Doppelganger | Ft. Kara

"Doppelganger"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

         Installé paisiblement à Metropolis depuis mon retour improbable sur un monde que je croyais disparu, je m'étais forcée à mettre de côté le cauchemar de cette autre réalité. A vrai dire, je voulais personnellement m'assurer que tout ceci était bel et bien réel, allant jusqu'à vérifier si mes proches humains étaient encore vivants. A commencer par celle qui fut ma mère adoptive dans mon univers, Loïs Lane. Elle était jeune, ce qui confirmait que j'étais toujours dans une autre réalité que la mienne, mais au moins c'était bel et bien elle. Oui, et la savoir vivante me réchauffait le cœur. Zatanna m'avait un peu expliqué la raison de ce changement, il semblerait qu'un membre de la flash family est bouleversé la timeline. Je n'avais jamais imaginé que leur pouvoir de la speedforce se révélerait aussi dangereux. Je m'étais alors demandée si le Kal-L de mon univers avait déjà dû faire face à ce genre de situation. Si c'est le cas, il ne m'en a jamais parlé, pas même Flash lui-même.
    Enfin, comme dans l'autre réalité, ici aussi j'ai fini par me faire une raison concernant la possibilité de retourner dans mon univers. Mais c'est un projet qui échappe de bien trop loin à ma compréhension de la physique quantique et notamment à celle des rares personnes que je fréquente ici. Je m'étais installée tranquillement quelque part dans Metropolis où les appartements ont des loyer abordables... Au début, je ne pouvais que m'offrir des hôtels plus ou moins miteux avec l'argent que je gagnais grâce à des jobs payer la journée. Mais une fois que j'ai obtenu avec un peu d'aide une identité sous le nom de Karen Starr, j'ai pu me trouver un travail un peu plus stable qui m'a permis de m'offrir un appartement. Serveuse dans un Fast Food, cette situation de vie me suffisait amplement pour le moment. Beaucoup de choses mon chamboulé et me faire oublier en menant une vie banale, c'était tout ce que j'avais besoin en ces heures qui survient après le cauchemar précédent.

    Il doit être un peu plus de 17h lorsque je termine ma journée, l'odeur des frittes et du steak me collant à la peau. Pour autant, je ne rentre pas immédiatement chez moi, préfèrent passer par le centre commercial afin de faire quelques courses, sachant mon frigo vide. Une fois dans les rayons, je me rends compte que c'est pour moi toujours un moment pénible que de me retrouver en face d'une centaine de produits différents. Faire un choix entre plusieurs possibilités, je n'ai jamais vraiment aimé ça. J'aimerais des fois prendre tout pour que mon esprit se calme, mais le porte-monnaie ne le permet pas. Cela et la gourmandise qui me tiraille très souvent l'esprit et qui me rend presque esclave de l'existence et de l'utilité de l'argent. Je remercie Rao de m'avoir offert une forte volonté malgré tout, sinon je ne sais guère ce qui serait entrée dans mon panier. Oui. En dépit de ma raison, les pulsions l'auraient fortement emporté.
     Je ressors du magasin avec le strict nécessaire selon ma vision, bien qu'en réalité il faudrait au moins deux ou trois personnes ordinaires pour porter tout ce que j'ai à porter. Sur le moment, je ne m'en rendais pas vraiment compte, bien que je me demandais ce qu'avait tous ces gens à m'observer ainsi. J'étais toutefois restée dans le centre commercial, histoire de voir ce que les autres boutiques proposaient comme nouveauté. Noël arrivait à grand pas, je pensais intéressant de m'offrir quelques décorations, même si je passais dans les boutiques juste pour observer plus que pour faire des achats. J'avais déjà les mains bien pleines faut dire. C'est alors qu'une dispute se déclencha dans l'une des boutiques dans laquelle j'étais entrée, si elle avait l'air tout ce qu'il y a de plus ordinaire au début, l'ambiance changea très vite quand l'homme sortit une arme pour menacer l'hôte de caisse. La panique gagna presque instantanément les clients qui se précipitèrent vers la sortie. Quand à moi je déposais délicatement mes cabas avant de désarmer et assommer le malheureux au tempérament douteux, ce avant de revenir vers mes courses... Oui, le tout en super-vitesse pour ne pas qu'on me voit agir dans ma tenue civile, bien que quelques papiers volèrent autour de moi sous les quelques courants d'air qui ont accompagné ma course.

    Déposant l'arme dans un coin de la boutique en prenant soin de le tordre pour qu'il soit inutilisable, je replaçais mes lunettes avant de partir à mon tour. Je m'arrêtai un instant ayant eu l'impression désagréable d'avoir été observée, regardant autour de moi. Mais j'associais ça à mon imagination, car aucun humain ordinaire ou méta-humain n'aurait pu voir mon mouvement, j'en étais persuadée. Je rentrai à pied... marcher me faisait du bien et puis, je n'habitais pas bien loin du centre commercial. Une fois chez moi, après avoir rangé les courses et commencer à la cuisson du repas de ce soir, en frappa à ma porte. Je restais un moment immobile, en me demandant qui ça pouvait être ? Il était déjà 19 heures et aucune de mes connaissances ne seraient venues me rendre visite sans m'en informer au préalable ? Quand à Zatanna, je l'imagine difficilement frapper à ma porte. Cela ne pouvait être que le loyer, cependant, je l'avais payé la semaine dernière. Un voisin en manque de sel ou de sucre, peut-être ?
    L'envie d'utiliser la vision X avant d'ouvrir me titilla l'esprit, mais au final je me disais que ce serait là puéril de ma part que d'utiliser mon pouvoir de la sorte. Alors, j'ouvris la porte simplement... Si au début, je ne voyais pas qui était cette femme, une drôle de sensation me submergea en la fixa avec plus d'intérêt. « Oui ? Vous... Vous désirez madame ? » La sensation étrange d'être en présence familière. Etait-ce encore mon imagination, ou bien l'odeur de cette femme était identique à la mienne ? Voilà peut-être le début du déclin de mes super-sens.