The world we live in [Pv Lyra]

Lyra Hawthorne & Harrison Wells

Les sirènes de police, les banderoles jaunes de mise en quarantaine des scènes de crime, les policiers et agents en uniformes, les badauds et leur curiosité mal placée, les légistes déjà en piste. Voilà une matinée qui commençait bien. A peine avais-je eu le temps de lancer quelques expériences à STAR Labs avec mes employés que le CCPD m'avait appelé et mandaté immédiatement. Pas de missions secrètes pour l'Injustice League. La chute du Syndicat et le retour du soleil avaient mis fin à l'alliance contre-nature que nous avions dû former avec la Justice League, et c'était tant mieux. Retour à la normale. Je ne pouvais que m'en réjouir, j'allais bientôt pouvoir m'occuper dignement de la Team Flash. L'heure approchait où toute cette mascarade que je jouais depuis près de dix ans allait prendre fin. J'en étais à la fois impatient et triste. Je mentirais en disant que je ne m'étais pas attaché à mon quotidien amical auprès de Barry et de sa joyeuse bande. Tout comme je mentirais en disant que je n'avais pas apprécié me lier un tant soit peu à quelques personnes improbables, à l'image de l'une de mes collègues du CCPD, que je comptais rejoindre en cet instant même alors que je passais sous la banderole jaune de scène de crime. Malgré mes ambitions destructrices, je demeurais humain. Et avec ça, doté d'un minimum de sentiments et d'émotions, parfois feints, parfois réels. D'ailleurs, cela me faisait penser qu'avec la fin prochaine de ma fausse identité, il allait falloir avant que je me charge de révéler à Lyra un petit secret sur sa personne qu'elle semblait encore ignorer.

Je montrai ma plaque de consultant officiel du CCPD aux agents surveillant le périmètre, et les laissai fouiller la mallette que j'avais avec moi pour les prélèvements afin de s'assurer que je ne transportais pas d'appareil d'enregistrement ou d'engin dangereux. Routine. « Bonjour officier, pouvez-vous m'indiquer où se trouve la scène de crime ? » L'endroit était immense, non seulement en terrain, comme en infrastructures. Il s'agissait d'une usine de traitement pétrochimique. Auprès du cadavre, j'y trouverais sans nul doute possible l'inspecteur en charge de l'affaire. Il m'indiqua du doigt le chemin à suivre, je le remerciai et repris mon chemin. Je longeai la berge du ruisseau, à quelques dizaines de mètres duquel se trouvait l'énorme entrepôt dans lequel avait visiblement eu lieu le meurtre.
Je pénétrai à l'intérieur et immédiatement de fortes odeurs chimiques me piquèrent le nez. Je traversai couloirs et autres salles pour arriver à la plus grande de toutes. Grand hangar abritant de larges cuves remplies de produits. Une partie servait au traitement des eaux usées, une autre à des mélanges pétrochimiques industriels. Toutes les équipes scientifiques classiques du CCPD étaient déjà à l'oeuvre un peu partout pour récolter empreintes et échantillons. Je marchai encore pour atteindre le coeur de l'effervescence. Un corps à moitié dissous gisait, collé sur le sol. Un autre était dans le même état à quelques mètres du premier, et un autre encore non loin. Charmante petite hécatombe. Je promenai mon regard sur les agents autour des cadavres et trouvai celle que je cherchais alors. Je posai ma mallette à terre pour m'en délester, et un sourire se peignit sur mon visage alors que je m'approchais de Lyra, mains plongées nonchalamment dans les poches.

« Bien le bonjour, Inspecteur, j'espère que vous allez bien depuis la dernière fois, » dis-je. Pour les agents autour, la dernière fois était la dernière scène de crime. Pour nous deux, elle était un peu plus récente et plus intime. En vérité, nous pouvions nous tutoyer même sur le terrain, mais j'aimais encore jouer les gentlemen de temps en temps. Nous étions amants depuis pas mal de temps mais avions pris soin de rester un tant soit peu discrets, même si certains se doutaient probablement de quelque chose à force. Quand bien même, quelle importance, je n'étais pas un agent de police, je venais de l'extérieur, aussi cela ne regardait pas les affaires de ses supérieurs. En théorie. « De quoi bien commencer la journée, » ironisai-je en avisant les trois cadavres. « Il s'agit de quoi cette fois ? A-t-on un semblant de pistes ? » Avant que je ne commence mon tour de piste scientifique, autant savoir ce que Lyra et ses hommes avaient déjà découvert ou déduit potentiellement. « On sait de qui il s'agit malgré leur état ou pas encore ? » Identité, témoins, tout était bon à prendre. Une chose était sûre, seul un métahumain pouvait avoir dissous trois personnes d'un seul coup.