Ces dernières semaines avaient été éprouvantes pour tout le monde – de la Justice League en passant par la Young Justice, sans oublier toutes les personnes qui connaissaient Diana Prince. Wonder Woman. Cette femme puissante, cette guerrière sans égal, qui avait pourtant disparu après un affrontement titanesque. L’attente fut pire que l’absence de nouvelles ou que l’état préoccupant de son mentor pour Cassandra. Elle savait que son devoir était de tenir le fort en son absence, parce que c’était ainsi qu’elle avait été entraînée par les Amazones et les Déesses. Nul ne gagnait la guerre en s’autorisant des moments de faiblesse. La principale menace était morte le jour où Diana était tombée, néanmoins cela n’avait pas réglé tous leurs problèmes d’un claquement de doigts. Et mêlée à l’inquiétude de Cassie se trouvait une curiosité envers le mortel qui était parvenu à tuer un demi-Dieu… On l’appelait Red Hood et même si ce n’avait pas été la première fois qu’elle entendait son nom, elle avait été loin d’imaginer le sombre justicier de Gotham apte à un tel exploit. Là où Diana était tombée, il s’était élevé porteur d’un pouvoir insoupçonné. Quand bien même cela restait impressionnant, rien ne suffisait à occulter les craintes de Wonder Girl : Kal-El passait parfois pour lui donner des nouvelles, ou quelques maigres informations finissaient par parvenir à la Young Justice, cependant rien de suffisant. Si Cassandra avait écouté son cœur au lieu de sa tête, elle aurait volé jusqu’à Themyscira des jours plus tôt pour simplement pouvoir enfin poser les yeux sur Diana. Pour lui apporter son soutien, fusse-t-il inutile. Mais elle avait été bien formée et elle savait que la Princesse n’aurait pas apprécié qu’elle délaisse ses devoirs pour elle. Les remontrances de Diana l’effrayaient en quelque sorte davantage que sa convalescence.
Elle fut mise au courant tardivement de son réveil, et compta littéralement les jours jusqu’à son retour. Si Cassie l’avait pu, elle l’aurait attendue chez elle, avec une multitude de choses pour pallier à son absence – tout pour la mettre à l’aise. Sauf que Diana lui avait demandé du temps… Alors encore une fois, Cassandra était restée à l’écart. La jeune femme s’était ruée sur son téléphone la veille lorsque la sonnerie avait résonné dans la salle de bain, manquant de glisser sur le carrelage simplement pour lire le message de l’Amazone l’invitant à passer chez elle le lendemain, dans l’après-midi. Et sans surprise, à seize heures tapantes, la blondinette était sur le pas de sa porte, une boîte de chocolat plus grande que ses deux mains fourrée derrière son dos. Elle ne savait pas qu’une autre personne était prévue depuis le début. Elle ne savait pas que cette journée était aussi spéciale pour Diana parce qu’elle comptait lui présenter l’homme qu’elle avait choisi ; l’homme qu’elle aimait et qu’elle épouserait dans quelques mois. Pour être totalement honnête, cela n’aurait probablement rien changé à l’enthousiasme de Cassandra. Mais elle aurait été mieux préparée. Si elle avait prit la peine de lire la suite de son message. Cependant, seules ses retrouvailles avec son amie, son mentor, lui importaient à cet instant. Pouvoir constater de ses propres yeux qu’elle allait mieux… Quand la porte s’ouvrit en dévoilant une silhouette, Cassie fit passer l’énorme boîte devant elle avec un sourire ravi. « SURPRISE ! Enfin… Je ne savais pas si tu étais totalement remise, ou quel parfum tu aurais préféré, donc j’ai opté pour la plus complète… » Elle remua l’objet en se rapprochant. « Le chocolat c’est bon pour le moral. » Finalement, le cadeau fut relégué en second plan et elle ce n’est qu’à cet instant qu’elle réalisa qu’elle s’était totalement méprise sur l’identité de la personne. Ce n’était pas le bon appartement. Parce que ce n’était vraiment pas Diana qui la regardait.
« Oh. » La poisse. « Désolée, j’ai dû… » Cassie se pencha pour examiner le numéro sur la porte. Le bon numéro. « Ou pas. » Cette fois-ci, le regard de la jeune femme se fit un peu plus prudent. « Est-ce que Diana est là ? Elle m’a dit de passer et… Une seconde. » Sans attendre une justification de la part de l’homme qui semblait aussi dépassé qu’elle, Cassandra piocha son téléphone dans sa poche pour relire le texto de la veille. Passer demain. Hâte de te revoir. Je vais bien. Il faut que je te présente quelqu’un d’important pour moi. Il s’appelle Jason. Pardon ? Sois gentille avec lui. Je vais tenter de vous rejoindre plus tard, en attendant faites connaissance. Comment avait-elle fait pour ne pas remarquer la fin du message ?! Lentement, les yeux pâles remontèrent vers l’étranger et elle força un sourire gêné. « Donc j’imagine que c’est normal… Des chocolats ? » Elle remua la boîte devant lui, le ruban rouge et bleu faisant désormais quelque peu ridicule. « Je m’appelle Cassandra. Mes amis m’appellent Cassie. Jason, c’est ça ? »
And it’s getting weirder by the second.
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Jason Todd
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Messages : 5500 Date d'inscription : 29/01/2017 Face Identity : Matthew Daddario. Crédits : labonairs (avatar), Ventium ♥ (les bannières), signature (beylin), & renegade (montage) Age du personnage : trente années à écumer la ville du crime. Ville : Gotham City. Profession : Plus mercenaire que justicier, tu ne te considères pas comme un héros. Toi, tu n'hésites jamais à tuer. Affiliation : Solitaire, tu es malgré tout rattaché à la batfamily. Plus ou moins. Compétences/Capacités :
Tu n'as aucun superpouvoir. Ton talent repose sur une maitrise parfaite des armes, l'apprentissage des meilleurs techniques de combat, l'usage de la stratégie militaire et une aisance innée pour l'acrobatie.
Tu possèdes également un don presque mystique enseigné par l'All Caste, qui consiste à ôter tout pouvoir et immortalité à ton adversaire. Par la force de ta volonté, tu peux matérialiser des épées d'énergie mystique, les All-Blades. Indestructibles, elles sont directement connectées à toi. Situation Maritale : Célibataire.
Le baiser fait taire la souffrance. Comme un baume sur des blessures encore ouvertes. Quelques secondes de répit, le temps que vos lèvres se cherchent amoureusement. Et puis, comme à chaque fois, la réalité reprend ses droits. Bam. Quand la porte se claque, ton cœur se serre à nouveau. Tu ne peux pas l'empêcher d'assumer ses responsabilités, que ce soit en tant que Diana Prince, ambassadrice de Themyscira, ou Wonder Woman, héroïne de l'humanité. Mais parfois, c'est dur de ne pas simplement lui tirer le bras. De l'amener jusqu'à toi, les mains posées sur ton torse, et la supplier de rester. Le traumatisme est encore là, bien présent, même pas caché. Non, il ne te fait aucun cadeau. Il te frappe comme un gant de boxe en plein visage. Ou comme un millier de lames dans l'âmes déjà abîmée. T'as été à deux doigts de la perdre, cette femme, qui porte le monde à bout de force, et qui est devenue le tien. Tu te fiche si dehors ça ne tourne plus rond. Tout peut bien s'écrouler, tant qu'elle reste à tes côtés. Sentiment égoïste, exacerbé par la douleur intolérable de l'avoir vu mourir dans tes bras. Si elle est de retour aujourd'hui, miraculeusement épargnée, rien ne pourra effacer ces visions qui t'assaillent chaque fois que tu oses fermer les paupières. Des images de terreur, de sang, de guerre, et d'une perte à s'en arracher le cœur, vaine tentative d'apaiser l'inapaisable. La porte est fermée. Tu pousses un long soupire et t'installes sur le canapé, où tu vas passer les heures qui vous séparent à lutter contre tes propres pensées. Sombres. Marquées par l’inquiétude qui te secoue. Télé allumée, chaine bloquée sur les informations en direct, tu scrutes tout ce qui pourrait la concerner. Elle ne sait pas, Diana, qu'en son absence, tu dérapes complètement. Qu'être seul te ramène à ces dix jours d'enfer à ne savoir si tu allais pouvoir la revoir un jour. Toucher sa peau. Embrasser ses lèvres. T'amouracher de son sourire. Elle ne sait pas que chaque seconde passée loin d'elle, est une seconde insupportable. Ça passera avec le temps. Comme pour tout. C'est là sa vertu première, guérir même ce qui nous semble ne pas pouvoir l'être. Pour l'heure, tu attends son retour. Martyr de l'amour. La chute a été rude, et la remontée est glissante.
Une porte s'est fermée, et une autre va s'ouvrir. Quelques coups frappés, et tu te lèves pour aller accueillir ton invitée. Non sans appréhension. Tu n'as jamais été doué pour les relations humaines. Tu n'es pas sociable. Ni à l'aise avec les inconnus. Mais tu sais que celle qui se trouve sur le palier compte beaucoup pour Diana. Alors par extension, elle compte aussi pour toi. Tu n'es pas proche de ta famille, tu n'as pas vraiment d'amis non plus, alors ceux que tu fréquentes sont généralement ceux qui partagent la vie de Diana. Et tu dois faire des efforts pour effacer cet air ronchon et sévère de ton visage. C'est naturel, c'est là tout le problème, il est parfois difficile de lutter contre. Mais t'as bien réussi avec Hippolyte, le plus gros challenge de ta vie, alors pourquoi pas avec Cassandra ? Cassandra, son prénom, c'est à peu près tout ce que tu sais d'elle. Ça, et quelques détails sur la relation qui les unie. Et voilà bien une heure que tu cherches déjà ce que tu vas bien pouvoir lui dire, même si tu sais déjà qu'une fois face à elle, tu oublieras tout aussitôt. Ça aura au moins eu le mérite de t'occuper l'esprit une petite heure. Tu ouvres finalement la porte, un sourire non forcé aux coins des lèvres, réellement heureux de pouvoir faire sa rencontre. Mais...ce n'est visiblement pas toi qu'elle espérait voir. Elle s'adresse à toi comme s'il s'agissait de Diana, et le malaise vient soudainement s’immiscer entre vous. Tu arques un sourcil, surpris qu'elle le soit. « Oh. » Oh. En choeur. Pris de court, tu ne sais pas quoi dire de plus. Désolé ? Désolé de ne pas être elle ? Désolé, elle n'est pas encore là ? Pas de panique. T'as su confronter un demi-dieu et en venir à bout, ce n'est pas Cassandra qui va te faire perdre tes moyens. Du moins, tu l'espères. Non, Diana n'est pas là, et t'aurais réellement aimé qu'elle le soit.
Elle te sourit, gênée, et tu lui rends, plus à l'aise, pour essayer de reprendre ce départ un peu raté. D'une main, tu attrapes la boite de chocolats qu'elle te tend. « Merci beaucoup, ça lui fera plaisir ce soir quand elle rentrera. » Vos regards se croisent, et tu réalises alors qu'elle est toujours coincée sur le pas de la porte. Quel piètre hôte tu fais ! Un peu brusquement, tu t'écartes pour la laisser entrer dans l'appartement. « Oui, je suis Jason, enchanté Cassie. » Que sait-elle sur toi exactement ? Si elle connait ton prénom, c'est qu'elle lui a déjà probablement parlé de toi. Et puis, de toute évidence, si tu es présent ici, c'est que tu n'es pas n'importe qui, Diana n'étant pas du genre à accueillir le premier mec lambda chez elle. Encore moins le présenter à l'une de ses amies proches. Une amie proche avec laquelle il va falloir maintenant sympathiser. En essayant d'oublier cette première confusion qui a renforcé ton appréhension. « Installe-toi sur le canapé. » Ne sachant ce qu'il vous reste dans le frigo, ni ce qu'elle aimerait boire, tu fais le choix d'apporter toutes les bouteilles qui te passent sous la main. Eau, soda, alcool, tu déposes le tout sur la petite table du salon, avant de prendre place à ses côtés. « Diana va mieux. Elle s'est bien remise du choc. » Merci Zeus pour ce petit coup de pouce. Pour le traumatisme, faudra en revanche se demmerder. Mais ton but est de rassurer Cassandra, probablement inquiète pour son amie qu'elle n'a pas pu voir pendant des semaines. « J'ai pu être à ses côtés pendant sa convalescence. » En omettant le gros forcing sur l'île pour pouvoir la retrouver. Et l'accueil qui n'a pas été des plus chaleureux. Et le lasso. « Parce que je suis, euh... » Quel est le terme exact ? Petit-ami ? Homme de sa vie ? C'est ainsi qu'elle t'a présenté à Arthur et Mera, comme étant celui qui partagera son avenir. « Mais elle t'en a probablement parlé. » Que c'est difficile cette approche. Alors pour t'aider un peu, c'est du whisky avec un peu de coca que tu te sers dans ton verre respectif. De l'alcool pour se sentir plus à l'aise, cliché.
Cassandra secoua simplement la tête avec un sourire. Jason semblait aussi gêné qu’elle, ce qui aurait pu être comique si elle n’avait pas l’impression de faire passer un entretien d’embauche sans la moindre préparation. Découvrir le prétendant à l’aveugle n’était probablement pas le meilleur moyen de mener un entretien. Quoi que. En un sens, elle ne serait pas influencée par les éloges de Diana à son sujet, pas plus qu’elle n’aurait eu envie de le pousser dans ses retranchements simplement pour découvrir s’il était aussi parfait qu’elle l’aurait prétendu. Au lieu de ça, elle se retrouvait face à un homme qui lui jetait des regards concernés, qui venait de déposer l’assortiment le plus complet de boissons qu’elle avait pu voir et qui malgré tout, n’était visiblement pas encore capable de mettre un mot à haute voix sur ce qu’il était désormais. Le petit-ami de Wonder Woman. Cassie en connaissait des dizaines qui se seraient battus pour ce simple titre, mais pas lui. Diana savait choisir ses rares compagnons, c’était quelque chose qu’elle lui reconnaissait volontiers. Elle avait beau n’avoir connu que Steve jusqu’à présent, elle admettait que la première impression qu’elle avait de Jason n’était pas désagréable. Pour le moment. « On va dire ça… » Son regard fut attiré par la bouteille de whisky, mais elle n’était pas le genre de personne à avoir besoin d’alcool… Même s’il fallait admettre que parfois cela avait du bon de se désinhiber pour aborder les sujets difficiles.
« Alors… » Elle se servit un verre de coca, rejoignant le justicier sur le canapé en s’appuyant contre l’accoudoir. « Hippolyte t’a sorti le grand jeu du lasso ? » Steve y avait eu droit et elle n’avait eu de cesse de l’interroger à ce sujet, sincèrement amusée par l’idée de voir un homme obligé d’admettre ses sentiments – ou les simples raisons qui le poussaient à agir ainsi, au lieu de se dissimuler derrière des excuses emplies de noblesse. Qu’y avait-il de mal à avouer que l’on appréciait quelqu’un, ou que l’on désirait se battre pour cette personne ? Que rien ne nous effrayait davantage que l’idée de la perdre ? « On y passe tous un jour ou l’autre. Mais il faut admettre qu’elle y va plus rudement quand ça concerne sa fille. J’imagine qu’à sa place, on ferait tous pareil, » dit-elle avec espièglerie, croisant les jambes en essayant de paraître à l’aise. Plus à l’aise qu’elle ne l’était en définitive. Cassandra n’avait pas réellement prévu d’échanger à propos de Diana avec un homme qu’elle ne connaissait pour ainsi dire pas. Après tout, qui était Jason, à part l’homme que la Princesse des Amazones semblait avoir jugé digne d’elle ? « Diana s’en sort toujours… Mais je suis contente de savoir qu’elle va mieux. » Elle détourna brièvement les yeux en portant son verre à ses lèvres, soupirant doucement en relâchant la pression de ses épaules. Elle aurait été plus rassurée en serrant la demi-déesse dans ses bras, mais les mots de Jason apaisaient au moins ses tourments à défaut de les faire totalement disparaître.
Il serait étrangement facile de se perdre dans le silence, dans l’attente qu’il fasse un geste ou dise quelque chose pour relancer la conversation. Ils étaient finalement comme deux gamins un peu maladroits, qui se retrouvaient seuls à cause d’une amie commune. C’était un peu le cas, à bien y réfléchir. « Comment vous vous êtes rencontrés ? » Elle l’observa de profil, réalisant qu’elle le connaissait peut-être plus qu’elle ne le pensait. Quelque chose lui disait qu’il n’était pas un parfait inconnu. Elle le fixait depuis une bonne dizaine de secondes avant de remarquer qu’il lui rendait son regard. « Je suis désolée, j’ai juste l’impression de t’avoir déjà vu quelque part… Ce qui est ridicule, hein ? » Un rire un peu étriqué, forcé. C'était forcément ridicule. Elle ne l’avait jamais vu avant ce soir. Elle ne savait même pas que Diana sortait avec quelqu’un depuis Steve. D’ailleurs Cassie aurait bien été incapable de dire depuis quand cette histoire durait. Quelques mois ? Davantage ? Wonder Woman avait beau œuvrer à visage découvert, c’était probablement la plus secrète de la trinité Justice League lorsque cela touchait à sa vie personnelle. Ou en tout cas, sur le côté romantique.
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Messages : 5500 Date d'inscription : 29/01/2017 Face Identity : Matthew Daddario. Crédits : labonairs (avatar), Ventium ♥ (les bannières), signature (beylin), & renegade (montage) Age du personnage : trente années à écumer la ville du crime. Ville : Gotham City. Profession : Plus mercenaire que justicier, tu ne te considères pas comme un héros. Toi, tu n'hésites jamais à tuer. Affiliation : Solitaire, tu es malgré tout rattaché à la batfamily. Plus ou moins. Compétences/Capacités :
Tu n'as aucun superpouvoir. Ton talent repose sur une maitrise parfaite des armes, l'apprentissage des meilleurs techniques de combat, l'usage de la stratégie militaire et une aisance innée pour l'acrobatie.
Tu possèdes également un don presque mystique enseigné par l'All Caste, qui consiste à ôter tout pouvoir et immortalité à ton adversaire. Par la force de ta volonté, tu peux matérialiser des épées d'énergie mystique, les All-Blades. Indestructibles, elles sont directement connectées à toi. Situation Maritale : Célibataire.
Bientôt, un jour, tu seras réellement à l'aise avec les gens. Tu n'auras plus cette muraille dressée tout autour de toi, et cette carapace sous laquelle tu te caches trop souvent. Séquelle d'un passé tortueux, où ton rapport au monde était bancale. Le verre de whisky que tu serres fermement dans ta main est une bouée de sauvetage, tu t'y accroches comme si ta vie en dépendait. Réflexe exagérée, mais la pression est réelle et palpable, un poids dans la poitrine qui freine ta respiration. Tu n'as pas n'importe qui face à toi. Cassandra est l'amie de Diana, depuis de très longues années. C'est quelqu'un qui compte beaucoup pour elle, et qui fait partie de son proche entourage. Tout autant qu'Hippolyte ou Vénélia, t'aimerais que les choses se passent bien entre vous, qu'elle t'accepte, et qu'elle te perçoive comme l'homme dont Diana avait besoin. N'est-ce pas pour cette raison précise qu'elle vous a laissé tous les deux, en tête à tête ? Cette rencontre est importante pour elle, alors elle le devient également pour toi. Plus qu'elle ne le devrait. Si elle te voyait, là maintenant, elle en rirait beaucoup. « Tu te doutes bien que je n'ai pas pu y échapper. J'ai débarqué sur l'île à l'improviste, en demandant à voir leur princesse. Ce n'est pas un comportement qui m'a valu un accueil chaleureux. » En y repensant, tu ne peux t'empêcher d'en rire. Certains appelleraient ça du culot, d'autres de l'audace. Toi, quand tu as pris cette décision, tu n'y avais pas réellement réfléchi. Tout a été instinctif, un besoin viscérale et douloureux de la retrouver. Tous ces jours de supplice, sans savoir comment elle allait, si elle allait s'en sortir, ou si son état s'était dégradé. Un purgatoire. Il n'y aurait pas eu de torture plus efficace. Alors oui, tu as pris le risque de finir étripé sur place par une armée d'amazones en colère, mais t'as écouté ton cœur. Et c'est peut-être ce qui t'a sauvé. Non, c'est même clairement ce qui t'a sauvé. Hippolyte a pu voir à quel point tu étais amoureux de sa fille. Et même sans le lasso, tu lui aurais avoué toute la vérité.
Puis vint la question fatidique. Celle que tu n'imaginais pas arriver aussi tôt, débarquer avec ses grands sabot. Un peu gêné, tu te racles la gorge, avant de porter le verre à tes lèvres pour en boire de grosses gorgées. Du courage sous forme de liquide ambré. Evidemment, c'est l'information que tout le monde quémande, et tu ne peux en vouloir à Cassandra de mettre ainsi... les pieds dans le plat. Car lui raconter comment vous vous êtes rencontrés, revient à dire qui tu es. Red Hood. Ancien Robin. Mort sous les coups du Joker. Peut-être est-ce un peu trop d'info en une seule fois, mais tu ne te vois pas lui mentir. C'est une attitude à proscrire, surtout si vous êtes amenés à vous revoir par la suite. Elle finira par le savoir un jour ou l'autre, alors autant que tu sois à l'origine des révélations. Mais il va falloir y aller en douceur. « J'ai quitté Gotham pendant un très long moment, et c'est à mon retour que nos chemins se sont à nouveau croisés. La première fois que je l'ai vu j'étais qu'un gamin, il y a fallu du temps avant que quelque chose ne soit envisageable entre nous. » Même si tu as toujours été admiratif et sous le charme, tu n'as jamais réellement envisagé quoi que ce soit avec Diana. T'étais un gosse déguisé en Robin, elle était une femme en couple. C'était un crush adolescent, il n'était pas destiné à devenir plus. Et pourtant. Sur ce toit, il s'est passé quelque chose. Un lien inexplicable s'est créé, et il n'a fait que se renforcer depuis. « Elle m'a aidé quand j'en avais le plus besoin. On peut même dire qu'elle m'a sauvé. » C'est ce que fait Diana, elle donne, donne et donne encore, sans se soucier de ce qu'elle pourrait obtenir en retour. Elle a vu en toi un homme perdu, et elle t'a tendu sa main sans hésiter une seule seconde. Sans elle, tu ne serais pas la moitié de celui que tu es aujourd'hui. « On s'est rapproché petit à petit, de jour en jour, jusqu'à franchir l'étape décisive. » Cette nuit difficile qui s'est transformée en un rêve éveillé. Quand après deux mois de rapprochement et de tentatives ratées de séduction, elle a enfin accepté de se laisser aller contre toi.
Est-ce que tu as déjà rencontré Cassandra par le passé, quand tu étais encore Robin ? Probablement. Mais tu n'as aucun souvenir particulier qui te revient en mémoire. Nouvelle gorgée de stimulant. C'est le moment d'attaquer la partie la plus épineuse. « Non, ce n'est pas ridicule. » Tu la regardes, et lui adresse un fin sourire. Ce résidu du passé n'a rien de ridicule. Il est réel. « Tu m'as sûrement connu sous une autre identité. J'ai été Robin pendant quelques années. » Tu n'oses pas relever les yeux vers elle, comme frappé par ta propre révélation. Tu redoutes sa réaction, sans réellement savoir pourquoi. Peut-être parce qu'évoquer cette période de ta vie est toujours douloureux, et que tu deviens systématiquement nerveux chaque fois que tu te vois obligé de la mentionner. « J'ai été le second Robin de Batman. » Va t-elle faire le lien d'elle-même ? Le second Robin, celui qui a été tué par le Joker, enterré, sa tombe trône encore au cimetière de Gotham. Un homme revenu d'entre les morts. Un fantôme.
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Le baiser fait taire la souffrance. Comme un baume sur des blessures encore ouvertes. Quelques secondes de répit, le temps que vos lèvres se cherchent amoureusement. Et puis, comme à chaque fois, la réalité reprend ses droits. Bam. Quand la porte se claque, ton cœur se serre à nouveau. Tu ne peux pas l'empêcher d'assumer ses responsabilités, que ce soit en tant que Diana Prince, ambassadrice de Themyscira, ou Wonder Woman, héroïne de l'humanité. Mais parfois, c'est dur de ne pas simplement lui tirer le bras. De l'amener jusqu'à toi, les mains posées sur ton torse, et la supplier de rester. Le traumatisme est encore là, bien présent, même pas caché. Non, il ne te fait aucun cadeau. Il te frappe comme un gant de boxe en plein visage. Ou comme un millier de lames dans l'âmes déjà abîmée. T'as été à deux doigts de la perdre, cette femme, qui porte le monde à bout de force, et qui est devenue le tien. Tu te fiche si dehors ça ne tourne plus rond. Tout peut bien s'écrouler, tant qu'elle reste à tes côtés. Sentiment égoïste, exacerbé par la douleur intolérable de l'avoir vu mourir dans tes bras. Si elle est de retour aujourd'hui, miraculeusement épargnée, rien ne pourra effacer ces visions qui t'assaillent chaque fois que tu oses fermer les paupières. Des images de terreur, de sang, de guerre, et d'une perte à s'en arracher le cœur, vaine tentative d'apaiser l'inapaisable. La porte est fermée. Tu pousses un long soupire et t'installes sur le canapé, où tu vas passer les heures qui vous séparent à lutter contre tes propres pensées. Sombres. Marquées par l’inquiétude qui te secoue. Télé allumée, chaine bloquée sur les informations en direct, tu scrutes tout ce qui pourrait la concerner. Elle ne sait pas, Diana, qu'en son absence, tu dérapes complètement. Qu'être seul te ramène à ces dix jours d'enfer à ne savoir si tu allais pouvoir la revoir un jour. Toucher sa peau. Embrasser ses lèvres. T'amouracher de son sourire. Elle ne sait pas que chaque seconde passée loin d'elle, est une seconde insupportable. Ça passera avec le temps. Comme pour tout. C'est là sa vertu première, guérir même ce qui nous semble ne pas pouvoir l'être. Pour l'heure, tu attends son retour. Martyr de l'amour. La chute a été rude, et la remontée est glissante.