Une journée ensoleillée était-elle trop demandée ? Je n’arrêtais pas de carburer aux oranges pour combler le manque de vitamines D. Pour vous, c’est peut-être superficiel mais j’aimais avoir un équilibre dans ma santé. Cela garde la forme. Après des années de débauches et avec la vieillesse, on sent tout de même que notre corps appelle à l’aide. Je faisais mon possible pour garder la forme et si le soleil était vital ? Eh bien, allons faire la bronzette. Un verre de jus d’orange pressé tous les matins, midi, snack et soir semblaient combler le vide même si c’était un peu l’abus de sucre. Après tout, il y avait une bonne excuse. J’en profitais. Fausse excuse ? Vous ne le saurez jamais. Le petit déjeuner prit, j’allais m’habillée pour me rendre au bureau. Il était tôt. Peut-être trop tôt pour certaines personnes. Ce n’était pas humain mais j’avais du boulot à rattraper. Il fallait avouer qu’avec mes côtes, je tentais de rentrer assez tôt et partir tôt. Je dormais assez mal. Vous ne savez pas la difficulté que cela peut être de dormir en ayant quelques douleurs. Enfin sûrement que si. Je m’étais donc rendu au bureau. Je laissais ma veste chaude sur le porte-manteau. Je m’installais sur ma chaise. Contemplant la pile de dossier laissée par mon assistante. J’avais du boulot, oui. J’en avais même beaucoup. Parfois j’adorerais avoir la vélocité de Barry ou celle de Superman. Vraiment. Mais non. Je n’étais qu’un humain avec autant de responsabilité qu’un… alien trop débordé.

Après quelques signatures et quelques révisions de certains contrats, je devais aussi préparer une liste de 5 personnes à embaucher. On tentait de recruter de nouveaux espoirs pour les grands postes. Je ne m’occupais pas toujours de ça mais quand c’était un poste à responsabilité, cela changeait la donne. J’avais quelques préférences mais je haïssais devoir choisir. Etais-ce juste pour les autres ? Je n’en avais aucunes idées. Une fois toutes les petites tâches accomplies, je me levais en grimaçant. Je n’avais plus autant de douleurs en général mais une soirée trop agitée avec les titans avaient un peu réchauffée la douleur. Soit, je me rendais donc à la sortie du bureau. J’allais chercher l’ascenseur pour déposer un ou deux dossiers par ici et par là. L’assistante n’étant pas encore là, je voulais lui sauver quelques douleurs de pieds. Je déposais donc un dossier au sixième étage et j’allais aussitôt à celui des laboratoires. La biochimie. Je frappais à la porte en voyant de la lumière. Me contentant alors de déposer le dossier sur le bureau ou était la jeune femme. Une blonde. Je ne voyais pas grand-chose. Je détournais aussitôt les talons pour ne pas la déranger. Je ne faisais jamais coursier dans mon entreprise. Je connaissais pourtant les moindres recoins du bâtiment pour y avoir joué à cache-cache avec Tommy bien trop souvent mais bon… il fallait avouer que Green Arrow avait besoin aussi de connaitre les lieux qu’il se devait en général de protéger. Je détournais donc les talons, franchissant la porte quand…

Je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais faire vite. Personne ne m’attendait. Personne. Mais j’avais pris l’habitude de me laisser créer une fausse réputation d’homme d’affaire assez… enfin… oui, occupé ? Je n’étais pas ainsi cependant si je jouais le gentil ? J’allais rapidement être vu comme Green Arrow. Du moins je ne suis pas stupide, une capuche ne cache pas grand-chose par moment. Je n’avais pas vraiment de raisons de l’ignorer. Et quand au nombre d’employé dans l’entreprise, si je devais tous les connaitre… je n’aurais même pas le temps de me déguiser tous les soirs. Peut-être que je voulais me trouver des excuses. Peut-être. Ou simplement, étais-je réaliste ? Bruce Wayne s’affairait-il à connaitre ses employés aussi ? J’en doutais bien. Il n’y avait qu’Alfred à mon avis. Pour ma part, je faisais de mon mieux. Je voulais également m’occuper de cette part d’héritage laissé par mes parents. Je ne voulais plus laisser quelqu’un d’autres s’occuper de Queen Consolidated. Et tandis que je quittais la pièce comme un voleur, peut-être peureux de dérangé ? Peut-être tellement de choses que je ne pouvais m’expliquer. Je l’entendais. Cette voix qui me disait vaguement quelque chose. Je me tentais à me dire qu’elle avait sûrement simplement été dans mes environs dans l’entreprise. Je ne faisais pas vraiment le lien avec Supergirl. Trop épuisé. Sous antidouleurs également. Je relevais mon regard avant de me retourner vers elle. Cet aplomb. Peu d’employés oseraient me tenir tête. Je fronçais les sourcils sans vraiment parler. Taciturne. Je me raclais alors la gorge une fois qu’elle eue terminée. « Vous avez terminé ? », demandais-je au cas où elle ait encore des choses à dire. J’attendais quand même quelques secondes pour lui laisser la chance de réagir. « Ce n’est pas méchant si je dis que j’ai plus de trois centaines d’employés en passant des hommes d’entretiens aux chefs de départements, c’est humain de ne pas pouvoir chatter autour d’un café avec tout le monde. », lui soufflais-je en fronçant les sourcils. Je restais calme. Mon impulsion ne laissait point d’engagement sur un terrain qui n’en était pas fortuit. Nous étions dans une entreprise et j’étais le chef. Puis, elle n’avait pas tellement tort. Elle ne méritait pas de flèches dans le cœur. « Mais je vous félicite, vous faites enfin impression… », je regardais alors son badge en lisant le nom qui était écrit dessus. « Mademoiselle Kent… je suis vraiment désolé de vous avoir contrariée mais nous sommes sur un lieu de travail, vous travailliez donc je vous laissais travailler ! Votre boulot est tellement compliqué que je me doute qu’avoir le pdg dans les pâtes qui vous observe n’est sûrement pas des plus confortables ou pire… je pourrais être accusé d’harcèlement sexuel assez facilement et tout simplement en souriant. », lâchais-je sur le ton de l’humour. « Croyez-moi, cela arrive facilement. », rajoutais-je cette fois non sans humour. C’était vrai. Combien d’employée et même d’employé avaient tentés de soutirer un peu plus de salaire en m’accusant d’harcèlement alors que je n’avais jamais été dans la même pièce qu’eux sans la présence d’une autre personne. Parfois cocasse d’imaginer tout cela. Mais bon. Je restais agréable. « Vous n’êtes pas invisible… je voulais être invisible, là est toute la nuance ! », lui disais-je d’un ton nonchalant.

Tu n’étais pas toujours celui qui comprenait le mieux une femme. Après tout, tu avais perdu ta maman assez tôt. Quel crétin apprendrait ce qu’est une femme avec un oncle et Tommy comme meilleur ami ? Les femmes étaient un mystère sauf Dinah mais ça, c’est une autre histoire. Pour toi, tu n’es pas vraiment apte à le faire tant que tu ne rencontres pas la femme qui changera totalement ta façon de voir le monde. Cette femme n’était peut-être pas Dinah après tout ? Elle était importante mais tu avais besoin de plus ? Tu n’en savais rien. Depuis votre rupture, tu te questionnais par moment. Mais là, tu ne voulais pas y penser. Tu te contentais de rester dans ta bulle. Répondre à cette jeune femme qui semblait assez agacée par ton comportement. Après tout au nombre de soupires de Bruce Wayne, tu peux comprendre pourquoi. Tu sais que tu n’es pas parfait. Tu n’es pas spécialement l’homme idéal non plus. Tu as tes défauts mais au diable les qualités. Tes défauts font de toi un homme loin d’être tout lisse, tout beau, tout propre. Et puis tu regardes cette jeune femme, venant d’avouer que tu voulais être invisible. Comment ça ? Toi ? Monsieur qui tire le mieux ? Monsieur Queen ? Tu sais ce que tu vaux, certes mais tu sais également rester à l’écart. Tu es vraiment bizarre dans ton genre mais bon. Tu penchais la tête alors que ce barbecue ? Bon dieu mais comment elle sait que tu veux un barbecue ? Tu te sens assez étrange. Lirait-elle dans les pensées ? Tu semblais soudainement assez désarmé. Voir sous écoute. Tu prenais peur mais tu ne le cachais pas vraiment. Tu t’étais redressé. Tu avais presque regardé s’il y avait une caméra cachée. Mais non. Tu penchais alors le regard, ne disant rien. Tu allais dire quoi ? Stop aux harceleuses ? Déjà qu’elle semblait déjà t’avoir abordé. Tu avais peur qu’elle cache 52585 photos de toi dans son vestiaire et que tu en ignores l’histoire. Tu fronçais tout de même un sourcil en te regardant dans le reflet d’une vitre… Tu te sentais presque vexé. Rien à harceler ? Non mais quand même. Tu reposais ton regard sur elle. Dubitatif. Mais là, tu te sentais un peu… enfin… Tu arquais le second sourcil. « On fait tous un travail important… même le concierge. On a besoin de tous les esprits pour faire marcher l’entreprise. », lui disais-tu alors que tu te rapprochais simplement. « Si les stagiaires n’étaient pas importants… pourquoi même diable on en embaucherait ? Vous apportez un sang neuf et une vision différente. Vous apportez la créativité de votre génération et la jeunesse. Je n’y connais sûrement rien en chimie et peut-être encore moins en entreprise après tout… mais mon père m’a toujours éduqué en me disant que tous les emplois de Queen Consolidated étaient des grains d’un château de sable. Si un seul grain glisse… les autres aussi et le château s’effondre. Une entreprise, c’est ça. Tous les grains sont importants alors pensez-vous être un grain moins important qu’un autre mademoiselle Kent ? », demandais-tu à cette jeune femme. « Sachez que vous êtes un grain essentiel car vous apprenez au boss à dire bonjour… », soufflais-tu aussitôt. Parler de ton père avait réveillé quelques émotions assez étranges. Tu avais simplement osé penser à lui. Tu ne savais pas toujours comment tu te sentais avec lui. Depuis sa mort, tu avais découvert tellement de secrets à son sujet qu’il en restait un… énigme autant qu’une déception. « Puis… bon… comment vous savez pour le barbecue ? », demandais-je aussitôt. « Je n’ai parlé à personne de mon plan… », lâchais-tu en souriant. Tu la regardais avec insistance. Un petit sourire en coin. « Vous êtes invitée ! », rajoutais-tu finalement.