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 Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)

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MessageSujet: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyMar 22 Aoû - 12:51




Prologue
Les hommes en noir

Alger

Un camion braqua sèchement à gauche et mordit le trottoir. Le fourgon de convoyage qui était sur la route freina brusquement. Le coup de patin fit chasser l'arrière. Il percuta le camion de plein fouet.

7h du matin, à l'angle de la rue Slamani et de de la rue Abdelhak Kouider. Une des parties résidentielles d'Alger Centre, au sud des jardins botaniques du Hamma. Le choc fit caler le moteur des deux véhicules. 3 convoyeurs descendirent du fourgon pour évaluer les dégâts. Rue calme à 7h du mat, pas de passants sur les trottoirs. Pas encore de brouhaha causé par l'accident. Sous le capot, le radiateur du fourgon explosa. La vapeur d'eau siffla et se répandit partout. Les hommes toussèrent et s'essuyèrent les yeux. 3 hommes surgirent des rues avoisinantes.

Ils portaient des masques noirs. Ils portaient des gants noirs et des chaussures à semelle de crêpe tout aussi sombre. Ils avaient des ceintures portes-outils avec des bombes asphyxiantes dans des étuis. Ils avaient des vestes noirs à manches longues boutonnées jusqu'au cou. La vapeur d'eau leur servait de paravent. Ils s'approchèrent et sortirent des armes à feu munies de silencieux. Les convoyeurs toussaient encore. Ils leurs tirèrent dessus en pleine tête. Les victimes s'effondrèrent. Les hommes masqués observèrent la rue. Elle était encore calme. Toujours pas de passant ni de brouhaha causé par l'accident. Homme masqué n°1 avait le chiffre « 8 » brodé sur le col de sa veste. Homme masqué n°2 avait le chiffre « 11 » brodé sur le col de sa veste. Homme masqué n°3, visiblement le leader, avait le chiffre « 64 » brodé sur le col de sa veste. Ils ouvrirent la porte du fourgon. Des curieux commencèrent à se manifester. Des gens écartaient des rideaux de leurs fenêtres. D'autres entrouvrirent la porte. On voyait quelques courageux sur le pas de leur véranda. « 64 » fit un signe à ses collègues. Ils mirent tous des masques à gaz. Ils dégoupillèrent leurs bombes asphyxiantes et les balancèrent dans la rue. Les émanations en surgirent et se répandirent sous forme de brume acide. Ils entrèrent dans le fourgon. Des sacs d'argent liquide et des mallettes étaient entassés sur des étagères murales. Ils fouillèrent et balancèrent le contenu dehors. Rien à faire du fric. Les billets s'envolèrent dans le vent. Des gens s'approchèrent pour tenter de grappiller des billets de banques en train de valser. L'un des homme masqué en noir sortit 4 bombes asphyxiantes, les amorça et les lança. Il les projeta à droite et à gauche. L’atmosphère devint encore plus brumeux et acide. Les gens sur les vérandas crièrent, toussèrent, et rentrèrent en courant dans leur maison. Les hommes en noir continuèrent à fouiller le fourgon en ignorant royalement les billets et les lingots d'or. Ils trouvèrent ce qu'ils cherchaient dans une des valises. Un objet de collection empaqueté dans une chemise en papier kraft. Ils déchirèrent l'enveloppe et contemplèrent le bouquin : un volume relié cuir, avec pour titre : K'aarna. Ils le mirent dans un sac de jute et décampèrent. Ils traversèrent la rue envahie par les tourbillons de billets de banques emportés par le vent alors que la brume s'éclaircissait et disparaissait peu à peu. L'homme masqué au chiffre « 64 » brodé sur son col jeta un dernier regard. Son chiffre signifiait qu'il avait tué 64 personnes.

La scène de l'accident, avec sa pluie de billets de banques et ses 3 morts sur la route resta vide et immobile pendant 5 minutes. Les gens restant cloîtrés chez eux et n'osant pas sortir. Puis un portail magique s'ouvrit en plein milieu de la rue. Le Doctor Fate en sortit en lévitant cape au vent. Il arrivait toujours avant les policiers par ses portails dimensionnel lorsqu'un événement singulier et dramatique, lié au spiritisme arrivait de par le monde. Il se posa au sol et arpenta la rue pour l'examiner. Le soleil rutilait sur son casque d'or et le symbole d'Anubis sur son torse. Il vit des riverains qui restaient prudemment à distance en contemplant cette scène surréaliste. Les algériens aperçurent le Dr Fate. Ils affichèrent cette expression du visage qui voulait dire : « eh merde. ». Fate s'arrêta devant les corps et les observa. Il leva la tête vers le fourgon d'où s'échappait encore des billets par ci par là. Il entendit des sirènes de police au loin. Il devina qu'il y avait au moins 6 ou 7 voitures rien qu'au bruit des sirènes en train de se superposer. Il lévita au dessus du sol et s'éleva au dessus de la rue pour mieux contempler et comprendre la scène. Il cogita et comprit que les assaillants étaient venu dérober quelque chose de bien plus précieux à leurs yeux que l'argent, et qu'on convoyait dans ce véhicule. Vers une banque ? Un musée ? Une collection privée ? Dr Fate se reposa au sol. Les sirènes de police se rapprochèrent. Au bout de la rue un môme lui fit un signe de la main. C'est qui le Monsieur avec une cape qui vole dans le ciel ? Le sorcier inclina sa tête casqué dans sa direction et fit signe à l'enfant à son tour.

Il ouvrit un nouveau portail magique et s'engouffra dedans. L'instant d'après il avait disparut.

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Obscurantis Order
Taninna Aït Oukaci • Kent Nelson


Metropolis, Minuit.

Coup de téléphone chez Taninna Aït Oukaci.

« Agent Oukaci ? Je ne vous dérange pas ? J'espère que vous ne dormiez pas. Je sais qu'il est tard, mais vous êtes la seule inspectrice que j'ai sous la main. »

Le capitaine de la brigade de répression des vols au bout du fil.

« Il s'agit d'un cambriolage plutôt violent sur Tremaine Sud. Le proprio a pour nom Kent Nelson. Il était sortit pour l'opéra et c'est en rentrant chez lui qu'il a constaté ce qui s'était passé. Il nous a appelé aussitôt. »

…………………………

1684 Tremaine Sud.

La seule maison éclairée de partout dans tout le quartier à cette heure nocturne. Des voitures garés sur le devant : rôdeuses de flic avec lumières des gyrophares encore allumées. Deux flics en uniformes manipulant des torches aperçurent Taninna.

« Eh ! On vous attendait. Visez un peu la victime. »

Ils braquèrent leurs torches sur la pelouse. Voilà le chien. Gorge tranchée et mâchoire serrée autour d'un chiffon imprégné de produits chimiques. Le grillage délimitant la propriété était à côté, quelqu'un l'avait sectionné pour pénétrer dedans. Un des agents commenta :

« Voilà le topo. Le type revenait de l'opéra au centre ville. Il était allé voir Verdi. Il a trouvé le corps de son chien puis sa porte fracturé. Il nous as ensuite appelé. Il est à l'intérieur si vous voulez l'interroger. »

L'intérieur de la maison était nantis. Des tapis persan d'Ispahan et de Chiraz partout sur le sol. Des masques incas, khmers, fatimide, yamatos et coréens sur les murs. Des vitrines avec des antiquités. Des sous-mains en verres arborant des images de la vallée des rois en Égypte, du Mont Fuji au Japon et du temple d'Angkor Vat au Cambodge. Une miniature du symbole d'Anubis trônait sur le haut mur du hall. Le salon n'avait pas un seul mur visible, des étagères de bibliothèque partout à n'en plus finir cachaient tous les murs. Environ 6000 volumes à vue de née au bas mots. On avait vandalisé la pièce tout comme les autres à la recherche de quelque chose. Visez tous les livres répandus sur le sol après avoir été jetés et malmenés : Aristote, le Tao Te Ching, le Coran, les Tantras des boudhistes, Platon, la Bhagavad-Gîtâ des hindoues, le manuel d’Épictète, la Sîra, le Paradis Perdu de Milton, les hâdith de Al-Bukhârî, au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, la Bible, Vie des 12 césars de Suétone, la somme théologique de Saint Thomas d'Aquin, etc.

Deux policiers bavardaient plus loin dans l'embrasure d'une porte pour tenir compagnie au type qui habitait ici et pour tenter de le réconforter. Voilà Kent Nelson en tenue de soirée. Il portait un complet noir Valentino avec un nœud pap en soie. Ses yeux brillaient de tristesse pour son chien. Son visage était défait. Son corps tout entier paraissait enfoncé vers l'intérieur. Il était assis en tailleur contre le mur à même le sol. Comme si tout l'apparat de sa maison n'avait plus aucune importance. Les deux flics aperçurent Oukaci et s'éclipsèrent pour lui laisser la scène de crime.

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyDim 27 Aoû - 16:10


OBSCURANTIS ORDER
Un courant d’air léger fit roussir l’extrémité de sa cigarette.

Assise en tailleur sur la seule chaise pliante de son studio et lieu de vie, l’algérienne a le dos courbé et les ailes repliées. Sous ses yeux, un écran où l’image d’un individu familier se meut. Sur son visage, un sourire. Un de ceux qui ne parvient pas à effacer la fatigue accrochée à ses traits fins. Cela semble pourtant suffire à son interlocuteur et proche, qui ne semble pas y voir très clair non plus : de fait, il est fort tôt de l’autre côté de l’Atlantique. L’homme se permet de bailler face à l’oeil de la caméra, ses petits yeux noirs cherchant désespérément la sainte motivation.

Au geste qui ne lui échappe pas — et dans son dialecte natal, la jeune femme lui glisse, « Je t’avais dit que la boulangerie c’était pas pour toi, » ricane t-elle en le pointant de son index fin, ladite clope coincée contre son doigt voisin. L’homme lève les mains et exprime ses émotions avec ferveur. Comme toujours. Beaucoup imagineraient une scène de ménage (les tons respectifs et gestes le suggèreraient). Pourtant il n’en était rien… simplement démonstratifs. Et bruyants. « Il faut bien que je fasse quelque chose Tani ! Sinon c’est le grand-père qui va me maudire à force de me tourner les pouces ! C’est que j’ai une femme à nourrir moi maintenant ! » « Oh t’inquiètes, elle sait très bien se nourrir toute seule aussi ! C’est qui qui te fait tes plats, le voisin ? Et je te rappelle quand même qu’elle travaille. Pas à quatre heures du mat’, mais elle travaille. » Il se masse son menton barbu, grommelle un peu et sirote sa tasse de thé à la menthe encore bouillante — et dieu seul sait comment il parvient à faire ça sans jamais se brûler. « Et grand-père est très bien là où il est, ne va pas lui donner des idées de ce genre, yak ? » « Hm, hm. » L’ombre de la culpabilité semble se lever dans le cœur de la jeune femme, manquant parfois de tact. « T’es pas vexé ? » « Non, » lâche t-il aussitôt. Il était habitué à son caractère mais ne parvenait toujours pas à digérer l’intégralité de ses propos. Encore moins de si bon matin. (L’occident l’a sans doute changée aussi, pense t-il. Il reprend une petite gorgée de son breuvage.) Elle fronce un peu les sourcils mais n’a pas perdu son petit sourire. « Oh que si t’es vexé. » (Elle écrase sa cigarette contre le ventre plat de son cendrier.) Encore une fois, elle ne peut s’empêcher — elle débite spontanément. Cherche le dernier mot malgré elle. Ce soir, Taninna n’est pourtant pas bavarde à souhait.

Elle tira sur sa clope et le laissa engrener sur un autre sujet, non moins ponctué d’humour afin de balayer sa légère frustration. Il partit sur un sujet familial typique, lui donnant des nouvelles de ses petites cousines qui avaient vu le jour il y a peu. Cela dure quelques minutes et elle semble attentive, participant à la conversation le plus naturellement du monde. En fait, Tani cherche  toujours à avoir des nouvelles non superficielles et c’est là une entreprise particulièrement difficile au sein de son clan. Les seuls qui laissaient le paraître sur le banc de touche étaient parti repeupler l’Outremonde.

Non, en réalité, son esprit est encore tourné vers son travail. Et plus précisément l’affaire sur laquelle elle a trimé aujourd’hui, comme ces trois dernières semaines d’ailleurs. Puis soudain, ses pensées reviennent vers K’aarna. De sa main la plus valide, Taninna effleure son bras qu’elle caresse machinalement. L’œil lointain.

Elle revêt un débardeur et un short, tenue de soirée obligatoire une fois de retour entre ses murs. Taninna est sortie boire un verre avec quelques collègues et s’est carapatée dans ses appartements vers onze heures un quart.
Toujours prise dans le fil de la discussion, cette dernière fut malheureusement interrompue par la sonnerie basique de son téléphone. Le fixe. Personne ne l’appelle jamais sur le fixe, et pendant un bref instant elle imagine qu’il puisse s’agir de Connor. Son coeur palpite un peu plus fort au creux de sa poitrine alors qu’elle bafouille des excuses à son interlocuteur pour aller récupérer le combiné. Son cerveau fit la permutation linguistique avec justesse. « Oui j’écoute ? » « Agent Oukaci ? Je ne vous dérange pas ? J'espère que vous ne dormiez pas. Je sais qu'il est tard, mais vous êtes la seule inspectrice que j'ai sous la main. » Dormir ? À minuit ? Ils me prennent pour quoi, une poule tricoteuse d’écharpes ?, piquée pour si peu. Le travail la rattrape, encore une fois. « Vous ne me dérangez pas capitaine, dites-moi. » Dans leur courte discussion, elle a enregistré le nom du capitaine, qui poursuit donc sur sa lancée. « Il s'agit d'un cambriolage plutôt violent sur Tremaine Sud. Le proprio a pour nom Kent Nelson. Il était sortit pour l'opéra et c'est en rentrant chez lui qu'il a constaté ce qui s'était passé. Il nous a appelé aussitôt. » Plutôt violent ? Ça l’intrigue. Soit il y a violent à cent pour cent, soit ça ne l’est pas. L’entre-deux n’existe pas vraiment selon elle. Toujours est-il qu’on a besoin de sa présence ce soir. « Très bien, j’arrive sur place immédiatement. Je vous tiendrais au courant. » Le combiné reprend sa place dans un petit son caractéristique et elle remonte jusqu’à son smartphone encore calé contre le mur de sa cuisine.

Sans s’en rendre compte, elle expire un peu plus fort. Un soupir contrefait. « Le travail ? » « Le travail. Je suis désolée Ahmed mais je dois y aller. » Nouveau sourire. « Hé bien on est deux ! Fais bien attention à toi, hein ! Joue pas aux cow-boys inutilement ! » C'est qu'un vol. Qu'un chien en dégât collatéral. Rien qui devrait l'inquiéter. Pas ici à Metropolis, du moins. « Cow-girl tu veux dire ? » Il le redit plusieurs fois. Fais attention. Étrangement, ça ne fait pas tant écho que ça. « Toi aussi Ahmed. T’en fais pas, c’est la routine ! Beslama. »

Enfin, je crois ?

C’est avec prestesse qu’elle se change et disparaît dans la nuit, laissant derrière elle une plume ébène.


_____________



1684 Tremaine Sud.


Une silhouette aérienne file à vive allure au dessus du quartier, fauchant l’air jusqu’à sa destination. L’adresse exacte ne lui a pas été transmise non plus mais il faudrait être diablement idiot pour ne pas réussir à voir ces gyrophares criards en pleine nuit. Et pour cause, elle se dirigea dans la direction dite une fois aperçus, piquant un peu pour rejoindre la terre ferme. L’algérienne reprit sa verticalité peu avant d’atterrir — et c’est avec adresse et grâce que les talons courts de ses bottines claquèrent sur le bitume ; soulevant légèrement ses cheveux et le pan de sa veste. La seconde d’après, ses ailes se rétractent contre son dos, réarrangeant à la va-vite son carnage capillaire.

Taninna aperçut deux de ses homologues à quelques mètres, lampe torche au poing… et remonta à eux telle une anguille, l’un d’eux finissant par la surprendre. « Eh ! On vous attendait. » « Pas trop j’espère ! J’ai fait au plus vite. Bon, qu’est-ce qu’on a ici ? », demande t-elle aussitôt, braquant d’elle-même son regard sur l’objet de sa visite. Le terme « violent » lui revient et se traduit alors sous ses yeux. Avec une certaine modération pour ce qu’elle avait déjà connu par le passé, à Gotham notamment. « Visez un peu la victime. » Le faisceau du néon s’oriente vers le cadavre d’un animal mutilé. Race canine, domestiqué au vu de son collier, il doit donc appartenir à Mr Nelson. La dépouille est froide et déjà destituée de son noyau spirituel et pilier, du miel habituellement puisé par K'aarna : l'âme.

La violence est selon elle quelque chose de désuète. La violence n’est pas la mort du chien - du moins, ce n’est pas là son avis personnel. La violence est traduite par la maltraitance qu’il a subi et qu’il n’aurait jamais dû avoir. La mort n’est pas violence mais odyssée. C’est bien souvent le raccourci emprunté pour y arriver qui l’est, et elle en avait la preuve ce soir.

La seule violence palpable est celle que lui renvoie ce noeud énergétique, là, sous son nez. Elle ne comprend pas tout à fait ce que cela signifie, car ressentir est parfois difficilement traduisible. Taninna n’a pas encore toutes les cartes en main. En revanche, le fait que le chien ait été prit pour cible n’est malheureusement pas surprenant dans ce genre de scénario.

Quelque chose guette.

Son regard se pose sur le grillage enfoncé, qu’elle ausculte après avoir sommé l'un des flics de lui éclairer les zones en question.

C’est net. Même le passage n’est pas aussi grand que ça. Ça sent le plat préparé, même si elle ne peut encore en être certaine.
L'animal a encore son attention et elle s'accroupit à ses côtés. Ça sent encore le chimique qui imbibe manifestement le chiffon noué. La brutalité ? Non, c’était plutôt perfide de tuer ainsi. Il est même possible que l'individu ne soit venu que pour ça, idée qui lui traversa l’esprit. Malgré le tableau, il s'était appliqué. Un voleur ou un tueur ? Qu'avait il dérobé exactement, si ce n'est la vie d'une bête et le cœur d'un homme aux mille et une richesses ?

« Est-ce qu'on a déjà pu lister quelques objets manquants ? Qu’en est-il des systèmes de sécurité ? Monsieur Nelson en bénéficie ? »

Nombre de personnes dans ce quartier ont investi dans les systèmes de sécurité, et ce malgré le tôt de criminalité relativement stable. Le premier acquiesça. « Y a une caméra extérieure mais elle a été neutralisée, faut croire qu’ils étaient plutôt préparés avant de se pointer. » Récupérer les données. « Et rien à l’intérieur ? » « Nope, rien du tout. À part le bordel qu’ils ont laissé j’veux dire. » Tout vérifier. Plusieurs fois s’il le faut. « L’état des lieux mis à part, il manque quelque chose ? »

Les deux flics ne semblent pas particulièrement à l'aise face à cette question, évitée depuis le début.

« Bah… le proprio n’est pas très loquace sur la question. »
« Ouais en fait on a préféré attendre que vous soyez là, il transpire pas vraiment la joie de vivre cet homme. »
« J’suis d’accord. » acquiesce son binôme en haussant les épaules. Ils se justifient comme ils le peuvent, l’informent que deux autres sont à l’intérieur avec lui. C’est une perte de temps au profit d'une démonstration d’altruisme.
Mais elle aurait sans doute fait la même chose.
« Rien qui puisse m'étonner… », soupire t-elle en se frottant l’arrière du crâne, une petite moue sur le visage.

Pas seuls.

Quelque chose l’incite à rentrer au plus vite au sein de la demeure vandalisée. Taninna ne se fait pas prier et cède à son instinct.
« Gardez l’œil ouvert les gars… si c’est pas déjà fait, vérifiez le reste de la propriété, ça peut pas faire de mal. » Ça, elle n’en est pas certaine non plus.
L’algérienne tourne les talons et se dirige vers la porte déjà ouverte. On la suit des yeux jusqu'à ce qu'elle franchisse le seuil, où elle devient plus visible que jamais. À peine un pas et elle s'arrêta.

Pas seuls.

Pourtant ce n’est pas une inquiétude certaine qui la happe. Pas encore.
…REcoMmEncE…aVAncE uN pEu mA dOUcE…j’AimERai mE dElecTEr…EnCOrE… Pas maintenant… s’il te plaît… bientôt. C’est promis. Tentant de ne pas être trop perturbée par K’aarna, la jeune femme doit se fait violence et se reconcentre. (Difficile : l’idée s’imprime dans son crâne et ne la lâche pas.) ………EnCOOOrE…
Ravalant sa salive, Taninna fait balader son regard sur le sol parsemé d'ouvrages d'exception, des murs parfois dénudés de leur décoration d'origine, du plafond qui a tout vu et qui n’a rien eu. Les lieux sont nantis et c’est peu de le dire : cet endroit, s’il avait été indemne de toute barbarie, aurait alors transpiré d’une opulente singularité.

À ce stade, il n'y a que cet homme qui puisse apporter de nouvelles pistes à cette affaire. Et c’est lui qu'elle va chercher au bout du couloir.

La jeune femme ailée salue les deux policiers déjà placés et qui ne manquent pas de se surprendre de ses attributs cachés au mieux dans son dos. Un zeste d’appréhension dans leur regard alors qu'elle leur tourne le dos, s'engouffrant dans l'antre d'un blessé.

Là, un vif sentiment de peine semble l’envahir. D’inachevé. Pas de colère noire. Pas de vengeance aveugle. Juste une affliction instable. Et rien de ce qu'elle ressent ne lui appartient.
Tout semble s'accrocher à cette pièce… ou à cet homme. Peut-être est-ce simplement un amoncellement qu’elle parvient à peine à distinguer.
Taninna pousse doucement la porte, sans pour autant se permettre de le rejoindre. Deux misérables secondes avant qu’elle ne brise le silence de l’endeuillé.

« Comment il s'appelle ? » fait sa voix alors qu'elle s'aventure à décrocher son regard abattu. Ses yeux lui sourient avec une bienveillance étrange, presque lointaine. (L’emploi du présent n’est pas anodin et son accent ne se cache pas. Sans insister.) Elle réprime son envie de bouger un peu partout en tapotant l’ongle de son index sur l’encadrement de la porte. Taninna ne se comporte pas comme un professionnel froid mais n'oublie pas son objectif pour autant.
De fait, ses petits yeux en amande scrutent chaque recoin de la pièce d’une onctueuse curiosité.

Peu après un écho lui parvient, un écho qui la surprend malgré elle. Un jappement dans son dos, un son inattendu qui lui coupe le souffle et tend ses ailes. Tani est malheureusement la seule à l’entendre. ……shHHt……cE n’ESt riEN……qU’uN dErnIER appEl… Sa voix caresse son âme troublée, fait reposer un baume léger sur ses inquiétudes et les apaise. L’infime mouvement de sa tête est à nouveau rattrapé : son attention se redirige vers Kent Nelson, l’éclat vibrant dans ses prunelles manifestement altéré. Mais pas que… « Je m'appelle Taninna Aït Oukaci. Navrée d'avoir à vous demander ça maintenant monsieur mais j’aurais besoin que vous m'aidiez en répondant à quelques questions. » …..qUel hOMmE étrAngE !….. susurre les mille et une voix de K’aarna, sortant une fois encore de son mutisme. La kabyle y est attentive, ses mots sont d’or et de lumière. Le silence avant la première bombe. « Avez-vous des ennemis prêts à tout, monsieur Nelson ? » l’interroge t-elle, guettant l’ombre d’un mensonge sur ses lèvres masculines. ………oU l’ENviE dE mEUrtrIR?

Se concentrer sur lui et pas le reste, c’est le plus important. « Enfin, j’aimerais vérifier l'intégrité de vos biens. Savoir si on vous a dérobé quelque chose ou non. Si c’est le cas, beaucoup de choses pourraient être logiquement expliquées. En revanche… » les yeux de Taninna vrillèrent, parade obligatoire pour ne pas laisser l'éclat sombre de son regard à portée. « …on aurait très bien pu agir ainsi pour vous atteindre personnellement, plus que par réelle cupidité. » (C’est la version qu'elle soutient en premier lieu, mais s’avancer trop vite est dangereux.) Elle ne comprenait pas trop. L’aisance qui avait fait tuer le chien n'était pas retrouvée ici. Tout était mit s'en dessus dessous : le tableau final ressemblait à un prototype inachevé, d’un cubisme analytique raté.

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyLun 11 Sep - 17:22




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Taninna Aït Oukaci • Kent Nelson


Nelson leva la tête surprit. Il ne s'attendait pas à l'arrivée d'une nouvelle venue avec les autres policiers. Il fut encore plus étonné par l'aspect de cette femme. Des ailes. Il songea : méta-humaine. Kent se demanda si elle avait obtenu cet attribut grâce à la science, la génétique ou la magie. Il songea qu'il serait intéressant de poser sa main sur elle et de fouiller dans son passé pour découvrir ce qu'il en était. Une fois muni de son casque il avait ce pouvoir. Mais il préféra s'abstenir même s'il était très curieux. Il n'était pas très moral d'observer le passé et le présent des gens. Le Dr Fate ne le faisait qu'en cas de nécessité ou de danger, quand cela servait ses objectifs.

« Il s'appelait Siwa, comme le nom de cette oasis perdue en Égypte. »

Nelson se releva avec un air de lassitude non dissimulé et observa la femme avec un regard scrutateur. Était-elle de la police ? Logique si les agents l'avaient laissé venir ici. Mais improbable vu ses ailes de méta-humaine. Kent se demanda si elle n'était pas une super-héroïne, malgré son absence de masque ou de costume. Elle le sollicita pour des questions. Kent pencha plutôt pour une membre de la police. Elle tenait plus de l'investigatrice que de la justicière.

« Oui bien sûr allons dans la bibliothèque, il y a des sièges qu'ils n'ont pas vandalisés. »

Nelson la guida vers la pièce et jeta un regard accablé sur tous ses précieux livres répandu par terre. De tout le carnage dans sa demeure, c'était visiblement ce qui était advenu de ses livres qui semblait l'offusquer le plus. Kent Nelson avait tout de l'érudit reclus. Il s'assit tout en présentant un fauteuil poliment à sa visiteuse et répondit à ses questions en conservant un air assez taciturne.

« Si j'ai des ennemis ? »

Et comment…

« Pas que je sache, mais vous savez ce que c'est. Dès qu'une personne est un peu nantis, elle est facilement prise pour cible par des criminels. »

Elle lui demanda si quelque chose avait été dérobé. Il lui répondit ce qui était en partie vraie :

« Non je ne crois pas. Tout m'a l'air d'être encore ici. Je pense qu'ils cherchaient de l'argent en liquide. Sinon ils auraient prit quelques tableaux ou objets rares et n'auraient pas fait un tel saccage. »

Nelson l'observa. Vu le nom qu'elle lui avait donné en se présentant, elle n'était pas originaire du continent. Kent se demandait d'où sa famille venait avant de s'être arrêté en Amérique. Terre africaine ? Vu son teint, il la soupçonnait d'avoir une famille native de l’Égypte, peut-être même du Liban. Afrique du Nord ? Peut-être, donnant très fort sur sans doutes. Moyen-Orient ? Sans doutes, donnant très fort sur probablement. Elle lui demanda s'il était visé personnellement. Kent s'empressa de détourner la conversation en répondant par une autre question qu'il souhait poser lui aussi.

« Juste entre nous, pardonnez ma curiosité mais… A quoi devez vous vos ailes ? »

Bruit de pas dans le hall. Kent tourna la tête et aperçut 3 nouveaux venus qui venaient d'apparaître dans la maison. 3 hommes en complet gris. Très agents gouvernementaux. Ils avaient quelques signes distinctifs en dehors de leur costard cravates. Homme n°1 avait un écusson d'une université. Homme n°2 avait un insigne de confrérie et association charitables. Homme n°3 portait un œillet à sa boutonnière. Les 3 hommes sortirent des insignes fédéraux de leur portefeuille et les exhibèrent.

« Mr Nelson ? Nous sommes du FBI. Je suis l'agent Maslick et voici les agents Kellerman et Lindenaur. Nous enquêtons sur les effractions similaires à d'autres crimes fédéraux. Si vous voulez bien nous suivre. Nous prenons en charge cette enquête. »

Ils jetèrent un regard vers Oukaci, à mi-chemin entre l'étonnement pour la femme ailée et l'agacement de voir une méta-humaine être mêlée à tout ceci.

« Merci, nous prenons la suite. Mais nous vous ferons suivre nos rapports sur l'enquête. »

Kent les regarda de plus près. Les insignes du FBI étaient des vrais. Mais…

Homme n°1 avait le chiffre « 18 » brodé sur sa cravate. Homme n°2 avait le chiffre « 9 » brodé sur l'un des revers du col de sa veste. Et homme n°3 avait le chiffre « 12 » brodé sur le col de sa chemise. Kent voulu mettre en garde Oukaci. Il pria intérieurement pour qu'il ne se trompe pas sur son impression. Qu'elle soit bien originaire du monde méditerranéen et oriental comme il le soupçonnait. Il dit à la policière :

« Ils ne sont pas du FBI. Ils veulent me tuer. Gagnez du temps. »

Mais Nelson n'avait pas lancé la phrase en anglais à la jeune femme. Il lui avait dit en Turc. Puis il lui redit la même phrase en perse. Puis en Arabe. Puis en Berbère. Puis en Syriaque. Puis en Araméen. Il pria intérieurement pour qu'elle connaisse une de ces langues.

Les 3 agents du FBI s'observèrent avec étonnement. Ils ne comprenaient rien. C'est quoi ce délire ? Pourquoi le type parle en charabia du tiers-monde ?

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyLun 18 Sep - 22:41


OBSCURANTIS ORDER
« Il s’appelait Siwa, comme le nom de cette oasis perdue en Égypte. » les traits de la jeune femme s’étirent dans un sourire étrangement doux. Cet homme est aussi cultivé qu’attaché à cet être dont l’essence vitale s’est évaporée dans le temps et l’espace. Isiwan. Cette oasis a pendant longtemps été un fief berbère. Le temple d’Amon s’y cache. Étrange coïncidence. Pendant un bref instant, Taninna se demande si leur rencontre est réellement le fruit du hasard. Un vague sentiment dont elle s’imprègne sans se rouler dans ses drapés caractéristiques.

« Qu’il repose en paix. » se contenta t-elle de dire, chassant son sourire avec justesse. (Et que son esprit ne revienne pas hanter les lieux.) Sa tête s’était légèrement inclinée vers l’avant aux mots prononcés. Un profond respect pour ceux qui sont partis vers les champs sacrés de l’Outremonde. Peut-être même plus que les vivants eux-mêmes. Une petite mort ne lui fait plus peur, mais peu sont aptes à accepter l’équilibre universel et ses préceptes. Le Cycle est ainsi bâti : de chaleur et de poussière.

Elle remarque naturellement le regard qu’il lui lance : ses attributs attirent l’oeil, quant bien même elle les avait rétractés à leur maximum. (Ce qui n’était pas sans l’embêter.) Il n’était pas dédaigneux et ce fut là un point qu’elle nota, puis classa dans sa mémoire. L’homme pouvait être curieux et c’était tout à son honneur - elle voyait pire au quotidien et s’était blindée au mieux face à ça - mais elle était ici pour régler cette affaire… et éventuellement faire une nuit de six heures, car le sommeil était aussi important pour Tani, Homo Magi ou non.

Et réalisa que ses collègues n’avaient pas prévenu le concerné qu’elle faisait également partie de leur cortège. Taninna ne faisait pas comme tout le monde et n’avait pas présenté son insigne, ni même son titre de manière expresse. Est-ce qu’elle fit en sorte de se rattraper ? Pas vraiment. De toute évidence, monsieur Nelson n’était pas né de la dernière pluie et avait comprit. Habituellement en uniforme, il lui arrivait parfois, comme ce soir, de se présenter en civil. Il y a des jours où elle ferait mieux de rester dans son lit, n’est-ce pas ? Pourtant on l'avait attiré sur le terrain en cette nuit.

Il la conduisit jusque dans ladite bibliothèque, (elle eut un léger pincement au cœur en voyant tous ces trésors éparpillés comme de vulgaires déchets sur le sol de sa demeure), où l’homme lui répondit… ……iL cAchE dEs TrEsORs………iL cAchE…… …en mentant.
Peu avant, elle avait accepté de s’assoir dans l’un des fauteuils, en face de lui. L’officière s’était placée non pas au fond mais sur le rebord, ses ailes ayant dû s’ouvrir un peu dans un arc de cercle moyen. Ses avant-bras étaient calés sur ses genoux et son dos était naturellement courbé vers l’avant ; attentive à l’homme qui était assit là. L’érudit dégageait un charme magnétique, et elle avait déjà relevé la singulière prestance lorsqu’il s’était déplacé un peu plus tôt. Peu importe les énergies-brouillard qui s’accrochaient à lui depuis peu. ………pAs SeULs…… réitère K’aarna de manière plus expresse, mais l’algérienne ne parvint pas à sourciller, ni à quitter des yeux le nantis.

Pas d’ennemis ? Pourquoi mentez-vous, monsieur Nelson ? pense t-elle alors, presque écœurée par ce simple fait. Une légère tension. Ses mains sont liées, doigts entremêlés. Ses poignets respectifs forment des lignes brisées manifestes. À ces mots, Taninna avait froncé un peu les sourcils et penché la tête, ayant presque l’air de vouloir sonder cet esprit étranger. D’un regard un peu trop intrusif, il est vrai. « Malheureusement non. Je ne sais pas ce que c’est, mais je veux bien essayer d’imaginer. » et pour cause, Taninna n’était pas aussi privilégiée que monsieur. Elle n’avait jamais roulé sur l’or, même si son statut actuel n’avait strictement rien à voir avec ce qu’elle avait pu vivre dans sa petite enfance, par exemple. Oh, elle savait par expérience, dans le métier, certes… mais la criminalité n’était pas moins battante au plus bas de l’échelle sociale, l’insécurité régnant et oppressant le petit peuple.

La jeune femme replace l’une de ses mèches derrière son oreille, acquiesçant face à la réponse qu’il lui offrit. Au moins il ne s’agissait pas là d’une langue qui fourche. De quoi l’apaiser ? Pas vraiment à vrai dire. Taninna l’avait encore au travers de la gorge : c’était toujours ainsi lorsqu’on trahissait la vérité, celle qu’elle attendait. Elle ne put d’ailleurs contenir une remarque. « Je pense qu’il cherchait à vous atteindre vous. Vous devez certainement avoir des admirateurs cachés… et qui manquent cruellement d’attention de votre part. » à cette sincérité acérée, à cette vérité qu’elle veut dénicher. Lui-même le dit, ils n’ont rien touché. Tout ça a l’air d’être une mise en scène. Un fiasco. S’il s’agissait d’un repérage, ils n’auraient pas fait autant de « dégâts ». Non, il y avait certainement quelque chose d’autre là-dessous, et Taninna voulait savoir ce dont il s’agissait.

……pAs sEUls…lÀ…dErrIErE tOI…mA dOUcE… fait l’alliée de son cœur, (elle a tourné la tête un peu sur le côté, l’air de chercher à tendre l’oreille), tandis que M. Nelson cède lui aussi à ses petites pulsions. « Juste entre nous, pardonnez ma curiosité mais… A quoi devez-vous vos ailes ? » elle plisse un peu les yeux et le regarde en coin en réorientant son visage dans l’axe souhaité l’instant d’après. Les concernées bougent un peu. L’officière le jauge en silence, se rongeant le frein, tentant d’évaluer la situation. Elle n’apprécie pas particulièrement qu’on lui pose des questions à ce sujet — pourtant le nantis ne semble pas être mal intentionné, à première vue. Elle n’apprécie pas non plus avoir à contourner la vérité, ça lui fait mal. Ses lèvres s’entrouvrent doucement, elles tremblent imperceptiblement, hésitantes, puis… « Mes ailes… disons que je les ai depuis ma naissance et que… » et c’est tout ce qu’elle sait, malheureusement. Leur origine est magique mais elle n’aurait pas l’audace d’aller sur ce terrain-là. Pas ici. Pas maintenant. Pas avec lui. Toujours est-il qu’elle est coupée dans son élan (Allah soit loué comme dirait l’autre), attirée par le bruit de pas qui s’approchent.

……quELquE chOSe arRIvE……… et les paroles s’accompagnent d’un ressenti étrange. Pourquoi un frisson pique t-il son échine comme des piqûres d’insectes intempestives ?
Et en parlant d’insectes… en voilà trois qui arrivent. FBI. Louche mais soi-disant FBI - les insignes sont conformes, la véracité de leur propos pas. La jeune femme se leva aussitôt, ne rivalisant aucunement avec ces individus - au moins d’un point de vue gabarit. De toute façon qui était plus petit qu’elle dans cette ville, à part les moins de douze ans ?

Outre le fait que la kabyle se fasse dévisager, (ce qui lui donna une forte envie d’envoyer son poing dans la figure du premier — elle se contenta de serrer les dents) elle fronça les sourcils lorsqu’on lui annonça que cette enquête ne dépendait plus de la police. Le fait qu’on ne la regarde qu’à peine, qu’on ne s’adresse pas à elle, l’irrita. « Bonsoir messieurs. » avait-elle finit par dire, s’imposant d’une voix acerbe. Enfin ils percutèrent. Et se contentèrent de reformuler la chose, sans répondre à ses salutations pour autant. Petites merdes. Et sa pensée, forte, fait écho jusqu’à son cœur qui bat déjà un peu plus vite. Ne pas se laisser submerger par la colère. …… j’AI fAIM………dE lUI…… elle se mord l’intérieur de la joue. Cette envie la contamine. Et son âme jumelle la rend dangereusement délicieuse.

D’habitude elle se cantonnait à ce qui était ainsi programmé. Or cet homme n’avait pas dit la stricte vérité. (C’était le carnaval des langues de serpent !) Pendant qu’ils se préparaient à inciter M. Nelson à les suivre, la jeune femme avait observé rapidement leur accoutrement (une façon de se conforter dans son dégoût à leur égard), mais pas assez — ce qui semblait être logiquement expliqué au vu de son agacement sous-jacent. Ce qui n’était pas le cas de ce singulier personnage qui avait beaucoup plus de sang-froid qu’elle, assurément.

Puis il commença à parler dans une langue qu’elle ne connaissait pas, mais essayait de deviner… du turc ? Vint finalement l’arabe, que Taninna comprit aussitôt — et le berbère, n’en parlons pas. Son pouls piqua à nouveau, mais elle eut le réflexe de ne pas aller chercher les perles des concernés, ni même laisser ce léger frisson la déstabiliser. À quoi était-elle formé après tout ? Les énergies pouvaient bien parler… il fallait qu’elle leur tienne tête. Pour qu’une vie soit sauvée. Parce que oui, elle le croyait. Non seulement elle le croyait sur parole mais elle avait eu confirmation sur ses ressentis. Agir.

Aussitôt elle avait arboré un sourire cordial, qu’elle avait donc offert au dénommé Kent. Endormir un peu leur vigilance, au moins pour deux misérables minutes. Avec un peu de chance, cela suffirait à cet homme pour échapper à son funeste destin. « Très bien. » conclut-elle. En ajoutant juste après en berbère, l’air toujours aussi naturelle malgré ses tumultes internes. « Je te crois. » le tutoiement est de rigueur dans son dialecte. « Je ne te laisserais pas. Va t-en et cache-toi. » et orienta son visage de poupée vers le trio. Mentir ? Elle ne peut pas. Contourner ? Essayer ! La jeune femme pouvait bien mourir sous leur coups, elle n’en avait cure. K’aarna en revanche…

(Allait-il partir ?)
(Ou allait-il feinter pour revenir ?)
(Pourquoi s’exposer ?)
(Monsieur n’est pas un guerrier.)
(Pourquoi mentirait-il à nouveau ?)
(Douce lubie.)

« Monsieur Nelson va peut-être récupérer quelques affaires et sera à vous. Le minimum, bien sûr. Attendre deux minutes ne vous dérange pas j’imagine ? » qu’elle annonce avec un sourire imprimé sur son visage. Contourner par le conditionnel, exercice ardu et rarissime. Sa vigilance s’est rehaussée avec l’alerte donnée par Kent un peu plus tôt — et aperçut enfin les nombres brodés sur chacun des vêtements que portait ces hommes. Deux sur les trois. Pourquoi je peux pas porter de charge  humaine dans les airs, hein ? se maudit-elle. ………jE…LE…VEUX…!…… et ses petits yeux en amande s’aimantèrent au regard désagréable de cet homme au n°18 brodé sur le tissu de sa cravate. Petit à petit, son sourire s’évapora. Je le veux.

Mais à quel prix ?

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyJeu 5 Oct - 8:29




Obscurantis Order
Taninna Aït Oukaci • Kent Nelson


Les 3 molosses numérotés se hérissèrent lorsque Nelson se leva pour passer dans une autre pièce, profitant des paroles d'Oukaci à propos d'aller chercher « quelques affaires ». En vérité il n'alla chercher qu'une seule chose. Il déplaça un tableau représentant les pyramides, dévoilant un coffre dissimulé. Kent effectua la combinaison et ouvrit la porte blindée. Il prit son casque enveloppé dans un tissu. Il retira l’étoffe et plaça l'artefact sur sa tête. Aussitôt son costume de soirée disparu et fut remplacé par sa tenue du Dr Fate : vêtements allant du pourpre au mauve sombre dans ses teintes, avec un plastron, des épaulettes et des avants-bras arborant la même dorure que son casque. Il revint dans la bibliothèque dévasté. Les 3 numérotés l'aperçurent et ne se formalisèrent même pas de sa tenue. Pas un haussement de sourcils, pas de mâchoire qui tombe sous la surprise. Nelson sut alors qu'ils savaient. Les 3 faux agents du FBI sortirent aussitôt leurs armes à feu. Sauf qu'ils ne les pointèrent pas sur Dr Fate… mais sur Oukaci. Un éclair de lucidité frappa l'esprit de Nelson : ils la considèrent comme plus dangereuse que moi. Pour ça qu'ils veulent l'effacer en premier avant de reporter leur attention sur moi.

Dr Fate fit un geste. Le fauteuil sur lequel il était assis quelques instants plus tôt pour parler à la policière lévita aussitôt au dessus du sol et se propulsa avec violence sur les 3 hommes. Au même moment, sous l'impulsion magique de Nelson, le lustre du plafond se détacha et tomba sur eux en faisant un détour défiant la logique. Dans la foulée une pluie de bouquin se souleva du sol, où ils avaient été foutu pendant le cambriolage et foncèrent vers les intrus pour s'abattre sur eux. La réplique du sorcier fut si rapide et si confuse que les 3 numérotés n'eurent pas l'occasion de tirer un coup de feu. Nelson tendit sa main vers Oukaci pendant qu'il faisait apparaître un portail dimensionnel derrière lui.

« Par ici. Il faut quitter cet endroit. Ils vont tous venir en plus grand nombre, c'est toujours leur méthode. »

C'était la voix de Kent sous son casque, elle pouvait être sûr que cet étrange type en costume excentrique, était bien celui avec lequel elle avait conversé juste avant.

………………………

Le portail magique ouvert par le sorcier débouchait sur le Coffee shop sur Carolina Highway. La clientèle de fin de soirée : des noctambules, des gens prenant quelque chose avant leur service de nuit, et des hommes solitaires venant draguer des femmes solitaires. Dr Fate invita Taninna à rejoindre une table d'un geste courtois de la main.

« Ici on devrait être tranquille pour parler. »

Pas sûr. A Metropolis, on était habitué à ce que des ahuris costumés comme Superman fassent régulièrement leur apparition, mais pas à ce qu'ils viennent fréquenter n'importe quel établissement public comme ça. Visez un peu ce type casqué avec sa cape et cette fille avec ses ailes ! Tout le monde les regarda, il y eut un moment de calme, cela fit décroître le brouhaha dans le restaurant. Tout le monde tournait la tête dans leur direction. Kent poussa des tasses de cafés qui étaient restés sur la table suite aux précédents clients. Il cherchait un endroit où poser ses mains. Il désigna du doigt le symbole d'Anubis sur son torse. Il dit à la jeune femme :

« Nous avons quelques choses en commun tous les deux comme vous l'avez comprit. Nous avons chacun passé notre enfance en terre africaine. »

Dr Fate sentit cligner des dizaines et des dizaines de paupières autours d'eux. Une serveuse s'approcha méfiante avec son bloc-note et son stylo.

« Bonsoir, puis-je vous aider ? »

« Rien pour moi merci. »

« Monsieur, vous êtes obligé de consommer dans cet établissement si vous voulez profiter de nos tables, sinon vous devez partir. »

« Ah...euh… et bien je vais prendre… un verre d'eau...euh… du robinet. »

Une fois la serveuse partit, Dr Fate continua :

« Et vous l'avez comprit, ces hommes bien que simples humains, ont apprit à déceler l'occulte, le mysticisme, l'ésotérisme. Vous avez vu leur numéro à chacun ? Ce chiffre indique le nombre de personne lié à l'inexplicable comme vous et moi, qu'ils ont abattus. »

Kent referma ses mains sur une des tasses de café vides laissés à l'abandon par les précédents clients. Ses mains touchaient presque celles de Taninna. Les gens les regardaient, un gros type en costume de fedex et un grand échalas les contemplaient carrément bouche bée.

« Avant que je ne l'oublie, il pense encore à vous. Il existe 6 futurs possibles dans lesquels Connor vous revoit. Même si ce n'est pas forcément ce que vous pensez. »

Les mains de Kent firent tourner la tasse vide qu'il tenait sur la table. Il toucha sans faire exprès les mains d'Oukaci.

(K'AARNA)

Et ses mains tressaillirent. Il les retira. Il jeta un regard circulaire à la salle. Ce satané coffee shop tout entier regardait dans leur direction.

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyVen 6 Oct - 18:22


OBSCURANTIS ORDER
Et il est revenu. Monsieur n’est pas un guerrier, mais a en lui la sève d’un héros depuis trop longtemps oublié.

Taninna était en train de dévisager le n°18 lorsque l’ambiance, pourtant déjà tendue, se transforma en quelque chose de plus violent encore. Le trio gagnant dégainèrent leur arme et pointèrent leur canon sur elle. Ses ailes charbon s’ouvrirent sous la piqûre de l’adrénaline, dévoilant leur amplitude non moins impressionnante. Aussitôt après, des objets se meuvent, le lustre se fracasse contre le sol, laissant les malotrus sur la paille. Qui est cet homme ? se demande alors la jeune femme, prise de court. En effet, elle n’a pas eu le temps de faire quoi que ce soit, que l’ennemi était déjà entravé. Où est-il ? Où est Nelson ? insiste t-elle sur son champ psychique, omettant sa volonté d’assécher l’essence vitale de n°18. Ses attributs sont toujours sous tension mais ont perdu de leur envergure sous la réflexion. Réflexion qu’elle accompagne d’un regard tout particulier à l’homme masqué, mêlant venin et méfiance. …c’ESt…lUI…… répond K’aarna, alors que la voix devenue familière résonne enfin, accompagnée d’une déchirure spatio-temporelle qui s’ouvrit dans son dos.
Frustration. Elle jette un coup d’œil bref à 18 avant de s’approcher à grand pas précipités vers l’étrange personnage. …j’Ai…tOUjoURs…sOIF…dE…vIE…… et qui s’accompagna d’un soupir nasal de sa part — elle se refusa à lui offrir sa main, mais dû pourtant se résigner, sous la vive appréhension de franchir ce portail, à s’accrocher à son avant-bras.

Ils reviendront.

———————

Lorsqu’ils sortirent à l’autre bout dudit portail, Taninna crut sentir ses jambes se dérober. Une sensation de légèreté tranchée par celle d’une lourdeur pourtant habituelle, comme si sa masse corporelle lui avait été restituée brutalement. Elle n’avait encore jamais vécu quelque chose de similaire et dut prendre quelques secondes pour ne pas trop s’agiter. Bien sûr, elle en avait lâché son comparse.
Elle parvint toutefois à se resituer dans l’espace, reconnaissant les lieux. Mais… pourquoi ici ?
Le regard de la jeune femme brasse les alentours, s’accroche au moindre visage, annote dans sa mémoire troublée les quelques émotions qu’elle semblait cueillir çà et là. Elle marchait sans vraiment savoir, sans vraiment imaginer. Comment fait-il pour être aussi calme ? Et pendant un bref instant, elle s’imagine que le trio n’a été qu’un leurre pour l’atteindre. Est-ce qu’on en voudrait à K’aarna ? À cette pensée, l’une de ses mains se referme pour former un poing. Les émotions de la jeune kabyle sont mises à rude épreuves ce soir. Tranquille. Parler. Elle se dirige presque comme une automate à la table qu’il mentionne d’un geste de la main et s’installe à l’une des chaises, face à lui. Taninna n’est pas sereine. Taninna peine à garder les yeux posés sur son interlocuteur. Elle est en ultra-vigilance. Mais surtout, elle tente de composer avec la frustration liée à 18, et les réprimandes sourdes de K’aarna à ce sujet. L’officière a l’air d’avoir la tête ailleurs.

La voix de l’homme résonne à nouveau - comment doit-elle l’appeler désormais ? - et la force à recentrer son attention sur lui. (Il ne ment pas. Il ne ment plus.) Tani a les mains sur la table, doigts entrelacés fermement. Le symbole sur le plastron de Nelson, qu’elle reconnaît, mais en ignorant les vertus qu’il pouvait lui conférer. Dans son silence, elle semble ravaler une quantité astronomique de mots. « …coïncidence… » marmonne t-elle avant que la serveuse n’arrive, ne bougeant pas d’un iota. (Elle en a perdu sa langue, ça ne lui ressemble pas.) Les hommes qu’ils ont rencontré en voulaient à la vie de monsieur Nelson. Taninna n’avait pas encore comprit qu’elle était elle aussi une cible privilégiée, car le critère de choix ne lui avait pas encore été révélé clairement.
La flic ne regarde pas la serveuse lorsqu’elle lui répond à son tour. « La même chose. » et à défaut, elle boit les paroles de l’érudit, lui qui semble effectivement en savoir beaucoup sur la question. Si calme… et ça l’intrigue, la trouble. Tant de stabilité lui renvoyait celle qu’elle avait perdu d’années en années. Au fond, elle l’envie un peu. ………pUIssaNce……sILencIEUse…… l’employée a disparu, après avoir jeté un coup d’oeil par dessus son épaule. Taninna le fixe toujours sans grande gêne, le cœur piquant toujours sous sa poitrine.

À peine lui révéla t-il l’alignement et les intentions de ces ‘chasseurs du surnaturel’ qu’elle lui lança dans son dialecte natal. « Qui es-tu ? » peut-être y avait-il un soupçon de défiance dans sa voix, mais il y avait plus de chances qu’il s’agisse d’une conséquence des récents tumultes qu’autre chose. S’il n’avait pas envie de se dévoiler face à toute cette assemblée curieuse, il n’avait qu’à user de cette langue avec laquelle ils pouvaient dialoguer sans être compris d’un tiers.

……hhhhhhehhhnnnn…mORT AUx EnnEMIiiis !……pAS de REpOS pOUr……… lEUr…… ÂME !…ils sONt…à…MOiIIIii… ……eT…à jAmAIs…cONdAmNÉs!… oui, la déclaration de guerre était déjà prononcée par son âme jumelle. Et la nervosité sous-jacente de Taninna traduisait également des volontés plus sombres vis à vis de ces maudits humains. Elle a réussi à en oublier l'équipe qui était sur place, là-bas, derrière le portail.

Puis, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il parle de Connor. Là, sans crier gare. « Je t’interdis de lire mon avenir ou quoi que ce soit d’autre ! C’est clair ? » déverse t-elle aussitôt, toujours dans sa langue natale. Ce n’était pas vraiment le moment de mettre sur le tapis une déception amoureuse, même si déception était un grand mot. Taninna l’avait abandonné. Elle avait fui Gotham pour préserver K’aarna et en avait sacrifié son amour. Et sa santé mentale était elle aussi mise en jeu. « Tu n’as pas le droit. » dit-elle un peu plus bas, tentant de calmer ses ardeurs. Les crises de colère, son talon d’Achille. Et là, elle enrageait d’autant plus à l’idée de se laisser ainsi aller, se dévoilant face à un traître inconnu.


Prise dans ses divagations, elle n’avait pas vu que Nelson tripotait l’une des tasses. Un geste malencontreux leur valut un contact direct, de peau à peau. Un contact qui l’électrisa. ……IL…………
………………
………
……………………… SAIT!………


Les yeux de l’algérienne s’écarquillent un peu, son attention toujours portée sur l’homme en face d’elle.

Ses mains, contrairement à celles de Fate, ne sont pas ramenées à elle. En revanche, elles se sont figées, perdant de leur chaleur humaine caractéristique. Elles frémissent imperceptiblement, ses doigts entrelacés se resserrent. « Ne… me… touche… pas. » avec la voix grondante de K’aarna qui sembla s’y mêler — mais l’œil qui le fixait était bel et bien le sien. D’un fanatisme protecteur. C’est sans compter le fait qu’il ait mentionné Connor. Elle qui pourtant avait connu trois Homo Magi à ce jour, elle n’aurait jamais cru faire face un jour à un… oracle ? Pas comme ça. Plus… jamais.

Il allait devoir lui prouver qu’il n’était pas un danger : ni pour elle, ni pour K’aarna. Mais allaient-ils réellement avoir le temps pour toutes ces sornettes ? Parfois le destin était bien traître… et il avait si bien commencé…

La salle est captivée par leurs deux silhouettes singulières. De son côté, la femme ailée fait en sorte (et la tâche est ardue) de ne pas se reposer sur ce détail, sachant qu’elle allait très certainement se laisser aller à ses émotions négatives. K’aarna avait soif, il n’était pas question de jouer avec le feu, ni avec les âmes ici présentes. Sûrement pas.

Pourtant, si jouer avec le feu n’est pas permit, elle se surprend toutefois à aller chercher son poignet d’un geste vif et maîtrisé, (elle se contredit dans son geste mais ses émotions sont duelles), leurs avant-bras confondus. La kabyle s’est penché un peu sur la table, bousculant l’une des tasses vides par mégarde. La céramique joue de tremblotis contre sa surface avant de s’estomper — sans tomber, ni se briser. Elle veut entendre la vérité de sa bouche. Elle veut savoir ce qu'il a réellement senti pour avoir ainsi tressailli.

D’un murmure fort elle siffle à nouveau en anglais, « Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe ? » et c’est au creux de l’articulation de son poignet que trône la stigmate de K’aarna, cette même main qu’elle pressait contre le gantelet du sorcier.

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyVen 6 Oct - 22:08




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Taninna Aït Oukaci • Kent Nelson


Lorsque la jeune femme lui saisit le bras, Dr Fate eut un mouvement de recul imperceptible. Elle le questionna sur sa révulsion. Nelson faisait face à un dilemme. Comment lui expliquer ? Comment trouver les mots pour lui dire que l'abîme regardait en elle et qu'elle ne tournerait pas son regard, tant qu'elle ne l'aurait pas consumé elle. Heureusement pour Kent, son casque dissimulait son expression du visage. Il préféra faire l'impasse sur ça et répondre plutôt aux autres inquiétudes d'Oukaci sur lui. Dr Fate lui répondit en berbère, mais ayant du mal à converser dans cette langue (car il ne l'avait plus parlé depuis 1963 au moins) il changea pour l'arabe qu'il maîtrisait mieux au cours de la conversation.

« Pardonne moi si je t'ai blessé en te parlant de Connor. Mais je ne peux ignorer passés et futurs des individus, je vois tout, c'est ma malédiction. Je n'ai pas vraiment choisis ça. Je suis un accident de l'histoire. Le hasard ou le destin a voulut que je prenne la place d'un sorcier, pour le remplacer comme passeur entre les mondes. »

Nouveau coup d'oeil. Les gens détournaient le regard dès que Fate les scrutaient. Certains décampèrent du Coffee Shop.

« Normalement j'aurais du devenir égyptologue ou orientaliste parvenu à l'âge adulte. Mais... Ils sont venus, ils ont tué mon père. »

De sa main libre, Dr Fate trempa son doigt dans le reste d'une tasse de café et dessina sur la table une croix gammée qu'il ponctua en travers par le dessin minimaliste d'un palmier. Il venait d'esquisser le symbole de l'Afrikakorps.

« J'aurais du mourir dans le désert, et finalement je suis devenu ce que je suis. Mais j'ai été un enfant avant tout ça. Regarde. »

Il serra l'avant-bras de Taninna en retour et lui montra en lui envoyant ses souvenirs dans son esprit:

Le Caire 1938

Les rues avaient des allures de fourmilières aux yeux de Kent qui avait 6 ans. Des écriteaux en arabe et en anglais, des policiers avec des chapeaux coloniaux. Protectorat indépendant ce pays ? On ne dirait pas. Près de la gare des gamins prenaient les voitures  des riches britanniques d'assaut pour leur fourguer des colifichets pour touristes. Des perroquets genre gris du Gabon qui résidaient d'habitude dans les jardins d'Ezbekieh, tournaient en virant de l'aile au dessus d'une mosquée. La circulation se traînait. La plupart des noms de rues contenaient des dates de la récente histoire coloniale britannique. Le père de Nelson le tira par la main pour qu'ils évitent un Fellah et sa charrette tiré par un chameau : bordel ! Le père de Kent lançait des piécettes aux mendiants. Un perroquet fit une descente en piqué et se posa sur le rebord d'une fenêtre. Le petit Kent lui tendit la main pour le toucher. Il essaya de le caresser. La bestiole lui mordit la main. Kent pleura fort.

Ils descendirent au lido palace, tout près d'un des plans d'eaux artificiels de la ville. Kent détonait : le seul môme au milieu de tous ces occidentaux qui monopolisaient le bar. Kent alla jouer près du bassin rempli de carpes Koï. Pourquoi les anglais importaient toujours des animaux exotiques d'un continent à un autres ? Des chats postés sur le rebord en bavaient à l'idée de bouffer du poisson. Ils donnaient des coups de patte et claquaient des mâchoires sans jamais attraper leur proie. Les carpes étaient méfiantes. Le père de Kent s'enfila un Singapore Sling au bar. Il posa des questions : comment on fait pour aller dans les ruines des temples antiques de Fayoum ? Kent le curieux décampa, Kent le petit explorateur quitta le jardin, Kent l'imprudent déboucha dans une rue où des femmes faisaient cuire des trucs dans des plats devant des boutiques, façon jour de marché. Quelques beaux arbres autours, des palmiers et des frangipaniers en fleurs. Des flics bottés portant des matraques entourés de barbelés. Là des gosses aux visages dévorés par la faim en train de bouffer des appâts laissés par les bateaux de pêche au bord du Nil.

Le père de Kent le poursuivit en criant. Le môme courut en rigolant, son père l'attrapa dans ses bras. Le bord du Nil était une croisette au rabais. Les promontoires étaient couverts de rochers et d'herbe brunâtre. La route sur le côté était moitié bitume, moitié gravier. Voilà Kent en train d'entrer dans une mosquée pendant que son père discutait avec un commerçant du coin. Kent joua sur les tapis épais et trébucha. Les hommes en pleine salat laissaient faire. L'imam échangea avec quelques habitués juste après son office. Il leva un sourcil en apercevant le môme. Tiens ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Le môme lui secoua l'étoffe de sa tenue. Tout le monde s'esclaffa.


Nelson lâcha la main d'Oukaci.

« Je suis né dans le Massachusetts, mais en vérité j'appartiens au désert de cette contrée. Je ne le savais pas encore à ce moment là. Je vis dans le présent avec réticence, je vis dans le passé avec la rectitude d'un enfant qui à en lui ce sentiment de « pour toujours » qu'on perd tous bien assez tôt. »

Autours d'eux plus un seul client dans l'établissement. Au moins une demi-heure venait de se dérouler, même si dans cette vision onirique, Taninna avait pu avoir le sentiment que ça n'avait duré que 5 minutes.

« Mais assez parlé de moi. On a un autre problème plus urgent sur les bras. »

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyJeu 2 Nov - 18:30


OBSCURANTIS ORDER
« La prochaine fois… abstiens-toi… s’il te plaît… », glisse t-elle après qu’il se soit excusé platement, mettant en avant les raisons pour lesquelles il était enchaîné à cette pratique. Elle vibre encore sous la colère qui s’épanche. Pas sa faute. « …enfin, si tu en es capable. » ce qui n’était pas sûr. Malédiction… le mot qui fait écho jusqu’à en refroidir ses os. Après tout, n’était-elle pas marquée elle aussi ? Ne pas mentir. Ses ailes, sa médiumnité… K’aarna. Il y a des chemins qui se présentent à vous comme des évidences. Le sien a été choisi depuis longtemps.

ILS ? Qui sont ils ?

Était-ce ces mêmes hommes qui le (les) poursuivait aujourd’hui ?

Taninna veut savoir.

Saura t-il seulement lui répondre, sans que sa langue fourche et siffle d’odieux mensonges ?

Il parle. Parle et répond à cette question qui avait pesé sur son cœur maudit : qui était-il ? Sans mentir. Sans bafouer cette volonté profonde, la sienne, d’effleurer la réalité, sa réalité. Une bannière dessinée du bout de son doigt trempé dans du café froid, qu’elle ne sut pas reconnaître dans son exacte nomination. En revanche, la croix gammée, familière comme à bien d’autres individus peuplant le monde, lui révéla son appartenance au IIIème Reich.

Cela fait si longtemps… combien d’années a-t-il vu défiler ? Combien de vies a-t-il vécu ?

La kabyle tenta de le regarder d’un œil nouveau, peut-être un peu trop scrutateur sur le vif. Impossible d’accrocher ce regard qu’elle peine à discerner sous ce casque doré. Parce que ce n’est pas celui qu’elle cherchait. Celui là était bien trop différent de celui qu’elle avait croisé plus tôt, bien trop empreint de magie. Le regard d'un damné. L’Homme blessé était pourtant toujours là, en face d’elle. Et Taninna allait bientôt le retrouver.

Oser suffira.

_____________


Elle papillonna un peu des yeux, reprenant ses esprits. Ces derniers sont légèrement voilés.
En réalité, cette vision l’a touché plus qu’il ne le fallait. Et ses talents innés de médium n’y aident, en effet, en rien : elle ressent, perçoit, avec tant de clairvoyance qu’il lui est parfois ardu de freiner ces émotions qui s’épanchent, qui se déversent, qui s’imposent comme des évidences sous ses yeux. Elles ne sont pas à elle, mais elles ont existé, perdurent encore, là où les nœuds énergétiques se sont créées. L’homme à l’armure dorée en garde encore la stigmate, pour l’avoir montré avec autant de clarté et de réalisme — une de ses visions n’aura jamais été aussi claire et maîtrisée que celle-ci.

Mais au-delà de ça, K’aarna est mécontente. La friction entre ces deux énergies, ce contact simili-onirique, baigné de la magie de son comparse sorcier, l’a froissée. Taninna ne saurait pas en dire autant. Elle semble s’être échouée, corps et âme, pendant quelques instants. Assouf. Son esprit s’est fermé sur Kent, encore plongée dans ces souvenirs qui manquent de lui faire esquisser un sourire trempé d’une déchirante nostalgie. La kabyle n’en dessina que les prémices, et avec beaucoup trop de naturel pour qu’elle ait pu feindre quoi que ce soit. Comme si, dans un moment pareil, elle avait été capable d’une telle prouesse…
Sa main repose sur la table, comme si elle avait été abandonnée là. Quelques secondes plus tôt, elle a desserré sa prise sur son avant-bras. Un reflet dans le coin de son champ de vision lui indique que leurs verres d’eau ont été apportés. Elle ne se rappelle pas d’avoir vu, ni d’avoir senti la femme les approcher. Danger. Ses instances protectrices se remettent en place aussitôt et fait balader ses yeux autour d’eux. Plus un chat. Juste cette femme qui les regardait encore de travers, leur faisant certainement porter le poids de ce désert qu’était devenu son établissement depuis leur arrivée.

Aux mots de Nelson, une certitude qui lui rappelle cette amère réalité qui était la sienne : malédiction.

L’envie de fumer se profile, elle la combat, tout comme la soif de K’aarna qui se trouve dépourvue d’âme à faucher. (Une soif dangereuse et qui grandit, jusqu'au moment où elle ne saura plus y faire front.) Si ce n’est les deux qui se présentaient là, dans son environnement proche. Hors de question. Cette situation allait finir par devenir plus compliquée qu’elle ne l’était déjà. …………chAssER……dÉVOrEr…………lES cONdaMNÉs……… elle ravala discrètement sa salive, se rendant compte que son arrière-gorge s’était asséchée.

D’un geste empressé, (incapable de dissimuler sa nervosité), elle descendit le verre d’eau et fouilla les poches de son jean pour essayer d’en sortir un billet, la forçant à tirer un peu ses jambes pour assouplir le tissu. Ses ailes manquaient elles aussi de s’étendre un peu trop et de provoquer un incident léger. Il était loin le cliché du flic qui sortait son billet entre son index et son majeur pour le glisser sur la table avec élégance. Très loin. Mais elle parvint à en sortir un et le glissa sous ce verre qu’elle venait de finir d'une traite. Au moins, ce serait fait, même si elle trouvait cela toujours indécent de faire payer l’eau, la Vie. Que ce soit ici ou ailleurs.

À ceux qui en ont manqué…
Sans réussir à contrôler cette pensée rétrospective, Taninna se revoit au village. Tout est flou et seules les émotions dominantes s’accrochent encore à son entité — car ce sont elles qui vibrent le plus.

Peu importe où tu demeures, c’est là où tu dois être.
Comme leur rencontre ne pouvait être le fruit du hasard. Le destin l’avait mené déjà si loin qu'il aurait été sot de ne pas y croire…
Mais l’éventail des possibles semblait pouvoir varier sensiblement, selon le sorcier. Mais la fin, elle, restera inchangée. Taninna sait que c’est seule et trop jeune qu’elle ira rejoindre les sentiers de cendres de l’outremonde. Et ce jour-là, personne ne pourra sauver son âme condamnée. C’est à l'entité maîtresse qu'elle retournera.

Sa gorge est encore nouée, d'où son silence pour le camoufler au mieux. Elle finit toutefois par céder ce sourire avant de le ravaler, et passa quelques uns de ses doigts sur son front nerveusement. Elle n’avait ni l'envie ni le besoin de commenter ce qu'elle avait pu voir, lire ou entendre. La confession du sorcier l’avait assez étonnée en soi : elle-même n'aurait jamais fait une telle chose si on lui avait demandé qui elle était. Mais l'identité de cet homme semblait être un réel combat.
Lentement, elle relève les yeux et tente de détendre les muscles de son trapèze. La jeune femme dépose pourtant des mots redondants. Avant toute réflexion saine, elle insiste. Pour K’aarna. « Qu’as-tu senti tout à l'heure ? » en reprenant dans son dialecte. Et son regard, appuyé, témoigne de la réelle importance de cette question. Tout comme ce besoin presque viscéral d'entendre la vérité.

Elle jeta un coup d'œil autour d'eux. La femme finit par remonter à leur table - la seule occupée - et récupéra son dû, ne manquant pas de leur adresser un regard lourd en reproches silencieuses (mais sa gestuelle et le fond de son œil parlait pour elle). Taninna reprit la parole à ce moment-là.

« Ils ne lâcheront pas l’affaire, pas vrai ? » lance t-elle, lâchant un soupir contrit. Tout ça paraît évident, et elle craignait - ou appelait ? - leur retour. L’urgence se présentant, elle demanda les lumières du nantis, lui qui semblait bien plus érudit qu'elle ne le serait jamais. « Que sais-tu d’eux qui pourrait nous aider à les combattre ? » puis ajouta aussitôt, la nervosité ascendante. « Contrairement à toi, je ne suis pas devin… qu'est-ce qu'on doit f… » quand soudain, une émotion la piqua et l’enivra méchamment, la crispant tel un vieux papier froissé. Taninna venait d'être littéralement balayée par cette dernière.
La flic a ramené ses mains à elle pour les cerner autour de ses bras, son regard s’est égaré pendant de brefs instants, vidé, presque plaintif malgré lui.
K’aarna appelle, ses mille et une voix limant ses cavités crâniennes avec une sinistre allégresse. La soif est devenue trop grande.
(Elle n’oserait jamais lui avouer. Un défenseur de la vie ne comprendrait pas. Ni personne d'autre.)
Une impression étrange la gagne à cet instant. La même qui était née aux abords de la propriété du sorcier.
(Les ailes sont tendues elles aussi : Taninna veut fuir, se cacher, nourrir K’aarna sans être jugée par ses écarts forcés.)
Elle sent que quelque chose va arriver… que quelque chose va éclater.
…que des masques vont se fissurer.

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MessageSujet: Re: Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci)   Obscurantis Order (Taninna Aït Oukaci) EmptyDim 3 Déc - 18:05




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Taninna Aït Oukaci • Kent Nelson


Le sorcier scruta la réaction de son acolyte d'un soir. Elle était medium, elle réagissait aux énergies mystiques elle aussi. Elle était plus à même de comprendre les aspects étranges de tout ceci. Elle le questionna sur ce qu'il avait perçu plus tôt chez elle. Il répondit laconiquement :

« La chose qui est en toi... »

Et elle l'interrogea dans la foulée sur l'identité de leur poursuivant. Demandant des détails avec une réelle curiosité. Nelson devina qu'elle n'avait encore jamais eut affaire à eux. L'envie de fouiller encore le passé de la jeune femme le reprit, mais il s'en abstint. Elle lui avait fait très clairement comprendre, qu'elle ne supportait pas ce genre d'intrusion. Kent assista à la réaction pleine de tensions d'Oukaci, alors qu'elle déployait ses étranges ailes. Il lui saisit aussitôt les deux mains et les serra très fort dans les siennes. Cela eut pour effet de ralentir le temps à leurs yeux. Une sorte d'aura imperceptible passa. La tension qui habitait Taninna sur le moment disparut. Kent lâcha :

« Je comprends ta douleur, cette chose a sa volonté propre. Tu es obligé de vivre avec. Alors que moi mon casque je peux le retirer. Mais cette chose va te dévorer. J'ignore si tu peux t'en séparer. Tu es obligé de composer avec, alors impose lui ta personnalité à toi. »

La situation redevint normal. Kent resta dans la même position, à lui serrer ses deux mains dans les siennes. La serveuse effrayée par la scène leur cria :

« Décampez d'ici ! Allez faire vos trucs bizarres ailleurs ! C'tun lieu honnête ici bande de tarés !»

…………………………

Ils trouvèrent un auvent qui les abrita de la pluie, qui commençait à tomber. Rue résidentielle étroite. Chantier de constructions à côté, qui s'ornaient de pancartes « Lexcorp ! Le roi de l'urbanisme, pour la ville de demain ! ». Le sol était entourés de détritus. Le Dr Fate était assis sur un gros pneu de chantier. Il portait toujours son costume de sorcier. Mais il avait retiré son casque et le tenait sur ses genoux. Il jeta un regard vers un panneau : Location libre pour le printemps 2018.

« Pour en revenir à nos poursuivants. Ils appartiennent à une secte dénommé Obscurantis Order. On les reconnaît aux numéros qu'ils portent sur le col de leur vêtements comme tu as pu le voir. Le chiffre indique le nombre de gens que chacun d'entre eux à tués. Ils traquent les marginaux tel que toi et moi, qui ont une affinité avec l'occulte ou l'inexplicable. »

Nelson observa les carafons de gnôle vide, le bois de construction détrempé et les débris de papier qui voletaient à cause du vent.

« Ils existent depuis un siècle je crois. La première fois que j'ai eut affaire à eux, c'était en 1964. Ils cherchent à dérober des artefacts. En clair ils veulent mon casque. Et ils veulent K'aarna qui est en toi. Et bien entendu ils veulent nous tuer pour s'approprier tout ceci. »

Kent se leva et s'approcha de Taninna, tout en gardant son casque sous le bras. Le bruit de la pluie résonna plus fort autour.

« C'est eux qui ont tués mon chien et ravagé ma maison. C'est mon casque qu'ils cherchaient. Ils ont attaqué un fourgon blindé en Algérie il y a quelques jours. Il transportait quelques objets de grandes valeurs, dont un livre sur K'aarna. Ils s'intéressent à toi. »

Kent remit son casque et tendit son bras pour toucher les ailes d'Oukaci. Il retira aussitôt sa main dans un geste confus.

« Pardon… j'aurais du te demander avant, c'est juste que… enfin j'ai vu tellement de choses, mais jamais une personne avec des ailes. »

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