Knock knock joke [PV Floyd Lawton]

Knock knock joke

Un craquement sonore retentit dans la ruelle pendant que ses doigts se serrait sur une main, la main d'un des sympathiques loosers qui adoraient traîner leurs savates dans ce quartier nommé le triangle. Le gémissement fut couvert par son petit rire pendant que le propriétaire de la main qui se faisait broyer méditait sur ses choix de vie... entre autres. Elle approcha son visage du sien et ses yeux projetèrent brièvement une lumière rouge carmin.

-Je vais pas te le répéter, il est ou?

Un craquement plus sonore indiqua qu'un métacarpe venait de se briser, ça devait faire un mal de chien là tout de suite, surtout qu'elle ne lâchait pas la pression, le couteau brisé au sol et son autre main couverte d’ecchymose étaient des preuves suffisantes que l'individu qui pleurnichait devant elle n'avait ein de plus à lui opposer et qu'elle le tenait, et cette poignée de main pouvait durer des heures si elle le souhaitait, elle le lui avait bien dit. Ses potes bouffaient déjà le bitume, inconscients, pourquoi il ne parlait pas, il était si balèze que ça ce deadshot? Il avait eut du bol contre elle, mais il avait rien de si impressionnant que ça, c'était juste un bon tireur quoi. Sa main libre pinça son oreille et tira comme pour la lui arracher, sa bouche s'approcha.

-Tu veux vraiment me faire perdre mon temps gringo?

L'homme continua de serre les dents quelque secondes avant de supplier en promettant de parler. Xiomara se fendit d'un sourire en l'écoutant s'épancher. Savoir que Floyd Lawton, aka Deadshot, aka l'enfoiré qui lui avait botté les fesses en Suède, savoir déjà qu'il pointait dans ce quartier qu'elle pouvait voir tous les jours par les fenêtres de la tour était assez choquant, apprendre qu'il repassait dans le coin de temps à autres et était aperçu avait achevé de la faire sortir, fumante de rage, de la tour pour aller le chercher, voilà 4 bonnes heures qu'elle cassait des os dans tous le quartier rempli de gens pas si innocents que ça, les balles avaient rendu son t-shirt méconnaissable et plus semblable à une passoire qu'à autre chose. Elle remercia sa petite balance du soir en l'envoyant bouffer le bitume, elle épousseta son jean en laissant quelques traînées de sang au passage, c'était parfois salissant d'interroger, mais elle avait bien fait gaffe à ne tuer personne et appela même une ambulance en partant, comme quoi elle aussi pouvait être sympa.

Debout devant l'immeuble indiqué, elle fumait une petite clope tout en se motivant, Obelus à son côté était agité, il sentait l'anticipation de celle qui le portait, son envie d'en découdre, elle sentait le sang battre à ses tempes, le rush d'adrénaline pendant qu'elle défonçait la porte d'entrée de l'immeuble et s'engageait dans l'escalier, montant les marches quatre à quatre pour arriver au bon étage, sifflotant alors qu'elle faisait craquer son cou, ses épaules et ses poignets en approchant de l'appartement, la porte était grande ouverte, des cartons dans le couloir, peu importe, elle se mit fièrement dans l'encadrement de la porte en finissant son petit air.

-Sort de là Deadshot, j'ai des phalanges avec ton nom marqué dessus.

Elle s'était bien entraîné, elle avait Obelu avec elle, elle se sentait invincible, ses rangers résonnèrent sur le parquet alors qu'elle pénétrait comme si il s'était agis de son propre domicile. Reprenant son petit sifflotement alors que ses doigts passaient sur le haut des cartons ou étaient inscrits les divers objets sensés s'y trouver, il déménageait? Bizarre? Il devait pourtant se sentir bien dans son petit royaume de coupe-bourse.

-Sympa la déco carton, un peu psycho sur les bords.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Le triangle de Star City. Quartier nettoyé par tes soins il y a déjà plusieurs années, et sur lequel tu t'es toujours évertué de garder un œil. L'une de tes planques se trouvent ici, un appartement loué pour entreposer des armes et quelques affaires essentielles de survie. T'en as plusieurs des coins comme ça, éparpillés un peu partout aux Etats-Unis, mais celui-ci te tient particulièrement à cœur. A l'époque, plusieurs mafias faisaient régner la terreur sur les habitants de ce quartier. Trois groupes étrangers qui se livraient une guerre sans merci, avec pour dommages collatéraux des gens innocents. Pourquoi tu t'es décidé, toi le mercenaire, à soudainement essayer de mettre de l'ordre dans des affaires qui ne te regardaient pas, et par-dessus tout, pour lesquelles t'étais pas payé ? Tu te poses encore la question aujourd'hui. Peut-être que c'est d'avoir vu ce gosse de l'âge de Zoe pleurer son chien après le passage du caïd du quartier. Le chien y est passé, mais tu t'es dit qu'à quelques secondes près ça aurait pu être lui, sous les roues de ce véhicule lancé à vive allure. Ou peut-être que c'est ces familles qui ont été expulsées et se sont retrouvées dans la rue après les techniques d’intimidation d'une poignet de petites frappes. En somme, t'as pas pu repartir d'ici en tournant le dos à toute cette misère. Et t'en as profondément voulu au Green Arrow de ne pas se rendre là-bas plus souvent. Si le héros de la ville n'a pas été foutu de faire quelque chose pour eux, et bien toi tu l'as fait. T'as fait le ménage, démantelé les trois gangs dominants, avant d'aller directement sur place menacer la tête pensante du réseau. Après leur avoir donné une bonne leçon, ce quartier est devenu le tien. Tu t'es installé ici pour surveiller que personne ne tenterait de reprendre le contrôle, et ainsi, tu t'es valu le respect et le soutien des habitants. Pour une fois, quelqu'un s'est abaissé pour leur tendre la main. Et pour une fois, t'as fait quelque chose de bien.

Et c'est cette confiance entre eux et toi qui aujourd'hui te permet d'anticiper. « Et merde. » Un message sur ton téléphone pour te prévenir d'un danger imminent. Des informations soutirées aux hommes que tu as engagé pour maintenir la sécurité dans le quartier. Aussitôt, ton poing se referme, soudainement profondément agacé que quelqu'un ose venir s'en prendre à eux pour t'atteindre toi. Ce n'est un secret pour personne que Deadshot rôde dans les alentours, et cette simple ombre qui plane, malgré finalement ta présence limitée sur place, suffit généralement à tenir les téméraires à l'écart. Mais pas cette fois-ci. T'as pas le temps de te vêtir entièrement de ton costume, alors tu te contentes de tes bracelets et de ton casque. Les cartons aux noms trompeurs – c'est pas des casseroles, mais bien des armes à l'intérieur –  s'empilent dans l'appartement, sur le départ après ton nouvel emménagement. Une nouvelle vie, quelque part, sans pour autant oublier l'ancienne. Tu quittes tes planques pour migrer vers le soleil californien, mais ça ne veut pas dire pour autant que tu abandonnes ces gens.

D'en haut, tu reconnais la silhouette qui pénètre dans ton immeuble. La même qui s'est attaquée à toi au concert. Bordel. T'aurais mieux fait de la laisser sous les décombres cette petite emmerdeuse. Elle a la vengeance qui la démange, à moins que ce ne soit qu'une question d'ego. Bon, ça change quand même la donne, puisqu'il ne s'agit pas de n'importe qui. Elle est douée, tu l'as vue se démener pour te mettre hors d'état de nuire. Elle a de la force, de la ressource, et t'es persuadé qu'elle n'est pas venue ici pour un simple second round. Elle ne l'aurait pas fait sans avoir un nouvel atout dans sa manche. De quoi renforcer ta concentration, alors qu'elle entre à l'intérieur de l'appartement. Dans le coin d'une pièce débarrassée, t'attends qu'elle s'approche pour attaquer. Trois...deux...un...tu fais irruption devant elle, bracelets armés dans sa direction, et tu lances la première salve de balles. Des dommages qui ne lui causeront pas grand chose, mais malheureusement, t'as pas d'autres options pour l'instant. T'es pas équipé comme lors de votre dernière rencontre, et tu crains que ces retrouvailles soient très douloureuses pour toi. « Ces gens ne sont pas des criminels. » Tu parles de ceux qu'elle a interrogé durement pour obtenir cette adresse. Qu'est-ce qu'elle leur a fait ? Tu sais qu'ils sont nombreux à te respecter assez pour ne pas envisager de te trahir. Alors ils ont probablement eu mal, très mal. Et ça, tu ne le pardonneras pas. « Qu'est-ce que tu me veux ? » Tout ceci n'est réellement qu'une question de revanche ? Si c'est le cas, qu'elle ne se voile pas la face, c'est qu'elle ne vaut pas mieux que toi.
 

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Knock knock joke

Bon il était où le grand Deadshot? Elle scruta la pièce et se dit qu'elle allait devoir sortir la lampe de son portable pour le trouver quand un bruit attire son attention, Xiomara n'a pas le temps de réagir qu'il est déjà là et qu'il la larde de balles, la salve la fait tomber en arrière sur son séant avec un petit juron. C'est que ça pique ces merdes, elle était étonnée qu'il ais pas déjà sortit le calibre 50, ça au moins avait une chance de l'incapaciter, quel amateur, c'était encore plus humiliant de s'être fait avoir par lui quand elle y repensait, et là ça partait mal malgré tout, il était rapide et il gardait ses distances, il ne lâchait pas avec ses armes. Le dispositif était assez impressionnant elle devait l'avouer, il avait l'avantage pour le moment, enfin, en apparence. Il commences par essayer de se défendre, il joue à quoi, son bras gauche en protection, elle s'était plus attendu à une grenade qu'à des mots, il joue à quoi lui? Difficile à dire, mais elle comptait profiter de ce répit pour se relever.

-Bien sûr, ce sont des gens bien habillés en noir avec des armes à feu et l'adresse d'un criminel reconnu en mémoire, c'est la vie qui a été difficile avec eux.

Il plaisantait là? Il avait couvert ses arrières, elle avait dut casser des os pour qu'il le vende, il allait pas lui vendre qu'il était un genre d'ange gardien, plutôt le prochain Pablo Escobar oui, mais il ne sortirait d'ici que pour aller moisir dans une cellule remplie de moisissures et de rats, elle allait s'en assurer. Elle ricana à sa question, comme si c'était pas évident ce pour quoi elle était là. Elle sautilla un peu sur place et se mit en position de combat, un peu de biais, les poings levés.

-Je suis venu finir ta mise au fer Deadshot, tu n'a pas vraiment répondu de tout tes crimes, et puis, t'était un peu sous mon nez, j'allait pas te laisser installer ton petit cartel perso ici.

Elle s'élança en avant et frappa d'un crochet latéral vers ses côtes.

-Je pense que t'a mal lut la fiche des rôles, t'es un assassin, un meurtrier, tu bute des gens contre de l'argent. T'es un aussi gros déchet que la pourriture à qui je dois la moitié de mes gènes, et moi... je suis venu sortir les poubelles avec un pote. OBELUS!

Un bruit métallique se déchaîna alors que sortait de sa manche gauche son meilleur ami qui vint chercher la jambe de Floyd pour l'enserrer fermement, le moyen le plus sur de faire échec et mat dans sa situation, si elle le laissait encore faire des trucs, il allait lui sortir un gadget à la con et l'allonger.

-Une rencontre brève, mais je l'espère mutuellement enrichissante.

Elle tira un grand coup pour renverser Floyd et le mettre au sol, elle n'aurait ensuite qu'à le tirer à elle pour lui mettre la raclée qu'il méritait. Cette fois-ci il n'allait pas s'enfuir avec des vagues mensonges sur ce qu'il faisait vraiment ici, il était juste pas près au combat et il avait peur, il raconterait n'importe quoi comme tous les criminels, elle ne devait pas se laisser avoir... bon après c'est vrai qu'ils avaient pas eut l'air spécialement méchant non plus, mais bon y'avait des criminels qui pouvaient avoir l'air sympa, y'avait qu'à voir l'autre enflure de Luthor, si on savait pas qui il était on lui donnait le bon dieu sans confession.

-Tu me manquera quand tu moisira derrière des barreaux, tu m'enverra une lettre?

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Elle a fait à moitié ses recherches la gamine. Elle a peut-être réussi à trouver l'une de tes planques, mais il lui manque encore beaucoup d'éléments pour prétendre avoir une vue d'ensemble sur ce qui se passe réellement dans ce quartier. Tant pis, t'as pas que ça à foutre que de plaider ta cause, puisque de toute façon, elle t'a déjà désigné coupable. Ce qu'il serait de mauvaise foi absolu de réfuter. T'as tué un nombre incalculable de gens, que ce soit à la guerre et par la suite en tant que mercenaire, alors oui, peut-être bien que ta place est en prison, mais si elle s'imagine que ta capture va être facile, elle se met le doigt dans l'oeil. Auparavant tu te serais probablement battu avec moins d'acharnement, lassé d'une vie dont tu ne savais plus quoi faire ; mais maintenant que t'as une chance de voir plus souvent Zoe et qu'en plus t'as retrouvé ta partenaire, hors de question que tu laisses cette mioche te refoutre derrière des barreaux. L'avantage de la surprise ne va pas durer bien longtemps, et c'est à mille à l'heure que ton cerveau recherche un échappatoire. Cette fois-ci, tu ne vas pas pouvoir tenir le choc face à elle. T'es qu'à moitié équipé, dans un quartier qui te tient à cœur, et elle est habitée par la vengeance. T'as aucune chance. Même en calculant dix fois les probabilités, tu finis toujours par tomber sur un échec cuisant. Et merde. Tu voulais juste faire tes cartons tranquillement, bordel. « T'aimes pas perdre, hein ? » Okay, elle est une espèce de super-héroïne un peu borderline – ouais, toi aussi t'as fait tes devoirs – mais ces retrouvailles n'ont rien d'une mission des Teen Titans. C'est devenu quelque chose de très personnel.

Le première coup qu'elle t'assène est déjà douloureux, et tu dois serrer très fort les dents pour encaisser le choc. Elle a tapé sur tes côtes, et sans le costume pour amortir, autant dire que la souffrance est fulgurante. Peut-être une de cassée. Tant pis, il va falloir faire avec. Sa faiblesse reste la même que la dernière fois : sa brutalité. Elle frappe vite et fort mais elle manque de réflexion dans ses démarches, il n'y a que sur ce terrain là que tu peux avoir une chance de t'en sortir. Il va falloir ressortir le drap rouge pour que le taureau plante ses cornes dans le mur. « Si c'est ton père le vrai problème, pourquoi c'est sur moi que tu viens passer tes nerfs. » Sûrement parce qu'elle voit un peu de lui en toi. T'as lu son dossier, Lobo, paternel on ne peut plus borderline qui a sans aucun doute laissé des séquelles sur l'éducation de la gamine. Elle est en colère, elle est en souffrance, et ce sont des sentiments que tu connais assez bien pour parvenir à les manier chez les autres. Si tu ne peux pas utiliser ton attirail pour en venir à bout, tu vas peut-être pouvoir trouver autre chose pour l'atteindre. Mais le temps presse. Elle s'est pointée avec un nouveau joujou. Elle l'avait pas cette chaine la dernière fois, et tu sens qu'elle va te faire une démonstration musclée de son nouveau talent. L'arme s'enroule autour de ta cheville et violemment ta tête percute le sol. Heureusement que t'as quand même eu le temps d'enfiler ton masque, une telle chute aurait pu te mettre k.o direct. Avant qu'elle ne t'attire à elle comme un clébard en laisse, tu tires avec tes bracelets armés sur la chaine dans l'espoir de la voir céder sous l'impact de tes balles. En vain. Okay, il va falloir trouver autre chose, ou tu risques de prendre la dérouillée du siècle par une gamine de vingt ans.

Tu te redresses pour attraper cette fois la chaine avec tes mains et tirer dessus de toutes tes forces pour lui faire perdre son équilibre et ses appuis. Tu sais qu'elle est dix fois plus robuste que toi, mais qui sait, avec un peu de chance, l'effet de surprise pourra compenser. « Pourquoi, ton papa t'en envoie pas ? Vous êtes fâchés ? C'est ça que tu veux, un peu d'attention parce que tu te sens seule ? » Cette fille a des daddy issues aussi gros que son impétuosité. Et quelque part, t'as un peu de peine pour elle. T'es un père qui serait prêt à absolument tout pour pouvoir voir rendre heureuse sa fille, alors envisager que quelqu'un sur cette planète puisse faire tout l'inverse, ça te débecte au plus haut point. Elle peut t'insulter si ça lui chante, elle peut aussi te foutre en prison si ça apaise ses tourments, mais elle ne pourra jamais remettre en question tout l'amour que tu portes à Zoe. Et pendant un bref instant, tu la plains, la gamine tumultueuse. « Mais j'espère que tu te chargeras d'annoncer à ma fille que son père ne pourra plus venir la voir. » Une bouteille à la mer. La seule sortie que t'as trouvé dans ce labyrinthe chaotique. Tu peux pas reprendre l'avantage physiquement, c'est impossible, alors tu t'essayes à une stratégie plus intime. En espérant que quelque part, quelque chose fera écho dans son cœur ankylosé.  S'il s'agit là d'une tactique pour essayer d'atteindre ton adversaire, tu le penses aussi sincèrement. Tu veux pas retourner en prison. Tu veux pas être privé de Zoe et Layla. Et très franchement, t'aimerais pas être celui qui leur annoncera la nouvelle. C'est pas une vie qu'elle va détruire aujourd'hui si elle va jusqu'au bout de sa vengeance, c'est trois.
 

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Chacune de ces petites piques et provocations ne faisaient que renforcer sa résolution, elle n'avait maintenant qu'à remonter Deadshot entre ses filets et à lui asséner la droite qu'il méritait pour faire dodo, son petit masque l'avait protégé d'une belle commotion, mais pas de la volée qu'il allait recevoir. Elle aurait put siffle tranquillement en le faisant tellement tout se passait bien, encore quelques efforts et c'était bon, qu'est-ce qu'il savait après tout ce salaud sur son père hein? Rien du tout. Personne ne savait jamais rien de toute façon, ou ne voulait lui dire quoi que ce soit, Floyd était juste une pourriture qu'elle allait mettre en tôle, un criminel qui avait trop longtemps échappé à la justice, ce qu'elle faisait était bon, juste. Bon ok elle détestait perdre aussi, mais peu importait la cible tant que l'objectif était atteint : rendre le monde un peu meilleur.

Elle agrippa la chaîne qui faisait de son mieux pour maintenir Floyd dans son étreinte quand il mentionna sa solitude et elle leva le regard vers lui, la main pas entièrement refermée et en position instable quand il se relève et tire à son tour. Xiomara est un monstre de puissance, elle aurait put sans doute faire tourner Floyd au bout de cette chaîne avec un seul bras sans même transpirer, mais en terme d'expérience et de ruses il est à milles lieux d'elle, elle ne bouge pas, mais sa position instable la fait basculer et elle se rattrape main en avant par réflexe, son visage s'arrêtant à quelques millimètres du sol. Elle reprends ses esprits pendant qu'il se dégage d'Obelus, aussi agile qu'une anguille. Son regard écarlate se braque sur lui avec fureur pendant que Xiomara, son ego à nouveau entamé, se relève lentement, il peut bien la bombarder de tirs toute la journée comme quand elle le faisait ramper, il n'endommagerait que ses fringues, mais ses mots avaient un poids, quand il mentionna sa fille elle se figeât sur place.

Elle le regarda un peu mieux et vit qu'il ne plaisantait pas, sa détermination n'était pas celle du criminel international voulant échapper à un énième passage de menotte, il défendait quelque chose, ou quelqu'un. Ses poings se serrèrent et elle grimaça, non pas que ça changes quoi que ce soit qu'il ait une fille, mais elle était étrangement curieuse, Obelus fouetta les airs entre eux avant de s'enrouler autour d'elle, il était largement dans la portée de l'objet, mais elle voulait bien lui donner une chance de s'expliquer. Et puis vu l'ordure que c'était il devait être un sacré père indigne, ça allait devenir drôle, un sourire mauvais fit son apparition sur son visage, sa voix était chargée de mépris contre cet homme qui avait dut faire plus d'un orphelin.

-T'a raison Deady, je devrait peut-être aller la voir et lui montrer les gens que tu as tué, les enfants qui ne reverront plus tes cibles, lui expliquer que papa était un assassin et qu'il le sera toujours si personne ne l'avait mis là. Je devrait essayer ça.

Elle pointa un doigt accusateur sur lui, comme si un mec payé pour mettre fin à la vie des autres allait lui donner des leçons, elle au moins avait été contrôlée par son père. C'était quoi son excuse à lui? Un bruit de mépris s'échappa de ses lèvres et elle fit un premier pas dans sa direction.

-T'es comme les autres, t'a fait des conneries et tu veux pas assumer, mais on peu pas courrir toute sa vie, tu m'as bien eue la dernière fois, mais là je vais pas me laisser avoir par tes combines à deux centimes et tes trucs de ninja.

Il la prenait pour qui celui-là?

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Oh, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, elle le sait, Zoe, que tu es un meurtrier. Enfant qui aura perdu un frère dans des circonstances abominables, et qui aura vu par la suite son père prendre un chemin discutable. Toi-même tu ne mesures pas combien ta fille est forte. Elle a subi, elle a souffert, et pourtant, chaque fois que tu la croises, un sourire embelli son visage juvénile. Elle est plus forte que toi, elle a su tirer profit de ses épreuves, quand toi tu t'es laissé abattre. Même s'il est difficile de te blâmer pour cette chute douloureuse. C'est toi qui a essayé de sauver Eddie, et c'est toi qui a porté son corps meurtri et sans vie dans les bras, impuissant et brisé de n'avoir pu le sauver. Votre famille a énormément souffert, et il est hors de question que tu laisses qui que ce soit vous renvoyer dans l'enfer duquel vous êtes péniblement sortis. « Elle le sait. Elle sait qui je suis. » Non, ceci n'est pas un mensonge. Elle t'a vu derrière des barreaux, elle t'a déjà vu aussi dans ton costume, mais ça n'a jamais rien changé à l'image qu'elle avait de toi. T'es son père, voilà tout, et rien ne pourrait vous éloigner. Absolument rien. Aussi invraisemblable cela lui paraitra sûrement, ceci est la vérité, tu n'as aucun secret pour ta fille. Elle était là, derrière la vitre, quand tu as été emprisonné à Blackgate, et elle n'a jamais cessé de t'aimer pour autant. Un amour que ne comprendra sans doute pas la gamine enragée, qui elle semble avoir quelques griefs à l'égard de son paternel. Et si elle marque des points sur tous les enfants que tu as privé de leur père, qu'elle ne cherche cependant pas à comprendre ce qui te lie à Zoe, parce que ça la dépasse complètement. Ça dépasse même sa propre mère. Bien, tout ceci t'aura au moins offert un peu de répit. Sans trop y croire, t'as quand même réussi à susciter son intérêt. Tu ignores encore ce qu'elle attend de toi, mais tu vas essayer de ne pas foutre en l'air ta chance. Ce qui est loin d'être gagné.

Debout sur tes deux jambes, tu observes la chaine menaçante. A n'importe quel moment, elle pourrait s'abattre sur toi. « Crois-moi, j'ai plus que payé le prix de mes erreurs. » Sans rentrer dans les détails de ta vie, tu ne peux t'empêcher de ressentir quand même un pincement au cœur en te remémorant les différentes étapes de ton parcours. Un père alcoolique et violent que tu as voulu faire sortir définitivement de vos vies, une balle qui s'abat finalement sur ton propre frère. Un passé de soldat avec son lot de traumatismes, mais pas aussi fort que celui de trouver le cadavre de son propre fils. De la prison, puis une rencontre avec le diable en personne, Amanda Waller. Tu n'es plus derrière des barreaux, mais tu n'es pas libre pour autant. Une bombe dans la tête, il suffirait d'un faux pas de trop pour que le tyran qui te sert de boss n'efface définitivement ta présence sur cette planète. La voilà, ton histoire. Criminel ? Oui, sans aucun doute possible. Mais pas inhumain pour autant. « Chaque jour, chaque seconde, j'assume chacune de mes conneries. Et putain, ma première connerie je peux te dire que je l'ai faite très jeune. » Mais tu la laisseras faire ses propres recherches si elle le souhaite, tu ne doutes pas une seule seconde qu'un dossier sur toi et ton passé doit trainer dans les ordinateurs des équipes en couche-culotte. Elle pense te connaître, et peut-être a t-elle raison sur plusieurs choses te concernant, mais elle n'a pas idée d'à quel point tu portes la croix de ta propre souffrance sur les épaules. Une souffrance qui s'est atténuée dernièrement, et une guérison pour laquelle tu vas te battre aujourd'hui.

Et maintenant, vous faites quoi ? Il est hors de question que tu supplies pour ton semblant de liberté, jamais. Et tu ne chercheras pas non plus à attiser sa pitié. T'es un homme bien trop fier pour ça. Sans doute d'ailleurs trop pour son propre bien. Alors soit vous continuez de discuter, à essayer de lire en l'autre, soit vous vous battez, et advienne que pourra. Il n'y a pas d'autres alternatives. « Et toi, c'est quoi tes conneries, hein ? Comment tu les assumes ? C'est pour ça que tu joues maintenant les héroïnes, pour essayer de racheter tes fautes ? » Qu'elle n'essaye pas de te mentir, c'est évident qu'elle souffre elle aussi. T'es loin d'être irréprochable, mais t'es prêt à parier qu'elle ne l'est pas non plus. « Qu'est-ce que t'as fait pour être ainsi nourrie par la rage ? » Cette fois, ce n'est plus uniquement pour gagner du temps, t'es réellement curieux, intrigué par cette adversaire qui sort du lot. Elle n'est pas comme les autres héros que tu as pu rencontrer, elle, tu peux lire ses fêlures. Et c'est exactement ce qui t'intéresse.
 

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Quand commençait la rédemption? Quand commençait-on à réparer ses erreurs? Quelle quantité de bien pour réparer le mal qu'on as causé? Xiomara n'avait pas la réponse, seulement de la honte qui la rongeait chaque jour, des cris et des visages déformés par la douleur et la peur pour hanter ses rêves et certaines de ses pensées. Floyd avait dut tuer et causer la mort de bien plus de gens au cours de sa vie qu'elle même, alors qu'entendait-il par payer? Quelle dette avait-il remboursé? On aurait put croire qu'il se donnait presque le rôle de la victime dans l'histoire alors que c'était bien ses balles qui avait mis fin à la vie de ces gens, malgré tout il avait l'air sincère, c'était peut-être un autre piège, mais là tout de suite, elle aurait put jurer voir dans son regard des remords, difficile de savoir pour quoi, mais ils étaient présents. Il avait la même tronche qu'elle certains matins après une nuit agitée. Elle le considéra quelques secondes, elle lui ressemblait pas quand même? Il essayait de rentrer dans sa tête? C'est quoi ces questions? Il se croit dans un foutu talk-show? Xiomara éclate le mur le plus proche en y enfonçant son poing d'un coup puissant, son regard baissé vers le sol, ses dents serrées, il essayait de dire quoi lui?

-Des morts c'est pas des conneries!

Si elle n'avait pas tout retenu de l'éducation de ses parents concernant le zen et la paix intérieure, elle tenait la vie pour sacrée, elle se dégoûtait d'avoir les mains tâchées de sang, même contrôlée par Lobo. Elle sentait son sang battre à ses oreilles, les cris étaient là, la douleur qui brisait son âme, le hurlement de ses victimes. Obelus sembla s'agiter en réaction à son trouble, sa respiration devenait lourde. Son esprit confus, elle voulait vraiment prendre sa revanche, mais il avait appuyé sur un bouton aux résultats incertains. Ses doigts labourèrent la brique et le ciment pendant qu'elle fulminait et que son regard se reportait sur Floyd. Si elle avait été kryptonienne, elle l'aurait sans doute vaporisé avec sa vision laser. Mais à part une lueur rouge inquiétante, il ne pouvaient lui faire aucun mal, Obelus semblait l'entourer ses deux extrémités pointées vers Floyd comme deux têtes de chien prêtes à lui sauter à la gorge.

-T'arrives peut-être à dormir le soir, t'arrives sans doute à "relativiser", mais t'es pas comme moi. Quel prix tu payes dans cet appart? Dans ton petit territoire de criminels? J'ai sauvé des vies, j'ai versée mon sang pour des gens que tout le monde avait oublié et il nettoie pas celui que j'ai sur les mains. T'es qu'un lâche.

Elle ferma la distance entre eux d'un bond qui la ramena devant lui, les deux "têtes" d'Obelus pointées sur sa gorge, ses poings serrés avec colère, elle le détestait, chaque fibre de son être voulait le détruire et le ramener à la terre. Elle le sentait comme à chaque fois, l'impulsion, l'appel.

-Les mecs comme toi sont pas capables de faire face à la vérité, tu me fait perdre mon temps.

Elle l'observa avec tout le mépris qu'il lui était possible d'afficher, il avait beau être un peu plus grand qu'elle, elle semblait presque le regarder de haut.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Des morts. C'est donc ça le terrible secret qui se cache dans le fond de ses iris. Cette aura particulière qui se dégage de son être et qui la différencie des autres héros que tu as croisé par le passé. T'as toujours eu de l'instinct, et il en faut beaucoup pour continuellement réussir à sauver sa peau même dans les pires situations. Cette gamine a peut-être traversé l'enfer, t'en sais rien, mais ce qui est certain, c'est qu'elle porte les stigmates de ses erreurs. Elle transpire l'amertume, le regret et la souffrance. Et pendant quelques secondes, malgré votre différend musclé, tu te sens réellement désolé pour elle. Elle peut penser ce qu'elle veut de toi, t'imaginer en monstre sans cœur et en tueur implacable, tu restes un homme. Avec ses faiblesses, avec ses émotions, avec ses imperfections. T'as vécu la guerre, t'as vu des choses que tu ne pourras jamais décrire à qui que ce soit, t'as pris des vies, que ce soit là-bas ou au cours de tes contrats, alors tu sais ce que c'est que d'être hanté. T'as touché son talon d'Achille, la colosse est à deux doigts de s’effondrer, et c'est à travers la rage qu'elle exprime sa douleur. Dans un autre contexte, peut-être que vous auriez pu vous entendre elle et toi. Il y a tellement de choses qu'elle ignore, arrêtée farouchement sur ce qu'elle pense savoir. Elle n'a pas idée de ce qui se passe ici, de ce que t'as fait pour ces habitants en les libérant de la pègre. Et non, tu ne contrôles personne, tu t'es installé là pour avoir un pied à terre et t'as débarrassé le quartier de la vermine en même temps. Est-ce que tout ceci revient à choisir entre la peste et le choléra ? Peut-être. Mais en attendant, depuis que t'es là, personne n'a été victime de qui que ce soit. Mais tu ne plaideras pas ta cause, c'est un procès que tu ne peux pas gagner. Pas tant qu'elle sera dans cet état, sa chaine menaçant de te transpercer dès qu'elle perdra le contrôle.

Est-ce que t'as peur ? Bien sûr. T'es bien placé pour savoir que les gens sont capables de tout dès lors qu'on touche le point sensible. C'est comme se mettre un canon sur la tempe. Et si fut un temps tu l'aurais poussé à bout, assez pour risquer ta vie, aujourd'hui t'as plus aucune envie de crever. T'as envie de vivre, parce que t'as une fille qui compte sur toi, parce que t'es amoureux, parce que t'as encore tellement à faire. Un jour tu seras libre et tu pourras tout reprendre à zéro. Elle ne croit pas aux secondes chances ? Toi non plus avant. Mais depuis quelques mois, t'as quand même foutrement envie d'y croire. T'as même besoin d'y croire. Il te faut cette lumière au bout du tunnel, sans quoi tu aurais abandonné depuis longtemps. « Arrête de croire que le monde est tout blanc ou tout noir, grandis. » Il n'y a qu'une gamine associée à une bande super-héros pour avoir une vision aussi manichéenne. Elle te pense lâche ? Okay, très bien, quelle importance. Mais qu'elle ne s'imagine pas que tes nuits sont paisibles, que tes songes ne sont pas peuplés de démons qui cherchent à trancher ta gorge, à l'image des chaines toujours plus dangereuses et proches. Sans Layla, tu serais toujours pris d'angoisses et de cauchemars à t'en faire suer et trembler. Marque indélébile de ton échec le plus douloureux, celui de ne pas avoir pu sauver ton fils.

Où est-ce que tout ceci va vous mener ? Vous allez continuer encore longtemps à vous hurler dessus en montrant les crocs ? Elle n'osera pas te tuer, et c'est bien l'unique chose qui t'arrêterait. « Ils sont morts. Tu ne pourras plus les sauver, quoi que tu fasses, c'est trop tard pour eux. Mais ça veut pas dire que tu ne peux pas te sauver toi-même. » Oh, tu la comprends sa colère, elle fait écho à celle que tu as éprouvé pendant des années, tournée contre ton père, tournée contre ta mère, mais surtout tournée contre toi-même. C'est elle qui t'a poussé à t'engager dans l'armée. C'était ton moyen de la faire taire, de la museler. Est-ce que ça t'a réussi ? Pas vraiment. Tu t'es enfoncé encore plus loin dans les abimes, et maintenant le chemin pour en sortir est long et ardu. Mais elle, elle peut encore y arriver. Elle en a la capacité, il suffit maintenant qu'elle en ait la volonté. C'est pas facile de se regarder dans un miroir, mais ça reste à la portée de tout le monde, y compris des plus abimés. « Les secondes chances existent, et elles ne sont pas obligées d'être douloureuses. » Là aussi, tu sais parfaitement de quoi tu parles. Après t'être flageolé pendant des décennies, tu parviens enfin à retrouver un semblant de paix. A commencer à faire tes deuils et à envisager l'avenir autrement que comme une survie et une agonie perpétuelles. Qu'est-ce que tu peux lui dire de plus ? T'ignores comment va se terminer cette entrevue, mais pour toi, ça s'arrête ici. Tu te recules prudemment, jaugeant sa réaction pour ne pas commettre d'erreur qui pourrait te coûter cher. Si elle veut te passer les chaines, c'est maintenant ou jamais. D'ici quelques secondes, t'auras pris la fuite. T'as réussi à attraper des bombes fumigènes dans le carton pendant qu'elle te menaçait avec ses airs plein de mépris, il te suffit maintenant de les faire exploser pour réussir à t'échapper. Elle connait pas le quartier, toi si. Mais t'as envie de voir sa réaction. T'as envie de savoir jusqu'où elle ira. Il y a quelque chose chez elle qui t'intrigue. Alors tu lui accordes encore un tout petit peu plus de temps.
 

AVENGEDINCHAINS

Knock knock joke

Elle peu entendre son rire, comme à chaque fois qu'elle laisse libre cours à sa rage, comme à chaque fois qu'elle perds le contrôle, que ses sentiments prennent le dessus sur sa raison. Xiomara à beau montrer les crocs, parler fort et éloigner presque systématiquement les gens sur le plan émotionnel, elle sait que tout ça cache sa peur viscérale, l'ombre éternelle et surpuissante du spectre de Lobo, même là, venue se venger d'une dérouillée prise àç des centaines de kilomètres de là, elle n'arrivait pas à se le sortir de là tête ce sale enfoiré. Lobo, un père improbable, mais qui avait bien laissé un peu de lui dans ses veines, car comme à chaque fois, en plus de son rire, elle pouvait l'entendre, comme la première fois qu'elle avait cédé, le sentiment que ça fait un bien fou de se lâcher ainsi, de tout détruire comme un ange de l'apocalypse. Conner lui avait un jour parlé de ses débuts, quand il ne maîtrisait pas sa force, elle n'avait jamais même vraiment essayé, si elle se "retenait" contre les criminels, elle savait que les os humains mettaient du temps à se reconstruire et que certaines des blessures qu'elle avait infligée laisserait des séquelles. On lui reprochait souvent son manque de retenue et on l'assignait à tout ce qui nécessitait de la force, elle ne s'en plaignait pas, elle aimait aussi qu'on la vois comme ça, ils posaient moins de question. Mais Floyd en posait lui, il rentrait dans sa tête, semait le doute et troublait sa résolution, la décision qu'elle avait prise de le ramener derrière les barreaux. Ce n'était pas si compliqué, mais Obelus était décidément influencé par elle, et il se contentait de regarder Floyd en ondulant, s'approchant puis s'éloignant.

Elle avait envie de croire aux secondes chances, à vrai dire elle pensait qu'on la lui avait déjà donnée, que ses tickets étaient épuisés, mais qu'elle ne l'avait pas mérité, à présent elle était là avec sa culpabilité et l'envie de tout casser, plus qu'avant en tout cas. Elle avait ça dans le sang après tout dans la moitié de son ADN, ce mal infini et absolu, cette notion de plaisir indéniable à la destruction. Elle as conscience d'être un monstre, elle ne l'accepte pas, une fine et dangereuse ligne à traverser, elle le sait car elle l'a fait malgré elle. Floyd est convaincu de ce qu'il dit car il parle d'expérience, et si ses mots la touche, ils sèment surtout le trouble. Le grognement devient un hurlement sauvage et son bras droit déchaîne toute sa violence en saisissant une table basse qui part s'écraser sur un mur. Son souffle se fait court alors qu'une légère panique la gagne, son regard se braque sur Floyd à nouveau. Elle ignore son parcours, sa nouvelle vie, elle n'a aucune envie de savoir ces choses, mais elle ne peut pas ignorer sa sincérité, ce n'est pas du bluff et elle le sait, mais là encore, elle refuse simplement de l'accepter. Il est peut-être trop tôt pour elle, pour accepter ce qu'elle as fait, car elle ne sait pas comment passer à autre chose. Obelus prends la décision de protéger son amie et commence à tourner autour d'elle en spirale, comme si il attendait la suite. Elle peut sentir son inquiétude et c'est sans doute la seule chose qui lui permet de tenir pied. Etrangement, sa voix est calme.

-C'est pas à nous de décider quand on est pardonnés, c'est pas aussi simple que ça.

Il la traitait de gamine, mais pour elle il vivait dans le déni, il ne valait pas mieux.

-Je veux me coucher tous les soirs sans avoir peur de ce que je verrait, mais c'est terminé maintenant, je suis comme lui, comme toi, je peux sauver dix, cent, mille personnes ça changera rien.

Elle observa son poing fermé et tremblant de toute la colère qu'elle ressentait, elle ne voulait pas être comme eux, mais c'était le cas. Elle ne voulait pas l'accepter, mais c'était bel et bien la vérité et ça la rendait malade. Un seul parvint à sortir de ses dents serrées.

-Merde!

Cette fois-ci c'est une chaise innocente qui partit s'éclater sur un mur d'un puissant coup de pied, elle devait évacuer sa frustration sur quelque chose et malheureusement pour le mobilier de Floyd il se trouvait à portée.

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Sa colère, tu la comprends. Tu l'as ressentie intensément pendant des années, et il lui arrive encore fréquemment de te dominer. Elle est primaire, justifiée, mais aussi facile. Ecraser un meuble contre un mur, hurler, s'énerver contre le monde entier, il n'y a rien de plus normal. Et ça fait du bien aussi, parfois. Toi, t'as fait le choix de la canaliser en l'exprimant sur le champ de bataille. Peut-être que ça n'a fait que t'enfoncer plus profondément dans les abimes, mais n'empêche que là-bas, jamais personne ne t'a blâmé pour être trop en colère. Pour être trop perturbé. Tu sais pas si cette expérience a été une chance, mais en tout cas, elle t'a permis de rester vivant. Est-ce qu'elle aussi a déjà songé au suicide ? Est-ce qu'elle s'est déjà mis un canon dans la bouche pour espérer en finir ? Pendant longtemps t'as pensé que c'était là la seule solution pour mettre un terme à la misère et à la souffrance. De longues nuits à boire pour anesthésier ce qui faisait pourtant de toi un être humain, puis un jeu dangereux de roulette russe pour tenter le diable, et en sortir finalement vainqueur. Rien de mieux pour se sentir vivant après. T'aurais pu te faire sauter la cervelle un nombre incalculable de fois, mais t'es toujours là, survivant d'une guerre bien personnelle qui a laissé ses marques sur ton âme, et qui, encore aujourd'hui, te ramène parfois au front. Tu ne prétends pas la connaître, ou avoir pleine mesure de sa douleur, mais il n'empêche que tu te reconnais dans ses réactions. T'en as brisé des meubles. Tu t'en es fracassé des doigts. Et quand Waller t'a obligé à aller consulter un psy, il n'a pas pu tenir plus de trois séances. Sur le papier, t'as tout du cas désespéré. Et pourtant. La chaine est toujours aussi agitée, mais elle ne t'attaque pas. Chien qui montre les crocs mais qui ne mord pas encore. Un avertissement que tu ne prends pas à la légère. Et si tu ne baisses pas la garde, tu t'autorises à mettre de côté ta fuite. Il y a quelque chose chez elle qui t'empêche de simplement tourner le dos. Tu sais pas quel âge elle a, mais elle est bien trop jeune pour être déjà aussi abîmée. « Evidemment, rien n'est simple. Mais rien n'est perdu pour autant. » Et elle en est l'exemple même. Peut-être que ses actions d'aujourd'hui n'effaceront pas celles d'hier, mais au moins elle essaye. Elle fait de son mieux pour se sortir du gouffre à la force de ses bras, et rien que pour ça elle mérite un peu d'apaisement. Un peu de répit.

Un second meuble explose. Et avec lui ce qui s'apparente à du désespoir. Son écho t'atteint, et tu te laisses glisser contre les cartons pour trouver une place assise sur le sol. Les cauchemars, t'aimerais pouvoir lui promettre qu'ils finiront par disparaître, mais ce serait mentir. Ils s'atténuent, ils se font de moins en moins fréquents, mais ils ne partent pas définitivement. Certaines nuits, où la fébrilité et la solitude d'après mission t'assènent, ils refont leur apparition dans tes songes tourmentés. « J'ai tué mon frère quand j'étais encore qu'un gamin. » Peu importe ce qu'elle sait de toi, de tout ce que tu as fait, ce n'est rien en comparaison de la véritable raison qui te tourmente. Ces gens que tu as assassiné, tu l'as fait pour nourrir un démon et gagner de l'argent. En revanche, ce qui t'a fait basculer de l'autre côté de la ligne, c'est bien cet événement traumatisant. « C'était un accident. Je voulais tous nous sauver de mon père. La branche sur laquelle j'ai pris appui pour tirer a craqué, et j'ai manqué mon tir. » Il n'y a aucune émotion dans ta voix, rien qui ne saurait exprimer la profonde douleur qui t'anime depuis. Elle est là la raison de ton serment de ne plus jamais rater un seul de tes tirs. Le premier qui t'a tant coûté. Une balle qui traverse le crane d'Eddie et qui te condamne à la perdition. Tout le reste de ton existence a découlé de ce jour là. Ce n'est pas une histoire que tu racontes facilement, même avec Layla il t'aura fallu plusieurs mois, mais cette gamine, t'as envie, t'as besoin qu'elle sache d'où tu viens. Pas pour te dédouaner, surtout pas, tu sais parfaitement qu'il n'existe pas de pardon pour ça, mais pour qu'elle voit en toi quelqu'un d'un peu plus humain, peut-être ? T'es pas que le tueur implacable, t'es aussi le petit frère qui a accidentellement tué celui qu'il admirait. « Tout le reste, toutes mes erreurs, toutes mes failles, prennent origine dans cet instant précis. » T'es pas certain que cette information soit dans les dossiers qui trainent sur toi dans tous les qg super-héroique du pays. Y a plutôt la liste de tes victimes. Et encore une fois, ce n'est pas pour susciter la pitié ou essayer de te justifier, c'est simplement pour qu'elle sache. « Et toi ? C'est quoi ton point de non-retour ? » Celui qui fait qu'elle en est là aujourd'hui, à faire face à un criminel et à se reconnaître en lui, tout en étant persuadé que jamais elle ne pourra bénéficier d'une forme de rédemption. C'est triste. Profondément triste. Le regard relevé vers elle, tu n'es pas assez dupe pour t'imaginer que la tempête est passée, mais t'espères au moins une petite accalmie. Tu sais pas si elle acceptera de se confier à toi, mais au point où vous en êtes, autant aller jusqu'au bout.
 

AVENGEDINCHAINS

Knock knock joke

Elle pouvait sentir tout ça la bouffer, elle pouvait sentir à quel point elle se sentait mal, c'était un feu ardent qui rongeait son ventre comme des milliers de vers. Elle s'en voulait de faire preuve de faiblesse devant quelqu'un comme lui, mais il s'était attaché à viser juste, avec ses mots cette fois-ci, il avait balayé sa confiance en elle, fait ressortir une part vulnérable d'elle-même, elle détestait ça. C'était tellement plus simple de juste grogner et casser des trucs, repousser les autres pour ne pas avoir la chance qu'ils vous blessent une fois proches de vous, être vulnérable c'était prendre aussi prendre le risque de devenir le maillon faible, d'être celui qui déçoit. Ses parents lui avait dit qu'elle pouvait devenir qui elle voulait, une héroïne comme elle avait longtemps pensé que ses parents avaient été, mais l'ombre de Lobo rodait, l'artefact lui permettant de la contrôler mettait en doute ce destin, depuis tout ce temps elle comptait les jours avant son retour, avant qu'il n'étende à nouveau son ombre sur elle, elle pourrait bien être engloutie cette fois.

Le mobilier de Deadshot était une victime collatérale de sa lutte interne, du conflit que l'assassin avait provoqué en elle, non pas que tout ça allait lui manquer, comme tout assassin qui se respecte son intérieur sortait d'un catalogue Ikea à la con. Elle ne le voit pas s'assoir, mais elle l'entends. Quand elle pose le regard sur Floyd en relevant la tête, elle constate sa position, son calme, son regard qui ne ment pas, si elle l'ignore souvent, vivre dans la rue lui as donné un bon sens de qui essaye de raconter des histoires trop grosse pour être vraie. Mais la lueur dans le regard de Floyd ne ment pas, le simple souvenir doit être douloureux, son propre frère, elle ne va pas se mentir en disant qu'elle n'a aucune compassion pour lui. Elle sait qu'elle n'est pas la première bâtarde, elle est la seule à avoir survécu, gardée en vie par ce qu'elle l'amusait. La suite de l'histoire n'a pas besoin de plus de détail pour qu'elle puisse l'imaginer, la malchance, dieu qui rit des plans des hommes, toutes ces conneries pour expliquer que le monde n'était que chaos et malchance pour certains.

Elle s'écroule, épuisée mentalement au delà du raisonnable, tout se mélange dans sa tête, elle est perdue, un bruit trahissant sa mase réelle fait craquer brièvement le plancher sous elle et elle prends sa tête dans ses mains, Obelus abandonne immédiatement sa position de combat pour s'enrouler autour d'elle dans une sorte de cocon serpentant. Elle n'avait plus aucune volonté de se battre, elle se sentait épuisée, stoppée dans sa course interminable pour fuir au mieux le passé, elle se le prenait à nouveau dans le coin de la tronche. Et pour couronner le tout elle était sobre! La question de Floyd sembla résonner dans chaque recoin de son cerveau. Son point de non-retour? Le premier mort? Non, c'était avant ça, bien avant ça, elle avait toujours senti la puissance qui l'habitait, la force, l'incapacité à se blesser comme tout le monde, les Rojas ne lui avait jamais caché qu'elle était exceptionnelle.

L'odeur de la route de campagne ensoleillée lui revenait, sa colère qu'on lui ais menti sur ses vraies origines, son père, ce monstre, une révélation qui l'avait perturbée au plus profond de sa psychée. Elle avait pour la première fois lâchée sa colère, défoulée sa rage, trois pauvres rednecks, des enfoirés de racistes qui avait voulu débarasser la terre de la fille du monstre, Lobo combattant l'homme d'acier, tous ces morts, dans un sens elle s'était sentie responsable déjà à l'époque, mais elle avait nié. Et... et elle les avait presque battus à mort. Elle avait été punie ce jour là en perdant ses parents adoptifs. Mais était-ce son point de non-retour? Non.

-Quand j'ai perdu contre lui, quand il as pris le contrôle.

Prisonnière de son corps, incapable d'agir, spectatrice d'un massacre causé avec ses propres mains. Foutu Gotham.

-Quand j'ai du tuer un humain innocent, quand j'ai...

Elle avait un peu envie de vomir, elle ne connaissait même pas ce mec, Lobo voulait juste tester son nouveau jouet, voir ce que son pantin pouvait faire. Elle avait finit par perdre le compte du temps, simple chien de chasse dénué de volonté. Trop de cris.

-Quand j'ai dut devenir comme lui.

Ses poings serrés percutèrent les côtés de son crâne avec un grand bruit, elle détestait ça, se souvenir, affronter sa faiblesse, c'était définitivement plus simple de juste casser des trucs.

-Quand j'ai compris qu'être sa fille faisait de moi un monstre, parce que ce le seul truc que j'aime vraiment, c'est de détruire, de relâcher tout ce que j'ai en moi pour le faire bouffer aux autres.

Son regard vissé sur le sol, elle sentait un grand vide.

-Je suis pas meilleure que lui.

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La colosse s'effondre à son tour, la menace se met en veille. Au début, tu cherchais absolument un échappatoire à l'aide de mots avec pour unique but de taper en plein cœur, mais maintenant, t'as réellement envie de savoir qui elle est. Pas ce que son visage et sa force veulent bien dire d'elle, mais ce qui se cache derrière l'image du paternel. T'es un mercenaire, bien évidemment que tu connais Lobo et sa terrible réputation, mais tu serais bien hypocrite de la juger elle à travers ses actes à lui. Tu sais, tu vois qu'elle est la première à en souffrir. Premier dommage collatéral d'un monstre sanguinaire. Est-ce que tu vaux mieux que lui ? Sur certains aspects probablement que non, mais au moins, t'es prêt à tendre la main à quelqu'un qui ne te l'a pas demandé, et qui pire encore, serait prête à te la trancher si tu t'approchais trop près. Tu sais pas pourquoi tu prends le temps de discuter avec cette gamine – au-delà de la survie. Peut-être que c'est parce que tu sais ce que c'est que de sentir l'influence d'un père dangereux et nocif. Peut-être parce que t'as vu les dégâts causé par des parents malsains. T'as vécu dans un foyer où il existait des dizaines de garçons et de filles comme vous, des abîmés qui n'ont pas toujours eu la chance de s'en sortir. Il y a beaucoup d'eux à travers elle, et c'est cet instinct acquis depuis tes jeunes années qui te poussent à t’asseoir pour discuter. Tu ignores sa raison à elle, mais sans doute n'êtes vous pas très différent l'un de l'autre. Sur certains points en tout cas. T'as pas pour habitude de te confier sur Eddie. Tu ne le fais pour ainsi dire jamais. Même avec Layla ça a été compliqué. Mais c'est précisément parce que vous vous ressemblez un peu que ça a été plus facile avec Crush. Tu n'as pas honte, tu n'as pas peur du jugement. Elle ne dit rien après ta confession, et c'est exactement ce que tu espérais. Juste un silence un brin compatissant. Pas de mots maladroits qui n'auraient mené à rien. A quoi ils servent de toute façon ? Le mal est fait, t'as conscience des démons que tu te trimballes, et t'es pas certain qu'elle puisse alléger quoi que ce soit, même si elle l'avait voulu.

Perdre le contrôle. Tuer un humain innocent. Devenir comme lui. Tout ça fait écho à ton propre passé. Être nourri par la haine, appuyer sur la détente, tuer un frère. Dans une moindre mesure, tu peux comprendre ce qu'elle ressent. Mais tu ne lui feras pas l'affront de réellement le prétendre. Qu'est-ce que tu sais de ses souffrances ? Pas grand chose. Si ce n'est ces quelques mots qui te permettent de dresser un tableau bien sombre. Elle a été manipulée par quelqu'un qui n'aurait dû lui apporter que de l'affection. Maintenant, elle doit vivre avec un traumatisme et une culpabilité qui la hantent chaque jour. Il n'y a rien que tu pourrais dire qui apaiserait ses tourments. Tout ce que tu peux faire, c'est écouter, et essayer de la tirer un peu vers le haut. Parce que si vous avez des points communs, il y a une énorme différence qui vous sépare. « La fatalité n'existe pas. Tout comme la destinée toute tracée. J'ai vu qui t'étais, j'ai vu ce que tu fais pour les gens, et rien que pour ça, tu vaux dix fois mieux que lui. » Non, ce n'est pas pour la réconforter, c'est une simple vérité. Ne s'est-elle pas engagée auprès des Teen Titans ? Ne sauve t-elle pas ce monde de fou avec eux ? Rien que ça suffit à l'éloigner de l'image de son paternel. Bien sûr que ça n'effacera pas tout ce qu'elle a fait par le passé, mais au moins, elle essaye. « La culpabilité on vit avec, elle ne disparaîtra jamais. Et je sais qu'aucune vie sauvée ne remplacera une autre que tu as prise. Mais t'essayes. Et souvent, tu réussi. A faire mieux. A te détacher de lui. A réparer tes erreurs. Tout ça, ce sont des victoires contre ton père. » Tu te soulèves un peu pour sortir le portefeuille dans la poche arrière de ton pantalon, et de l'intérieur, tu en ressors une photo de ta fille de onze ans que tu lui tends. « C'est ma fille. Zoe. Quand je suis devenu père, j'ai eu peur d'être comme le mien. Abusif, violent, autoritaire. Je suis loin d'être parfait, et j'ai commis d'énormes erreurs moi aussi, mais je pense avoir tissé une belle relation avec elle. Je l'aime de tout mon cœur, et je crois bien que c'est réciproque. On est pas forcément le miroir de nos parents, et tant mieux d'ailleurs. Je crois que malgré leur influence on est les seuls à écrire notre histoire, tout dépend uniquement de nous.» Ton histoire est plus sombre que ce que t'as bien voulu lui raconter, mais cet autre aspect, celui de la mort de ton fils, tu le gardes pour toi. Parce que c'est une étape que t'es pas encore prêt à franchir, mais aussi parce que tu ne veux pas desservir ton propos. « Au moins tu fais bouffer ta colère à ceux qui le méritent. » Presque à toi aujourd'hui, en l’occurrence. La trêve va sûrement être de courte durée, mais vous aurez quand même tiré tous les deux quelque chose de cette confrontation. Voir au-delà des apparences est toujours une belle leçon à tirer.
 

AVENGEDINCHAINS

Knock knock joke

Parfois on a l'impression de perdre toute sa force, que notre être est fait de cette gelée informe, une sorte de gros blob gélatineux qui pourrait tomber en morceaux. Parfois le monde vous envoie un crochet du droit en pleine mâchoire pour vous sonner un bon coup, vous mettre à mal. Xiomara a connu nombre de combats, pris bien des coups, son expérience de la vie ne s'était pas faite sans violence, physique comme psychologique. A un si jeune âge, elle avait été brisée de multiples manières, était morte plusieurs fois avant que le facteur régénérant de son père ne la ramène à la vie. Elle se plaisait dans cette image de dure, dans le rôle de celle qu'on évite de trop asticoter, parce que c'était son moyen de défense, son fonctionnement de base. Parce que la gentillesse vous rends faible, malléable, elle vous fait perdre de vue qu'en face les gens s'embarrassent moins de scrupules, que les autres peuvent tout faire pour vous blesser si c'est dans leur intérêt, qu'un surin dans votre dos vaut mieux que dans le leur de leur point de vue. Elle n'a pas vécu dans un manoir, elle n'a pas eu la chance de connaître la bienveillance très souvent après la mort de ses parents, il y avait quatre ans. Quatre ans. C'était sans doute beaucoup en si peu de temps, les titans, son père, le bartpoint, Zeke, quatre ans de course ininterrompue, poursuivie par des fantômes qui la retrouvait chaque soir, s'arrachant son âme et sa santé mentale. C'était long quatre ans. Elle essayait oui, mais elle n'avait pas l'impression de réussir, juste de chuter à nouveau, de refaire une bêtise dès que les autres avaient le dos tourné, comme si elle n'était capable de se comporter que face au regard des autres, face à leur jugement, mais que le mal en elle la guettait patiemment.

C'est compliqué de vivre avec la conviction que l'on est pas une bonne personne, de se dire que changer est impossible à cause de notre nature même. Pour elle c'était la satisfaction de se lâcher, le plaisir de détruire de ses mains les obstacles sur sa route, relâcher toute la puissance enfouie en elle, elle ne se sentait jamais aussi vivante que dans les actes de violence, dans la destruction la plus basique. C'était ce que les autres ne comprenaient pas, le masque qu'elle avait l'impression de porter face aux autres. En fait, des deux dans cette pièce, elle se doutait qu'elle était sans doute la pire, Floyd avait dut être quelqu'un de bien qui avait des erreurs, elle était une mauvaise personne qui tentait de faire de bons choix. Et ce soir, comme presque toujours, elle se plantait lamentablement, elle aurait put faire s'écrouler ce bâtiment sur eux, comme la dernière fois, elle aurait dut l'écraser aujourd'hui avec Obelus, mais même ça se révélait un mauvais choix. Quand elle levait le regard vers la photo forcément adorable de la gamine, tout ce qu'elle pouvait penser était la chance qu'avait cette gamine d'avoir un père qui essayait de changer pour elle. Une pensée égoïste car cette réflexion était un miroir de sa propre situation, elle que son père avait prévu d'éliminer une fois son amusement passé. Elle savait pour les autres, les innombrables demi-frères et sœurs que son géniteur avait dispersé dans les étoiles avant de les retrouver et de les tuer, sa survie n'avait probablement tenu qu'à un caprice ou à de la curiosité de son père. Qui pouvait savoir ce qui passait réellement entre les oreilles d'un monstre comme lui après tout.

Son poing se posa au sol et elle entreprit de se relever, peu sûre sur ses appuis comme un jeu faon à peine sortit du ventre de sa mère, Obelus quitta sa position défensive pour regagner son bras, suivant son ordre silencieux. Ils en avaient fini ici, elle en avait fini pour ce soir, l'air un peu hagard, elle s'approcha de Floyd en silence, ses yeux fixés sur la photo de Zoe, son sourire éclatant qui lui rappelait qu'elle 'avait pas souvent le doit de le faire. Egoïsme encore et toujours qu'elle se reprochait, elle sentait les pensées négatives affluer, le doute, la haine de soi, cette petite voix qui lui répétait qu'elle n'était pas celle qu'elle prétendait. Même un assassin, une personne qu'elle considérait comme un déchet absolu, un homme qui avait choisi la voix du meurtre, même ce mec valait mieux qu'elle au final. Il n'avait pas le mal en lui, il n'était pas possédé par cette force de destruction. Son regard passa de la photo à Floyd, sa main droite saisissant l'objet par le coin avant qu'elle ne reporte son attention dessus. Elle as beaucoup de la chance.

-Ca doit être vrai, mais c'est pas suffisant. Pas pour moi.

Et ça ne le serait jamais pour elle sans doute, par ce qu'elle savait le mal qui se tapissait en elle, quels démons se partageaient son âme. Ca voulait dire quoi ceux qui le mérite? Dans un sens, comme Floyd, elle aussi le méritait sans doute, la pardon est une chose qui ne peut pas toujours s'obtenir, se contenter d'avancer, c'est un peu ignorer le passé, et elle n'y est simplement pas apte pour le moment.

-Peut-être un jour.

Sa main glisse la photo de Zoe dans une des poches de Floyd, elle se sent fatiguée, abattue.

-J'espère que pour toi ça viendra plus vite.

Un dernier regard presque fixé dans le vide et elle s'en va, ses rangers résonant sur le plancher.

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