Be stronger than your pain [PV Barbara]

Invité Invité

Be stronger than your pain

Gotham City sous la neige n'avait pas de charme particulier. Car Gotham était toujours la même, quelle que soit la période de l'année et quel que soit le climat. Qu'il pleuve, neige, fasse grand soleil ou vente, la ville ne cessait jamais d'exhaler, de vous hurler à la figure, de vous murmurer, de vous en mettre plein la vue pour signifier clairement que ce n'était pas le paradis. Aucune illusion de beauté ne parvenait à masquer le fait qu'on était dans la ville la plus dangereuse du monde.

Mais pourtant, Bruce aimait Gotham. C'était sa ville, où il était né, où il avait grandi, et où il avait passé la majeure partie des vingt dernières années. Il y avait vu tant de choses qu'il pouvait affirmer en connaître presque les moindres recoins. C'était également la ville où il avait vécu ses plus grandes fiertés et ses plus grandes douleurs. Comme un parasite, Gotham ne cesserait jamais d'exercer sur lui un attrait incroyablement puissant.

Mais un attrait auquel il essayait parfois de résister.

Pas ce soir, en tout cas. Dressé, immobile ou presque, au sommet de la Tour Wayne, Batman attendait patiemment l'arrivée de quelqu'un. Il n'ignorait pas que, évidemment, que Barbara avait depuis quelques temps réussi à reprendre du service en tant que Batgirl ; qu'elle avait réussi à surmonter son traumatisme physique. C'était bien, et il en était fier.

Mais il ne savait pas encore s'il pouvait se fier à elle. S'il pouvait la laisser délibérément agir seule, comme il le faisait avec Dick, Jason, Timothy et Damian. C'était ce soir qu'il pourrait enfin le savoir ; la rousse au fort caractère ne manquerait pas de lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt à l'empêcher d'agir, sous aucun prétexte. Mais il ne se sentirait pas serein s'il ne la surveillait pas un peu, et s'il la laissait redevenir l'héroïne qu'elle était sans avoir, auparavant, évalué si elle était apte ou non.

Car s'il devait lui arriver quelque chose, ce serait de sa faute, alors.Et pas question de laisser tout cela arriver.

« Hrm. Pas mal. Mais une oreille attentive t'entendrait arriver de loin, Batgirl. »

Le reste du corps immobile, Batman tourna brièvement la tête sur le côté ; la jeune femme était là. Il voulait sourire, mais ne put s'y résoudre. Alors il se contenta de détourner le regard pour fixer la nuit enneigée de Gotham. A chaque fois qu'il voyait Barbara, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce qu'il s'était passé entre elle et Dick, entre elle et le Joker, et à ce qu'il se passerait s'il devait un jour annoncer à Jim qu'elle était morte. Le vieux commissaire ne le lui pardonnerait jamais... à moins qu'il ne sache déjà ?

Difficile de le savoir.

« Content de voir que tu te remets parfaitement. Prête à travailler en duo, ce soir ? Damian n'est pas là, et je pense que ce ne sera pas trop difficile. Je... »

Il hésita.

Un instant, bref.

« Je voudrais juste évaluer comment tu te remets, comment tu t'en sors. Je ne doute pas que tu restes une meilleure athlète que la moyenne du monde, mais j'ai besoin d'être sûr. Il me serait difficile et douloureux de te laisser risquer ta vie si j'avais des doutes. »

Il s'agenouilla, puis tendit son bras gauche pour activer son Bat-gadget. Il pianota deux-trois instructions dessus.

« Comment va Heywood, à propos ? »

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

Je n'avais pas été surprise de recevoir l'invitation de mon ancien mentor et toujours allié. Ne pas en recevoir au contraire aurait été surprenant. Alors de bonne grâce j'avais fait mes adieux à Ted et Nate pour quelques jours et avait pris un avion pour Gotham City. Dès mon arrivée, je fus agressé de toutes parts par le bruit et la pollution. Gotham m’accueillait comme il se devait entre deux retentissements de sirènes et les cris des passants qui n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de se parler par trottoirs interposés. Malgré tout, j'en souriais. J'avouais sans mal que ma ville m'avait manqué. Un étrange sentiment pour beaucoup mais un qui était souvent partagé par mes compatriotes. Ils n'y avaient que ceux qui étaient nés ici, qui avaient grandis ici et qui avaient souffert ici qui comprenaient l'attrait et le pouvoir que cette ville exerçait sur ses habitants. C'était pour cela que je n'arrivais pas à rester à l'écart. Après pratiquement quatre mois d'absence, j'étais juste contente de rentrer à la maison. Même si ce n'était que pour un temps. Il me restait encore des choses à aire ailleurs. Etant arrivée assez tôt dans l'après midi, je profitais du temps qu'il me restait avant la tombée de la nuit pour aller voir amis et famille. Le crochet que je fis au GCPD fut hautement remarqué et cela me fit un bien fou de discuter avec ces personnes que je connaissais pour la plupart depuis plus d'un décennie... pour ne pas dire depuis toujours. Mon père, aux anges de me savoir de retour, trouva même le temps de m'amener prendre un dîner un peu anticipé. Il était après tout encore tôt lorsque nous nous installâmes à l'endroit qu'il fréquentait le plus souvent pendant ses heures de service. Si je ne mangeais pas grand chose du fait de l'heure, je profitais pleinement de sa présence. Quatre mois sans le voir tous les jours... du jamais vu ans notre relation père-fille. D'habitude, nous restions rarement plus d'une semaine sans nous voir. Et même si ce n'était que pour quelques minutes, cela nous convenait.

Lorsqu'il dut malheureusement prendre congé pour retourner courir après sa paperasse ou les criminels, je lui déposais un baiser sur la joue et pris le direction de mon propre chez moi. Je savais qu'Alfred – et ce malgré mon interdiction – était venu faire le ménage . Malgré tout, je redoutais l'état de la partie habitable de ma tour. L'endroit était cependant propre et sans une seule once de poussière. Il fallait croire que malgré ses dires le vieil majordome de la famille Wayne n'était pas venu qu'une seule fois. Sourire aux lèvres, je secouais la tête. N'ayant finalement pas grand chose à faire, je me postais devant mes ordinateurs et menais les quelques recherches que j'avais en attente. Quelques infos par ci par là et une aide ponctuelle aux super héros qui le demandaient. J'avais beau être redevenue Batgirl, Oracle n'était jamais loin. Les deux alter égo faisaient après tout partis de ma personnalité. Elles étaient moi et j'étais elles. Après quelques heures de travail, la nuit noire s'installa pleinement et j'enfilais ma combinaison. « Hrm. Pas mal. Mais une oreille attentive t'entendrait arriver de loin, Batgirl ». « Comme si j'essayais d'être discrète avec toi. Je sais bien que c'est peine perdue ». Même au sommet de ma gloire, je n'avais jamais réussi à le prendre par surprise. Ou du moins, je n'avais jamais réussi à me glisser derrière lui sans qu'il ne sente ma présence d'une façon ou d'une autre. Cet homme avait développé tous les sens de l'espèce animale qu'il représentait. Des fois, cela en était presque effrayant. Presque. Heureusement pour moi, je ne prenais pas facilement peur. Surtout, je n'étais que très difficilement impressionnable. Comblant la distance qui me séparait de lui, je me postais à ses côtés comme une autre gargouille silencieuse.

Un sentiment d'euphorie et même d'adrénaline se répandit dans mes veines comme une traînée de poudre. Batgirl appartenait à la nuit mais surtout elle appartenait à cette ville. Des années que je ne m'étais pas tenue ainsi, à plusieurs mètres du sol et au dessus de l'architecture gothique de cette ville impitoyable et tout aussi magnifique. J'admettais que cela me faisait quelque chose. Pour autant, physiquement, je restais de marbre, à l'image de mon acolyte du jour. « Content de voir que tu te remets parfaitement. Prête à travailler en duo, ce soir ? Damian n'est pas là, et je pense que ce ne sera pas trop difficile. Je.. ». « Tu ? » poussais je en sachant pertinemment où il voulait en venir. Je le connaissais un peu trop bien à présent pour m'émouvoir de sa façon de fonctionner. « Je voudrais juste évaluer comment tu te remets, comment tu t'en sors. [...]Il me serait difficile et douloureux de te laisser risquer ta vie si j'avais des doutes ». J'enregistrais les compliments voilés et hochais juste la tête. J'espérais qu'il savait cependant que je n'étais plus une enfant et que je me passais de son approbation. Néanmoins, je savais, aussi, que je n'avais pas été la seule à souffrir de mon handicap. Pour lui, cela avait été un échec. Un échec de sa part. Alors pour ce soir, j'allais me montrer indulgente. Et puis, je n'étais pas encore au maximum de mes capacités alors difficile de réfuter sa vision des choses. Qui plus était, je faisais partie de ces gens qui pensaient qu'il restait toujours des choses à apprendre. Et apprendre, j'en avais fait mon cheval de bataille. « Comment va Heywood, à propos ? ». « Comme un gars sur lequel je mène mes petites .. expériences » répondais je au tac au tac et là encore sans me demander pourquoi ou comment il avait obtenu cette information. C'était Batman après tout. « A ce propos, ça te dérangerait de faire mon cobaye pour la soirée ? Vu que je suis le tien , ça me semble juste ». Sourire aux lèvres, je levais un petit appareil face aux fentes de son masque. L'objet ne payait pas de mine mais son rôle était primordial. Ce que je tenais entre mes doigts gantés était un capteur. Un capteur capable d'enregistrer les réactions chimiques de son corps et de faire le relevé de ses terminaisons nerveuses. Le but ? Comprendre comment il ressentait la douleur ou l'excitation du combat. Tout ça, évidemment, n'était que pour la science. Pour la science et pour Nate. En ce moment, les deux allaient de pair.

••••

by Wiise

Invité Invité

Saisissant l'appareil entre ses doigts, Bruce l'examina. Il s'agissait d'un petit capteur, un bijou de technologie... dont il devinait la fonction et le but exact sans que Barbara n'ait à le dire. Il resta un instant fermé, songeant à sa réponse. Devait-il dire oui, ou non ? Connaissant la jeune femme, il y avait peu de chances pour qu'il réussisse à l'empêcher de l'utiliser de toute manière.

Il le plaça alors, calibra son armure pour qu'elle fonctionne de concert avec le capteur, puis répondit enfin à la requête de Batgirl :

« Très bien, pour ce soir ça ira. Mais ne va pas croire que je serais plus indulgent pour autant. Même s'il semble être un gars bien. Je te souhaite le meilleur, naturellement. »

Il n'y avait pas grand chose de plus à dire à ce sujet, aussi le Chevalier Noir se redressa de toute sa hauteur et observa de nouveau la ville en-dessous d'eux. Du haut de la Tour Wayne, il n'était pas difficile de se perdre dans la contemplation du mélange subtile entre lumières colorées, zones d'ombres et vie nocturne. La nuit était véritablement son domaine. Il aurait pu rester des heures entières à la contempler s'il n'avait pas eu son devoir à accomplir.

Il pianota sur son bat-gadget pour afficher une représentation holographique d'un lieu ; un toit, où était étalé un corps sans vie.

« J'espère que tu te sens prête, Barbara, car nous avons du travail. Hier matin, à l'aube, cet homme a été retrouvé mort, le corps en partie calciné, sur un toit d'un immeuble. Les premières estimations du GCPD penchaient pour un règlement de compte d'une pègre contre une autre... mais ce n'est pas ce que j'ai découvert. Il y avait des marques de coups, très nombreuses, sur l'ensemble du corps. Quant aux brûlures, elles sont ciblées ; une simple tentative de brûler le corps n'aurait pas donné ce résultat. »

Il marqua une légère pause, le temps de zoomer sur un détail ; le cou, côté gauche, de la victime.

« Le cou présentait une marque assez révélatrice, également. Quelqu'un a tentait, sans succès, de briser la nuque de la victime. On peut donc d'ors et déjà, je pense, éliminer la thèse d'un métahumain. Un humain normal n'a généralement, contrairement à ce que pensent les gens, pas la force de faire ça. »

Il éteignit la projection, conscient que la jeune femme avait de toute façon déjà tout enregistré et tiré ses propres conclusions. Il fit un geste du bras pour indiquer Gotham, dans la direction vague où il comptait aller en sa compagnie.

« Il y a quelques minutes, une autre victime a été découverte, présentant apparemment un cas similaire. J'aimerais que tu viennes avec moi pour résoudre cette affaire. Si cela te convient, et pour mener ton expérience. Même s'il n'y a pas d'affrontement – bien qu'il y en ait souvent – cela n'empêchera pas ton... ami... de pouvoir capter d'autres spectres émotionnels. »

Il se prépara à plonger dans la nuit, attendant simplement la réponse de Barbara.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Très bien, pour ce soir ça ira. Mais ne va pas croire que je serais plus indulgent pour autant. Même s'il semble être un gars bien. Je te souhaite le meilleur, naturellement ». Un sourire satisfait flirta un instant avec mes lèvres puis disparus aussi vite qu'il était venu. Bien sur, j'avais douté de le voir accepter. Batman avait une vision souvent particulière des choses et mon projet aurait pu ne pas lui convenir. Mais il avait accepté et je ne pouvais que m'en réjouir. Après tout, cela m'enlevait une épine du pied – pour ce soir du moins. Surtout, cela m'évitait de devoir trouver une autre façon de lui coller le capteur dessus. « On va pas s'emballer .. » soufflais je finalement en réponse à la dernière partie de sa phrase, « et puis c'est à lui que tu devrais souhaiter le meilleur. Après tout, c'est lui le cobaye dans cette histoire ». Moi, j'étais celle avec le beau rôle. A part un accident de laboratoire, je ne risquais pas grand chose. Ce n'était pas ma vie ni mon cerveau qui étaient sur la ligne de mire. Le mien au contraire était maintenant bien en sécurité. « J'espère que tu te sens prête, Barbara, car nous avons du travail ». A cela, je hochais simplement la tête en un signe positif. Prête ou pas de toute façon, j'étais dans l'arène à présent. Et puis, si je n'avais pas été un minimum confiante dans mes capacités je n'aurais tout simplement pas mis les pieds sur ce toit ce soir. J'avais beau être téméraire – selon certaines personnes – je n'étais pas pour autant stupide. J'étais consciente de mes faiblesses et de mes limites. Je savais aussi que je pouvais en dépasser certaines mais étais bloquée par d'autres. D'une oreille attentive, j'écoutais les paroles de Bruce et téléchargeais ses données sur mon propre appareil portatif inséré dans mon gantelet. Les informations enregistrais, je lançais mes propres scans et mes propres programmes. J'étendais ainsi mes recherches au affaires recensées à l'extérieur de Gotham. Après tout, comme Bruce le disait toujours, il fallait suivre toutes les pistes. Mêmes les plus improbables. Ou les plus délirantes. Je ne doutais pas que Bruce en avait fait de même. Cependant, j'avais accès à des bases de données qui lui étaient inaccessibles. Surtout j'avais accès à ma base. Celle d'Oracle. Une vraie mine d'or d'information cachée dans des lignes interminables de codes. Tout était codé et mêmes mes codes avaient des bébés. Seule ma signature pouvait déverrouiller le sésame. Je n'avais pris aucun risque car il y avait du pouvoir à prendre dans ce que je savais et/ou avais récolté aux détours de mes fouilles sue les bases de données fédérales, étrangères ou internationales ; licites ou même illicites. Après tout, le dark web regorgeait de tout type de choses pour qui savait bien s'y prendre.

Une fois ses explications terminées, Bruce fit disparaître sa projection et je me levais à sa suite. Il était l'heure pour nous de décoller vers notre premier arrêt de la nuit. Le premier car comme bien suivant il ne serait pas le dernier. Après tout, une victime amenait son lot de questionnements. A ses questionnements il fallait apporter des réponses. Réponses qui bien souvent ne se trouvaient pas sur les scènes de crime. Du moins, pas en leur intégralité. Le mobile pouvait parfois être des plus nébuleux à moins d'avoir la photographie dans son ensemble. Pour comprendre un cas, il fallait prendre de la hauteur et de la distance. Tout était toujours plus compliqué que cela en avait l'air. Batman fila dans la nuit et je m'élançais à sa suite. Un sourire de bonheur trouva son chemin jusqu'à ma bouche. Plus que e battre, c'était la liberté de voler qui m'avait manqué. Ce petit moment de chute libre avant que la corde renforcée ne se tende pour me retenir et me permettre de me déplacer d'immeubles en immeubles. Lorsque nous arrivâmes sur les lieux, à moitié cachés par l'obscurité ambiante de la ville, les autorités étaient encore en plein travail. Rien de bien étonnant à cela. Quant à notre présence, elle ne surprenait personne. Quelques regardes curieux me suivirent cependant. Si les Batgirls s'étaient enchaînées depuis mon attaque, la couleur flamboyante de mes cheveux détonnait. Il fallait dire qu'elle était quelque peu reconnaissable et leur laissait donc comprendre que j'étais l'originale. La première teneuse du titre. Légèrement en retrait, je laissais Bruce engager le dialogue avec les forces de l'ordre. C'était son rôle. Cela l'avait toujours été. De manière générale, je préféras me tenir loin des policiers du GCPD. De part mon lien de parenté avec le commissaire, j'en connaissais un certain nombre. Même si mon masque protégeait mon identité, je préférais éviter de prendre des risques inutiles.

••••

by Wiise

Invité Invité

La GCPD faisait son travail, comme toujours. Elle était sur les lieux, elle cherchait à résoudre ce mystère, et espérait que ce n'était pas trop grave, selon les standards de Gotham. Mais très vite, les agents présents sur place avaient compris que ce qu'il s'était passé n'était pas le fruit du hasard ou d'une agression ordinaire et presque banale ; non, c'était une récidive, la preuve que quelqu'un suivait un mode opératoire. La preuve que cette histoire n'allait pas tarder à dépasser leurs compétences, entravées par la corruption et par le manque de moyen inhérent.

Ils compteraient donc sur Batman et Batgirl, qui venaient d'arriver, pour les aider. Une aide providentielle, espérée mais crainte. Jamais les flics et la ville ne lui feraient entièrement confiance, songea une fois de plus Bruce sous son masque. Il y avait eu des efforts, depuis toutes ces années. Il y avait eu des tentatives de rapprochement, certaines avec succès, d'autres non ; Jim Gordon et Harvey Dent en étaient les preuves. Mais pour autant, le Chevalier Noir était condamné à rester un paria dangereux du point de vue des Gothamites.

Tant pis, il avait l'habitude, et il s'en accomodait facilement.

« Batman, par ici ! »

Il constata qu'au moins un des flics voulait coopérer librement. Il laissa Barbara en retrait, conscient de sa position particulière par rapport au GCPD ; il comptait néanmoins sur elle pour savoir quoi faire. Elle ne le décevrait pas, il en était certain. Parfois, il se demandait encore qui, d'elle ou de Dick, avait le meilleur potentiel. Et la réponse n'était jamais simple à trouver.

« Qu'avez-vous pour moi, Chase ? »

Le flic était légèrement mal à l'aise, devant supporter le regard de ses collègues méfiants. Ça aussi, le Batman en avait l'habitude.

« On a trouvé la victime grâce au témoignage d'une vieille, qui étendait son linge en face. Me demandez pas pourquoi elle faisait ça à cette heure-là... bref. On a fait un examen rapide du corps, mais on vous a laissé une fenêtre pour que vous ayez le temps de tirer vos propres conclusions avant l'arrivée du légiste. Oh, et contrairement à la première victime, on a trouvé ça à côté de celui-ci. »

Un petit bout de papier, froissé, sale. Il y était marqué un nom, ainsi qu'une adresse. Au début, la première hypothèse du Chevalier Noir fut de penser qu'il s'agissait d'un indice laissé par le tueur en série pour sa prochaine victime, comme le faisaient parfois certains maniaques. Mais non. C'était le nom de la victime précédente.

Il remercia Chase, puis fit signe à Batgirl de le rejoindre près du cadavre.

« Examine le corps, je vais essayer de déterminer son identité et voir ce que je peux trouver par rapport à la première victime. La piste d'un tueur en série se dessine, mais restons prudents. »

La prudence était une arme puissante. Il fallait l'utiliser constamment.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Batman, par ici ! ». Mes yeux verts se posèrent directement sur la haute et massive silhouette de Aaron Chase et un sourire flirta inconsciemment avec ma bouche. Aaron était souvent un cadeau envoyé du ciel. Gentil, attentionné mais aussi un sacré flic. Avec lui, les méchants n’avaient qu'à bien se tenir. Aaron ne prenait jamais son travail à la légère et cela en faisait un allié de taille. Pour le connaître personnellement, je savais qui plus était que l'homme n'avait pas une once de corruption dans son sang. C'était sa vocation et sa passion qui le poussaient à faire ce boulot. Chase ne pouvait pas être acheté. Un fait pour lequel mon père l'appréciait grandement. Un sentiment que je ne pouvais que partager. D'une oreille attentive – et bien que je sois légèrement en retrait – j'écoutais ce qui ce disait entre le policier et le justicier. A l'entente d'un témoin, mes yeux se déplacèrent automatiquement vers l'immeuble qui faisait face à la scène de crime. Aucune des autres structures avaient vues sur le toit où nous nous trouvions. Notre vieille dame était donc dans l'un de ces appartements. Par acquis de conscience, je trouvais le bon logement ainsi que le nom de la personne. Cela ne me demanda guère que quelques secondes , une minute tout au plus. Il fallait dire qu'elle était la seule personne âgée sur les trois derniers étages du building. D'une pression de mon pouce ganté, j'envoyais l'identité sur le terminal de Bruce. Il ferait de l'information ce qu'il voudrait. Mais au moins, il n'aurait pas à la chercher. Après tout, c'était bien pour le seconder que j'étais là. Aucun détails ne devaient donc passer à la trappe. Après tout – même si je doutais que cela soit le cas ici – les témoins n'étaient pas toujours que des témoins. Certains tueurs se faisaient passer pour des badauds innocents afin de mener en bourrique la police et de brouiller les pistes. Autant rester prudent. « Examine le corps, je vais essayer de déterminer son identité et voir ce que je peux trouver par rapport à la première victime. La piste d'un tueur en série se dessine, mais restons prudents ». Je lui signifiais mon accord d'un léger signe de la tête. D'un pas décidé mais aussi déterminé, je m'approchais de l victime et m'abaissais à son niveau. Grâce à la technologie dans mon casque, je photographiais l'état du corps. Les données numériques furent envoyées directement sur l'ordinateur de la Batcave pour y être stockées. Un dossier serait par la suite crée pour les accueillir. C'était ainsi que nous fonctionnions. Tout était classé et répertorié pour plu de facilité. L'organisation dans un passe temps comme celui-ci il n'y avait que ça de vrai.

Un détail me sauta assez rapidement aux yeux. Sans déranger la scène de crime pour le médecin légiste, je m'approchais du cou de la victime. Les marques violacées sur sa peau ne trompaient guère et faisaient écho à ce qu'avait subi la première victime Une forte pression avait été exercée sur son cou. Cependant, les marques étaient étranges. Pour avoir vu plus d'une victime d'étranglement au cours des années, je savais que seul un étranglement post mortem pouvait provoquer ce genre de lésions. Ainsi ce n'était pas ceci qui avait tué ce pauvre malheureux. Non la cause de la mort était ailleurs. Peut être dans les nombreux coups qu'il avait reçu ou dans les brûlures ciblées qui avaient fait fondre sa peau. Un son curieux remonta le long de ma gorge face à cette découverte. Pourquoi quelqu'un se serait donné du mal à étrangler ou briser le cou de quelqu'un qui était déjà mort ? Cela n'avait pas de sens si la personne était maîtresse de ses émotions. Mais peut être justement que notre tueur ne l'était pas. Peut être que tout cela était passionnel. Qu'il était victime de ses pulsions. Mode opératoire ou pas, cela ne voulait pas dire que l'assaillant était complètement maître de ses gestes. Surtout si ces derniers étaient dictés par la haine. Mais de quel type de haine pouvait il s'agir ici ? Les victimes étaient toutes les deux blanches mais ce n'était pas pour autant que je pouvais mettre de côté la haine raciale. Cette dernière n'allait pas que dans un sens après tout, malgré ce qu'on pouvait en penser. Et qu'en était-il de la haine religieuse ou de l'homophobie ? Tant de questions sans réponses. De nos jours, il fallait s'attendre à tout. « Le légiste arrive dans deux minutes » déclara un policier sur ma gauche. Je ne lui adressais guère qu'un regard avant de sortir un petit gadget des poches de ma ceinture. Grâce à l'appareil, j'effectuais une analyse de la peau, des organes et des os de la victime. Loin d'être nouveau dans notre arsenal , ce petit bijou de technologie – un scanner hypodermique – avait déjà servi de nombreuses fois. Par exemple, c'était grâce à ce dernier que Batman avait réussi à identifier les victimes de Pyg. Encore une fois, le scanner fit preuve d'une efficacité redoutable et me permit de mettre un nom sur le corps étendu à mes genoux. Henry Jones Crawford. Un nom qui pour le moment m'était inconnu. Pour le moment seulement.

Alors que je me relevais, je remarquais les cheveux mouillés de la victime sur un coin de la tête. Loin d'être du sang, le liquide se révéla être en fait de l'eau. De l'eau salée qui plus était. Terminant de me relever, je saluais les équipes présentes et disparaissais dans la nuit sans demander mon reste. Bruce avait depuis longtemps disparus du toit pour partir à la chasse aux informations. Sans chercher à le rejoindre réellement pour le moment, je me posais sur un autre toit à l'écart. « J'ai trouvé le nom de ta victime, si jamais tu cherches encore. Henry Jones Crawford, 24 ans» déclarais je dans mon oreillette à l'abri des oreilles indiscrètes. « D'après les quelques informations que j'ai pu récolter, il était étudiant à l'université de Gotham. Son cursus reste ...nébuleux. Il n'avait pas l'air très stable et changeait de majeure comme de paires de chaussettes. Art, ingénierie, il a touché à tout » continuais je en descendant le fil de mes recherches rapides sur son nom. Je lui donnais le reste des informations, y compris son orientation sexuelle – apparemment hétéro mais cela ne voulait pas forcément dire grand chose. « Sinon pour le corps en lui même, il présente les mêmes particularités que celui de la précédente victime. Nombreuses marques de contusions sur le corps, traces de brûlures et lésions sur la nuque. Cependant, ces dernières ont été faite post mortem. Par ailleurs, j'ai relevé des traces d'eau salée sur son crâne » reprenais je en lui transmettant toutes mes analyses. « Si je devais émettre une hypothèse je dirais que ce garçon n'a pas été tué sur ce toit. Il était déjà mort depuis un moment lorsqu'il est arrivé sur ce dernier. Son corps était trop froid et rigide pour être une mort récente ». Sans être là depuis des jours, il devait gésir en plein air depuis au moins cinq heures. Du moins, c'était mon estimation. Après, l'autopsie du médecin légiste donnerait un délai et une période de mort bien plus précise.

••••

by Wiise

Invité Invité

« Cela rejoint mes premières conclusions. A ceci près que j'ai peut-être trouvé où il a récolté cette eau salée. Rejoins-moi sur ma position. »

C'était sa façon à lui de dire qu'elle faisait du bon travail. Il n'aimait guère exprimer ouvertement ce qu'il pensait et encore moins le montrer, avec des gestes équivoques. Il connaissait, de surcroît, bien assez la jeune femme pour savoir qu'il n'avait pas besoin de la brosser dans le sens du poil. Un excès de compliment ou de félicitations la rendrait suspicieuse, et pire encore, ne ferait que peser sur sa conscience. Ce serait un bien mauvais service à lui rendre que de la flatter sans raison. D'autant qu'elle n'avait pas besoin de ça.

Elle avait juste besoin de voir qu'il ne s’inquiéterait pas pour elle... du moins pas trop. Car oui, il était constamment inquiet. Pour Dick, pour Jason, pour Timothy, pour Damian. Barbara, Cassandra, Stephanie. Pour Kate également. Pour Selina, pour Alfred. Pour de nombreuses personnes autour de lui. Jamais il ne l'avouerait ouvertement, ça non plus. Personne ne saurait jamais à quel point chaque seconde de sa vie était difficile : car il cogitait sans cesse sur les possibilités et les opportunités.

Retour au présent.

Etre perdu dans ses pensées n'était pas la solution, et il le savait. Il patienta donc calmement en attendant que Barbara le rejoigne, laissant le corps et la scène de crime aux mains des autorités.

« Viens. J'ai trouvé ça. »

Par chance, mais il ne dit rien. Alors qu'il menait sa propre enquête et que Barbara lui communiquaient ses informations, son intuition l'avait poussé à se diriger vers l'une des rares plages de Gotham ; un des endroits sordides où nul touriste ne venait se baigner, mais où on pouvait trouver des tas de choses intéressantes. Et notamment cette petite barque en bois, abandonnée, usée, avec à l'intérieur une valise bon marché et des vêtements. Le Chevalier Noir pointa du doigt une étiquette sur la valise :

« Henry Jones Crawford. 29 ans. On dirait que notre étudiant mentait sur pas mal de sujet. Peut-être est-ce comme ça qu'il a réussi à suivre autant de cursus. Dans tous les cas, je pense que le côté eau salée vient de là. Ce sont ses affaires, abandonnées là. Quelque chose me dit qu'il a été agressé ici, du moins en premier lieu. Regardons aux alentours pour voir s'il n'y a rien de plus. »

Il s'empara de la valise et la fouilla rapidement, méthodiquement, effaçant de son esprit et de son analyse tout ce qui ne méritait pas une recherche plus profonde. Les années d'expérience lui permettaient d'être à l'aise avec cette pratique, et il travaillait toujours vite et bien. Il avait réussi à transmettre au moins ça à tous ses héritiers : le souci du détail et la méthodique pour travailler efficacement, quel que soit le domaine. De cela, il était plutôt fier, en vérité.

Et Alfred aussi.

Finalement, après cinq minutes, il abandonna pour fouiller la barque ; mais il n'y avait rien non plus de ce côté-là. Il se tourna donc vers sa protégée, dans l'espoir qu'elle aurait, elle, eu plus de chance.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Cela rejoint mes premières conclusions. A ceci près que j'ai peut-être trouvé où il a récolté cette eau salée. Rejoins-moi sur ma position ». « Je suis là dans quelques minutes ». La position de Batman enregistrée, je disparaissais à nouveau dans la nuit. Mon chemin je le fis de building en building et d'entrepôt en entrepôt jusqu'à arriver au plus près de l'eau et terminer les quelques mètres qui me séparaient de Bruce à pied. Me rendre sur les lieux avec un moyen de locomotion sur roues se serait révélé bien plus rapide mais l'air dans mes cheveux et la sensation de voler m'avaient bien trop manqué pour que j'ose effectuer le trajet sur ma moto. J'espérais que Bruce ne m'en tiendrait pas rigueur. Au pire, j'avais été plus d'une fois le sujet de ses sermons. Un de plus ou un de moins. A force, j'y étais devenue habituée. J'admettais avoir fait quelques erreurs pendant ma jeunesse. Probablement – et même certainement – en referais je maintenant. Malgré mon masque et la légende urbaine qui m'accompagnait, je n'étais qu'une femme. Qu'un humain. Fait de chair et de sang. J'étais donc faillible. Comme tout le monde. Bruce y compris. Après tout, si la perfection existait, nous serions tous depuis bien longtemps au courant. « Viens. J'ai trouvé ça ». En silence, je le suivis jusqu'à une petite barque abandonnée sur ce bord de plage abandonné. Voilà qui était intéressant comme trouvaille. La barque – bien que mal en point – détonnait avec le genre d'objets que l'on voyait s'éparpiller sur cette étendue sableuse. Généralement, on y trouvait des déchets – des monticules de déchets. Et parmi ces derniers les armes de certains crimes encore non résolu. C'était le spot comme on disait. Celui où tous les intelligents pensaient se débarrasser des objets les liant à leurs méfaits. Évidemment, tout se savait toujours et la police venait souvent fouiller dans le coin pour mettre la main sur des preuves intéressantes. Vraiment, il n'y avait plus que les idiots pour encore penser pouvoir jeter quelque chose ici. Les idiots ou ceux qui voulaient absolument se faire attraper. Après tout, les regrets et les remords pouvaient pousser certains meurtriers à se débarrasser de leurs armes dans un endroit exposé. Au fond, ils savaient devoir être punis. Ce n'était pas la majorité mais cela se voyait. Parfois.

« Henry Jones Crawford. 29 ans. On dirait que notre étudiant mentait sur pas mal de sujet. [...]. Ce sont ses affaires, abandonnées là. Quelque chose me dit qu'il a été agressé ici, du moins en premier lieu. Regardons aux alentours pour voir s'il n'y a rien de plus ». A nouveau j'obtempérais. Pendant que Bruce s'occupait à farfouiller dans la valise ayant apparemment appartenu à notre victime, je m'éloignais de quelques pas pour suivre les indices sur la plage. Il y avait quelques traces de pas mais rien qui ne me permettait d'avoir une idée précise de ce qui s'était passé. Je détonais tout de même trois empreintes d chaussures différentes. Mais avec la nature du sol difficile de dire si elles étaient réellement différentes ou si le sable avait juste bougé pour créer des formes différentes. Par acquis de conscience, je les prenais en photo grâce à la lentille dans mon iris gauche. Immédiatement, la taille de chacune d'elle fut calculée. Je me retrouvais donc avec des empreintes en 40, en 44 et 45. Si les dernière étaient assurément masculines, j'avais des doutes quand à la première. Doucement, en essayant de déranger le sable le moins possible avec mes propres pas, je remontais la piste pour y découvrir quelque choses de plus intéressant. Une forme bien plus grande. Celle d'un corps tombé au sol. Peut être sous le joug des coups que la victime avait réussi ? A supposer bien sur que tout cela était lié à cette affaire et non à une autre affaire nn découverte ou à la forme d'un SDF qui serait venue faire sa nuit dans les parages. Sans preuve concrète, il fallait rester prudent. La forme se transforma en traînée signe que l'on avait bien tiré quelque chose. Un corps ou autre chose. Là encore, je photographiais le tout. Mise à part ça, je revenais vers Bruce plus ou moins bredouille. « J'ai trouvé trois empreintes de pas sur le sable un peu plus loin. Une en 40, une en 44 et la dernière en 45. Plus loin, il y avait une forme ronde , peut être l'impact qu'a fait le corps de la victime en tombant. Sinon il y a des signes que l'on a traîné quelque chose ». Je ne lui dis pas l'affront de lui signaler qu'il fallait prendre ses informations avec des pincettes vu que l'on se trouvait sur du sable et que rien ne nous permettait de lier ses marques – peut être anodines- au meurtre qui avait lieu un peu plus tôt. « Aucune trace de sang nulle part en revanche ». Si mes scanners dernier cri n'avait rien trouvé c'était qu'il n'y avait rien à trouver de ce côté là. La réponse à nos questions se trouvaient ailleurs. « J'ai lancé une recherche un peu plus poussée sur l'identité de notre victime en me connectant à mes bases de données à la Tour. Je devrais obtenir les résultats dans quelques minutes ». Aller directement à la tour aurait été plus simple et plus rapide mais il fallait faire avec ce qu'on avait sous la main. Au moins la connexion était à peu près stable. C'était déjà ça. « En attendant, il y a un entrepôt un peu plus loin sur la gauche , on va voir ? » proposais je. Après tout, ce n'était pas comme si nous pouvions rester les bras ballants à attendre que mes programmes finissent leurs recherches.

••••

by Wiise

Invité Invité

« Allons-y. »

Le duo se mit en marche, avançant aussi facilement qu'il était possible de le faire dans le sable. A vrai dire, si Barbara était relativement légère malgré son armure, le Batman ne l'était pas du tout. La plage restait un endroit où était en difficulté pour se mouvoir, car chaque pas l'enfonçait davantage et lui donnait l'impression qu'il ne parviendrait pas à s'en sortir. Pour chasser cet agacement, il préféra tourner la conversation, ou plutôt la relancer, vers un autre sujet :

« Ton expérience sur moi fonctionne ? »

Certainement, se dit-il, mais il voulait savoir ça paraissait vraiment utile. Il pensait bien deviner pourquoi la jeune femme en avait besoin ; et il acceptait donc volontiers de s'y plier pour elle. Elle n'était pas sa fille, mais il la voyait souvent comme son enfant, à l'instar des garçons, ou comme Alfred le voyait lui.

« Je crois ne l'avoir rencontré qu'une seule fois, ton ami. Ça me ferait plaisir de le recroiser, en ta compagnie, je pense. »

De quoi se mêlait-il ? De rien, de tout. Il voulait simplement faire des efforts, avec tout le monde. Il voulait montrer qu'il n'était pas juste un vieux grincheux, comme Hal et Arthur le pensaient souvent. Qu'il était capable de sourire et de montrer son affection, comme disaient Clark et Diana. Trop rares étaient les occasions pour lui de se préoccuper de ses proches, réalisait-il. Dick, Jason, Timothy, Barbara... ils avaient leurs vies à mener, loin de lui. Il en était fier, quelque part, car ils ne commettaient pas la même erreur que lui. Ils ne se brisaient pas tout seuls, se refusant le bonheur et les plaisirs de la vie.

Il était sincère, toutefois, en déclarant qu'il aimerait voir Nate et Barbara ensemble. Il y avait bien longtemps qu'il avait cessé de penser que Dick et elle étaient faits pour s'entendre à merveille ; et il y avait bien longtemps que les deux avaient cessé de se tourner autour. Cela lui faisait un étrange écho à sa propre situation. Même si lui n'avait jamais cessé de tourner autour de Selina, qui lui tournait autour également.

« Nous y voilà. »

L'entrepôt était à l'abandon depuis pas mal de temps. Les murs étaient sales, décrépits, la porte ouverte et de nombreuses poutres étaient en mauvais état. Les quelques conteneurs et caisses encore présents étaient vieux, usés, rongés par la poussière, la rouille et la saleté en tout genre. Aucune lumière, l'électricité ayant certainement été coupée depuis longtemps, et il n'y avait pas âme qui vive. Tout cela créait un silence lourd, pesant, qui rimait bien avec la lugubre affaire qui les menait ici.

Un mauvais pressentiment s'empara de l'instinct presque infaillible du Chevalier Noir. Il recula d'un pas, tendant le bras pour indiquer à la jeune femme de faire de même.

« Reculons. Quelque chose ne tourne pas rond ici. »

Et comme pour lui donner raison, un conteneur s'ouvrit brusquement, produisant un horrible son métallique lorsque ses portes grincèrent... et une femme en sortit. Elle était pâle, sale, et semblait blessée au niveau du ventre. Elle avait le regard hagard de quelqu'un qui n'avait pas vu la lumière du jour depuis un bon moment...

Et évidemment, elle s'écroula au sol en tendant le bras vers le duo.

« Aidez-moi... »

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Allons-y ». A ses côtés, je commençais à remonter la petite dune qui menait directement aux abords de l'entrepôt que j'avais aperçu en recherchant des indices. « Ton expérience sur moi fonctionne ? ». Un son remonta le long de ma gorge. D'un mouvement de l’œil, j'ouvrais dans ma lentille haut de gamme le programme connecté à son capteur. Quelques relevés s'affichèrent devant mes pupilles. Cela fonctionnait. Mais tout était faible. Il n'y avait pour le moment pas grand chose à enregistrer et récolter, si ce n'était la caresse du vent sur sa peau laissée nue par son masque. À part ça, je n'avais rien d'autre. Ce qui était tout à fait normal. Le capteur était là pour enregistrer les messages que son corps envoyé à son cerveau. Sans action spécifique, le capteur enregistrait les petites choses de la vie comme le vent, la pluie ou encore le glissement du tissu de son costume sur sa peau. Ces relevés étaient bien sur tout aussi important que le reste. C'était eux qui allaient donner le goût de la vie à mon sujet d'expérimentation. « Cela fonctionne » confirmais je alors simplement. Si il voulait les détails de l'opération, j'allais le laisser me les demander. Je n'avais aucune envie de me lancer dans une conversation technique si c'était pour l'ennuyer jusqu'aux larmes. Comme lui, je n'aimais pas parler pour ne rien dire. Brasser du vent ne faisait pas réellement parti de mon tempérament.

« Je crois ne l'avoir rencontré qu'une seule fois, ton ami. Ça me ferait plaisir de le recroiser, en ta compagnie, je pense ». A cela, je laissais échapper – bien malgré moi – un son entre le rire étouffé et une exclamation d'incrédulité. « T'es au courant que c'est ton collègue maintenant n'est ce pas ? ». Bien sur qu'il était au courant mais je ne pouvais pas laisser une telle opportunité de pouvoir le charrier un peu me passer entre les doigts. Après tout, si Nate avait pu entrer dans les petits papiers de la Justice League s'était aussi parce que Bruce avait donné son accord. « Et puis ce n'est que mon … cobaye. Je ne suis pas sûre qu'on puisse l'appeler mon ami » continuais je, en haussant légèrement les épaules. Vraiment, je ne me faisais pas d'illusion. Certes, nous passions beaucoup de temps ensemble mais nous le faisions que pour les besoins de notre projet en commun. Nous avions tous les deux des intérêts dans notre partenariat. En dehors de ce dernier, je n'étais pas sûre que notre relation continue à se développer. Après tout, nous n'avions rien en commun. Oui, il était sympathique, passionné par ce qu'il faisait et il m'amusait mais nous évoluions sur les deux opposés du spectre humain. Il était joyeux là où j'étais morose. Il était naïf là où j'étais déjà blasée par la vie et ses déboires. Nous étions des contraires parfaits. Peut être aurais je du me rappeler cependant à ce moment-ci que les contraires avaient aussi tendance à s'attirer. Pour toute mon intelligence, je pouvais parfois manquer de vision. « Mais si cela te ferait plaisir... tu peux toujours venir au bunker à Star City me donner un coup de main et voir ce que je fabrique ». Je ne lui précisais évidemment pas de quel bunker je parlais. Batman connaissait assez bien ses planques pour s'y retrouver.

« Nous y voilà ». Sur cette note, notre précédente conversation trouva une fin naturelle. Sur nos gardes, nous comblâmes les quelques mètres qui nous séparaient de l'entrée et nous pénétrâmes dans l'ancien entrepôt. Immédiatement, je tordis mon nez, l'odeur de renfermé et de poussière agressant mes narines. Comme mon voisin, je laissais mes yeux traîner sur ce que je pouvais apercevoir. Portes, fenêtres... je notais toutes les entrées et les sorties. C'était l'une des premières règles que Bruce m'avait apprise. Il fallait toujours savoir où aller et où se cacher pour ne jamais être pris au dépourvu. « Reculons. Quelque chose ne tourne pas rond ici » déclara t-il en tendant un bras devant moi pour stopper ma progression. Un peu à l'image d'un conducteur protégeant le passager lors d'un freinage un peu trop sec. Maintenant immobile et prête à reculer complètement à son signal, je continuais de faire courir mes yeux verts sur les recoins de la pièce. Ce ne fut que l'expérience qui me permit de ne pas sursauter lorsque la porte d'un des conteneurs présents dans l'endroit s'ouvrit en un grincement assez fort pour réveiller les morts. Le bruit hérissa mes poils sur ma peau en me donnant la chair de poule. De l'ouverture étroite sortit la forme abîmée et dégarnie d'une femme. Cette dernière fit deux pas avant de s'écrouler au sol avec une supplication d'aide sur les lèvres.

Pour autant, ni lui ni moi ne bougeâmes de notre place sur le moment. Cependant, ce n'était ni la peur, ni la surprise qui nous poussa à rester là où nous étions. Non c'était plutôt la crainte de voir tout cela se transformer en piège. Quelques années auparavant, je me serais précipitée à sa rencontre sans me questionner. Prendre une balle dans la colonne vertébrale m'avait cependant rendue plus sage. Plus raisonnée. Lorsque rien d'autre ne sortit de l'obscurité et qu'aucun bruit ne parvint à mes oreilles, je contournais doucement le bras toujours tendu de mon mentor pour me diriger vers la femme étendue au sol. Cette dernière tremblait de froid et je détachais donc ma cape pour la lui poser sur les épaules. Sentant le tissu rigide mais chaud sur sa peau, elle releva le visage vers moi. Ses pupilles énormes se posèrent sur mon visage. Quelque chose me disait cependant qu'elle ne me voyait pas. Ou du moins pas vraiment. De mes mains, je la redressais légèrement pour pouvoir me faire une idée de son état. Cette femme, cette victime, avait besoin de soins médicaux de toute urgence. Ou elle allait nous claquer entre les doigts. « Il faut l’emmener à Gotham Central maintenant si on veut qu'elle survive ». Et c'était évidemment ce que l'on voulait. Parce que c'était pour sauver des innocents ou les venger en capturant leurs bourreaux que l'on enfilait ses costumes nuit après nuit. « Je vais vous donner quelque chose pour la douleur okay ? » soufflais je en direction de la femme qui s'accrochait maintenant à mes épaules avec une force renouvelée qui arriva à me faire grimacer. « Il va revenir » déclara t-elle, les yeux fous. « Qui va revenir ? » la poussais je à me dire. Mais la femme continua de répéter qu'il allait revenir sans jamais nous donner un indice sur qui était ce fameux il. Sa tête tomba soudainement sur mon épaule et bientôt son souffle ne caressa plus ma peau. Nous l'avions perdu.

••••

by Wiise

Invité Invité

Batman entreprit de scanner l'intégralité de l'entrepôt, par intuition. Quelque chose lui disait que leur petite enquête allait progresser s'ils restaient ici, alors il avait bien l'intention de faire le boulot correctement. Il laissa Barbara s'occuper du corps désormais inanimé, pendant qu'il s'éloignait de quelques pas. Il n'avait pas fait trois mètres qu'il perçut du mouvement, silencieux, dans l'obscurité.

Il hésita, mais ne dit rien finalement. Il valait mieux laisser croire à la personne qui se cachait qu'elle était encore maîtresse de son atout. Il continua de scanner, mais ne trouva pas d'autres signes de vie que le sien, celui de Batgirl, et deux nouvelles signatures ; les dissimulés. Il n'avait pas grand chose à craindre venant de leur part. Mais il préférait quand même s'assurer de ne pas laisser la jeune femme être surprise. Alors il retourna vers elle, calmement.

« Quelque chose d'intéressant, à propos du corps ? »

C'était une question froide et pragmatique, il en avait bien conscience. Mais il avait passé trop d'années à faire ça pour y accorder plus d'attention que nécessaire. Evidemment, il ne serait pas aussi calme s'il s'était agi du corps d'un proche, mais il n'avait pas, présentement, de temps à perdre à s'apitoyer. Le travail devait être fait, et bien fait. Les états d'âme ne serviraient à rien. Ils devaient rester concentrés.

Il ne fallut pas longtemps pour que les deux personnes cachées dans les ombres ne tentent de passer à l'attaque. En soit, c'était si prévisible qu'un instant, le Chevalier Noir se demanda s'il ne s'agissait pas d'une diversion. Mais non, c'était bel et bien une attaque sur sa personne... mais une attaque mal orchestrée, grossière, et donc absolument inutile. Il n'eut même pas besoin de prévenir Barbara ; les deux jeunes hommes furent neutralisés aussi vite qu'ils étaient arrivés.

Et évidemment, ils furent mis à terre sans difficulté. Mais Batman, voyant bien que quelque chose clochait, évita de trop les blesser. Il se contenta de les mettre au sol, les frappant légèrement pour s'assurer au moins de leur calme quand il leur parlerait. Ce qu'il fit... avec sa froideur habituelle.

« Qui êtes vous, et qu'est-ce que vous faites ici ? »

L'un des deux hommes devait avoir à peu près l'âge de la femme, l'autre était plus vieux. Ils ne se ressemblaient pas, mais semblaient quand même soudés par une même conviction. Peut-être des gens qui étaient venus en aide à cette pauvre femme ?

« On cherchait ma fille. » répondit le plus vieux.

Il jeta un coup d’œil derrière le Chevalier Noir, et son visage se ternit.

« C'est elle, n'est-ce pas ? Vous l'avez trouvée comme ça ? Vous ne l'avez pas sauvée ?! »

« Non... je suis désolé. Nous sommes arrivés sans savoir qu'il y avait quelqu'un dans l'entrepôt. Nous cherchions le tueur, car il a déjà fait deux autres victimes. Il est toutefois possible qu'il s'agisse de deux affaires différentes alors... je ne peux pas vous dire grand chose de plus. »

Il détestait avoir à affronter ainsi le visage des proches, quand annonçait le décès. Il portait son armure et son masque, bien sur, mais c'était toujours difficile. Et il n'osait même pas imaginer ce que devait ressentir les personnes en face de lui ; incapables de mettre un visage sur la figure qui annonçait la mort d'un proche.

Oh oui, il détestait ça. Mais ça le motivait encore plus à arrêter le responsable.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

Voir quelqu'un mourir était toujours quelque chose de difficile. Mais cela l'était encore plus lorsque a victime rendait son dernier souffle au creux de vos bras. Sans surprise, le sentiment amère de l'échec brûla ma gorge. Je détestais me sentir aussi impuissante. Doucement, je détachais son corps immobile du mien et allongeais la victime à présent décédée sur le sol. Avant toute chose, je lui fermais les yeux. J'avouais n'avoir aucune envie de fixer son regard vide. « Quelque chose d'intéressant, à propos du corps ? ». Rapidement, je fis un tour de ses blessures. Marques de brûlures, bleus et hématomes. Vu les lignes violacées autour de ses poignets et de ses chevilles, la jeune femme avait été ligoté pendant de longues heures. Probablement avec de la corde. La pâleur de sa peau elle m'apprit qu'elle était restée dans le noir complet pendant au moins quelques jours. Autant dire que cette femme avait vécu l'enfer. Je ne menais pas plus loin mon investigation. Je n'avais pas besoin de savoir si elle avait été ou non violée. Un médecin légiste se chargerait bien assez tôt de Ce test et l'information nous serait alors communiquée d'une façon ou d'une autre. Pour la part, je ne me sentais pas à l'aise avec cette partie de l'investigation. « Coups, contusions, brûlures » lui apprenais je alors en terminant de placer ma cape sur le corps tiède. C'était la moindre des choses. « Après il faudra attendre le rapport d'autopsie du médecin légiste pour en savoir un peu plus. Mais rien d'autre ne me saute aux yeux » concluais je en me redressant sur mes deux jambes, le regard toujours porté sur la silhouette au sol. Je relevais cependant mes yeux verts sur Bruce lorsqu'une commotion se fit entendre dans sa direction. Un de mes sourcils se souleva lorsque l'homme chauve souris mit sans difficulté deux hommes à terre. Occupée avec le corps, je n'avais pas fait attention à leur possible présence. Ceci était évidemment une erreur de ma part et prouvait que malgré mon niveau je devais ré-apprivoiser certaines bases. Bien sur, cela s'expliquait aussi par le fait que je faisais confiance à Bruce pour protéger mes arrières. L'homme me protégerait si la situation le demandait. De cela je pouvais en être plus que certaine. L'inverse était aussi vrai. « Qui êtes vous, et qu'est-ce que vous faites ici ? » interrogea le Batman avec sa voix des mauvais jours. De là où j'étais, je pouvais voir le léger tremblements de peur qui agitait leurs membres. Quelle idée aussi d'essayer de faire la peau au justicier de Gotham. C'était probablement la pire idée qu'ils avaient eu dans leurs vies. Et franchement, jusque là, ils s'en sortaient bien. Ils pouvaient donc prier leurs bonnes étoiles. Après tout, Bruce n'était pas connu pour sa grande délicatesse.

L'échange entre les assaillants et Batman dura quelque secondes et fut stopper lorsque l'homme qui cherchait sa fille commença à sangloter sans pouvoir s'arrêter. Malgré le fait que je respectais sa peine, le voir ainsi me fit grimacer de malaise. Je n'aimais pas cette partie. Surtout, je n'étais pas taillée pour cette partie. Sur ce coup là, j'étais comme Bruce. Plus détachée, plus froide. Dick avait toujours été meilleur dans ce genre de situation. Moi, j'étais juste gauche. Sans dire mot, je laissais l'homme écrasé par le chagrin retirer une partie de ma cape pour voir le visage de la jeune femme qui se cachait en dessous. J'avais presque l'espoir qu'il me dise que ce n'était pas elle. Que ce n'était pas la personne qu'il recherchait. Malheureusement, il confirma son identité en se mettant à pleurer plus violemment. Par respect, je m'éloignais quelque peu et lui laissait l'espace nécessaire. Alors qu'il continuait de pleurer à chaude larmes, je contactais le GCPD en activant directement la ligne de Aaron. Vu l'heure, il devait finir de travailler sur la première scène de crime. J'étais d2solée de lui rajouter du travail en plus. Avec une voix toujours modifiée par la technologie, je lui annonçais froidement la découverte d'un troisième corps et l'endroit où le trouver. Le policier pesta et raccrocha sans même me remercier. Nous avions à peu près dix minutes avant qu'ils n'arrivent sur les lieux. De quoi faire un tour de l'entrepôt et de récolter une partie des preuve nécessaires à cette investigation. Notre travail était loin d'être terminé. La nuit était de tout façon encore jeune. Quelque heures nous séparaient encore du levé du jour. Autant les mettre à profit. Au vu des forces de police qui allaient roder atour de l'endroit dans peu de temps, le tueur n'allait pas se risquer à revenir sur les lieux. Peut être, nous observait il déjà, caché dans un recoin sombre à l'extérieur de l'entrepôt. Tellement à l'écart qu'il n'apparaissait pas sur nos capteurs. « Je vais faire un tour dehors pour voir si je peux trouver quelque chose » déclarais je à Bruce, lui laissant ainsi le loisir de finir de s'occuper de l'intérieur. Sans un regard de plus pour le corps et la famille de la victime, je quittais les yeux, laissant ma cape derrière moi. Seul vestige de ma présence dans l'enceinte même du bâtiment.

••••

by Wiise

Invité Invité

Après tout ça, Batman était bien conscient qu'il n'y avait pas besoin de rajouter quoi que ce soit. Barbara avait plus de mal que lui à être détachée, à vouloir rester froide et distante pour ne pas être gêné dans le travail. C'était compréhensible, et il ne lui en voulait pas. Il savait qu'elle avait toujours eu plus d'empathie que lui ; Dick était pareil, à bien des égards, et c'était une des raisons qui les avaient tant rapprochés à l'époque. Parfois, il se demandait si ce n'était pas mieux, de ressentir toute cette empathie. Mais à chaque fois, il voyait qu'il préférait ne pas montrer sa souffrance, pour éviter d'avoir à montrer une faiblesse.

Le Batman devait rester un symbole d'invincibilité et de froideur. De peur, tel qu'il était à l'origine. Même si ce n'était pas toujours aussi facile, car cela n'était destiné qu'aux criminels. Et il était facile d'oublier, quand on combattait des monstres galactiques, ou qu'on passait du temps avec d'autres justiciers, que le Chevalier Noir devait inspirer la peur.

Il ramassa la cape de Barbara, ne voulant pas la laisser ici, puis il sortit pour la rejoindre. Il n'y avait rien de plus à trouver dans cet entrepôt. Et il préférait rester loin du GCPD pour le moment. Quand il parvint à retrouver la jeune femme, il lui rendit ce qu'elle avait laissé derrière.

« Tiens, c'est à toi. Evitons de laisser derrière des objets, ou toute trace ; je ne tiens pas à voir Wayne Enterprises en première page d'un journal disant qu'elle fournit le Bat-matériel. »

Ce n'était pas un sermon... pas vraiment. Il ne voulait pas que ce soit un sermon, du moins. Il savait que la jeune femme n'avait pas pensé à mal, et qu'elle avait agi d'instinct. Il lui arrivait aussi d'être impulsif, même si c'était rare. Il resta un moment silencieux avec elle, à l'écart de l'entrepôt et de l'agitation autour du corps. Un peu de silence ne ferait pas de mal... mais ils n'avaient pas le luxe d'attendre trop longtemps.

Alors il finit par reprendre la parole :

« As-tu trouvé quelque chose de plus ? L'entrepôt n'a rien apporté, et j'ai peur que sans une nouvelle information, nous ne soyons condamnés à attendre la prochaine victime, aussi malheureux que ce soit. »

Ces paroles lui coûtaient énormément. Il n'avait pas l'habitude d'agir ainsi, mais il s'était rendu compte au fil des années que c'était malheureusement de plus en plus nécessaire. Son but n'était pas tant d'empêcher les victimes que d'arrêter les criminels avant qu'ils n'en fassent d'autres. Il ne pouvait pas, même lui, tout prévoir. Il ne pouvait pas tout voir. Il ne pouvait pas empêcher quelqu'un de mal agir car il ne pouvait être qu'à un seul endroit à la fois. Et c'était précisément là le problème.

Un léger mouvement, à la périphérie de son champ de vision, attira son attention. Il se tourna vivement dans cette direction, et put, pendant une fraction de seconde, voir quelqu'un bouger, ainsi qu'un mouvement de cape. Il régla son masque pour afficher avec plus de précision ce qu'il avait vu...

Et repéra aussitôt quelqu'un, vêtu d'une longue cape, en train de fuir.

« J'ai repéré une personne très suspecte. Vêtue d'une cape. Elle part en direction du centre-ville. Suivons-là ! »

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

Dehors, je fis le tour de la propriété. Sans ma cape, je me sentais à nue. Vulnérable. Il fallait dire que je n'avais pas vraiment l'habitude de jouer à la justicière sans l'avoir flottant derrière moi. Si certains trouver la cape ridicule ou embêtante, je lui trouvais personnellement plus d'une qualité premièrement, elle portait chaud. Et lorsqu'on courrait d'un toit à l'autre dans le froid mordant de l'hiver, c'était un petit plus non négligeable. Ensuite, elle offrait une protection supplémentaire. Surtout lorsqu'elle était aussi perfectionnée que la mienne. Le tissu était haut de gamme et servait à bien des égards de gilet par balle. Enfin, elle m'aidait d'une aide précieuse pour me déplacer dans les airs. A tout ceux qui disaient l'avoir en plein visage à tous les mouvements, je leur disais simplement qu'il manquait de pratique. Et de classe. Surtout de classe. Je fis une halte dans mes mouvements en avisant les marques laissées dans la poussière par les roues d'une voiture. Accroupie, je les scannais et les comparais avec les bases de données que j'avais à ma disposition. Sans trop de difficultés, je trouvais le modèle et l'année du véhicule. Mais pas son propriétaire. Sans une plaque d'immatriculation – même partielle – cette information m'était complètement inaccessible. Etre un gourou de l'informatique ne faisait pas de moi un devin. Loin de là. Même en ayant le monde au bout de mes doigts, je n'étais pas non plus omniscient. Et cela s'expliquait facilement. Il y avait des choses qui n'atteignaient jamais la toile – surtout il y avait des gens assez intelligents pour ignorer la technologie et utiliser d'autres moyens de communication et de préparation. Impensable dans un monde aussi connecté que le nôtre ? Et pourtant bien vrai. J'avouais admirer l'audace. Même si cela ne m'arrangeait pas. Et n'arrangeait pas le reste de la communauté.

« Tiens, c'est à toi. Evitons de laisser derrière des objets, ou toute trace ; je ne tiens pas à voir Wayne Enterprises en première page d'un journal disant qu'elle fournit le Bat-matériel ». « Merci » répondais je simplement en glissant l'objet à sa place, autour de mes épaules et de mon cou. Instantanément, je m'en sentis soulagée. « As-tu trouvé quelque chose de plus ? L'entrepôt n'a rien apporté, et j'ai peur que sans une nouvelle information, nous ne soyons condamnés à attendre la prochaine victime, aussi malheureux que ce soit ». « Oui j'ai quelque chose » lui appris je. « Il y a des traces de roues un peu plus loin. Au vu de mon moulage, je dirais que la voiture est une Ford Focus type break. Probablement du début des années 2000 ». Après, ça nous donnait une piste sans nous aider des masses non plus. Car des personnes roulant encore avec des voitures de ce modèle étaient légions. Surtout dans une ville comme Gotham où il existait un tel fossé entre les riches et les pauvres. Ces derniers se contentaient des modèles anciens, sans grande valeur. Mais bon, comme on le disait souvent : il fallait bien commencer quelque part ! C'était déjà mieux que de rien avoir du tout. Après tout, il n'y avait rien de pire que de rentrer les mains vides. Surtout, je n'étais pas très à l'aise avec l'idée de rester assise et de rien faire jusqu'à ce qu'un autre corps sans vie nous tombe entre les doigts. Et je savais que Bruce aimait autant cette idée que moi. Même si elle était sortie de sa bouche.

« J'ai repéré une personne très suspecte. Vêtue d'une cape. Elle part en direction du centre-ville. Suivons-là ! ». Ni une ni deux, je me lançais à la poursuite du suspect – ou du simple badaud inconscient. Difficile de savoir à ce stade là. Je penchais cependant bien plus pour la première option. On était assez loin des dernières habitations périphériques de la ville. Grâce à la vision nocturne installée dans mon masque, il me fut aisée de suivre la silhouette. Cette dernière était encapuchonnée et faisait claque une cape dans son dos. Un peu comme moi. Un peu comme Bruce. Un peu comme nous en somme. Cela fut suffisant pour me faire froncer les sourcils. « Tu trouves pas qu'on .. dirait nous ? En moins … haut de gamme ? » déclarais je dans mon oreillette alors que je ramenais mon grappin vers moi après avoir atterri sur l'un des premiers toits. L'homme – car sa démarche et sa carrure étaient assurément masculines – courrait toujours devant nous. Il était bien plus rapide que moi et même Bruce avait du mal à combler les mètres qui le séparaient de sa proie. Cet homme en plus d'avoir de plus grands jambes avait une aptitude particulière pour la course. Dommage qu'il l'utilise ainsi. En grognant, je sortis le petit pistolet qui reposait à ma ceinture. Ce dernier n'était absolument pas chargé avec des balles. D'ailleurs, il n'était même pas fait pour en accueillir. Son chargement était tout autre. Après une visée rapide, j'actionnais la gâchette et le traqueur fut libéré dans les airs. Le gadget de petite taille alla se coller directement sur le col de fuyard qui trop occupé à nous échapper ne remarque pas son nouveau passager. En quelques micro secondes, l'objet s'activa. Juste à temps aussi car l'homme sauta d'un toit et réussis à disparaître dans la nuit avant que nous pûmes l'atteindre. Le cœur tambourinant dans ma poitrine, je m’arrêtais au bord. « Je crois qu'on devient trop vieux pour les courses poursuites à pied B » soufflais je avec un certain humour noir qui était à prendre en quinzième degré. Au moins. Passer des années dans un fauteuil n'était pas bon pour le cœur. Je ne m'en faisais pas pour autant. Tout finirait par s'arranger. Il fallait juste que je continue mes entraînements. J'avais déjà fait d'énormes progrès et je pouvais donc en être fière. « J'ai placé un traqueur sur lui » informais je Bruce en lui montrant la direction empruntée par notre suspect numéro un. Maintenant il ne nous restait plus qu'à le suivre. Franchement, je n'étais pas contre un tour en Batmobile.

••••

by Wiise

Invité Invité

« Tu deviens vieille. Je suis encore... jeune. Et vaillant. »

Un trait d'humour qu'il s'autorise, et qui le laisse même esquisser un sourire à l'intention de la jeune femme. Mais elle a raison, dans le fond ; il devient bien trop vieux pour tout ça, lui. L'âge commence à se faire sentir dans son corps entier, après une vingtaine d'années passées à combattre le crime sous le masque de Batman. Il n'est plus aussi rapide et agile qu'il le fut au début. Il n'est plus aussi silencieux et efficace ; il a appris à se reposer aussi sur l'aide de ses alliés pour compenser. Et même s'il a l'expérience et les connaissances, et que nombre e gens de l'âge de Barbara envieraient sa forme physique... il voit bien dans cette simple course-poursuite qu'il n'est plus le même qu'avant.

Mais il a l'habitude.

Alors il ne dit rien plus de plus, et se connecte aussitôt au capteur habilement placé par Batgirl.

« Un imitateur... hmm. Il y a bien longtemps que je n'en avais pas vu. »

Il observe les mouvements, qui ralentissent, de leur cible.

« En tout cas, il ne semble pas pouvoir nous échapper bien longtemps. Il ralentit. Il doit être épuisé. Séparons-nous, pour pouvoir l'observer de deux points différents. Je monte en haut de cette antenne ; je te conseille de tenter ta chance depuis le sommet de cette banque, là. »

Il part dans la nuit, sans ajouter quoi que ce soit. Il est songeur, néanmoins : cela fait en effet des des années qu'il n'a pas croisé d'imitateur du Chevalier Noir... et ça ne lui avait pas manqué. La plupart du temps, il s'agissait de gens désespérés qui voulaient trouver de l'assurance dans leur vie en maquant leurs peurs derrière l'apparence faussée du Batman. Certains avaient juste voulu se sentir utiles, l'aider dans sa noble tâche ; mais ces derniers s'y prenaient toujours très mal et déformaient son image. D'autres, enfin, n'avaient simplement pas compris et s'en servaient pour faire des actes extrêmes sous couvert de la justice du Batman. Mais nul ne pouvait l'égaler, et certainement pas un imitateur.

Il était toutefois convaincu d'avoir affaire à un individu très différent là. La personne, au-delà des habits, était peut-être lié à des meurtres voyants et à un rapt désastreux ; si c'était lui l'auteur des fait,s alors il cherchait à attirer l'attention de son modèle. Et pas d'une manière plaisante. Peut-être avait-il pris la fuite en voyant qu'il y avait Batgirl dans le lot, aussi ? C'était possible. Néanmoins, il avait quelque chose que les imitateurs d'autrefois n'avaient pas : de l'entraînement.

Inférieur à celui du Batman, mais quand même. Il était agile, rapide, efficace. Il n'était pas le premier quidam venu. Il n'était pas le monsieur tout le monde qui voulait sortir de sa vie pour trouver un peu d'excitation. Il était dangereux. Pour lui-même, évidemment, mais surtout pour les gens qui croisaient sa route.

« Je le vois sur le scanner, Batgirl. Il est quelque part entre toi et moi ; il doit sûrement se cacher sur un perchoir peu visible. »

Il espérait que la jeune femme avait une meilleure vision que lui.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Un imitateur... hmm. Il y a bien longtemps que je n'en avais pas vu ». Certains auraient pu penser que le problème aurait pu être récurrent mais cela était assez loin de la réalité. A part quelques hommes d'un certain âge un peu trop zélés personne n'avait osé revêtir le symbole du Batman. Notre symbole. Et très franchement, ceux qui s'y étaient tentés n'avaient pas tenu bien longtemps. Principalement parce que Bruce était venu les cueillir très rapidement pour leur enlever cette idée saugrenue de la tête. Peu comprenaient réellement les sacrifices que cette vie demandait. Peu avaient les tripes de les faire si ils en étaient conscient. Etre un justicier.. ce n'était pas pour tout le monde. Cette vie, ou plutôt ce mode de vie, il prenait tout et ne donnait pas grand chose. Voir rien du tout. Pourtant, je ne regrettais aucuns de mes choix. Si c'était à refaire, je le referais. A une différence près. Jamais je n’ouvrais pas la porte au Joker cette fameuse nuit fatidique. Un seul acte qui évidemment pouvait changer bien des choses. Pour moi mais aussi pour les autres. Après tout, il était bien difficile – pour ne pas dire impossible- de savoir ce qui aurait pu se passer si je n'avais pas ouvert la porte, ou n'aurait pas été à la maison ou encore si la balle m'avait loupé ou ne m'avait pas paralysé. Ma vie aurait continué. Il convenait cependant de se demander à quel point elle aurait été différente. A quel point j'aurais été différente. Serais je simplement encore en vie ? Tellement de questions qui resteraient à jamais sans réponses. Et pour le coup, ce n'était pas forcément un mal. Il y avait des choses qui devaient rester du domaine de l'inconnu. Le passé quant à lui devait également rester où il était. « En tout cas, il ne semble pas pouvoir nous échapper bien longtemps. Il ralentit. Il doit être épuisé. Séparons-nous, pour pouvoir l'observer de deux points différents. Je monte en haut de cette antenne ; je te conseille de tenter ta chance depuis le sommet de cette banque, là ». Avec un hochement positif de la tête, j'envoyais mon grain s'accrocher en peu plus loin pour pouvoir décoller du toit sur lequel nous nous trouvions. Après quelques légères acrobaties – toujours dans mes cordes malgré mes années d'inactivités – j’atterrissais sur le toit de la banque indiquée par mon mentor. Sans bruit, je me plaçais au bord et activais la vision nocturne de mes lentilles de contact. C'était un fait principalement inconnu mais ma vision n'était pas au meilleure de sa forme. Depuis gamine, je portais des lunettes. Ce n'était qu'adolescente, et pour les besoins de mes activités extra- scolaires, que j'avais troqué mes verres pour des lentilles de contact. Depuis je n'avais cessé d'améliorer ces dernières pour y mettre tout un tas de trucs intéressants. Bien sur, mes yeux fatigués aimaient retrouver le confort de lunette de bue lorsqu'ils étaient trop secs pour supporter plus longtemps la légère couche sur ma pupille.

« Je le vois sur le scanner, Batgirl. Il est quelque part entre toi et moi ; il doit sûrement se cacher sur un perchoir peu visible ». En prenant en compte la position de Bruce, je remontais jusqu'à moi. Lors de mon premier passage je ne remarquais rien et cela même si comme lui mes scanners indiquaient qu'il était bien présent. L'homme clairement savait se dissimuler. Ou alors il avait beaucoup de chance et avait trouvé la cachette parfaite par le plus grand des hasards. Mais tout de mêle cela m'étonnerait beaucoup. « Il est caché dans le renforcement de l'immeuble au fond de l'allée à droite » déclarais je en l'apercevant finalement. Il était là immobile à attendre. A attendre quoi cela restait encore à déterminer. Peut être attendait il tout simplement que la voie soit plus sûre pour montrer à nouveau le bout de son nez. Si c'était cela, il allait pouvoir attendre longtemps. Ni Bruce ni moi n'allions le laisser ça sans aller à sa rencontre pour lui poser deux ou trois questions. Je devais avouer que certaines interrogations me brûlaient la langue. A commencer par la plus évidente : était il responsable de ses enlèvements et de ses meurtres ? Ou cherchait il à faire comme Btaman et enquêtait. « On le cueille ? » demandais je, « ou on attend qu'il bouge pour voir ce qu'il compte faire ensuite ? » reprenais je pour compléter ma question première. Observer et attendre pouvait être tout autant bénéfique. Les deux options sur la table, il ne manquait plus qu'au patron de décider de la meilleure façon à procéder. Aujourd’hui, je n'étais là que pour l'épauler. Et accessoirement lui prouver que j'étais apte à me relancer dans cette aventure. Une aventure pour laquelle j'avais toujours eu les deux yeux ouverts. Je connaissais les risques mieux que personne. J'en portais les séquelles sur ma peau et à l'intérieur de mon propre corps.

••••

by Wiise

Invité Invité

Légitime était la question de Barbara, mais Bruce hésitait. Il y avait tant d'années qu'il n'avait pas croisé d'imitateur qu'il essayait de déterminer qui ou quoi pouvait pousser quelqu'un à endosser de nouveau ce rôle maudit. Trop de ces admirateurs ou adversaires du Chevalier Noir avaient péri pour leurs idioties. La victoire – car c'en était une ! - du Batman sur les imitateurs de sa légende ne s'était pas faite sans mal. Il avait fallu des sacrifices, des concessions, et l'apparition du premier Robin. Puis, quand vint Barbara, puis Jason, il y en eut de moins en moins. Et notamment parce qu'il devenait de plus en plus dangereux de l'être.

Le Joker, le Pingouin, Harvey Dent, l'Homme-Mystère, la Cour des Hiboux, la Ligue des Ombres... tous, ils avaient traqué ces imitateurs en espérant faire sortir le Batman. Tous avaient espéré que cela réglerait le problème. En un sens, c'était le cas. Il n'y avait plus eu d'imitateur depuis des années.

« Il faut qu'on lui parle. Il y a quelque chose de dangereux là-dessous. Les imitateurs ont disparu depuis une éternité, quand tu n'étais encore qu'à tes débuts. Je veux savoir pourquoi il surgit maintenant. Qu'est-ce qui l'a poussé à faire ça. A prendre ces risques inconsidérés. »

Batman bougea légèrement, avant de regarder sur son scanner ; leur cible ne bougeait pas. Peut-être qu'elle attendait quelque chose, ou quelqu'un. Pour le moment, cette personne donnait l'impression d'attendre la suite des événements : que les chauve-souris bougent, pour réagir. Mais quelque chose dans l'attitude de la cible ne collait pas, et Bruce mit quelques minutes à le comprendre. L'imitateur n'observait pas les alentours ; il surveillait un endroit.

Peut-être se considérait-il à l'abri, dans sa cache.

« Je bouge, reste où tu es. Surveille attentivement les allées et venues dans les rues en contrebas. La cible n'a pas l'air de vouloir nous esquiver ; elle doit penser qu'elle nous a échappé. »

Il ne voulait pas prendre un risque en laissant Barbara bouger ; non pas pour elle, mais que la cible s'échappe. Grâce à son grappin, Bruce parvint à atteindre un autre point, plus excentré, mais duquel il pouvait voir la ruelle en bas de l'immeuble où était l'imitateur. Et ce qu'il vit le laissa songeur ; ça avait tout de l'endroit dédié au crime, là où des drames se produisaient chaque soir. Sauf que cette nuit, deux chauve-souris seraient là pour empêcher qu'une telle chose se produise. Dans sa tête, Batman rangea dans un coin l'évaluation qu'il faisait dans le même temps de Batgirl. Il pensait déjà connaître la réponse qu'il finirait par lui donner.

Mais en attendant, il fallait se concentrer sur un autre point.

Soudainement, du mouvement. Un fourgon s'engagea dans l'allée et s'arrêta juste en-dessous de la cache de l'imitateur.

« Tiens-toi prête à intervenir. »

Quatre hommes sortirent du fourgon, mais le conducteur resta au volant. Uniquement des femmes, qui se dirigèrent devant le camion ; au même moment, la cible se déplaça, et se laissa tomber devant elles. Bruce se connecta aussitôt pour utiliser le capteur placé sur l'imitateur pour entendre leur conversation. Il espérait que la jeune femme faisait pareil de son côté.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Il faut qu'on lui parle. Il y a quelque chose de dangereux là-dessous. Les imitateurs ont disparu depuis une éternité, quand tu n'étais encore qu'à tes débuts. Je veux savoir pourquoi il surgit maintenant. Qu'est-ce qui l'a poussé à faire ça. A prendre ces risques inconsidérés ». Franchement, j'avais bien quelques idées sur le pourquoi du comment. Cet imitateur là semblait vouloir exercer sa vision de la justice et prendre les choses en main. Peut être pensaient que nous n'en faisions pas assez. Ou pas assez en fonction de sa vision des choses. Après tout, les membres de la dite Bat-family ne tuaient pas – à l'exception faite de Jason qui semblait ne pas pouvoir rester bien longtemps loin de ses travers et de sa vision expéditive de la justice. Une visions que nous ne partagions pas. Je devais bien reconnaître cependant que cela faisait un moment que Red Hood n'avait pas fait la une des journaux. A croire que devenir père avait définitivement fini de le ramollir. Ce qui me convenait parfaitement. Tuer des gens n'était pas la vie que je lui souhaitais. Je préférais de loin a voie sur laquelle il évoluait à présent. Un sentiment que je devais partager avec Bruce et ce même si je n'allais pas aborder ce sujet de conversation avec lui. Jason et Bruce formaient un duo compliqué. Leur histoire était complexe et je préférais en rester aussi loin que possible. Du moins autant se faire que peut. « Je bouge, reste où tu es. Surveille attentivement les allées et venues dans les rues en contrebas. La cible n'a pas l'air de vouloir nous esquiver ; elle doit penser qu'elle nous a échappé ». Écoutant son ordre, je ne bougeais pas d'une semelle. Mon regard resta braquer sur la ruelle et sur la silhouette à moitié cachée dans la pénombre de l'homme à qui l'on avait donné la chasse. Un homme qui se pensait bien plus capable et intelligent qu'il ne l'était vraiment. Il fallait être assez stupide pour penser nous avoir échapper en si peu de temps et en ne faisant rien d'autre que courir de toits en toits et de ruelles en ruelles. Ce n'était pas parce que l'on ne pouvait pas nous voir que l'on n'était pas là, tapi dans le noir à attendre le bon moment pour se révéler.

Après quelques secondes de plus à attendre dans le silence le plus complet, un fourgon s'engouffra dans la ruelle. Immédiatement, j'en relevais la plaque d'immatriculation et la comparait aux fichiers. Je ne ressentis aucune surprise lorsque le véhicule figura dans la liste des voitures volées. Grâce à mes lentilles, je pris quelques photos du conducteur et des personnes qui descendirent du fourgon volé pour venir à la rencontre de notre cible du soir. « Tiens-toi prête à intervenir ». Doucement, je finissais de me rapprocher du bord du toit sur lequel je me trouvais. En même temps, je me branchais sur la fréquence du traqueur que j'avais placé sur l'imitateur. Écouter leur conversation pouvait nous apprendre toute sorte de choses. Pendant un instant, personne ne parla et un silence étrange régna entre les protagonistes de la ruelle. Et du coup entre nous tous. « Tu n'as pas été très discret » déclara finalement l'une des femmes. De là où j'étais, je discernais assez mal les traits de son visage et ne pouvait donc pas mettre de nom sur son visage sans avoir les résultats de la reconnaissance faciale. Et cette dernière prenait quand même quelques minutes. L'imitateur loin de s'excuser déclara qu'il n'avait que son boulot et qu'il avait débarrassé la ville de quelques pécheurs. Un mot qui ne manqua pas de me faire hausser un sourcil. Ce n'était pas un anodin comme expression et cela nous en faisait bien plus sur l'homme que tout ce que nous avions découvert jusqu'à présent. Ce n'était jamais beau lorsque la religion se mêlait à la justice. Pour moi c'était de loin le pire des scénarios. Car dans leurs esprits, nous étions tous des pécheurs. C'était le propre même de la nature humaine. La conversation continua sur le même ton et bientôt des informations sur les prochaines victimes furent échangées. Alors comme ça notre homme exerçait sa justice mais en se faisant tout de même livrer l'identité de ses victimes. Si ce n'était pas quelque peu hypocrite comme façon de faire les choses.

••••

by Wiise

Invité Invité

L'entrevue ne dura pas beaucoup plus longtemps. L'imitateur fit un geste en direction du fourgon, prononça quelques mots concernant les prochaines victimes d'un ton furieux... avant que son interlocutrice ne sorte un objet de sa poche et le montre à l'imitateur : une croix, que les appareils de Batman permirent d'identifier aussitôt.

« Hmm. »

C'était fâcheux, de voir que l'Ordre de Saint-Dumas en avait encore après Gotham et son Chevalier Noir. Mais il fallait qu'il prévienne Barbara immédiatement, car la jeune femme ne serait pas forcément autant au courant que lui de tout ça.

« Ce sont des membres de l'ordre de Saint-Dumas, Batgirl. Des ennemis dangereux, mais que je ne pensais pas croiser de nouveau depuis qu'Azrael les a rejetés. Il va nous falloir nous séparer, je pense. Tu vas prendre en chasse le fourgon lorsqu'il repartira ; interroge ces femmes, découvre ce qu'elles viennent faire ici et assure-toi qu'elles ne puissent pas s'échapper. Je m'occupe de l'imitateur. »

Deux questions se posaient, en plus, dans l'esprit de Batman. L'imitateur était-il à la solde de l'Ordre ou travaillait-il seulement avec eux ? Et qu'avait à y gagner un groupe aussi nébuleux que ces disciples, surtout qu'Azrael y avait fait lui-même le ménage nécessaire ? Ils pouvaient avoir envie de tenter une nouvelle approche, peut-être. Ils pouvaient également vouloir prendre la place de la chauve-souris, ce qu'ils avaient tenté de faire avec Jean-Paul Valley. Mais c'était un risque important, inconsidéré presque, que de confier des tâches aussi lugubres à quelqu'un qui n'était pas l'un des leurs.

A moins qu'il ne s'agisse d'épreuves, comme pour Azrael ? Cette possibilité resta ancrée longtemps dans l'esprit de Bruce ; il avait mis le doigt sur quelque chose qui, dans son esprit discipliné et constamment observateur, faisait mouche. L'évidence était là. Il s'agissait d'un test, d'un nouveau genre. Mais l'imitateur était-il celui qui avait fait ces victimes, ou est-ce qu'il avait pour rôle d'observer les réactions de Batman pour l'étudier, puis l'affronter et prendre sa place ?

Peut-être les deux. Peut-être, oui... mais ça n'expliquait pas la présence d'un groupe de femmes, qui appartenaient sans doute à l'ordre ; la seule explication qu'il voyait pour le moment, c'était que ces femmes surveillaient Gotham City pour leurs confrères. Et qu'étant plusieurs, elles pouvaient surveiller plus efficacement. C'était peut-être aussi simple que ça ; après tout, Saint-Dumas n'avait jamais été aussi retors ni aussi dangereux que ne le furent la Ligue des Ombres, la Ligue des Assassins ou encore la Cour des Hiboux.

L'imitateur repartit, et le Chevalier Noir le suivit. Il resta à bonne distance, s'assurant qu'il ne serait pas vu, ou si c'était le cas, que ce ne serait pas trop suspect. Il était passé maître dans l'art de s'infiltrer dans le dos de quelqu'un, évidemment, et il voulait en même temps jauger son adversaire. Car malgré ses défauts, Azrael avait été, était toujours même, quelqu'un de compétent et qui aurait fait un Batman convenable si Bruce venait subitement à disparaître. Jean-Paul n'avait jamais totalement perdu l'espoir de lui succéder un jour, il le savait.

Mais, se tirant de ses réflexions, Bruce s'arrêta au sommet d'une tour. Il avait atteint la limite de la ville entre le cœur « civilisé » et la sinistre partie nommée Arkham City. L'imitateur continuait de filer dans cette direction ; pourquoi ? Que venait-il faire là-bas ?

« Batgirl, je vais dans Arkham City à la poursuite de l'imitateur. Du nouveau de ton côté ? »

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

« Ce sont des membres de l'ordre de Saint-Dumas, Batgirl […] interroge ces femmes, découvre ce qu'elles viennent faire ici et assure-toi qu'elles ne puissent pas s'échapper. Je m'occupe de l'imitateur. ». « reçu » soufflais je à la fin de son explication. Personnellement, je n'avais jamais réellement eu à croiser la route des membres de cet ordre religieux. Bien entendu, je connaissais Valley. Mes connaissances sur le sujet s'arrêtaient cependant ici. Je ne m'étais jamais penchée sur le sujet car je n'en avais jamais ressenti le besoin. Peut être aurais je du le faire cependant vu la situation dans laquelle nous nous trouvions actuellement. Lorsque les protagonistes se séparèrent Bruce et moi en firent autant. Comme il me l'avait ordonné, je commençais à suivre le fourgon tut en restant à bonne distance et en hauteur. Pour éviter de les perdre, j'avais évidemment pris soin de placer un autre traqueur sur la carrosserie. Petit et discret, difficile identifiable si l'on ne savait pas quoi et surtout où le chercher. Vu que je l'avais placé sur l'enjoliveur, je ne prenais que des risques minimes. A moins de se baisser, l'objet passerait totalement inaperçu. Pendant quelques minutes, je sautais de toit en toit à l'aide parfois seulement de l'impulsion de mes jambes. Le sentiment d'excitation s'empara de nouveau de toutes mes cellules. Il n'y avait décidément rien de plus grisant que la sensation de voler pendant cette micro seconde en l'air où le corps était comme suspendu. Surtout il n'y avait rien de plus grisant que de pouvoir le faire en étant un pleine possession de ses capacités physiques. Chaque pas était un miracle. Une bénédiction. Quelque chose de si précieux que j'avais du mal à trouver un vocabulaire adapté pour décrire ce que je pouvais ressentir. C'était si fort que cela en devenait indescriptible. Une chose restait sure cependant : je n'allais pas jeter cette seconde chance au feu. Pour autant – et de manière probablement paradoxale – je n'allais pas non plus en profiter pour mener une existence pépère et loin de la majorité des dangers. Ce n'était tout simplement pas mon caractère. Je ne pouvais pas rester sans rien faire. Surtout lorsque j'avais les moyens de faire quelque chose de bien.

« Batgirl, je vais dans Arkham City à la poursuite de l'imitateur. Du nouveau de ton côté ? ». « Non, j'ai l'impression qu'elles tournent en rond. Enfin j'ai plus que l'impression, elles tournent en rond je te l’affirme », et moi avec par la même occasion, « aucune chances qu'elles m'aient repérées donc peut être qu'elles cherchent quelque chose ou quelqu'un. Je te tiendrai au courant dès que j'ai du nouveau » terminais je en reprenant ma course effrénée au milieu des hauts buildings de cette partie de la ville. Après quelques minutes de plus, e fourgon finit par se garer dans les sous sols d'un bâtiment passe par tout. Me posant sur le toit de ce dernier, je partis à la recherche d'une aération pour pénétrer à l'intérieur de ce dernier. Lorsque je la trouvais, je déboulonnais rapidement la plaque et m'engouffrais à l'intérieur. Ce fut un rampant que je trouvais une sortie et me laissais tomber dans une pièce totalement noir et abandonnée. Scannant les environs avec les gadgets à ma portée, je m'assurais que personne n'était derrière la porte avant d'ouvrir cette dernière. Silencieusement, j'avançais le long des couloirs jusqu'à me retrouver n hauteur de la salle principale. L'immeuble était ouvert en son centre et possédait une coupole intérieure qui n'était pas visible depuis l'extérieur. Avant de faire quoi que ce soit, je comptais le nombre d'assaillants. Il y avait deux hommes armés juste en dessous de mes pieds. Mentalement, je débattais sur la nécessité de les assommer. Je n'avais pas envie de déclencher une alerte bien malgré moi. Surtout en se sachant pas ce qui se passait plus bas et ne sachant pas si j'allais devoir intervenir. Après tout, pour le moment j'étais là comme simple observatrice. Laissant les deux hommes à leurs patrouille – et restant doublement sur mes gardes – je me décalais suffisamment pour pouvoir observer ce qui se passait en contrebas. Ce que j'y découvris me laissa une seconde et demie sans voix. Grâce à mes lentilles, je prenais quelques photos en toute discrétion. Ces dernières finirent chez mon acolyte du soir. Ne pouvant utiliser ma voix et mon communicateur, je préférais lui envoyer un message. Même sans connaître l'ordre de saint dumas sur le bout des doigts, j'étais quand même pratiquement certaine que ces derniers ne faisaient pas affaire avec Black Mask. Je ne avais pas dans quoi l'on venait de mettre les pieds mais cela dépassait de loin ce que l'on pensait. Et plus l'image se révélait, plus elle devenait complexe. Et tout aussi terrifiante. Ce n'était plus qu'une simple affaire religieuse. C'était un véritable trafic.

••••

by Wiise

Invité Invité

« Tu es bon. Tu as réussi à tromper ma vigilance. Tu as réussi à te fondre dans Gotham sans que je vois ton arrivée. Oui, tu es bon. Mais je reste meilleur que toi. »

Batman frappa une dernière fois l'imitateur, qui tomba au sol dans un bruit sourd. Le combat avait été violent, mais rapide ; Bruce n'avait pas beaucoup hésité lorsqu'il avait reçu les images de Barbara. Il y avait quelque chose de terriblement louche dans toute cette histoire, et il avait besoin qu'on lui éclaircisse les choses ; et vite. Il avait le sentiment que quelque chose de terrible allait se passer s'il ne trouvait pas rapidement les réponses.

Il saisit son adversaire par le col, faisant fi des nombreuses contusions au visage, du masque détruit, et des autres blessures qu'il avait infligé à cet homme. Il le souleva, et approcha son propre visage masqué de celui de son adversaire.

« Tu vas répondre à mes questions, maintenant. »

« Tu crois vraiment que ça va changer quelque chose, Batman ? »

« Je crois que tu vas souffrir si tu ne me réponds pas. Je ne te tuerai pas, mais si tu sais qui je suis, alors tu sais que tu vas le regretter. »

Pour faire bonne mesure, il le frappa de nouveau. Rien de trop fort, rien qui ne puisse endommager davantage l'homme. Mais assez pour lui faire mal, pour que son corps et son esprit lui crient d'arrêter et de parler pour être délivrés de la douleur.

« Pourquoi Saint-Dumas ? Pourquoi m'imiter de nouveau ? Pourquoi Black Mask ? Parle ! »

« Batman... protecteur de Gotham City. Chevalier Noir, détective inégalé, père adoptif de plusieurs enfants aussi brisés que toi... essence d'un vœu prêté durant ton enfance ! Tu es si sûr de toi ! Ton orgueil et ta colère te guident à chacun de tes pas, et tu es certain, si certain, que ton exemple est le seul qu'il faudrait suivre ! Mais tu n'as pas idée à quel point tu es vulnérable. Tous tes ennemis sont en train de se rassembler. Et bientôt... bientôt Ils viendront. Tes plus grands ennemis viendront et ils te tueront. Car c'est tout ce qui compte, Batman. Ta mort libérera Gotham de ton influence, et tu ne pourras plus nous empêcher de triompher. »

Bruce resta un moment silencieux, accusant le coup. Il savait qu'un jour viendrait où il serait vaincu, qu'un jour viendrait où un de ses ennemis serait plus fort que lui.

Mais pas ce soir.

« J'ai affronté le Joker, et des dizaines d'autres ennemis. J'étais là avant Superman, et j'étais là avant Wonder Woman. J'étais là lorsque les envahisseurs sont venus depuis le ciel. Tu ne me fais pas peur, et aucun d'entre vous ne me fera jamais peur. Personne ne peut y arriver, car je suis celui qui incarne la peur chez les autres. Et maintenant, réponds à mes questions. Dernière chance. »

Un ricanement fut tout ce qui sortit de chez l'imitateur, ce qui eut le don d'agacer Bruce.

« Il est trop tard, Batman ! Ta protégée va bientôt tomber dans le piège ! »

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

Voix chuchotée puis criée. La discussion continuait d'avoir lieu en contrebas. De mon perchoir de l'ombre, j'observais toute la scène et écouter chaque mots sans en perdre une miette. Pour le moment tout était confus, obscur mais je savais que l'image entière ne tarderait pas à se révéler. Il suffisait juste pour nous de mettre les morceaux au bon endroit. Comme dans un puzzle. Et la famille de détectives que nous étions était particulièrement douée pour les puzzles. Complexes comme non complexes. Les voyant se déplacer , j'hésitais à les suivre. Bientôt les trois femmes et Black Mask disparurent derrière une large porte. Une grimace se posa sur mes lèvres. N'écoutant que mon instinct – et ce besoin d'en savoir plus – je remettais le long du conduit d'aération pour faire le tour de la salle afin de passer de l'autre côté et trouver où mes cibles de soir étaient parties. Sur mon chemin, je ne croisais que toiles d'araignées et un rat mort. Je retenais à peine une grimace dégoûtée en essayant de le contourner sans le toucher. Plus facile à dire qu'à faire dans un espace aussi étroit.

Un long couloir se dessina sous moi. Ce dernier était totalement vide de vie. Ce qui ne manqua pas de me faire légèrement soupirer de dépit. Il allait falloir que je sorte de ma cachette. Je ne pouvais pas continuer à ramper le long de ce conduit d'aération en espérant arriver quelque part. Si j'utilisais une telle tactique, j'allais être là pour le restant de la nuit. J'avouais aussi volontiers que la position dans laquelle je me trouvais commencer à devenir douloureuse. Ce fut donc doucement que je trouvais la grilla d'aération la plus proche et que je descendais par cette dernière dans une petite salle vide. Mes pieds ne firent aucun bruit lorsqu'ils touchèrent le sol en soulevant un nuage de poussière. Sens aux aguets, j'enclenchais la poignée de la porte et ouvrais cette dernière. Elle grinça légèrement sur ses gonds mais n'alerta personne de ma présence. Toujours sans bruits – au du moins avec le moins de bruits possible -, je longeais ce corridor tout en testant les pièces qui se trouvaient sur mon chemin. Jusqu'à présent, ces dernières étaient vides. Je ne perdais cependant pas espoir de trouver mes fugitifs. Ils étaient forcément là. J'espérais juste ne pas les voir m'attendre u détour d'un couloir, armés et prêts à faire feu. Cette pensée terrifiante en tête, je continuais avec encore plus de prudence, batarang dans une main pour contrer l'effet de surprise. Arrivant au bout du couloir, je m’aplatissais contre le mur et disparu pratiquement dans la pénombre de l'endroit. De l'ombre je passais de nouveau à la lumière lorsque rien ne bougea de l'autre côté.

A peine eus je fait quelques pas cependant qu'une grille tomba derrière mes pieds pour m'empêcher de faire demi tour. Immédiatement, les alarmes de l'endroit retentirent. Plus question d'être discrète à présent. Je grognais légèrement et me mettait à courir. Sur ma route se dressèrent quelques ennemis qui se retrouvèrent tous à embrasser le sol. Je dus cependant dévier de ma trajectoire lorsqu'une salve de balles fut envoyée dans ma direction. Plaquée derrière le pan d'un mur, je soufflais pour calmer les battements de mon cœur. Et pour éviter une crise de panique de me paralyser sur place. Je ne pouvais pas me permettre de me laisser submerger par cette dernière. Balles ou pas il allait falloir que je me sorte de là. De toute façon, ce n'était pas comme si je n'étais pas préparée à cette éventualité. Physiquement et mentalement. Levant mon batarang jusqu'à mes yeux, je comptais jusqu'à deux avant d'étendre mon bras à découvert pour le lancer. L'arme ayant un système télécommandé intégré , il alla directement se planter dans le canon de l'arme à feu, la rendant inutilisable. Je profitais de la seconde d'inattention de mon assaillant pour sortir de ma cachette et venir lui enfoncer mon genou dans le plexus. Il tomba le souffle court, mais bien vivant. « Un peu d'aide par ici ça ne serait pas de refus si t'as fini ce que tu avais à faire » déclarais je dans mon communicateur. Une paire de poings en plus, cela ne pouvait jamais faire de mal. Surtout que plus le temps s'écoulait plus les renforts se pressaient au portillon.

••••

by Wiise

Invité Invité

La vitesse avait toujours été le domaine de Barry. Aussi loin qu'il se souvienne, Bruce n'avait approché ne serait-ce que l'idée de l'égaler. Seul Clark, et les autres comme Flash, avaient pu avoir une chance de le faire. Lui, il n'avait jamais essayé. Il savait qu'avec sa technologie, avec ses talents, il pouvait aller vite. Il pouvait pratiquement voler – il ne le faisait pas par choix – et être assez vif pour parcourir Gotham sans difficulté. De là où il était, c'était un jeu d'enfant de se dépêcher pour rejoindre Barbara. Sur le papier, c'était facile.

Mais à chaque seconde, il avait l'impression d'être tombé dans un piège.

Un piège grossier, auquel il était certain d'avoir échappé ; mais en fait non. Batgirl était un allié de poids, peut-être le meilleur avec Nightwing. Ensemble, les deux jeunes gens étaient même encore meilleurs que lui. Il n'avait jamais su le dire, car il n'en avait jamais ressenti le besoin, mais ni Damian, ni Timothy, ne pouvaient égaler ce niveau de coopération. Du moins à l'époque. Adolescents, les deux jeunes gens, grâce à leur lien, avaient été capable de devenir tellement plus que lui. C'était ce qui l'avait poussé, ce souvenir, à la tester ce soir, à la laisser aller de son côté.

Et il commençait à le regretter.

Il n'avait pas peur qu'elle manque de capacités ; elle était solide, forte, et tout à fait capable. Mais elle craignait qu'elle ne soit pas assez remise, qu'elle commette une erreur par sa faute. Car ce serait automatiquement sa faute. Il l'avait laissée seule. Il s'était par trop éloigné, et ils risquaient tous les deux de perdre de vue le but réel de leur aventure du soir. Il avait reçu le message de Batgirl depuis trop longtemps à son goût. Il devait agir au plus vite...

« Tiens bon, j'arrive ! »

Il finit par réussir à la rejoindre, non sans mal. Elle était visiblement fatiguée, mais tenait encore bon. De nombreux corps inanimés jonchaient le sol. Batman s'approcha de la jeune femme, et lui posa une main sur l'épaule, pour la rassurer en silence. Black Mask, les adeptes de Saint-Dumas, ils s'étaient alliés pour affronter le Chevalier Noir et sa protégée. Plus jamais. Ils allaient mettre un terme à leur alliance dès ce soir. Alors, Bruce se tourna vers les derniers malfrats encore debout, lesquels étaient beaucoup moins confiants.

Il fallait avouer, à leur décharge, que voir le protecteur de Gotham en chair et en os, enfoncé dans son armure sombre et intimidante, au masque froid et terrible, avait de quoi flanquer une sacrée frousse. Mais c'est sur ces faits qu'arriva alors Black Mask. Le Vilain, par sécurité, se tenait à l'écart derrière deux hommes plus costauds que les autres, qui brandissaient des épées. Des adeptes de Saint-Dumas ? Probablement.

« Tiens-toi prête. » chuchota-t-il pour Barbara.

« Batman ! C'est gentil à toi d'être venu me voir. Je craignais que Batgirl ne meurt sans que tu interviennes. Comme tu peux le voir, tes ennemis s'allient désormais pour lutter contre toi. »

« Très impressionnant, Sionis. A quand l'alliance avec Cobblepot, dans ce cas ? Oh, laisse-moi deviner, tu ne pouvais pas car il est encore à Blackgate. Et Harvey Dent refuse de t'adresser la parole depuis que tu l'as trahi. Donc, Saint-Dumas ? »

Il avait visiblement touché une corde sensible, car Roman Sionis hésita avant de poursuivre :

« Peut-être. Mais tu ne verras sans doute pas venir le prochain coup. Ton plus grand ennemi se prépare, Chevalier Noir. Gotham sera bientôt libérée de ton influence. »

C'est alors que Batman activa une bombe fumigène ; le signal que guettait Batgirl.

Be stronger than your pain
bruce & barbara

••••

Poings. Pieds. Genoux et même coudes. Sans relâche, j’enchaînais les combinaisons. Attaque. Parade. J'étais presque à bout de souffle mais mes ennemis continuaient de tomber comme des mouches. Si je voulais rester en vie, je savais que je n'avais pas d'autres choix que celui de pousser mon cors dans ses tout derniers retranchements. Bien sur, je prenais quelques coups. Ils étaient plus nombreux que moi. C'était donc presque mathématique à ce niveau là. Pour autant, je doublais les miens. Pour chaque coup, j'en rendais deux. Deux à des endroits stratégiques pour les mettre le plus rapidement possible à terre. Bientôt, il fut possible pour moi d'y voir un peu plus clair. La marée s'était fluidifiée et seule moi restais encore debout, la poitrine se soulevant sous l'effort et le souffle court. Mes gants grincèrent face à la pression fournie par mes poings serrés. J'étais tout prête à rétamer les derniers lorsque Bruce fit son apparition. Il posa une main sur son épaule et se plaça un peu en avant de ma position comme le maître incontesté qu'il était. Après tout, dans ce genre de situation j'étais encore son sous fifre même si j'avais doublé depuis longtemps l'âge que j'avais en commençant à ses côtés. « Tiens-toi prête ». « Reçu » soufflais je en ne perdant rien de ma posture combative. Ce n'était pas le moment de se relâche ou de laisser filer sa concentration. Au contraire, c'était maintenant que se jouait toute la confrontation. Le reste n'avait été que l'amuse bouche. Après tout, Roman Sionis était le gros poisson. Le reste …. des inconnus qui feraient comme beaucoup un petit tour derrière les barreaux. Mais Black Mask était le grand prix.

Lorsque Bruce relâcha sa bombe fumigène, je bondissais vers l'avant. La fumée épaisse me protégea de la vision des autres et je pus mettre à terre un premier combattant sans que celui ci ne puisse me voir venir. Je savais que Batman en fit autant avec le deuxième combattant. Ne restait alors plus que Black Mask. Le mettre à terre fut un travail d'équipe. L'homme était particulièrement vivace et doué de ses poings. Un fait qui démontrait à quel point il pouvait aimer la boxe. Malheureusement pour lui nous ne contentions pas d'être bon que dans une seule discipline. Lorsque le nuage de fumée se dissipa finalement , Black Mask était au sol, fermement maintenu par la botte de Batman. Le couloir était enfin libre de tous ennemis. Ce ne fut qu'à ce moment là que je m'autorisais un petit soupir : de soulagement mais aussi de satisfaction. A part quelquessbleus, je n'avais rien récolté de plus pour cette première sortie très hautes en couleur. Je ne pouvais donc qu'en être ravie. Personnellement, je prenais mon état physique comme une victoire à part entière. Bruce lui pouvait bien en penser ce qu'il voulait. Mains à présent sur les hanches, je regardais mon mentor avec un petit sourire. « Je me renseignerai sur ce grand ennemi. Personne ne peut rester caché bien longtemps » lâchais je cependant en reprenant bien vite mon sérieux. Après tout, nous avions gagné cette bataille. Mais cela ne voulait pas que l'on avait gagné la guerre pour autant. Il fallait savoir garder la tête bien droite et froide. Comprendre ce qui se tramait dans l'ombre était souvent bien plus important que d'arrêter par dizaines de malfrats qui finiraient de retour dans les rues dès le lendemain. Ce grand ennemi avait l'avantage. Mais seulement pour le moment. Car à nous deux, je ne doutais pas de notre réussite. Nous étions les meilleurs dans nos domaines pour une raison après tout. Et lui comme tous les autres allait s'en rendre compte... à ses dépends.

the end.

••••

by Wiise

Contenu sponsorisé

» silence is stronger ✸ CASSANDRA CAIN
» Damian | stronger, farther, darker.
» You will feel our pain
» (M - PRIS) SEBASTIAN STAN ✸ Do not pray for an easy life, but to be a stronger man
» ✸ look through the pain