Depuis le Bartpoint, Donna s’était réveillé avec un horrible cauchemar. La jeune femme avait réveillé d’être un monstre sanguinaire, n’hésitant pas à tuer au nom de Vandal Savage et d’avoir comme petite amie, Scandal. Franchement, elle ne savait pas si cela était réel ou non, mais en tout cas, ça y ressemblait fortement. Elle lui était difficile de discerner le vrai comme du faux, mais cela ne l’aidait pas à se sentir bien dans sa peau. Entre la vérité sur Diana, le fait qu’elle a été l’unique enfant à avoir été créé à partir d’argile et ce rêve horrible, la brune ne savait plus où se donner de la tête. L’Amazone n’avait plus le cœur à mettre son costume ni même à prendre son lasso, son épée et son bouclier. Son équipement lui faisait rappeler certains moments difficiles qu’elle a vécus dans ce monde imaginaire, mais si réel à la fois. Ce retour à la réalité n’était pas de plus agréables et parfois, elle avait la sensation d’avoir de l’eau dans les poumons. Cet effet avec l’eau a très vite passé quelques jours plus tard. Au boulot, Donna arrivait à se concentrer et ne plus trop penser à ce cauchemar même si parfois, elle lui arrivait d’y penser et d’être dans les nuages. Sa galerie d’art de photographie fonctionnait très bien, au point de repenser à la reconstruction d’une autre boîte Aurora Photo Studio à Metropolis pour étendre sa notoriété. De plus, elle avait reçu pas mal de proposition pour du boulot, elle reçut des CV et des lettres de motivations, d’artiste en numérique confirmé ou d’étudiants sortant de leurs études diplômées afin de commencer une vie professionnelle.
Cela faisait plusieurs jours que Troia n’est plus apparu dans San Francisco et qu’elle n’a plus mis les pieds dans la base principale de la Young Justice. D’ailleurs, elle recevait des messages de la part de ses amis qui semblaient inquiets pour elle. La brune essayait de les rassurer de son état, en leur disant qu’elle avait juste besoin de temps et de récupérer ses esprits. Malheureusement, elle faisait une crise d’identité et elle se laissait un peu ronger par l’alcool. Elle préférait se concentrer sur son métier et sa vie privée que celui de justicière. Dans son bureau, il allait être dix-sept heures trente et elle allait bientôt terminer. L’Amazone avait quelques minutes devant elle pour finir ce qu’elle avait à faire comme répondre à un mail d’un certain Kyle Rayner proposant ses services de graphisme et d’artistes. Elle lui donnait rendez-vous le lendemain après-midi si tout allait bien de son côté, si ce n’était pas le cas, lui confirmer le jour où il pourrait être disponible pour venir la voir. Là-dessus, Donna était généreuse, elle laissait tout de même un délai pour ne pas trop les presser. Sortant de son entreprise, elle ne décide pas de retourner dans son appartement, mais plutôt, elle avait une envie de marcher. La ville semblait calme, les policiers faisaient correctement leur boulot et aucun Super-Vilain dans les horizons. Du coup, Troia n’avait pas de raison d’intervenir même si elle pourrait le faire dans d’autres villes sauf Gotham City parce que Batman ne souhaite pas être aidé. Donna pourrait peut-être rendre visite à Diana et Jason afin de voir Ophélia, sa nièce. Or, elle n’avait aucune envie de s’expliquer avec Diana pour le moment.
Après avoir décidé de manger dans un fast-food, un Macdonald, Donna se rendit dans un bar plutôt populaire et sans problème. Là-bas, elle avait décidé de se vider un peu l’esprit et tenter de se sentir bien en buvant afin d’oublier ses soucis et traumatisme. Parfois, elle se demande pourquoi elle n’écouterait pas les conseils d’une amie et de flirter avec un garçon ou une fille pour finir sa soirée avec une bonne compagnie. Or, la jeune photographe n’est pas douée dans ce domaine-là et disons qu’elle n’a jamais eu à flirter ou d’avoir des relations d’un soir. Du coup, elle ne savait pas comment s’y prendre exactement, elle qui dans le passé, a toujours été concentré sur sa vie de justicière de d’Amazone. Assise dans un bar, la brune avait commandé un whisky coca pour commencer doucement. De toute façon, il fallait qu’elle boit énormément pour être ivre et comme elle ne veut pas se ruiner, Donna est rare ivre. Pour le moment, l’ambiance semblait calme et tout se passait bien. Au loin, elle remarque un homme en mode pensif comme s'il cherchait lui aussi à oublier certaines choses. Dans ces moments-là, la brune n’osait jamais prendre l’initiative d’aller voir une personne pour parler quand l’individu ne semble pas être en forme. Pour une fois, elle allait faire un effort, ça lui changera des soirées où elle se fait draguer. La brune vient s’asseoir à côté de l’homme en question et but une gorgée de son whisky coca. Il ne semblait pas l’avoir remarqué sur le moment, mais elle allait tout de même lui adresser la parole.
« Salut. Depuis peu, je vous regarde et je vous trouve bien pensif. Une dure journée ? »
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« Écoute moi bien espèce d'enfoiré, j'viens de te facturer ma prestation. Tu respectes les clauses du contrat ou je te jure que je vais te... » Il a raccroché, ce connard.
Je respirais doucement, en sentant mon souffle remplir ma poitrine et s’échapper par mes narines. L’inspiration était vigoureuse tandis que l’expiration, faible. La première était pleine de vie tandis que la seconde semblait liée à la mort. La forte inspiration venait toujours satisfaire le corps en proie de désir de restaurer cette volonté perdue. C'est un putain de cirque j'hallucine. Je pensais que me consacrer à ma petite personne c'était la meilleure solution pour retrouver ce que j'ai perdu mais y a pas moyen parce qu'au fond... j'sais même pas si j'en ai envie.
L'environnement du bar est assez calme mais il représente assez bien le mépris que j'ai commencé à développer pour ceux que j'ai décidé de protéger. J'ai défendu cette planète avec tant de personnes... ils n'ont pas besoin de moi. La Ligue de Justice n'a pas besoin de moi. Les Titans non plus et encore moins le Corps des Green Lantern. On est putain d'insignifiants quand des pointures règlent des problèmes galactiques. J'ai sacrifié toute mon imagination pour cette planète qui ne fait que subir, pointer du doigt, se plaindre, avoir peur... Cette peur me contaminerait presque. Pourtant, l'anneau était toujours au fond de la poche de mon jeans... Toujours.
« Une autre bière, s'vous plais... »
Cela devait être la cinquième ou sixième. Moi et mes soucis financiers, je dilapidais tout dans l'alcool, les motels, la bouffe, et de quoi entretenir mon ordinateur portable que je me trimbalais pour bosser. J'ai vraiment cru que ce métier de merde me permettrait de retrouver la fougue de la créativité, mais il n'en est rien. Non ça fait des mois que je ne met plus l'anneau, que je n'en ai plus l'envie ni l'occasion d'ailleurs... ou alors si. J'ai laissé des occasions d'empêcher des p'tites racailles de merde de faire des méfaits. Je pris une respiration assez profonde.
Ils gèrent tous très bien sans moi. Un Green Lantern parmi des milliers, c'est quoi après tout ? Cette pensée me fit sourire nerveusement. Recevant ma bière, je passais ma main dans mes cheveux. Me frottant de façon très lassée le visage, une voix proche semblait s'adresser à moi. Une voix de femme. Tournant le visage vers cette dernière, j'arquai un sourcil. Tenant ma pinte, je pris la parole en lui répondant :
« Ah, c'est une méthode de drague assez prévisible ça. »
Bien entendu, prendre les paroles de la jeune femme à la légère était stratégique. Ne pas faire exploser l'atmosphère avec des idées sombres, ce serait malvenu... Pourtant, je n'avais pas à me plaindre de sa charmante compagnie. L'esprit sans doute légèrement envoûté par la bière. Heureusement mon foi était à l'épreuve de bien plus fort...
« Hum, on va dire que si on parle d'auto-entreprenariat, n'importe quel type concerné vous dira que c'est la merde tous les jours. Et pour vous répondre dans mon cas, c'est une journée assez... merdique qui ressemble à celle d'hier, et d'avant-hier, etc... »
Assise dans un bar, au niveau du comptoir, Donna buvait tranquillement et sans trop se prendre la tête avec son boulot. Elle avait fait sa petite promenade, maintenant, elle allait essayer d’oublier ses soucis. Oublier était un bien grand mot pour la brune, en effet, elle avait beau chercher un moyen de les nier, ignorer ou oublier, à chaque fois, ça lui revenait en pleine face. La jeune femme ne savait plus quoi faire hormis boire pour y parvenir, mais ce n’était qu’une illusion parmi tant d’autres. Donna le savait très bien, ses cauchemars, la vérité sur elle et Diana, sur ce qu’elle est réellement, tout ça ne semblait pas partir ni même se régler. Ça n’allait pas se régler en buvant ni même en essayer de les oublier sans en parler, mais elle n’était pas consciente de cela. Auparavant, elle n’a jamais eu à ses soucis de cela, car rien ne semblait l’atteindre niveau psychologique. Troïa était une fière et puissante Amazone, la sœur cadette de Diana et la première Wonder Girl, mais aujourd’hui, qui était-elle réellement ? C’était une question à laquelle elle n’arrivait pas à trouver. Pour l’instant, sa vie après ce premier drôle de rêve se résumait à bosser, se promener et boire. Ce soir, elle était encore dans un bar, mais cette fois-ci, elle allait changer ses habitudes. Un homme a attiré son attention, il était assis non loin d’elle et il semblait bien ailleurs. Quand elle le regarde, étrangement, c’était comme se regarder dans un miroir. Du coup, elle décide d’aller le rejoindre.
Donna s’installe à côté du jeune homme, bien pensif, il ne semblait pas l’avoir remarqué. Elle but une gorgée de son verre d’alcool avant de s’adresser la parole. Donna le trouvait bien pensif depuis un moment qu’elle avait commencé à l’observer. Elle voulait savoir s'il avait passé une dure journée, après tout, tout le monde ne voit pas la vie en rose surtout quand on est seul en train de boire une bière et perdu dans ses pensées. La jeune brune connaissait bien cela, elle avait la même attitude que lui lorsqu’elle vient seule. Parfois, elle est accompagnée de sa voisine, un peu trop collante quand elle boit, mais bien drôle. La réponse de l’homme fut plutôt amusante, il lui fait remarquer que c’était une méthode de drague plutôt prévisible de la part de la femme. Ce qui surprit l’Amazone sur le moment, elle n’avait pas eu dans l’idée de le draguer même si elle le trouvait plutôt à son goût. En guise de réponse, Donna lâche un petit sourire, le trouvant plutôt amusant pour une première rencontre. Il reprend la parole et d’après ce qu’elle a compris, sa vie dans l’aspirateur-traineau semblait être merdique et ça, tous les jours. Son business ne semblait pas fonctionner correctement et ça le déprimait. Il avait beau chercher à rendre cette discussion moins sombre et que son esprit n’influence pas ses paroles, mais Donna pouvait y avoir cette tristesse et souffrance. De là, à connaître l’ampleur de son état moral, elle ne saurait le dire, mais elle a connu aussi des moments difficiles en tant que patronne surtout la destruction de sa boîte et plusieurs morts d’employés à cause du Syndicat du Crime quand Metropolis a été englouti par un raz-de-marée.
« Je vois ce que vous dites, j’ai connu quelques amis dans votre cas et je compatis…Franchement, on aura beau faire, mais la vie nous réserve toujours les pires choses alors qu’on faisait toujours de notre mieux pour faire le bien. » Buvant une autre gorgée, elle reprend ensuite la parole. « Il y a un an, j’ai perdu mon entreprise et des personnes biens dans le raz-de-marée à Metropolis. J’ai eu du mal à m’installer à San Francisco à cause de cela et à redémarrer. J’ai été patiente, mais parfois, je désespérais en allant boire un coup pour essayer de surmonter cela. »
C’était une période plutôt noire dans sa vie, elle s’était plongé pour la première fois dans l’alcool en s’accusant d’avoir été incapable de sauver des vies innocentes. Son crush du moment, une belle italienne a été tué, noyer dans ce raz-de-marée, vraiment un coup dur pour la brune. Du coup, elle a toujours eu peur de s’engager à nouveau ou tenter quelque chose. Après tout, un être fait d’argile ressent-il réellement les sentiments ? Ou est-ce la magie qui lui en donne ? Franchement, Donna était perdue sur ce terrain-là, la vérité sur Diana l’avait réellement affecté. Perplexe et en colère à la fois, elle enviait Diana d’être née naturellement, mais à la fois, Donna était unique, or en bien ou en mal ? Depuis si longtemps, la brune se torture l’esprit avec cela et ça la ronge. Tôt ou tard, il devra y avoir une confrontation avec sa sœur aînée et Hippolyte afin de tirer tout ça au clair. Est-ce que ça va l’aider ou la rendre encore plus malheureuse ? Un jour, elle le saura. Pour le moment, l’Amazone se concentrer sur l’homme et soupire avant de finir son verre. Elle passe sa main dans son long cheveu pour les placer vers l’arrière avant de reprendre la parole.
« Désolée, je suis venue vers vous sans me présenter et vous racontant un peu ma vie. Je m’appelle Donna Troy et vous ? »
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Dernière édition par Donna Troy le Mer 19 Déc - 1:17, édité 1 fois
Pour beaucoup, cette journée c’était comme… la fin d’une journée de travail. Passer des heures à faire fonctionner les rouages d’une entreprise. Certains n’aimaient pas leur boulot, mais beaucoup aimaient travailler. Il y a des personnes qui vivent de leur passion et moi je passe mon temps à vivre de l’alcool, des clopes et de contrats qui ne se finalisent jamais. Autour de moi je ne sais pas qui est animé par la joie d’aller au boulot, mais j’échangerai ma place avec n’importe lequel de ses abrutis pour avoir une vie stable.
J’ai déjà songé à abandonner, mais quand c’est arrivé, un putain d’alien m’a confié son anneau. Je faisais tourner mon portable sur le comptoir, commençant à me dire que ces responsabilités c’est clairement pas pour moi. Quand on affronte une menace est qu’on en ressort pas indemne c’est toujours quelque chose de compliqué. Quand on tente de se raccrocher à notre quotidien de Terrien, et que tout nous lâche, tout semble… s’évaporer, d’un claquement de doigts.
Au final ce soir, ce qui pouvait me changer les idées c’était de parler. D’évacuer à petites doses ce que j’avais sur le cœur. Et cette jeune femme semblait être réceptive à mes états d’âmes. Voilà qui est bien touchant tiens. Elle se montrait compatissante, sans aller dans l’excès. On croirait une intervention divine pour me permettre de livrer les maux qui me rongent, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Si ? J’en sais putain de rien. J’en apprenais plus sur elle que sur l’ami l’homme qui m’a enseigné à être un Green Lantern.
La catastrophe dont elle m’a parlé, je vois de quoi elle parle. J’ai entendu parler de ce coup du destin, et à vrai dire… c’était bien loin de mes broutilles professionnelles pour que je continue de me plaindre continuellement. Levant ma bière dans sa direction je poursuivis en ponctuant ses propos par les miens :
« La vie est d’une nature capricieuse parfois, ça fait vite chier. J’suis désolé pour les pertes, j’vous souhaite vraiment de trouver un équilibre dans toute cette galère. C’est pas donné à tout le monde de s’en sortir, alors faites moi le plaisir de cultiver la différence. »
Je marquais une pause, juste le temps de tremper à nouveau mes lèvres dans le contenant pour en absorber le contenu. Je devais sans doute ralentir sur ça mais il faut dire que je n’ai pas trouvé de remèdes miracles pour avoir une vie stable.
« J’fais ce que je peux en tout cas. Je ne songe pas à la reconversion professionnelle, j’ai plus qu’à… croiser les doigts ? »
Comme avec cette entreprise que j’ai contacté récemment afin de proposer mes services en externe. Je ne proposais même plus le fait d’être embauché, si je peux travailler en tant qu’indépendant et gagner une misère… au moins je gagnerai ma vie. Tout ce que j’avais à faire, c’était de prendre une douche et me mettre sur mon 31 en présentant mes arguments de créatif, pas vrai ? En tout cas, il m’a semblé être touché par l’attention qu’elle me portait. Elle était drôlement courageuse de rester debout après ce qu’elle a traversé. Il n’y a nul doute sur sa force mental qui dépasse de loin celle des super-héros que l’on connait, que je connais. De celui que j’ai été.
Comment je peux me proclamer héros, gardien du Corps des Green Lantern, aujourd’hui ? Pff, vaste blague. Ce qui attira mon attention fut sa présentation. Son identité en tout cas. Je ne la regardais pas à ce moment là, mes yeux vagabondant vers le fond de ma pinte. Sursautant alors légèrement, je me tournais entièrement sur mon tabouret pour lui faire face. Je refuse de croire qu’il n’y a aucune coïncidence là. « Donna Troy hein ? » J’eus un sourire amusé et pourtant sincère. L’ironie n’a jamais été aussi plaisante que ce soir. Donc c’est elle alors ? Joue pas sur la situation, sois sincère. « Kyle. Kyle Rayner. Si vous êtes bien la personne à qui j’ai proposé mes services, osez me dire qu’il n’y a pas un peu de destin dans cette histoire ! » Concluais-je mes propos avec un sourire qui se voulait un peu plus sincère, mais aussi amusé.
Une période noire durant l’avènement du Syndicat du crime, disons que Donna ne souhaitait pas trop en parler jusqu’à maintenant. Elle ne disait plus beaucoup de choses à sa propre sœur ni même à ses amis proches. Pourtant, elle avait osé en parler un peu avec cet homme, un inconnu qu’elle avait rencontré dans ce bar. Il semblerait qu’il était plus aisé de se confier à un inconnu qu’à un proche et pourtant, c’est censé être le contraire. Il avait ce quelque chose en plus que d'autres n’avait pas, il traversait un moment difficile tout comme elle actuellement. Entre deux personnes vivant une situation peu banale, il n’y avait rien de compliquer à se comprendre et en discuter autour d’un verre. Donna était bien ravie d’être venu à lui, elle sentait que cette soirée allait être différente et intéressante. Cela faisait un moment qu’elle voulait se confier à quelqu’un et ce quelqu’un, c’était ce beau brun avec sa bière. Deux âmes perdues dans ce monde cruel et sans pitié. La jeune Amazone se met à écouter les propos de l’homme à ses côtés et il était désolé pour les pertes. Après tout, la vie était selon lui, capricieuse et c’était désolant. La vie ne fait pas de privilèges même à ceux qui luttent pour la protéger. En effet, tout le monde était dans le même bateau, bon comme mauvais, il fallait s’y faire même si la brune n’acceptait pas cette idée-là. Toutes ses personnes innocentes qui ont péri à Metropolis à cause de ce groupuscule, ça la mettait en rage, mais ça ne les ramènera pas à la vie pour autant. Pour essayer d’oublier ses peines, autant boire et tenter de trouver un semblant de vie stable malgré une vie remplit de souffrance et de mensonge.
Elle se répondit pas, l’unique réponse qu’elle donna à l’homme fut un léger sourire avant de boire une gorgée d’un verre avant de demander au barman, un autre verre. Difficile d’y répondre et même, un simple merci aurait pu suffire, mais c’est si simple et basique qu’elle n’osait pas le dire. Il était vraiment quelqu’un de bien, il est à l’écoute et lui répond surtout sans tabou, en étant honnête dans ses propos. Rien qu’à l’entendre, il connaissait le fait de perdre quelqu’un, d’avoir vécu l’Enfer et du coup, Donna savait que parfois, ce n’était pas facile de se confier sur cette vie obscure qu’on a pu traverser depuis tout ce temps. Après cette courte pause, ce petit instant de silence entre eux, le garçon reprit la parole. Selon lui, il faisait tout ce qu’il pouvait pour s’en sortir même s'il croisait des obstacles, des difficultés, il se battait jusqu’au bout en croisant des doigts. Il n’envisageait pas la reconversion professionnelle et il avait bien raison. Quand on aime son métier, ce que l’on fait, il faut lutter jusqu’au bout et donner du meilleur de nous-mêmes. Peu importe les reproches, les difficultés de la vie, ça fait de nous des guerriers, des êtres forts qui ne renoncent pas facilement et ainsi, on est digne de confiance sur le fait qu’on n'abandonne pas à la moindre difficulté. Franchement, il était admirable et elle ne s’attendait pas à voir ce genre de personne de nos jours. Finalement, sa soirée allait être vraiment bien et sympathique. Il était hors de question de le quitter de sitôt avant une bonne heure et encore, elle pourrait rester à discuter avec lui pendant des heures et des jours. Bizarre quand même, elle avait un peu de mal à se sociabiliser depuis un moment et lui, il arrive à la rendre un peu plus bavarde et retrouver l’ancienne Donna Troy.
« Je dois bien vous avouer que j’admire votre détermination à vous battre pour continuer à bosser dans votre métier malgré les obstacles que vous rencontrez. C'est digne de grand héros ou...de bosseur aimant vraiment leur métier. »
Pensive après cela, elle se mit à penser qu’elle ne s’était pas présenté à lui. Donna était venue lui parler et passer du temps à ses côtés trouvant la conversation bien intéressante. De plus, cet homme semblait correct malgré ses parts d’ombre dû à ses moments difficiles dans son métier. Finalement, elle se présenta comme étant Donna Troy, après s’être excusé de ne pas avoir décliné son identité comme tout le monde l’aurait fait après avoir discuté un peu. Apparemment, il semblait connaître son prénom au vu de sa réaction. Ce dernier se présenta comme étant Kyle Rayner et dit qu’elle comprenait à présent son étonnement quand il a entendu son prénom. En effet, Kyle est la personne qui l’a contacté un peu plus tôt dans la journée pour ses services. À croire que le destin avait fait en sorte qu’ils se croisent dans ce bar et que la belle brune s’intéresse à lui, au point d’aller à sa rencontre. Ça semblait bien trop beau, en soi, elle s’en fichait, pour une fois, quelque chose de bien se passait depuis quelque temps. Le voilà en train de sourire à propos de leur rencontre hasardeuse ou liée au destin. Donna se met à afficher un sourire amusé. Il est vrai que le destin ne lui avait pas trop souri ces derniers temps et à présent, la roue du destin semblait changer de direction pour la brune, dans la bonne direction, mais qui sait, pendant combien de temps ? Ceci dit, elle n’allait pas trop l’embêter avec son boulot surtout que bon, être dans un bar et boire, ça permettait de se libérer un peu son esprit de sa vie professionnelle et ses soucis dans la vie privée.
« Je dois vous avouer que je ne m'attendais pas à ce que le destin me sourit de cette manière. Et dire que je vous avais répondu avant de quitter mon boulot. » Elle appelle le barman et commande de bière pour eux. « Je ne vais pas vous embêter avec des questions sur vos compétences, je les ai lu donc fêtons le fait que j'ai accepté votre proposition. » Elle le regarde avec un léger sourire. « Toutes bonnes choses arrivent quand on ne s'y attend pas, n'est-ce pas ? »
Le barman donne de pinte de bière et repart à son boulot, la brune sourit à Kyle et lui donne sa bière avant de proposer de trinquer. Elle n’est pas habitué à accepter ou à fêter ce genre de chose dans un bar, mais le destin avait fait qu’ils se rencontrent en ce lieu et d’une manière intéressante. La brune but une gorgée avant de le regarder en déposant son verre sur le comptoir.
« On peut se tutoyer si vous voulez, je ne suis pas très fan du vouvoiement à vrai dire. » Dit-elle avec le sourire. « Finalement, vous avez bien fait de croiser les doigts, votre bonne étoile vous a écouté apparemment. Vous vivez où exactement dans San Francisco ? »
À vrai dire, je me suis promis de ne pas m’éterniser dans cette ville. Je ne me suis même jamais convaincu de rester sur le long termes où que ce soit. Je n’avais ni la motivation, ni d’objectif me permettant de m’installer. Mes revenus étant trop faibles pour me prendre un appartement. J’étais forcé de trouver les plans les moins onéreux pour me permettre de m’installer le temps d’une mission ou deux en termes de graphisme. Cela ne m’empêchait pas d’œuvrer pour le plaisir, faire des créations amusantes pour les personnes les plus curieuses. C’est ainsi que va le monde.
Beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Il suffit de ne pas avoir la gueule de l’emploi pour se retrouver sur le banc de touche. J’avais horreur de ça en temps normal. Les contrats non officiels, les non-dits, la rémunération non respectée, les travaux non rémunérés pour un brin de visibilité… On me prend vraiment pour un con. Ce n’est pas être Green Lantern qui arrondira mes fins de mois. Ce n’est juste qu’un titre, des milliers de gardiens de la volonté s’en sortent mieux que moi personnellement tout en réalisant leur devoir de Lantern. Alors, si je renie tant ce rôle, pourquoi je garde cette bague sur moi ? Avoir des pouvoirs est l’unique chose qui me rattache à ce monde, c’est ce qui me permet de m’évader, d’aller loin, d’être invisible aux yeux de tous.
Je pourrais très bien quitter cette planète, mais c’est mon foyer, que je le veuille ou non. C’est ici que je suis né, que je suis devenu Green Lantern, que j’ai combattu… Mais je n’ai plus cette détermination. Je me suis abandonné à l’alcool, à la création et à une vie précaire. Je prend une brève inspiration pour aborder le sujet de conversation suivant. La jeune femme ne pouvait pas mieux tomber et à vrai dire, sa bienveillance me toucha même. Dans un monde où le graphisme et la communication publicitaire appartiennent au milieu des requins, de la compétition… Elle cultivait en effet la différence.
Sa définition de l’héroïsme pu me faire doucement sourire. Une fine naïveté et pourtant des propos prononcés sur un ton des plus matures. Elle savait de quoi elle parlait, c’est clair et net. M’éclaircissant alors la gorge, je pus lui répondre sur un ton des plus simples et pourtant aussi amusé : « On va dire que j’ai dépensé trop d’argent et de temps pour vouloir faire marche-arrière, c’est ça qui me motive à continuer. Comme quoi… tous les héros ne portent pas de cape, aha. » Cette fin de phrase m’amusait grandement en soit. Par les déterminations les plus accessibles aux mortels, nous sommes tous des héros. C’est ce que m’ont dit certains membres de la Ligue. Je finissais tout juste mon verre qu’elle confirma être la personne dont je faisais mention. Oui le hasard fait bien les choses. Autant dire que je restais ému à l’idée qu’elle accepta mes services en tant qu’Infographiste.
En l’espace d’un instant, le Kyle absorbé par le trou noir commençait à disparaitre. Je pouvais redécouvrir les couleurs de ce monde qui n’était sans doute pas aussi pourri que je le pensais. Il fallait croire que je pouvais accomplir plus de choses en étant Kyle Rayner que Green Lantern. Elle commanda alors deux bières, trinquons à cette victoire sur la vie, finalement. Même si ce n’est que temporaire, je ferai ce qu’il faut pour que la mission soit enrichissante pour l’un comme pour l’autre. On pouvait se serrer les coudes et de ce que je voyais là, Donna n’était pas comme ces publicitaires de merde qui ne font attention qu’aux chiffres. Elle aime son métier, cela se voit. Elle dévoue son temps et son argent pour la passion, transmettre quelque chose.
« C’est vrai qu’elles arrivent lorsque l’on y fait pas attention. Alors tâchons donc de rendre cette collaboration mémorable, solide, et ambitieuse. »
Me prononçais-je sur un ton des plus léger. Il n’y avait plus trop cette voix roque et pessimiste d’il y a quelques minutes. C’est comme si elle avait rechargé mes batteries vides. Je n’ai pas la volonté d’un super-héros mais celle d’un homme prêt à faire ses preuves. Cela fait bien trop longtemps que je rêve d’une collaboration comme celle-ci. Je la serrai dans mes bras si nous ne nous connaissions pas depuis si peu. C’est le genre de rencontre que l’on doit faire une fois dans notre vie, que j’aurai dû avoir plus tôt quand j’y pense. Le passage au tutoiement était visiblement de mise, et je n’y voyais aucun réel inconvénient.
Cela collait bien avec ma nature familière. J’acquiesçai alors doucement de la tête pour finalement l’écouter le plus attentivement possible. Buvant la première gorgée après avoir trinqué, elle en venait à vouloir savoir où je créchais dans cette ville. Un peu honteux, je ne pouvais pas cacher quoi que ce soit venant de moi, alors je me suis retrouvé à prendre la parole sur un ton hésitant, décidant de jouer la carte de la franchise :
« Je vais être franc avec toi. En général, je ne reste pas bien longtemps dans une ville… Juste le temps d’effectuer toutes les missions disponibles en tant que graphiste, et après je pars à la quête d’une nouvelle ville, sauf si une entreprise accepte de m’embaucher définitivement… En attendant, je suis dans les motel les plus simples du monde. »
Lui dire que j’ai bien entendu une mère qui attend mon retour, à qui je n’ai jamais dis quoi que ce soit sur mon alter-ego, de peur que le passée rattrape et qu’elle soit happée comme l’a été Alexandra ? Plutôt mourir. Ma situation de sans domicile fixe était à prendre avec des pincettes, mais j’avais une voiture, un ordinateur pour travailler, des vêtements que je passe à la machine à lavée publique, un ordinateur pour travailler et une hygiène irréprochable.
« Oui, ça ne vend pas du rêve… Mais c’est la réalité quand on en est là… J’espère juste que je ne te dégoûte pas vu ma situation. La misère est partout, et je tente de rester solide en pensant au jour où tout va se rétablir… Où j’aurai une vie normale sans avoir à être sur le fil du rasoir. Quand j'arrêterai de dormir dans les motels et dans ma voiture, j'pourrais souffler je pense. »
Donna montrait des signes d’admiration par rapport à la détermination de Kyle de ne pas abandonner son travail. Il était très courageux de poursuivre ses efforts, en espérant qu’un jour, ses efforts seront récompensés. Il avait une certaine bravoure, certains pourraient penser que Kyle est quelqu’un qui devrait plutôt abandonner et faire autre chose. Or, ce n’était pas le cas de la jeune Troy. D’une certaine manière, elle le voyait comme un héros ou une personne aimant vraiment ce qu’il faisait comme métier. Un héros n’abandonne jamais ce qu’il entreprend malgré les obstacles, c’est ainsi qu’on les reconnaît. Peu importe ce qu’on pouvait penser, la brune ne changera pas d’avis sur cet homme. Mais selon lui, ce qui le motive réellement à continuer, c’est d’avoir investi beaucoup d’argent et de temps dans son projet pour le lâcher si facilement. C’est une façon comme une autre de rester déterminé et d’une manière, c’est vrai que les héros n’ont pas besoin de cape. Il l’avait dit d’un ton simple, mais surtout amusé surtout qu’il avait ri de sa dernière phrase par rapport aux héros sans capes. Il faut le dire, mais ça avait également amusé Donna. Il est quelqu’un d’amusant et de sympathique, la jeune femme ne regrette pas une seule fois d’être allé le voir pour discuter. Cette soirée était devenue des plus intéressantes et pour changer, elle allait changer un peu de sujet de conversation afin de rendre l'atmosphère moins pesante sur leur malheur.
À croire que le destin avait décidé de jouer avec elle à ce jour, après s’être présenté à l’homme, ce dernier se présente à son tour en tant que Kyle Rayner. Franchement, la vie pouvait être drôle et hasardeuse, Donna avait oublié ce détail de la vie. Ce dernier avait posé un CV pour travailler pendant un temps dans la boîte de Donna et elle lui avait répondu avant de partir dans ce bar. N’étant pas habitué à fêter le recrutement d’un nouveau dans un bar, elle allait faire une exception pour cette fois-ci. En réalité, elle ne s’attendait pas à le rencontrer aussitôt. Pour la peine, elle se met à commander deux pintes de bière pour elle et Kyle. Dans son mail, la brune avait accepté d’embaucher le brun et du coup, autant fêter cela comme il se doit afin de penser à autre chose que leur mésaventure du passé. Donna avait le sentiment que leur collaboration se passera bien, il avait besoin de bosser et il fera tout pour y arriver. Donna aimait les gens qui se donnaient à fond pour leur projet et ça l’encourageait à les accepter à ses côtés. Pour Kyle, les choses arrivent quand on s’y attend pas et pour lui, il allait rendre tout cela avec Donna, solide, durable et compagnie pour leur réussite. Ensuite, le mieux pour elle, ça serait de passer au tutoiement, car elle n’aimait pas vouvoyer les gens. Dans ce monde, c’est une marque de respect, mais elle avait surtout le sentiment que ça cassait sa personnalité et ça la rendait un peu trop importante, imposant un mur avec les autres. Or, ce n’était pas ce qu’elle voulait exactement avec Kyle et ses proches comme collègues. Maintenant, elle allait apprendre à le connaître un peu, autant en profiter.
L’Amazone voulait savoir où vivait Kyle dans San Francisco, car elle avait compris dans son CV qu’il n’était pas du coin. Elle espérait que malgré ses problèmes à lui que l’homme avait un endroit où vivre et dormir pendant un temps. Il prend alors la parole expliquant qu’il était du genre à se déplacer un peu partout, ne restant jamais longtemps dans une ville sauf s'il se fait embaucher. Il vivait dans un motel, buvant une gorgée, Donna se disait que ça ne devait pas être facile à vivre avec un tel style de vie et qu’à force, il devait plus faire attention à certains détails. Est-ce que sa famille était au courant de tout cela ? Ses amis ? Enfin soit, il allait là où il pouvait faire ses missions de graphistes et il repartait aussitôt. Par chance, Donna l’avait engagé et il n’allait pas partir de sitôt. Ça ne vendait pas de rêve même si c’était courageux de sa part de vivre comme tel, peu de personnes ferait ça pour rester dans son domaine. Au final, sa vie professionnelle voire en général, ne devait pas être une partie de plaisir à voyager autant pour bosser. Il a dû abandonner tellement de choses, en réalité, Donna n’avait pas à se plaindre de sa condition de vie malgré ce qui lui est arrivé. Au moins, elle vivait dans une maison correcte et menée une bonne vie contrairement à Kyle. Au fond, la brune se sentait idiote. Elle pose sa main sur la chevelure de Kyle et l’ébouriffe un peu avec un léger sourire.
« Tu n’as pas une vie simple, je te l’accorde, mais je reste tout de même impressionner par le fait que tu t’accroches et que tu gardes l’espoir que la roue du destin tourne en ta faveur. Honnêtement, je vais prier pour que cette chance t’arrive très rapidement, Kyle. Si tu veux de l’aide ou faire des économies, je peux t’héberger, le temps que tu te refasses afin de pouvoir vivre dans un appartement plus confortable qu’un simple motel ou dans ta voiture. Enfin, je sais qu’on ne se connaît que peu, mais savoir l’un de mes collaborateurs dans une telle condition, ça me fait sortir de me gong et me pousse à l’aider. » Dit-elle d’une voix légère et sincère. « Ne baisse pas les bras. »
Donna se trouvait un peu étrange ou lâche de dire ça, elle tente de motiver et aider quelqu’un pour lui remonter le moral et l’aider à aller mieux. Cependant, elle est incapable d’en faire autant pour elle-même, toujours piéger dans un état un peu dépressif et en quête d’identité. Avait-elle le droit de soutenir Kyle ? Elle en avait aucune idée, mais au fond de sa personne, la brune ne voulait pas le laisser ainsi, car il ne le méritait pas. Kyle semble être quelqu’un de bien et se battant tous les jours pour réussir, il avait le droit qu’un jour, la roue lui tourne en sa faveur. Buvant une autre gorgée de sa bière, l’Amazone se met à devenir pensive et à réfléchir à tout ça. Peut-être qu’en faisant une bonne action, elle pourrait aller mieux. Non, cette pensée égoïste n’était pas son genre, elle pensait avoir tout au bien-être de cet homme. Et elle s’était dit de ne plus penser à rendre l’atmosphère pesante et noire même si c’est un peu difficile par moments, au vu de comment la discussion peut basculer entre blanc et noir.
« Et sinon Kyle, sais-tu danser ? Bizarrement, j'ai envie de bouger un peu, car à force de rester assise, je vais m'enraciner. » Dit-elle avec le sourire. « Sinon, il y a un billard, des jeux de flèchettes et bien d'autres activités qu'on pourrait faire à deux. Alors, ça te branche ? »
La vie est peu clémente. Elle ne fait preuve de presque aucune pitié. C'est ce qui rend cette dernière concrète, compliquée, stricte. J'étais quelqu'un de relativement terre à terre... je ne me suis jamais demandé si mon avenir allait être quelque chose de prometteur ou non. Je me suis engagé sur une voie dont j'ignore grandement l'issue. Je ne sais pas ce qui va découler de toute cette histoire. À vrai dire, je préférais par pure lâcheté ne pas me projeter dans l'avenir parce que j'étais tout simplement terrifié à l'idée de devoir me faire une raison sur la dureté de la vie, de ma vie... De ma vie jonchée d'obstacles, de difficultés. J'avance à l'aveugle, je me plains le moins possible. Pourtant je ne peux pas cacher la déception de mon existence lorsque je parle de ma façon de vivre, des échecs que j'ai subi. Je ne peux pas le cacher.
Pourtant, quand j'entends Donna parler, j'ai le sentiment qu'elle a foi en moi. C'est sûrement un stupide raisonnement, mais j'avais ce ressenti. Je me trompais sans doute aussi, je n'ai pas l'habitude ces derniers temps de faire face à l'optimisme d'une personne. La compagnie était d'autant plus charmante que je préférais me laisser porter par ses propos, par ses petites attentions et surtout par l'alcool que nous buvions. Trinquer à notre collaboration, et combien de temps durera t-elle aussi ? Les prestations externes durent le temps d'une mission en général. Cela pouvait durer deux semaines, un mois si le projet est complexe mais c'est encore rare. Si son action de ébouriffer les cheveux pu me surprendre, ne m'y attendant pas, sa tirade fut des plus touchantes avec sa once de surprise.
« Oh euh, c'est vraiment très sympa de ta part. Voir carrément cool, mais je voudrais pas m'imposer... Trouver un travail stable peu prendre du temps et j'voudrais pas prendre trop de place non plus, surtout si ça prend du temps ... »
Fais pas le con non plus Kyle. Elle te donne l'occasion de te refaire, de rebondir. C'est sûrement le fait que nous nous connaissions assez peu qui me bloquait, ou non pas du tout. C'est surtout un sentiment de dépendance que je ne voudrais pas créer. Enfin, je ne voudrais pas qu'elle me voit comme un boulet si jamais cela prends du temps. J'hésite longuement, et si jamais je devais accepter il fallait que je sois sûr que je ne représenterai jamais un assisté. Je n'aime pas m'imposer, alors autant dire que voilà... son offre est plus qu'intéressante mais requiert une réflexion de taille. Je ne devrais pas hésiter, c'est la voix intérieure qui sommeille en moi qui n'arrête pas de me le dire. Elle est jolie, ambitieuse, je me suis renseigné sur son entreprise et j'aimais bien sa philosophie...
Pourtant la suite de la discussion se décrocha de tout sérieux. Elle semblait bien motivée à s’accommoder à de nouvelles occupations. Des occupations destinées à nous amuser. Je n'étais pas contre cette idée cela dit. Il fallait bien avouer que je commence tout juste à me décrocher de ce pessimisme. Je n'avais pas à agir en super-héros. Ce n'est pas plus mal. Je n'en ai plus la motivation de toute façon, autant être Kyle Rayner le plus longtemps possible. Ses propositions toutes aussi intéressantes, je finis par prendre porter la bière à mes lèvres. La terminant totalement, montrant une certaine énergie m'habiter. J'étais fin prêt à profiter de la soirée on dirait. Un petit sourire aux lèvres, je me lève de ma chaise et je m'éloigne légèrement d'elle. La regardant tout en marchant à reculons vers le billard. Écartant les bras je pris la parole finalement :
« Je vais pas te mentir, j'suis un très mauvais danseur. Alors on pourrait commencer par un bon billard, les fléchettes, boire encore un verre, tenter de danser mais si tu sais danser vas falloir m'apprendre ! Qu'est-ce que t'en penses ? J'trouve ça honnê... »
« LANTERN ! »
Je n'ai le temps de rien faire. Juste de remarquer que cette voix affreuse n'a rien d'humain. Pire encore, elle m'est immédiatement familière. Je n'ai le temps que de me retourner vers la source de la voix. L'entrée du bar vole en éclat. Un poing créée à partir d'un anneau rouge en est la cause et me percute de plein fouet. La douleur est plus que présente et mon corps traverse le bar jusqu'à éclater le mur à l'opposé de celui-ci pour atterrir dans la ruelle derrière. Je peste de douleur, je réalise alors que mon corps s'est affaiblit avec le temps. Je suis bien plus exposé aux blessures... C'est lui... « Atrocitus... » Mais quel enfoiré... Un règlement de compte, sérieusement ? J'aurai dû le tuer quand j'en avais l'occasion au lieu de faire appel à la clémence. Il y a des adversaires que l'on ne peut pas raisonner. Il choisit bien son moment pour attaquer, quand l'anneau ne me confère pas tout ses pouvoirs parce que je suis en crise d'identité hein...
Un peu de sang s'échappe de ma bouche, d'un revers de la manche je le dégage. Et ma main va se plonger dans la poche de mon jean. Saisissant l'anneau, je réalise que l'attaque surprise d'Atrocitus a pu causer la mort de quelques innocents. Encore une preuve que l'on ne peut pas sauver la vie de tout le monde et que où que j'aille, mon passé me retrouvera toujours. Vie de super-héros, vie de merde ouais... Je ne serai jamais tranquille. Donna est... ? Ma main tremble à cette idée, pourtant cette pensée me met hors de moi. Je répondrai à la colère par la colère alors... J'enfile l'anneau en gardant en tête que ma créativité devra être sans failles... mais je sais que ça ne suffit pas. Mon pouvoir se tari jour après jour. Cela ne m'empêche pas de ressentir cette onde qui parcoure le moindre de mes muscles en synthétisant mon costume blanc et noir ainsi que mon masque vert de Green Lantern. Je me redresse douloureusement.
Je viens de réaliser qu'il n'est pas dans le bar. Mon ouïe est attirée par un combat aérien. Je m'envole alors discrètement en constatant un combat entre le Red Lantern et... Donna ? Je fronce les sourcils afin d'être sûr qu'il s'agit bien d'elle. Elle est... spéciale ? Comme moi ? Je n'ai pas le temps de réfléchir... Je m'envole, traversant immédiatement le mur du son tout en créant une foreuse qui enlace mon bras. La création ne sera pas assez puissante pour le blesser. Alors si je peux le repousser avec l'élan de vitesse surhumain que je viens de prendre...Cela ne loupe pas, la pointe de la foreuse le frappe dans les côtes et le projette encore plus haut dans les airs. Mais il va revenir... Et on doit se préparer. Ma création disparait, je n'arrive même pas à la maintenir... Flottant alors je m'approche de Donna, ma main plaquée sur son épaule. L'air inquiet.
« Tu vas bien ? Il va riposter... Je ne voulais pas te mêler à cette confrontation, je suis désolé... » Je laisse un moment de silence avant qu'une voix ne déchire les nuages. Et qu'une silhouette fuse vers nous.
Les deux adultes discutaient calmement dans un bar, entre boissons alcoolisées et conversations tournées sur leur passé. Bizarrement, les deux personnes semblaient bien se comprendre et se compléter. Donna apprécier Kyle Rayner, elle le connaissait depuis peu, mais elle avait un bon feeling avec ce dernier. Ils avaient tous les deux traversé pas mal d’épreuve dans leur vie surtout professionnelle. L’Amazone voulait rendre service à ce dernier après avoir beaucoup parlé de sa situation actuelle. Niveau style de vie, ce n’était pas le rêve ni même un confort adéquat pour s’épanouir des plus pleinement que possible. Vivre dans un motel, ce n’était pas amusant et n’importe qui pouvait y entrer avec des compétences de crochetage ou un membre du personnel un peu trop gourmand. De plus, vivre dans une voiture, c’était encore pire, il suffit que par exemple, qu’il soit mal garé et que sa voiture soit emportée par la fourrière, il se retrouverait à la rue sans rien. Du coup, Donna lui avait proposé de l’héberger le temps qu’il puisse se refaire et se faire des économies. C’était un peu bizarre qu’une personne qu’on connaît depuis quelques minutes ou heures puissent proposer ce genre d’aide, mais Donna a tout de même un cœur en or. En effet, malgré le fait qu’elle n’était pas au top de sa forme mentalement, elle ne pouvait pas le laisser dans une telle vie. À cette allure-là, elle devrait le proposer à tous les malheureux, mais sa maison n’est pas assez grande pour accueillir tous les SDF de San Francisco.
La proposition de Donna semblait lui plaire, mais à la fois, il ne voulait pas s’imposer comme nouveau locataire de la brune. Ceci dit, si elle lui avait proposé, c’était parce que ça ne la dérangeait pas. La réaction de Kyle amusait l’Amazone et lâche un léger sourire en voyant sa tête d’étonnement plutôt drôle. Dans un sens, il dit la vérité, trouver un boulot stable risque de prendre pas mal de temps et difficile de savoir jusqu’à combien de temps, ça pourrait durer. Or, la compagnie de ce charmant garçon ne dérange pas du tout la brune, mais elle ne voulait pas le savoir à la rue. Si elle peut aider, elle le fera et son intuition lui disait qu’il pourrait y parvenir. De plus, ça restait pour lui, une occasion de se refaire, de rebondir sur une vie moins animé, mouvementé et nomade. Après, elle ne le connaissait pas trop non plus, difficile de savoir s'il allait agir avec sa fierté ou de l’ego ou aussi, par timidité, qui sait. À sa place, Donna aurait réagi de la même manière, elle sait très bien que ce n’est pas toujours facile de demander de l’aider ou d’en faire sentir à d'autres qu’on en a besoin. Tout le monde a parfois l’envie de parvenir à réussir tout seul ou de n’avoir rien à devoir à qui ce soit. En tout cas, il semblait hésiter sur la proposition que la femme lui avait demandée, ce qui était normal. Il avait peut-être besoin d’y réfléchir un peu plus longtemps afin d’être sûr de sa réponse. Buvant une gorgée de son verre, elle lui répond amicalement.
« Prends ton temps pour réfléchir à ma proposition, on se connait depuis peu, je comprends que tu as besoin de voir les pour et les contre. Tiens moi au courant quand tu auras pris ta décision. »
À présent, il fallait trouver autre chose pour l’autre partie de la soirée, un peu moins sérieux afin de s’amuser. Cela ne dérangeait pas la brune de parler de choses sérieuses, au contraire, ça pouvait l’aider à connaître la personne en face de sa personne. Cependant, la vie est cruelle et petite, on n'a qu’une seule vie et il n’y a pas de place que pour du sérieux. En effet, Donna proposait à Kyle de danser ou de profiter des jeux pour se lâcher. Elle voulait se vider la tête avec autre chose que de la bière ou de la vodka pour changer. Et le rire ainsi que l’amusement permettent de former de bons liens amicaux, en plus d’éviter qu’on la prenne pour une fille ennuyeuse. Les deux personnes finissent de boire leur bière, il semblerait que Kyle soit motivé à s’amuser en cette partie de la soirée. Chose qui donne le sourire à la brune. Le voilà qui se lève et dirige doucement vers le billard tout en marchant en reculant en s’adressant à la brune. Il était un mauvais danseur donc le mieux pour lui était de commencer par un billard, ensuite du jeu de fléchettes, boire à nouveau et de tenter de danser sous la direction de Donna. Cependant, il n’avait pas eu le temps de finir sa phrase, qu’un cri roque se fait entendre et bizarrement, l’Amazone croit avoir entendu le mot « lantern ». Mais le temps de réfléchir que quelque chose d’imposant, de grand et de rouge ait propulsé Kyle hors du bar avec une violence inhumaine. Son sang ne fait qu’un tour, elle se propulse vers le monstre et lui met un sacré crochet du droit avant de choper son bras gauche et le faire valser dans les airs avec une très grande force physique. Elle ne s’était pas battu contre un adversaire comme lui depuis un moment, elle allait avoir un peu de mal comme ses réflexes vont avoir du mal à revenir. Or, il a attaqué la mauvaise personne.
Il a beau être grand et savoir voler, Donna est une Amazone et sait voler, bien sûr, elle n’a pas ses bracelets magiques ni son lasso ni même son équipement habituel en tant que Troia. Du coup, elle allait devoir le faire à l’ancienne, de toute façon, ça n’allait pas l’empêcher de lui mettre sous la tronche. Volant jusqu’à lui, elle se fait attaquer à distance, son pouvoir est semblable à celui d’un Green Lantern comme Hal Jordan. Un combat aérien débute et Donna tente de l’approcher, mais elle se fait avoir par des attaques à distance et manque de bol, elle est repoussée en arrière. Il semblait très en colère, d’ailleurs, elle ne connaissait pas la couleur de ce lantern. Il n’a pas l’air commode ni sympa et il ne doit pas être pote avec Hal, ceci dit, elle n’allait pas le laisser démolir la ville et tuer des innocents. La jeune Troy avait laissé son côté de héros dans l’oubli afin de ne plus revivre sa tristesse, sa souffrance et bien des choses liées à elle, ce rêve étrange ainsi qu’à Diana. Malheureusement, le passé revient toujours et à croire que les Dieux ont décidé qu’elle n’avait pas encore le droit de mener qu’une simple vie. Serrant les poings, la brune fonce sur le gros monstre et lui met des coups de poing, mais ce dernier est robuste et coriace, il ne se laisse pas faire si aisément. Lui aussi, il attaque ou dans son cas, il riposte et bien. Donna encaisse les coups et ce dernier matérialise un taureau rouge sur la brune l’envoyant valser sur plusieurs mètres. Cette douleur physique, cette adrénaline, le goût du sang, le sang, ça faisait longtemps et elle est une guerrière Amazone, impossible de fuir ses origines, son sourire la trahit si elle le nie. Soudain, Kyle revient, mais en Green Lantern, ce qui surprend Donna sur le moment, mais il réussit à envoyer l’ennemi plus haut et loin. Il demande à une Amazone si elle va bien et que l’ennemi va revenir se venger. En plus, rien qu’à la menace de ce type, la brune a toujours le sourire aux lèvres.
« Ce n’est que des égratignures, Kyle. J’ai connu pire et puis pour information, je suis une Amazone enfin…je crois, c’est compliqué. Ceci dit, j’avais oublié à quel point, ça faisait du bien de combattre un ennemi aussi fort. » Elle le regarde souriante. « Un Green Lantern, je n’y aurais jamais cru, j’aurais dû demander à Hal si il était le seul Lantern humain enfin bref, je suis Troïa, l’ancienne Wonder Girl de Wonder Woman et ce truc rouge va regretter d’avoir ruiné cette belle soirée avec toi ! »
Le voilà qu’il charge alors Donna va également charger en sa direction, le combat allait être violent, car malgré les airs de l’Amazone, elle n’était pas contente. En effet, elle passait une bonne soirée et ils allaient s’amuser tout en apprenant à mieux se connaître et lui, ce monstre a tout ruiné en cassant tout sur son passage. D’ailleurs, est-ce un véritable signe qu’elle doit remettre le costume ? Sans doute, après tout, ses amis doivent être inquiets et la Young Justice avait besoin de tout le monde pour protéger le monde. Ce combat allait l’aider à mieux réfléchir à tout cela, il est hors de question que des innocents soient blessés ou meurent à cause de lui ou d’elle. La brune enchaîne avec le violent coup de poing contre un bouclier rouge avant de le briser et de lui mettre une droite. Or, Atrocitus la chope au visage et tente de l’écraser avec sa grande main. Donna se débat comme elle peut, en espérant que Kyle vienne l’aider. Bizarrement, il commence à ouvrir la bouche, il allait la manger ou quoi ?
Donna avait tout l'air d'une personne prête à tout pour tendre la main vers son prochain, dans la limite du possible en tout cas. Nous ne nous connaissions pas vraiment, mais cette facilité à converser avec elle me donnait l'impression du contraire. Une chaleur réconfortante prenait le dessus dans mes entrailles. Comme dans le noir complet, la vive lueur d'une bougie commençait à disperser la noirceur du quotidien qui était le mien. Cela me faisait un bien certain. Et si la soirée pouvait bien se dérouler, alors j'irai dans le sens qui m'est montré. Alors en acquiesçant, je traduisais ce geste par le fait que je réfléchirai à sa proposition. Ne pas s'imposer, faire les efforts pour avancer. Et si ce qu'elle me proposait était une forme de tremplin ?
J'aurai toute la soirée pour y réfléchir de toute façon. Alors quand nous allions nous abandonner aux petites festivités, tout se brisa d'un coup. L'attaque surprise qui a dû faire des blessés et certainement des morts parmi les civils me projeta à travers le bar au point d'atterrir dans la ruelle derrière le bar. La douleur n'était même pas quantifiable, il fallait le voir pour le croire... il fallait le ressentir pour comprendre à quel point ça faisait mal. Pourtant je n'ai pas réfléchi avant d'enfiler l'anneau... Moi qui avait renié ma nature de super-héros, voilà que j'enfilais à nouveau le costume de Green Lantern pour faire face à la menace. Atrocitus... Il m'a forcé à sortir de ma tanière, de ma cachette par pure vengeance.
Cet entité de colère vindicatif ne peut être calmé. J'ai pris le dessus sur lui et Parallax à l'époque, il garde forcément un goût amer de sa défaite et il a choisi le moment le plus adéquat pour s'en prendre à moi. Quand mon pouvoir se tarit finalement, il sait qu'il peut avoir le dessus. Pour preuve ma création a éclater en morceaux quand je l'ai frappé. Je ne peux contenir cette énergie de la volonté bien longtemps, je ne suis plus celui que j'ai été. C'est ce que j'ai réalisé quand j'ai découvert la limite de mon pouvoir. Donna me confia être une Amazone, comme Wonder-Woman alors ... ? Elle semblait être plus à même de porter ce combat sur ses épaules que moi. Sa détermination semblait être inarrêtable, indomptable, sa volonté était animale.
J'admirais ce trait de caractère qui ne me correspond plus... Elle connaissait Hal visiblement, et j'aurai voulu lui dire de ne jamais le contacter pour lui dire que j'étais avec elle, mais la voix déchirant les cieux fusa vers nous. Et Donna semblait être décidée à en découdre. « Donna attends ! » Trop tard, elle fonce aussi. Cela portera très certainement ses fruits... Et alors que je veux m'élancer aussi, une force me paralyse. Je ne peux pas bouger, je suis confronté à un dilemme... Continuer au risque de perdre la vie pour des personnes qui ne m'ont jamais remercié, qui me repoussent parce que je ne suis pas talentueux, ou exercer mon devoir de gardien ? Personne n'a besoin de moi pourtant, ces mois entiers à m'éloigner du milieu héroique et je vois bien que le monde se porte bien sans moi.
Alors pourquoi j'ai remis l'anneau là ? Pourquoi ? Te pose pas ces questions Kyle. Fonce... Je réalise que la force surhumaine de Donna suffit à briser le bouclier de colère d'Atrocitus, mais ce dernier l'attrape. Serrant les dents, je fonce en dépassant d'ors-et-déjà le mur du son. Mon poing à l'anneau créer alors un poing plus grand, enveloppant le plus petit. Ma main valide lui attrape le col et je m'envole plus haut avec lui. L'impact quand je lui ai foncé dessus a suffit à lui faire lâcher Donna. Je vole le plus vite possible jusqu'à ce que je sente sa résistance... Je le lâche aussitôt, et le poing vert grandit en l'espace d'un instant... « Ne la touche plus ! ORDURE ! » Et le poing s'écrase sur lui avant de voler en éclat. Le coup est titanesque et raisonne dans le ciel à tel point qu'Atrocitus est attiré vers le sol. Je n'ai pas le temps de réfléchir, je fonce à mon tour vers lui. Je vole encore une fois le plus vite possible... Je ne sais pas quoi créer, je ne sais pas ce qu'il adviendra de cet assaut que j'opère là...
J'ai juste peur... Non pas possible que ça m'arrive maintenant. Je serre à nouveau les dents, en grognant et je finis par rattraper Atrocitus qui trouve le moyen de créer une massue assez grande pour me balayer. Prenant le coup de plein fouet, je m'écrase sur un immeuble. Le mur de celui-ci éclatant en morceau, je pus au moins voir que l'ennemi avait heurté le sol brutalement. Je sens le liquide rouge s'échapper de quelques plaies sur mon corps. Je ne suis même plus capable de créer quelque chose dans l'immédiat, ça craint... J'suis le pire des Green Lantern. J'ai même pas la force de bouger, je devrais pourtant combattre aux côtés de Donna... Mais... si c'était le terminus justement ? Si je laissais Atrocitus m'occire, cela règlerait mes dilemmes, mes problèmes... Je ferme les yeux, sentant que je suis exposé à toutes attaques du Red Lantern. Je reste collé contre la surface de l'immeuble, je baisse la tête.
Le combat était commencé, il était impossible de faire machine arrière, en acceptant de combattre ce Red Lantern, Donna acceptait une partie d’elle-même, l’Amazone et donc, Troïa. Au fond d’elle, la brune n’allait regretter aucunement cette reprise forcée, car si ça pouvait permettre de sauver des vies, elle sera heureuse. Le choc des poings, du pouvoir contre sa personne, ça réanimait sa flamme du combat. Une flamme perdue depuis si longtemps, en pleine crise d’identité à cause de la vérité sur les origines de Diana, Donna avait perdu goût à pas mal de chose surtout que les événements passés ne l’ont pas aidé. Tôt ou tard, il fallait qu’elle laisse exploser cette colère en elle, mais cette souffrance n’allait pas sortir, pas maintenant ni devant qui ce soit d’inconnu. Là, son ardeur d’amazone la domine et elle s’acharne sur Atrocitus, ce monstre ayant cassé sa soirée avec Kyle. Une soirée qu’elle appréciait beaucoup et qui aurait été bien meilleure par la suite sans son intervention. Donna voulait juste se sentir heureuse, épanouie et oublier ses soucis en passant une magnifique soirée. Du coup, elle allait faire un carnage, elle était en colère et ça se voyait dans sa façon de combattre, sur son visage et surtout, dans ses yeux. Cependant, le Red Lantern semble coriace et expérimenté dans ce genre de combat. Kyle est un Green Lantern, les surprises viennent au fur et à mesure que cette soirée se prolonge. Ceci dit, elle n’avait rien contre, elle était ravie que son nouvel ami ne soit pas si différent d’elle. Il ne fallait pas faire durer ce combat, les dégâts pourraient blesser des innocents se trouvant dans les environs.
Donna voulait en finir rapidement, mais il est coriace et fort, de plus, ça faisait un moment qu’elle ne s’était plus battu. La brune se sentait un peu rouillée avec le temps, mais elle s’était assez échauffé avant l’intervention de Kyle. Or, elle s’était fait avoir, attraper par ce loubar, mais heureusement, Kyle intervient à nouveau pour le projeter au loin afin qu’il lâche la belle Amazone. Ce n’était pas passé loin et Kyle semblait déterminer à le vaincre enfin au premier coup d’œil, ça en donnait l’impression. Laissant le Green Lantern s’occupait de cela, Troïa en profite pour aider des civils à s’éloigner de la zone de combat. Levant les yeux vers le ciel, l’Amazone remarque de Kyle semble hésiter ou que quelque chose ne va pas dans son comportement. Experte au combat, elle peut voir quand un ennemi ou un allié laisse une ouverture ou bien que quelque chose de cloche. Là, c’était le cas de son ami, il pouvait utiliser une construction pour achever ce monstre, mais son hésitation a fait que le Red Lantern ait eu le temps de créer une massue rouge pour le projeter violemment contre un immeuble. Se mettant un peu en retrait, laissant le SFPD s’occuper des citoyens, la brune observe Kyle, voir sa riposte contre Atrocitus. Il ne fait rien, ce qui inquiète la brune comme s'il avait décidé d’abandonner et de mourir comme telle. Donna ne savait pas pourquoi il était ainsi, quelque chose de grave a dû lui arriver dans sa vie et ça n’a aucun rapport avec le boulot. L’Amazone ne pouvait pas le laisser mourir, il avait besoin d’aide surtout psychologiquement. Elle était hantée par un rêve horrible où elle avait tué des gens, la plupart, elle les connaissait. La brune avait peur que ça se réalise, c’est pour cela qu’elle n’avait plus porté le costume. Et lui ? Qu’est-ce qui a fait qu’il baisse les bras ?
Le Red Lantern allait l’achever, mais Donna ne lui laisse pas le temps et l’attaque avec des assauts violents afin de ne pas lui laisser le temps d’utiliser des créations. Ce type sait se battre même sans sa bague et il crache un liquide brûlant, la tenue de Donna avait pris chère, mais ce n’était qu’un détail en ayant tout de même subi une légère brûlure. Ce monstre se moque d’elle, mais il fera moins le malin, le moment venue. Elle l’attaque et passe en dessous de lui quand il retente de l’attaquer avec son liquide de flamme, on pourrait croire que ça ressemble à du sang. Un coup de genou dans le dos et elle chope sa tête pour lui faire une prise de judo en le propulsant violemment contre le sol. Suite à cela, elle part vers Kyle et le gifle pour le réveiller. « N’abandonne pas, d’accord ! Je ne sais pas ce qui te prend ou ce qui t’est arrivé par le passé… On traverse tous un passage sombre qui nous déprime, mais ce monstre n’en a que faire et il y a des innocents à sauver et…j’ai besoin de toi. Je ne suis pas trop en mesure de le battre, seule. » Elle montre son bras brûlé par un liquide rouge enflammé, pensant que ce n'était pas trop grave au début, mais elle avait sous-estimé l’attaque, son bras la fait souffrir. « Et… Je n’ai pas eu l’occasion de danser avec toi ni même à mieux te connaître…tu me dois un rendez-vous. » Dit-elle en souriant faisant référence au fait que la 2e partie de leur soirée a été gâché à cause d’Atrocitus. Se montre chope Donna par-derrière grâce à une main rouge avant de la claquer violemment contre le sol et de la balancer contre un bâtiment où elle est à moitié sonnée et à genoux en recherchant ses esprits. Or, Atrocitus ne cherche pas à la laisser respirer et l’harcèle d’assauts violent. Donna cri de douleurs et n’ayant pas ses bracelets magiques, elle lui est impossible de repousser les attaques à distance.
Je percevais tout ce qui m’entourais, et cela avec acuité : le ciel noir, l'air frais de ce mois de l'année et ce qui me rappelait qu'en baissant les bras aujourd'hui, je ne pourrais plus vivre aucune saison. Je n'aurai plus à vivre ces cycles de l'année, je n'aurai plus rien à prouver au monde. Je craignais que le monde ne retienne pas mon nom après tout ce que j'ai fais pour lui. Pour quelle raison je donnerai ma vie au nom de personnes qui décident de mon existence. Pourquoi la Terre serait-elle, non, devrait-elle être protégée par nos dons ? J'ai utilisé toute ma volonté contre le Syndicat, j'ai fais tout ce que j'ai pu mais ils ont réussi à me briser. Alors si Atrocitus veut profiter de ma faiblesse pour me vaincre, alors qu'il fasse non ? Qu'est-ce que je laisse derrière moi ? Qu'est-ce que ça peut faire à Hal, à Carol, à Harvey ? Qu'est-ce qu'ils penseront de moi une fois que cette entité de colère m'aura occis ? Je m'en balance, je ne serai pas là pour le savoir.
Je lève la tête vers Atrocitus, il se rapproche toujours un peu plus de moi. Je me sens presque prêt à quitter mon enveloppe charnelle. Je déglutis sèchement... Je suis presque prêt ? Cette pensée vient quand Donna bloque la route de l'ennemi. Elle écarte ce dernier de sa trajectoire initiale d'une manière brutale, l'empêchant ainsi de me tuer. Mais la baffe de la jeune femme me surprend aussitôt. Je l'écoute, je n'ose même pas parler... Je ne sais pas quoi dire. Je sais qu'elle n'a pas tort, mais si même l'anneau estime mon esprit trop fragile pour être un Green Lantern, alors qu'est-ce qu'il me reste ... ? L'idée du deuxième rendez-vous la fait visiblement sourire. Mes lèvres entrouvertes, j'ai honte de moi. J'ai failli à mon rôle de Green Lantern, de citoyen de la planète Terre...
« Donna, je... »
Je n'ai pas le temps de continuer. J'en oubliais Atrocitus qui s'est à nouveau manifesté pour s'occuper de l'Amazone. Il fait preuve d'une violence inouïe. Les yeux écarquillés, j'essaye de bouger. Mon anneau clignote, je serre les dents, les sourcils froncés, le visage qui se durcit furieusement. Je me penche en avant, mes muscles tremblent. Mon esprit a un éclair de lucidité. Je ne peux pas accepter de le voir prendre le dessus de cette façon, je ne peux pas accepter qu'elle se fasse tabasser. Mon temps de réaction laisserait penser que j'ai toujours décidé de ne pas bouger mais c'est tout le contraire. Là je n'avais qu'une seule chose en tête, l'empêcher de nuire, l'empêcher qu'il repose la main sur elle. Une aura verte se dessine autour du moindre de mes muscles. Je finis par éclater et je fonce vers Atrocitus.
Le poing armé de l'anneau devant moi, c'est un puissant rayon d'énergie qui en émane pour le frapper dans le dos. Au moins qu'il cesse d'attaquer Donna. Juste qu'elle puisse réunir ses esprits. Ce dernier décide de projeter un rayon contre le mien. Je vole toujours dans sa direction et il décide de voler dans ma direction. Le bras de fer prend fin quand nos anneaux se touchent et qu'une explosion prend place dans les airs. Je suis happé dedans, lui aussi, c'est ce qui importe. Mais je réunis ce que j'ai de force mentale et physique pour créer à nouveau une main verte armée de pics sur chaque phalange pour l'écraser sur sa machoire et lui faire traverser plusieurs centaines de mètres dans les airs. De quoi me laisser le champ libre jusqu'à Donna. Je suis blessé aussi, mon costume légèrement déchiré par des entailles d'où s'échappe un peu de sang. La douleur est présente, trop dérangeante mais je dois passer outre. Je m'accroupis au niveau de l'Amazone, ma main sur son épaule.
« Pourquoi tu t'acharnes contre lui si tu peux pas le battre tout seul hein... ? » Le ton employé relevait d'une forme d'humour, juste de quoi faire sourire. Mais je n'en restais pas là, tournant la tête vers Atrocitus qui venait tout juste de reprendre ses esprits.
« T'as raison, si on peut pas le tuer, on va au moins lui passer l'envie de revenir nous faire chier. Je suis avec toi. »
Ma main glisse derrière sa nuque, cet étrange geste montre une proximité que je n'aurai espéré opérer. Mais c'est fait, mon front contre le sien, je conclus par un dernier encouragement. « J'accepte que tu m'héberge, uniquement si on le bat. Ce sera plus simple pour un deuxième rencard. » Ma main glisse dans la sienne. Je noue relève. J'ai une idée derrière la tête. Prenant notre envol, je ne lui lâche pas la main. Il va falloir lui apporter une attaque synchronisée et l'empêcher de créer l'énergie de matérialisation une bonne fois pour toute. Le désarmer.
Il fonce vers nous. Fronçant les sourcils, plissant les yeux, je regarde Donna en exerçant un signe de la tête. Je la fais aussitôt tourner pour que la force d'impact soit assez grande quand elle le rencontrera. Je finis par la lâcher vers Atrocitus pour qu'elle lui porte un coup décisif. Au même moment, à la seconde où je l'ai lâché, j'ai pris mon envol en contournant le Red Lantern pour me retrouver derrière lui. Une attaque en sandwich. J'occupe la vitesse du son, mon anneau recréant le poing armé de pics. Je vise l'arrière du crâne...
Donna avait pu sauver la vie de Kyle Rayner dont ce dernier avait semble-t-il décidé d’abandonner le combat et purement sa vie dans cette existence. Bien sûr, la jeune Amazone n’avait pas accepté qu’il accepte sa mort si facilement et elle ne savait pas ce qu’il avait pu traverser pour en arriver là. N’empêche, il reste en contradiction avec sa volonté de se battre pour son boulot, mais mort, il ne pourra plus le faire. De plus, Dodo n’avait pas engagé ce dernier pour qu’il meurt si précocement et il lui devait un rendez-vous enfin c’était dans sa tête à elle afin que leur soirée soit reportée à une prochaine fois. Du coup, elle n’avait pas hésité à faire valser Atrocitus afin d’avoir le temps de lui parler de le motiver. Troïa cherchait à le motiver avant de se faire choper par le monstre rouge. La brune espérait avoir réussi à lui redonner la flamme de se battre que ce soit pour lui, pour elle ou pour les autres, peu importe tant qu’il venait à se relever pour vaincre l’ennemi. La pauvre femme encaissait pas mal d’attaquer, en étant sonné à la fois et n’arrivant pas à se libérer des assauts de son adversaire. À vrai dire, son bras où elle a été brûlé la faisait tout de même souffrir et ça la handicapait pour le rester du combat. Elle était mal barrée et seul Kyle pouvait lui venir en aide. Si seulement, elle avait pris son lasso et ses bracelets magiques, ça aurait été une tout autre histoire. Par chance, le Green Lantern avait enfin décidé de se reprendre en main et d’attirer le colosse rouge en sa direction. Donna profite alors de l’occasion pour reprendre ses esprits ainsi que son souffle. Il fallait qu’elle reprenne ses esprits pour continuer le combat, ensemble, ils pouvaient vaincre ce monstre. Or, l’affronter de front comme ils font depuis le début était stupide et inutile, il fallait combattre en équipe pour en venir à bout.
Apparemment, Kyle a pu gagner un peu de temps pour souffler et revenir vers Donna. Au moins, il allait bien malgré ses blessures. D’ailleurs, Donna n’était pas mieux lotis que ce dernier, ses vêtements étaient bien arrachés surtout du côté droit à cause de ce sang de feu et elle avait des plaies ainsi que des coupures. Ceci dit, elle a connu pire, ce n’était pas ça qui allait la faire tomber ou la tuer. Mentalement, Donna se donnait à fond en voulant en finir rapidement avec ce monstre. Le voilà qui se tourne autour de l’humour avec sa question, ce qui donne le sourire à l’Amazone, au moins, il a récupéré ses esprits et son envie de vivre. « Bonne question. » Dit-elle avec le sourire aux lèvres. Kyle était plutôt d’accord sur le fait que si on ne peut pas le tuer, on doit au moins faire en sorte qu’il ne décide plus trop de les embêter pendant un temps. Combattre en équipe était l’unique solution envisageable. La brune sent la main de Kyle sur sa nuque avant que leur front se touche délicatement, ce qui fait rougir Donna qui ne s’attendait pas à une telle proximité ni une telle chose d’ailleurs. Dans un sens, elle se sentait bien et elle appréciait sa présence. Elle ne dit rien ni même le repousse, elle l’écoute tout simplement. Il acceptait d’être hébergé chez elle si Atrocitus était vaincu et c’est sûr que ça sera plus simple pour un second rencard. Elle le connaissait que depuis quelques minutes, mais elle l’aimait déjà bien et souhaiterait mieux le connaître pour plus de complicités de ce genre. « Bien, on discutera des détails juste après ce combat, beau brun. »
Main dans la main et même littéralement, ça faisait bien longtemps que l’Amazone ne s’était plus battu à côté de quelqu’un. Le duo s’envole, Donna pense que Kyle a une derrière la tête et elle lui fait confiance, en espérant que cela fonctionne. Voilà que le colosse rouge fonce dans leur direction, il était temps de contre-attaquer, en espérant que le Green Lantern savait ce qu’il faisait avec son plan dont elle aurait tout de même apprécié en savoir un au minimum. Il fait un signe de la tête, l’Amazone allait croire en lui et le voilà qu’il la fait tourner autour de lui assez rapidement pour augmenter la puissance de l’envoi et donc de l’impact, là, elle comprit où il voulait en venir exactement. Donna ne sent plus la main de Kyle, la voilà partir tel un missile en direction d’Atrocitus. Allant très vite, elle est prête à le frapper, il semble surpris et tente de se protéger et la voix de Kyle se fait entendre disant de frapper son anneau. D’un mouvement rapide, elle tape sur son anneau qui brise le début de sa création, mais cela ne détruit pas l’anneau pour autant. Ceci dit, l’attaque de Kyle le touche à l’arrière de la tête, ce qui assomme pour du bon le Red Lantern et le voilà en train de s’écraser contre le sol. Le duo avait gagné contre leur ennemi, ça faisait plaisir à Donna d’avoir gagné. Mais, elle grimace violemment à la douleur de cette brûlure à son bras gauche. « Tss…ce fumier ne m’a pas loupé avec ce drôle de liquide…un sang corrosif, c’est inattendu. » Elle regarde Kyle et affiche un léger sourire. « On l’a finalement battu…qu’est-ce qu’on en fait de lui ? » Elle descend lentement vers le bar et se demande ce qui va se passer par la suite.
Devant le corps d’Atrocitus, la brune allait faire en sorte de le calmer pour du bon, elle allait essayer de lui retirer son anneau. Cependant, une double attaque la repousse, elle et Kyle, assez violemment, ce qui les assomme rapidement. Deux Red Lantern débarquent pour attraper le corps d’Atrocitus, une femme avec des ailes en os et un chat, un chat ? Franchement, ce corps de Lantern était plutôt étrange. Donna résiste et montre de la colère face à eux, la femme Red Lantern la regarde avec un sourire. « Tu as beaucoup de rage en toi, Amazone. Mon nom est Bleez et je suis sûre que tu ferais une bonne Red Lantern, je te surveillerai de près. ». Les Red Lantern s’envolent pour disparaître un peu plus loin. Donna tombe au sol et perd connaissance pendant quelques minutes.
Tout allait si vite, tout était décisif aussi. On pouvait y laisser notre peau, et c'est cette sensation que j'ai voulu oublier ces derniers mois. Je ne voulais plus risquer ma vie, mais quand j'ai enfilé l'anneau tout à l'heure c'était parce que... Ouais, ça doit être à cause de ça. Quoi qu'il en soit, je voulais vivre et je n'avais clairement pas envie que ni moi, ni Donna y passions. Alors j'ai décidé que l'on se donnerait les moyens de venir à bout d'Atrocitus, même si l'on doit dépasser notre seuil de tolérance, on fera ce qu'il faut pour y arriver. Et c'est dans cet ultime assaut que l'on a décidé de jouer la carte de la stratégie, du travail d'équipe. Il n'est pas question qu'on laisse cette immonde merde ravager la ville tout en nous ôtant la vie. Alors que Donna porta un coup stratégique, j'amenais la force brut dans un coup décisif qui fit ployer le Red Lantern.
Ce dernier plongeant sur le sol, il était clair que son état ne lui permettrait pas de continuer la bataille. On avait vraisemblablement gagné... Donna avait l'air mal en point, et cela me peinait. Un sentiment chaud, mais pas optimiste, me remplit les veines, j'ai envie de l'anéantir sur le champ. Il m'a enragé et j'ai envie de le terminer là, maintenant. « Te prends pas la tête, il va payer pour ce qu'il t'a fait. Pour ce qu'il a fait. » Nous n'étions pas sans savoir que quelques innocents ont été victimes de la folie meurtrière du Red Lantern et je ne voulais pas que cela reste impuni. Donna a été blessé, des innocents ont été happés dans sa colère vermillon. Nous nous trouvions désormais devant ce corps inerte qui respirait encore. Je peste alors, mon anneau créée une épée d'émeraude, je la saisis fermement avec l'intention de le tuer, cet être n'a aucune raison de vivre.
Mais le souffle d'une attaque apparait. Je me retrouve projeté en arrière, je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'il se passe. La fatigue et la douleur m'empêcheront de me battre. Deux personnes, je tente de me redresser et ces derniers semblent parler à l'Amazone. J'entends bien ce qu'ils disent, et s'ils croient qu'ils peuvent endoctriner des gens dans leur communauté de tarés... ils iront se faire voir, royalement... ! Mais ils s'éclipsent. C'est ce qui me laisse assez de temps pour récupérer la femme qui venait de perdre connaissance. « Merde, Donna... » L'idée première avait été l'amener chez elle, mais non, je ne sais même pas où elle peut habiter. Alors la dernière idée reposa sur mon adresse au motel. Je n'ai pas le temps de réfléchir d'avantage. J'ai réuni alors les forces qui me reste pour la transporter, la portant donc tout en m'envolant vers l'extrémité de la ville. L'atterrissage en douceur, la discrétion fut de mise quand je dus entrer en compagnie de Donna, inconsciente encore.
La déposant alors sur mon lit, je pris la décision de m'absenter plusieurs minutes, partant chercher de quoi appliquer des premiers soins. J'avais redouté qu'elle passe l'arme à gauche, comme un putain de paranoïaque, mais en revenant et constatant son sommeil et le fait qu'elle respire encore, cela me soulagea aussitôt. M'approchant alors, je prononçais quelques mots pour la réveiller. « Réveilles toi la guerrière, j'vais m'occuper de tes blessures. » Une voix calme, ironisant la situation. Mine de rien, elle m'avait sauvé la vie et j'avais une dette envers elle. Une dette qui dépasse le fait même qu'elle m'ait sauvé la vie. Respirant profondément, je commençais doucement à désinfecter ses plaies, en oubliant les miennes.
M'occupant dés lors de panser ses blessures, le silence qui régnait pouvait paraitre pesant, mais nous avions tout deux été confrontés à une des incarnations de la colère... Qui sortirait totalement sain de ce genre d'affrontements ? Je me le demande bien en soit. Mais grâce, ou à cause de lui, j'ai réalisé pourquoi je n'ai pas voulu m'impliquer ces derniers mois en tant que Green Lantern.
« T'as le droit de savoir pourquoi j'ai baissé les bras tout à l'heure... Lorsque le Syndicat du crime s'est manifesté, j'ai donné tout ce que j'avais pour les repousser. Mais il y a eu tellement de dégâts que je n'ai plus supporté cette guerre. Mon esprit a été fragilisé, et j'ai perdu la volonté de me battre. J'me suis dis que je n'avais plus aucune raison de porter l'anneau parce qu'au fond, le monde se fiche bien de qui je suis. Kyle Rayner le graphiste qui foire tout ? Ou le Green Lantern incapable de ne pas ressentir la peur qui est celle de mourir ? » On a tous nos faiblesses quand on y pense. Cette courte pause me permit de reprendre et conclure mon argumentation.
« Quand j'ai enfilé l'anneau tout à l'heure, c'est parce que je savais pertinemment qu'il allait venir à moi. J'ai eu peur de mourir, c'est pour ça que j'ai pris l'anneau... et aussi parce que tu étais en danger. Je ne suis plus capable d'être aussi fort qu'avant, d'être aussi brave. Mais j'ai continué de combattre, et je ne sais pas comment tu m'as convaincu, mais je l'ai fais.. »
Le combat contre Atrocitus était terminé, il allait payer pour les dégâts et le mal qu’il avait fait, Kyle allait s’en assurer. Cependant, tout ne se passait pas comme prévu quand on bat un ennemi. Des alliés de ce Red Lantern étaient venus le secourir en repoussant les deux héros. Avant de s’évanouir, l’Amazone avait pu entendre ce qu’avait dit cette femme Red Lantern avec ses ailes en os. Beaucoup de rage ? Elle n’avait compris ce qu’elle voulait dire, mais la brune avait perdu connaissance après leur départ. Donna ne savait pas si Kyle allait bien ou pas, s'il avait pu éviter l’attaque ou de mal retomber. Elle en saura plus à son réveil, enfin si elle se réveille un jour. Sans le savoir, le Green Lantern avait décidé de la déplacer ailleurs afin de la soigner et qu’elle se réveille dans le calme. En effet, à son réveil, Donna se retrouvait dans une chambre et cela ressemblait à celui d’un motel. Apparemment, elle était dans la chambre de son ami, car ce dernier était présent avec de quoi panser ses blessures. Il avait pris soin d’elle, la jeune héroïne était bien contente que Kyle était à ses côtés jusqu’à son réveil, en plus de la soigner. Le danger semblait être loin derrière eux à présent, ils allaient pouvoir respirer et parler calmement sans qu’on les interrompe à nouveau. La brune n’osait trop rien dire, elle le laissait faire sur le moment. Apparemment, il avait oublié de se soigner avant de s’occuper d’elle. Un silence s’était installé entre eux, Do’ se mettait à repenser à son combat contre Atrocitus, à ce qu’elle a ressenti, pourquoi avait-elle abandonné le costume et son rôle ? Son passé et compagnie. Au final, costume ou pas, protégé et combattre le mal restera toujours dans ses veines.
Kyle prend la parole et la brune l’écoute attentivement, elle prend conscience que lui aussi semblait avoir souffert à cause du Syndicat du Crime. Ils ont un point commun même si pour tous les deux, ils auraient tout de même préféré ne pas l’avoir. En effet, Donna a été tout aussi impuissante face à ce chaos, à perte d'êtres humains et de personnes qui lui ont été chères. Ce sentiment d’impuissance qui l’a poussé à se remettre en question, tout comme Kyle, du coup. La brune se disait la même chose, en plus, de la vérité sur elle et Diana, ça n’avait pas beaucoup aidé à aller de l’avant. La brune pose sa main sur celle de Kyle. « Je comprends ce que tu ressens, Kyle. J’ai ressenti la même chose face au chaos que le syndicat du Crime a créé lors de leur passage sur notre Terre. J’ai tant perdu alors que je faisais tout pour protéger des innocents. Je me suis senti si impuissance jusqu’à me dire, si je méritais d’être une héroïne…et déjà, je n’étais pas trop dans mon assiette, car…j’ai appris que Diana et moi, nous ne sommes pas né pareils. Au final, Diana est née naturellement et qu’elle avait un frère jumeau. J’étais la seule à être né artificiellement, en quelque sorte. Étais-je une Amazone ? Une Humaine ? Non, rien de tout cela, juste une…création, un monstre. Du coup, quand j’ai vu Metropolis ravagé par un raz-de-marée et que j’ai tant perdu, j’ai baissé les bras. Je ne suis pas capable de sauver des vies ni de me sauver moi-même. » Dit-elle en baissant les yeux et caresser la main du jeune homme. « Or, ce soir, cette attaque m’a prouvé que j’avais tort sur moi-même. Je suis capable de sauver des gens, je t’ai sauvé la vie tout comme tu m’as aussi sauvé la vie, Kyle. Je ne pense pas qu’on est des cas désespérés. On a juste besoin de se confier à quelqu’un et en espérant qu’on aille de l’avant. »
Maintenant qu’elle y pensait, la conclusion de Kyle, le fait qu’il ne sera pas aussi fort qu’avant ni aussi brave, c’était faux. Il se mentait à lui-même selon l’Amazone, car il a prouvé qu’il a pu mettre une raclée à un ennemi et prendre l’initiative d’un plan pour y parvenir. La brune affiche un léger sourire. « Tu as dit que tu ne seras jamais aussi fort et brave qu’avant ? Peu importe la raison pour laquelle tu as remis l’anneau, tu as eu beaucoup de courage et de volonté pour sauver des vies. Et pour quelqu’un qui avait peur ou qu’il ne voulait plus combattre, c’est assez étrange de garder ton anneau. Je pense que nos erreurs et ce qu’on a vécu par le passé, nous permettent d’évoluer et d’avancer. Je t’ai trouvé fort et brave et malgré tout, tu as faits un pas en avant pour redevenir celui d’avant enfin pour aller mieux. » Elle lui retire sa chemise et prend la trousse de premiers secours. La brune se met à le soigner, chacun son tour à présent. « En combattant pour sauver ses innocents et te sauver la vie, j’ai eu l’impression que je m’égarais dans mon choix de ne plus combattre. Notre instinct a repris le dessus et on a su se battre comme on le faisait dans le passé. » Elle pose ses deux mains sur le torse de Kyle et lève les yeux vers son visage. « Je pense qu’on peut s’entraider pour aller mieux, on ne sera pas les personnes comme avant, mais on peut devenir meilleurs en ayant appris de nos erreurs et de ce qu’on a appris. On ne peut pas toujours gagner ni réussir, on sera toujours confronté à des échecs, à nous de rester fort…ensemble. Qu’en penses-tu Kyle ? »
LLa bataille était finie, mais pour une raison que j'ignore, cette confrontation semblait être le début d'une nouvelle page de ma vie. Ce n'était pas anodin, non les coincidences étaient trop nombreuses pour que je nie la nature hasardeuse de la vie. Il y avait bien plus. Ce pan de ma vie manifesta de nombreuses questions, des remises en questions dont je n'avais pas les réponses. Et si elle avait ces réponses, elle... ? C'est possible qu'elle ressente ce que je ressens ? J'aimais croire que oui. J'aimais croire que dans ce monde, je ne suis pas le seul qui ai remis en question mon existence, mes droits, mes devoirs... Ai-je encore des devoirs à rendre au moins ?
Est-ce qu'il existe une personne à qui je dois rendre des comptes ? Mes mots se sont livrés à elle de la manière la plus naturelle qui soit. Elle avait un regard extérieur sur ce que j’avais vécu, nous ne nous connaissions pas, et pourtant… le feeling est passé avec une douceur incontestée, une facilité même déconcertante. Alors, sentant sa main sur la mienne, un sentiment chaleureux de protection m’enveloppa. Comme si je n’avais plus à faire attention aux responsabilités que l’on m’a imposé. Ses mots se manifestèrent, et mon ouïe attentive fut mise à sa disposition. Je buvais ses paroles en constatant que son vécu prenait une autre dimension en sachant qu’il s’agissait d’une amazone, qui plus est, de l’ancienne Wonder-Girl.
Arquant un sourcil quand elle se qualifia de monstre, je fus aussitôt calmer par cette caresse qu’elle administra sur le revers de ma main. Elle avait perdu ses repères pour les retrouver ce soir donc… Son histoire est tragique quand j’y repense, et la mienne ne peut égaler la sienne… Je faisais pitié… « Si t’es un monstre, t’es le monstre le plus humain que j’ai connu jusqu’à aujourd’hui. » Un temps un peu plaisantin, voilà bien longtemps que je ne l’ai pas été. Pourtant, je devais prendre son récit avec un premier degré de taille. Il n’y avait pas de quoi rire, il n’y avait pas de quoi user du second degré. Je regrettais même presque mon intervention… ceci dit, il y avait de quoi la flatter. Elle est loin d’être un monstre, loin de tout ce que j’ai pu rencontrer.Ce soir, beaucoup de choses ont changé nos vies, beaucoup de choses vont changer nos vies.
« Nous nous sommes sauvés mutuellement. Et je suis ravis que tu ai trouvé un sens à cette bataille ce soir. Je suis content que tu puisses voir un peu plus clairement tes objectifs, c’est l’important… Après tout ce que tu as vécu, tu mérites amplement une vie équilibrée. »
Je ne me mentionnais pas pour autant. Je devais méditer sur ses propos et me projeter plus tard. Je ne peux pas prendre la décision de redevenir un Green Lantern du jour au lendemain. Et ça pour la raison que je lui ai exposé. J’avais simplement peur de mourir ce soir, c’est pour ça que j’ai enfilé l’anneau. Et pourtant, j’ai volé à son secours alors que rien ne m’y obligeait. Je l’ai fais, c’est tout ce que je sais. J’étais convaincu que tout ceci avait un sens, mais lequel ? Je l’écoutais alors, elle disséqua mon schéma de penser pour se faire sa propre opinion. Elle est tellement sage… je ne pouvais m’empêcher de la regarder dans le blanc des yeux, me perdre et me noyer tandis que sa voix émet des propos apaisants. Dois-je me contenter de ça ? Je n’en sais rien… Je n’osais respirer, je n’osais pas parler…
Elle ravivait des souvenirs dans lesquels j’ai été un héros avec un sens de l’humour à la hauteur du sens de l’honneur. J’étais un parfait Green Lantern, défendant toutes les valeurs que l’on m’a inculqué. Ma petite amie de l’époque a été tuée, c’était mon premier faux pas… ma première remise en question, et pourtant je suis ressortis plus fort. Alors que Donna s’appliquait à me soigner à mon tour, ses mains s’appuyaient doucement sur mon torse. Respirant profondément, elle pouvait sentir les battements de mon cœur, enlacés par un rythme régulier. Elle pouvait savoir ce que je pensais au plus profond de mon être, elle devait savoir ce que je pensais. Malgré tout, ses mots resteront gravés dans mon esprit. Poussant un bref soupire de satisfaction, je finis par prendre la parole :
« T’as sans doute raison au fond… c’est dans notre nature de sauver les innocents. Mais comment est-on remerciés ? C’est ça le truc… le manque de gratitude au prix des sacrifices que l’on doit faire… Rien n’est proportionnel. J’en suis arrivé à me demander s’ils méritaient notre protection au bout d’un moment… »
Voilà quelque chose d’assez direct. Un Green Lantern qui se demande si les innocents méritent d’être sauvés… Mais j’en ai sauvé aujourd’hui. On en a sauvé, on a empêché une catastrophe malgré des dégâts conséquents. Une de mes mains vint s’apposer sur l’une des siennes. La serrant, mes yeux eux, se baissèrent. Je ressentais encore un peu la douleur de l’affrontement mais je pris sur moi…
« Je m’égare sans doute un peu trop… Il y a encore des questions dont j’ignore les réponses. Je dois les trouver, et ta philosophie de vie me servira. J’en suis sûr… On s’engage sur une voie dont on ignore l’issue, alors on ne s’éloigne pas tant qu’on est pas arrivés au bout… D’ailleurs, on ne se sépare pas même lorsqu’on se sera épanouis. Ça me va personnellement, et toi ? »
Quand Kyle répondit qui trouvait Donna comme le monstre le plus humain qu’il a connu, cela lui avait fait très plaisir. Cet homme avait les mots pour la faire sourire et la rassurer, mais pourtant, lui aussi était dans ce cercle vicieux de la crise d’identité. Au final, sans trop le savoir, les deux se soutenaient mutuellement pour que l’un va mieux. Enfin, c’était ainsi au début de leur conversation au bar, à présent, Donna voulait le soutenir à sa manière pour qu’il remonte la pente. La brune espérait bien s’y prendre et ne pas faire de bêtise pour ne pas le blesser involontairement. En tout cas, elle était contente d’avoir eu à le rencontrer à ce jour, même s'il avait fallu se battre contre un méchant pour se retrouver seul à seul. Une entraide mutuelle pour aller mieux comme ils se sont sauvé mutuellement lors de leur affrontement contre Atrocitus. Il était heureux que la brune eût trouvé un sens à ce combat, à son action et à ce qui s’est passé durant la soirée avec ce Red Lantern. Il ne s’est pas mentionné, or avec ce qu’il a vécu par son passé, il était tout naturel de réfléchir un peu plus sur son avenir en tant que justicier. Son poing contre la joue du monstre, les assauts encaissés contre ce Red, l’adrénaline du combat, tout ceci avait fait sens qu’elle était une Amazone et qu’elle aimait combattre. Cependant, elle ne se voyait pas encore remettre le costume de Troia, mais à remettre ses bracelets et son lasso sur elle, en cas d’imprévu de ce type. Tout le monde mérite une vie équilibrée, il faut juste le vouloir.
Par la suite, Donna se met à expliquer à Kyle que peu importe leurs efforts, ils ne seront plus les mêmes qu’avant. Or, ils pouvaient évoluer, apprendre de leur erreur, grandir, mûrir et bien plus, encore. Également, la vie a aussi appris à l’Amazone qu’on ne pouvait pas toujours gagner et que rien ne pouvait se passer comme prévu. Il y aura toujours des obstacles à leur bonne action, des ennemis qui seront toujours plus fort, plus cruels et dangereux pour leur vie et celle de leur entourage. Il fallait apprendre à être plus fort et ne plus baisser les bras, se reconstruire était le plus important. Kyle semble d’accord avec elle, mais pour lui, les innocents ne sont pas assez reconnaissants envers eux. Les héros sacrifient une partie d’eux-mêmes, ils encourent à des pertes et bien d’autres choses négatives. Est-ce qu’ils méritent qu’on les protège pour leur manque de reconnaissance et de remerciement ? C’est une bonne question, mais le but d’être un héros, ce n’est pas de chercher la notoriété, des cadeaux ou autres. Donna n’a jamais mis le costume pour cela, car elle sait que parfois les Hommes peuvent être égoïstes et hypocrites, mais il y a de bons gestes qui leur sont offerts. La brune regarde Kyle et lui caresse la main. « La question n’est pas s'ils méritent notre protection ou non ? La question qu’on doit se poser, c’est pour quelle raison avons-nous choisi de les protéger ? Ou de porter nos costumes et armes ? Pourquoi as-tu mis cet anneau pour la première fois et aussi, en cette soirée ? Pour ma part, je ne recherche nullement les remerciements ou une quelconque reconnaissance pour ce que je fais. Je suis devenue Wonder Girl pour lutter contre l’injustice, la violence et bien d’autres comme ma sœur, Wonder Woman. L’Homme est égoïste et hypocrite par moments, certes, mais facilement manipulable par certains êtres malfaisants. Or, depuis longtemps, j’ai pu voir qu’il y avait une part d’Homme qui ont un bon fond. Lorsque je rencontre une petite fille qui est fan de moi pour ce que je fais et me câline, je suis émue. Un simple merci, me suffit. Et même si on ne me dit rien, j’ai la satisfaction d’avoir fait ce que j’ai fait, le bien. Il ne faut pas toujours voir le mauvais côté de ce boulot, Kyle. Certes, on souffre beaucoup, on encaisse des insultes et assauts, mais à la fin, on nous apprécie et ils le montrent à leur façon. » Finit-elle avec le sourire.
Donna sent la main de Kyle sur la sienne à présent, cette sensation était agréable et le fait de lui parler, ça faisait du bien à l’Amazone. La brune ne s’est jamais sentie aussi proche de quelqu’un, depuis plusieurs mois. Tenir ou sentir la main d’une personne contre la sienne, ça lui faisait chaud au cœur. Le Green Lantern se remet à parler, la brune l’écoute attentivement. Être épanoui ensemble, ça lui semblait être une bonne conclusion à tout cela. « Ça me va aussi, soyons l'ensemble jusqu’au bout alors. Et je suis sûre que tu trouveras tes réponses à tes questions. Tu es quelqu’un de bien, Kyle et je ferai en sorte d’être toujours là pour toi, si tu as besoin de parler. » Elle vient le câliner pour lui montrer de l’affection et le remercier d’avoir été là pour elle. « Merci ». L’heure tourne et quelques instants plus tard, Donna emmène Kyle chez elle, lui faisait le tour de la propriété et la chambre où il allait dormir. Suite à cela, elle décide d’aller se coucher, en espérant que la journée de demain sera plutôt bonne, en sa compagnie.
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![Quand la colère s'invite entre deux crises [Pv : Kyle Rayner] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif)
La vie est peu clémente. Elle ne fait preuve de presque aucune pitié. C'est ce qui rend cette dernière concrète, compliquée, stricte. J'étais quelqu'un de relativement terre à terre... je ne me suis jamais demandé si mon avenir allait être quelque chose de prometteur ou non. Je me suis engagé sur une voie dont j'ignore grandement l'issue. Je ne sais pas ce qui va découler de toute cette histoire. À vrai dire, je préférais par pure lâcheté ne pas me projeter dans l'avenir parce que j'étais tout simplement terrifié à l'idée de devoir me faire une raison sur la dureté de la vie, de ma vie... De ma vie jonchée d'obstacles, de difficultés. J'avance à l'aveugle, je me plains le moins possible. Pourtant je ne peux pas cacher la déception de mon existence lorsque je parle de ma façon de vivre, des échecs que j'ai subi. Je ne peux pas le cacher.