Le temps est passé et les choses ont changé - jessica.

Faire une pause ne serait pas de trop. Helena avait encore une longue liste de personnes qu’elle devait interroger et tuer. Seulement, avec le retour du soleil, elle ne pouvait plus qu’opérer que la nuit. Ce qui était au moment où les justiciers sortaient également. Ca n’était donc pas un bon timing. Elle n’avait pas envie de tomber sur Batman et sa bande ou d’autres justiciers. Donc, il fallait qu’elle prenne un peu de recul et qu’elle réfléchisse à la suite des évènements. C’est ainsi qu’en y réfléchissant qu’elle décida de partir de Gotham pour quelques jours et de se rendre à Coast City. C’était la première fois qu’elle y mettait les pieds et elle devait avouer qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait y trouver. La raison de sa venue ici, était parce qu’elle voulait reprendre contact avec une personne de son passé. Une amie qu’elle avait perdue de vue, Jessica. Elle savait que cette dernière vivait ici désormais. Donc, après avoir fait le trajet depuis Gotham en moto, Helena avait réussi à trouver un hôtel pas trop mal. Elle n’avait pas besoin de grand luxe, juste de quoi dormir et continuer sa traque avec son ordinateur. Ayant fait le trajet de nuit, elle prit le temps de dormir quelques heures avant de filer sous la douche. L’eau chaude lui fit le plus grand bien. Puis, elle se changea et alla manger en ville.

Elle choisit le premier petit restaurant qu’elle trouva. La nourriture était bonne, c’était tout ce dont elle avait besoin. Sortant son téléphone de sa poche, elle fit défiler les informations qu’elle avait trouvées sur Jessica et demanda à la serveuse si elle pouvait lui indiquer le chemin. Une fois fait, Helena remonta sur sa moto et fila à l’adresse de son amie. Elle ne savait pas comment cette dernière allait réagir à sa vue, mais elle espérait que ça serait de façon positive. A vrai dire, elle ne savait pas ce que Jessica avait vécu ces derniers mois pour ne pas dire ses dernières années. Elles s’étaient perdues de vue et peut-être que son amie ne voudrait plus la revoir. Peut-être qu’elle avait totalement changée. En même temps, c’était son cas. Elle n’était plus la même jeune femme qu’avant. Ses expériences passées l’avaient modelé de façon à ce qu’elle soit une espionne et une tueuse. Mais, elle ferait en sorte de garder cela pour elle. Ca n’était pas la peine d’effrayer son amie. La brune voulait d’abord savoir ce qui était arrivée à son amie et savoir si cette dernière serait contente de la voir. Arrivant à la bonne adresse, Helena coupa le contact et enleva son casque. Soupirant doucement, elle descendit de sa moto et marcha jusqu’à la porte. Frappant, elle attendit un peu, finissant par entendre du bruit et elle esquissa un sourire quand elle vit Jessica.

Salut Jessica.

Tout allait se jouer maintenant. Helena n’avait pas trop changé donc elle devrait sans doute la reconnaître. Elle avait l’impression que son amie était toujours la même aussi. Mais ça ne voulait pas dire que les choses n’avaient pas changées pour toutes les deux.

Pendant que ma soeur essayait sa troisième tenue, je me laissais tomber sur son lit. Bon dieu qu’elle était longue à se préparer. Moi j’étais plus rapide tout en ayant le temps d’aller bouffer la moitié du pot de glace avant de partir. Bon allez avoue, tu as un rencard ! Elle baragouinait que non et je rigolais. Certaines choses n’avaient clairement pas changé depuis notre adolescence et j’étais certaine que Sara avait un rencard. J’aurais bien levé les yeux au ciel mais j’étais déjà allongée sur son lit. Tain, heureusement que je suis pas comme ça quand j’ai un rencard. T’as un rencard ? Je lui tire la langue en me redressant un peu. Je serais déjà prête et partie. Elle me fait un doigt d’honneur et je rigole en me tournant sur le ventre. Je la regarde faire. En même temps… j’étais pas comme elle. J’avais pas tellement l’habitude de me préparer alors dès que je faisais un effort de base, je trouvais déjà ça exceptionnel. Elle, elle faisait ce que j’appelais un effort tous les jours. Perdue au milieu de ses trucs de maquillage, j’attrapais le livre sur sa table de chevet. J’ouvrais une page au hasard, ça va m’occuper. Comme quand nous étions enfant, je commence à faire la lecture à Sara. Sa voix est tendue. Je me tends à mon tour. Il dépose un petit glaçon dans ma bouche avec un peu de vin. Lentement, sans se presser, il fait courir un collier de baisers glacés jusqu'à la base de ma gorge, puis entre nies seins, le long de ma poitrine et jusqu'à mon ventre. Il crache un glaçon dans mon nombril avec une petite flaque de vin blanc frais qui me brûle jusqu'au fond du ventre. Je bug quand le sens du texte finit par monter jusqu’à mon cerveau. Fronçant les sourcils, je referme le livre pour voir le 50 nuances de Grey écrit sur la couverture. Tu lis ça toi ? Je n’écoutais pas réellement sa réponse. Je savais bien qu’elle lisait ça vu que je le trouvais dans ses chambre. Et sa réponse à base de “c’ets romantique” me donnait pas vraiment envie d’en savoir plus. Je n’avais pas lu le livre, je n’avais pas vu les films. Mais je fréquentais suffisamment internet pour savoir ce qu’il y avait dedans et savoir que je n’étais pas intéressée. Bon, faut que tu y ailles là. Tu vas être en retard et j’attend que tu sois partie pour geeker moi ! Aje me relevais de son lit, qui était plus confortable que le matelas du bunker sous la maison c’était clair. Mais même si je savais que la maison était protégée à tous les étages, j’avais installé les protections moi même, je n’arrivais pas encore à retourner dormir dans ma chambre, ma vraie chambre à l’étage. Je passais le plus clair de mon temps ici dans le bunker qui était tout de même équipé d’une grande pièce à vivre, d’une chambre, d’une cuisine et d’une salle de bain. Je n’avais pas besoin de grand chose de plus. Ma chambre, celle dans laquelle je dormais avant les évènements, me servait de stockage, de dressing et autre. Après avoir refermé la porte derrière ma soeur, enfin partie et toute excitée, je verrouillais informatiquement toute la maison et regagnais ce fameux bunker. J’allais attraper une cannette de soda dans la cuisine et un paquet de chips avant de me jeter sur mon canapé. J’allumais ma console en piquant quelques chips, glissais mon casque sur mes oreilles et lançais une partie.

J’étais entrain de crier de frustration en voyant mon personnage se faire tuer quelques minutes plus tard quand un des capteurs de la maison se mit à réagir. Je soupirais et quittais le jeu, bien morte de toute manière. Un rapide coup d’oeil sur une des tablettes de domotique m’informa que quelqu’un était entrain de se garer devant chez moi. Une femme en moto. Je vérifiais que mon anneau de lantern se trouvait toujours à mon doigt et, mon paquet de chipe dans une main, je remontais dans la partie émergée de l’iceberg… euh non, la partie normale de la maison. J’entendis bientôt les coups à la porte. J’arrive. Merde, j’avais oublié la tablette, je ne pouvais pas vérifier qui venait de frapper à l’avance. On sait jamais… Ring ? Tiens toi prête, s’il te plait. Et, avec néanmoins une inquiétude assez minime, j’allais ouvrir la porte. Je regardais la jeune femme debout devant chez moi, certaine de l’avoir déjà vue mais tout de même perturbée de ne pas forcément savoir quand et où. Puis elle me dit bonjour, tout simplement en m’appelant par mon prénom. Helena ! Tout m’était revenu en quelques secondes, en entendant sa voix qui avait moins changé en sept an que son visage. Lâchant mon paquet de chips et faisant preuve d’un naturel qu’elle avait connu par le passé, je la prenais dans mes bras avant de lui claquer une bise sur la joue, inconsciente du fait qu’elle n’appréciait peut être plus ce genre de comportement de nos jours. Qu’est-ce que tu fais ici ? Ca me fait super plaisir de te revoir ! Viens entre, on va prendre un café ou ce que tu veux si tu as un peu de temps ! Ma voix était partie dans un ton d’aigue dont je n’avais pas l’habitude. J’étais véritablement heureuse de la revoir, une amie de longue date qui m’avait manqué pendant les périodes plus sombres de mon entrée dans l’âge adulte. Je me poussais pour la laisser entrer, jetant un coup d’oeil au paquet de chips qui semblait avoir mal apprécié la chute.

Helena n’était pas certaine de pouvoir vraiment découvrir la ville dans les prochains jours, mais ça ne serait pas une mauvaise chose si elle pouvait le faire. Après tout, il devait bien avoir des cibles potentielles dans le coin. Mais, ça n’était pas sa priorité pour une fois. Non, elle était là pour revoir Jessica, en espérant ne pas tomber à un mauvais moment. Peut-être que cette dernière ne voudrait même pas la revoir. Elle espérait que ça ne serait pas le cas, mais ça serait à voir sur l’instant. Après avoir demandé son chemin, elle partit en moto rejoindre l’adresse qu’elle avait trouvée pour son amie. Une fois sur place, elle regarda autour d’elle, avant d’aller frapper à la porte. Il ne restait plus qu’à attendre. Elle se souvenait de tout ce qu’elles avaient fait par le passé et cette complicité lui manquait. Malgré toutes ses années sans nouvelles, Helena savait que le seul vrai rayon de soleil dans sa vie était Jessica. Elle était amusante, débordante d’énergie. Bref, de quoi égayer sa journée. Cependant, la brune n’en avait plus l’habitude. Tout était toujours noir pour elle et triste. De mauvaises nouvelles, du sang, un passé douloureux qui ne semblait pas vouloir lui laisser une seule journée de répit. Bref, peu de lumière. Cependant, elle ne savait pas si Jessica était toujours la même. Après tout, elles ne s’étaient pas vues depuis plusieurs années, donc il faudrait peut-être réécrire toute leur relation. En tout cas, quand la porte s’ouvrit sur son amie, elle devait avouer que cette dernière était la même. Enfin, à première vue en tout cas. La saluant, Helena, fut surprise par le câlin que venait lui faire l’autre brune. Puis, une bise plus tard, Jessica semblait très enthousiaste de la voir devant chez elle. C’était clairement une bonne chose. Bon d’accord, Helena et les câlins ça faisait deux. Avant, elle avait été tactile, surtout avec sa mère et son frère. Les câlins ne l’ennuyaient pas, mais aujourd’hui, c’était plus compliqué. Cependant, elle avait laissé faire la jeune femme, avant que cette dernière ne reprenne la parole et elle en avait des choses à dire. En même temps, c’était compréhensible et Helena fut attentive jusqu’à la fin.

J’ai un peu de temps oui.

En la voyant lui laisser de la place, Helena entra et regarda autour d’elle. Sa curiosité avait envie de découvrir l’endroit. Malgré tout, elle resterait polie et attendrait d’y être invitée.

Pour répondre à ta question, je suis venue pour te voir. J’ai découvert que tu habitais ici, alors je me suis dit pourquoi ne pas venir reprendre contact.

C’était la pure vérité, mais elle préférait laisser de côté le fait qu’elle avait aussi eu envie d’une pause après tout ce qui se passait en ce moment dans sa vie et à Gotham. Malgré le retour du soleil et la fin du syndicat du crime, Helena savait qu’elle aurait encore beaucoup de boulot.

Tu sembles bien installée.

En tout cas, c’était ce qu’elle pouvait voir au premier abord.

Je pensais que tu serais restée sur Metropolis, tu semblais aimer la ville.

Dès que j’ai réalisé que c’était Helena à ma porte je m’étais jetée à son cou. dès que j’avais compris que la personne qui se trouvait à ma porte était mon amie. Cette amie que je m’étais fait il y a des années. Une des rares personnes de mon ancienne vie que j’avais plaisir à revoir aujourd’hui, avec Sara. Je l’avais vu il y a quelques temps, je l’avais vu à Metropolis quand j’y vivais. Et déjà cela m’avait rendue toute heureuse. Mais je ne m’attendais pas là. La trouver sur le pas de ma porte m’avait pris au dépourvu. Et quand quelque chose me prenait au dépourvu et que j’appréciais cette chose, j’avais un peu tendance à réagir… bah en prenant les gens dans mes bras. Mais je me calmais et reculais. Je ne savais pas si elle était toujours le genre de personne à apprécier qu’on lui saute dans les bras. Surtout que je la sentais un peu tendue entre mes bras. Du coup, il semblait préférable de la relacher. Je retrouvais mon naturel bavard, entretenu toutes ces années grâce à la magie d’internet, et lui posais pleins de questions. Sur le moment, je ne remarquais pas le calme, devenu beaucoup plus naturel chez Helena. Je ne remarquais pas non plus qu’elle me laissait parler et attendait pour me répondre, comme si elle avait compris qu’il suffisait que je dise tout ce que j’avais à dire pour pouvoir en caser une. Elle prit finalement la parole, acceptant de rentrer dans ma maison en me disant qu’elle avait le temps de rester. Alors je m’effaçais légèrement pour qu’elle puisse passer la porte. Je sentis une vague de panique monter alors que je faisais ça. Je n’avais vraiment mais vraiment pas l’habitude de laisser rentrer des personnes chez moi. C’était pas vraiment ma façon de faire. A Metropolis, je m’y étais quelques peu habituée parce que ce n’était pas chez moi mais chez Sara et qu’il avait fallu faire avec. Mais ici c’était chez moi. Et personne ne venait jamais, à quelques exceptions près de proches qui n’étaient pas comme tout le monde. Néanmoins, je me contenais, la laissant entrer, essayant de masquer l’irrégularité de ma respiration. A son rythme, Helena continua de me répondre. Elle avait trouvé que j’habitais ici ? Trop rassurée par la confiance amicale que j’avais en elle depuis des années, je ne posais pas la question du comment elle avait trouvé cela. J’étais pas non plus introuvable loin de là. Mais je savais que ça demandait de me chercher un peu. Doucement, je l’entrainais vers la cuisine, comprenant qu’elle suivrait mes pas. Un léger sourire se posa sur mes lèvres quand elle parla d’être bien installée. Forcément, je vivais ici depuis des années… et encore elle n’avait pas vu mon petit bunker en dessous de la maison. Je fis une petite grimace quand elle évoqua Metropolis. Après le tsunami, j’ai pas eu goût de rester. Comme j’avais toujours la maison, je suis revenue. J’aime bien Coast City, tu sais le soleil et tout ça… Je haussais les épaules devant ce gros mensonge. Si ado, j’avais adoré Coast City, cela faisait des années que je n’en profitais pas ainsi. Enfin si, j’en profitais un peu depuis le retour du soleil dans notre ciel. Mais ce qui m’avait poussé à revenir c’était l’envie de retrouver la sécurité de mon mode de vie avec le bunker. Pas autre chose. Et toi, tu vis toujours à Gotham ? Question tout à fait innocente même si une partie de moi se demandait comment on pouvait avoir l’idée de vivre à Gotham pendant les temps qui avaient couru. Je m’étais posée la même à propos de Jimmy et je n’avais toujours pas trouvé la réponse à cette question. J’ouvrais un placard de ma cuisine avant de me tourner vers Helena. Excuse moi, j’ai perdu l’habitude de recevoir : qu’est-ce que tu voudrais boire ? Ou grignoter ?

Etre prise dans les bras de quelqu’un n’était pas quelque chose qu’Helena avait vécu depuis des années. Mais ça ne voulait pas dire que ça n’était pas désagréable. Cependant, c’était compliqué à expliquer. Elle n’était pas tout à fait à l’aise, mais Jessica était sans doute une des seules personnes à pouvoir faire une telle chose. Finalement, Helena l’écouta reprendre la parole et fut attentive avant de lui indiquer qu’elle était libre. Elle était venue la voir et elle espérait pouvoir passer un peu de temps avec elle. Indiquant qu’elle avait réussi à savoir qu’elle habitait dans le coin, elle suivit son amie jusque dans la cuisine, tout en précisant qu’elle semblait bien installée. Parlant ensuite de Metropolis, Helena ne savait pas ce que son amie y avait vécu, mais à sa réponse, elle comprit pourquoi elle avait fait une telle chose. C’est vrai que le tsunami avait touché beaucoup de monde. Elle n’avait pas été sur place, mais elle avait vu les images et ça avait été impressionnant. Hochant donc la tête, à ses propos, Helena comprenait ce qu’elle pouvait ressentir. Puis à sa question, elle secoua la tête.

Oui et non. J’ai beaucoup voyagé ses dernières années, donc j’étais loin de Gotham, mais j’y suis revenu depuis peu. Cependant, je ne sais pas si j’y resterais pour de bon ou pas.

Elle comprenait parfaitement le point de vue de son amie. Elle aussi avait du mal à se voir continuer là-bas. Elle n’y avait plus personne, enfin ça c’était ce qu’elle pensait, car elle ne savait pas tout. De plus, elle n’aimait pas Arkham, il y avait toujours des problèmes là-bas. Il faudrait vraiment qu’ils comprennent que mettre tous les cinglés dans le même endroit n’était pas une bonne chose. A part peut-être Amanda Waller et sa suicide squad. Quoi ? Oui Helena a certaines informations du genre en tête. Merci Spyral et son espionnage.

C’est la ville de mon enfance, mais j’y vais plus pour aller sur ma tombe de ma famille.

Ces dernières n’étaient pas vraiment entretenues. Elle avait donc fait en sorte de les nettoyer et de les rendre présentables. Relevant la tête aux questions de son amie, elle esquissa un sourire.

Si tu as du café j’en veux bien un peu s’il te plaît. Pour ce qui est de grignoter, ça ira, je viens de manger.

S’appuyant contre le mur, elle continua de fixer son amie, toujours en souriant.

Quand tu dis que tu n’as pas l’habitude de recevoir, ça veut dire que tu es seule ? Pas de monsieur Cruz ?

Bon d’accord, il faudrait plutôt donner le nom de famille du gars selon la logique. Cependant, elle ne pouvait pas le faire, vu qu’elle ne savait pas si elle avait quelqu’un. Mais évidemment, elle disait cela sur le ton de la plaisanterie. Après tout, elle savait que Jessica était une belle femme, donc il devait y avoir un homme dans tout ça. A moins qu’elle ait décidé qu’elle n’avait pas besoin de mecs dans sa vie. Chose que Helena pouvait comprendre. Elle avait cette mentalité depuis plusieurs mois.

Me dirigeant vers la cuisine, j’expliquais à Helena de manière concise pourquoi j’avais quitté Metropolis. Enfin, les grandes raisons et celles que l’on pouvait dire à tout le monde. Je parlais du tsunami quoi. Après tout, la ville avait été majoritairement détruite, l’immeuble de ma soeur pas épargné. C’était normal de déménager après cela. Je ne disais pas que la survivaliste avait pensé un “je vous l’avais bien dit” qui avait été assez mal pris par sa soeur. Je disais pas que de toute façon la vie trop en extérieure, trop exposée dans cet appartement m’avait jamais vraiment plu. Je mentais en disant que j’étais revenue pour le soleil parce que je le voyais pas bien souvent le soleil. Un peu plus souvent depuis qu’il était de retour dans notre ciel, c’était vrai que même moi j’en avais senti le besoin. Mais l’une des raisons qui avaient motivé mon retour et qui l’aurait motivé même sans le tsunami c’était le bunker. Ce bunker caché en dessous de la maison et dont l’absence avait commencé à me peser. J’avais tenue, plusieurs années même. Mais la présence du syndicat du crime avait changé bien des choses. L’arrivée d’un Power Ring dans notre univers avait changé bien des choses. Par rapport à mon besoin de sécurité, à mon besoin d’être à un endroit familier. A un endroit où je pouvais trouver le sommeil, trouver la force de sortir de mon lit le matin. Et l’appartement n’avait pas ce côté rassurant. Tout cela, bien entendu, je le gardais pour moi. Ce n’était pas vraiment le genre de chose que l’on raconte à une amie que l’on a pas vu depuis des années. Je lui demandais plutôt si elle vivait toujours à Gotham. Oui et non… La réponse me dit sourire. Finalement de ce qu’elle me disait, c’était actuellement un oui après plusieurs années de non. Je lui aurais bien demandé où elle avait voyagé mais quelque chose, une sorte d’instinct, me retient. Je me rappelais que moi j’aurais pas envie de répondre à ce genre de questions et qu’elle ne devait pas en avoir plus envie que moi. Du coup je ne dis rien. Je notais simplement qu’elle ne pensait pas rester à Gotham. Tu peux toujours partir si tu penses que c’est ce qu’il te faut et revenir plus tard, même juste de passage. Je lui souris en disant cela. J’avais pas passé toute mon enfance à Coast City, bien qu’une majeure partie, et le départ à Metropolis avait été à la fois salvateur et difficile. Ca m’avait fait étrange de partir à Metropolis. Et maintenant, ça me fait étrange d’être revenue à Coast City. Mais dans les deux cas, je pense que c’était le moment. Après peut être que pour Helena, ce n’était pas encore le moment. Surtout si elle était revenue qu’il y a peu de temps. Elle n’avait peut être pas encore fait le tour de la question. En même temps… je n’aurais pas forcément envie de m’installer à Gotham. J’appréciais cette ville mais je ne me verrais pas y vivre. Je demandais à Helena ce qu’elle voulait avant de mettre en marche la machine à café. Un truc avec des dosettes, une idée de ma soeur. Autant dire qu’il restait toujours un vrai café en grain dans ma réserve dans le bunker. Je voulais bien céder sur des choses mais pas sur tout. Je sortis deux tasses, choisissant d’en prendre un aussi. Elle m’avait dit qu’elle n’avait pas faim mais je sortais tout de quelques petits trucs à manger, ayant moi perdu mon paquet de chips dans l’entrée. Je rigolais. Je vis avec Sara, ma petite soeur. Elle reçoit plus souvent que moi mais… bah du coup elle s’occupe de tout quand c’est le cas. Je restais souvent enfermée dans mon coin quand elle invitait des amis ou autre. Je dis pas que personne vient hein mais… Je haussais les épaules. Je voulais pas lui dire que j’avais juste perdue toute notion de comment on se tient en société. Je recevais pas grand monde, pas souvent. Généralement, je voyais les autres Lantern mais pas chez moi. A Metropolis, il y avait Conner qui venait faire des soirées jeux vidéos mais on avait pas remis ça depuis un moment, maintenant que j’étais à Coast City. Donc non, je n’avais pas l’habitude de recevoir. Il n’y a pas de Monsieur Cruz. Je suis trop jeune pour ça ! Je rigolais. Avant de me rendre compte que ce genre de remarques fonctionnaient beaucoup moins bien maintenant que j’avais 27ans et non tout juste la 20aine. Mais pour moi, c’était presque pareil. J’avais pas l’âge d’être mariée, pas encore. Quant à un monsieur Cruz… il y avait Jimmy mais ce qu’on avait en était encore à ses débuts, je ne lui aurais pas donné ce genre de surnom même pour rire. J’étais encore trop timide sur pas mal de choses pour cela. Et toi ? Est-ce que quelqu’un a réussi à fondre ton coeur ? Ou toi à faire fondre le sien ? Je me demandais réellement. J’avais connu Helena jeune, à une époque où tous les hommes avaient envie de la séduire. Et elle restait une jeune femme magnifique. Mais je ne savais pas si elle, elle avait envie d’être séduite. Après tout, elle avait parlé de voyage, des tombes de sa famille… tout cela n’était pas incompatible avec une vie de couple bien entendu mais c’était pas non plus ce qui me semblait avoir le plus d’opportunité. Ou peut être avait-elle voyagé et rencontré un bel homme pendant ce temps là. Ou peut-être préférait-elle être seule, ce que je comprendrais assez bien pour l’avoir fait quelques années. A vrai dire, j’étais surtout curieuse parce que c’était le genre de choses que je savais sur elle avant qu’on se perde de vue. Et j’avais envie de tout savoir aussi maintenant.