Amnesty Bay. Une patrouille de Savage vient arrêter un groupe de rebelles qui a trouvé refuge dans la ville portuaire. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Les deux groupes s'affrontent avec acharnement, et des pertes de civils sont à déclarer. Megan se trouve sur les lieux par hasard, à force d'errance dans un monde qu'elle connait mal. Elle veut apporter son aide, mais l'un comme l'autre des deux adversaires la voit comme une menace potentielle. Elle devient elle aussi la cible des troupes de Savage. Afin de mettre rapidement un terme à la situation hors de contrôle, ils lâchent sur les rebelles et sur la ville deux êtres qu'ils détenaient en captivité : Killer Croc et King Shark. Non loin de là, Mera entend le grabuge et se rend directement sur place. Avec Megan, elles vont d'abord devoir s'apprivoiser, amener les rebelles à coopérer, arrêter les troupes de Savage, et bien sûr, empêcher Killer Croc et King Shark de semer le chaos. En somme, une journée bien remplie.
Une journée après l'autre M'gann avance sur cette planète nouvelle pour elle et infiniment étrange. M'gann a détesté son séjour dans le système Vega, elle se rend compte que la Terre est une planète qui peut se révéler tout aussi hostile que ce système rempli de criminels et des pires dégénérés de la galaxie. Et plus les jours passent, plus l'espoir de trouver J'onn s'amenuise. Et plus elle évolue dans cet environnement hostile et froid, plus elle se sent perdue. Toute cette violence qui l'entoure s'insinue en elle, comme un poison. Ce poison, elle l'a fui en quittant mars. Le havre de paix qu'elle pensait trouver en arrivant sur Terre n'était qu'un mirage, une illusion. Et la réalité lui déplaît. Elle déplaît à cette martienne verte idéale qu'elle aimerait être. Et cela la frustre beaucoup. Parce qu'elle sent cette part d'ombre qui grandit en elle, chaque jour un peu plus, menaçant de l'engloutir totalement, de faire disparaître toute la gentillesse et la bienveillance que M'gann essaie d'avoir à l'encontre des autres. Elle n'arrive pas à s'intégrer la martienne. Elle essaie pourtant, chaque jour un peu plus. Mais dans les conditions qui sont celles du pays dans lequel elle recherche J'onn, poser des questions est difficile. Les gens sont méfiants, tous cherchent à se protéger n'hésitant pas à dénoncer leurs voisins, parfois même leurs amis si cela peut leur éviter d'être dans l'œil de ce tyran qui a pris le pouvoir. Ce Savage qui met le pays à feu et à sang ne se rend pas compte qu'il risque de provoquer l'anéantissement de son peuple... Sa haine et sa soif de pouvoir sont tellement dangereux. Et le venin qu'il répand dans les âmes se répand dans celle de M'gann sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit. Plus elle se sent seule, plus la violence qui a toujours été là, mise de côté prend de l'ampleur.
Au gré de ses errances, M'gann s'est arrêtée quelques jours sur la côte est, et se trouve pour le moment à Amnesty Bay. Cette petite ville portuaire l'a abritée quelques temps et la martienne a profité de cet immense apaisement que l'océan a créé en elle. Loin de tout ce qu'elle pouvait connaître, la Terre regorge de merveilles naturelles que M'gann continue à découvrir. L'océan est l'une de ses préférées et parfois, elle se demande ce qu'elle pourrait découvrir si elle plongeait. Elle n'ose pas, mais un jour peut-être le fera-t-elle. En attendant, la voilà au milieu d'un affrontement entre les troupes de Savage et un groupe de rebelles. Ce sont les civils pris entre les échanges qui poussent M'gann à vouloir s'interposer pour les protéger. Eux ne sont responsables de rien, et n'ont rien demandé. Mais très vite, la voilà perçue comme une ennemie aussi bien par un groupe que par l'autre. Et comme d'habitude, M'gann ne sait pas quel groupe a raison. La politique de Savage n'est pas la bonne, mais pourquoi les rebelles s'opposent avec autant de violence, sans hésiter à tuer des civils innocents ? La martienne se perd dans des argumentaires sans fin dont l'incertitude et les doutes nourrissent la martienne blanche qui a soif de violence et de pouvoir. Peut-être pourrait-elle s'allier à cet homme pour se rassasier ? Ou peut-être pas ?
Finalement, les hommes de Savage lâchent deux alliés qui inquiètent beaucoup M'gann pour mettre fin aux affrontements. Cela n'est pas du tout de bonnes augures pour les gens présents et M'gann essaie tant bien que mal d'évacuer quelques personnes qui ne semblent pas avoir un rapport avec tout ceci en cherchant une aide potentielle, quelqu'un sur qui s'appuyer. Les rebelles ne semblent pas se bousculer au portillon, et à nouveau l'immense vague de solitude s'abat sur M'gann qui serre un peu les poings. Les deux immenses créatures n’ont d’humain qu’une posture. La martienne ne reconnaît pas ces étranges créatures, mais une chose semble certaine ils ne sont pas amicaux et elle ne pourra pas affronter tout le monde seule. Lorsqu'une salve de balles volent dans sa direction, M'gann use de son intangibilité pour éviter d'être blessée. Elle apprend encore comment utiliser ses capacités d'une façon défensive et offensive et parfois, il y a encore des ratés. Heureusement ce n'est pas le cas à ce moment précis. Cependant, cet éclat de succès n'a fait qu'attirer l'attention sur elle, la rendant encore plus dangereuse aux yeux de tous.
Dans cette réalité malade, rien n'a été épargné. Même la tranquille Amnesty Bay, où d'ordinaire rien ne se passe, est touchée par le poison qui ronge le monde. Déjà en temps normal, Mera doit fournir beaucoup d'efforts pour apprécier la surface. Mais avec la tyrannie de Vandal Savage en place, impossible pour elle d'apprécier quoi que ce soit. À côté de cet homme, Orm apparaît comme un souverain parfaitement raisonnable ; même en ayant voulu submerger tout un continent pour prouver la puissance de leur nation. Depuis qu'elle a retrouvé Arthur, Mera n'a pas quitté la petite ville, désireuse de garder un œil sur son père et lui – au cas où il retrouverait miraculeusement la mémoire. Elle séjourne au phare en attendant de trouver une solution à la myriade de problèmes qui la suivent où qu'elle aille, n'ayant eu aucun mal à se faire accepter des Curry. Thomas paraît enchanté de faire la connaissance de quelqu'un qui ne le prend pas pour un vieil affabulateur, et prouve ses dires, et Arthur... Arthur ne se souvient peut-être pas de leur mariage, mais sa présence est loin de le déranger, comme s'il la reconnaissant sans vraiment savoir comment, ni pourquoi. Mera fait profil bas, elle se fond dans la masse, au cas où Orm aurait déployé ses meilleurs espions pour partir à la recherche de celle qui est – hélas – son épouse et sa reine. Pour son plus grand malheur, Mera vit une grossesse agitée et compliquée. Tellement de choses ont changé qu'elle n'est plus certaine de porter l'enfant d'Arthur, et aussi déplaisante que soit cette idée, elle éprouve tout de même le besoin de le protéger quoi qu'il arrive. Son ventre s'est arrondi, sa condition n'a échappé ni à Arthur, ni à Thomas, et bientôt elle ne pourra plus le cacher sous ses vêtements. Lasse de se morfondre, Mera préfère quitter le phare pour partir à la recherche de son époux amnésique. Elle sait déjà qu'elle le trouvera soit occupé à travailler au port, soit au comptoir d'un énième bar à avaler verre après verre. Elle profite du climat peu clément pour dissimuler ses formes sous un manteau emprunté à Arthur, beaucoup trop large pour elle mais parfait pour la situation. Mais très vite, elle remarque que quelque chose ne va pas à Amnesty Bay. Les civils fuient le centre-ville, une femme traînant ses deux enfants par la main lui conseille de faire de même et un un homme visiblement pressé la bouscule sans s'excuser. Imaginant tout à fait Arthur s'être attiré des ennuis, Mera avance à contre-courant pour rejoindre l'épicentre de l'agitation. Elle n'y trouve pas son époux, mais un groupe de rebelles affrontant une milice de Vandal Savage. Elle songe d'abord à les laisser régler leur différend entre eux, ne souhaitant pas prendre de risques inutiles, mais se ravise quand elle remarque la présence d'une jeune femme donc l'apparence lui est familière. Il lui faut quelques secondes pour la replacer, pour se souvenir qu'elle fait partie de la même équipe de jeunes héros que Kaldur'ahm. Elle semble être prise entre deux feux, cible partagée de deux camps ennemis qui ne valent sans doute pas mieux l'un que l'autre, puisqu'ils se moquent des dommages collatéraux. Les créatures lâchées par la milice auraient eu de quoi faire cauchemarder Mera s'ils n'avaient pas bien pire au fond de l'océan. King Shark, Killer Croc, deux individus qui n'ont besoin que d'excuses pour semer la mort et le chaos sur leur passage. Utilisant la source d'eau la plus proche, autrement dit l'océan, Mera dresse un bouclier entre la jeune femme et tous les autres, ne faisant pour le moment aucune distinction entre les uns et les autres. Pour la jeune reine, ils sont tous à mettre dans le même panier. L'homme requin cherche déjà à nager à travers le mur d'eau, alors Mera en augmente la densité pour lui interdire le passage, n'ayant pas la moindre envie de se battre. En temps normal, Arthur serait déjà intervenu pour les protéger, sa ville, elle et leur enfant à naître. Elle grimace en l'imaginant trop ivre pour lever le petit doigt. « Megan... Megan, c'est bien ça ? » Mera n'a jamais été très douée, lorsqu'il s'agit de retenir les noms des membres de toutes les équipes. C'est tout juste si elle connaît les individus qui composent la Ligue de Justice, alors les autres... Son intérêt pour la surface et ses habitants s'arrêtent où celui d'Arthur commence. « Je suis Mera. Mera Curry, la femme d'Aquaman. Est-ce que tu te souviens de moi ? De lui ? » Elle n'en mettrait pas sa main à couper. « Je suis là pour t'aider. Je ne vais pas te faire de mal, je te le promets, mais nous ne pouvons pas rester ici. » Pour le meilleur ou pour le pire, Mera ne veut pas se battre. Elle ne veut pas risquer la vie de son bébé, pas même pour sauver des vies innocentes. Ce n'est pas elle, le héros de la famille. Et même en n'étant pas démunie de conscience, elle choisira toujours les siens en premier. Toujours.
Prise au milieu d'un conflit qui ne la concerne pas vraiment dans le fond, elle sait qu'elle ne devrait pas être là. Et toute cette promiscuité, toute cette violence, cela l'oppresse. Elle ne sait pas qui sont les bons ou les méchants, mais ce qu'elle voit ce sont les innocents qui sont pris au piège au milieu du conflit, qui tentent de fuir, certains étant blessés dans la manœuvre. Elle évite une salve de balle tout en regardant ces créatures qui commencent déjà à faire un ravage tout en se dirigeant vers elle. M'gann se dit que ces créatures ont surement l'instinct de repérer qu'elle est le principal danger pour le moment. La martienne se concentre sur les balles qui se dirigent à nouveau vers elle. Et à ce moment-là un mur d'eau se dresse devant elle. Elle a un mouvement de recul. Elle penche un peu la tête en regardant le mur que les balles ne traversent pas malgré le fait que cela ne soit pas quelque chose de solide. Le requin est le premier à arriver et M'gann le voit essayer de traverser mais il n'y arrive pas. Quand elle entend son prénom d'emprunt elle tourne la tête cherchant qui s'adresse à elle. Elle aperçoit une femme rousse, qui porte un étrange manteau qui semble être trop grand pour elle. Elle se présente. Merra Curry. La femme d'Aquaman. M'gann fronce les sourcils lorsqu'elle lui demande si elle se souvient d'eux. Non. Elle ne sait pas quel blabla elle lui raconte-là. Elle lui dit qu'elle est là pour l'aider et qu'elle ne veut pas lui faire du mal. L'espace d'un instant, elle se demande bien ce que cette femme pourrait lui faire : la noyer ? Peut-être. M'gann n'a pas intérêt à se faire une autre ennemie. Elle ne peut pas se permettre ce luxe. Elle ne veut pas rester ici. M'gann elle ne compte pas s'en aller. Elle lui dit : « Je ne sais pas qui vous êtes... Je suis désolée mais je ne crois pas vous avoir déjà rencontrée... ». Elle la regarde toujours fouillant dans sa mémoire. Mais non.
Elle regarde la femme et sans aucune limite sonde son esprit. Elle fouille à la recherche d'information qui pourrait l'aider : cette femme peut manipuler l'eau mais elle ne souhaite pas rester pour aider. Est-ce vraiment quelqu'un qui est là pour elle ? Elle ne voit que quelques bribes, son esprit semblant plus complexe que ceux des humains. Elle capte une image d'enfant, et un certain désintérêt pour le monde des humains. Peut-être qu'elle veut simplement se protéger ? M'gann n'est pas bien placée pour critiquer ou comprendre. Elle se contente de dire : « Il faut arrêter ces deux-là ». Elle donne un coup de tête en direction des deux monstres. Même si elles partent, eux continueront leur massacre. Les rebelles, les innocents et en un rien de temps la ville entière aura été dévorée par ces créatures. Cela ne semble pas être une bonne chose. Mais il y a toujours les deux groupes qui se tirent dessus. Elle propose : « Si vous neutralisez ceux-là - elle indique les soldats de Savage - les autres devraient arrêter de tirer non ? ». Elle semble perdue la martienne mais une chose est sûre, elle n'est pas à l'épreuve des balles. Et si elle veut pouvoir affronter les deux monstres, elle doit le faire sans avoir peur qu'on ne lui tire dessus pour rester le plus concentrée possible. Si cette femme, cette Mera, peut l'aider alors M'gann pourra se débrouiller seule. Enfin, elle le pense. La seule chose difficile pour elle est d’identifier ce qu’elle doit faire : si elle pouvait savoir de quel côté se trouver, quel parti prendre, elle saurait lesquels éliminer. Mais en regardant ces deux créatures, une chose est sûre : il faut les mettre hors ligne avant qu’il ne soit trop tard. Elle ne sait pas très bien pourquoi elle veut le faire, mais elle va le faire. Et s'il le faut, elle utilisera toutes les armes dont elle dispose pour le faire.
Exactement comme Mera le craignait, Megan ne se souvient pas d'elle et sans doute encore moins d'Aquaman et de la Ligue de Justice. Les héros, jeunes et plus âgés, semblent tous avoir disparu au moment où le monde a le plus besoin d'eux. Mera n'a pas l'âme d'une héroïne. Elle ne serait pas capable de faire ce qu'ils font, malgré toute le respect et l'admiration qu'elle leur porte. Être reine, c'est complètement différent. Son peuple est sa seule priorité, elle ne peut pas se permettre de penser et d'agir avec un altruisme parfait comme le feraient Wonder Woman ou Superman. Et puis, Mera le sait bien, elle possède un côté égoïste qu'il n'est pas possible de nier. D'ordinaire, elle aurait pu mettre fin à ces affrontements ridicules d'un claquement de doigts, mais étant enceinte elle se doit d'être beaucoup plus précautionneuse. Elle se moque bien de savoir qui a tort ou raison, elle retient simplement l'incapacité des Américains à s'entendre sur quoi que ce soit, ou à résoudre leurs différends sans faire un usage extrême de la violence. Les Atlantes ne sont peut-être pas les êtres les plus pacifiques de la planète, mais Mera ne pense pas avoir un jour rencontré un peuple plus belliqueux que celui des États-Unis. La seule chose qui l'intéresse pour le moment, c'est se débarrasser des menaces représentées aussi bien par les rebelles que par la milice de Vandal Savage, et en particulier par les deux méta-humains que sont King Shark et Killer Croc. Mais en commençant par s'occuper de la bande d'idiots qui échangent des tirs sans réellement se soucier de savoir où les balles atterrissent, Mera s'ôtera une belle épine du pied. Quant à Megan, elle doute que cette dernière soit sans défense, si elle en juge par les capacités pour le moins exceptionnelles de son équivalent masculin dans la Ligue de Justice. « Je vais me charger des soldats, garde un œil sur ces deux là. » Elle désigne les atouts principaux de la milice d'un signe du menton. Puis elle transforme le mur d'eau qui empêchait King Shark et Killer Croc de les atteindre en une sphère à l'intérieur de laquelle elle les retient prisonniers, et la projette à travers la façade d'un bâtiment laissé à l'abandon. Ils devraient être tous les deux sonnés quelques secondes, de quoi lui permettre de neutraliser la milice – en théorie. Sans perdre de temps, Mera prend le contrôle de l'eau dans leurs corps et les immobilise afin qu'ils ne puissent plus faire feu. Mais elle ne fait pas plus confiance aux rebelles, elle craint qu'ils n'en profitent pour de nouveau tirer ou ne les prennent pour cibles Megan et elle, alors elle leur fait subir le même sort. Amnesty Bay a assez souffert de l'affrontement, nul besoin d'en rajouter. Les uns ne valent pas mieux que les autres, quand autant d'innocents paient le prix de leurs différends. Obligée de diviser son attention, Mera est bien malgré elle obligée de remettre sa vie entre les mains de Megan quelques secondes, le temps de se charger du sort de leurs adversaires. Pour se débarrasser d'eux, elle fait au plus vite. Elle retire assez d'eau de leurs corps pour qu'ils perdent connaissance, elle ne les tue pas directement mais ne donne pas cher de leurs peaux s'ils restent aussi déshydratés longtemps, mais ce n'est pas son problème, ils auraient mieux fait de trouver un autre champ de bataille. Le plus facile étant fait, reste maintenant à neutraliser les deux autres. Mera ne connaît pas beaucoup Killer Croc, mais s'il est fait du même bois que King Shark, alors il ne lâchera pas le morceau avant d'avoir fait un maximum de dommages et surtout, de victimes. Mera se surprend à lâcher un juron qu'elle a souvent entendu dans la bouche d'Arthur – ne pourrait-il pas se souvenir de qui il est là, maintenant, tout de suite ? Cela éviterait à sa femme enceinte de se frotter à un squale de cette envergure. Mais puisqu'il n'est pas là, c'est avec une héroïne amnésique dont elle ne sait rien que Mera va devoir faire équipe. Autant dire qu'elle n'est guère enchantée par cet état de fait, même si elle n'a rien contre Megan personnellement. Éternelle méfiante, elle n'accorde pas sa confiance en une poignée de secondes, et encore moins à quelqu'un de la surface.
La martienne est toujours un peu perdue au milieu de tous ces hommes, toutes ces cultures, tous ces esprits différents. Elle erre sur cette planète perdue et ne réussit définitivement pas à retrouver l'autre martien. Le dernier martien. Introuvable. Et la petite M'gann totalement livrée à elle-même. Et si elle ne sait pas très bien pourquoi elle doit le faire, mais il faut que cet affrontement cesse. Cette guerre la révolte. Enfin, une partie d'elle seulement. L'autre jubile au milieu de toute cette violence et elle ne sait pas bien quelle partie écouter. Les deux probablement. Après tout, déchaîner la violence est tout à fait possible même en faisant le bien, non ? Et puis, le bien est une notion toute relative. Ceci dit, le faire toute seule semblait plutôt arrogant. Presque impossible, même pour elle. Heureusement, Mera la femme d'Aquaman, dont elle ne se rappelle pas du tout, semble plutôt partante pour l'aider un peu face à tous ces gens qui semblent bien déterminés à se faire du mal. Elle reprend la parole pour lui indiquer de surveiller les méta-humains. M'gann la voit englober les deux créatures dans une sphère d'eau et les projeter vers un immeuble. D'un oeil, M'gann veille à ce qu'ils ne se relève pas dans l'immédiat. De l'autre, elle veille à ce qu'il n'arrive rien à Mera. Heureusement, les miliciens et les rebelles s'affrontent sans plus se soucier des deux femmes qui sont inaccessibles pour le moment. Et cela ne la dérange pas plus que ça. En fait, elle ne s'inquiète pas vraiment. Peut-être parce qu'elle fait un peu confiance à cette femme qui semble la connaître. Peut-être parce qu'elle ne connait pas les gens qui sont inconscients à présent. Peut-être parce qu'elle a même un peu apprécié cela. Une chose réglée, les deux femmes peuvent se consacrer aux deux créatures.
Et M'gann se doute que ça ne sera pas si simple. D'ailleurs, les deux monstres reprennent déjà leurs esprits. Ils se redressent. La place est calme, leurs nouvelles victimes toutes désignées sont donc les deux seules personnes encore conscientes. M'gann n'a pas peur. Elle se contente de se redresser, carrant un peu les épaules. D'ailleurs elle ne leur laisse pas le temps d'approcher qu'elle projette plusieurs rayons elliptiques dans leurs directions pour tenter de les ralentir ou de les décourager au moins. Ce qui malheureusement ne semble pas être le cas. Si l'un d'eux est au moins touché, il ne s'arrête pas. Tous crocs dehors, ils sont bien décidés à se repaître des deux rousses. Alors elle se tourne vers Mera en disant : « Je peux peut-être réussir à en bloquer un avec la télépathie... » elle regarde à nouveau les monstres et dit : « S'ils sont immobiles, ils seront peut-être plus faciles à blesser... ». Elle fait un peu craquer sa nuque puis projette son esprit vers celui qui est le plus proche d'elle. Y entrer n'est pas difficile. Les pensées qu'elle y trouve sont violentes, sanglantes. Elle s'y fraye un chemin difficilement jusqu'à réussir à les troubler, suffisamment pour le déboussoler ce qui le pousse à s'immobiliser. Alors M'gann s'emploie à le garder dans cet état, continuant à parsemer ses pensées d'autres pensées parasites. Et voyant du coin de l'œil l'autre continuer à avancer, elle partage son attention pour projeter quelques rayons elliptiques dans le simple but de le freiner, attendant que Mera tente sa chance.
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Dans cette réalité malade, rien n'a été épargné. Même la tranquille Amnesty Bay, où d'ordinaire rien ne se passe, est touchée par le poison qui ronge le monde. Déjà en temps normal, Mera doit fournir beaucoup d'efforts pour apprécier la surface. Mais avec la tyrannie de Vandal Savage en place, impossible pour elle d'apprécier quoi que ce soit. À côté de cet homme, Orm apparaît comme un souverain parfaitement raisonnable ; même en ayant voulu submerger tout un continent pour prouver la puissance de leur nation. Depuis qu'elle a retrouvé Arthur, Mera n'a pas quitté la petite ville, désireuse de garder un œil sur son père et lui – au cas où il retrouverait miraculeusement la mémoire. Elle séjourne au phare en attendant de trouver une solution à la myriade de problèmes qui la suivent où qu'elle aille, n'ayant eu aucun mal à se faire accepter des Curry. Thomas paraît enchanté de faire la connaissance de quelqu'un qui ne le prend pas pour un vieil affabulateur, et prouve ses dires, et Arthur... Arthur ne se souvient peut-être pas de leur mariage, mais sa présence est loin de le déranger, comme s'il la reconnaissant sans vraiment savoir comment, ni pourquoi. Mera fait profil bas, elle se fond dans la masse, au cas où Orm aurait déployé ses meilleurs espions pour partir à la recherche de celle qui est – hélas – son épouse et sa reine. Pour son plus grand malheur, Mera vit une grossesse agitée et compliquée. Tellement de choses ont changé qu'elle n'est plus certaine de porter l'enfant d'Arthur, et aussi déplaisante que soit cette idée, elle éprouve tout de même le besoin de le protéger quoi qu'il arrive. Son ventre s'est arrondi, sa condition n'a échappé ni à Arthur, ni à Thomas, et bientôt elle ne pourra plus le cacher sous ses vêtements. Lasse de se morfondre, Mera préfère quitter le phare pour partir à la recherche de son époux amnésique. Elle sait déjà qu'elle le trouvera soit occupé à travailler au port, soit au comptoir d'un énième bar à avaler verre après verre. Elle profite du climat peu clément pour dissimuler ses formes sous un manteau emprunté à Arthur, beaucoup trop large pour elle mais parfait pour la situation. Mais très vite, elle remarque que quelque chose ne va pas à Amnesty Bay. Les civils fuient le centre-ville, une femme traînant ses deux enfants par la main lui conseille de faire de même et un un homme visiblement pressé la bouscule sans s'excuser. Imaginant tout à fait Arthur s'être attiré des ennuis, Mera avance à contre-courant pour rejoindre l'épicentre de l'agitation. Elle n'y trouve pas son époux, mais un groupe de rebelles affrontant une milice de Vandal Savage. Elle songe d'abord à les laisser régler leur différend entre eux, ne souhaitant pas prendre de risques inutiles, mais se ravise quand elle remarque la présence d'une jeune femme donc l'apparence lui est familière. Il lui faut quelques secondes pour la replacer, pour se souvenir qu'elle fait partie de la même équipe de jeunes héros que Kaldur'ahm. Elle semble être prise entre deux feux, cible partagée de deux camps ennemis qui ne valent sans doute pas mieux l'un que l'autre, puisqu'ils se moquent des dommages collatéraux. Les créatures lâchées par la milice auraient eu de quoi faire cauchemarder Mera s'ils n'avaient pas bien pire au fond de l'océan. King Shark, Killer Croc, deux individus qui n'ont besoin que d'excuses pour semer la mort et le chaos sur leur passage. Utilisant la source d'eau la plus proche, autrement dit l'océan, Mera dresse un bouclier entre la jeune femme et tous les autres, ne faisant pour le moment aucune distinction entre les uns et les autres. Pour la jeune reine, ils sont tous à mettre dans le même panier. L'homme requin cherche déjà à nager à travers le mur d'eau, alors Mera en augmente la densité pour lui interdire le passage, n'ayant pas la moindre envie de se battre. En temps normal, Arthur serait déjà intervenu pour les protéger, sa ville, elle et leur enfant à naître. Elle grimace en l'imaginant trop ivre pour lever le petit doigt. « Megan... Megan, c'est bien ça ? » Mera n'a jamais été très douée, lorsqu'il s'agit de retenir les noms des membres de toutes les équipes. C'est tout juste si elle connaît les individus qui composent la Ligue de Justice, alors les autres... Son intérêt pour la surface et ses habitants s'arrêtent où celui d'Arthur commence. « Je suis Mera. Mera Curry, la femme d'Aquaman. Est-ce que tu te souviens de moi ? De lui ? » Elle n'en mettrait pas sa main à couper. « Je suis là pour t'aider. Je ne vais pas te faire de mal, je te le promets, mais nous ne pouvons pas rester ici. » Pour le meilleur ou pour le pire, Mera ne veut pas se battre. Elle ne veut pas risquer la vie de son bébé, pas même pour sauver des vies innocentes. Ce n'est pas elle, le héros de la famille. Et même en n'étant pas démunie de conscience, elle choisira toujours les siens en premier. Toujours.