love conquers all (JASON, stval)

Jason, Diana le connaît par cœur à présent. C'est presque comme si elle était devenue capable d'anticiper ses pensées avant qu'elles ne prennent forme dans son esprit et avant qu'il ne les exprime. Soit parce qu'ils sont fusionnels, soit parce qu'elle a appris à lire en lui comme dans un livre ouvert après s'être habituée à ses – trop nombreuses – peurs, rationnelles ou irrationnelles. Un bébé change beaucoup de choses, et souvent plus pour un père que pour une mère. Pour Diana, Ophelia est déjà là, ils sont déjà trois, c'est simplement que leur fille est pour le moment encore bien au chaud dans son ventre. Mais elle est déjà mère, déjà complètement impliquée dans cette nouvelle vie qu'elle porte en elle. En fin de compte, avec elle, Ophelia ne fera que passer de son ventre à ses bras, leur lien est déjà tissé. Mais pour le moment, il est vrai que c'est moins évident, puisque ni l'un ni l'autre n'ont encore à réellement s'occuper d'elle. Une fois qu'elle sera là, vraiment là, tout sera différent. Diana ne sait pas si Jason réalise à quel point un nouveau-né a besoin d'attention, souvent les hommes ne le réalisent qu'une fois le bébé dans les bras. Ce n'est pourtant pas pour cette raison qu'elle lui a posé cette question. « Ce n'est pas stupide, Jason. » Son interrogation n'avait rien d'innocent. Elle sait très bien que sa phobie de l'abandon ne l'a pas quitté, et peut-être qu'en fin de compte elle ne le quittera jamais, et qu'elle peut s'exprimer de diverses façons. Soupirant doucement, Diana quitte sa place pour aller se tenir à côté de lui ; elle prend son visage entre ses mains. « Regarde-moi. Me crois-tu réellement capable de te délaisser ? » Elle secoue la tête. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. » Comment peut-il imaginer une seule seconde qu'elle en vienne à un tel extrême ? « J'ai attendu Ophelia toute ma vie, mais je ne t'ai pas moins attendu. Et sans toi, je ne l'aurais pas eue. » C'est pourtant évident, non ? C'est lui qui est parvenu à la convaincre que son envie de devenir mère était légitime, et qu'elle en avait parfaitement le droit. S'il ne l'avait pas aidée à le réaliser, elle ne l'aurait pas fait seule, elle se serait contentée dans son idée que ce n'était compatible avec ses responsabilités et les menaces constantes. « Ophelia aura besoin d'attention. Elle aura besoin d'être changée, bercée, nourrie, rassurée et des milliers d'autres choses encore. Mis à part l'allaiter, je pense que tu devrais être capable de faire toutes ces choses. » Elle lui sourit en laissant ses doigts glisser dans ses cheveux. « Ce que je voulais dire... Ce que je voulais dire, c'est que je ne voudrais pas que tu sois jaloux par rapport à... moi ? » Diana soupire une fois de plus. C'est à son tour de se sentir ridicule. « Jaloux que malgré moi, je ne la partage pas ? C'est idiot, dit ainsi... Il n'a jamais été question de te délaisser, quoi qu'il arrive tu seras à mes côtés, mais les premiers jours je crains de ne pas parvenir à la lâcher,  de ne même pas en avoir envie... » Elle passe son bras autour de ses épaules et s'assoit sur ses genoux. Elle n'est pas certaine d'être claire dans ses propos, et craint qu'il ne les interprète pas correctement. Elle n'essaie pas de le mettre en garde contre de futurs élans égoïstes, ce n'est pas du tout ce dont il s'agit. « Je crois simplement qu'il va me falloir un moment pour réaliser que je ne rêve pas, qu'elle est bien là, bien réelle. » C'est paradoxal. Elle a beau avoir vu son ventre grossir, elle a beau la sentir bouger, elle se demande parfois encore si elle n'est pas qu'un rêve, au lieu d'être une réalité. Un miracle qu'elle pourra serrer dans ses bras. « Sur ce point, ma mère et moi nous ressemblons parfaitement. » Peu importe qu'elle soit née de l'argile ou d'une union avec Zeus, Diana sait qu'Hippolyte a été rongé par le désir de devenir mère de la même façon qu'elle. Elle joue nerveusement avec une boucle de ses cheveux ; il est rare que Diana soit aussi peu sûre d'elle, mais sa grossesse et sa maternité font partie des choses qui la font douter. Pas forcément d'elle-même, mais du monde. De la cruauté et des injustices qui le rongent. « Je vais avoir besoin de la garder contre moi, le temps de me persuader qu'elle n'ira nulle part, qu'elle n'est pas une illusion. Le temps de comprendre que ce que la chose que je voulais le plus au monde est enfin arrivée, et que rien ni personne ne pourra jamais me la prendre. »

Diana & Jason (St Valentin)

He looks at her like she's the reason love exists.

Tu n'as pas son expérience. Tu n'as pas son vécu. Tu n'as pas cinq millénaires derrière toi. Elle a attendu son âme-soeur et son bébé pendant des années et des années, quand toi, tu n'envisageais même pas construire quoi que ce soit avec qui ce soit. L'amour ? C'était pas pour toi. Comment harmoniser une vie entre lutte contre le crime et vie de famille ? Tu ne l'as même pas envisagé, persuadé que tu suivrais le chemin déjà emprunté par Bruce, et qu'aucune femme n'aurait la patience et les nerfs de supporter ton mode de vie chaotique. Et puis, Diana est apparue. Et elle a aussi bien chamboulé tes à priori que ton existence toute entière. Mais ça ne fait qu'un an que tu t'autorises à croire au bonheur. Un an que tu apprends chaque jour à devenir le mari parfait, et que tu anticipes déjà le père idéal. Alors oui, tu as des questions, tu as des doutes, même si parfois, pour elle, tout doit être terriblement redondant. Tu t'en veux de la faire passer toujours par ces mêmes phases. Elles se sont atténuées, très nettement, mais elles mettront encore un peu de temps avant de disparaître complètement. Tu lui souris, un sourire un peu timide, car honteux de tes propres propos, mais touché par la même ferveur qu'elle a à te rassurer. Cette femme est merveilleuse. Exceptionnelle. Une nuit entière ne serait pas suffisante pour expliquer à quel point. « Je peux le faire, je me suis entrainé. » Soucieux de mal faire, tu réfléchis depuis des mois aux meilleures façon de t'y prendre avec un bébé. Que ce soit pour le changer ou l'aider à dormir. Evidemment qu'Ophelia aura besoin de toute votre attention, et tu comprends parfaitement ce qu'elle essaye de te dire. De quoi te sentir encore plus bête. Quand elle s'assoit sur tes genoux, tu passes tes bras autour de sa taille, sans dire un mot, préférant la laisser finir avant. Les sourcils froncés, tu écoutes attentivement ce qu'elle tente d'exprimer. A nouveau, elle manifeste ce besoin, cette envie millénaire d'avoir son propre enfant. C'est un rêve qui se réalise, t'en as conscience, et tu es prêt à attendre sagement ton tour s'il le faut. Non, qu'elle se rassure, tu ne seras pas jaloux. « Je comprends, mon amour. » Tout fait sens. Après avoir enduré et enduré, notamment cette dernière année, avoir enfin Ophelia serrée contre elle paraît invraisemblable. Trop beau pour être vrai. « Je te laisserais le temps dont tu as besoin. Ophelia sera bientôt avec nous, et rien ni personne ne nous prendra ce bonheur. » Tu ne laisseras jamais qui que ce soit approcher des deux femmes de ta vie. Jamais. Tu risquerais absolument tout pour les protéger, et tu penses avoir déjà fait tes preuves quant à ta détermination. Tu attrapes doucement sa nuque pour l'inciter à se pencher vers toi, et pouvoir l'embrasser à nouveau. C'est l'apparition du serveur qui t'oblige à mettre un terme à ce baiser. « On va prendre les desserts à apporter s'il vous plait. » Tu retrouves ton sourire, heureux de profiter encore de quelques jours avec elle dans ce paradis. Tu te lèves de la chaise, en portant par la même occasion Diana dans tes bras. Et quand votre dessert arrive, emballé dans une jolie boite décorative, tu fais un signe de tête en direction du ventre arrondi de ta femme. « Vous pouvez le poser dessus, c'est multifonction. » Un peu hésitant, et attendant une réaction de Diana, le serveur finit par s'exécuter, visiblement amusé. Ce n'est pas que vous êtes mal lotis sur cette plage de sable magnifique, mais t'aimerais pouvoir profiter exclusivement de ta femme dans votre cabanon. Lui apporter de la tendresse. De la douceur. Du bien être, avant l'accouchement qui approche à grands pas. Vos derniers moments à deux, avant d'agrandir votre famille.