Logée dans son siège de bureau, la photojournaliste tirait les conclusions de ses dernières découvertes. La mystérieuse apparition d'un groupe extrémiste dans les rues de Central City coïncidait étrangement avec l'élection de Luthor, néanmoins aucune preuve ne pouvait lier le nouveau président des États-Unis avec Omniscient. Depuis l'explosion, Iris ne parvenait pas à penser à autre chose ; les corps, les débris, les cris... tout cela tambourinait sans cesse à l'intérieur de son crâne et lui interdisait tout repos. La première nuit, Scott fut forcée de la raccompagner, sans quoi elle n'aurait certainement jamais quitté l'enceinte du Picture News, et cela risque malheureusement de se répéter, encore et encore, jusqu'à ce que les criminels soient tombés. La police lui a de nombreuses fois proposé une protection rapprochée, depuis qu'elle est l'une des principales cibles d'Omniscient. Sans grande surprise, elle a refusé, trop bornée, trop inconsciente pour certains, pour d'autres, elle est engagée - peut-être un peu trop, d'ailleurs, ce qui lui a valu de nombreuses fois des ennuis, mais elle n'apprend visiblement rien de ses erreurs, sans doutes parce qu'elle en a déjà trop vu pour se contenter d'observer le monde s'effondrer, peu importe les sermons qu'on siffle à ses oreilles.
Scott posa une nouvelle fois ses mains sur les épaules de la demoiselle.
« Il est tard, tu devrais rentrer, souffla-t-il d'une voix alarmée.
Barry t'attend. » A sa mention, Iris releva lentement la tête et soupira longuement ; son petit-ami était une des seules raisons pour lesquelles la photojournaliste ne passait pas ses jours et ses nuits à traquer les coupables, et la seule personne, à ce jour, avec qui elle se sentait en sécurité - même le bolide écarlate lui semblait de plus en plus tel un étranger à ses yeux, peut-être parce que le mystère avait assez duré.
« Je termine mon rapport et je rentre, fit-elle dans un léger sourire, mais voyant l'air perplexe accroché au visage de son rédacteur en chef, elle ajouta :
promis. » Il retira ses mains de ses épaules et enfila sa veste en silence, laissant Iris à ses démons. Une trentaine de minutes s'écoulèrent avant que la jeune femme ne se décide à suspendre son travail. Elle attrapa d'une main son manteau et quitta le Picture News, les épaules encore lourdes. Elle prit la résolution de rentrer à pied ; l'air frais lui aérait l'esprit et rafraichissait ses idées. Elle affectionnait cette promenade nocturne jusqu'à ce qu'un fourgon s'arrête à a côté d'elle, duquel deux hommes sortirent pour attraper la journaliste.
« Lâchez-moi ! » lança-t-elle en vain, alors qu'ils la firent entrer de force dans le véhicule. Cette situation lui laissa un gout amer de déjà-vu aux lèvres ; ces hommes ne savaient visiblement pas à qui - ou à quoi - ils avaient affaire. Le fourgon s'élança dans les rues sombres de Central City à une vitesse folle. Un des agresseurs tenta d'attacher les mains d'Iris, mais cette dernière lui asséna un coup de coude au visage.
« Vous vous en prenez à la mauvaise personne ! » fit-elle en sortant de sa poche une bombe poivrée afin d'en asperger sur le visage d'un des hommes. Elle profita de la confusion pour donner un coup de pied dans les portes arrières du véhicule et ainsi les ouvrir. Le sol défila sous son regard, qui traversa celui d'un conducteur bouche bée face au spectacle qui s'offrait à lui. Le fourgon filait à vive allure sur la route, néanmoins la demoiselle avait la ferme intention de sauter.
« Je vais le regretter... » murmura-t-elle pour elle-même, avant que le véhicule prenne un virage brusque qui bouscula tous les passagers, y compris Iris, qui se rattrapa de justesse.
« Ne la laissez pas s'échapper ! -
elle n'ira nul part. » firent des voix derrière elle. Néanmoins la demoiselle n'avait pas l'intention de se laisser prendre une nouvelle fois ; comme quoi, elle n'a ni besoin de Flash ni de quiconque pour se sortir de situations dangereuses. Elle aimait à croire qu'elle était assez
badass pour être la propre héroïne de son histoire.
« Ah, vraiment ? Regardez ! » lança-t-elle avant de sauter du fourgon. Elle sentit aussitôt une main s'enrouler autour de sa taille, et un éclair traversant l'horizon.
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