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 all that we've got, all that remains (taninna & hope)

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MessageSujet: all that we've got, all that remains (taninna & hope)   all that we've got, all that remains (taninna & hope) EmptyMar 19 Sep - 22:04

all that we've got, all that remains
Taninna & Hope

De nuits blanches en journées éreintantes, le temps avait passé. Il passait toujours, laissant derrière lui la fin du monde comme si elle n’avait jamais eu lieu. Le monde ne s’était pas arrêté de tourner parce que le soleil avait disparu, et il ne s’arrêterait pas de si tôt malgré les cataclysmes qui se succédaient. La mort de milliers de personne, ce n’était rien, rien pour ceux qui avaient disparu, rien non plus pour ceux qui survivaient, puisqu’ils étaient là et qu’ils voyaient les jours défiler, forcés d’y assister, forcés d’y participer. Il fallait avancer, suivre le temps, suivre le cours des heures et cligner comme des chouettes parce qu’il était inutile d’attendre la venue de la lumière pour effacer la nuit. Hope s’était mise à vivre à l’hôpital. Puisqu’il fallait continuer de vivre, c’était ainsi qu’elle avait décidé d’affronter la réalité. Elle ignorait délibérément les horaires et les plannings, restant tard, quittant tôt, se roulant en boule pour quelques heures sous une couverture le temps de piquer un vague somme, et recommençait. Personne ne lui disait rien, elle était là, elle travaillait, elle ne demandait pas de comptes et on ne lui en réclamait pas. Qui se souciait de ça ? Il y avait tellement plus grave à gérer, il y avait toujours une urgence qui s’ajoutait à une autre. On avait besoin d’elle et elle avait besoin de se sentir utile.

Elle n’avait pas quitté son travail depuis plusieurs jours quand elle dut quand même se décider à remettre le pied dehors. La vie réelle, celle qui nécessitait de parler aux gens et de vivre en-dehors de l’hôpital, avait fini par la rattraper. Elle l’avait provoqué, et elle devait assumer. Plus question de fuir le monde comme elle le faisait depuis des jours. Le trajet pour retourner chez elle lui sembla plus lugubre que jamais, et elle eut l’impression de traverser une ville étrangère. La violence à Gotham s’était multipliée de façon exponentielle, et c’était une des raisons pour lesquelles Hope préférait rester au boulot plutôt que de faire le trajet chez elle quotidiennement. Les blessés et les morts qui s’entassaient aux urgences le criaient de  façon bien assez évidente : les rues anciennement familières étaient devenues des pièges mortels.  Gotham était à feu à et à sang. Gotham mourait tout aussi certainement que Metropolis, d’une maladie plus lente mais tout aussi efficace. Hope avait toujours su plus ou moins gérer sa ville, naviguant dans les rues en choisissant soigneusement ses itinéraires et ses heures de passage selon une habitude ancrée en elle depuis l’enfance. Elle était consciente qu’elle n’y serait jamais à l’abri mais elle s’y était habituée. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu la peur au ventre en rasant les murs de Gotham, et un soulagement intense la submergea quand elle arriva enfin chez elle. Cette sécurité là restait relative, mais elle était réelle. Hope s’enferma dans son appartement, se servit une grande tasse de café serré et entreprit de remettre de l’ordre dans son foutoir. Elle avait offert à Taninna de l’héberger pendant un moment, et elle devait rendre les lieux un peu plus présentables. Elle avait laissé dans un coin de sa salle de bain les habits qu’elle portait à Metropolis, et elle les fourra sans ménagement dans un sac poubelle, avec les aliments avariés qui traînaient dans son frigo depuis des semaines. Elle n’avait pas la foi de redescendre jusqu’à l’épicerie pour refaire le plein de denrées périssables, alors ça attendrait.

Plusieurs cafés s’enchaînèrent avant qu’elle ne termine son grand rangement, mais elle en avait grandement besoin pour entretenir sa frénésie et éviter de se poser. Elle avait peur de s’endormir comme une masse si elle s’asseyait ne serait-ce qu’une dizaine de minutes pour se reposer … Et elle ne voulait pas louper Taninna quand elle arriverait. Vu le peu de sommeil qu’elle avait pris ces derniers jours, elle ne savait pas si elle se réveillerait, même avec la sonnette de sa porte. Mais les cafés successifs l’empêchèrent de s’endormir, et elle se retrouva à remplir des sacs poubelles avec rage, comme si elle leur reprochait personnellement le bordel qui régnait dans son appartement et dans sa vie toute entière. Elle jetait de temps à autres un regard par la fenêtre pour guetter l’arrivée de son amie : l’interphone en bas était cassé, la porte l’était aussi, et si Tani était un minimum chargée, elle galèrerait pour monter les étages toute seule. Elle la vit donc arriver bien avant qu’elle ne soit devant son immeuble, et elle se chargea de tous ses sacs poubelles pour les descendre et attendre Taninna. Elle prit soin avant de sortir de glisser dans sa poche son spray lacrymogène, et elle coinça aussi son revolver dans son pantalon. Une sale habitude qu’elle détestait, mais qu’elle avait remise au goût du jour depuis la disparition du soleil et la multiplication des crimes en ville. Ce genre de précaution n’était jamais superflu, et même aujourd’hui, même en restant chez elle …

« Bordel de merde ! » Elle était arrivée au rez de chaussée quand un type surgit des escaliers menant à la cave. Dans la pénombre, Hope vit luire la lame d’un couteau et elle lâcha immédiatement ses sacs poubelles pour dégainer son flingue et le pointer sur l’homme. « Dégage de là, connard ! » Le cœur battant, le doigt sur la gâchette, il n’était pas question de flancher, même si elle n’avait aucune intention de tirer. Juste d’intimider, et ça fonctionna. L’homme jura comme un charretier et décampa sans s’éterniser, sans que Hope ne sache s’il avait réellement l’intention de l’agresser ou s’il se défendait contre l’adversité, tout comme elle. Tant pis. « Tani ! » Au milieu des sacs poubelles et à travers la porte à moitié défoncée, un visage familier était apparu. Hope rangea son arme et se précipita vers son amie, les bras tendus, le soulagement explosant sur ses traits. Enfin ! « Bienvenue dans mon monde merveilleux, tu ne pouvais pas mieux tomber. » Elle la prit dans ses bras dans un geste impulsif, avant de se souvenir … Ses ailes. « Oh-mon-dieu-je-suis-désolée ! » Elle recula précipitamment et la lâcha en se traitant de tous les noms. Ca commençait bien.

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MessageSujet: Re: all that we've got, all that remains (taninna & hope)   all that we've got, all that remains (taninna & hope) EmptyLun 2 Oct - 19:29


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Un soleil qui ne brille plus.

Pour cette native de terres bien souvent ensoleillées par l’astre de vie, sa disparition a un réel impact. Sur la routine de ses pensées, sur son corps, son essence spirituelle, tout. Absolument tout et ne l’aurait jamais imaginé si ce n’était pas arrivé. K’aarna semble être la seule à ne pas s’en plaindre : au lieu de cela, elle s’adapte. Comme elle l’a toujours fait. Un terrain maudit la gangrènera, une effluve de bonheur et de bonté lui fera faire des choses aussi affables qu’extraordinaires.

Lorsque la nuit est tombée, lorsque la vague s’est écrasée, elle n’a pas pu sauver suffisamment d’innocents. Taninna souffre de cette injustice, de cette violence sans nom qui s’est abattu sur le territoire, sur leur Terre. Et pour quoi ? Pour qui ? Le seul nom qui semble résonner dans ses haute-sphères psychiques… destruction.
Et dans cet atmosphère, dans ce climat de désolation qui dissimule à peine un espoir qui s’écaille, elle est de ces rares survivants qui souhaitent encore guérir de cette tragédie.

Pour ceux qui souffraient du silence après que Metropolis ait été frappée par cette vague monstrueusement destructrice, la jeune kabyle se rappelle de cris interminables. Des cris qui lui ont limé la boîte crânienne et lui ont arraché quelques larmes de douleur, de peine. Ces gens ne voulaient pas disparaître, ils n’étaient pas prêts à rejoindre l’outremonde. Tous, ensemble, ils ont traversé. À quelques secondes près, les hommes, femmes et enfants se sont destitué de leur âme. Les ailes estropiées, l’algérienne avait soufflé l’essence vitale de rares survivants qui se débattaient pour s’accrocher à la vie. À l’abri des regards. Elle n’avait pas voulu… mais tout ceci l’avait ébranlé, elle et ses principes, voire même ses fondations. K’aarna avait soif. Et lorsque son âme jumelle était dans le besoin, il n’y avait pas d’autre solution. Agir. Moissonner. Survivre.

C’est ainsi qu’elle se rappelle d’un de ces visages élus par la divine faucheuse, là, avec ce sac à dos à moitié vide imprégné d’humidité et enfilé sur son ventre, la dégaine pauvresse et affligée. Son petit corps, pourtant robuste, lui faisait encore mal. Comme si les échos des esprits résonnaient encore sous son derme, et cette impression n’en fut qu’acérée lorsqu’elle avait passé les portes de la ville maudite… Gotham.

Il y a deux jours, elle s'est coupé les cheveux à coups de ciseaux plus ou moins bien placés.

Honte.

Un sac de courses au bout du bras dans lequel elle avait fourré quelques rares affaires rescapées, Luthor de l’autre, enroulé dans une écharpe bordeaux. (Elle le maintient calme, à sa volonté.) Sa caisse était au fond du premier sac, et les quelques feuilles de salade aussi. (Il n’en avait plus besoin dans la non-vie, mais cultiver cette illusion était nécessaire.)

Abandon.

Taninna a abandonné la ville, lâchement. C’est ainsi qu’elle le perçoit et pas autrement. Son rôle de protectrice, de soutien, avait été mit à la poubelle. Elle n’avait pas rendu son insigne mais son congé forcé aurait pu l’y amener. Metropolis était en ruines mais elle ne pouvait définitivement pas rester à squatter dans un box de l’hôpital, et encore moins dans cet état.  (On l’avait même refusée sur le terrain, trop meurtrie pour savoir être opérationnelle.) Ses ailes ont commencé à se régénérer depuis, elle ne prend plus d’antidouleurs - ou très peu, mais généralement, c’est pour sa migraine.

Alors qu’elle remonte la rue dans laquelle habite son amie, (elle jauge l’immeuble au loin d’un coup d’œil appuyé), c’est à des regards lourds auxquels elle a droit. Peu de personnes semblent oser braver les pavés de ces rues, pas sans être armés ou accompagnés. Le peu sont des charognes.
Cette déchéance… l’attire. Vers le fond, assurément, mais l’attire tout de même. Les énergies environnantes la contaminent. Cela fait bien deux kilomètres qu’elle marche, là, un peu hagarde dans sa démarche, semblant chercher non pas son chemin, mais la force nécessaire pour rester encore debout. Pour ne pas flancher, ni vriller. Oh, oui, Tani est portée par un fil tendu. Peut-être était-ce là son Ariane, après tout.

Maintenant, elle était de retour ici pour accepter l’offre d’une amie chère à son cœur, qui lui ouvrait sa porte et offrait son couvert jusqu’à nouvel ordre. Le temps de trouver mieux, de se reconstruire… de se fixer dans un nouvel avenir.

Ici, elle sacrifiait de l’humanité qui lui restait. Littéralement.

Pas calme pour un sou, même si sa façade vous y bernerait, la jeune femme arrive enfin face à la porte de l’immeuble, qui est bien abimée il faut l’avouer. Elle remarque que l’interphone est cassé, mais n’a aucune main libre pour pouvoir attraper son téléphone et appeler Hope. (Fatiguée, elle n’avait pas eu l’idée qu’elle ait pu guetter son arrivée. Qu’elle soit déjà dans la cage d’escalier.) Idem, son arme n’était pas à portée non plus, mais en avait-elle besoin dans l’instant T ? L’algérienne recule un peu, tendant le menton vers le ciel pour espérer se faire voir de la fenêtre de son amie ; mais grimace un peu à ce geste (les cervicales sont encore un peu fragiles, il est vrai).

Et c’est là qu’elle entendit la voix de Hope par-delà cette porte à moitié défoncée. Tani fronça un peu les sourcils, penchant un peu la tête pour espérer voir quelque chose de ce qui se tramait à l’intérieur. « Hope ?, et un peu plus fort, Hey, Hope ? Qu’est-ce qui se passe ? » et s’approcha d’un pas. « Dégage de là, connard ! » braille la voix de son amie, et là, elle se maudit mille et une fois de ne pas avoir les mains libres pour aller refaire le portrait au malotru dont elle fait mention. Une frustration qui s’avéra être particulièrement intense, mais fort heureusement, de courte durée.

L’homme en question fila et la bouscula un peu sur son passage — elle manqua de lâcher Luthor. Aussitôt, et en le suivant de ses yeux méchants, elle lui hurla à plein poumons : « Cours plus vite, petite merde ! Si j’te revois ici t’es mort ! » et sans lésiner sur la colère dans sa voix. (L’effet Gotham, assurément. Les crises de colère, espérons qu’elle n’en ait pas autant qu’autrefois. Mais visiblement c’était plutôt mal parti.) En réalité, ce n’était pas une feinte, cette émotion était bel et bien venue à elle, gonflant sa carcasse et faisant trembler ses extrémités après cette légère poussée d’adrénaline. « Ça va ? Il t’a rien fait ce trou du cul ? » demande t-elle d’emblée, inquiète. Son regard s’oriente naturellement vers son amie à ses mots et n’a même pas le temps de capturer ses prunelles : elle est tout contre elle. (Elle a décalé la boule enroulée dans le foulard, dans sa main gauche, et d’où dépassait une petite tête olive. C’était ça ou Luthor allait finir en sandwich.)

C’est étrange. Elle se force presque à ravaler ce voile larmoyant, léger, qui passe sur ses yeux. Ce n’est pas franchement dû à la douleur, mais à autre chose. Ça lui fait un bien fou de la savoir à ses côtés. Un réel soulagement, même si elle ne se sentait pas encore tout à fait à l’aise à l’idée d’empiéter sur son espace vital.
Hope se retire, réalisant qu’elle avait oublié un léger détail : ses ailes et leur actuelle fragilité. Certes, elles ont frémit un peu sous une douleur légère ravivée, mais la petite poussée d’adrénaline ne lui a pas permit de le sentir avec autant d’intensité que… très prochainement. « Ça va aller, t’en fait pas. Ça fait beaucoup moins mal qu’avant ! Bientôt je pourrais revoler, c’est qu’une question de jours. » et sur ses traits, un sourire qui s’étire, sincère et affectueux. Tani s’approche un peu en se mettant sur la pointe des pieds et lui fait un bisou sur le bout du nez, à défaut de pouvoir lui prendre le visage entre ses mains et lui offrir une tornade de bisous. Taninna avait toujours été très démonstrative, et le temps qui avait filé depuis leur dernière rencontre n’arrangerait rien !

Elle jette un coup d’œil par dessus son épaule, par sécurité. Hope la fait rentrer assez vite dans le hall d’entrée, ne serait-ce que pour être à l’abri des regards indiscrets. Son amie essaie de lui attraper des affaires pour la débarrasser un peu, mais tout son attirail n’est pas si lourd que ça en soi. C’est ce qu’elle plaide, du moins. « Laisse, laisse ! Ouvre la voie, on te suit ! » et elle allait tenir tête - elle avait déjà serré fermement la seule anse qui lui serait disponible à attraper, à savoir celle du sac de courses. Et à ses mots, elle avait surélevé un peu la boule étrange qu’elle avait dans son autre main, toujours souriante. En guise d’éclaircissement au ‘on’. « Hé oui, messire Luthor est toujours vaillant ! Et il n’a pas dit son dernier mot, le débris chauve ! Il dort avec moi, pas besoin de faire de la place pour le prince. » et enfin, la colère semblait peu à peu quitter ses pores, la tension s’évaporant sous forme de sourires et de bavardages.

Il faudrait au moins ça… pour l’instant.

(…comme une furieuse envie de s'en griller une.)

…et d'ailleurs, pourquoi diable K'aarna était si silencieuse ?

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MessageSujet: Re: all that we've got, all that remains (taninna & hope)   all that we've got, all that remains (taninna & hope) EmptyMer 1 Nov - 11:44

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Taninna & Hope

Gotham avait vraiment une influence malsaine sur les esprits. Cette pensée traversa Hope en entendant Tani insulter son agresseur puis jurer comme un charretier, et elle eut envie de rire pendant une fraction de seconde. Ce n’était pourtant pas si drôle, il fallait mettre ça sur le coup de la fatigue et du manque de soleil, sans doute … Hope s’était habituée à vivre à Gotham, puisque c’était là qu’elle était née et qu’elle avait ensuite grandi dans une ville qui rivalisait en violence. Pourtant, elle avait l’impression de devoir constamment faire des efforts pour se blinder. Brandir un flingue, ce n’était clairement pas un automatisme pour elle : elle avait appris à se défendre autrement en grandissant. Mais les temps avaient changé. Elle ne pouvait plus se sortir des mauvais pas juste en couvrant ses attaquants d’injures, ou en prenant ses jambes à son cou. Elle devait s’armer rien que pour descendre les poubelles … Après avoir passé la semaine à tenter de sauver des vies sans relâche, le contraste n’était pas très agréable. Mais ça n’avait plus tant d’importance. Le soleil avait disparu, la ville ne tarderait pas à s’embraser pour de bon. Les efforts de Hope, autant à l’hôpital qu’ici pour sauver sa peau et ses quelques possessions, ne faisaient que retarder une échéance qui les guettait tous. Ca aurait été si facile de baisser les bras et d’attendre la fin. Beaucoup s’y étaient résignés, elle ne le constatait que trop souvent. Mais elle-même s’y refusait. La vie continuait, bien qu’elle n’ait plus beaucoup de sens. Il subsistait encore quelques rares moments d’importance … Comme aujourd’hui. Après quelques hurlements enragés, elle retrouvait une amie chère, et ça valait bien se battre encore un peu.

Depuis combien de temps n’avait-elle pas revu Taninna ? Elle aurait du mal à le dire. Avec les catastrophes qui s’étaient accumulées, à commencer par sa séparation avec sa fille, Hope avait perdu la notion du temps. Elle était heureuse de la revoir. Après avoir vu Metropolis ravagée, Hope considérait chaque retrouvaille avec un soulagement sans cesse renouvelé, s’émerveillant de découvrir qu’il restait encore des vivants autour d’elle. « Ca va, plus de peur que de mal … C’était peut-être qu’un SDF qui a élu domicile dans la cave, mais il m’a fichu la trouille. » Comment différencier ceux qui cherchaient juste un abri, et les détraqués prêts à égorger le premier passant venu ? Ils se ressemblaient tous, d’autant plus dans cette ville gangrénée jusqu’à la moelle. Et pourtant, Hope avait longtemps été du genre à accorder le bénéfice du doute … Mais elle ne pouvait plus se payer ce luxe. Au moins elle ne tirait pas à vue, elle se contentait de montrer les dents, et tant que c’était suffisant elle s’en montrait satisfaite. Mais elle n’avait pas envie de traîner plus longtemps que nécessaire au milieu du hall – sait-on jamais.

Elle grimaça, proprement contrite d’avoir oublié les ailes blessées de Taninna. Elle ne connaissait pas l’étendue de ses blessures, mais elle avait cru comprendre que c’était sérieux, trop sérieux pour qu’elle la traite avec autant d’étourderie. « Non, je suis trop … hein, déjà ? » S’exclama Hope en réalisant ce que Tani venait de lui annoncer. Elle fronça les sourcils immédiatement. « C’est un peu tôt pour te remettre à voler, non ? » Elle s’était remise en mode médecin, et trouvait tout ceci bien trop prématuré pour le bien de son amie. « Tu n’aurais même pas du sortir de l’hôpital, je suis sûre que tu as du menacer un ou deux médecins pour qu’ils signent ta sortie. » Continua-t-elle, moue réprobatrice aux lèvres, sans pourtant pouvoir les empêcher de se relever en un très léger sourire. Elle la connaissait trop bien pour ne pas imaginer la scène. Elle ne la changerait pas ! Après un bisou de retrouvailles qui la fit cette fois franchement sourire, Hope tenta de lui prendre ses bagages, en vain. « Satanée tête de mule … Bon, je jette toutes mes poubelles et je t’ouvre la route. » Un petit mot de Tani la fit cependant s’attarder encore un instant en bas de l’escalier après avoir jeté son fardeau dans la benne à ordures, et elle suivi le geste de son amie pour découvrir la petite boule nichée contre son flanc, bien emmitouflée. « On … ? Oh ! Luthor ! » Elle se mit à rire, et son rire se poursuivit dans les étages en montrant le chemin à Taninna. Elle avait complètement oublié le compagnon de son amie, et ce tout petit détail chauve la fit comparer mentalement les deux Luthor. Maintenant qu’elle avait rencontré celui dont la tortue tirait son nom, ça avait de quoi faire rire … « Tout n’est pas perdu alors, si le sieur Luthor a vaincu le tsunami ! Les chauves ont des ressources incroyables quand il s’agit de survivre ! Carapace ou armure, même combat … » Elles arrivèrent enfin devant sa porte, et Hope fit pénétrer son invitée dans son appartement. « Bienvenue à la maison ! » Ce n’était pas le grand luxe, et Hope ne s’était jamais vraiment souciée de décorer son appartement. Elle vivait ici sans réellement y vivre, et elle s’y était installée il y a un an en se persuadant que ce ne serait que temporaire … Elle avait eu tort. Mais l’appartement était confortable et bien chauffé, on ne pouvait demander beaucoup plus en ces temps difficiles.

Cette fois, Hope arracha ses sacs des mains de Tani sans lui demander son avis, la déchargeant enfin après la montée des étages – en lui laissant seulement Luthor dans les bras – pour lui montrer sa chambre. La chambre qu’elle avait prise pour sa fille Tessa dans une bouffée d’espoir quand elle avait choisi cet appartement, mais qui n’avait jamais servi pour personne … Elle allait enfin être utile, et bien que Hope ait eu un pincement au cœur quand elle avait mis des draps au canapé lit, elle devait avouer qu’elle était soulagée que quelqu’un vienne enfin y dormir. Cette chambre n’était pas faite pour rester vide. « Tu dormiras ici. La commode est vide, tu peux y mettre tes affaires. S’il te manque des choses, on pourra aller les acheter tout à l’heure, il y a un supermarché pas loin. Il est encore tôt, ça devrait aller. » A partir d’une certaine heure, il valait mieux éviter de sortir, même pour acheter une simple brique de lait. Elle déposa les sacs de Tani dans la pièce, puis revint dans le salon et désigna le canapé à son amie. « Assieds-toi ! » Le ton était impérieux. Hope ne pouvait s’enlever de la tête que Tani avait bien plus souffert qu’elle de la catastrophe de Metropolis, et elle n’arriverait pas à oublier l’inquiétude qu’elle avait pour elle depuis qu’elle avait enfin réussi à la joindre pour prendre de ses nouvelles. « Tu veux manger quelque chose ? Ou boire un café ? Un truc chaud, ça te fera du bien. » Sans attendre sa réponse, elle alla rallumer la cafetière qui avait déjà bien servi depuis qu’elle était rentrée du boulot. Même si Tani n’en prenait pas, elle, elle en avait encore bien besoin. « Il faudra que tu me racontes, pour Metropolis … » Parce que finalement, elle ne savait pas où se trouvait Tani quand la vague était arrivée, ni comment elle avait récolté ses blessures.

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MessageSujet: Re: all that we've got, all that remains (taninna & hope)   all that we've got, all that remains (taninna & hope) EmptyDim 5 Nov - 16:14


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« Ca va, plus de peur que de mal … C’était peut-être qu’un SDF qui a élu domicile dans la cave, mais il m’a fichu la trouille. » et pendant les quelques instants qui suivirent cette remarque, Taninna se sentit un peu maladroite, songeant alors que cet homme n’avait peut-être rien fait de mal, si ce n’est surprendre son amie alors qu’elle ne s’y attendait pas. Ce fut là encore un moyen de culpabiliser, sa colère soudaine et piquante favorisant cet exercice. Elle savait qu’elle n’avait pas toutes les clés en main pour se contrôler émotionnellement et ne les aurait certainement jamais - raison pour laquelle ces lacunes la ramenaient à cette éprouvante réflexion. La jeune femme se mordit l’intérieur de la joue, pas particulièrement à l’aise. Gotham et ses ondes négatives. Gotham la damnée. Prisonnière de son joug à chacun de ses séjours. N’était-ce pas dans les environs qu’elle avait récupéré son âme jumelle après tout ? La Voix s’était réfugiée dans ces terres désolées et elle n’avait eu d’autre choix que de l’en sortir.

Malgré son honnêteté concernant son état, (il faut dire que la petite piqûre d’adrénaline l’avait franchement aidé à moins sentir la bourde de son amie), Hope n’avait pas été particulièrement sereine face à sa réponse. Peut-être avait-elle raison, qu’il était trop tôt pour revoler. Taninna, dans un élan optimiste - et certainement pour cacher ses propres blessures - avait annoncé ce bientôt dont elle se languissait profondément. Embrasser les hauteurs avait toujours été pour elle une façon de s’accepter, de fuir, de se ressourcer. Là-haut, il n’y avait personne d’autre pour la juger, si ce n’est quelques oiseaux et de rares ovni.

Touchée par les propos de la jeune femme, elle en oublia sa qualité de médecin, qui expliquât très certainement qu’elle soit encore inquiète à ce sujet. L’algérienne se rappelle encore le jour où elle l’a soigné dans l’urgence… à croire que ses ailes, fragiles, avaient toujours su les rapprocher. Maudite ? Pas tant que ça, semble t-il.
L’esprit fatigué de la policière énonça pourtant une vérité qu’elle n’avait absolument pas médité à son expression, un sourire toujours campé sur ses lèvres. « Elles se remettent plus vite que le reste, Dr Quinn, n’oublie pas ! » mais ce qu’elle ajoute par la suite se rapproche de la réalité… Tani a fait en sorte de sortir plus tôt. Aurait-elle eu l’indécence d’aller ponctionner l’essence vitale d’autres patients ? Attendez… cet écart lui rappelle quelque chose… elle n’aurait tout de même pas… ?

Ses sourcils se sont un peu froncés sous cette réflexion, qui n’avait pas grand-chose à voir avec ses aveux. « Hey, j’ai pas menacé de toubib, j’ai juste beaucoup insisté et argumenté intelligemment et d’une voix qui était parfois forte et grinçante, c’est différent ! » bien sûr mademoiselle Aït Oukaci, ça fait toute la différence. Elle semblait pourtant sûre d’elle à l’énonce de cet argument. Un léger soupir. « Enfin, tu sais comment je suis quand je suis en vrac. » peut-être pas assez justement, puisque Tani avait cette fâcheuse manie de vouloir tout cacher sous un sourire, pour ne pas avoir à se justifier face à ses proches — enfin, le peu qui lui en reste à proximité.

Et le fait est qu’elle savait aussi qu’elle n’allait pas lâcher son sac de courses à peine arrivée ! Hope bougonna un peu et passa devant, chose qui raffermit le sourire qui zébrait déjà son visage. Elle alla jeter ses ordures, comme annoncé.
Lorsque la doctoresse avait reprit le « on », le visage de Connor était revenu à elle comme une évidence. Une épine dans son flanc déjà usé.
« T’as l’air de t’y connaître en chauve… t’as rien à me dire ? » et fit remonter ses petits yeux pétillants de malice vers son amie une fois arrivées sur le palier, tentant de fouiller dans ses iris peints noisette. Mais au lieu de ça, elle lui ouvrit la voie d’une voix non moins accueillante. La maison. Oh, que ça la gêne d’être ici, de fouler les planches de cet appartement qui ne lui appartenait pas, mais que pourtant elle connaissait. La maison. Où est-elle, la maison, son toit, son foyer, son point ressource ? Pas à Metropolis, ni même à Gotham. Il est bien trop loin ; Taninna songe même qu’il n’est même pas là-bas, au village, dans son Algérie natale.
Puis elle songe à K’aarna. L’évidence.
La maison, elle est avec toi. ……ENSEMBLE…DANS LES BRUMES ÉCARLATES……DE L’OUTREMONDE… et elle sourit de l’entendre à nouveau communiquer expressément, elle si silencieuse depuis son arrivée sur ces terres maudites.
Y retourner, c’était se sacrifier. Mais l’intime étrangère était là, marquée contre son poignet. Ce qui avait l’air d’un tatouage n’en était pas un. La stigmate était bien plus profonde, soudée à l’entité du porteur.

Tani ravala discrètement sa salive et laissa son regard brasser les lieux, à la fois curieuse et impatiente de pouvoir profiter d’elle. Tellement absorbée par ses propres pensées qu’elle se fit piquer son sac de courses, chose à laquelle elle ne s’attendit pas vraiment sur le moment. Elle soupira en secouant la tête en guise de réponse. Ce n’était pas avec ça qu’elles allaient finir par se tirer les cheveux, pas méchamment du moins. « Merci, » fait-elle malgré tout, avançant un peu et refermant la porte dans son dos. Elle la guida jusqu’à la chambre qu’elle lui prêtait avec bon cœur, et la jeune femme l’écouta attentivement, se noyant encore un peu plus dans sa gêne sous-jacente. « T’es sûre ? » lui demande t-elle bêtement, n’ayant pas vraiment imaginé avoir un tel espace pour elle, Luthor et ses rares affaires survivantes. « Ça ne me dérange pas de dormir sur le canapé… » Et elle ignorait jusqu’à ce que lui renvoyait ladite chambre. « J’irais faire une course tout à l’heure, j’ai besoin d’un dentifrice. C’est ça ou je vais finir par tuer quelqu’un avec mon haleine de chameau. » et déposa le petit tas bordeaux sur le lit pour défaire son sac à dos calé contre son ventre, qu’elle déposa à ses pieds. Dans son geste, elle combla le silence par un cri du cœur encore un peu timide.

« Je… je te remercierai jamais assez. » et baissa un peu ses yeux fatigués. Elle défit également sa veste pour laisser ses ailes à l’air, qu’elle se permit d’étirer un peu, profitant de l’espace libre autour d’elle pour le faire. (La douleur était revenue, stagnante et qui l’élançait en permanence. Elle en grimaça un peu.)
Après avoir récupéré la tortue qui avait déjà essayé de faire quelques pas sur le lit, elle suivit Hope jusque dans son séjour, les muscles de ses jambes douloureux et son arrière-gorge on ne peut plus sèche. Une clope… elle a vraiment besoin d’une clope. « Assieds-toi ! » fit-elle, et la jeune femme s’exécuta, après tout… ce n’est pas comme si elle mourrait d’envie de s’assoir après cette escapade. À peine fut-elle en contact avec le coussin qu’elle en soupira d’aise, ses deux emplumées ouvertes pour laisser son dos se caler contre le canapé.
Ça y est. Elle était arrivée.
Et avec une féroce envie de pleurer toutes les larmes de son corps, ne serait-ce que pour évacuer la tension accumulée. Mais Taninna avait les épaules larges… jusqu’au moment où elle crèvera l’abcès.

Les propositions de son amie lui font toutes envie. « Euh… » tellement envie qu’elle hésite, l’air de méditer sur la question comme s’il s’agissait d’un choix crucial. « Je veux bien un thé si tu as. T’es une nana, toutes les nanas ont du thé chez elles. Petit sourire. Même celles qui braquent des flingues sur des SDF dans leur cage d’escalier. » la kabyle ne savait pas si c’était une bonne idée de marcher au café avec les nerfs à vif. Tiens, elle ira acheter des feuilles de menthe et de quoi faire son thé traditionnel tout à l’heure… elle se rappelle que l’épicier n’était pas vilain non plus. Sauf s’il s’était fait descendre depuis sa dernière visite, ce qui était tout à fait possible aussi - à Gotham, celle qui vous offre d’amères surprises.

Luthor se mit à gambader un peu, sortant de sa prison de tissu pour aller affronter celui du canapé. Sur le moment, Taninna n’y fit pas vraiment attention, éreintée et concentrée sur autre chose. « À manger… ce que tu as ça ira très bien, genre, un biscuit, un fruit, c’est simple. Elle pense qu’elle aurait dû amener quelque chose, c’est idiot. Tu m’accompagnes j’espère ? Je suis sûre que tu t’es démené pour tout ranger, t’as besoin de remonter ta glycémie toi aussi. » dit la flic au médecin. Mais même si ça avait été l’inverse, l’une comme l’autre n’aurait pas été fichu de faire ce qui est bon pour elle. Le don de soi bien trop exacerbé, sans doute.

Tani jeta un coup d’œil vers la fenêtre qui ne laissait passer aucun rayon du soleil. Un poids au cœur s’ajouta à cette seule observation. Et en parlant de poids… « Il faudra que tu me racontes, pour Metropolis … » son souffle se coupa quelques instants. Elle ravala le peu de salive qui lui restait et humidifia ses lèvres sèches, baissant un peu les yeux avant de les sceller à nouveau à ceux de Hope. « Hm… » répond t-elle aux premiers abords, pas très motivée à cette idée. (La vérité voulait toutefois gratter la barrière de ses lèvres, puisqu’on l’avait appelée.) Léger silence. « …toi aussi, non ? » En la suivant des yeux, elle remarqua que Luthor était parti un peu trop loin, flirtant avec les hauteurs sur le bras du canapé. « Heps ! Reviens ici ! » dans un murmure fort et en arabe algérien, tirant par réflexe le bras dans sa direction. (Un effort qui lui parut surhumain, à tel point qu’elle expira longuement après ça.) Taninna se replaça et le garda sur ses cuisses jointes.

Puis, lorsque son amie revint avec ces quelques douceurs, sa langue se délia un peu. À sa manière. « Tu crois que quelqu’un nous juge à la fin pour ce qu’on a fait de bon ou de mauvais ? » Anubis, elle ne peut pas s’empêcher d’y songer. Le visage de Kent lui revient à son tour. Les futurs qui se déploient… le destin qui se scelle.  Hope ne sait pas tout sur elle et ses capacités, malheureusement. Elle ne sait pas quelle est cette Ombre qui la marque. « Oublie ce que je viens de dire, je dis de ces conneries quand je suis fatiguée… » en balayant d’un geste de la main l’air devant elle. La seconde qui suit, elle se pince l’arête de son nez entre son pouce et son index, paupières closes. ……………IL N’Y A PAS QUE LA FATIGUE QUI NOUS TRANSFORME, MON ANGE……. Elle se reprit un peu, une petite moue adorable sur le visage, la franche vérité toujours au bout des lèvres. Mais l'œil triste à souhait. « …et quand j’ai pas fumé ! »

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MessageSujet: Re: all that we've got, all that remains (taninna & hope)   all that we've got, all that remains (taninna & hope) EmptySam 2 Déc - 17:45

all that we've got, all that remains
Taninna & Hope

Hope avait beau avoir assisté elle-même à cette guérison si rapide dont les ailes de Taninna bénéficiaient, l’inquiétude n’en restait pas moins forte. Rapide ne voulait pas dire instantané, et encore moins indolore. Sans savoir ce que Tani avait enduré, ni même la gravité de ses blessures, elle pouvait facilement deviner que tout n’était pas aussi rose et paisible que son amie voulait bien le faire croire. Elle commençait à la connaître mieux que ça. « C’est ça, prends-moi pour une poire. » Fit-elle en souriant à moitié. « Tu ne sais pas à qui tu causes … J’ai attaché des patients plus rétifs que toi à leur lit pour les empêcher d’argumenter intelligemment, tu sais ? » Regard innocent, qui pourtant en disait long. A Blüdhaven et ensuite à Gotham, Hope avait eu son compte de personnes parfaitement guéries qui voulaient déguerpir au plus vite. Elle se souvenait notamment de Red Hood la menaçant de son flingue, presque trop impatient pour attendre qu’elle finisse de le recoudre. Ils avaient tous leurs raisons de ne pas vouloir s’éterniser, et Hope ne doutait pas que celles de Tani lui semblaient bonnes, mais elles n’étaient jamais suffisantes aux yeux du médecin qui était responsable de les soigner. Elle imaginait très bien Taninna faire pression sur un soignant – car oui, elle savait comment elle était quand elle était en vrac – mais elle ne parvenait pas à s’en offusquer réellement. Il valait mieux prendre ça à la légère de toute façon, c’était trop tard pour y faire quoi que ce soit, et Hope ne comptait pas la sermonner … Pas trop en tout cas.

Elle allait s’engouffrer dans les escaliers quand Tani évoqua Luthor, et Hope haussa les épaules à sa question malicieuse. « Moi ? Rien du tout … » Pas prête à avouer qu’elle bossait maintenant pour le richissime homme d’affaire, elle préféra biaiser. « Je n’ai même pas eu le plaisir de voir Luthor dégainer son armure pour sauver Metropolis, j’étais à l’autre bout de la ville. Mais il paraît que le spectacle valait son pesant d’or, pour selon qu’on voudrait se trouver là à ce moment. » Ce que Hope aurait préféré éviter. Même pas pour voir Lex Luthor travailler aux côtés des super-héros. Il y avait eu tant de morts, tellement de désolation … Hope frissonna en y repensant et monta les escaliers, tachant de chasser cette terrible vision de son esprit. Il y avait bien mieux à faire que de se replonger dans l’horreur de ses souvenirs : elle devait accueillir son amie chez elle. Elle avait fait de la place pour elle, elle avait vidé les tiroirs des quelques jouets qu’elle avait pu acheter durant l’année écoulée dans l’espoir de les offrir un jour à Tessa. Elle les avait enfouis sous une pile de sacs et de vieux vêtements, dans sa propre armoire, en tâchant de ne pas trop s’en émouvoir. Des jouets qui n’étaient même pas encore sortis de leurs emballages plastiques … Ils n’étaient jamais arrivés dans les mains de Tessa, et sa chambre n’avait jamais été habitée. Il était temps que ça change, il était temps que la vie revienne un peu dans cet appartement. Ainsi que dans l’existence de Hope. « Ne t’en fais pas. » Elle lui attrapa les mains une seconde, plongeant ses yeux dans les siens pour bien lui signifier que oui, elle était absolument sûre, et que ça lui faisait réellement plaisir de l’accueillir. « Mais c‘est un canapé ! Je l’ai récupéré chez mon père en revenant en ville, j’y ai dormi toute mon adolescence quand je venais passer le week-end chez lui. » Son père avait insisté pour qu’elle le prenne, 'pour Tessa' avait-il dit. Pour Taninna, finalement, mais ça marchait très bien aussi. « J’ai une chambre de libre, pourquoi est-ce que tu irais dormir au milieu du salon ? Mon frigo fait un bruit d’enfer, tu ne fermerais pas l’œil de la nuit. » Un sourire amusé. « J’ai aussi un tube de dentifrice pour dépanner en attendant que tu ailles faire les courses. » Ce n’était pas le grand luxe mais elle avait le minimum vital, tout ce qu’on pouvait souhaiter après qu’un tsunami ait détruit son logement. Elle hocha la tête quand Tani la remercia à nouveau, et elle fit un geste de la main qui signifiait bien qu’elle n’avait pas à la remercier. N’aurait-elle pas fait la même chose à sa place ? Elle n’allait pas la laisser errer dans une ville détruite, sans rien à quoi se raccrocher. « T’en fais pas. » Répéta-t-elle à mi-voix.

Elle regarda Tani étirer ses ailes, son éternel sentiment de crainte mêlé d’admiration la prenant au ventre en observant ce phénomène incroyable. Mais elle s’était habituée aux ailes de Tani, malgré tout, et elle n’avait plus de mouvement de recul en la voyant les déployer. « Ca va ? » Demanda-t-elle, l’air préoccupé, en notant la crispation douloureuse de son amie. Elle avait l’air complètement épuisée, depuis combien de temps ne s’était-elle pas posée ainsi ? « Ouais, ça fait partie du package, du thé et un flingue … Le kit de départ pour la gente féminine à Gotham. » Fit-elle d’une voix qui se voulait plus légère en se détournant pour aller farfouiller dans ses placards. Elle ne buvait pas de thé, mais elle en retrouva quelques sachets au fond d’une boîte. Elle les brandit fièrement devant Tani. « Tadaaa ! Qui c’est la vraie nana ? » Elle remplit une casserole d’eau et la fit bouillir – à défaut d’avoir une vraie théière – tout en se versant une nouvelle tasse de café. Elle aussi, elle en avait bien besoin. Elle tenait debout simplement parce que Tani était là et qu’elle ne s’autorisait pas à craquer. Elle était l’hôte et elle devait s’occuper de son amie … Mais l’énergie artificielle ne durerait pas longtemps. Ignorant cette pensée, Hope tira d’un autre placard un paquet de biscuits au chocolat, le dernier qui lui restait. « Je n’ai plus grand-chose de comestible en stock toute façon … Je n’étais pas rentrée chez moi depuis une semaine, il y a tellement de boulot à l’hôpital que je préférais rester sur place. Et forcément, c’était le foutoir quand je suis rentrée. Au moins ça m’a forcée à ranger, ça aurait pu rester en bordel pendant encore longtemps si tu n’étais pas arrivée. » Fit-elle tout en remuant distraitement l’eau dans la casserole. Le geste n’avait aucun intérêt, mais tenait ses mains occupées. Sans se retourner, les yeux fixant le mur au-dessus de sa cuisinière, elle hocha la tête à la réflexion de Tani. « Oui, moi aussi, je suppose … » Souffla-t-elle. Avait-elle vraiment envie de parler de Metropolis ? Elle voulait savoir ce qui était arrivé à Tani, mais réalisait avec un temps de retard – en se retrouvant en face de sa propre question – qu’en parler serait une épreuve. Mauvaise idée, mais il faudrait bien percer l’abcès, et Hope préférait le faire avec une amie plutôt que devant un patient aux urgences.

Elle se retourna à l’exclamation de Tani, pour voir Luthor essayer de s’enfuir, et ses lèvres s’étirèrent en un sourire fatigué. Un animal de compagnie, ça changeait. Ca faisait de la vie, une présence … Elle n’était pas habituée, mais ça ne pouvait pas être un mal. L’eau se mit à bouillir et Hope la versa dans une tasse, qu’elle déposa sur la table basse devant Tani, avec sa tasse de café, les sachets de thé et les biscuits. Elle se laissa ensuite tomber à côté de son amie, trop lourdement, avec un soupir soulagé. « Sers-toi. » Fit-elle avec un geste vague vers tout ce qu’elle avait déposé devant elles. Elle ferma les yeux une seconde, juste une seconde, savoura cette pause et le fait d’être assise … Mais elle les rouvrit à la question de Tannina, et elle se redressa pour la regarder, intriguée. Elle eut juste le temps de se demander d’où sortait cette question que Tani y revenait déjà. Elle eut un rire, comprenant le besoin de fumer de son amie, bien que sa question soit toujours présente dans un coin de sa tête. Pas envie de l’oublier. « Okay pour fumer, mais pas dedans. J’ai un micro-balcon là derrière. » Elle montra la porte-fenêtre du pouce. « On peut même pas y sortir une chaise mais on peut y tenir debout. » Elle montra ensuite l’autre côté de la pièce. Elle n’avait vraiment pas envie de se lever. « Si tu n’en as pas, il doit y avoir un paquet de clopes sur l’étagère. Normalement il est pas terminé … » Hope ne fumait pas de façon régulière, mais il lui arrivait d’en griller une quand elle se sentait vraiment mal. Elle laissa Tani se servir seule, ouvrir la porte fenêtre, et elle referma les yeux. Elle ne voulait pas se lever, elle était si bien dans ce canapé … Mais elle s’arracha finalement à ce cocon qui allait l’ensevelir et ne plus jamais la laisser se lever, et elle rejoignit Tani à la fenêtre, presque à contrecœur. « Tu partages ? » Fit-elle en tendant la main. Une seule cigarette, ça ne lui ferait pas de mal. Elle l’alluma et la porta à ses lèvres, puis inspira profondément en fixant son regard au loin, sur la ligne de gratte-ciels illuminés du centre ville. « Tu parlais de Dieu ? » Reprit-elle finalement après un long silence. « Je crois plus en Dieu. Je crois pas non plus en un jugement dernier, j’y arrive pas avec tout ce qui se passe actuellement. Ce serait réconfortant de savoir que certains finiront par payer pour ce qu’ils font mais … honnêtement, j’ai l’impression qu’il n’existe plus de justice, ni ici ni ailleurs. » Il était évident pour Hope que la question de Tani ne les concernait pas elles, mais ceux qui avaient causé la désolation dernièrement. En tout cas c’était ainsi qu’elle l’interprétait. « Et qui est Dieu, pour les illuminés comme Ultraman qui sont apparus d’un autre monde ? » Elle regarda sa cigarette qui se consumait, sans la toucher. « A une époque je croyais que seul Dieu pouvait avoir des pouvoirs aussi grands. Pouvoir déplacer la lune, c’est … Ca devrait pas être permis. » Termina-t-elle avec une grimace qui signifiait bien à quel point elle trouvait sa propre phrase puérile. « Ils détruisent tout, si facilement … » Elle reprit une bouffée de sa cigarette en frissonnant. « J’étais dans un immeuble du centre ville au moment du tsunami, on était tous monté pour se mettre à l’abri, mais le bâtiment s’est effondré. Je m’en suis sortie grâce à … un homme, qui m’a aidée à m’échapper. Tous les autres sont morts. » Elle n’avait sauvé personne, pas une seule vie, rien. Même ceux qu’elle avait aidé à monter avaient été tués. Elle s’agrippa à la balustrade rouillée, la gorge douloureusement nouée.

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