Gotham est une ville particulière, mais Harley l’aime beaucoup. Même si c’était ici que sa vie avait changée en mal comme en bien, elle ne se voyait pas partir. Enfin, pas seule en tout cas. Pour le moment, elle profitait simplement de sa liberté. Bon d’accord, sa semi-liberté. Oui, parce qu’elle savait que deux choses ou plutôt deux personnes la retenaient prisonnière. D’un côté Amanda Waller et son programme de la Suicide Squad. Visiblement cette dernière n’était pas prête à laisser Harley en paix. De l’autre, c’était le Joker. Même si elle était parvenue à fuir en douce, elle savait que ce dernier lui mettrait la main dessus d’une façon ou d’une autre. Elle ne savait pas comment, mais elle le savait. Après tout, elle le connaissait. Même si beaucoup disait qu’il était le genre d’homme à ne pas se laisser approcher, elle y était parvenue … en un sens. Elle savait surtout de quoi il était capable et c’était ça qui la mettait mal à l’aise. Malgré le fait que ça faisait plusieurs semaines qu’elle avait pû fuir et que Nightwing l’avait aidé à se trouver un logement, Harley restait toujours sur ses gardes. Finalement peut-être que partir serait une bonne idée. Mais en songeant à Selina et Pamela, la blonde refusait d’y penser. Ses amies étaient ici et sa nouvelle vie aussi. Après tout, elle s’était rapprochée de Ivy et elle était heureuse avec elle. De plus, c’était elle qui quelques jours plus tôt était parvenu à arracher le cœur de l’Enchanteresse au milieu de la cours d’Arkham. Elle n’était pas une héroïne, mais sur le moment, elle s’était sentie très fière.
Puis, les jours étaient passés et tout le monde ou presque, la voyant à nouveau comme la complice du clown. C’était une image qu’elle comptait bien enlever le plus vite possible. Elle voulait être indépendante. Elle voulait vivre sans vie comme elle l’entendait. Seulement, ce qu’elle ne savait pas, c’était que quelqu’un l’avait vu parler avec Batman avant la bataille à Arkham. Elle ne savait pas que son ex était au courant, mais pas que lui. Ca, elle ne l’apprendrait que plus tard. Pour le moment, elle était insouciante, parce qu’elle venait de voir Pamela. Cette dernière avait des choses à faire et la blonde avait donc décidée d’aller faire quelques courses. Après tout, il fallait bien qu’elle mange. De plus, elle pensait de plus en plus à se prendre un chien. En vivant seule, elle avait cette envie d’avoir au moins un animal avec elle. Elle y réfléchirait plus tard. Après avoir fait les courses, elle marchait tranquillement dans le vieux Gotham. C’était là-bas que Nightwing lui avait trouvé un appartement. Ca n’était pas luxueux, mais c’était un bon début. De plus, elle appréciait beaucoup ses voisins et surtout la vieille dame qui habitait en face. Cette dernière lui faisait des cookies et Harley elle lui faisait la lecture. C’était amusant et elle aimait cette sorte de normalité. Sifflotant donc doucement, la blonde monta les escaliers qui allaient vers les étages. Ouvrant sa porte, elle entre at ferma derrière elle. Puis, elle alla directement dans la cuisine avant d’allumer la lumière. Il ne lui restait plus qu’à ranger ses courses avant de faire à manger.
La patience. Une bien belle vertu. Que le Joker possède, parfois, quand il le faut. Pour retrouver une proie, par exemple, il sait attendre l'opportunité. Avoir des yeux et des oreilles partout est plus qu'une aubaine. Ce genre de réseau s’entretient. Encore mieux quand on utilise la peur. Qui n'a pas peur du Joker? Mis à part Batman bien entendu et encore... le clown peut parier qu'il doit au moins l'inquiéter un peu. Puisqu'il n'est jamais capable de prédire ses mouvements. Enfin, pour le moment, il y en a une autre qui aurait intérêt à s'inquiéter et à faire attention, mais personne n'a jamais dit qu'Harley savait passer inaperçue, n'est-ce pas?
Le Joker a compté là-dessus, il la connait la petite, presque comme s'il l'avait faite. Elle est sienne, quoi qu'elle pense, quoi qu'elle fasse. Et si elle ne revient pas d'elle-même vers lui et bien... il est prêt à lui donner le coup de main qu'elle manque. Aperçue en train de fricoter directement avec le Batman... tttt... c'est ainsi qu'elle espère lui échapper?
Il se demande bien qui lui a mis une telle idée en tête. Quelle mouche a pu la piquer. Vraiment... les prises de conscience ne sont bonnes pour personne. Encore moins quand on le côtoie lui. Mieux vaut embrasser la folie, le côté noir que l'on a en chacun de nous, pour éviter de le décevoir ensuite. Car s'il est attaché... enfin à sa façon, vous pourriez bien le regretter. Sans doute aura-t-il quelques réponses à ses questions, bientôt.
Un dernier regard dans le miroir et il est prêt à sortir. La touche de maquillage est parfaite, les cheveux coupés et brossés, le costard clinquant, tout pour plaire. Mais est-ce vraiment ce qu'il va chercher à faire? Nous le saurons tous très bientôt. L'avantage qu'Harley ait enfin été repérée, c'est qu'un sbire à pu la suivre jusqu'à chez elle, incognito. Noter l'adresse, l'amener au clown. Maintenant, c'est à lui de faire le travail.
Elle est sortie, parfait, il n'a pas son pareil pour ouvrir une serrure qui lui résiste, il attendra à l'intérieur. Parce qu'il veut lui faire la surprise. C'est toujours plus drôle à voir, les visages surpris, la décomposition des traits, les questions que l'on voit presque s'afficher au-dessus de la tête, le moment de compréhension où l'autre se dit: "J'suis pas dans la merde".
Tranquillement installé dans un des fauteuils du salon, ses longues jambes croisées, un pied tournant dans le vide, il attend dans le noir que revienne sa prin... non soyons honnête, son jouet. Il fait tourner dans sa main un couteau papillon avec lequel il montre une certaine dextérité. Oui, c'est un passe-temps comme un autre, non? Il aurait pu, pour faire passer le temps, aller trancher la gorge de la vieille d'à côté. Mais étonnamment, il n'en avait rien fait. Pour l'instant.
Harley arriva donc, sans lui prêter plus attention, allant directement dans la cuisine. Le Joker hausse un sourcil, presque vexé de n'avoir pu se la jouer vilain de série Z. Tant pis, les plans sont faits pour être bousculé. D'un pas de loup, il s'installe dans le cadre de la porte, l'épaule posée contre le bois, toujours le couteau dans une main, nonchalant.
- J'espère que c'est pour prendre des cours de cuisine que je ne te vois plus, Harley. D'une voix forte, un ton pour l'instant presque taquin.
Mais la taquinerie chez le clown est dangereuse, et ça, son interlocutrice le sait, n'est-ce pas?
Avoir une vie à peu près normale était agréable, elle n’allait pas mentir. Après tout, elle pouvait aller voir ses copines, aller boire un verre où elle en avait envie ou même faire des courses comme maintenant. Elle avait cette sensation de liberté qui lui plaisait énormément. Encore plus parce qu’elle avait accepté ses sentiments pour Pamela et qu’elle donnerait tout pour vivre cette histoire avec elle. Même si cette dernière était occupée dernièrement, Harley ne voulait pas revenir en arrière. Evidemment, elle se doutait qu’à un moment ou l’autre, elle devrait faire face à son ex. Ca n’était pas un moment qu’elle voulait vivre de sitôt, mais elle savait qu’elle n’aurait pas le choix. Mais, elle préférait ne pas trop y songer. Elle ne voulait pas vivre dans la peur. Même si elle savait que ça pourrait arriver n’importe quand et qu’il pourrait même s’en prendre à ses proches. C’était surtout ça qui la mettait sur les nerfs. Elle ne voulait pas que le clown s’en prenne à sa gentille voisine, à Ivy, Selina ou même à la batfamily. Malgré tout ce qu’elle avait pensé d’eux depuis des années, elle savait aussi qu’ils étaient les seuls qui pouvaient vraiment l’aider au besoin. Cependant, dans un coin de sa tête, elle avait décidé que si elle devait faire face au clown, elle devrait choisir entre plusieurs options. Soit revenir vers lui pour protéger ses proches. Soit lui dire en face que c’était terminé. Soit le manipuler même si elle savait que ça ne serait pas simple. Soit être celle qui mettrait fin à ses jours. Oh, elle savait que les justiciers et en particulier Batman lui en voudrait. Mais avec tout le mal qu’il avait fait dans sa vie, le Joker devrait être arrêté un jour un l’autre. Aujourd’hui en tout cas, elle revenait tranquillement chez elle avait ses courses. Après être rentrée chez elle, elle s’était dirigée vers la cuisine pour tout ranger. Enfin en tout cas, pour commencer à ranger, parce qu’elle fut surprise en entendant quelqu’un parler derrière elle. Une voix bien trop familière d’ailleurs.
Nom de … Joker.
Oh elle savait qu’il avait sans aucun doute pu lire les émotions qui venaient de traverser son visage. La surprise, l’horreur, la peur et surtout le dégoût. Oui, avant elle était amoureuse de lui, mais aujourd’hui c’était tout l’inverse. Elle n’était pas une héroïne, mais lui était devenue sa némésis. Malgré tout, au ton qu’il employa, elle se mit à sourire. Ce sourire qu’elle avait toujours eu pour lui, mais ses sentiments pour lui se mélangeaient. D’un côté, elle ne voulait pas le voir, mais d’un autre, son esprit lui disait qu’il avait enfin un peu de temps à lui consacrer. Tout se mélangeait et ça n’était pas une bonne chose si elle voulait sortir d’ici en vie. Je … oui, il y a de ça.
C’était totalement faux, mais il lui avait fallu quelques secondes pour se remettre totalement du choc de sa présence chez elle. Elle eut une pensée pour Nightwing et ça soit disant super cachette. Elle allait l’entendre celui-là. Posant le paquet de riz qu’elle avait en main sur le comptoir de la cuisine, elle fixa son interlocuteur.
Que fais-tu ici poussin ?
Ce dernier mot lui arracha la gueule très clairement, mais elle garda malgré tout son grand sourire.
Tous ces gens qui estiment que le Joker doit être arrêté. Pour de bon. Et aucun capable de vraiment presser sur la détente. Il aime ça. Il sait que pour beaucoup, il y a des dilemmes compliqués à résoudre. Notamment pour la chauve-souris. Et il en joue, bien entendu. L'homme n'est pas si fou que cela, il aime le faire croire, mais il est plus que cela. Tant qu'on le croit fou, on le sous-estime et c'est tout ce qu'il veut. Qu'on ne puisse comprendre ce qu'il pense au fond. Même Harley ne l'a jamais compris. Il n'a jamais cherché à ce qu'elle y arrive, il faut bien l'avouer. Il aime juste jouer avec elle, la voir être à ses pieds. Rien de plus. Pas d'amour, jamais avec lui. Par contre, de la haine, c'est possible, quand on le pousse à bout. C'est dur, mais faisable, il faut juste savoir s'y prendre. Et s'échapper sans qu'il ne l'ait prévu ou accepté et bien... c’est se le mettre à dos.
Son sourire étiré presque jusqu'aux oreilles, il reste sans bouger en observant la réaction de la jeune femme. Évidemment, elle ne peut qu'être surprise, si elle ne s'attend pas à le voir dans son appartement. Il s'en amuse, pour le moment.
- Surprise! HAHAHA!
Harley sait sans doute mieux y faire avec lui que n'importe qui, il sait aussi qu'elle aura bien du mal à lui mentir. Il le verra, il le sait. Pour l'instant, le Joker se rend bien compte que malgré l'étonnement, elle se reprend très vite, mais quelque chose cloche. S'il ne met pas encore tout à fait le doigt dessus, ça ne saurait tarder.
- Ah tant mieux, tant mieux! Je commençais à me lasser du hareng.
Son épaule se décolle du cadre de la porte, nonchalant, toujours, le couteau a disparu de ses mains. Sans doute l'a-t-il rangé à sa place, prêt à être utiliser à tout moment. Il s'approche tranquillement de sa compagne. Car il est clair que pour lui, elle ne l'a pas quitté. Pas dans les règles en tous les cas.
- Je venais voir ma chère Harley. Faisant une petite moue de clown triste. Tu finis par me manquer, surtout quand tu te caches comme ça.
Tout proche, le clown ne laisse guère le choix à la belle blonde de supporter sa présence. C'est ainsi. Il s'impose et il dispose. Pas d'autres choix. Lui prenant alors la main, presque doux. Il joue, mais il sait aussi que pour faire oublier ses bonnes résolutions à cette demoiselle, il a intérêt à se montrer sous son meilleur jour.
- J'espère que nous ne sommes pas fâchés, "Pumpkin-pie".
Le Joker sait qu'en temps normal, ce genre de petit surnom lui plait. Même s'il ne supporte pas qu'elle l'appelle "Poussin". Est-ce qu'il a seulement la gueule d'un de ces oiseaux que l'on balance si facilement dans les broyeurs?
Une petite caresse sur la joue accompagne les paroles de notre protagoniste. Il met le paquet certes, mais il veut voir, à quel point elle s'est détachée de lui.
Dernière édition par Le Joker le Jeu 5 Avr - 22:06, édité 1 fois
Ca pour une surprise ! Elle qui pensait ne pas le voir avant un moment. Elle avait pensé le voir en ville, mais certainement pas chez elle. Pourquoi devait-il toujours faire ça ? Bon d’accord, quand elle était à ses côtés, elle adorait faire ce genre de surprises aux autres. Malheureusement, ça n’était plus le cas, surtout quand c’était elle la victime en question. Une fois la surprise passée, Harley se reprit le plus rapidement possible. Elle savait que le Joker connaissait ses faiblesses. Après tout, c’était lui qui l’avait modelée, ce qui d’ailleurs était devenu un poids pour elle. C’était difficile de l’admettre, mais elle avait été sous son influence et elle s’était retrouvé à jouer la petite amie collante, mais amoureuse. Folle amoureuse. Folle. Seulement folle. Beaucoup pensaient qu’elle ne pouvait pas penser par elle-même, qu’elle ne pensait pas aux conséquences de ses actes. Il y avait de la vérité là-dedans, mais aussi du mensonge. Avec le recul, elle avait pû constater les dégâts. Jason Todd, Barbara Gordon, James Gordon, Batman et bien d’autres. Le Joker et elle avaient fait un super duo, mais ils avaient laissés beaucoup de chaos derrière eux. Un chaos qu’elle regrettait en partie. Un chaos qu’elle voulait mettre derrière elle désormais. Un chaos qu’elle voulait oublier. Seulement, ce visage blanc au sourire rouge était devant elle. Il était là et Harley décida de jouer le jeu. La petite amie conquise et prête à tout pour lui, mais dès qu’elle le pourrait, elle fuirait à toutes jambes. Des cours de cuisine ? Si seulement … Malgré tout, elle ne pouvait pas lui dire toute la vérité, donc elle tenta de sonner juste. A sa remarque sur le hareng, elle rit de bon cœur, enfin du mieux qu’elle pû en tout cas.
Que voudrais-tu que je te fasse à dîner ?
Peut-être que préparer le repas et lui changer les idées le feraient être un peu plus agréable le temps de quelques minutes. Mais elle en doutait fortement. Lui demandait finalement ce qu’il venait faire ici, la blonde fut surprise par sa réponse, mais ne le montra pas. La vieille Harley avait envie de sauter de joie. Son poussin était là, il avait quelques minutes à lui accorder, c’était tout ce qu’elle avait toujours voulu. Quand il parla de se cacher, elle s’attendait à ce qu’il se rapproche d’un coup pour l’étrangler ou la frapper. C’était ce qu’il savait faire de mieux avec elle après tout. Mais rien ne vint et c’était ce qui lui faisait encore plus peur. Elle avait l’habitude du joker dur, abusif et qui l’avait détruite à petit feu. Elle n’avait pas l’habitude de ce type calme et … et celui qu’elle avait vu face à ses victimes. Oui, il avait ce genre de comportement face à Batman, face à ceux qui l’ennuyaient et qu’il voulait voir mourir. Elle était dans cette catégorie désormais ? Elle espérait que non, même si elle se disait qu’il fallait admettre que si. Sentant sa main dans la sienne, Harley le fixa dans les yeux. Son comportement n’était pas normal et une sonnette d’alarme sonna dans l’esprit de la jeune femme, mais elle ne dit rien, à la place, elle sourit. Le sourire le plus sincère qu’elle pouvait lui faire. Après tout, elle savait jouer la comédie non ? Elle pouvait le faire ! Aux paroles du clown, elle se mordit la lèvre. Elle serait forte, même si elle n’aimait plus ce surnom et surtout de sentir sa main toucher sa peau. Elle préférait largement que ça soit Pamela qui le fasse, mais ça, elle ne devait pas le dire tout haut. A la place, elle sourit de plus belle et le prit dans ses bras, lui laissant ainsi quelques secondes pour recomposer son visage au mieux.
Oh poussin ! Je suis tellement contente que tu dises ça. Tu me manques aussi, mais tu es toujours occupée et tout le monde au gang me dit que tu te fiches de moi, alors j’ai voulu partir.
Reculant légèrement, elle prit un air triste et baissa la tête pour prendre un air coupable.
Je ne suis pas fâchée, je voulais juste voir si te tenais encore à moi.
L’esprit de la jeune femme devait rester fort, même si ce dernier avait envie de lui jouer des tours. Elle avait dit, quelques mois plus tôt à Pamela qu’elle ne retournerait pas avec le Joker. Qu’elle en avait terminée avec lui. Les deux femmes s’étaient même dit qu’elles tenaient l’une à l’autre. Mais, cette fois-ci, elle devait mentir et plus elle serait crédible, mieux ça serait. Alors, elle releva doucement le regard vers lui, toujours en gardant son air coupable.
Ils ont tous ton attention et moi je ne l’avais pas, alors je suis partit. Toi, tu n’es pas fâche contre moi ?
Ahhh le chaos. Il n'y a rien de mieux pourtant! Le Joker ne comprendrait pas qu'elle veuille s'en éloigner. Lui il vit pour ça. C'est tout ce qui l'intéresse. Il se moque d'entasser de l'argent, de régner sur le monde entier. Non, tout ce qu'il veut voir, c'est le monde plongé dans un chaos dont il ne pourrait en sortir. C'est peut-être bien pour cela qu'il est encore plus difficile à comprendre que les autres vilains de la ville. Harley, malgré un très grand nombre de défauts, réussi pourtant très bien à foutre autant le bordel que lui. C'est aussi sans doute pour cela qu'elle lui a survécu aussi longtemps. Mais si elle change maintenant son fusil d'épaule, c'est par la fenêtre de son appartement qu'elle peut risquer de finir. Elle marche sur des œufs et elle le sait. Tout comme lui d'ailleurs.
- Un gâteau. Pour fêter nos retrouvailles.
Ce n'est pas en mangeant qu'il peut changer d'humeur. A moins que ce qu'il ingurgite est dégueulasse. Mais pour le reste... il change d'humeur comme on cligne des yeux. Pour un oui ou pour un non. Rien n'est prévisible chez le clown.
La problématique, c'est que le Joker connait suffisamment Harley, pour lire sur son visage ce qu'il peut bien se passer derrière ses orbites. Elle doit le savoir d'ailleurs, vu comment elle s'empresse de le prendre dans ses bras. Oh, elle joue parfaitement sa partition, une excellente comédienne. Tout comme lui. Il la serre un instant, même si ce n'est clairement pas son genre d'aimer ce genre de contact physique. Et ce surnom... aaaarrrhhh!
- Ne m'... mais il se tait avant de terminer sa phrase. Gentil Joker. Gentil. Pour le moment. Et tu crois cette bande de dégénérés? Tu pouvais venir m'en parler Harley et j'aurai réglé le problème! A sa manière, bien entendu. Ce qui veut dire, des morts en plus sur son ardoise, mais qu'importe. Qui t'a dit ça?
Oups. Est-ce qu'Harley oserait mettre en danger la vie des membres du gang? D'un côté, elle vient de le faire en s'en plaignant. Il est capable de faire le pire, juste pour voir s'il y a un semblant de vérité dans ses dires. Et puis, si c'est vrai et que des membres ont fait fuir la demoiselle... il mérite de ne plus fouler cette terre.
Sa tête se penche légèrement pour chercher son regard alors qu'elle baisse la sienne. Tel l'oiseau de mauvais augure qu'il représente.
- Oh Harley! Tu sais bien que tu comptes beaucoup pour moi! Tu parles... Mais ils ont besoin d'être guidés. Toi, tu sais réfléchir de ton propre chef! Tu n'as pas toujours besoin que je sois derrière à surveiller tes moindres faits et gestes. Lui fâché? C'est un euphémisme. Tout dépend... son sourire quitte alors ses lèvres, il devient plus sombre, et c'est quand le clown ne sourit plus, que l'on peut craindre le pire. C'est nouveau de faire ami-ami avec la chauve-souris?
Et là, on entre dans le vif du sujet. Ça passera, ou ça cassera.
Marcher sur des œufs, c’était peu dire. Elle savait que si un se fendillait, il allait s’en prendre à elle et Harley n’avait pas d’arme assez efficace à portée de main pour pouvoir s’échapper rapidement. Parlant cuisine, elle était bien capable de tenter de lui faire un gâteau pour changer de sujet, mais surtout avoir un ustensiles de cuisine en main qui pourrait l’aider si jamais il devenait agressif. Elle connaissait ses sautes d’humeur et parfois, elle s’était dit qu’il était pire qu’une femme ayant ses règles. Image peu ragoûtante je vous l’accorde, mais c’était l’impression qu’il lui donnait parfois. Oh, ne vous trompez pas, elle était pareil à certains moments. Mais ensemble, c’était pire. Elle fut donc bien contente de pouvoir le prendre dans ses bras. Même si le geste en lui-même était détestable, au moins ça lui permettait de se reprendre le plus vite possible. Evidemment, elle remarqua que le fameux surnom qu’elle lui donnait l’horripilait toujours autant. Quelque part ça l’amusait, mais elle n’allait pas le dire. Ajoutant alors que c’était à cause des membres du gang qu’elle était partit, elle écouta le clown lui répondre. Réglé le problème ? Evidemment qu’il l’aurait fait et de façon radical, elle en était persuadée. Seulement, elle ne voulait plus de dommages collatéraux. C’était étrange venant de sa part, mais c’était vrai. En l’entendant de lui donner un nom, elle devait avouer qu’elle s’y attendait un peu. Mais était-ce pour la tester ? Sans doute.
Il y en a plusieurs pour ne pas dire presque tous. Ils se sont moqués de moi, mais ce sont surtout Evans et Hobbs.
Quoi ? Ces deux-là étaient des imbéciles autant qu’ils y passent ? Non, Harley ! Mais c’était trop tard. Quoi qu’elle devait avouer que ça aiderait peut-être pour sa crédibilité. Elle verrait bien, mais elle continua de jouer son rôle, reculant un peu et surtout baissant la tête comme si elle était une demoiselle en détresse qui avait fautée. C’était en partie vrai, mais elle voulait surtout sortir d’ici en vie. Donc, il fallait qu’elle joue son rôle à la perfection. Allant même jusqu’à lui demander si lui n’était pas fâché contre elle, Harley croisa le regard du Joker qui tentait de la rassurer. Elle comptait pour lui ? Pour faire le sale boulot sans doute, mais rien de plus. Et encore … Venait-il vraiment de dire quelque chose de positif la concernant ? C’était nouveau ça et elle était encore plus sur ses gardes. Mais à la question de son vis-à-vis, elle comprit qu’elle n’avait pas été assez bonne comédienne, mais surtout qu’elle allait devoir passer quelques personnes à tabac. Qui avait cafté ? Devait-elle continuer à jouer la comédie ? Non, pas avec une telle question concernant Batman. Alors, elle recule d’un coup et le fixa dans les yeux.
Oui, c’est nouveau et bien plus agréable qu’être en ta présence … poussin.
Le ton était donné, elle n’allait pas se laisser faire. Elle ferait en sorte de le combattre s’il le fallait. D’ailleurs où était son téléphone ? Le justicier lui avait dit d’installer son application du bat signal dessus et elle l’avait fiat. Se souvenant qu’elle avait laissé son portable dans la poche de sa veste qu’elle avait laissé dans l’entrée, elle se fustigea intérieurement. Se souvenir de toujours garder son téléphone sur elle. Ca serait sa priorité désormais, enfin si elle arrivait à sortir d’ici en vie.
Si au moins tu disais la vérité, j’aurais peut-être eu envie de rester, mais tu t’en contre fiche de moi. Tout ce que tu veux, c’est que je sois un soldat de plus avec un grand sourire comme le tien. Seulement j’en ai marre et je préfère vivre ma vie seule. C’est bien plus amusant et je ne reçois pas un seul coup de ta part.
Même si elle avait toujours las bras croisés, elle était tout de même prête à en venir aux mains au besoin. Elle savait qu’il pourrait fondre sur elle rapidement, mais elle connaissait mieux l’appartement que lui. Enfin, en espérant que ça soit la première fois qu’il y mette les pieds.
Quelque chose cloche dans cet échange. Et ce n'est pas seulement le ton calme et tranquille du Joker. Il connait cette femme et trouve quand même étrange qu'elle se soit laissé ainsi faire par des sous-fifres. Elle est comme lui à ce niveau, personne ne lui marche sur les pieds - ou presque - et gare à sa batte quand on se permet d'être lourd en sa présence. Alors qu'elle n'ait pas corrigé ceux qui auraient pu se moquer d'elle... le clown la fixe d'un regard indéchiffrable. Il prend son temps pour analyser la situation. Même s'il joue la comédie.
- Mmmm.... mmm... ils seront châtiés pour l'exemple. La fixant toujours. Même si normalement, rien ne te fait fuir. Sous-entendu qu'il y a des soupçons qui pèsent quand même.
Et puis, il tente aussi de la déstabiliser. De voir où sont ses faiblesses. Faire tomber le masque. Sans pour autant se montrer violent. Car oui, il sait l'être. C'est un peu le problème avec cet homme, c'est que le port des masques, il connait. Très bien même. Il en est sans doute l'un des maîtres incontestés.
La conversation tombe donc sur ce qui l'amène. Le fait qu'on ait vu la petite avec le grand méchant justicier. Et là, les choses changent. Elle reprend du poil de la bête. La pauvre femme apeurée laisse place à la Harley qu'il connait le plus souvent. Hum, tente-t-elle vraiment de lui faire face en lui crachant quelques vérités au visage, comme si vraiment cela lui faisait quelque chose?
Certes, il peut tout à fait, à l'instant, lui sauter à la gorge et lui planter son couteau si profondément qu'elle n'en sortira pas indemne, mais au lieu de cela, il commence à rire. A nouveau, son comportement erratique est aussi fait pour déstabiliser. Et il rit, avec force, comme si elle venait de lui raconter une bonne blague.
- Harley... Harley. Tu penses vraiment pouvoir vivre seule? S'approchant, sans s'arrêter de rire. Tu sais bien que sans moi tu n'es rien. Et si tu crois que Batman ou un quelconque autre encapé de la clique en a quelque chose à faire de toi, tu te plantes le doigt dans l'œil et bien profondément. Il n'y a qu'une personne ici qui se soucie de toi et c'est moi.
Son sourire semble s'agrandir, alors qu'il a l'air on ne peut plus sérieux et honnête sur ces dernières paroles. Il se retient encore de l'attraper à la gorge et fait une petite moue presque désolée quand elle parle du fait qu'elle ne reçoit plus ses coups et qu'elle en est heureuse.
- Mmm... comme le dit si bien l'adage, "qui aime bien, châtie bien". Mettant les mains dans le dos, alors qu'il arrive plus près d'elle encore. Et cette liberté que tu aimes tant, tu penses pouvoir la garder combien de temps? Mmm? Tu penses qu'on ne voudra pas te remettre en cage? Tu es comme moi Harley, personne ne veut te voir dehors et libre de tes mouvements, alors que je suis capable de te l'offrir, chaque jour. Se frottant le menton. Et je suis dans un bon jour et prêt à te pardonner ce petit... écart. Mettant la tête sur le côté. Qu'est-ce que tu en dis?
Jouer la comédie était facile. Après tout, face à Batman, à ses acolytes et d’autres, elle avait réussi à leur avaler des bobards régulièrement. Malheureusement c’était différent avec le Joker. Il avait cette emprise sur elle qui le faisait la connaitre par cœur. C’est pour cela d’ailleurs qu’il indiqua que rien ni personne ne la fait fuir en temps normal. Il avait parfaitement raison, mais elle ne pouvait pas le lui dire. Elle devait continuer à garder son rôle. Elle ne pouvait pas tout briser d’un seul coup. Pas de réponse, pas de haussement d’épaules. Elle se doit de garder la face, cependant, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il parle de la chauve-souris. Apparemment, leur face à face avait été découvert. C’était donc la véritable raison de la venue du clown. Il se fichait d’elle, il devait penser qu’elle l’avait trahit à cause du justicier. C’était en partie vrai, mais elle n’allait pas lui dire que c’était Nightwing qu’elle devait voir à la base. Il avait déjà fait assez de mal à Jason et Barbara comme ça, pas besoin qu’un autre jeune justicier en paye le prix. Elle était une grande fille, elle pouvait se défendre seule. Mais devant le Joker ? C’était une autre paire de manches. Seulement, cette fois-ci elle ne se laisserait pas faire. S’il fallait en venir aux mains, elle le ferait. D’ailleurs, elle lui fit clairement comprendre sa vision des choses et le fait qu’elle ne se laisserait plus faire désormais. Même si son esprit avait juste envie qu’ils reprennent ensemble leurs aventures comme avant. Mais elle lutait de toutes ses forces contre ce genre d’idées. Elle avait promis à Ivy qu’elle n’irait plus vers le clown, elle avait donné sa parole, alors elle la respecterait. En entendant son interlocuteur rire de si bon cœur, Harley fronça les sourcils. Dépliant doucement les bras, elle serra les poings. Elle n’aimait pas sa réaction, mais elle se contenait pour ne pas lui sauter dessus et le rouer de coups. Il trouvait vraiment ça drôle ? Pas elle. Elle se crispa en le voyant avancer. Attentive, elle savait qu’il frapperait sans doute là où ça ferait mal, verbalement, mais elle ne se laisserait pas faire. Fronçant les sourcils, elle le fixa avec intensité.
Tu as raison sur le fait que les autres s’en fiche. Je suis toujours une criminelle, celle qui sera toujours assimilée à toi. Mais pour Batman, je suis quelqu’un. Alors, tu as tort sur le fait que tu es le seul à te soucier de moi. Tu ne sais même pas ce que ça veut dire. J’ai de vraies personnes qui se soucient de moi. De vraies personnes !
Elle avait haussé le ton sans pouvoir s’en empêcher. Parce qu’elle pensait au justicier, à Nightwing, à Pamela et à Selina. Elle ne comptait pas donner ces noms là au clown, mais elle se doutait qu’à part pour le second, il les connaîtrait tous. Continuant sur sa lancée, elle parla des coups qu’il faisait pleuvoir, et qu’elle était bien contente de ne plus recevoir. Ne pouvant retenir un grognement à ce qu’il répondit, Harley serra encore plus les poings.
Je ne suis pas comme toi. Je ne suis plus cette personne que tu as modelée. Après tout, tu n’avais pas vu que j’étais partie et tu as mis tout ce temps pour me mettre la main dessus.
Elle savait que dire de telles choses allaient l’ennuyer, mais elle ne voulait plus se laisser faire désormais. Ce que j’en dis ?
Il pensait vraiment qu’elle ne savait pas qu’il pouvait la frapper dans la seconde ? Attraper un couteau ou autre chose pour la frapper au visage ? Elle n’était plus la jeune femme naïve d’avant et ça il allait le devoir le comprendre.
Va te faire foutre !
Voilà, c’était dit et mon dieu que ça faisait du bien. Alors, elle sourit en coin et au lieu de reculer ou de fuir, elle avança pour lui coller son poing dans la figure avant de tenter de s’échapper vers le salon pour mettre la main sur son téléphone.
Les masques tombaient donc. Au regard que lui envoie Harley, le Joker sait que la comédie est finie. De toutes les façons, il n'est pas ici pour la jouer, il est ici pour démasquer la traîtresse. Si elle l'est vraiment. C'est assez étonnant pour être noté, mais il est presque prêt à réellement lui pardonner. Pas parce qu'il l'apprécie ou qu'il a un semblant d'affection pour elle, mais ce jouet, s'il le perd... il va s'ennuyer, pour de bon. Jusqu'au prochain, bien entendu.
Oh voilà qu'elle sort de grandes paroles, elle y croit aux mensonges du Batman. Il a vraiment su avoir un échange avec elle, sans chercher à lui casser toutes les dents? Est-ce que le chevalier noir devient aussi faible? Voilà qui pourrait bien le décevoir. Il attend autre chose de son plus vieil ennemi. Pas de pardon, pas de rédemption. Juste un combat à mort. A celui qui s'épuisera le plus vite et que par lassitude ne se débarrasse de l'autre.
- De vraies personnes? Ne pas rire, ne pas rire... Hihi. Raté. Tu entends ce que tu dis, Harley? Je ne suis pas assez vrai pour toi? Hum? Son visage pas si loin du sien. Je ne suis clairement pas une projection d'un quelconque esprit et je suis bien plus implanté dans le tien que tu ne veuilles vraiment l'accepter. Petite moue. C'était mieux quand tu acceptais réellement ce que tu es, Harley! Une vraie psycho!
Puisqu'elle tient tant à se détacher de lui, à lui faire comprendre qu'elle n'a rien avoir avec lui. Comment pense-t-elle pouvoir s'en décrocher, alors que le Joker la connait par cœur. Peut-être est-elle plus forte grâce à ses nouveaux amis, mais il ne doute pas une seule seconde qu'elle finira par revenir sous son aile. Puisque les choses se sont toujours déroulées ainsi.
- Harley.... Harley... je te cherche depuis ton départ. Se frottant le menton. Mais tu t'es bien cachée. J'avoue que je suis impressionné. Tes amies savent parfaitement y faire avec toi. Te tourner la tête. Mais oui, je suis le seul qui m'inquiète pour toi, personne ne te connais aussi bien que moi. Le seul avec qui tu peux être toi-même, sans jugement. L'as-tu oublié?
Le Joker a du mal à se dire que ses nouveaux amis ne sont pas parfois dérangés par son côté fou. Elle peut tenter de le cacher comme elle le peut, elle est comme lui. Et ça, ça peut mettre mal à l'aise, et pas que parfois.
Il est sans doute trop confiant, ou alors, il cache quelque chose, c'est donc avec son petit sourire qu'il attend la réponse de son interlocutrice, de celle qui, de base, est quelque part son bras droit. Non mais vraiment, a-t-elle oublié ce petit détail?
Mais petite surprise, Harley ne se laisse pas faire et c'est le poing de la dame qui vient rencontrer l'os de sa mâchoire. Hum... elle cogne fort! Le Joker se retrouve un instant avec la tête tournée sur le côté. Mais... il ne s'énerve pas, pas encore. Non, il rit. Après tout, un combat, c'est plus intéressant que quelqu'un qui tombe à genoux et pleure pour qu'il montre un peu de compassion.
- HA HA HA Harley! Pourquoi tu t'obstines!
Son bras se détend avec une vitesse surprenante, aussi vif qu'un chat et sa main se referme alors sur le poignet d'Harley, avec force, la faisant revenir vers lui.
C'est une lame de couteau qui vient alors se coller à la joue de la fuyarde. Un coup de poing ne suffit pas à assommer notre homme. N'oublions pas qu'avec des adversaires comme Batman, il en a vu des pires.
- Je ne suis pas là pour te laisser le choix, "Pumpkin-pie".
Il n'y a plus de sourire, plus de rire. Juste un regard noir, qui met en garde son interlocutrice. Si elle veut continuer à se battre avec lui, il pourrait y avoir des blesser. Le souhaite-elle vraiment?
Je sais tout ça, mais il y a des choses plus importantes dans la vie et tu ne fais plus partie de mes priorités.
Même si elle savait que dire de telles choses voudraient à recevoir des coups du Joker, elle se devait d’être forte et d’enfin lui dire ce qu’elle pensait vraiment. C’était difficile, mais il le fallait absolument.
Je le suis toujours. Mais aussi assez lucide pour savoir quand dire non.
C’était quelque chose que beaucoup de personnes lui avaient répétés au fil du temps. Le simple fait de dire stop ou non pourrait faire pencher la balance. Elle pourrait réussir à tenir tête au clown et ça changeait sa vie. Elle n’avait pas encore eu à la faire. A la place, elle avait fui discrètement. Mais aujourd’hui, elle se rendait compte que même s’il avait raison, elle ne voulait plus que ça soit le cas. Elle voulait être libre. Avoir la vie qu’elle voulait. Enfin grandir. Devenir une personne qu’elle aimerait être et pas ce pâle modèle du Joker. C’était quelque chose qu’elle n’aimait plus et même si ce dernier semblait prendre tout cela à la légère, ça n’était pas du tout son cas. Fronçant les sourcils quand il indiqua qu’elle l’avait cherché, la jeune femme devait avouer qu’elle était à la fois contente de le savoir, mais aussi en état d’alerte. Comment arrivait-il à faire ça ? Plus il parlait et plus elle était confuse. Elle n’aimait pas du tout se retrouver prise au piège de la sorte et ça l’énervait encore plus parce qu’elle se rendait compte qu’il gagnait du terrain petit à petit.
Non … non je ne l’ai pas oublié.
Fixant le clown, elle garda les sourcils froncés. Son esprit lui jouait des tours. Elle revoyait toutes les fois où ils avaient travaillés ensemble et où il avait semblé fier d’elle. Mais les images des coups reçus furent les suivantes à surgir et elle serra les dents.
Tu ne t’inquiètes pas pour moi. Tu ne t’inquiètes que pour toi-même. La seule personne que tu aimes vraiment c’est Batman. Tu te fiches de tout le reste, y compris moi.
Secouant la tête, elle parvint à se reprendre et décida d’être claire. Puis, elle lui colla son poing dans le visage et tenta de fuir vers le salon pour mettre la main sur son téléphone. Malheureusement, elle se retrouva face à son interlocuteur qui l’avait récupéré par le poignet. Inspirant en sentant la lame du couteau contre sa joue, la psychologue fixa l’homme dans les yeux. A ses paroles, elle savait qu’elle devait avoir peur, mais ça n’était pas le cas. Pas peur pour elle en tout cas. Mais peur pour ses proches.
Je sais. Tout comme tu n’as pas laissé le choix au second Robin ou à James et Barbara Gordon. Tout comme à toutes les victimes que tu as tué avant de me rencontrer, quand on était ensemble et même après. Tu ne laisses de choix à personne, mais c’est ce qui te perdra.
Tentant de calmer sa respiration en sentant toujours le couteau contre sa peau, elle avait décidé qu’elle ne le laisserait pas gagné.
Tu m’as utilisé, tout comme tu le fais avec ton gang et les autres. Tu penses être le meilleur, mais tu as tort. Si tu l’étais, tu n’aurais pas eu autant de mal à me retrouver et autant de personnes qui sont prêtes à te tuer. Y compris moi.
L'assurance d'Harley est surprenante. Pas qu'elle ne l'a jamais été, bien au contraire, mais contre lui... si le Joker n'avait pas été le Joker, il aurait pu être surpris, voir même un peu ébranlé. Mais nous sommes face à un homme qui ne pense pas comme tous les autres. Et l'assurance d'Harley ne fait que l'amuser, un amusement qui pourra tourner en agacement, si elle s'obstine ainsi. Il n'est pas ici pour l'aider à finir sa thérapie. Au contraire, il est ici pour la faire plonger à nouveau. Elle n'est sans doute pas totalement "guérie", ce n'est pas possible.
- Ah oui? Et qu'est-ce qu'il y a de plus important? Surprends-moi, Harley... c'est un petit sourire en coin mauvais qui apparait sur ses lèvres. Elle tente tant bien que mal de se convaincre, lui, il cherche la plus petite faille pour s'y engouffrer, afin de faire tout basculer.
- Bravo! Tu deviens une grande fille alors.
Bien sûr qu'il se moque, ce n'est clairement pas ainsi qu'il peut réussir à la faire revenir vers lui, mais bon c'est sa façon de faire. Difficile de changer les mauvaises habitudes. Ce qui démontre aussi qu'il ne la croit guère. Il sent qu'elle essaie, mais il sent aussi que les choses peuvent changer.
Batman... sa Némésis, son meilleur pote, celui à cause de qui il était devenu le Joker. Sans doute est-il un peu monomaniaque le concernant, mais quand on connait leur passif, il n'y a rien d'étonnant. Enfin à ses yeux.
- HAHA! Mais c'est que tu me fais une crise de jalousie, en fait! L'important, c'est de surtout déstabilisé son interlocutrice. C'est presque mignon. Pourtant la chauve-souris n'est pas mon ami.
Comme si le clown a des amis. Mais dans son ton, il tente de faire passer un message à la femme face à lui. Qu'elle, elle l'a ce statut. Mensonge ou non, l'important, c'est qu'elle puisse y croire, même un peu. Les reproches de son ancien bras droit ne l'atteignent pas. Il n'a pas de remord, tout ce qu'il fait, il le fait en connaissance de cause. Mais se croit-elle vraiment aussi innocente?
- Tu as du culot, Harley. Tu craches ton venin comme si tu n'étais pas complice et coupable. Tu n'as pas eu non plus réellement de remord à faire tout le mal que tu as fait. A tuer des gens sans réfléchir aux conséquences de tes actes. Avant de me cracher au visage, tu ferais bien de te regarder dans un miroir. La fixant un instant. Qui a réussi à te faire croire que tu pourrais marcher librement sans moi? Tu penses vraiment que je suis à la base de tout? Tu as ta part, chérie et ça, tout le monde le sait et te mens. HAHAHA! Me perdre... Harley... tu n'as pas tout compris.
Il ne se sent pas intouchable, il connait les risques, mais il s'en moque en fait. Et puisque Batman n'ose clairement pas mettre un terme à sa vie, il continuera, jusqu'à ce que cela arrive.
- Toi? Me tuer? Son air devient plus amusé. Il est curieux, elle le rend curieux de voir si elle ose mettre en action ses paroles. Il la repousse alors, loin de sa lame. Fais-moi voir, tout ce que tu as.
Ecartant les bras. Un petit échange un peu physique pour s'ouvrir l'appétit.
- Après, tu me montres tes nouveaux talents de cuisinière. HAHAHA!
Sourire et suivre le mouvement, c’était ce qu’elle avait fait avec lui depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Elle l’avait suivi aveuglement, mais elle avait décidé que ça ne serait plus le cas désormais. Alors forcément, le trouver chez elle et qui cherchait la petite bête, ne la mettait pas à l’aise du tout. Que voulait-il exactement ? Se venger de son départ ? L’humilié ? La faire retomber dans ses filets ? Sans doute un peu de tout ça, mais elle n’avait pas les idées claires. Bon d’accord, elle n’avait jamais les idées claires, seulement elle ne savait pas ce qu’il voulait et c’était ça qui la mettait le plus mal à l’aise. Serrant les dents aux questions du clown, la blonde devait avouer que si elle répondait mal, elle sentait qu’il allait se lâcher totalement pour lui faire du mal. Ca n’était pas du tout ce qu’elle avait envie, donc elle hésitait sur la marche à suivre ? Devait-elle retomber dans ses filets pour réussir à savoir quoi répondre ? C’était dangereux et elle ne voulait pas replonger. Elle l’avait promis à Pamela … Elle devait donc assurer et se montrer forte. Flut, ça n’était pas son point fort ça. Mais, elle décida malgré tout de répondre.
L’amitié, les gens qui pensent à moi et à qui je pense et …
Non, elle ne devait pas parler d’amour, parce que là elle serait fichue. Vite trouve quelque chose Harley !
Et être sûre que la personne qui compte le plus pour nous sera là pour qui on est et pas pour être utilisé.
C’était un peu mieux, mais pas encore totalement ça. Seulement, elle avait dit ça de façon sûre. Parce qu’elle savait que Poison Ivy tenait à elle, elle le lui avait dit et c’était réciproque. Elle savait aussi que la belle plante n’était pas comme le clown et qu’elle était sincère dans ses propos à son égard. Fronçant les sourcils à ses propos, elle serra les poings. Elle n’aimait pas du tout quand il utilisait ce ton là avec elle. Mais elle décida d’aborder le vrai sujet : Batman. Cette obsession qu’à le clown avec le justicier. A sa répartie sur la jalousie, Harley ouvrit de grands yeux.
Jalouse moi ? De quoi ? Il n’est pas ton ami, je ne le suis pas non plus, mais sans lui tu n’es rien.
Elle aurait sans doute dû réfléchir avant de dire une telle chose, mais sur le moment, elle avait décidé que c’était une façon de lui faire comprendre que si Batman n’existait pas, le Joker n’aurait jamais vu le jour. Que s un jour Batman décidait de raccrocher son costume, le clown serait seul et tout le monde se ficherait de lui. En parlant ensuite des victimes du Joker, elle fut surpris par les propos de son vis-à-vis. Serrant les dents, elle savait qu’il avait totalement raison, mais elle se retint de répondre. Mais se voir balancer la vérité ainsi faisait mal.
Je sais tout ça … Je sais ce que j’ai fais …
Son ton était déjà moins assuré et elle ne s’en rendait pas compte. Tout se bousculait dans sa tête et elle était encore plus perdue qu’au début de leur échange.
Mais si tu ne m’avais pas manipulé la première fois je ne serais pas comme ça aujourd’hui. C’est de ta faute.
Seulement la jeune femme fut surprise quand il ouvrit les bras pour lui dire de s’en prendre à lui et de voir ce dont elle était capable pour le tuer. Mais quand il parla de ses talents de cuisinière, elle vit rouge.
Imbécile !
Serrant les poings plus fort, elle le fixa avec l’envie de l’étranglé et elle se disait que c’était un bon début, donc elle fonça vers lui pour tenter de mettre ses mains autour de son cou.
C’est de ta faute tout ça ! Tu m’as utilisé, manipulé pour sortir d’Arkam en me faisant croire que je serais ta partenaire alors que tu m’as traité comme une moins que rien.
Comme elle n’arrivait pas à l’approcher, vu que monsieur ne se laissait pas faire, elle recula pour venir prendre une poêle qui n’était pas loin et tenta de la lui coller en pleine face.
Le Joker manque de bailler alors qu'Harley cherche ce qu'il y a de plus important dans sa vie. Quelle banalité. C'est d'un ennuyant. Pourquoi veut-elle à ce point être commune, comme les autres? Quand il n'y a rien de mieux qu'être un original? Que d'être libre de toute entrave, de faire ce que l'on veut. Le droit de vie ou de mort sur autrui, rien de plus grisant. Et il sait, qu'elle le sait. Comme il l'a souligné, elle l'a fait, souvent, cette limite a été passée depuis bien longtemps. Difficile de revenir en arrière, même si on le souhaite de toutes ses forces.
- Harley, tu ne te convaincs même pas avec ces mots... pourquoi t'y accrocher? Hum?
Il sait manipuler les autres, il sait trouver les mots pour qu'ils ne sachent plus quoi penser correctement. Elle, il lui avait juste ouvert les yeux sur sa vraie nature et elle l'avait embrassé avec hargne. Il suffit donc de retrouver ce bouton et hop, elle reviendra vers lui.
- Qui tu es, si je suis là, c'est bien parce que je sais ce que tu es et pourquoi tu mérites ta place à mes côtés. Si tu l'as oublié tu m'en vois navré, vraiment. Avec une petite moue.
C'est un comédien, il sait jouer, les oscars devraient même voir à le récompenser. Enfin, ce n'est pas ce à quoi il doit penser à l'instant. Toute son attention est portée sur la femme face à lui.
Harley touche un point tout à fait juste, sans Batman, il n'y a pas de Joker, mais l'inverse est tout à fait vrai aussi. Ils sont les deux faces d'une même pièce. Il rit alors à gorge déployée, ses mains sur son ventre, comme si elle venait de lui raconter la blague de l'année.
- Et c'est maintenant que tu t'en rends compte?
Si c'est ainsi que l'ancienne psychiatre essaie de déstabilisé son vis-à-vis, elle s'y prend très très mal. Mais il a toujours estimé qu'elle n'était pas douée pour ce métier. Non vraiment, elle déchire tout en tant que criminel. Quel gâchis, vraiment!
Ahhh elle vacille, la vérité ne fait pas plaisir à entendre, mais pour le coup, le Joker ne la déforme pas. A quoi bon? Il n'y en a pas besoin, les actes parlent d'eux-mêmes. Il l'observe, il sent qu'il n'est pas loin de pouvoir la faire tomber. Il suffit d'une bonne poussée et pouf, elle reviendra. Aussi sûrement que deux et deux font quatre.
- Allons Harley! C'est tellement facile de mettre la faute sur les autres. Tu penses vraiment que je t'ai manipulée? Tu as choisi cette voix ma chère, moi je te l'ai juste ouverte, je te l'ai montrée, je t'ai montré tout ce que tu avais à y gagner et tu as sauté à pied joint dedans! C'est ta responsabilité Harley. Je ne t'ai jamais forcé à me suivre, jamais. Ton choix, tes actes. C'est trop facile de me mettre tout sur le dos.
Ohhh elle est à fleur de peau la petite, à peine parle-t-il de cuisine et de ses talents, qu'elle est à nouveau prête à lui sauter à la gorge. Mais c'est ce qu'il veut, un bon face à face, un peu de sang, des coups, des cris et après, une réconciliation peut-être. Qui sait? Il évite les coups, comme un boxeur.
- C'est drôle, comme notre esprit est capable de trier que ce qui nous convient sur le moment. Vu que tu es ma partenaire, Harley.
Il lui attrape le bras alors qu'elle manque de le frapper avec la poêle.
- WOUH! HAHAHA! N'abîme pas ton outil de travail voyons! La repoussant avec force, grâce à une bonne impulsion de ses jambes, vers la fenêtre. Tu veux vraiment qu'on termine comme ça?
Dernière édition par Le Joker le Jeu 31 Mai - 14:15, édité 1 fois
Plissant les yeux, elle se rendait compte que même si elle lui donnait la raison qu’il attendait, elle ne la trouverait jamais. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas de raison valable à ses yeux. Elle savait que le Joker était perdu, ou quelque chose du même genre. Elle avait pourtant aimé partager cette folie avec lui, mais au final, elle s’était rendu compte que la manipulation n’était plus quelque chose qu’elle voulait vivre tous les jours. Elle voulait penser par elle-même, pouvoir être sa propre personne et ne plus avoir à obéir ou à subir les brimades du clown. Serrant les dents, la jeune femme devait avouer qu’elle ne savait plus où elle en était. Pourquoi fallait-il qu’il ait encore une fois le dessus ? Harley savait que la femme qu’elle était avait tout ça n’était pas aussi forte qu’elle avait voulu le montrer. Harleen était une psychologue douée dans son travail, mais peu douée avec les autres. Bien sûr, elle avait des amis, des proches, mais elle avait toujours eu l’impression qu’il lui manquait quelque chose. Alors, évidemment quand elle avait fait face à celui qui allait devenir son partenaire, elle avait décidé de changer et d’être à ses côtés. Seulement, toute cette histoire de partenariat et de partager quelque chose était faux. Elle s’en était rendu compte trop tard. Mais, ça ne voulait pas dire qu’elle allait baisser les bras. Au contraire, elle ferait tout son possible pour parvenir à vivre sa vie comme elle en avait envie. Malheureusement, le Joker avait trouvé certains mots qui l’a faisait douter sur le coup. C’est vrai qu’elle s’était amusée à ses côtés. Elle avait pû s’habiller comme elle voulait, recommencer à danser, utiliser sa batte de base-ball et d’autres objets pour faire passer des messages. Seulement, aujourd’hui, elle en avait honte. En tout cas pour certains.
Avait-elle vraiment sa place à ses côtés ? Elle ne savait pas qu’elle était la réponse. Sans doute oui, mais elle ne voulait pas que le passé redevienne son présent. Seulement, elle ne peut s’empêcher de lui que finalement, sans Batman, le clown n’existerait pas. Il serait un type lambda et elle … elle serait toujours une psychologue sans doute. Peut-être aurait-elle quitté la ville ou alors elle aurait pû aider plus de personnes que ce qu’elle avait fait par le passé. Mais en voyant le Joker rire de la sorte à ce qu’elle venait de dire l’a fit grogner. Seulement avait qu’elle n’ait pû répondre, il retrouva comment la faire douter. C’est vrai, elle avait aimé faire du mal, mais aujourd’hui ça n’était plus une vie dans laquelle elle voulait vivre. Batman, Nightwing, Selina, Ivy … Ces gens-là étaient présents pour elle. La blonde savait qu’ils devaient encore douter d’elle parfois, mais elle ne voulait pas les repousser. Pas après tout ce qu’elle avait pû accomplir depuis qu’elle n’était plus sous l’emprise du clown. Elle avait honte de son passé et peut-être que certaines personnes comprendrait ça, mais ça ne serait qu’une minorité. Est-ce que cette minorité serait assez pour elle ? Oui, ça le serait. C’est pour ça qu’elle lui balança au visage le fait que tout était de sa faute à lui. C’était à cause de lui qu’elle était comme ça. Elle n’aimait pas ce qu’elle entendait. Il disait des choses trop vrai qui risquait de la refaire plonger et elle continua de lui dire que c’était de sa faute à lui. Puis, elle attrapa une poêle pour tenter de le frapper en pleine tête, mais elle n’y parvint pas. Déstabilisée, elle se remit sur ses pieds, s’ancrant au sol, avant de reprendre la parole.
Si tu ne m’avais pas poussé dans cette cuve, je n’aurais pas été comme ça. Alors, oui c’est de ta faute.
Son ton était plus dur, plus froid et elle ne comptait pas se laisser faire cette fois-ci. Elle devait se battre et elle ferait en sorte que son esprit ne se disperse pas.
Oui, ce sont mes actes, mais je ne suis pas ta partenaire, je ne l’ai jamais été. Tu as voulu me le faire croire. A la place, tu as préféré me laisser de côté, me frapper et m’humilier. Tu n’es pas capable d’avoir de partenaires et ça c’est la vérité.
Plissant les yeux à nouveau, elle savait qu’elle ne parviendrait pas à arriver jusqu’à son téléphone et que son vis-à-vis était plus douée qu’elle au corps à corps. Elle allait donc devoir être plus inventive.
On ? Il n’y a pas de on. Il n’y en aura plus.
Lançant la poêle dans sa direction, elle lui sauta dessus et parvint à le déstabiliser à son tour pour le plaquer au sol. Elle commença alors à le frapper sans relâche. Si elle hésitait ou montrait un signe de fatigue, il reprendrait le dessus.
Tu es un problème, mon problème et je dois faire en sorte de t’éliminer.
La blonde savait que ça ne serait pas simple, mais peut-être qu’en continuant à le frapper au visage et aux épaules et au torse, elle parviendrait à le fatiguer à son tour pour pouvoir s’enfuir d’ici et aller trouver refuge ailleurs.
La discussion semble stérile, pourtant, le Joker semble voir quelques petites fissures chez son ancienne compagne. Il la connait bien, il la connait même par cœur. Il sait où appuyer pour la faire réagir, pour toucher les points sensibles. Elle peut se débattre comme elle veut, se mentir aussi, lui il sait qu'il détient une vérité. C'est qu'elle a aimé être ce qu'elle a été et il mettrait bien sa main à couper que parfois ça doit lui manquer. Jouer les bonnes sœurs, c'est pas son genre, mis à part si c'est pour foutre le bordel ensuite. On ne change pas sa nature profonde et ça, ce n'est pas lui qui l'a créée, comme il le lui dit, il l'a simplement aidée à s'en rendre compte. Mais la colère est peut-être trop présente pour qu'Harley voie tout correctement. Que c'est dommage. Il savait en venant ici, que ce ne serait pas simple. Chaque chose en son temps. Semer les graines, attendre de les voir pousser, puis venir couper le blé, une fois prêt.
- Ah voilà, maintenant c'est la faute de la cuve...
Même lui n'utilisait pas cette excuse. La chute dans les produits chimiques ne l'a sans doute pas rendu fou, il l'était à la base, il en a juste profité. Tout lâcher, devenir ce qu'il a toujours voulu être. Qu'importe les lois, les barrières, les conventions, il leur marche dessus et cette liberté, c'est ce qu'il y a de plus grisant.
- Tu étais consentante, dois-je te le rappeler?
Bon elle marque peut-être un point en disant qu'il n'est pas capable d'avoir de partenaire, pourtant, il estime l'avoir bien supporté la petite. Ils en ont fait quand même du chemin ensemble. Ils sont partenaires dans le crime, que ça lui plaise ou non. Ses lèvres créées une moue de clown triste - ;n; - , comme s'il peut être touché par ce genre de paroles.
- Ohhhh c'est méchant ce que tu dis. D'une voix plaintive, pauvre petit Joker.
Harley se défoule, la rage permet beaucoup de chose en général. Le clown évite la poêle d'un mouvement vif, mais pas la charge de son adversaire qui le fait se retrouver dos au sol. Les coups pleuvent. Certes, ce n'est pas Batman, mais elle fait mal quand même. Il se protège de ses bras, de ses mains le visage, encaissant une grande partie de ce qu'elle lui met. Riant. Oui il sait que ça déstabilise tous ses adversaires, à croire que cet homme est maso.
- Outch! J'ai souvenir qu'on avait des corps-à-corps plus agréables, chérie... HAHAHA! M'éliminer, je suis curieux de voir ça.
Sur ces mots et avec force, il lui attrape à nouveau les deux poignets et la fixe, levant un sourcil, son sourire s'agrandissant.
- On va jouer à un jeu, toi et moi... lui tordant un poignet, qu'elle dégage de sa personne, qu'il puisse se relever, lentement. Je compte jusqu'à 4... c'est le temps que je te laisse pour ton prochain mouvement, choisi bien. Il la lâche alors, s'écartant. 1... s'époussetant. 2... cherchant quelque chose du regard. 3... laissant traîner le chiffre mais mijotant clairement quelque chose.
Est-ce qu'elle va prendre cette chance pour filer? Ou l'éliminer comme elle l'a si bien dit?
L’entendre tout lui mettre sur le dos l’énervait au plus haut point. D’un côté, elle savait qu’il avait raison, mais d’un autre, elle n’acceptait pas le fait qu’il l’accuse de tout. Il était aussi responsable de tout ça et le fait qu’il ne le reconnaisse pas la mettait en pétard. Ce fut donc pour cela que de la colère elle passa à l’énervement. Elle était prête à en venir aux mains s’il le fallait. Fronçant les sourcils quand il parla de consentement, elle serra les dents.
Parce que tu m’as manipulé.
Ce qui était vrai et s’il ne le reconnaissait pas, elle se mettrait encore plus en colère. L’entendre dire qu’elle était méchante lui fit lever les yeux au ciel. Ce type était imbuvable et elle s’en rendait compte bien trop tard malheureusement. Plissant les yeux, elle n’aimait vraiment pas la façon dont les choses étaient en train de tourner. Arrivant finalement à la mettre au sol, Harley savait qu’elle devait taper sans relâche. Si elle fatiguait ou ne le faisait plus, elle risquait d’y passer et ça n’était pas du tout son intention. Alors elle continua, faisant en sorte de taper encore et encore et un peu partout. L’entendre rire n’était pas nouveau pour elle, mais ça ne faisait que décupler sa colère. Serrant les dents, elle avait bien envie de foncer chercher sa batte ou son maillet, mais elle savait que ça serait une mauvaise idée. Etrangement elle parvenait à avoir une certaine logique quand elle devait défendre sa vie. Indiquant qu’elle devait l’éliminer, elle savait qu’un jour ou l’autre elle devrait s’en doute le faire, mais c’était plus facile d’en rêver que de passer à l’acte. Malheureusement, le Joker reprit le dessus. Non ! Elle ne voulait pas jouer ! Encore moi avec lui ! Sentant son poignet se faire plier, elle lâcha un juron et le fixa en fronçant les sourcils. Si seulement un regard pouvait tuer, il serait mort depuis un moment déjà. Se retrouvant debout face à lui, elle continua de le fixer, attendant de savoir ce qu’il comptait faire. Se retrouvant libre de ses mouvements après son petit speech, la jeune femme resta sur place. Etait-il sérieux ? Tout était possible avec lui. En l’entendant lancer le décompte, elle se mit à réfléchir à toute vitesse. Se battre ou fuir ? Le premier était particulièrement tentant, mais elle venait de voir qu’il avait plus de force qu’elle. Soupirant lourdement, elle décida donc de prendre ses jambes à son cou. Fonçant vers l’entrée, elle attrapa au passage sa veste et laissa tout le reste derrière elle. Ca n’était pas le moment de rester traîner. Pourtant, il y avait des choses qu’elle aurait aimé prendre avec elle, mais sa prochaine destination devrait être chez Ivy. Là au moins elle y serait en sécurité.
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