- good cop bad cop [PV. Tim]

Good cop bad cop.

Bludhaven n’était pas la ville préférée de Tim, loin de là. Face à elle, Gotham pouvait ressembler à une ville touristique et paisible, ce qui n’était pas quelque chose à prendre à la légère. Cependant, son enquête sur un nouveau groupe avec la folie des grandeurs qui sévissait à Gotham l’avait amené jusqu’ici. Trafic de drogue, d’organes et trafic d’humains, c’était toujours la même rengaine sanglante avec des jeunes groupes qui voulaient concurrencer d’anciennes familles mafieuses, ils allaient trop loin trop vite et leur piste était assez facile à remonter. Cependant, ils n’avaient jamais tendance à être prompt àa la discussion avec un justicier et pour couper ce mal à la racine, Tim avait décidé d’utiliser son pseudonyme d’Alvin. Lentilles de contact changeant la couleur de ses pupilles, prothèses pour changer la forme de sa mâchoire, une fausse barbe légère et des lunettes de vue. De quoi ne pas attirer les regards des gens qui ne le connaissait que par les magazines traitant des « petites » célébrités de Gotham dont il faisait partie malgré lui. Il lui avait été facile de se créer un faux casier sur la banque de donnée de la GCPD et avait ainsi, réussi à obtenir un entretien avec les dirigeants de ce sale business qu’il allait mettre à terre. Il avait des photos des docks, les plaques, les noms des bateaux, il fallait maintenant donner à la police des noms pour mettre un terme à cela. Ce n’était clairement pas un boulot pour Red Robin ou pour Batman, alors sa seconde identité ferait parfaitement l’affaire.

Le nom de l’endroit où il avait rendez-vous lui disait quelque chose, ce qui n’était pas de bon augure. Il n’avait pas tendance à connaître les coins les plus charmants de cette ville, pour peu qu’elle puisse en avoir. En pénétrant dans les lieux, il ne put s’empêcher de lâcher un soupire, se rappelant dès lors pourquoi il connaissait cet endroit et savait dès lors que rien n’allait se passer comme prévu. Bien sûr, il pouvait espérer que Rose ne soit pas de service ce jour, qu’elle ne le reconnaisse pas, qu’elle ne se mêle pas de tout ça… Mais il savait que tout cela serait inutile et qu’il allait donc devoir, à un moment ou un autre, accorder ses plans avec la présence de la mercenaire.

Alors qu’il prenait place, sachant que ses nouveaux « amis » allaient bientôt le rejoindre, il entendit l’annonce du nom de scène de son amie. Regardant son verre, les autres clients, évitant du regard la danse lascive de la jeune femme, il serra enfin les mains de ceux qu’il était venu voir, l’un d’entre eux lorgnant de suite sur la danseuse.

« Drapper, c’est ça ? la vue te plait ? » Lui demanda celui assit au centre des autres, pour briser la glace à sa manière.

« Je ne vais pas me plaindre. » Répondit Tim tout en pensant le contraire. Il avait toutes les raisons de se plaindre quand il vit son amie s’approcher de lui et monter sur ses genoux avant de lui dire qu’elle pouvait lui faire un spectacle privé. Instinctivement, son regard balaya la salle. S’il s’en sortait sans avoir à se battre avec des jaloux de première catégorie, ce serait un miracle, cette fois. Il regarda alors la jeune femme dans les yeux et dit « Ce serait stupide de laisser passer ça alors. » et, se tournant vers ses trois cibles, il leur dit avec un léger sourire. « Commandez ce que vous voulez, je vous paie ma tournée, mais vous savez ce que c’est… Une occasion en or ça se refuse pas. »

Faisant mine de se laisser diriger vers une salle privée, il en profita pour fermer cette dernière derrière lui et de se poser sur le canapé face à son amie.

« T’as le chic pour me causer des ennuis, tu le sais, ça ? Les gars qui étaient avec moi, tu les connais ? » Demanda-t-il alors à la jeune femme en servant deux verres de l’alcool posé sur la table dans un bac à glaçons. Entre la musique à fond dans la salle principale et les sales privées généralement insonorisées, il savait que ce qu’il se disait dans cette salle serait sûrement gardé secret de tous. Il fallait aussi dire que de ne pas poser le regard sur les vêtements qui recouvraient le corps de Rose était plutôt compliqué.

« Et s’il te plaît, dis-moi que tu as autre chose à te mettre au cas où… » Au cas où ils venaient à devoir se battre. Il ne voulait pas non plus que l’ancienne membre des titans perde son emploi ou soit traquée par il ne savait trop qui pour s’être mêlée d’une de ses enquêtes. Enfin… Ce n’était pas comme s’il avait vraiment à s’inquiétait pour elle, mais plutôt pour le nombre de cadavres qu’elle risquait de semer derrière elle s’ils venaient lui chercher des crosses.

Good cop bad cop.

« De ce que je sais d’eux, je pense bien que tu ne travailles pas avec, mais ils peuvent passe fréquemment. » Dit-il lorsqu’elle demanda ce qu’elle entendait par « connaître » ces gens. A vrai dire, même si les méthodes de son amie étaient pour le moins discutable, il savait qu’elle avait malgré tout une éthique et une morale qui pouvait l’empêcher d’aller s’associer à des gars dans leur genre. Ils auraient pu essayer de l’embaucher mais ce n’était pas le cas, sinon il les aurait sûrement déjà retrouvés en petits morceaux si elle avait été dans un mauvais jour où à l’hôpital si elle était de bonne humeur.

Lorsque vint la question de la tenue, bien sûr elle se joua de lui tandis qu’il soupirait, exaspéré par les tentatives de sa camarade pour le mettre mal à l’aise. En quelque sorte, c’était chose réussie, surtout lorsqu’elle feignit de ne pas comprendre de quoi il voulait parler. Alors qu’il s’apprêtait à lui dire qu’elle pouvait arrêter de faire comme si elle ne comprenait pas, elle lui coupa l’herbe sous le pied, disant qu’il était trop puritain. Elle avait donc bien son équipement dans sa loge. C’était une bonne chose.

« Je ne suis pas puritain, je reste juste professionnel. Et je n’ai pas de kink bizarroïde… Enfin, pas plus que d’autres personnes qui portent du cuir la nuit pour taper tout ce qui bouge. » Il ne pouvait décemment pas dire que les costumes qu’ils portaient tous, aussi justiciers puissent-ils être, ne pouvaient pas paraître pour un certain fétichisme du cuir et autres matières aux yeux de personnes dont les activités étaient bien plus classique. Et puis faire un léger trait d’humour sur leur situation n’était pas une chose qui le rebutait. Un peu de sarcasme ne faisait pas de mal et il avait été à bonne école avec Alfred.

Enfin, elle admettait qu’elle connaissait une des personnes à sa table. Il n’allait pas lui demander comment ni pourquoi. Là n’était pas la question du jour et il n’était pas là pour lui faire passer un interrogatoire. Elle avait sa vie, il avait la sienne, et il savait très bien que rien n’était tout rose pour tout le monde, surtout dans cette ville et avec les antécédents de la jeune femme. Elle expliqua qu’elle avait eu un accroc avec ce dernier qui l’avait menacé de plusieurs manières. Non seulement Tim n’allait pas demander si elle allait bien, car c’était visiblement le cas, mais il se dit aussi que l’homme en question avait eu de la chance de ne pas tenter de lier le geste à la parole. Son amie fit encore une fois une allusion aguicheuse qu’il ne releva que d’un simple haussement de sourcil suivi d’un soupire et d’une gorgée d’alcool. Nier qu’elle pouvait être attirante aurait été un mensonge, mais il n’allait pas se faire avoir par ces méthodes avec lesquelles elle essayait de le piéger. A vrai dire, il prenait cela bien plus pour un jeu, une scène qu’elle jouait qu’autre chose.

Lorsqu’elle expliqua qu’ils semblaient avoir en vue une de ses collègues et qu’elle allait l’aider qu’il le veuille ou non, il répondit tout simplement. « Je ne t’en aurai pas empêché. Du coup je pense qu’effectivement, ils vont sûrement vouloir enlever ta collègue ce soir, histoire de me faire baigner dans le sale coup et me rendre complice. » Enfin, rendre Alvin Drapper complice, non pas Tim Drake. C’était une méthode assez courante pour forcer un associé à coopérer, comme ça ils pouvaient toujours témoigner contre lui et il se retrouvait non plus à être un associé mais à leur service. Le coup classique pour se faire beaucoup de larbins en un temps record.

« Ca me donne une petite idée. Si je me propose pour kidnapper ta collègue pour eux, suffit de leur ramener un sac mortuaire opaque avec quelqu’un dedans. Ils vérifieront sûrement dans le sac lorsqu’on sera dans un endroit isolé pour ne pas être vus… Et si dedans ce n’est pas ta collègue… »

Ils risqueraient d’avoir une petite surprise en voyant Ravager sortir d’un sac à la place d’une strip-teaseuse qu’ils allaient vendre il ne savait où après l’avoir droguée, et loin des regards et de la ville, ils auraient tout le temps qu’ils voudraient pour les interroger de façon musclé s’ils ne voulaient pas cracher le morceau sur leur petit commerce. Ainsi ils auraient tout ce qu’ils voulaient, l’espace, le temps et l’effet de surprise en plus d’avoir empêché un kidnapping de plus.