don't need rescrue | bart

Des années à trainer dans leur gang. T’avais failli te faire arrêter des dizaines de fois mais à chaque fois, t’étais passé au travers. Cette vie, c’était la tienne. Pas la plus calme, pas la plus agréable non plus. Si maintenant tu t’en sortais mieux, si t’avais un peu plus de galons et t’étais un peu plus écouté, t’en restais pas moins un individu lambda au sein de votre groupuscule. Vous étiez des dizaines et toi, t’étais parfois qu’un inconnu au milieu d’eux. Pas un leader, pas un membre éminent. Non, juste un de ceux qui allaient au casse-pipe. Mais maintenant tu pouvais y aller en donnant un semblant d’avis avant. Est-ce qu’il était pris en compte ? T’en doutais mais tu ne te faisais plus lyncher pour avoir osé ouvrir la bouche. Et les autres te faisaient confiance. Surtout les jeunes. Parce que si t’étais encore jeune, t’en restais pas bien plus expérimenté qu’eux. Après tout, t’avais presque grandit au sein de ce gang. Suite à la mort de ton père, c’étaient eux qui t’avaient récupéré, qui avaient fait de toi ce que tu étais désormais. C’était peut-être pour ça que tu étais si obéissait. Tu leurs étais entièrement redevable. Alors même si tu gagnais pas énormément en comparaison avec l’argent que vous brassiez, tu serais peut-être plus en vie s’ils étaient pas tombés sur toi. T’avais une maison, un toit, de quoi vivre décemment et c’était largement suffisant. Et puis, t’étais pas seul. Si t’étais pas proche des leaders, t’avais des proches au sein des rangs. Les missions étaient variées, vous trainiez dans différents trafics. Drogue, pour ceux qui arrivaient, pour voir leur loyauté au début. Et puis, on vous faisait un peu plus confiance et avec cette confiance venait les armes et le danger. Les armes à feu, ça faisait longtemps qu’elles ne te faisaient plus peur. Mais tu restais de ceux qui n’aimaient pas particulièrement t’en servir. Tu faisais ton boulot, mais t’étais pas un meurtrier, pas un tueur à gages chargé d’éliminer les cibles. Non, toi, c’était les braquages dans lesquels on avait fini par te mettre. Et depuis, tout le monde avait entendu parlé de celui qui braquait à l’aide d’un arc. Pourquoi, t’en savais rien. T’avais trouvé ça stylé un arc quand t’avais vu une émission de tir. Tu t’étais entrainé et voilà. Au final, c’était tout aussi efficace qu’un pistolet et ça avait ce petit côté sympathique. Un peu comme Robin des Bois aussi. T’avais vu un film sur lui et il t’avait plu. Après tout, c’était pas aux pauvres que vous piquiez le fric. Bon, vous le redistribuiez un peu moins que le héros des livres mais n’étiez vous pas les pauvres. T’étais pas le seul qui avait été accueilli comme ça par le gang. C’était aussi grâce à cet argent que c’était possible.

Ce soir là, la mission était simple. Il fallait s’occuper d’un fourgon blindé qui traverserait la ville. La criminalité était montée en flèche partout et c’était un réel avantage pour toi. Après tout, les forces de l’ordre se retrouvaient divisées entre les différentes attaques. Entre les criminels et les méta-humains qu’ils ne cessaient de traquer, pour votre plus grand plaisir. Ils étaient ceux qui essayaient de vous arrêter et le fait qu’ils soient traqués était un réel avantage. Mission banale somme toute. Il fallait juste agir rapidement. Y a le van qui se gare de façon à bloquer le fourgon et vous voilà face à lui, armes aux poings. Quelques minutes pour enfin être actifs. Quelques minutes de concentration pour une mission réussie.

C'était une belle journée ensoleillée, comme tu les aimais. T'étais assis dans un fast-food, en train de siroter ton milkshake au chocolat. En réalité, c'était ton 7ième, les six autres coupes vides étaient alignés devant toi. T'avais une faim de loup aujourd'hui. Et c'était plutôt compréhensible. Tu venais tout juste d'empêcher un braquage de banque et d'échapper à une course-poursuite contre la police. Heureusement, ta vitesse te permis de te réfugier dans ce fast-food juste à temps. Les méta-humains avaient pas la côte dans cette univers alternatif. Tout ça à cause de toi. La culpabilité te rongeait. Mais je voulais juste sauver mes amis ! Ta colère montait de plus en plus. Tu bouillonnais à l'intérieur. Tu finis rapidement ton dernier milkshake et paya l'addition, oubliant de laisser un pourboire au serveur. Tant pis. Au moment où tu mis ton pied dehors, tu vis deux gros bolides filer à toute allure. Un fourgon et un van. Ils avait l'air plutôt chargé. Et quelque chose te disait qu'ils n'étaient pas alliés. Il va y avoir une attaque à main armée. Je ne peux pas laisser passer ça. Impulse allait devoir refaire surface. Et toi qui pensait pouvoir te reposer. Le devoir t'appelle.

En un quart de seconde, tu pressas sur le côté de ta bague et enfila la version sombre de ton costume qui y était compressé. Cette bague s'était avéré utile un bon nombre de fois. Tu t'élanças à toute vitesse, mais tu gardas tout de même une marge en toi et les véhicules pour ne pas qu'ils te repèrent. Le van commence à dépasser le fourgon. Il s'arrête juste devant lui. La bande de voyous commençait à sortir, armés jusqu'aux dents. Les pauvres, ils ne savaient pas ce qui allaient leur arriver. Il valait mieux qu'ils se sentent encore omnipotent. Alors que tu te rapprochais dangereusement de tes cibles, tu remarquas quelque chose de bizarre. Un des voyous n'avaient pas de pistolets, ni de fusils. Non, il avait un arc... Le déclic se fit instantanément dans ta tête. Shit, Roy, t'es tombé bien bas. Trêve de mondanités, tu dois passer à l'action. Passant à présent à ta vitesse maximale, tu mis tes lunettes de protection sauta d'une bonne dizaine de mètres. Tu atteris en plein au milieu de la bande, ce qui créa une mini onde de choc, assez forte pour les déstabiliser. Enfin face à face, tu fis craquer tes jointures. Aujourd'hui, tu te donnais. Tous les mettre hors d'état de nuire en moins de cinq minutes, tout en en faisant attention pour épargner Roy. Une petite conversation s'imposait.

T'avais réussi ton propre défi haut la main. Ta vitesse les avait étonné. Et tu n'eus même pas une égratignure. Tu te retournas vers Roy et lui dit: Toi, tu restes là. Il faut qu'on parle. Et vous alliez devoir parler vite avant l'arrivée de la police. Pourquoi tu fais tout ça ? Pourquoi tu commets tous ces actes illégaux ? Tu parlais déjà d'un air accusateur. Normal, le Speedy que tu connaissais, lui, ferais jamais quelque chose comme ça. Soudain, tu réalisas. C'est une réalité alternative. Tu fais donc face à un Roy différent. J'ai parlé trop vite. Est-ce que tu te souviens de moi, Roy ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR Lannisters

T’as les flèches qui fusent sur le fourgon, celui que vous avez arrêté. T’as l’adrénaline qui fuse dans tes veines alors que le stress monte doucement. Y a les coups de feu qui résonnent dans la rue. Y a les cris de quelques passants qui courent se planquer, fermant les yeux sur ce qu’il se passe dans la ville. Et puis, il débarque. Lumière diffuse. Tornade humaine. Onde de choc qui te fait vaciller alors qu’il a atterri au milieu d’entre vous. Quelques secondes d’arrêt. Calme avant la tempête. Y a les coups qui pleuvent. Et tu comprends. Un héros. Un de ceux que vous espériez ne jamais croiser. Et le questionnement alors que tu vois les autres qui se font arrêter. Y a ceux qui désertent. Y a ceux qui n’en ont pas le temps. Et y a toi qui attends bêtement que ton tour vienne alors que tu tentes de prédire son prochain mouvement, l’arc bandé, la flèche prête à être décochée. Et ils tombaient les uns après les autres. Et y avaient les battements de ton cœur qui accéléraient alors que tu te disais que tu serais le prochain. Encore quelques secondes avant qu’il ne te tombe dessus. Y a le dernier qui s’effondre. Et il s’arrête. T’as le regard qui croise le sien alors que tu t’apprêtes à décamper. Profitant de ce semblant de trêve pour te faire la malle.

« Toi, tu restes là. » Tu l’observes, t’as l’arc qui se baisse pas de celui qui reste un ennemi même s’il ne t’a pas touché au moindre instant. Tu comprends pas ce qu’il te veut. « Et si j’me barres tu feras quoi ? » Ironie qui traine dans la voix. De toute façon, il te rattrapera. Tu le sais. Tu l’as vu après la démonstration de force qu’il vient de faire tu ne te donnais pas beaucoup de chance. Sauf si tu usais de ta malice, celle qui t’avait déjà sortie de maintes situations néfastes. Tu veux juste avoir le dernier mot à défaut de pouvoir rivaliser. Tentative de se croire courageux face au danger. « Pourquoi tu fais tout ça ? Pourquoi tu commets tous ces actes illégaux ? » Ce qu’il pouvait être naïf. T’as les sourcils qui se hausse, mais t’as pas le temps de lui répondre une remarque bien sentie. Lui, il devait avoir tout qui lui tombait tout cru dans la bouche pour oser poser une telle question. C’était pas possible autrement. Est-ce qu’il savait seulement ce que c’était de se battre pour survivre, pour juste vivre un peu. Est-ce qu’il savait ce que c’était que d’appartenir à un mouvement à qui tu devais tout parce qu’il t’avait sorti de ta misère. « Est-ce que tu te souviens de moi, Roy ? » T’as les battements ton cœur qui accélèrent de manière désordonnée. Elle t’a prise par surprise sa question. T’en as l’arc qui s’abaisse. Et la peur qui s’insinue dans ton organisme. Il savait qui tu étais. « Comment tu sais qui je suis ? » Suspicion. Comment il savait ton nom. T’étais personne dans ce gang, personne dans ce monde. Juste un parmi tant d’autres. « Et t’es qui pour me juger ? Qu’est-ce que tu sais de ma vie ? » Et de tout ce que tu avais souffert. Tout ce que tu avais dû faire pour juste être encore en vie aujourd’hui.

De ce que tu remarquais, Roy n'avait plus aucun de souvenir. Le voir comme ça, l'arc tendu vers toi, prêt à tirer en cas de défense, ça te faisait plutôt peur. Tu n'avais pas peur pour toi, mais pour lui. Quand tu lui demandes si il se souvient de toi, tu vois une sorte de lueur dans ses yeux. Il baisse même sa garde. Au moment où tu crois qu'il se remémore des souvenirs, c'est tout le contraire. Comment tu sais qui je suis ? Le Roy de cette réalité alternative ne savait pas que tu en savais probablement plus sur sa vie qu'il en savait lui-même. Il se croyait si puissant alors qu'il avait encore tant à apprendre. Et tu étais là pour l'éclairer pour ce qu'il ne savait pas encore. Tu espérais juste qu'il soit réceptif à tes paroles. Il pourrait bien totalement se tourner contre toi et vouloir t'éliminer. Ou même te dénoncer aux autorités. Quand tu y repensas, un hors-la-loi qui dénoncerait un autre hors-la-loi, ce serait assez improbable. Crois-le ou pas, on a déjà été des amis, Roy. Sans même lui laisser le temps de réagir ou répliquer, tu enchaînas ton monologue. Je pense que tu as compris que je suis un méta-humain et que je cours plus vite que n'importe qui. Alors, il s'est passé qu'en courant à une vitesse de plus de 300 m/s j'ai créé une réalité alternative du monde. Et c'est cette réalité dans laquelle on vis présentement. À la base, je voulais juste sauver mes amis. Et t'en faisais parti. Tu voulais juste sauver tes amis. Tu l'avais fait, mais tu les avais ensuite damnés à vivre dans un monde encore plus pourri. T'espérais toucher Roy en plein dans le coeur, pour qu'il comprenne que tu n'étais animé que des bonnes intentions. Dans ma réalité, t'es toujours un archer, t'as toujours une vie difficile, mais tu es un héros, juste comme moi. Et au fond, je sais que t'as encore une âme de héros. Dis comme ça, ça paraissait hyper-cliché, tellement que cela te donna mal à la tête. C'est censé le convaincre, ça ?

CODAGE PAR AMATIS