Clark Kent - Le Premier Titan

Tula a été le premier grand amour de ma vie, celui qui cimente l'adulte que l'on devient et transforme les perspectives que l'on a pu avoir sur le monde au point de marquer l'âme de manière éternelle.

J'étais un Superman plus jeune impliqué dans les accords avec Atlantis. Elle était une figure de son peuple soutenant le roi nouvellement couronné. Un homme de la surface et une femme des océans, tous deux poussés par le bien commun, ce fut le coup de foudre. Tula et moi avons tout partagé, sans secret ni concession. Elle savait tout de moi et réciproquement. Ca a été un amour passionné et d'une intensité sans pareil, une fusion des corps et des esprits à un degré que je ne pensais pas tangible.

Pendant plusieurs mois ce fut l'idylle. Tels Antoine et Cléopâtre considérés en dieux de leur temps, nous nous mêlions aux humains pour leur jouer quelques farces et faire comme si nous ne différions pas des autres couples, profitant des plaisirs de la vie que je m'étais interdit jusque là. Seulement voilà, il y avait tant de choses à faire, tant de crises à gérer. Elle avait un royaume à consolider dans les tréfonds et moi un monde à protéger depuis là-haut, alors nous nous sommes éloignés le cœur brisé, par devoir.

Parfois j'y repense et je ressens des regrets, comme le doit être un premier grand amour. Elle a conservé une place dans mon cœur et nous continuons de nous côtoyer quand l'occasion se présente, mais en amis, en paix et sincères.

Donna a eu le même enseignement que sa sœur, la même discipline, mais sans doute de part le lien privilégié que nous avons développé, je ne la vois pas si semblable qu'il n'y paraît. C'est une femme douce, emplie d'émotions et de convictions qui forcent l'admiration.

Elle n'a pas eu l'existence facile dans notre monde et a fait des choses qu'elle regrette, mais Donna a su rebondir, se remettre en question et prendre sur elle-même, quitte à se mettre en retrait. Pour cela, je la soutiens de tout mon cœur. Notre amitié ne se fonde pas seulement sur notre devoir héroïque, bien que l'on en partage beaucoup d'aspects et bien des échanges devant des couchers de soleil ou au sommet des gratte-ciels, mais à cela s'ajoute nos moments vécus ensemble sans armure ni danger.

Des journées passées avec notre chère Ophelia aux dîners en tête à tête, des promenades, des rires complices, des discussions le long des canaux de la baie de Metropolis, mais aussi notre passion de la photographie. J'ai pris plaisir à être le premier fan de son travail, encourager sa fibre artistique - car elle a un don - et la soutenir fièrement lorsqu'elle a choisi de devenir Troia, prenant un nouveau départ.

J'ai énormément d'affection pour Donna et je serais là si elle a besoin de moi, c'est le moindre des devoir quand on aime quelqu'un.

Jusqu'il y a peu, Rachel était pour moi une jeune femme autrefois victime d'un parent monstrueux - encore une, qui plutôt que de devenir bourreau à son tour, a fait volte-face et affronté ce qui avait voulu la soumettre. Trigon fait assurément partie des pires entités que l'univers a engendré.

Pourtant, sa propre fille est devenue une héroïne qui combat l'injustice au sein des Teens Titans et lutte quotidiennement pour garder le contrôle. Pour cela, j'ai un immense respect. Je n'étais pas aussi proche d'elle que d'autres Titans, mais récemment tout à changer. Au terme de mon errance dans le multivers, je fut projeté dans un futur hypothétique dévasté par Trigon où j'ai aidé Raven à se libérer de son emprise. Puis nous nous sommes rapprochés, comme je ne l'aurais jamais imaginé.

Le monde était en ruines, l'univers envahi, nous avions lutté ensemble et étions à la veille de l'ultime bataille contre un mal absolu. Elle était condamnée à se sacrifier et nous en avions conscience, comme j'étais prêt à me sacrifier de même. Alors avant le dénouement, nous avons décidé de passer cette dernière nuit ensemble. Nos enveloppes et nos âmes ont vécu une expérience unique et marquante. Quand elle est morte dans mes bras, mon cœur s'est brisé.

Maintenant je suis revenu et je dois vivre seul avec cette blessure. Néanmoins j'ai fait une promesse à Rachel et je la tiendrais, coûte que coûte. En souvenir de nous.

La famille de Bruce ne s'est jamais vraiment illustrée par l'apaisement, cela dit, dans un enfer comme Gotham, construire une famille est déjà une épreuve de force. Mais des valeurs sûres ont émergé de tout cela, Dick en est la quintessence.

Il est surtout celui qui incarne le mieux l'héritage du Batman. Il ne possède pas seulement tout ce qui faisait la force de son mentor, il en a aussi surmonté les abus qui lui faisaient parfois défaut. J'aime beaucoup ce garçon, il est fort, courageux, intègre, intelligent et censé. Lorsqu'il s'est éloigné de Bruce, j'ai répondu sans hésiter à son appel pour le soutenir et l'épauler, le temps qu'il se rôde en tant que Nightwing. Plutôt que d'être un autre justicier de Gotham, il s'est donné le challenge difficile et très dangereux de s'occuper de Blüdhaven, une ville plus petite mais plus gangrenée encore car sans défenseur.

Je respecte énormément sa prise d'initiative et si j'ai été très présent à ses cotés, aujourd'hui il n'a plus besoin de moi, ni d'aucun mentor. Il l'a prouvé en reprenant l'armure du Batman durant un temps. C'est un héros accompli et exemplaire, insufflant l'espoir par sa foi en son prochain, avec la hargne et la conviction de faire ce qui est nécessaire de la manière la plus juste. J'ai une confiance entière en lui pour veiller sur la famille de Bruce qui, où qu'il soit, doit être très fier de lui.

Barry et moi sommes des amis de longue date et c'est un héros remarquable, un homme responsable sur qui je peux compter et réciproquement, en dépit de nos caractères qui diffèrent parfois beaucoup. Nous ne sommes pas aussi proches tous les deux qu'avec d'autres membres de la Justice League, mais il connaît depuis toujours mon identité secrète et je connais la sienne.

Au début, nous aimions tester notre vitesse lors de courses endiablées, avant qu'il ne m'avoue être plus rapide que ce qu'il voulait bien laisser paraître. Un vrai farceur. Nous nous sommes souvent aidés, pas seulement revêtus de nos costumes ou pour régler des affaires à l'échelle planétaire, voire dimensionnelle, mais aussi dans son travail d'agent de la police scientifique et moi de journaliste d'investigation. Il a su me filer de sacrés coups de main pour démêler le vrai du faux de certaines affaires et il savait où me trouver quand il avait besoin de quelques relations pour débloquer une enquête empêtrée dans des magouilles sordides.

Parfois il n'y a pas besoin d'être si proches, que pouvoir être en confiance et soudés suffit, ce qui n'est pas si répandu dans le monde d'aujourd'hui ou trop de nuances tuent la nuance et justifie des choses parfois condamnables. Barry est quelqu'un de bien et de sûr qui se bat pour la dignité des plus faibles, je ne pourrais espérer mieux.

Harleen Quinzel incarne un dilemme particulièrement ardu, car derrière la façade d'une criminelle désaxée se cache une âme en peine qui a besoin d'aide, j'en ai eu la preuve inattendue. Je connaissais les déboires que Batman avait eu avec elle et le Joker, mais je ne l'avais jamais rencontré avant ce jour fatidique où, intervenant au port de Metropolis, je chassais la Suicide Squad assaillant des marchands de mort que j'arrêtais dans la foulée.

Mais elle s'est décidée à prendre des otages au Daily Planet pour m'attirer afin de se venger. La scène fut surréaliste : elle usant des armes qu'elle possédait et de tous les objets qui lui passaient sous la main pour essayer de me blesser, en vain. Quand elle cessa d'insister, face à ma perplexité, quelque chose d'étrange s'est passé : elle s'est assise, contrariée et puis... nous avons discuté. Elle venait de changer sous mes yeux.

Elle s'est confiée, je l'ai écouté et je lui ai promis de l'aider. Puis elle a laissé les otages partir et s'est laissée arrêter pour rejoindre la prison, car il ne pouvait en être autrement. Malgré mon aversion pour le crime, elle m'a sincèrement touché. J'aurais aimé l'aider, mais probablement avec les relations de Waller, elle s'est échappée et je ne l'ai plus revu. Je veux croire qu'elle puisse être sauvée. Si une autre occasion se présente, je respecterais ma promesse.