qui lui serait passée par la tête, mais il ne montre pas plus de désapprobation que ça. Puis, comment dire non face à autant d'entrain ? Il n'a aucun mal à croire Megan quand elle lui réaffirme sa volonté d'aider là où elle le peut. Et il la soutiendra dans tout ce qu'elle entreprendra, bien sûr, même si cela signifie passer des heures, voire des jours, les pieds dissimulés sous des centimètres de neige. « La neige, c'est marrant jusqu'à ce que Ma' te force à la retirer d'une partie des routes de Smallville sans recourir à ta super-vitesse. » Histoire de lui apprendre la discipline tout en aidant le voisinage, qu'elle dit. « Tu devrais voir l'état des champs une fois qu'elle a fondu également. Je suis sûr que Krypto fait exprès de s'y balader pour ensuite étaler ses pattes pleines de boue partout dans la maison. » Inutile de préciser qui doit ensuite nettoyer derrière le chien. Sa liste d'arguments continue de s'élargir au fur et à mesure qu'il réfléchit, mais le clone ne les énumérera pas tous. Megan a mieux à faire que de l'entendre râler sur la neige. « Non, je n'aime pas ça du tout. » Termine-t-il en croisant les bras, le visage renfrogné pour bien exprimer le dédain qu'il possède pour ces flocons qui tombent chaque hiver. Ses traits se détendent néanmoins assez rapidement après que le bras de M'gann ait entouré ses épaules. Superboy relève un sourcil sous la surprise, puis tourne la tête dans la direction opposée à celle de la Martienne pour sourire discrètement. L'Alaska sera peut-être plus agréable qu'il ne le pense si la jeune femme est avec lui. Ouais, il se sait capable de supporter bien des choses sans trop bouder si c'est dans l'intérêt de la biologiste en devenir.

Kent affiche une mine confuse en écoutant les commentaires peu flatteurs de la rousse. C'est comme ça qu'il considère ceux-ci en tout cas. « Ca ne sonne pas très joyeux quand tu présentes les choses comme ça. » Cela lui ressemble bien, d'une certaine façon. Megan ne cherche jamais à se mettre avant, ni même à paraître plus extraordinaire qu'elle ne l'est déjà. C'est peut-être pour cela que beaucoup de gens tendent à la sous-estimer. Lui-même pensait régulièrement qu'il n'y avait rien de spectaculaire à attendre d'elle avant qu'elle ne lui prouve le contraire. Il plaisantait en la comparant à Clark, mais elle mérite tout autant le titre de " super " que lui, de son point de vue. La demoiselle a raison toutefois, les attentes que certains placent sur une personne peuvent empêcher celle-ci de pleinement agir comme elle le souhaiterait. C'est ce que le demi-kryptonien a longtemps vécu, jusqu'à ce qu'il frôle la mort, qu'il craque et qu'il prenne finalement de nouvelles résolutions. « J'avais le sentiment de devoir faire mes preuves en permanence. J'ai alors souvent cherché à accomplir plus que ce que j'étais capable de faire. Enfin, j'ai peut-être pas besoin de te le raconter, ça. T'as été aux premières loges pour me voir partir en vrille à plusieurs reprises. » Toutes les critiques étaient mal prises aussi, menant à de nombreux accès de colère. Plutôt que de se confier, Conner préférait tout garder pour lui, comme le faisaient tous les hommes les plus solides d'après lui. C'est pour cela que Megan a été l'une des personnes avec qui il a eu le plus de mal à se lier au sein du Mont Justice. Parce qu'elle lui a tendu la main et a cherché à le comprendre, quand bien même il pensait que personne ne pourrait jamais se mettre à sa place. Elle en a eu des occasions de le laisser se noyer dans sa propre frustration, mais n'a pourtant jamais cessé de lui tendre la main. Il percevait sa gentillesse comme une manière de le rabaisser, de lui rappeler son incompétence. Qu'elle fasse les choses bien ou non, cela ne changeait rien aux yeux du jeune homme qui continuait de lui parler avec agressivité. Les efforts de la demoiselle ont toutefois fini par payer, puisque l'hybride est celui est celui qui s'est fait avoir à l'usure. Il n'est pas vraiment fier de cette période de sa vie, mais il se demande si leur lien actuel aurait été aussi fort s'ils n'étaient pas passés par cela avant. S'il était resté aussi têtu et, elle, moins patiente.

« Les gens continueront de me comparer à lui aussi longtemps que nous porterons le même emblème sur nos costumes. Je suis incapable de compter le nombre de fois où des civils ont été déçus de me voir les sauver à sa place. Mais bon, c'est comme ça. » Surtout au tout début. Dans la panique, les gens ne voient que le " S " sur son torse et se sentent alors soulagés. Puis, une fois l'esprit apaisé, ils réalisent l'absence de cape derrière son dos et comprennent que ce n'est pas leur super-héros favori qui les a secourus. Il n'a pas directement su comment se comporter avec les personnes effrayées. Son sale caractère et son manque de douceur ont aussi longtemps joué contre lui. Les plus insolents d'entre eux expriment même leur mécontentement à voix haute. Facilement offensé au départ, le garçon d'acier sourit maintenant quand il repense à toutes les situations abracadabrantesques il s'est mis dans le but de prouver sa valeur au reste du monde, et plus encore, à sa propre personne. Les choses tendent à s'améliorer, heureusement, parce qu'il a appris à prendre sur lui - en partie - et le public commence enfin à le voir autrement que comme la version bon marché de Superman. « Tout est devenu plus facile à gérer une fois que j'ai moi-même arrêté de mesurer mes exploits en fonction des siens. » La pression sur ses épaules s'est tout de suite faite plus légère après qu'il se soit mis à agir comme bon lui semblait et non comme son mentor agirait. Certains iraient même jusqu'à dire que son attitude est devenue plus agréable après qu'il ait décidé de suivre sa propre voie. Kon-El hausse les épaules, comme pour montrer à la Martienne que tout ceci appartenait au passé. « N'être que Conner Kent, le mec grincheux de la Young Justice, ce n'est pas plus mal, au final. » Il insiste bien sur " grincheux ", l'adjectif utilisé plus tôt par son interlocutrice pour le qualifier. C'est son côté quelque peu rancunier qui revient à la charge pour lui faire comprendre qu'il n'oublierait pas tout de suite ce qu'elle lui a dit. Puis bon, autant s'assumer au maximum puisque sa camarade lui avait dit apprécier le voir bouder de temps en temps.

Son regard quitte ensuite la native de Mars pour se poser sur le campement dont ils se sont éloignés. Les prises de sang ont l'air de bien avancer, mais Conner se doute que l'équipe ne va bientôt pas tarder à rappeler Megan. « Qu'est-ce que t'as prévu de faire une fois qu'il n'y aura plus de prélèvements à faire pour la journée ? T'as déjà eu l'occasion de visiter les alentours depuis que t'es là ?» Il s'est déplacé jusqu'à Rio en sachant pertinemment que sa camarade ne pourrait pas lui prêter autant de temps qu'il le souhaiterait, mais il mentirait en disant qu'il n'espérait pas qu'il finisse par y avoir un moment où elle ne serait plus du tout sollicitée.

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Le garçon d'acier hausse les épaules, les arguments de Megan ne sont pas suffisamment forts pour le faire changer d'avis. La description que celle-ci lui fait de la neige est presque poétique, mais non, cela ne le touche absolument pas. Il lui est impossible d'y percevoir la moindre beauté là-dedans, seules les sales pattes de Krypto lui viennent à l'esprit. On ne lui demandera sûrement pas de verser de la neige en Alaska, ce qui laisse une maigre chance que son opinion varie avec ce qu'il fera là-bas. Ce ne sera pas la première fois que sa vision des choses sera modifié sous l'influence de la Martienne. C'est l'effet qu'elle a toujours eu sur lui, des activités qu'il a toujours considéré comme détestables deviennent soudainement plus amusantes quand il les expérimente avec elle et son positivisme contagieux. Ce même positivisme qui l'apaise en permanence. Il se sent plus à l'aise avec elle qu'avec n'importe qui d'autre, mis à part peut-être Bart et Tim, et encore. La retenue qu'il a habituellement avec les autres disparaît en sa présence. Il se confie à elle sans rien garder pour lui. Le demi-kryptonien lui fait part de la difficulté d'être le double de l'ange de Metropolis telle que lui l'a ressentie. Il se serait montré moins bavard avec autrui, probablement ne se serait-il contenté que d'une simple et brève phrase pour résumer son ressenti. Cela fait bien longtemps que cette vilaine habitude a disparu avec sa rouquine préférée, elle n'a plus besoin de le forcer à s'ouvrir à elle pour lui parler de ses tourments, cela se fait de manière naturelle maintenant. Comme il s'y attendait, son interlocutrice ne se moque pas et ne le juge pas, elle l'écoute tout simplement. « C'est que t'es devenue sacrément douée pour motiver les autres, toi. » Note-t-il en souriant quand elle commente ses pensées sur le lien qui l'unit à Superman. Ceci n'est pas tellement surprenant, en vérité. Megan a toujours été soucieuse du bien-être de son entourage, il est donc normal qu'elle sache quoi dire. Ou alors, c'est juste lui qui a développé une certaine sensibilité à ses paroles et qui reprend plus facilement confiance en lui quand elle lui parle. Et il sait qu'elle lui dit cela car c'est ce qu'elle pense vraiment et non parce qu'il s'agit de ce qu'il aimerait entendre.

La notion de complémentarité dont parle Miss Martian, il la retrouve au sein de leur équipe. Certains sont plus turbulents que d'autres. Les capacités des uns pallient aux faiblesses des autres également. Sa vision du foyer diffère un peu de la sienne, en revanche. L'adage veut que l'on ne choisisse pas sa famille, mais cela ne s'applique pas à l'hybride. Sa condition spéciale fait qu'il est né sans parents à proprement parler. Il a donc fallu qu'il désigne lui-même les membres qui constituent actuellement son cercle restreint, contrairement à la demoiselle qui a été liée par le sang à d'autres, fut un temps,  avant que le destin ne les sépare. « Est-ce que Mars et ta famille te manquent parfois ? » L'histoire de Megan lui fait penser à celle de Clark, à la seule différence qu'elle a dû avoir le temps de créer des souvenirs avec son père et sa mère. C'est pour ça qu'il pense que quitter sa terre natale a dû être plus compliqué pour cette dernière que pour son modèle génétique qui est arrivé sur Terre alors qu'il n'était qu'un bébé. « On est des cas particuliers, toi et moi. » Personne d'autre n'est né d'un mélange entre les gènes d'un super-héros et de sa contrepartie chez les criminels, tout comme peu de gens peuvent affirmer provenir d'une planète dont la majorité du peuple est décimée. Si chacun est unique, alors eux le sont un peu plus que les autres, parce qu'il n'est pas toujours possible de se reconnaître dans tous les problèmes personnels qu'ils ont connus. « C'est pas comme si on était seuls pourtant. J'ai les Kent, tu as tes camarades à l'université et nous avons tous les deux la Young Justice. Puis tu peux compter sur moi et j'ai même plus besoin de me demander si moi, je peux compter sur toi. » Un nouvel haussement d'épaule accompagne ses mots, tant ce qu'il lui raconte lui semble normal. Il ne doute plus du soutien que sa camarade lui apporte. Il sait qu'il lui sera toujours possible de se tourner vers elle en cas d'ennui, qu'elle répondra toujours présent pour l'aider à se débarrasser de ce qui le tourmente.

Kent met un certain temps avant de réaliser que sa question suivante n'a pas été correctement interprétée. Il fronce les sourcils, cherchant ce qui aurait bien pu prêter à confusion. Trop impliquée dans sa tâche, M'Gann n'a juste pas compris qu'il lui proposait d'oublier la raison de sa venue un court instant, histoire qu'elle profite un peu de l'endroit où elle résidait. « Ce n'est pas ce que je... » Il ne sait même pas comment terminer sa phrase. En l'interrogeant, le demi-kryptonien n'avait pas prévu qu'elle se mette soudainement à éprouver des remords à l'idée de ne pas en avoir suffisamment fait. L'exceptionnelle capacité de la Martienne à détourner une demande claire et simple en quelque chose de complètement différent l'étonnera toujours. Ses lèvres restent entrouvertes, complètement dépassé pendant qu'elle se reproche son manque de réflexion. Ce n'est que lorsqu'elle trouve une solution au problème qu'elle a elle-même mis en avant qu'il réussit finalement à lui répondre. « C'est parfait, on n'a qu'à faire ça. » Megan semble tellement s'en vouloir que Conner s'est senti dans l'obligation d'accepter alors que ce n'était pas du tout ce qu'il prévoyait. Il dépose une main réconfortante sur l'épaule de sa partenaire, histoire que celle-ci cesse de jouer avec ses doigts et fasse bien attention à ce qu'il s'apprête à lui dire. « Il y a tellement de tâches à réaliser que c'est normal que tu ne puisses pas penser à tout. En plus, t'en as déjà fait plus que ce qu'ils attendaient de toi. T'as pas à t'en vouloir, si tu veux mon avis. » Elle va juste finir par s'épuiser bêtement, à force de trop chercher à bien faire les choses. C'est un défaut qu'ils ont en commun, ils refusent d'accomplir les choses à moitié quand ils savent qu'ils ont les moyens de faire plus. Sa main se retire en même temps qu'un nouveau rictus fait son apparition sur son visage. « Je serais même tenté de dire que c'est une bonne chose que tu aies oublié d'inspecter les alentours. On va pouvoir le faire ensemble comme ça. Ce sera sans doute plus amusant que d'y aller seule. » Et moins éprouvant pour elle aussi. La chaleur l'affaiblissant déjà, le clone ne voudrait pas qu'elle se surmène.

Leur pause se termine lorsque quelqu'un crie le nom de Megan depuis l'autre bout du campement. Kon-El soupire, légèrement embêté de ne pas pouvoir discuter plus longtemps. Il n'a pas trop son mot à dire cependant, c'est lui qui s'est ramené à l'improviste. « Voilà ce que je te propose alors : termine tes prises de sang pendant que moi, je me charge de préparer les bouteilles et les couvertures. Ca te va ? » Cela lui semble être un bon compromis. Ils ne se baladeront pas comme il l'aurait souhaité, mais ils passeront quand même du temps ensemble et c'est l'essentiel. On appelle à nouveau Megan et le jeune homme lève la main pour leur indiquer qu'ils arrivent. « Bon, on y retourne ? » Lui demande-t-il en reposant son regard sur elle. Kent attend qu'elle ait quitté sa caisse pour la raccompagner jusqu'au centre de prélèvement improvisé, puis part ensuite à la recherche des objets dont ils auront besoin. Il sait déjà où chercher les bouteilles d'eau, mais traîne un peu avant de trouver les couvertures. Il peine à communiquer avec les autres bénévoles, jusqu'à ce qu'il retombe sur celui qui l'avait remercié en anglais un peu plus tôt dans la journée. Un bac de rempli de boisson sous le bras et un panier rempli de couvertures sur l'épaule, le demi-kryptonien se déplace difficilement jusqu'à la position de Miss Martian. « Prête ? » Lui lance-t-il après l'avoir retrouvée.

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MEGAN MORSE & CONNER KENT

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Outch, quel échec, qu'il pense en son for intérieur. Superboy ne peut s'en prendre qu'à lui-même si Megan a mal compris sa proposition, il aurait dû être plus direct. Mais voilà, il est comme ça, toujours à passer par des moyens détournés quand il souhaite faire part d'un souhait un peu trop personnel. Plutôt que de la corriger sur ses intentions, le demi-kryptonien préfère dissimuler sa déception derrière un simple sourire lorsqu'elle accepte son offre. Les inquiétudes qu'il a involontairement provoquées chez son interlocutrice l'incitent à ne pas la contredire et à faire comme si elle avait parfaitement interprété sa question. Peu importe ce qu'il lui suggère, cette dernière n'oublie jamais ce qui l'a amenée jusqu'au Brésil. Elle reste dévouée à son travail de bénévole. Enfin, il est tout de même possible d'y voir une demi-victoire : ils exploreront quand même les alentours, au final, juste pas comme il se l'était imaginé. Être entouré par une flopée d'individus qu'il ne connaît pas et avec qui communiquer s'avère compliqué le rendra sûrement plus réservé que s'il n'avait que Megan pour seule compagnie. Cela lui permet néanmoins d'être plus attentif au paysage à l'intérieur duquel il évolue. La différence avec les rues de Metropolis est flagrante : une absence de gratte-ciels, une foule un peu plus dispersée que dans la métropole américaine et végétation qui semble doucement teinter les constructions de vert. Kon-El salue les enfants qui l'observent d'un geste de la main avant de se rendre compte que Megan a avancé sans lui. Curieux de savoir ce qui l'a attirée, il la rejoint et s'étonne de sa découverte. Il replace correctement ses lunettes au-dessus de son nez, comme si cela allait l'aider à mieux voir alors que celles-ci sont factices, pour être sûr que la fleur violacée est bien ce qui a captivé son attention. Son air intrigué laisse ensuite place à un discret sourire sur ses lèvres quand il regarde la rouquine continuer de contempler la plante.

Il a l'impression qu'il ne se lassera jamais de la voir s'émerveiller devant toutes les petites choses suffisamment jolies pour attirer son attention. Pour lui, cette fameuse cattleya n'a rien de particulier. Il n'est pas plus ému par cette fleur qu'il ne le serait par les tournesols qui parsèment les champs de Smallville. Kent se contente d'échanger un regard avec la dame lorsqu'elle celle-ci vient piocher dans son panier. Le portugais ne fait pas partie des langues qu'il maîtrise, limitant ainsi ses possibilités d'interactions avec les autres. Cela ne devrait heureusement pas poser trop de problèmes tant qu'il restera près de sa camarade rousse, dont les idées continuent apparemment de fuser dans sa tête. « Une destination de plus à ajouter à la liste. » Rétorque-t-il en haussant les épaules. Une zone polaire et une zone tropicale pour l'instant, donnez-lui quelques secondes en plus et le clone est sûr qu'elle évoquera une vingtaine d'autres contrées où se rendre. « Et si tu me faisais plutôt la liste de tous les endroits que tu n'aimerais pas visiter ? J'ai l'impression que ça irait beaucoup plus vite que de me citer une région à chaque fois que quelque chose te vient en tête. » En supposant que sa soif de découvertes ait des limites, bien sûr. Il la connaît bien, Megan. Il mettrait sa main à couper qu'il existe plus de lieux qu'elle souhaiterait explorer que de recoins qui ne l'attireraient pas. La Martienne fait partie des personnes les plus curieuses de son répertoire, au même titre que Bart, mais en beaucoup moins agaçant. C'est peut-être pour cela qu'il se laisse facilement embarquer quand c'est elle qui lui propose de découvrir des choses en sa compagnie. Il y a bien des expériences qu'il n'aurait jamais vécues si elle n'avait pas été là pour le faire sortir de sa zone de confort. Puis accepter une offre plutôt que d'être celui qui la suggère lui permet de ne pas montrer qu'il est en réalité tout aussi curieux qu'elle. Cela ne fait que cinq courtes années qu'il est sorti de sa cuve d'incubation. Cadmus ne lui a appris que le nécessaire pour se comporter comme un outil efficace sur le terrain et le temps passé auprès de la Young Justice n'est pas encore suffisant Bien que moins naïf que sa partenaire extraterrestre, il persiste toujours des facettes de ce monde que le jeune homme n'a pas encore appréhendées. Il en sait un peu plus que Megan de par sa formation et le fait qu'il n'ait jamais connu d'autres planètes que la Terre.

Le garçon d'acier repose le panier par-dessus son épaule et suit sa camarade. Les environs lui sont parfaitement inconnus, donc il laisse cette dernière le guider. De son côté, son regard balaie les horizons à la recherche d'un autre détail dans le paysage qui pourrait charmer son associée. Manque de bol, malgré toutes les capacités liés à la vue qu'il possède, repérer de " belles choses " ne semble visiblement pas en faire partie. Il abandonne alors bien vite pour continuer leur discussion. « Par quel pays t'aimerais commencer une fois que toute cette histoire avec Brainiac sera terminée ? » Kon-El s'autorise à se projeter, lui aussi. A force d'échanger avec elle, lui-même commence à nourrir l'envie de partir loin de sa zone de confort. L'effet Megan Morse, à n'en pas douter. « En supposant que l'on trouve du temps pour partir, bien sûr. »Les derniers événements se sont enchaînés en ne leur laissant que peu de temps pour se reposer. Pour un problème de résolu, deux nouveaux voient le jour. Ils ne chôment jamais, même maintenant que les choses sont plus ou moins redevenues normales. « Enfin, ce n'est pas comme si on était vraiment à plaindre. Je suis sûr que la situation actuelle est encore plus compliquée à gérer pour nos mentors. » Avec toutes les responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, ces derniers ont sans doute eu encore moins de temps que le reste du monde pour récupérer des affrontements sur Terre-IV. Ils sont à peine rentrés chez eux qu'il leur faut déjà penser à comment repousser le Collectionneur. Oh non, l'hybride n'aimerait clairement pas être à la place de son modèle génétique. « J'ai envie de dire " tant mieux " d'un côté, parce que ça me permet de ne pas avoir à discuter avec Superman. » Voilà une pensée pleine de rancœur qu'il aurait dû garder pour lui. Ce n'est que lorsque son regard croise celui de son interlocutrice qu'il se rend compte de son erreur. « J'ai parlé à voix haute, c'est ça ? » Conner aurait bien juré intérieurement s'il ne craignait pas de le faire tellement fort que la Martienne l'entende même sans le vouloir.

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