Cry little sister | Felicity

"Cry little sister"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Elle fixait d’un regard lasse cette foule qui l’insultait, ses bras étaient croisés, les traits des son visage fermé dans la frustration qui habitait de son coeur. Mais lorsqu’un connard cracha à son encontre, qu’elle n’était rien d’autre qu'une pauvre cinglée de plus à Metropolis. Oui. Elle ne put empêcher de retenir sa langue plus longtemps. Et c’était donc repartie à nouveau pour un théâtre de joute verbe entre la kryptonienne et les civils de Metropolis, comme si c’était-là un événement quotidien. Et en soi, ça l’était. Elle était la bête noire parmi les justiciers, celle qu’on ne voulait pas avoir sur le terrain, car elle cassait plus de choses qu’elle n’en réparait. Elle avait notamment beaucoup de comptes à rendre à l’état pour tous les biens publics démolis durant ses nombreux sauvetages. Les citoyens qui au début n’osaient pas s’en prendre à un héros, avaient atteint un ras-le-bol général et aujourd’hui, ils n’hésitaient pas à râler sur la kryptonienne dès qu’elle faisait à nouveau une connerie.
    Et présentement, les quelques civils qui s’étaient attroupés autour de la blonde, lui gueulaient dessus par rapport à la statue qu’elle avait décapité en y envoyant le vilain contre qui elle se battait quelques minutes plus tôt et qu’elle avait enfin neutralisé. Ce n’était pas de sa faute si le mec était résistant comme du béton, elle n’avait pas eu le choix que de le frapper un peu plus fort sans juger où il atterrirait. Ce que Karen voulait, c’était justement éviter que ce connard soit projeté sur un civil, elle n’en avait rien à cirer qu’une statue soit démolie au passage tant qu’elle s’assurait que personne ne serait blessé dans le processus. « Et la fois quand vous avez détruit la boutique de ce pauvre Robert, vous devriez avoir honte de vous. » S’exclama une femme dans la cinquantaine, afro-américaine, agrippée à la portière de sa bagnole. « Vous allez me la ressortir combien de fois celle-là, hein ? » Rétorqua la kryptonienne à la femme en question.

      « Vous allez faire quoi pour cette statue, c’est notre histoire que vous avez ébranlée en la détruisant. » Ajouta un homme caucasien, costard et cravate chic. « Les statues ça se réparent, okey ! » Lui cracha alors Karen en écartant les bras comme une évidence. Oui. Les statues ça se réparent, pas les vies. Quand on est mort, on le reste le plus souvent, c'est fini. C’était en ce sens que la kryptonienne s’était saisi de ses derniers mots. Mais le ton employé n’avait fait qu’échauffer les nerfs de gens rebutés par l’attitude indifférente qu’ils semblaient voir chez la blonde. « Vous n’êtes vraiment qu’une malade qui n’a pas le sens des responsabilités, vous êtes un déchet de notre société ! » Cracha un autre homme caucasien, il avait un style vestimentaire très américain et sa manière de parler rappelait le Texas. Ses mots avaient bien évidemment blessés la blonde qui resta un moment silencieuse en le fixant.
      « Je t’emmerde... » Avait-elle alors répliqué alors que sa voix montrait une fébrilité légère, mais présente. « Je vous emmerde tous ! » Ces derniers mots déclenchèrent un torrent de colère et d’insulte. Elle souleva le méta-humain qu’elle avait neutralisé avant de l’apporter aux représentants de la loi qui seront quoi faire du criminel encore inconscient. Ces derniers étaient restés spectateurs face à la situation qui avait bien trop vite dégénérée comme à chaque fois que la blonde étaient dans le coin. Certains tentaient parfois de disperser la foule, mais la plupart du temps l’aura que dégageait la justicière malgré elle, gagnait le coeur des civils qui ne se préoccupaient guère des consignes des agents de la loi tant leur attention était accaparée.

Cry little sister

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La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Une petite blonde passa à côté d’elle telle une tempête, si au début l’attention de la kryptonienne était légèrement centrée sur son objectif, elle se retourna un instant vers cette blonde à lunette, persuadée qu’elle lui disait quelque chose. Un instant, bref, avant qu’elle ne dépose le criminel au sol auprès des agents de la loi qui eux-mêmes les remettront à ceux qui gèrent les méta-humains dans son genre, alors que la voix de l’autre blonde se faisait entendre au même moment. Karen se retourna vers l’autre blonde, intriguée. Elle semblait avoir au moins un peu plus de bon sens et de clarté d’esprit par rapport à ces autres crétins, se disait intérieurement la kryptonienne. Pour autant, sa fierté mal placée l’empêchait de savourer ce moment. Elle ne voulait pas qu’on lui vienne en aide, si certain préférait leur statue à leur vie, bah qu’ils râlent dans leur coin. Oui. Ce n’était pas Power Girl qui allait se plier face à leur critique.
        Elle fixa la blonde, alors persuadée que son visage lui disait quelque chose. Puis, ça lui revint… C’était celle dont la marraine était une vampire d’après le journal intime qu’elle lui avait rapporté. Karen avait vu assez de choses extraordinaires pour ne pas mettre en doute les récits étonnants dont les paragraphes coloraient d’encre chaque page du journal, vieillit par le temps. D’ailleurs la seule chose qui semblait être la preuve que de l’âge de cette marraine, était justement ce journal qu’on pouvait deviner centenaire dès le premier coup d’œil. Était-ce effrayant de savoir cette histoire véridique, oui… Avait-elle envie d’en savoir plus, non. Karen avait bien assez de problèmes dans sa propre existence pour s’intéresser à celle d’une suicidée immortelle. Chacun avait ses ténèbres à gérer et Power girl considérait pour le moment qu’elle n’était pas l’héroïne idéale pour régler ce genre de choses aussi profondément complexe.

       Son attention revint auprès des représentants de la loi, s’excusant pour la statue. Elle fut alors simplement interrompu de la main, avant que d’un geste négatif de la tête, l’un des hommes lui fasse comprendre que ce n’était pas bien grave, et ce, avant de faire entrer le criminel inconscient à l’intérieur de leur véhicule. Sans perdre un instant, les agents partirent à la suite pour aller déposer ce dernier dans un endroit où ses pouvoirs feront de mal à personne. Karen les regarda partir en songeant, que malgré les protestations, elle venait d’éviter le pire pour ces ingrats. Pourtant, elle n’arrivait pas à son satisfaire, elle avait comme un creux à l'estomac, en se demandant pourquoi elle s’efforçait de suivre cette voie, sachant que ça ne changeait rien à ce qu’elle pouvait ressentir au fond d’elle. Elle adressa un regard à la foule, avant de fixer l’autre blonde. Par la suite, elle se retourna en enfilant le capuchon de son sweat-shirt noir, qui remplaçait sa tenue kryptonienne depuis qu’elle était dans cette réalité, depuis qu’elle se faisait passer pour une simple méta-humaine.
      Comme à son habitude, elle tentait de quitter la foule incognito, elle n’était de toute façon pas la bienvenue ici, alors pourquoi s’attarder. Et puis que pouvait-elle dire à cette femme qu’elle n’a rencontre qu’une fois brièvement, lui donnant un journal sans trop d’explication, s’éclipsant à la suite, simplement comme elle était apparue à sa porte. Mains dans les poches centrales de son sweat, elle parcourra le trottoir à grand pas pour s’éloigner au plus vite du parc et surtout de la foule, ainsi que des potentiels journalistes qui pourraient l’emmerder un peu plus. Oui, ceux-là, c’étaient les pires. Elle préférait être victime de cette foule, plutôt que des conneries qu’on pouvait raconter sur elle, dans les journaux.

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La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Karen n’avait aucune raison de rester, aucune intention d’entretenir la conversation avec ceux qui se faisait un divertissement de la rabaisser dès que l’occasion se présentait. Elle voulait déjà être à des lieux d’ici, si elle pouvait s’envoler à toute vitesse, elle l’aurait fait. Cependant, elle n’était pas prête à ce qu’on sache qu’elle possède d’autre faculté et qu’on finisse par la soupçonner d’être une Kryptonienne. Surtout, qu’on ne l’avait jamais vu auparavant avec Superman et lui-même ignorait qui elle était à l’heure actuelle. Qu’est-ce que le monde penserait-elle d’elle si on découvrait son identité ? Assurément, on l’associerait à tort à l’un des sbires militaires du Général Zod et vu qu’il n’est pas davantage apprécié qu'elle dans le cœur des citoyens, la blonde préfère ne pas prendre le risque qu’on découvre ses origines pour le moment. Peut-être est-ce une forme de lâcheté ? Très certainement même, mais si l’ombre était son alliée, alors elle continuerait à l’adopter.
    Felicity finit tant bien que mal à rattraper la kryptonienne qui était déjà à la sortie du parc, car si elle ne pouvait pas se permettre de faire usage de ses capacités liées à la vélocité, elle ne s’était pas privée de marcher vite. Karen s’arrêta toutefois, non pas par bon cœur, mais davantage pour ne pas blesser imprudemment celle qui venait de lui agripper le bras. Elle avait beau faire preuve d’imprudence en ce qui concernait les biens publics, Karen restait extrêmement attentionnée quand cela touchait directement la vie humaine et particulièrement la fragilité du corps humain. Elle avait appris depuis qu’elle était arrivée sur Terre à quel point, son corps était devenu une arme, et même quand ce dernier semblait repos, un simple mouvement irréfléchi pouvait causer de grave blessure à un être humain. Aussi fou que cela paraisse, les entraînements de Karen avec Clark par le passé, celui de son monde, n’avait pas eu pour but de la rendre meilleure. Non.

      Elle était déjà aussi forte que lui, le soleil jaune lui en donnait la puissance qu’elle le veuille ou non. Ses entraînements avaient un tout autre but, celui de savoir justement gérer cette force extraordinaire et surtout, savoir comment se retenir face à un criminel pour ne pas le tuer en un seul petit coup mal placé. Vous n’imaginez pas à quel point le corps humain est fragile, rien qu’au niveau du cerveau, ce dernier qui n’est rattaché à rien dans la boîte crânienne. Batman lui-même semblait avoir conscience qu’un de ses mauvais coups pouvait engendrer bien pire qu’une simple commotion cérébrale, alors si lui faisait attention, il était évident que des êtres comme Superman étaient extrêmement prudent sur leur manière de gérer les situations, cas par cas, en héros ou en civil. Elle fixa alors Felicity en écoutant ce que la femme avait à dire, sans savoir ce qu’elle attendait vraiment d’elle.
      Karen n’était sans doute pas à l’aise avec le fait de remercier les gens, mais si c’était ce qu’elle attendait d’elle, elle la remercierait simplement sans passer par quatre-chemins, même si elle n’avait rien de demander en soit. Mais Felicity demanda simplement à Power Girl de ne pas partir, ce qui dans l’esprit de la kryptonienne semblait impossible à l’heure actuelle où cette foule était encore présente. Elle ne voulait plus être là tant qu’eux étaient encore présents, prêts à critiquer tout ce qu’ils avaient en réserve la concernant. Puis avant même que l’héroïne tente de répliquer une excuse bidon pour s’éclipser, Felicity lui envoya ce regard embarrassant que Karen ne pouvait pas ignorer, ressentant le besoin de détourner le regard légèrement gênée. Cette blonde lui annonça alors qu’elle voulait lui parler, qu’elle en avait besoin et Karen pouvait sentir une forme de détresse et de mélancolie dans sa voix. Comment être capable de refuser dans de telles circonstances ? La kryptonienne n’était pas dépourvue de cœur après tout.

       Elle soupira en détournant avant de se prononcer. « J’avais besoin de manger un truc de toute façon, il y a un fast-food pas loin… Allons-y. » Sur ses mots, elle invita la femme à la suivre se dirigeant vers un resto de quartier peu connu et dont les menus avaient des prix vachement plus abordables pour quelqu’un comme Karen qui n’était pas super riche. « C’est Felicity, c’est ça ? » Karen avait une bonne mémoire, même si cette marraine avait beaucoup mentionnée Felicity sous le nom de Tinkerbell dans le journal, cette dernière avait mis son nom et prénom réels avec son adresse à la fin du journal.