beyond desolation (zsasz)

(001), Chérubin chargé d’une mission, les os pas encore solidifiés que déjà il doit porter le monde. Inutile de chercher un sens à sa vie, on lui a déjà écrit. La relève, il n’est que la relève. C’est à se demander s’il a été conçu par amour ou par nécessité. Quand le père se retirera, le fils deviendra Roi à son tour. Inutile de chercher un autre destin, il n’y a jamais eu aucune issue pour lui. Non pas qu’il s’en plaigne, on l’a toujours habitué à ça, à être l’enfant à qui l’on demande d’être déjà trop grand. (002), Tout lui est déjà offert. Victor n’a pas l’idée de demander qu’on le lui apporte déjà. Excès corrosif, un amour matériel dans lequel on le berce tristement. Illusion pour voiler les figures impalpables des parents. Jamais là, toujours seul. Ça ne l’a jamais tant fait souffert. À dire vrai, les gamins qu’ils rencontraient aux repas mondains avaient tous été marqués par le même maléfice. Des parents il n’aura pas. Un gosse de riche, tout simplement, pas le premier, pas le dernier. (003), Il livre toutefois un amour sans retenu à ses parents, et plus particulièrement à son père. Liés par leur prénom et leur nom, plus que par le sang. Il a toujours voulu être comme lui, faire comme lui, penser comme lui mais en vain. À force d'imiter, il a oublié d’exister. Les souvenirs avec le paternel sont peu nombreux, ou du moins peu marquants. Il retient surtout les moments où encore adolescent, il s’amuser à espionner son Roi. Caché derrière les portes, l’oreille tendue et le regard perçant les trous de serrure. Agenouillé derrière le divan cuivré du salon, cloîtré dans le placard du bureau, couché sous le lit de la chambre parentale, caché, tout le temps. Il se souvient de ce soir où Maman était partie de la maison et que Papa avait invité ces deux femmes à une heure si tardive. Il ne pourra jamais oublier l’odeur qui émanait alors dans les couloirs désertiques de la baraque. Cette odeur. (004), Discret, égaré dans l’ombre de celui à qui il doit la vie. Les résultats scolaires ne sont pas très bons, sans pour autant être très mauvais. Un élève tout simplement moyen, de ceux que l’on oublie le plus rapidement. Victor ne peut pas compter beaucoup de véritables amis autour de lui, pas un de ces gosses populaires. Il s’en fiche pas mal lui, de tout ça, des autres, de l’école. Maman gueule souvent parce qu’il ne s’intéresse à rien. À chaque fois il a l’envie de lui rétorquer que c’est la Vie en personne qui s’en fiche de lui. Elle la fait rejoindre des clubs sportifs, culturels aussi, mais sans grand succès. Doué en rien, comme si les Dieux ne lui avait légué aucun talent si ce n’est celui de survivre à l’ennuie qui le tourmente tant. Ce n’est pas que la vie lui parait difficile, c’est juste qu’elle est sans aucune saveur, sans aucun intérêt. Son but a beau être tracé, il ne lui trouve pas le moindre sens. (005), Alors il a tenté de faire comme papa, une nouvelle fois. L’escrime, cette discipline aux allures si élitistes. Des mois, puis des années d’entraînement. Une persévérance presque sans faille, comme une addiction, avec pour seul objectif celui de rendre fier le père tant adulé, dépendant du regard qu'il peut parfois poser sur lui. Ce dernier n’est venu voir son fils combattre qu’une seule fois. Et bien que Victor ait  remporté la compétition ce jour-ci, il lui a reproché de n’être pas assez souple, pas assez vif, pas assez. Alors le gosse a persisté encore plus fort, si fort qu’on lui suggère même des contrats dans des clubs prestigieux. Mais lui, il s’en fout complètement de ça. Ne fait ça ni pour le renom ni pour la gloire, seulement pour lui, toujours pour lui. (006), Il fallait bien que ça arrive après tout. Encore une fois, son destin est déjà tout tracé. Né pour succéder. Le Roi et sa Reine perdent la vie en Californie alors que des créatures atlantes envahissent la plage de Morro Bay. Les carcasses noyées des deux époux ont été retrouvées non loin de leur bateau échoué. Les journaux évoquent vaguement leur décès, une nouvelle tragique certes mais qui n’a rien de sensationnelle comparée aux évènements spectaculaires dont elle découle. Quelques semaines plus tard, l’avenir de la firme fera parler, mais rien de plus. Aucun hommage, aucun honneur pour eux. C’est comme si le monde entier se foutait bien de savoir que Victor Zsasz, tout juste âgé de vingt-cinq ans, était devenu orphelin. Un deuil qu’on lui a volé. Tout se précipite pour celui-ci. Tout va trop vite. (007), Trop jeune, trop faible pour tout ça. Mettre un gamin sur le trône de cet empire est un suicide sans nom. Faut croire qu’ils avaient tords de croire qu’il en était capable. Les associés de son père rôdent autour de lui, la concurrence se réjouit de son incapacité. Milieu hostile qui le submerge peu à peu, sans compter qu’il n’a guère eu le temps d’accepter la perte de ses parents. La maison est vide, beaucoup trop vide. Terrain miné où les souvenirs explosent en agonie. Il décide de revendre, de quitter Chicago et de s’installer définitivement dans leur appartement de fonction à Gotham. S’éloigner, fuir, une solution - mais jusqu’à quand ?  (008), Le monde est foutu. Pas mal de personnes se sont faites enlever par Brainiac. Ceux qui restent, les laissés pour compte, n’ont plus la même lueur qu’avant. Gotham va si mal, et avec, Zsasz qui s’enterre jour après jour. Le retour des disparus n’annonce rien de rassurant. L’économie est au plus mal, et la firme perd de plus en plus d’ampleur. Il est obligé de fermer plusieurs de ses usines, dont l’une de ses plus grosses basées à l’étranger, les licenciements s’accélèrent et avec les révoltes. Détesté, maudit par ses tiers. « Votre père n’aurait jamais fait ça ». (009), Il ne ressent vraiment plus grand chose. Les sourires ont le don de lui arracher les lèvres, de les déchiqueter sans relâche. Il ne se souvient même plus de la dernière fois où il a osé rire. Pas qu’il se l’interdise non, il ne trouve pas, plus, de raison de le faire. Il rencontre les mauvaises personnes, celles avec qui il peut oublier, le temps d’une soirée, d’une semaine, ou peut-être même d’un mois entier. Il teste ses limites, tente de ressentir, de survivre. Se noie dans une déraison sans nom. C’est la première fois qu’on ne le dirige plus. Le voilà complètement esclave de sa liberté, ne sait pas comment la dompter. Il est son propre maître désormais, et pour la première fois de sa vie, il est libre de ne se sentir jugé que par lui-même. Alors il fait tout ce qu’il n’a jamais pu faire auparavant. De l’enfant qui se veut modèle à l’adulte qui cherche à renier tous les codes inculqués. (010), Déchéance morale, baise tout ce qu’il peut, jusqu’à plus ressentir le moindre frisson quand il s’échappe dans ces corps déshumanisés. Il boit beaucoup trop, avale, aspire, fume tout ce qu’on lui donne, tout ce qu’il peut acheter. Les gens viennent chez lui avec rien, et repartent avec tout. On abuse de lui sans qu’il ait l’envie (l’idée) de rétorquer quoi que ce soit. Un déchet. Les comptes en banque chutent, et c’est sans compter sur sa nouvelle obsession pour les jeux d’argent. Plus d'espoir en qui que ce soit, plus d'espoir en lui, plus d'espoir. Une quête identitaire sans fin aucune. Un destin tracé, oui, mais qui le conduit vers le néant. Les idées noires, encore et encore. Quel est le sens ? Quel est le but ? À quand la fin ?

pays : France.  fréquence de connexion : Le plus possible. où avez vous connu que le forum ? À l'époque de Bazzart. votre avis dessus : Ce nouveau design, mama    un dernier mot ? J'ai déjà fait un passage express avec Roy Harper il y a quelques mois, j'avais du mal à voir comment composer avec un personnage au background si complet, ce pourquoi je repars avec un tout autre personnage et que je le commence à ses origines, en espérant que ça vous semble plausible et surtout possible    Victor n'est donc pas encore un vilain dans cette version, mais patience, ça arrivera    (also, #RestoretheSnyderVerse.)