"We could be faces in the crowd We could be passing in the shadows Loving the risk of being found When we're caught in the headlights ♪"
Avec respect et aussi une certaine fascination, tu écoutais Leonard, tout calme gardé, s’approcher du coffre en parlant de l’année 1968. Tu n’avais jamais été à l’école, du moins tu ne te rappelais pas de cette période. Enlevée jeune, tes instructeurs furent également tes geôliers. En plus de ça, ils n’avaient jamais pris le temps de t’expliquer les choses de la sorte.
Leonard donnait à l’histoire le ton d’un récit. T’aurais pu t’asseoir là et l’écouter quelques heures supplémentaires. Bien sûr, tu avais des notions d’à peu près tout, mais comme une intraveineuse n’est pas l’égal d’un bon repas, tes connaissances étaient simplement listées dans ton crâne. Toutes ces informations t'avaient été insufflées au travers d’écrans, te bourrant le crâne. De toi même, tu n’avais jamais cherché qu’à te renseigner sur l’Art et tout ce qui s’en rapprochait de près comme de loin. Tout ce qui avait été chimie et physique, composants de matière et structures moléculaires resteraient ce qui t’avait été le plus imposé, pour des raisons évidentes.
Tu te refroidissais au vu de votre premier échec. Tu désespérais de trouver un indice. T’étais sûre que cette photo regroupant deux des scientifiques attachés au projet qui t’intéressait, marquait autre chose que la régulation du commerce de l’or, mais tu ne dis rien. Et si c’était le début de leur association malsaine ? Il n’y aurait qu’à en cuisiner un pour affirmer certaines pistes et théories. Tu croisais le regard de Leo, qui -semblait-il- t’analysait. Tu fronçais légèrement les sourcils en l’écoutant. Snart avait de la suite dans les idées, mais tu t’empressais de rétorquer. Tu n’en eus malheureusement pas le temps. Ton partenaire t’entraîna dans le coin, au moment même où tu remarquait le bourdon de voix provenant du couloir.
Tu retins ton souffle, en te calant contre Snart. T’avais attrapé ton wakizashi au vol et te sentais -comme toujours- prête à l’utiliser. Tu le tins au ras du sol, histoire de ne pas créer de reflet si la porte s’ouvrait. Ton cœur se mit à battre, emporté par l’adrénaline. Il y eut un rire, des gloussements. Ce que tu présumais être un couple, se cala contre l’entrée du bureau. Tu n’hésitais pas longtemps avant de prudemment te diriger vers le coffre, profitant qu’ils fassent leurs petites affaires. Lentement, sans bruit, à quatre pattes sur le tapis -au cas où, tu resterais dissimulée derrière le bureau, tu t’approchais de coffrounet, lèvres pincées. Cette histoire ne concernait pas que toi, pensais-tu et t’étais bien décidée à te le prouver autant à toi-même qu’à ton partenaire. Il y avait beaucoup de vies en jeu, des destins d’enfants, des chasses à l’homme… Tu te redressais et tendis les mains vers le coffre. 2000 : la date de ton entrée au laboratoire, selon tes découvertes récentes. ERROR. 2006 : celle de sortie. ERROR. T’essayais aussi tes initiales transformées en chiffes. Le J : 10 et R : 18. Puis, en dernier recours, plus logiquement, t’essayais ta codification scientifique, marquée : #A99 sur certains documents, tu essayais donc #199. Tu soupirais en te tournant vers ton partenaire :
Tu vois Snart, tout ne tourne pas autour de-...
Il y eut un petit clac qui dressa les cheveux de ta nuque. Lentement, tu tournais la tête de nouveau vers le coffre. Pourquoi ?Tu sais pourquoi. Tous les décès dans leurs rangs ils avaient fini par t’y relier. T’en restais coite, incapable d’amorcer le moindre mouvement. Finalement, t’eus le courage de pousser la poignée. Le coffre s’ouvrait bel et bien. A l’intérieur, sous les liasses de gros billets il y avait des dossiers tamponnés. Il faisait trop sombre pour y voir quoi que ce soit de probant mais t’embarquerait le tout. Ce serait déjà ça. Les coups sur la porte te sortirent de ta torpeur : le couple s’en donnait à cœur joie. Tu te tournais vers Snart pour lui coller le fric dans les mains. Tu avais peur, même si tu faisais tout pour le cacher. L’horrible sensation qu’un piège, lentement mais sûrement se refermait sur toi te tordit les entrailles. Tout ce temps, naïvement tu croyais avoir l’avantage mais il n’en était rien. Ravagée par ces révélations, mais toujours dans l’objectif de sortir avec son coéquipier, sans bavure et discrètement, tu murmurais :
Allons nous-en. Il ne faut pas rester là. Tu désignais la porte, de plus en plus sonore. Il faut sortir par la fenêtre, on a pas le choix. Tu sortis ton téléphone pour envoyer un message au chauffeur. Tu étais silencieuse. Encore sonnée, tu re-plaçais le coffre avec Leonard avant de te diriger vers le balcon, sans rien ajouter.
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