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 there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé

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Layla Cook


Layla Cook

independent soul

Messages : 1154
Date d'inscription : 30/01/2019
Face Identity : Mary Elizabeth Winstead.
Crédits : chataigna & ROGERS.
there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé 51aa5202f4ce776ce2a56fb41733607341c7b5db
Age du personnage : 33 ans.
Ville : Ermite en cavale.
Profession : Aventurière, chasseuse de trésors, et activiste environnementale énervée. Vétéran de l'US Navy et de l'US Coast Guard.
Affiliation : Voix incarnée des océans et des eaux du globe, émissaire ni humaine, ni élémentaire du Clear, son âme repose quelque part dans les mystérieuses et changeantes ténèbres du Parlement des Vagues. Elle répond à la nature dans son essence la plus élémentaire.
Compétences/Capacités : there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé CBSeLos

Avatar of the Clear
+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
+ capable de se rendre au Parlement des Vagues, et de voyager instantanément à travers les eaux de la planète en passant par le Clear.
+ aura purificatrice du Clear.
+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
+ sa santé se dégrade considérablement si elle passe trop de temps loin de la mer.
+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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underwater - somewhere hidden somewhere safe - parliament of waves - so beautiful

US Navy-EOD Veteran
+ déminage sur terre et sous mer, connaissances poussées en explosifs
+ parachutage
+ armes à feu et combat à mains nues
+ apnéiste, plongeuse sous-marine professionnelle

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Battered and wrecked, I come to you first.

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Green & Clear, trees and waves rising.

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The Child.

Situation Maritale : En couple avec Floyd, après une trop longue errance, la paix après les champs de bataille, la lumière du phare auquel elle retournera toujours.









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MessageSujet: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptySam 3 Aoû - 16:59


there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely


Morro Bay - aux alentours de minuit.
Les jours d’adieu laissaient toujours dans la bouche un goût d’irréel et d’amertume. Un parfum de regret et de doute, et une question au bord des lèvres qu’on n’ose pas formuler, de peur de changer d’avis une fois face à la réalité de la chose. Comme un ‘non’ viscéral qui meurt dans la gorge et qu’on étouffe sous un torrent de bonnes excuses et de bonnes raisons, en se demandant si, un jour, la petite voix qui souffle ‘et si’ à notre oreille allait finir par se taire et disparaître dans la brume des souvenirs. C’est difficile, de dire adieu, quand on sait que c’est pour toujours. Assise dans le sable face à la mer, Layla laissait la houle impitoyable de ses questions s’écraser contre la coque de son psyché sans broncher, les yeux fixés sur un point à l’horizon, alors que ses doigts jouaient avec une bague accrochée à son cou. L’été californien avait beau avoir réclamé ses droits, la nuit, l’air s’étoffait d’une brume fraîche qui s’immisçait sous les vêtements, sous la peau, jusque dans les os, et d’un frisson poussait les âmes en peine à rechercher le réconfort de leur foyer ou d’un bar encore ouvert à cette heure tardive. Et il y en avait d’autres, les égarées, qui erraient encore sans but le long des plages désertes offertes à la noirceur de la nuit et à l’éclat des étoiles. Elle en sentait au moins une, qui s’accrochait à elle comme les algues à leur rocher, et pour la première fois, elle se demanda combien d’autres pouvaient bien hanter ces côtes qu’elle avait tant arpentées jusqu’à en connaître la moindre crique sur le bout des doigts. Des marins perdus, des vieux loups de mer partis faire la sortie de trop en pleine tempête, des malheureux présents au mauvais endroit au mauvais moment quand la mauvaise vague les avait fauchés de leur rocher. La bague de Zatanna ne chauffait pas entre ses doigts, mais ça ne l’empêchait pas de sentir la présence de son propre petit fantôme dans son dos. Comme si elle jouait à cache-cache. Depuis la visite de Zatanna à Sitka, elle n’avait plus besoin de laisser ses rêves ou ses cauchemars lui rappeler l’existence de cette présence ectoplasmique qui s’était attachée à ses pas pendant dix-huit ans sans qu’elle n’en ait la moindre idée. Un voile sur ses œillères avait été levé. Et maintenant, après des mois d’hésitation, de recherches infructueuses, et de doutes, il était l’heure de régler ses comptes et rectifier l’équilibre d’une balance à laquelle elle ne comprenait toujours rien, mais dont elle avait bien saisi qu’elle devait être préservée.

Layla se releva et remit le cap sur sa maison, traversa la route déserte qui séparait la plage de son terrain, et poussa le portique avant de s’arrêter net, son œil ayant accroché un mouvement inhabituel dans la pénombre. Les poules, silencieuses, semblaient toutes dormir dans leur poulailler, et les mouettes avaient déserté l’endroit jusqu’au matin. Prudemment, elle s’aventura dans ce petit coin de verdure, bien innocent en plein jour, mais qui à cet instant précis, semblait bizarrement chargé d’une énergie inhabituelle. Est-ce que son imagination lui jouait des tours ? Elle balaya des yeux le potager, les fleurs, et les herbes folles, et son regard s’arrêta sur un patch d’herbes curieusement sec, curieusement flétri – des racines sèches et sombres propageant lentement leur maladie ailleurs. C’avait été un des premiers signes, ça aussi, après Metropolis. Des plantes qui fanent. Une terre qui dépérit. Chez elle, autour de chez elle, petit Poucet morbide et mortifère. A darkness is growing, lui avait dit un certain gardien, soucieux, venu en éclaireur après avoir perçu cette tumeur dérangeante en son royaume. Double avertissement. Son petit fantôme avait franchi une limite à ne pas franchir en s’en prenant à Floyd à cette soirée, et maintenant, elle devenait impossible à contenir, empoisonnait les choses autour d’elle, au point qu’il s’en était même rendu compte. Qu’Amy soit devenue trop forte ou qu’il ait gardé un œil sur elle, pour une raison qui lui échappait encore, peu importait. Il était venu, créature de ronces et de racines, avec sa voix plus basse et grondante qu’un orage, et son intonation lente, et il lui avait parlé, et il avait écouté, et c’était lui, aussi, qui avait proposé une solution. Et elle, elle voulait y croire, à sa solution. Même si elle était dangereuse, même si elle s’apparentait peut-être à un aller sans retour, sa solution était la seule qui avait un sens dans cette situation anormale et aberrante. S’ils devaient mettre un point final à cette histoire que personne n’avait jamais pu conclure, ce serait de cette façon, et pas autrement. Un frisson remonta le long de son échine alors qu’à côté de l’herbe desséchée, dans un plan de romarin, une racine, puis deux, s’extrayaient de la terre, tentacules de verdure qui en extirpèrent progressivement une masse, puis une silhouette, lourde, imposante, formidable – et enfin, deux yeux rougeoyants qui s’ouvrirent sur elle.

« Il est… l’heure… » articula Swamp Thing, de cette inflexion qui semblait forcer le temps lui-même à ralentir pour s’adapter à son rythme. Elle avait beau avoir attendu sa visite, Layla n’en restait pas moins frappée de stupeur, comme les deux premières fois, persuadée que personne ne pouvait décemment s’habituer à ce prodige. Elle hocha la tête. « Tefé… ma fille… arrive. Elle est… toute proche. » Tefé. Le troisième (ou quatrième ?) larron de cette drôle de foire. Suivant le regard de Swamp Thing, Layla se retourna, et sentit ses épaules se détendre lorsque se matérialisa de nulle part la silhouette frêle et anguleuse de celle qui s’était un jour présentée à elle sous le nom de Tefé Holland. Tefé, c’était comme une petite comète, qui était entrée dans sa vie quand rien n’allait plus, et s’était évaporée un jour après qu’elles aient ensemble essayé de comprendre quelque chose au bordel infini de leurs vies respectives. Elle allait et venait, Tefé, comme un courant d’air, il fallait juste savoir l’attraper au bon moment. Et aujourd’hui, le tourbillon l’avait à nouveau ramenée à Coast City, parce qu’apparemment, il fallait qu’elle ait un rôle à jouer dans toute cette sombre affaire. Ca aussi, c’était l’idée de la créature qui avait orchestré cette rencontre. Les mains dans les poches de sa veste en jean, Layla regarda Tefé approcher, des questions plein la tête, mais consciente aussi, que c’était autre chose qu’elle devait lui dire en priorité. « Salut Tefé. Merci d’être venue. » Parce que ça n’était pas son histoire, tout ça, pas encore. Mais que peut-être, selon son père, ça pourrait le devenir. Longtemps, elle avait cru que Tefé était une gosse rebelle et désenchantée, comme elle avait pu l’être à une époque, mais aujourd’hui, en voyant le père et la fille qui ne se ressemblaient en rien, mais dont elle fut convaincue du lien de parenté sitôt que leurs regards se croisèrent ? Layla avait l’impression d’être un insignifiant grain de poussière entre deux divinités d’un panthéon inconnu. Deux forces de la nature, tellement anciennes que ça dépassait l’entendement. « Je vais chercher quelque chose. Je vous laisse vous retrouver. » dit Layla, avant de passer devant Tefé pour gagner l’entrée de la maison. Peut-être que le père et la fille n’avaient rien à se dire, peut-être qu’ils en avaient trop – avant un voyage comme celui dans lequel ils s’apprêtaient à embarquer, c’était à eux de le décider. Dans le salon, Layla retrouva l’imposante malle laissée à son intention par Orm – béni soit-il, cet homme. Elle l’ouvrit d’un clic, révélant deux casques et deux combinaisons intégrales, renforcées par endroits par des sortes d’armatures – le tout taillé dans un matériau qu’elle n’avait jamais vu avant. De la technologie atlante, de quoi s’assurer qu’elles n’explosent pas en mille morceaux en atteignant les profondeurs invraisemblables qu’elles cherchaient à atteindre… en principe. Peut-être que Tefé n’en avait même pas besoin. La décision lui reviendrait.

Lorsqu’elle ressortit avec son chargement, Swamp Thing et Tefé n’avaient pas bougé de là. « Préparez-vous… je vous retrouve… sur la plage… » énonça-t-il, avant de s’éloigner d’un pas lourd et aussi lent que sa diction, laissant là les deux blondes qui s’improvisaient exploratrices de l’impossible. Layla attendit qu’il soit hors de portée de voix, puis tourna la tête vers Tefé, la détaillant un instant avant de faire un vague geste vers l’équipement atlante. « Je sais pas si t’en as besoin, mais si jamais… » offrit-elle, sa voix mourant finalement dans un souffle, avant de décider que quitte à parler peu, comme d’habitude, autant parler bien. Mieux que pas du tout. « C’est sincère, tu sais. Rien ne t’oblige à venir, si tu ne le veux pas. » Elles avaient toujours été connues pour leur franc-parler, toutes les deux. Pourquoi cela devrait-il changer maintenant ? « Un de ces jours, il faudra que tu me racontes ce que vous êtes, ton père et toi. » A sa façon à elle, et là encore, seulement si elle le voulait. Layla s’empara de sa propre combinaison et entrepris de l’enfiler par-dessus la combinaison de plongée qu’elle avait déjà mise. « Cet endroit où on va, ce… ‘Parlement’. C’est quoi, exactement ? Ca représente quoi, pour vous ? » demanda-t-elle en s’affairant. Voyage en terre inconnue, tellement inconnue qu’elle ne pouvait même pas se la représenter. Peut-être que Tefé aurait des réponses à ses questions – ou peut-être que ce saut dans l’inconnu en était un pour la fille du Green aussi.


 
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Tefé Holland


Tefé Holland

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Age du personnage : 24 ans
Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane
Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte
Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine.
Compétences/Capacités : there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé Dfg11

+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines

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You
and me
and the devil makes three.

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Meet my best friends Daphne, Mercury and Mercury + The key

Clear & Green
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Clean. Coincidence ? I think not !

phone + amazing tim + daphne : x-files + codename : strike team green + daddy...? + mom's story

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Imagine what you could be,
if you could set down
the burden of the Green.










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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyMar 6 Aoû - 22:12

there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely

La terre avait un goût de sel sur sa langue. Ici, tout avait un goût de sel, le sel qui recouvrait sa peau et assoiffait ses sens. Elle était une créature d’eau douce, Tefé, et elle n’aurait probablement jamais été portée vers l’océan par sa seule nature. Mais elle avait appris à l’aimer, cet endroit, ce bord-de-l’eau, cette baie et la mer et sa faune et sa flore, grâce à Layla. Elle en avait eu peur à une époque, une époque ou rien n’allait, mais à présent elle l’aimait, l’océan, elle l’attirait comme un abîme, elle appréciait qu’il attire aussi les hommes, depuis toujours, même si souvent, les côtes étaient bétonnées et les humains enduits de produits chimiques. Comme partout sur cette planète, l’équilibre était précaire, parfois en faveur des hommes et de leur nombre et de leur masse grouillante et dégoûtante, parfois en faveur de la nature dont les racines se laissaient lécher par les vagues sans rien entre les deux et alors, la terre et la mer ne formaient qu’une seule entité. Elle aimait Morro Bay pour beaucoup de raisons, et elle aimait Layla, et c’était pour cela qu’elle avait répondu à l’appel de son père, qu’elle aimait aussi en plus du reste. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pouvait faire pour aider Layla mais Swamp Thing avait été catégorique, il fallait qu’elle la suive dans sa quête, dont le point de départ, du moins aux yeux de Tefé, avait été ce petit bout de jardin rabougri, comme un appel à l’aide. Quand elle s’arracha à la terre et se redressa dans le silence et l’humidité de la nuit, elle entendit d’abord le bruit du ressac qu’elle aimait tant, aussi puissant que le battement de cœur de la terre qui faisait vibrer son corps. Son père était là, immense face à Layla, penché sur elle comme il le faisait toujours sans se rendre compte à quel point cela pouvait être effrayant. Elle épousseta ses jambes nues qui jaillissaient telles deux racines de son short en jean, arracha ses boots à la gangue de terre et enfonça les mains dans les poches de son sweat-shirt trop grand pour elle, la capuche rabattue sur ses cheveux pâles. Elle resta là un moment à les regarder et songea qu’il s’agissait là d’un tableau tout à fait naturel. Elle aurait souhaité à tous les gens qu’elle aimait d’être aimés par Swamp Thing. Puis Layla se retourna et Tefé la salua d’un geste de la main, sans bouger.

Elle haussa les épaules en réponse aux remerciements de la jeune femme, manière de dire qu’il n’y avait pas de quoi. Ce n’était pas comme si ses journées étaient très occupées. Et puis elle faisait ça pour Layla et pour son père. En ce qui la concernait, aussi émerveillée soit-elle par la perspective de plonger dans l’océan, elle était beaucoup moins enthousiaste à l’idée de rencontrer le Parlement des vagues. Et elle ne comprenait pas trop pourquoi son père l’y envoyait, si le Blue ressemblait ne serait-ce qu’à moitié au Green. Elle regarda s’éloigner son amie, sentant peser sur elle le regard de son père. « Ta mère… » Et comme il n’en dit pas plus, elle haussa les épaules, toujours sans le regarder. « Je sais. » Elle sentit la terre vibrer sous ses semelles et son énergie courir sur les mollets alors que Swamp Thing se déplacer pour se mettre face à elle, comme un enfant cherchant le regard d’un adulte. Tefé le laissa faire, et planta enfin ses yeux dans les siens, revêche. « N’aie pas peur… Protège-là… Elle est… importante. » Tefé leva une main et la posa sur un rameau de chêne qui courait le long de son torse. « Pour qui ? Le Green ? Le marais ? Pour je ne sais quel plan tu as en tête ? » Elle ne pouvait pas s’en empêcher, même si elle s’en voulait toujours ensuite de lui parler ainsi. Des petites fleurs naquirent entre ses doigts là où elle avait posé la main sur lui et s’entortillèrent autour de ses phalanges. Quand elle était petite, cela la faisait rire, parce que ça la chatouillait. « Pour toi… mon enfant. Et pour tout ce qui compte… pour toi. » Elle arracha sa main à l’étreinte florale de son père et se blottit brièvement contre lui, bien incapable d’entourer son corps massif de ses deux bras. Pauvre Layla, catapultée championne de la Terre sans le savoir, en quelque sorte, mais après tout, c’était normal que Swamp Thing veuille la protéger. Elle aussi luttait pour la nature, d’une manière bien semblable à la Créature du marais, d’ailleurs. Oui, Tefé pouvait la voir, d’une façon étrange, cette ressemblance entre Layla et son père.

Elle s’écarta de lui et avait de nouveau les mains dans les poches, debout à côté du grand dadais voûté, quand son amie réapparut, les bras chargés d’un étrange appareillage. Tefé avait déjà vu ça à la télé. Son père les planta là et Tefé posa un regard perçant sur les combinaisons, comprenant où Layla voulait en venir. « Je n’en sais rien. Dans le doute, mieux vaut que j’en utilise une. » Ce serait trop bête de se rendre compte une fois trop tard qu’elle ne pouvait pas survivre à de grandes profondeurs. Elle observa Layla enfiler sa combinaison et entreprit d’imiter chacun de ses gestes. « T’en fais pas. Même lui ne peut plus me faire faire ce que je n’ai pas envie de faire. Si je suis là, c’est parce que j’en ai envie. » Et c’était vrai. Pour Layla, pour l’océan aussi, qu’elle avait appris à aimer autant que le marais, pour l’aventure, parce qu’au point où elle en était, elle se disait que les réponses qu’elle cherchait pouvaient se trouver n’importe où… Même si elle était nerveuse également. Elle ne pensait pas que son père l’envoie dans un piège. Mais elle savait qu’il ne comprenait pas toujours qui elle était, ce qui lui faisait peur ou ce qui la mettait en colère. Il faisait des efforts, mais ce n’était pas suffisant, et elle ne lui en voulait pas pour ça. Mais un Parlement, encore… Les paroles de Layla étaient une distraction bienvenue, et elle esquissa enfin un sourire franc et amusé. « Je te le dirai, si un jour tu me donnes les détails de cette histoire-là. Je croyais que les fantômes, ça s’exorcisait, moi. » Elle esquissa quelques gesticulations cabalistiques pour illustrer son propos. Elle n’en savait rien, en vérité. Elle savait, en revanche, que cette histoire-là était assez sérieuse pour faire mourir le petit jardin de Layla, et pour alerter son père.

Comme elles avaient fini d’enfiler leurs combinaisons, Tefé jeta un dernier coup d’œil en arrière, espérant croiser le regard doux de Dumdum, mais les poules n’étaient pas connues pour dormir dehors la nuit. Elle se contenta de lui envoyer des pensées d’amour et de fidélité éternels et crut sentir l’écho d’un rêve fait d’une plaine monochrome sans ciel ni horizon, mais peut-être n’était-ce qu’une illusion. Elles descendirent sur la plage, et Tefé fut étonnée par la facilité avec laquelle la combinaison atlante épousait chacun de ses mouvements. « Le Parlement, c’est un genre d’entité fait de plusieurs esprits de la nature. Je ne savais pas qu’il en existait un pour les mers et les océans. Mon père obéit au Parlement des arbres, qui représente le Green, l’incarnation de la nature elle-même. Je ne sais pas comment te l’expliquer avec des mots, le Green… Mais le Parlement, c’est la personnification de la nature elle-même au travers de ces représentants autoproclamés. Et apparemment il existe la même chose pour le monde aquatique. » Elle voyait la silhouette massive de Swamp Thing debout sur la plage, qui les attendait, aussi immobile qu’une souche. « Je déteste le Parlement des arbres, je les hais, et j’en ai tués pas mal avant qu’on se rencontre. Ils pensent qu’ils ont des droits sur nous. Et j’ai peur d’aller voir le Parlement des vagues, s’il lui ressemble ne serait-ce qu’à moitié. » Elle n’allait pas mentir, hein. Même si ce n’était pas vraiment aider Layla que de lui dire ça. Elle se secoua. « Je ne sais pas de quoi est fait celui-là. Mais toi, tu ne risques rien. Ils ne peuvent pas te donner d’ordres et tu ne leur dois rien. Enfin tu peux te noyer comme tout le monde, j’imagine, mais ça tu le sais depuis longtemps. » Elle vivait une vie dangereuse, Layla, mais ça ne l’avait jamais arrêtée jusqu’à présent. Elle baissa les yeux sur le sable humide à leurs pieds. C’était bizarre, de sentir si loin la terre sous tout ce minéral. Elle se sentait un peu déracinée. Elle ne serait jamais à l’aise ici, ou dans l’eau, mais c’était Layla qui lui avait appris à plonger, alors ça devrait aller. Tefé ne savait même pas si elle pouvait se noyer, en vérité. Probablement que oui. Un humain pouvait se noyer, et une plante pouvait être noyée – lentement. Horriblement. « Ne craignez pas… le Blue. » « Pourquoi tu ne viens pas avec nous ? » Est-ce que sa voix s’était faite plus aiguë que d’habitude ? Elle le savait bien, pourquoi. Il était attaché à la terre – littéralement parlant. Il était une plante. « Toi… tu es libre… d’aller où tu le souhaites. Bientôt… vous serez libres… toutes les trois. » Et il regardait Layla en disant cela.

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyMer 14 Aoû - 15:12


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« Moi aussi, c’est ce que je pensais. C’est lui qui m’a convaincue du contraire. » répondit-elle en esquissant un mouvement de tête en direction de Swamp Thing – l’étrange créature responsable de cette invraisemblable expédition, et qui lui avait, volontairement ou non, mis sous les yeux tout un monde dont elle ignorait encore l’existence jusque-là. Le Green, le Blue, le Parlement des Arbres, le Parlement des Vagues, des esprits protecteurs, n’eusse-t-elle pas eu sa dose de bizarreries et d’extraordinaire, ces derniers temps, elle serait allée d’elle-même se faire interner. Mais si lui était réel, comme les Atlantes, comme Tefé, alors comment pourrait-elle encore s’étonner du reste ? La combinaison atlante sur le dos, elle marchait côte à côte avec son acolyte dans le sable, élève avide et attentive sitôt qu’elle consentit à lui fournir quelques explications sur ces fameux parlements ; et ses sourcils se froncèrent, alors que les réticences de Tefé faisaient surface sous la lumière de la lune. Ce qu’elles allaient explorer, là, pendant cette expédition, c’était le monde de Tefé et de son père, et Layla ne voulait pas prétendre qu’elle avait la moindre chance de saisir un jour la complexité de cette réalité-là, mais elle réalisait aussi qu’elle était peut-être pleine de dangers, et que sa complice elle-même se traînait son propre bagage de doutes et de questionnements. Est-ce que c’était vrai ? Est-ce que même dans la nature, on trouvait des entités qui s’arrogeaient autorité sur les autres et se permettaient de les utiliser à leur guise ? Et est-ce que c’était vers de ce genre d’entité que Swamp Thing les envoyait ? Alors qu’elles étaient encore à quelques mètres du colosse de ronces, Layla attrapa doucement le bras de Tefé pour la forcer à ralentir. « S’ils essayent, on se défendra. Tu te mets assez en danger en acceptant de m’accompagner, hors de question qu’on les laisse tenter de faire de toi leur… chose. Si tu soupçonnes quoi que ce soit, on fait demi-tour. D’accord ? » Ses yeux dans les siens, elle s’assura de son assentiment et la relâcha, pour qu’elles reprennent leur route dans le sable humide dont elles ne sentaient même pas la froideur à travers ces combinaisons. Oui, elles se jetaient dans la gueule la plus profonde des océans. Oui, elles avaient au moins une mission à accomplir. Mais pas à n’importe quel prix – pas au prix de Tefé, ou de sa liberté.

Enfin, elles arrivèrent devant Swamp Thing, qui les dominait de toute sa hauteur, les deux blondinettes qui s’improvisaient plongeuses de l’extrême, et Layla eut toutes les peines du monde à détacher son regard de lui pour brièvement regarder Tefé dont la voix trahissait l’émotion – l’angoisse ? L’appréhension ? Ne craignez pas le Blue, c’était plus facile à dire qu’à faire. Elle aussi, quelque part, elle n’aurait pas dit non à ce qu’il les accompagne. Elle savait si peu à quoi s’attendre. Elle avançait dans l’obscurité totale. Elle avait tout fait pour être soigneusement préparée, pour mettre toutes les chances de leur côté, mais finalement, face au Blue et son aura mystique, elle n’était rien d’autre qu’un électron libre à la dérive. Lentement, elle prit une profonde inspiration, en essayant de distinguer lequel, de son cœur ou de celui d’Amy, battait le plus en désordre dans sa poitrine. Et lequel se serra, à la promesse d’une liberté à laquelle elles ne croyaient plus depuis longtemps. Et qu’elle allait arracher au cœur même de l’océan, s’il le fallait, si ça signifiait enfin mettre un terme à cette terrible histoire. Alors elle repoussa Amy et ses angoisses, et chaussa son casque doublé d’une visière, qui s’attacha au reste de la combinaison avec un automatisme travaillé. « Alors hauts les cœurs. » lâcha-t-elle, sa voix étouffée derrière l’épaisseur de la visière. Elles y étaient. L’instant de vérité. Le dernier moment où elles pouvaient encore changer d’avis et faire demi-tour, et retourner l’une à la terre, l’autre à un exorcisme. Pourtant, un seul regard en direction de Tefé suffit à la convaincre qu’elle ne changerait pas d’idée, elle non plus. « Les casques sont équipés de communicateurs reliés au réseau atlante. Même à des kilomètres sous l’eau, on pourra continuer de se parler. » Ca au moins, c’était une nouvelle rassurante. Et soudain, c’était l’heure d’y aller, et elle manqua de sursauter lorsque des racines, sombres et sèches et profondes, s’extirpèrent du sable pour s’enrouler autour de ses chevilles, puis de ses jambes. « On se retrouve là-dessous. » lança-t-elle à Tefé, dans une dernière tentative de s’accrocher à ce monde-ci, alors que Swamp Thing la tirait progressivement dans un autre – et bientôt, les racines la recouvrirent complètement, et elle ne vit plus rien, alors qu’elle glissait sans le savoir à travers le Green et ses mystères.

Combien de temps avaient-elles passé coincées dans les racines du Green ? Elle aurait été bien incapable de le dire – cinq secondes, cinq minutes, cinq heures, cinq jours, elle n’en avait aucune idée, mais tout à coup, son cocon de racines vola en éclats, et autour d’elle, il n’y avait plus rien, qu’une obscurité absolue et profonde, et immédiatement, elle sentit une pression monstrueuse la comprimer dans tous les sens sans parvenir à passer la barrière de son accoutrement ; dans les racines de Swamp Thing, elle s’était pratiquement sentie en sécurité, mais là, lâchée dans ce néant absolu, elle ne s’était jamais sentie aussi démunie et impuissante. Elle se serait presque crue dans l’espace – mais non, ces sons qu’elle percevait autour d’elle, comme une atmosphère sonore constante, elle les aurait reconnus entre mille. Elles étaient bien arrivées sous l’eau, très, très loin sous l'eau. Mais quant à dire à quelle profondeur, ou même si elle avait la tête en haut ou la tête en bas, c’était une autre paire de manches. D’accord. Une chose à la fois : d’abord, elle se força à prendre de longues inspirations, puis expirations, forçant son cœur à ralentir comme si elle se préparait à une expédition en apnée – malgré le costume qui convertissait l’eau autour d’elles en oxygène. Puis, elle pressa un bouton sur le côté de son casque – et hop, que la lumière soit, et la lumière fut. Le faisceau lumineux portait loin, suffisamment loin pour lui permettre de voir que de part et d’autre elle était entourée d’immenses falaises sous-marines, qui s’étiraient au-dessus de sa tête à perte de vue, aussi loin qu’allait la lumière de sa lampe. « Wow. » lâcha-t-elle, le souffle coupé. Elles y étaient vraiment, alors. La fosse des Mariannes. La plus profonde jamais trouvée sur la planète. En baissant la tête, elle constata que les parois se rapprochaient – le sol devait être dans cette direction. Et Swamp Thing leur avait bien dit que le Parlement serait au plus profond de la fosse, donc peu importait la profondeur, finalement, c’était bien par là qu’elles devaient aller. Enfin une certitude. « Tefé ? » appela-t-elle dans son micro, alors qu’elle se désintéressait des fonds marins pour scruter l’environnement autour d’elle. Rien que des falaises immenses, comme un Grand Canyon sous-marin, mais plus immense encore, et plongé dans la nuit noire. Des particules de roche et de sable et des petites bulles dansaient dans l’eau en passant dans le faisceau lumineux de sa lampe, mais nul poisson, nul amphibien, pas même une larve en vue encore. Rien qu’elle, toute seule dans ce paysage lunaire et désolé. L’isolement et la solitude les plus parfaits. Et l’atmosphère la plus oppressante dont elle ait jamais fait l’expérience – à moins que ça ne soit la pression qu’elle sentait à travers la combinaison, sans laquelle ses organes ne seraient déjà plus que de la soupe. Bon. Les combinaisons fonctionnaient – maintenant, elle n’avait plus qu’à retrouver Tefé, et ses prières semblèrent trouver réponse sitôt qu’elle distingua, non loin, ce qui ressemblait à un autre point lumineux, à moins que ce ne soit un reflet de sa lumière sur la combinaison de sa compagne. Dans tous les cas, c’était forcément elle. « Bouge pas, je te vois. J’arrive. » Et, prenant appui sur une roche voisine, elle se projeta en avant, espérant se donner une poussée suffisante pour nager jusqu’à Tefé – mais elle s’aperçut immédiatement qu’elle était partie beaucoup trop vite, et eut à peine le temps de s’accrocher à la paroi de la falaise pour tenter de ralentir son élan avant de s’écraser contre un roc bardé d’éclats épineux. « Aouch ! » lâcha-t-elle en percutant la paroi, avec un manque d’élégance assez honteux, dans une tempête de bulles. Un peu sonnée, elle baissa les yeux sur sa combinaison, intacte, et soupira de soulagement. Bien. Il fallait donc croire que les combinaisons de plongée atlantes étaient aussi nettement plus aérodynamiques que celles fabriquées par les humains. Noté.

Plus précautionneusement, cette fois, Layla se détacha à nouveau de la paroi, et se laissa flotter un instant avant de fendre l’eau d’une première brasse, stupéfaite par la facilité et la rapidité avec laquelle elle pouvait nager dans ce costume. En quelques mouvements à peine, elle se retrouva aux côtés de Tefé, qui Dieu ou Green merci, avait encore l’air vivante et consciente derrière sa visière. « Hey. Tout va bien ? Pas trop secouée ? » demanda-t-il en nageant devant elle. Pas trop secouée, il fallait vite le dire, sans doute. Si son père les avait bien larguées à l’endroit convenu, elles étaient à plus de dix kilomètres sous la surface. Même les sous-marins nucléaires n’avaient aucune chance de survie à cette profondeur – et il y avait fort à parier qu’elles étaient les premières humaines (ou demi-humaines) à s’y aventurer sans submersible spécialisé. Holy shit. « Les combis ont l’air de tenir le choc de la pression et de la température. Bienvenue au fin fond des océans. Presque : il faut qu’on descende encore un peu, d’après ton paternel. Comment tu te sens ? » C’est vrai, après tout, Tefé était un peu comme Swamp Thing, non ? A quel point ça l’affectait, d’être si profondément sous l’eau au lieu d’avoir les pieds sur terre ? Qu’est-ce qu’elle pouvait ressentir, elle, dans ce décor à la fois vaste, et écrasant, et superbe et terrifiant ?


 
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Tefé Holland


Tefé Holland

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyDim 18 Aoû - 14:54

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« Lui », c’était Swamp Thing, évidemment, qui parvenait à convaincre tous ceux qui étaient en vérité déjà un peu convaincus. Le pauvre avait moins d’influence sur le reste de la planète quand il s’agissait de défendre ses causes. Mais cela ne dérangeait pas Tefé parce qu’elle se fichait du reste de la planète. S’il fallait en passer par là pour libérer Layla de son fantôme alors soit. Même si l’élémentaire qu’elle était n’était pas sûre de comprendre réellement de quoi il s’agissait. Ses contacts avec ce genre de choses se résumaient à ce que ses fréquentations en la matière lui en disaient, et lesdites fréquentations étaient toutes, à peu de chose près, assez peu fréquentables, finalement. Elle ne comprenait pas en quoi un Blue hypothétique pouvait aider Layla pour une histoire d’esprit, mais elle savait que son père avait quelques connaissances sur ce sujet également. Et il disait sans cesse que la magie était elle aussi née de la nature, même si les hommes avaient tendance à l’oublier. Quant à la raison de sa présence ici… Tefé savait pourquoi elle était venue : pour aider Layla dans son voyage. Mais elle ne voyait pas pourquoi son père la forçait – quasiment – à y aller. Elle y serait allée de toute façon. Mais il avait l’air de croire qu’il y avait autre chose à gagner pour elle dans ce petit ocean trip. Elle gratifia Layla d’un sourire tordu en l’entendant lui faire des promesses qu’elle-même n’était pas sûre de pouvoir faire en retour. Elle n’était pas sûre qu’elles puissent faire demi-tour. Pas sûre qu’elles puissent se battre contre les esprits de la nature si ceux-ci décidaient de les emmerder. En fait elle n’était sûre de rien du tout, contrairement à Swamp Thing, mais elle n’avait pas le cœur à le dire tout haut, surtout qu’elle connaissait Layla : danger ou pas, elle irait. Alors, Tefé suivrait. C’était aussi simple que ça. Et peut-être finalement qu’elle saurait s’en contenter. Suivre Layla. Sans se retourner. Ne surtout pas la perdre de vue. Et lui faire confiance si des voix dans sa tête commençaient à lui donner des ordres auxquels elle, Tefé, ne voudrait pas obéir.

Elles enfilèrent les combinaisons, un grand moment pour Tefé qui vivait plus souvent peu habillée que trop, été comme hiver. Même si elle ressentait le froid ou la chaleur, elle sortait rarement de sa routine jean-débardeur, plus ou moins déchirés. C’était étrange de se glisser dans un vêtement pareil. Contraignant. Étouffant. Totalement contrenature. Sa peau, privée du contact chaud des rayons de la lune… mais de toute façon, là où elles allaient, il n’y aurait ni lune ni soleil. Elle dut lutter tout de même contre l’envie de se gratter de partout. Elle entendit la voix de Layla dans son casque et sursauta. « D’accord… » Réponse maladroite et peu assurée à une situation dont elle avait déjà l’impression de perdre le contrôle. Elle aurait préféré sauter dans l’eau en tenue d’Ève et puis c’est tout ! Mais ce n’était qu’un doux rêve… Elle hocha la tête en réponse à Layla, qui semblait plus téméraire qu’elle, ce qui lui fit comme un choc électrique. Il ne serait pas dit que dans leur duo déjà coupable de son lot de quêtes plus ou moins respectables, elle serait celle qui se dégonflerait. Elle jeta un dernier regard à son père, lequel semblait tout aussi pépouze que d’habitude, ce qui la rassura un peu, et puis des racines jaillirent du sol et s’enroulèrent autour de ses bras et de ses jambes, une sensation familière à laquelle elle s’abandonna avec plaisir. La pénombre, la chaleur, et le chant de la terre, tout ce qu’elle avait ressenti avant de naître, quand elle n’était qu’un bourgeon qui flottait dans le Green, attendant son tour de participer au grand cycle de la vie et de la nature, jusqu’à ce que son destin prenne un virage à cent quatre-vingt degrés… Durant ces quelques secondes qui durèrent une éternité, elle sentit la caresse familière de la Nature elle-même, et derrière, le murmure perpétuel du Parlement, aussitôt averti de ce que Swamp Thing était en train de faire.

Trefé ouvrit les yeux, révoltée, mais sa colère mourut quand elle se rendit compte qu’elle n’était entourée que de vide et de ténèbres. Une fraction de seconde lui suffit pour prendre conscience également qu’elle était coupée de tout, la terre, son père, le Green, comme une plante qu’on aurait arrachée, et il n’en fallut pas plus pour qu’elle se mette à respirer très vite et très fort, au point d’en avoir un léger vertige. Elle agita mollement les bras et les jambes mais elle ne ressentait aucune résistance. Où suis-je ? Où suis-je ?? Voilà à quoi se résumaient ses pensées en cette seconde. Puis une lueur apparut devant elle, en même temps qu’une voix résonna dans le casque de sa combinaison. « Layla ? Je suis là ! » Qui ça pouvait être d’autre ? Et où aurait-elle pu, elle, se trouver ? Il fallait qu’elle se calme avant de passer pour l’écrevisse de service – encore que les gens seraient étonnés de savoir tout ce qu’une écrevisse avait dans la tête. Elle vit la lueur se rapprocher d’elle à toute vitesse, dessinant les contours d’une silhouette, et des parois de pierre qui les entouraient. Cela commençait à aller mieux. Elle se permit même un petit rire bref en voyant la cascade de son amie, même si pendant une seconde elle eut la pensée atroce de la combinaison se déchirant et de Layla réduite à la taille d’une bouteille d’eau à une profondeur telle, et alors bonjour les vacances… Mais non, son amie réussit enfin à la rejoindre et alluma la lumière de son casque, que Tefé avait complètement oubliée dans sa panique. « Ça pourrait aller mieux. Mais ça va déjà mieux. » Et c’était vrai. Petit à petit, elle retrouvait les sensations que Layla elle-même lui avait appris à reconnaître quand elle lui avait donné des cours de plongée. La pression de l’eau, légère grâce à la combinaison, sur ses bras et ses jambes, la légèreté du corps et cette impression atavique de retour à ce néant primordial de quand elle était une petite sprout… Oui, ça irait. Surtout si, comme l’affirma Layla, les combis « tenaient le coup ». Parce qu’elle n’en était pas certaine avant, en fait ?!

« Descendons. Je me sens bizarre, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. Mais plus on descendra et plus on se rapprochera de la terre. » Un vœu pieu, parce qu’elle sentait confusément que même si elle touchait le fond des océans, littéralement, ce qui ne risquait pas d’arriver, il n’y aurait rien du Green là-bas. Elles allaient toutes les deux vers quelque chose de plus primordial encore que la nature. Retrouvant ses marques et faisant le suprême effort de se souvenir de ce qu’elle avait appris, elle pivota vers le fond, instinctivement, et commença à nager doucement, sans perdre de vue Layla à ses côtés. « Ça manque un peu de faune. Mais ça devrait changer. Il n’y a pas un seul recoin de cette planète qui ne soit pas habité, enfin à ce qu’il paraît. » D’où elle tenait ça, elle ne savait plus. Probablement de Layla elle-même, ou de ses potes. « Et toi comment ça va ? Est-ce que tu as l’impression qu’Amy nous a suivies jusqu’ici ? » Ce serait tellement bizarre, comme idée, comme lieu pour un fantôme de se manifester… Mais en même temps, si Tefé avait bien compris, Amy et Layla ne faisaient qu’une, alors partout où la seconde allait, la première était censée pouvoir suivre. En tournant la tête vers Layla, la lumière de son casque attrapa un reflet et elle tendit le doigt. « Mate-moi ce truc ! Tu t’es déjà fait une copine ! » Ça ressemblait à une petite crevette translucide. Qui flottait près de la tête de Layla. Pas l’air du genre à vouloir sauter dans des cercles de feu ou à attraper des frisbees. La petite crevette oscillait doucement, et ce mouvement hypnotique finit par allumer une lumière dans le cerveau de Tefé. « Il y a un drôle de courant. Tu le sens ? Je ne saurais pas dire d’où il vient, mais j’ai l’impression qu’il nous passe à travers. » Elle ne savait pas trop comment l’expliquer autrement, mais elle était sûre que Layla, plus sensible à cet élément qu’était l’eau, le sentait également.

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+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
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+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
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+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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Battered and wrecked, I come to you first.

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyJeu 29 Aoû - 13:28


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Bien sûr qu’elle était sûre que les combinaisons tiendraient le coup – aussi sûre que ce qu’Orm lui avait assuré en tout cas, arguant qu’elles avaient bien été testées par les laboratoires atlantes qui les avaient développées en eaux profondes. Tout ce qu’elle ignorait, c’était si elles avaient été testées en eaux aussi profondes ; mais ça, c’était du point de détail, pas vrai ? Mais non : cette expédition était bien assez risquée sur le papier comme ça, alors Layla avait pris toutes les mesures possibles pour s’assurer de minimiser le danger au maximum, et elle n’aurait jamais accepté d’emmener Tefé avec elle si elle n’avait pas été sûre du degré de prise de risque auquel elle l’exposait, dans la mesure de ce qu’elle pouvait contrôler. Et dans ce cas, ce qu’elle pouvait contrôler, ou avait pu contrôler, c’était leur équipement, et leur point de largage, savamment étudié sous toutes les coutures, avant de le communiquer à Swamp Thing. Et au-delà de ça… au-delà de ça, c’était l’inconnu. Figurativement, et littéralement. Comment pouvait-on faire plus incertain qu’un vaste espace où la gravité la mettait presque en veilleuse, où les notions d’endroit et d’envers s’avéraient caduques, et où ne régnaient que l’obscurité la plus totale et le silence le plus absolu ? Leurs repères habituels avaient foutu le camp, et mieux, elles n’avaient plus d’autres repères sans ce néant intersidéral qu’elles-mêmes, et l’une et l’autre. Talk about a bonding experience. Heureusement, Tefé semblait reprendre ses esprits, elle aussi, et Layla acquiesça – descendre, voilà qui lui semblait être une proposition plutôt raisonnable. Elle laissa sa compagne prendre un peu d’avance, l’observant nager pour s’assurer qu’elle progressait avec aisance, puis la rejoignit d’une ou deux brasses souples, se laissant glisser dans l’eau à ses côtés. Si les circonstances de leur voyage n’avaient pas été aussi dramatiques, cette expédition se serait sans doute retrouvée au panthéon de ses meilleures expériences sous-marines. « Difficile à dire, pour les fonds marins. » répondit-elle aux espoirs de Tefé de trouver une quelconque trace de vie dans cet environnement hostile. « Mais si on a de la chance, on devrait croiser quelques crevettes ou des limaces des mers. Tu sais, ces bestioles avec le crâne transparent et cerveau apparent ? » Les pauvres surfaciens qu’ils étaient ne connaissaient pas grands chose du fond de leurs océans, mais ils avaient au moins une certitude : les profondeurs étaient le royaume de tout un tas de bestioles sacrément louches et biscornues. Quoiqu’en dise Atlantis.

La question de Tefé eut le mérite de la ramener à la réalité de leur mission – ou en tout cas, de la sienne, et elle prit le temps de la réflexion avant de répondre. « Oui, elle est là. » dit-elle simplement, en gardant les yeux fixés sur le bout du faisceau lumineux devant elles. Zatanna avait peut-être commis des erreurs de jugement, mais ces erreurs avaient réussi à lui faire prendre conscience de toute la place que prenait son petit fantôme. Même à cet instant, onze kilomètres sous la surface, elle sentait sa présence s’attacher à elle et chercher à la retenir – ironiquement, comme un filet de pêche accroché à la carapace d’une malheureuse tortue. Mais Amy, semblait-il, n’était pas la seule à les suivre, et Layla tourna la tête en arquant les sourcils, tombant nez à nez avec la petite crevette qui avait causé l’euphorie de Tefé ; et elle aussi, finalement, s’autorisa un sourire incrédule et amusé. « Ah, je t’avais dit. Que des trucs bizarres, avec des tronches bizarres. » Un courant – oui, maintenant qu’elle le mentionnait, elle le sentait aussi, et se rendit compte qu’elles avaient commencé à le suivre sans réfléchir. Peut-être que leurs qualités instinctives s’exprimaient d’elles-même – ou peut-être que quelqu’un, ou quelque chose, cherchait à les guider dans une certaine direction. « Du moment qu’on ne se fait pas propulser vers la surface… allons voir ça ! » Et, d’une nouvelle brasse, elle s’aligna dans l’étrange et léger courant qui leur passait à travers, presque comme une poussée glacée mais encourageante dans leur dos. Même la petite crevette suivit le mouvement, et toutes les trois – les trois crevettes – plongèrent un peu vers les fonds marins, longeant la surface rocailleuse de la fosse, et mettant à chaque battement de pied un peu plus de distance entre elles et le monde qu’elles connaissaient.

Onze kilomètres. Ou plus, peut-être. Sans doute. Quelle ironie : elle avait toujours rêvé de tenter l’expédition Challenger Deep, et de rejoindre le groupe très select de marins à avoir touché le point le plus profond des océans connu, et voilà qu’elle venait sans doute de le dépasser sans avoir la moindre idée d’où elle était exactement, en compagnie d’une élémentaire de la nature et d’une crevette transparente. Un voyage du centre de la terre, qui avait des airs de pèlerinage, et dont elles devraient toutes les deux revenir profondément changées, sans qu’elles ne puissent savoir dans quelle mesure. C’était de la folie, c’était angoissant ; mais c’était nécessaire, au moins pour elle. Et d’après Swamp Thing, ça l’était aussi pour Tefé. Ni l’une ni l’autre n’avaient franchement la dégaine pour une pareille équipée, et ni l’une ni l’autre n’avaient la carrure du héros de roman nécessaire pour leur succès, mais il n’y avait personne d’autre que Layla aurait voulu embarquer avec elle. Et si elle était honnête, elle admettrait la vérité : qu’ici, au plus profond des océans, dans l’obscurité la plus noire et l’environnement le moins accueillant de la planète, avec une simple combinaison pour la maintenir en vie, elle se sentait absolument, parfaitement dans son élément. Pardon Tefé. « Je pense qu’on est sorties du territoire apparaissant sur n’importe quelle carte connue. D’après les atlantes, les créatures de la Fosse vivent dans les Mariannes, mais ton père nous a normalement déposées à bonne distance de leur colonie. Et si on les croise… hé, regarde ! » Elle s’interrompit, pour pointer du doigt quelque chose tout au bout des faisceaux de leurs lampes. Enfin, le sol marin était apparu dans leur champ de vision – cette fois, elles étaient vraiment tout au fond. Ou l’étaient-elles vraiment ? A quelques mètres de là, l’entrée d’une caverne ornait la paroi rocheuse de la fosse comme une gueule béante avalant le sable et la mer toute entière, vers une obscurité plus profonde encore, un véritable abysse de noirceur. Et au travers d’elles, les poussait encore cet étrange courant qui ne ressemblait à aucun courant que Layla avait jamais pu connaître, avec un peu plus d’insistance, peut-être, comme si l’océan lui-même s’impatientait et les poussait à s’aventurer dans ses profondeurs les plus cachées. Et dans le même temps, elle sentait Amy, son petit fantôme, s’accrocher à son bras, ou son âme, ou les deux, pour dire non. Layla prit une grande inspiration, et entendit les filtres de sa combinaison convertir l’eau en oxygène avec plus d’insistance. « Bon. Grand saut numéro deux. Prête ? » Cette fois, parce qu’elles n’avaient pas Swamp Thing avec elles, et pour ne pas se perdre, elle tendit la main à Tefé. Cette fois, elles allaient vraiment toucher au centre de la terre, peut-être. Et une fois que Tefé eu donné son assentiment, Layla l’entraîna avec elle, et en quelques mouvements, les deux aventurières de l’impossible se laissèrent avaler par l’océan lui-même.

Et sitôt qu’elles passèrent la frontière de cette bouche immense, tout s’accéléra : happées par le courant qui s’intensifia d’un coup, nager devint tout de suite un effort superflu, pour deux grains de sable ballotés le long d’un long couloir obscur qui plongea d’un seul coup plus profondément encore, et si elles crièrent, Layla ne s’en rendit pas compte, le bruit assourdissant de l’eau et du courant couvrant tout à l’intérieur de son masque. Par quel miracle ne s’écrasèrent-elles sur aucune paroi, elle n’en savait rien ; mais après ce qui lui sembla être une interminable épopée, toutes deux furent recrachées comme des malpropres de l’autre côté du tunnel et de son courant, valdinguant dans l’eau jusqu’à réussir à retrouver un équilibre précaire, la tête et le cœur à l’envers. « Décidément… » grogna-t-elle, toute étourdie, avant de s’assurer que Tefé était bien là, et en un seul morceau. Mais très vite, autre chose accrocha son œil. « … Tefé ? Tu vois ça aussi, pas vrai ? » lâcha-t-elle dans un souffle, en se laissant lentement pivoter dans l’eau. Peu à peu, à mesure que leurs yeux s’ajustaient à l’obscurité, celle-ci laissait son épais voile se percer, d’abord un point lumineux et bleuté, puis un autre, puis toute une constellation. Puis, de constellation, il y en eut plusieurs, et puis des dessins de lumière iridescente, alors que tout autour d’elle, se révélaient les parois d’une immense caverne. « Holy shit… » Le souffle coupé, elle en resta bouche bée. C’était un nouveau monde, qui s’offrait à elles, et les parois recouvertes d’algues luminescentes jetaient leurs étrange lumière sur les nombreuses créatures, poissons, crabes, méduses, et plein d’organismes qu’elle aurait été bien infoutue de nommer, tout en transparence et transluscence, comme un rêve halluciné. Halluciné, inquiétant, et d’une beauté stupéfiante. « … tu crois qu’on y est ? » murmura-t-elle à l’adresse de Tefé, comme si elle craignait de déranger le silence quasiment religieux de l’endroit, alors qu’une méduse translucide aux couleurs de l’arc-en-ciel glissa tranquillement à côté d’elles. Si c’était ça, la fin du voyage, elle pouvait songer à des destinations bien moins envieuses.

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Tefé Holland


Tefé Holland

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptySam 31 Aoû - 16:27

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Tefé ne pouvait pas trop imaginer ce que ça faisait d’être hantée, mais elle était sûre qu’elle n’aurait pas aimé ça. D’abord, les seuls fantômes qui auraient eu envie de s’attacher à ses pas étaient ceux des gens qu’elle avait tués et cette seule idée lui donnait vaguement envie de grogner. Tout comme cette expérience qu’elle vivait, là en cette seconde, elle ressentait toujours une certaine impuissance quand elle s’aventurait sur le terrain de ces trucs magiques, occultes ou, tout simplement louches. Elle blâmait son père pour cela. Elle blâmait même ses deux pères. John n’avait jamais vraiment voulu lui donner quelques clés de base pour qu’elle puisse se défendre contre ça, mais à sa décharge, elle ne le lui avait jamais demandé – égalité, la balle au centre. Et quant à Swamp Thing, cela ne faisait pas longtemps qu’elle avait appris qu’il en connaissait un rayon sur la sorcellerie et le reste, mais il s’en était toujours bien caché, et n’avait bien évidemment pas répondu au petit milliard de questions qu’elle lui avait posées dès qu’elle avait largué le pilier de bar à Houma. Alors elle était là, à nager vers le centre de la Terre sans rien comprendre du problème de Layla si ce n’est qu’une petite fille fantôme était accrochée à ses basques et qu’il fallait qu’elle s’en débarrasse – là-dessus, sans même rien comprendre, Tefé était d’accord, cela dit. Elle connaissait le poids de regrets, des souffrances et des traumatismes du passé, personnifiés esprit frappeur ou pas. Et à bien y réfléchir, elle était plutôt contente que son père ait trouvé ce début de solution pour elle. Elle préférait cent fois qu’il les ait envoyées au fin fond de la fosse des Mariannes qu’à l’Oblivion Bar. Alors, était-ce important, de savoir si le fantôme d’Amy nageait à leurs côtés en maillot de bain Wonder Woman et petits brassards ? Pas vraiment. Elles ne savaient pas ce qu’elles avaient à faire, mais elles allaient le faire quand même.

Layla l’avait dit : crânes transparents, cerveaux apparents. En l’occurrence, leur amie crevette, qui semblait vouloir faire un bout de chemin avec elles, luisait doucement dans les ténèbres où elles flottaient toutes les trois, et on lui voyait certes toutes les entrailles. Tefé se demanda d’où venait la lumière qu’elle émettait. En tout cas, elle semblait avoir envie de les accompagner dans ce voyage délirant, alors que Layla s’enfonçait un peu plus dans les abysses, en suivant l’étrange courant qui les enveloppait. De la manière la plus débile qui soit, Tefé conçut un certain soulagement à voir la crevette les suivre. Si elle était pépouze ici, c’était bien que cet endroit n’était pas complètement inhospitalier. Elle écouta attentivement ce que disait Layla – comme au bon vieux temps, vu que ça lui avait demandé du temps et des heures de crises de nerfs avant d’arriver à ravaler son impatience pour écouter sa prof de plongée et parvenir enfin à apprendre. Elle en était au moment où les créatures de la Fosse étaient censées squatter dans le coin quand son amie changea de sujet. « Hein, hé, quoi, qui ? » Mais Layla ne finirait probablement jamais sa phrase, de toute son existence, laissant Tefé à sa seule imagination. Dans le noir. Au fond de l’océan. Là où personne ne vous entend crier. Elle se concentra sur ce que Layla lui montrait, et qui n’était pas une armée de créatures à pics et à dents mais tout simplement le fond des mers, enfin, un peu. C’était un peu rassurant. Pas l’espèce de bouche vorace creusée dans la pierre qui semblait avaler le sable et l’eau et bientôt elles et qu’elle repéra dans le faisceau de sa lampe, mais le fait qu’il y ait un fond. Ainsi, elle identifia un peu mieux cette tension qu’elle ressentait depuis le tout début. La même qu’on pouvait ressentir en nageant dans un lac profond dont on avait l’impression qu’il n’avait pas de fond et que quelque force primordiale venue d'en dessous pouvait vous y aspirer à tout moment.

Elle ne serait jamais prête. Mais quelque chose dans cette ouverture à même la Terre lui semblait soudain très attirant. Le courant, ou la sensation quasi magique qu’il charriait, qui pouvait se traduire par des sensations familières, ou des voix enjôleuses, ou des mains qui caressaient directement sa petite essence végétale – viens… viens à nous… Et elle ne savait pas si elle devait se méfier ou s’y abandonner, mais elle n’était plus très sûre d’en avoir la force de toute façon. Et puis, elle n’était pas venue ici pour enfiler des perles. Elle s’accrocha à la main que Layla lui tendait. « Prête. » Mensooooonge ! Mais c’était trop tard. Le courant les poussa, les tira, les ballota dans tous les sens et à un moment, elle crut voir quelque chose de mou s’écraser contre la visière de son casque et elle crut que c’était leur pauvre crevette, mais réussit à ne pas crier ni lâcher Layla jusqu’à ce que le calme revienne enfin. Heureusement qu’elle avait le cœur bien accroché. Elle était sûre que, aussi malins que soient les Atlantes, ils n’avaient rien prévu en cas de retapissage de l'intérieur de leur scaphandre. Pourquoi est-ce qu’elles avaient cessé d’aller faire s’écrouler les plateformes pétrolières ou de s’en prendre à des enflures de pêcheurs au filet électrique, en fait ? C’était beaucoup plus drôle que ça. Mais aussitôt, la nature s’appliqua à lui prouver le contraire. Sous leurs yeux, l’eau semblait littéralement prendre vie : lumières, couleurs, mouvements… C’était tout un univers qui dansait sous leurs yeux, et même Crevette était là, ou alors sa sœur jumelle, mais Tefé préféra croire que c’était Crevette. Et elles, minuscules, flottaient au milieu de ce monde sous-marin… Ou sous-autre chose d’ailleurs. « C’est comme si on n’était plus dans l’océan. Comme si on était ailleurs. » Un peu comme quand elle allait dans le Green : c’était la Nature elle-même, pas seulement la nature, les arbres, les plantes, la terre… Elle se laissait flotter mais sentit comme une force d’attraction vers le bas, comme si la pesanteur ici jouait à nouveau son rôle juste pour les deux invitées qu’elles étaient. Elle laissa faire, et bientôt posa les deux pieds sur un sol sablonneux et presque mou. Elle sentait confusément que cela n'avait rien à voir avec l'attraction terrestre et qu'à tout moment, elle aurait pu s'en libérer pour nager de nouveau, libre de ses mouvements. En baissant la tête, elle vit des dizaines de créatures s’échapper de sous ses semelles. Et en levant les yeux… Une exclamation étouffée franchit ses lèvres. C’était comme si le ressac des vagues se faisait au-dessus de leurs têtes, et dans l’eau, qui plus est. Comme si l’océan était devenu le haut, et le ciel, le bas. Des dizaines de souterrains semblaient partir de la caverne elle-même, tapissés de coraux aux couleurs comme il n’en existait plus dans les océans de la Terre. Elle dut se retenir de les toucher. Elle avait l’impression d’entendre leur chant, sauf que contrairement au chant des feuilles, des fleurs et des plantes, elle ne le comprenait pas, ici. « On y est… En tout cas, on n’est plus dans le monde des hommes, même celui qu’ils n’ont pas encore exploré. » Et détruit.

Elle eut un pincement au cœur à cette pensée. Cet endroit avait une chance de n’être jamais souillé par les humains. Elle prit conscience soudainement aussi de la fragilité de leur situation. Elle doutait que le Blue ait accueilli beaucoup d’humains en son sein. Si Swamp Thing les avait envoyées ici, c’était bien que c’était possible… Mais peut-être étaient-elles les premières, et les dernières. Et il ne fallait pas qu’elles pensent qu’elles étaient en territoire ami. Si elle avait été le Blue, elle les aurait recrachées illico sur une plage comme du vieux chewing-gum. Des enfants… Des enfants ! Des humains… Des enfants. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Ils sont quoi ? Ils sont humains ! Tefé regarda Layla en portant les mains à son casque, au niveau des oreilles. « Tu entends ça ? » Des murmures, des chuchotis précipités, glougloutant, pétillant dans l’eau, le son porté par les flots semblant éclater de toute part. Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Qui êtes-vous ? Une vague, soudain, se déroulant paresseusement au-dessus de leur tête, s’enroula vers le fond de la caverne, vers elles, les poussant vers un des souterrains. Comme une invitation. Ou un ordre. Et puis, entre elles, Crevette s’agita soudain. On vous attend ! Tefé sursauta dans sa combinaison. « Dis-moi que tu as entendu ça. Toi aussi tu entends Crevette parler ? » Ce à quoi l’intéressée s’agita. Je suis le Guide. Je n’ai rien à voir avec une crevette. « Un peu quand même, hein. On est dans le Blue, Crevette ? Guide ? Crevette-guide ? » Mais pour toute réponse, la petite créature se laissa porter par une nouvelle vague vers le souterrain où il semblait qu’elles étaient attendues. « Layla... Mon père ne t'a vraiment rien dit de plus ? Sur pourquoi cet endroit peut t'aider ? » Elles étaient là, de toute façon. Et clairement, même si elles l'avaient voulu, elles n'auraient pas pu faire demi-tour sans aide, alors autant avancer. « Si le Parlement des arbres avait pu t'aider, il ne l'aurait pas fait. Il déteste les humains. Et je ne comprends pas pourquoi le Parlement des vagues serait différent. » Mais si c'était le cas, alors cela la choquerait énormément. L'idée que la nature puisse être l'alliée des hommes, l'idée que le manichéisme nature contre humain soit ainsi remis en cause. Pour une humaine. Même une humaine comme Layla. Mais la seule présence de Tefé dans cette aventure prouvait que Layla était quelqu'un pour qui on pouvait faire n'importe quoi, alors après tout...

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Age du personnage : 33 ans.
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Profession : Aventurière, chasseuse de trésors, et activiste environnementale énervée. Vétéran de l'US Navy et de l'US Coast Guard.
Affiliation : Voix incarnée des océans et des eaux du globe, émissaire ni humaine, ni élémentaire du Clear, son âme repose quelque part dans les mystérieuses et changeantes ténèbres du Parlement des Vagues. Elle répond à la nature dans son essence la plus élémentaire.
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Avatar of the Clear
+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
+ capable de se rendre au Parlement des Vagues, et de voyager instantanément à travers les eaux de la planète en passant par le Clear.
+ aura purificatrice du Clear.
+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
+ sa santé se dégrade considérablement si elle passe trop de temps loin de la mer.
+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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underwater - somewhere hidden somewhere safe - parliament of waves - so beautiful

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+ déminage sur terre et sous mer, connaissances poussées en explosifs
+ parachutage
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+ apnéiste, plongeuse sous-marine professionnelle

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Battered and wrecked, I come to you first.

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyJeu 5 Sep - 21:16


there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely


Vingt mille lieues sous les mers – elles y étaient cette fois, c’était sûr, et comme le formulait si bien Tefé, ça n’était plus le monde des hommes, ça n’était même plus l’océan, c’était… autre chose encore. A son tour, Layla fut doucement attirée vers le bas, ou vers le haut, elle ne savait plus tant ce décor la désorientait, et elle se laissa couler sans résister jusqu’à ce que ses pieds ne s’enfoncent doucement dans le sable moelleux. La pression exercée sur la combinaison se faisait encore sentir, comme un rappel de la menace extérieure, ou du fait qu’elles étaient des étrangères en ces lieux, mais dans ce paysage démentiel, elle n’y faisait presque plus attention, voire aurait pu trouver la sensation agréable. Et au milieu de ce rêve éveillé, elle sentit, confusément, l’émerveillement étonnant de son petit fantôme, comme une claque en pleine figure aussitôt suivie d’une caresse réconfortante. Le bruit du ressac au-dessus de leurs têtes se confondait avec celui de souvenirs qu’elle croyait presque oubliés, comme si le courant passait dans les fonds sablonneux de sa mémoire pour en déterrer la justification de leur présence. Des journées entières passées au bord de l’eau, à courir les criques autour de Sitka et ses cavernes marines, à imaginer des mondes sous-marins plus fous encore que ce qu’elles pouvaient voir dans les comics d’Amy – à se construire leur propre Atlantis, même, quel joli coup du sort. Elles y étaient arrivées, finalement. Au moins une de leurs nombreuses aventures imaginaires avait fini par prendre corps ; mais au lieu de n’être qu’une aventure au milieu de tant d’autres, c’était là le dernier chapitre avant le point final. Perdue dans sa contemplation, elle en oubliait presque Tefé, et Crevette, et tout le reste, et elle décolla à nouveau du sol presque sans s’en rendre compte, les coraux aux mille couleurs s’imprimant dans sa rétine comme le reflet luminescent d’une raie presque néon sur sa combinaison sombre. Il lui semblait même qu’en se laissant porter par le courant, la caverne entière changeait de sens avec elle – et que les coraux murmuraient à son oreille. C’était facile de se perdre en ces lieux. De s’imaginer se fondre dedans et n’en jamais ressortir. Impossible d’oublier qu’ici n’était pas sa place – mais impossible de ne pas sentir ses entrailles se tordre face à cette douloureuse réalité. Ca faisait mal, quelque part, de trouver ce qu’on avait cherché toute sa vie, pour en venir à la réalisation qu’il ne resterait jamais que ça : un idéal qu’on ne pouvait, au mieux, qu’effleurer du bout des doigts.

Celle qui avait sa place, ici, peut-être, c’était Tefé – et l’élémentaire se rappela à son bon souvenir d’une exclamation stupéfaite, forçant Layla à ravaler la boule qu’elle avait dans la gorge pour se concentrer sur elle, couvrant son casque comme pour se boucher les oreilles. « De quoi ? » Des voix ? Layla fixa son regard perplexe sur Tefé, puis décida de prêter au remous de l’eau une oreille attentive ; et effectivement, il lui semblait entendre, confusément, comme un chant murmuré et porté par les bulles autour d’elles, et comme Tefé elle aurait pu jurer qu’il y avait avec elles une présence qui n’avait rien d’humaine, mais de langage, elle n’en distinguait aucun. Oh dear. Est-ce qu’elle s’était cognée ? Est-ce que la pression sous-marine commençait à lui monter à la tête malgré la protection de l’équipement atlante ? Elle n’était pas sûre de pouvoir survivre à la culpabilité si jamais Tefé venait à perdre complètement la raison sous sa surveillance. Elle regarda Crevette, qui gigotait impatiemment devant leurs yeux. « Je l’entends pas, mais c’est peut-être un truc d’élémentaire, non ? Esprit de la nature, parler aux plantes, peut-être aussi aux crevettes préhistoriques ? » supposa-t-elle pour rassurer Tefé, et pour se rassurer elle en touchant à nouveau terre, ou plutôt, sable. Bon, elles avaient une Guide-Crevette, ou une Crevette-Guide, et à la façon dont ladite bestiole se laissa porter vers un tunnel bien spécifique sans la moindre déviation, elle était carrément encline à la croire. La question de Tefé, elle, acheva de l’arracher à l’envoûtement terrible de la caverne. A nouveau, elle regarda sa compagne de voyage, sourcils froncés. « Ton père ne t’a vraiment rien dit ? » demanda-t-elle, sans chercher à dissimuler sa surprise. Elle se serait attendue à ce que Swamp Thing lui explique deux-trois choses quand même, mais visiblement, il avait voulu la pousser dans cette aventure à l’aveuglette. Bah, elles étaient presque arrivées à destination – il était plus que temps de mettre Tefé au parfum. Surtout si, comme elle le disait, le Blue pouvait finalement se montrer hostile à leur entreprise. Chose que Swamp Thing avait omis de lui dire, à elle. « Quand il est apparu dans mon jardin… » Oui, ça sonnait toujours aussi ridicule. « … et qu’il m’a posé des questions, je lui ai raconté comment elle était morte. Empoisonnement des eaux – la mer, surtout, contaminée par des produits toxiques. C’est ça qui lui a donné l’idée de tenter le Blue. »

Une idée complètement dingue, mais une idée quand même. Voyant Crevette qui s’agitait devant elles, Layla intima à Tefé de la suivre d’un mouvement de tête. De toute façon, elles ne pouvaient plus faire demi-tour seules. Autant la franchir, cette dernière ligne droite. Les deux plongeuses s’enfoncèrent progressivement dans un long tunnel sombre, illuminé de toutes parts par des coraux phosphorescents. « Il m’a dit que puisqu’elle avait perdu la vie à cause d’une injustice faite à la mer, peut-être que la mer serait à plus à même de lui offrir le repos – et d’accepter de le faire. Une sorte de solidarité entre victimes, je suppose. » Elle marqua une brève pause, prenant une inspiration, avant d’ajouter : « Il pense que le Parlement des Vagues acceptera de prendre l’âme d’Amy avec lui, parce qu’ils ont souffert des mêmes blessures. » Et que cette connivence, peut-être, suffirait à passer outre la détestation du Blue pour les humains, si détestation il y avait. Mais après les paroles de Tefé, il fallait bien avouer qu’elle n’était plus complètement rassurée. Elles n’étaient pas les bienvenues ici, ou au moins, les humains ne l’étaient pas. Difficile de blâmer les forces qui gouvernaient les océans pour ça – mais, malgré la foule de sentiments contradictoires qui agitaient son cœur habituellement calme, malgré so irrépressible désir de s’éterniser un peu trop dans ce nouveau monde, elle savait, aussi, qu’elle devait en revenir. Avec Tefé, et pour Tefé, qui n’avait pas signé pour se transformer en algue. Et aussi parce que, si il y avait peu encore elle avait cru ne rien devoir à personne et n’être attendue nulle part, elle savait que ce n’était plus le cas aujourd’hui. Elle avait fait une promesse avant de plonger. Elle avait bien l’intention de la tenir.

« Je crois qu’on arrive… » murmura-t-elle alors que se dessinait le bout du tunnel, et lorsqu’elles émergèrent, ce fut un nouveau spectacle à couper le souffle qui les attendait. Si le centre de la terre devait ressembler à quelque chose, ce devait être ça : une immense cave dont le plafond était si haut qu’elles ne pouvaient même pas le distinguer, et un champ gigantesque de volcans sous-marins déversant doucement leur lave rougeoyante vers le sable, des colonnes de pierres et de bulles et aussi fou cela paraisse, des fontaines sous-marines à perte de vue. Un véritable temple à la gloire de l’océan, entièrement naturel, et Crevette les guida le long d’un escalier naturel au beau milieu de ce décor imposant, et inquiétant. Elles pouvaient marcher, en apesanteur, presque, le long de ce chemin de pierres, et au bout duquel se dressait un autel, ou un trône. Des ribambelles de poissons à l’apparence extra-terrestre suivaient leur progression, s’amusaient à passer devant elles, les doubler, passer entre leurs jambes. « Personne ne nous croira jamais quand on retrouvera la surface. » songea-t-elle à voix haute – avant de se rendre compte que dire ça à une femme qui se trouvait être à moitié un esprit de la nature, c’était un peu fort de café. Elle ajouter quelque chose quand enfin, Crevette s’arrêta : et dans un gigantesque remous aquatique qui provoque une véritable tempête de bulles autour d’elle, un tourbillon s’éleva du sol, et une silhouette entièrement aqueuse se dessina dans l’eau, et ouvrit ses yeux du bleu le plus pur qui devait exister sur cette Terre. « Des… enfants… » gronda une voix grave, et lente, comme celle de Swamp Thing – mais comme tout n’était qu’eau autour d’elles, ce fut comme si tout l’océan s’adressait à elles d’une même voix. « Des… humaines… » Layla en oubliait de respirer, alors que le regard fixe de la créature se posait sur elle – puis glissa sur Tefé. « Non… pas… tout à fait… » Lentement, l’élémentaire d’eau leva ce qui semblait être sa main, et effleura la surface du masque de Tefé – Layla dut se faire violence pour ne pas l’attraper par un bras et l’attirer à elle, par crainte de ce qu’il pourrait lui faire. « Toi… tu es… fille du Green… et du Red… » Muette comme une carpe, Layla retenait son souffle. Le créature laissa échapper un ‘hmm’ songeur, et inquiétant – et elle eut l’impression claire et nette qu’il n’était pas surpris le moins du monde par cette visite. « C’est lui… qui t’envoie… comme lui est venu… avant… pour comprendre… »

Silencieuse, Layla choisit de le rester – consciente d’assister là à un moment qui ne lui appartenait pas, témoin d’un pèlerinage bien particulier, auquel seule Tefé pouvait, désormais, trouver un sens. Finalement, elles étaient deux, aujourd'hui, à avoir joué le rôle d'accompagnatrice dans une quête incertaine.


 
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Tefé Holland


Tefé Holland

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptySam 7 Sep - 15:17

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Sous les mers, c’était comme un pays étranger dont elle ne maîtrisait pas la langue et où il fallait trouver des astuces pour communiquer. Et puis, franchement, les crevettes, les huîtres, les coraux : ces choses-là ne communiquaient pas réellement, n’en ressentaient pas le besoin et ne prenaient pas la peine de se montrer très passionnantes. Jamais de sa vie elle n’avait entendu une crevette former des mots dans son esprit. Mais Crevette n’était pas qu’une crevette, et Layla et Tefé n’étaient pas dans la mer, plus vraiment. Elle se contenta donc de l’explication avancée par son amie, en se disant aussi que Layla avait l’air d’un calme qu’elle-même était loin de ressentir. Elle avait du mal à ne pas se sentir oppressée dans cet endroit. Elle avait l’impression que le poids de la planète pesait sur sa tête et l’empêchait de respirer. Parler de son père et de la façon dont il s’était incrusté dans la vie de Layla était donc une distraction bienvenue, alors que toutes les deux emboîtaient le pas, pour le dire ainsi, à une crevette antique. Elle laissa échapper un rire sans joie. Que les eaux soient empoisonnées, c’était un euphémisme. En fait, si les humains faisaient vivre un enfer à la nature sur la terre même qu’ils foulaient et où ils vivaient, c’était un vrai martyre qu’ils imposaient aux océans – un endroit où de manière générale, ils ne se trouvaient même pas physiquement. Que des enfants humains puissent en mourir ne l’étonnaient pas, même si cela dépassait son entendement. Aucun autre être sur Terre ne sciait ainsi la branche sur laquelle il était assis. Les humains pourrissaient les choses dont ils avaient besoin pour survivre. Et en mouraient. Mais elle comprenait la réflexion de son père. Son premier réflexe, à elle, avait été de se dire qu’un fantôme était un problème pour un exorciste, et ça aurait pu l’être, mais Swamp Thing avait proposé une méthode alternative qui ne pouvait être que plus douce. Cela confirmait aussi à Tefé que son père en connaissait plus qu’il ne lui en avait jamais dit sur le monde de l’occulte.

Dans le tunnel, elle effleura doucement les coraux fluorescents qui éclairaient leur route, générant un doux bruit de carillon glougloutant dans ses oreilles, comme si elle caressait les touches d’un orgue. « Je vois… J’imagine que ça se tient, pour lui. Tu sais, il pense que tout est un cycle, les hommes, la nature, une boucle sans fin et symbiotique, et que peu importe ce que les humains feront subir à cette planète, au final ils reviendront toujours à la terre et à l’eau et à l’air qui les constituent… Et il pense probablement que d’autres avatars de la nature sont d’accord avec lui. » Elle, elle pensait que la nature se portait très bien avant les hommes et se porterait très bien quand ils auraient disparu. Qu’il n’y avait pas de cycle, que le courant n’allait qu’à sens unique, des mers vers les hommes, et que le jour où les hommes se seraient définitivement coupés de tout ça, ils crèveraient la bouche ouverte. On pouvait très bien attendre et voir, quand on avait la patience. Ou, comme elle, donner des petits coups de pouce. Et oui, elle avait pitié des innocents. Elle avait de la peine en imaginant ce qu’avait vécu Amy et la façon dont les siens l’avaient assassinée en toute connaissance de cause. Mais rien n’aurait pu forcer quelque force supérieure que ce soit à avoir de la peine pour elle. Et cependant, si Swamp Thing y croyait, c’était que ça devait être possible. Des fois, Tefé oubliait que beaucoup d’aspects de la nature ressemblaient plus à Swamp Thing et moins à elle.

Comme toujours, la réponse les attendait au bout du chemin. Elles débouchèrent sur un spectacle qui laissa la jeune femme la bouche ouverte. Elle ne savait plus où regarder tant le Blue était incroyable, et pourtant, elle était déjà allée plus d’une fois dans le Green, qui n’était pas à une étrangeté près non plus. C’était un monde nouveau, tout entier. Et ses habitants ne ressemblaient à rien de ce qu’elle avait vu – des formes, des couleurs, des attitudes pour lesquelles il aurait fallu inventer de nouveaux mots. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec Layla : personne ne les croirait. « Personne ne saura. S’il te plaît, promets-moi que tu n’en parleras à personne. » Viscérale, la peur que cet endroit soit découvert par les hommes l’avait prise au ventre et la glaçait. Elle savait que quelques humains étaient au courant pour le Green et cherchaient activement un moyen de s’y rendre. Pourquoi fallait-il qu’ils s’insinuent partout comme un virus, elle n’en savait rien. Mais elle imaginait les hordes d’êtres humains se lançant à la recherche d’un passage vers le Blue, et cette merveille pâlir, agonir et mourir d’être ainsi fouaillée par des hommes, et cette seule idée lui faisait perdre son souffle.

Et puis soudain, dans une explosion de bulles, une créature apparut sous leurs yeux. Voilà, elles y étaient : le moment où elles allaient savoir si le Blue accepterait de les aider ou s’apprêtait à les recracher sur une plage quelconque de la planète, avec quelques carcasses de machines à laver et autres sac en plastique en prime. Tefé se raidit en voyant l’avatar poser une main sur son casque, et sentit sa joue devenir humide aussitôt. Voilà. Combinaisons atlantes ou pas, à présent, si le Blue voulait les noyer ici et maintenant, ça ne lui poserait aucun souci. Et aussi, son père était déjà venu ici. Elle imaginait mal comment – il suffisait de le voir… Et puis un souvenir lui revint d’un coup, elle, bébé, dans la main gigantesque de son père assis au bord de l’embouchure du fleuve Tefé, là où il se jetait dans la l’Amazone, qui se jetait dans la mer, qui se jetait sur les rives de la terre, et il soufflait doucement des mots à son oreille – « “Ça s’appelle océan, non pas que ce soit un dieu ; cela signifie seulement merveilleux, une grande merveille. C’est extraordinaire. C’est terrifiant. C’est ce qui est irrésistible. Une merveille, écumante, scintillante, avec des vagues ; amer, le plus amer, très salé. Il contient des animaux dévoreurs d’homme, la vie. Ça surgit. Ça bouge ; ça s’étire, odorant, agité. Je vis dans l’océan. Je deviens une partie de l’océan. Je traverse l’océan. Je meurs dans l’océan. Je vis dans l’océan.” Ce sont des mots d’humains, Tefé, qui vivaient ici il y a très longtemps. Souviens-toi qu’eux aussi ont été la mer, et la terre, et la chair, comme nous, comme tout ce qui est dans ce monde. » Elle revint à la réalité, et à l’avatar du Blue qui la regardait avec une fixité dérangeante. Comment pouvait-elle donc se rappeler ce souvenir alors qu’elle n’était qu’un bébé ? Il m’a promis… qu’un jour, nous nous rencontrerions… Il cherchait à savoir… qui il était… Il ne savait pas encore qui tu étais… Et dans ces mots, Tefé crut comprendre que son père avait passé un genre de pacte et elle frissonna soudain.

Elle sentit aussi, infime, à peine un souffle, l’aura du Green palpiter sur ses lèvres, et soudain, elle eut envie d’arracher cet accoutrement étrange. C’était une sensation si puissante qu’elle ne put pas y résister bien longtemps et d’un coup, une branche jaillit de sa poitrine et éventra la combinaison tandis que d’autres faisaient voler le casque en éclat et elle se retrouva là, dans l’eau, en simple short en jean et débardeur déchiré, pieds nus et les cheveux constellés de bourgeons et de brindilles qui se résorbèrent doucement. Il y eut une seconde de terreur absolue, et de souffrance aussi alors qu’elle était incapable de déterminer si quelque force l’avait obligée à faire une chose pareille ou si c’était elle qui en avait décidé ainsi, mais de toute façon elle allait mourir noyée sous peu alors… Elle se fit la réflexion qu’elle n’était pas là depuis deux secondes qu’elle avait déjà laissé des déchets dans le Blue, mais alors un courant emporta les restes de la combinaison. Aussi, Tefé n’était pas morte, et elle se rendit compte qu’elle ne ressentait pas la pression de l’eau ni le manque d’air. Elle posa une main sur sa poitrine pour tenter d’identifier ce que ses poumons faisaient exactement : ils fonctionnaient, mais ne respiraient pas vraiment…

Elle battit doucement des bras et des jambes, ses longues mèches platine en corolle autour de son visage, puis se tourna vers Layla. « Fais-le. Enlève-la. Fais-toi confiance. » Sa voix lui semblait bizarre sépulcrale. L’avatar du Blue regarda Layla, l’air d’attendre, et si Tefé était certaine d’une chose, c’était qu’il s’agissait là d’une sorte de test. Et il fallait que Layla le passe. Qu’elle lutte contre sa nature même, tout cet atavisme d’une puissance absolue, qui devait lui hurler qu’elle allait mourir, et qu’elle devait le faire malgré tout. Parce que, confusément, Tefé sentait que Layla plus qu’elle avait sa place ici, dans le Blue. Plus que Tefé, elle comprendrait, une fois à nu dans cet endroit, quelle connexion existait entre elle et le Blue. Tefé était comme une invitée. Mais elle avait l’impression que Layla revenait quelque part d’où elle était née, en quelque sorte – un privilège que bien peu d’humains, voire aucun autre, ne connaîtrait. La mort, la vie… Naître et disparaître… C’est ici le berceau de toute vie... C’est ici que s’achève la vie... Vous êtes... mes enfants... Était-ce de Layla ou d’Amy dont l'avatar parlait, Tefé n’en savait rien, mais peut-être justement que c’était là la réponse. Et peut-être que sa constitution d’élémentaire seule lui permettait de survivre, et qu’elle se faisait un film en croyant que Layla aussi devait se défaire de ces choses de leur vie d’avant, leur vie là-haut, qu’elles avaient amenées ici. Je vis dans l’océan. Je deviens une partie de l’océan. Je traverse l’océan. Je meurs dans l’océan. Je vis dans l’océan. Seule son amie pouvait faire ce choix qui était bien plus qu'un choix, qui appelait à des choses tellement intimes et enfouies que, même si tout était entre les mains de Layla, Tefé en eut soudain la gorge serrée et les larmes aux yeux. Dans l'eau. Elle vit ses larmes former des petites bulles que des poissons multicolores s'empressèrent de gober. C'était complètement cinglé. « Pourquoi est-ce qu'on est là, Layla ? » Et cette seule question qui n'en était même pas une, pas vraiment, résumait parfaitement leur situation. Il lui sembla voir l'avatar sourire. Pas gentiment. Pas méchamment. Comme une concession à leurs petits esprits étroits et le signe que rien n'était gagné encore.

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Layla Cook


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Age du personnage : 33 ans.
Ville : Ermite en cavale.
Profession : Aventurière, chasseuse de trésors, et activiste environnementale énervée. Vétéran de l'US Navy et de l'US Coast Guard.
Affiliation : Voix incarnée des océans et des eaux du globe, émissaire ni humaine, ni élémentaire du Clear, son âme repose quelque part dans les mystérieuses et changeantes ténèbres du Parlement des Vagues. Elle répond à la nature dans son essence la plus élémentaire.
Compétences/Capacités : there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé CBSeLos

Avatar of the Clear
+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
+ capable de se rendre au Parlement des Vagues, et de voyager instantanément à travers les eaux de la planète en passant par le Clear.
+ aura purificatrice du Clear.
+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
+ sa santé se dégrade considérablement si elle passe trop de temps loin de la mer.
+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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underwater - somewhere hidden somewhere safe - parliament of waves - so beautiful

US Navy-EOD Veteran
+ déminage sur terre et sous mer, connaissances poussées en explosifs
+ parachutage
+ armes à feu et combat à mains nues
+ apnéiste, plongeuse sous-marine professionnelle

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Battered and wrecked, I come to you first.

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Situation Maritale : En couple avec Floyd, après une trop longue errance, la paix après les champs de bataille, la lumière du phare auquel elle retournera toujours.









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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyLun 16 Sep - 1:13


there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely


Madness. C’était de la pure folie, tout ce qui était en train de leur arriver, et en même temps, ça ne servait plus à rien de raisonner en ces termes-là, raison, déraison, parce qu’ils n’étaient plus adaptés au décor qui les entouraient, ni à l’expérience qu’elles étaient en train de vivre. La raison, la réalité, elles y avaient renoncé sitôt que les racines de Swamp Thing s’étaient refermées sur elles, pour les relâcher au cœur de l’océan, de l’autre côté du miroir. Elles étaient Alice, dégringolant le long d’un tunnel sans fin jusqu’au centre de la terre, avalées dans un pays des merveilles que l’imagination la plus débridée ne pourrait même pas envisager, et Crevette avait été leur lapin blanc, et maintenant, elles se demandaient si elles se retrouvaient face à la sage chenille ou à la Reine de Cœur. Il n’y avait plus rien à faire, maintenant, à part abandonner tous leurs repères, tout ce qu’elles avaient connu, et connaîtraient jamais ; plus rien à faire à part s’abandonner à cette force de la nature qui les avait accueillies alors qu’elles-mêmes ne savaient même pas ce qu’elles cherchaient. Et peut-être que c’était un piège. Layla faillit crier en voyant une branche jaillir de la poitrine de Tefé et transpercer son armure, comme un sursaut ultime d’instinct de survie d’une nature qui n’avait pas sa place ici, et elle crut qu’elle avait fait une terrible erreur en acceptant qu’elle l’accompagne, mais elle allait bien, Tefé. Mieux que bien, même, la fille du Green, qui fleurissait et bourgeonnait dans cet endroit où rien n’aurait dû pousser que des algues et du corail. Stupéfaite, Layla en resta sans voix, alors que les racines, les fleurs et les bourgeons se résorbaient en Tefé – c’était la première fois qu’elle la voyait vraiment telle qu’elle était, l’élémentaire. Et elle respirait encore, ou elle n’en avait pas besoin, et elle ne se transformait pas en crêpe aplatie, alors que la pression aurait dû l’écraser en une fraction de seconde, et elle l’encourageait à faire pareil. Plus de repères. Plus de logique. Plus aucune branche à laquelle se rattraper, sinon celle d’une intuition tellement intime et profonde qu’elle dépassait la compréhension humaine. C’était ça, quelque part, que Tefé lui demandait. La voix du Blue, ou de la chose des océans, résonna encore dans leurs, sentencieuse, cryptique, et elle ne comprenait rien de ce que la créature essayait de lui dire – qu’est-ce qu’il voulait dire, ses enfants, elle croyait que seules les créatures de la mer étaient les enfants du Blue, et à travers son casque elle entendit la voix étranglée de Tefé qui lui posait une question urgente, et elle n’avait pas la réponse, et ça la rendait folle, de ne pas avoir la réponse alors qu’elles étaient là à cause d’elles. Elle était bien comme tous les humains, tiens. Elle aussi, elle détruisait tout ce qu’elle touchait, finalement. Floyd, Amy, qui serait le suivant, Tefé, sans doute, puis Orm, et après ?

Et après il serait trop tard. Et quelque chose, tout au fond d’elle, se mit à bouillonner – comme un de ces volcans en ébullition juste à côté d’elles, une révolte lente et lourde qui soulevait les montagnes de sa paralysie et bousculait les rochers de ses angoisses les plus profondes pour écrire en lettres de lave plus jamais. Plus jamais trop tard – Amy serait le dernier de ses trop tard. Flottant dans l’espace infini du Blue, elle releva les yeux sur Tefé, une lueur nouvelle dans le regard. Elle savait, Tefé. Peut-être qu’elle ne savait pas qu’elle savait, mais elle faisait exactement ce pour quoi son père l’avait envoyée, non ? Elle lui montrait l’exemple, guide infortunée à qui on avait oublié de donner le mode d’emploi de cette expédition, mais qu’elle en ait conscience ou non, c’était elle qui faisait le pont, un rôle abominablement ingrat, mais qui mieux qu’elle pouvait saisir l’essence de cet endroit, tout en sachant parfaitement ce qu’elles avaient laissé derrière, et qu’elles ne devaient pas oublier ? « Je sais pas, Tefé. » répondit-elle entre ses dents, et son regard se reporta sur la forme aqueuse qui les regardait sans les aider – comme si elle attendait, patiemment, quelque chose, et ne voyait pas la nécessité de leur dire quoi, parce qu’on avait tout le temps du monde, quand on était une créature immortelle. « Mais lui il sait, alors s’en fout un peu, de ce que moi, je pense. » Et, une lueur revêche dans le regard et le menton fier, comme un animal pris au piège donnant une dernière ruade par pur esprit de défi, elle appuya sur le bouton à l’arrière de son casque, et le casque s’ouvrit et se détacha de son crâne au moment même où elle s’extirpa de son armure. Et aussitôt ce fut comme si elle était comprimée par un formidable étau, et l’eau glaciale se fichait pas mal qu’elle retienne sa respiration ou non, et s’infiltra dans ses poumons sans se soucier de sa permission, et tout devint noir, et elle ne sentit plus rien.

Il y a à peu près deux mille orages simultanés dans le monde à tout instant donné. A cet instant-là, elle les voyait tous – elle pouvait même les compter, deux mille cinquante-trois orages sur la planète terre, plus de la moitié au-dessus des océans. Elle le savait, parce qu’elle était dessous ; parce que la mer répondait au ciel, et qu’elle rugissait en chœur avec le vent, la foudre, la pluie, qu’elle s’écrasait sur les pauvres bateaux ballottés par les eaux, que sa houle s’envolait à plusieurs dizaines de mètres dans la tempête. Si elle s’étirait le bras d’un côté, elle pouvait toucher du doigt les rivages froids les glaciers de l’arctique, et en pointa du pied, elle effleurait la banquise de l’antarctique. Ses vagues allaient s’écraser sur les côtes, embrassaient les falaises vertigineuses de Normandie et d’Ecosse, déroulaient leur tapis mousseux sur les plages de Californie et du Mexique, et quelque part près du Japon, elle laissait ses courants les plus profonds et les plus violents se déchaîner dans les crevasses de cette bonne vieille Terre comme des enfants terribles. Elle était partout, et nulle part, et dans le sein de ses abysses elle gardait, à l’abri des regards, toutes les créatures des fonds marins, même les Trenchers, qu’elle aurait pu compter et nommer individuellement si elle s’en était donné la peine. Elle eut même un sourire en reconnaissant au toucher, sans les avoir jamais vus auparavant, les contours d’Atlantis et de ses innombrables secrets. Elle était dans chaque courant, chaque vague, chaque bulle, chaque algue, chaque créature, chaque morceau de corail. Mais quelque chose n’allait pas dans la mer – et soudain elle eut trop chaud, tellement chaud qu’elle avait l’impression de s’ébouillanter, avant de réaliser avec horreur que c’était elle, le corps en fusion qui ébouillantait tout le reste, et elle eut envie d’hurler, de rugir comme les vagues à la surface, et de déchaîner mille ouragans et mille marées pour apaiser les brûlures, et le poison, et la pourriture qui gangrenait ses profondeurs à l’en rendre malade.

Et deux mains, deux petites mains, vinrent se poser sur ses joues, et des bulles s’écraser sur son visage en libérant des mots sitôt qu’elles éclataient :

Pas tout de suite.

Pas encore.

Pas pour toi.

Un jour.

Toutes les deux.

Tout va bien.


Et Layla rouvrit les yeux, et elle sut qu’elle tenait sa réponse.

Elle n’était pas devenue la mer. La mer était toujours là tout autour d’elle, et dans cette drôle de créature qui la fixait de ses yeux d’un bleu indéfinissable avec intérêt – et Tefé était toujours là elle aussi, et elle, elle n’avait pas bougé d’un pouce. Sa combinaison atlante avait disparu, emportée par un courant avec celle de Tefé, mais elle n’avait pas froid, dans sa bête combinaison de surf, et elle n’avait pas été comprimée par la pression qui aurait dû aplatir des sous-marins nucléaires, et elle n’avait pas besoin de respirer, et alors seulement elle réalisa à quel point c’était un effort, au quotidien, de respirer. Elle se demanda, un peu stupidement, si Tefé et Swamp Thing avaient besoin de respirer, eux. Et malgré la vision titanesque à travers laquelle le Blue venait de la propulser, elle sentait son cœur battre calmement dans sa poitrine, lentement, plus calme que la surface d’un lac, malgré tout ce qu’elle venait de ressentir. Oui, elle avait compris, maintenant. Il n'y aurait pas de paix pour elles – jamais vraiment. Jamais complètement. Parce que c’était ça aussi, l’océan, le Blue : c’était l’immobilisme, le calme absolu, le silence et l’obscurité parfaite des abysses et des profondeurs, mais c’était aussi tout le reste, la fureur des tempêtes, la folie vertigineuse des tourbillons, le mouvement perpétuel, l’indomptable dans toute sa splendeur. Il n’y avait pas de choix à faire.  

Pour la première fois, et la dernière, elle n’avait pas besoin de choisir, et son petit fantôme non plus.

« Ca y est, j’ai compris. Pourquoi ton père m’a envoyée là. » lâcha-t-elle, et sa voix se confondait avec le chant de l’eau tout autour elle. Parfaitement sereine, résignée, elle regardait Tefé – celle qui l’avait poussée dans la bonne direction, sans qui elle n’aurait rien pu piger, sans qui elle aurait sans doute été renvoyée à la surface sans plus d’explications. Un jour. Toutes les deux. C’est long, dix-huit ans. C’est assez pour que deux courants ne deviennent plus qu’un. Assez pour que si l’une d’elles reste ici, la deuxième reste un peu aussi. Il suffisait qu’elle donne son accord. Qu’Amy serait la première, et qu’elle aussi, un jour, pas tout de suite, un jour lointain, espérait-elle quand même, elle suivrait. Et toutes les pièces du puzzle seraient à nouveau à leur place, même si elles avaient été déposées dans le désordre. Elles s’étaient retrouvées là par accident, toutes les deux, victimes collatérales d’un crime silencieux dont l’autre victime acceptait de les prendre en son sein – le moment venu. Un moment venu pour l’une d’entre elles. « On est prêtes. » Et voilà qu’elle parlait pour deux, parce qu’une des deux ne pourrait pas le faire, et que c’était la dernière fois qu’elle le ferait. Et devant elles trois, l’esprit du Blue hocha lentement sa tête indistincte en humant un drôle de son, comme un cor de basse très doux. « Alors… c’est… décidé… l’une… reste… l’autre… restera… Bien. » Layla déglutit. C’est long, dix-huit ans, et elle n’a aucune idée de ce qu’il adviendra après. Et alors que l’esprit aquatique se détournait d’elle, elle adressa un regard de côté à Tefé. Elle avait eu raison, Tefé. Personne ne devait jamais prendre connaissance de cet endroit. Personne ne pourrait jamais le souiller comme ils avaient déjà souillé tout le reste. « Et toi ? » demanda-t-elle. « Tu sais pourquoi t’es là ? »

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Tefé Holland


Tefé Holland

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptySam 21 Sep - 11:05

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Respirer ne comptait plus. Le concept même n’existait plus, comme tout le reste, les cinq sens, la chair, la conscience d’être au monde, toutes ces choses qui faisaient d’elles de petits être humains qui somme toute n’étaient pas grand-chose au regard de l’endroit où elles se trouvaient. Quand Tefé vit Layla se débarrasser à son tour de sa combinaison, elle ressentit une explosion de joie mâtinée de terreur absolue, deux sentiments contraires qui explosèrent en elle avec violence avant de disparaître aussitôt, emportés par la marée, parce que ça ne comptait pas. Elles n’étaient pas humaines, ici. Elles étaient plus que cela, elles étaient mieux que cela, réduites à leur seule essence d’être vivant sur cette Terre au même titre que le plus petit des planctons, que le plus fin des brins d’herbe, que la plus minuscule des paramécie. Petites, toutes petites lueurs de vie la plus pure, plus de classement, plus de chaîne alimentaire, et oh comme les humains, en vérité, étaient peu de chose, comme ils étaient peu importants, ni plus ni moins en tout cas, contrairement à ce qu’ils aimaient à penser, que le reste de toute ce qui vivait et respirait sur cette planète. Et, débarrassée de cette souillure humaine, Tefé était heureuse, un bonheur absolu comme elle n’aurait pas cru pouvoir le ressentir. Complète, enfin. Plus de dilemme, plus de questionnement sur sa nature, sur si elle était plus ceci ou cela. Ni humaine ni végétale mais simplement vivante et emportée par le grand rythme de l’a vie elle-même, le pouls de la planète Terre qu’étaient les eaux primordiales, le Blue. Et, pour vivre cette expérience, elle avait Layla à ses côtés. Une humaine ? Non, pas du tout. Cela ne comptait plus. Layla était la vie elle aussi, bien plus qu’une femme, bien plus qu’un mammifère désormais, et Tefé était ravie que son amie soit à son tour débarrassée de sa nature première pour devenir plus que la somme de toutes ses parties. Tu vois, tu vois ? avait-elle envie de hurler sauvagement. Tu vois ce que je pourrais être, tu vois ce que j’aurais dû être ? Tu vois ce dont on m’a privée ? C’est ça, c’est ÇA que je veux être !

Même si cela signifiait ne pas vraiment être. Même si cela signifiait se tenir en retrait de tout, et ne pas connaître, ne pas fréquenter, ne pas se confronter, de ne pas ressentir, pas vraiment. Se faire absorber par un grand tout, tout simplement. Un concept qui n’avait rien d’humain et qui pouvait semblait horrible, évidemment. Mais en cette seconde, Tefé ne voulait rien plus que cela. Et elle ne comprenait pas le Parliament of Trees, si ancré dans la réalité, si attaché aux humains – même si c’était pour s’en débarrasser. Leur faire constamment la guerre, c’était rester à leur niveau ridicule. Le Blue n’était pas dans la confrontation, lui. Il était… autre chose. Elle luttait encore pour tenter de comprendre. Elle savait qu’elle ne voulait pas être d’accord. Avec l’éradication des hommes, ils obtiendraient tous le même résultat, la félicité absolue. Et elle ne comprenait pas pourquoi son père, également, se préoccupait tant d’eux. Mais le pauvre, il n’était pas comme cet être-là qui se tenait devant elle, il n’était pas un pur avatar du Green, il aurait, pour toujours en lui, la conscience de l’être humain qu’il n’était plus depuis longtemps. Avait-il lui aussi connu ce moment d’abandon absolu, d’absorption totale dans un grand tout cosmique et originel, pour en être ensuite arraché, recraché, et privé à jamais ? Comme moi. Elle sentit l’effroi la gagner. Parce que c’était elle aussi le destin qui l’attendait, et elle ne pouvait pas imaginer une chose plus cruelle.

Elle regarda Layla, qui à ses côtés semblait elle aussi avoir une révélation. Elle se doutait qu’il se passait quelque chose avec Amy, puisque c’était pour cela qu’elles étaient venues. Petite Amy, qui avait la chance de ne plus faire partie de ce monde, et d’être accueillie au sein d’un univers sans limite où jamais elle ne se sentirait seule, abandonnée, incomprise, en colère. Tout irait bien pour elle. Mais pour Layla et Tefé, que se passerait-il maintenant ? Ici, Tefé savait que Layla comprenait. Et peut-être que si l’humanité tout entière visitait le Blue, les humains comprendraient aussi. Mais cela, ce n’était pas possible. Alors des gens comme son père essayait de leur faire comprendre un par un, jour après jour. Une tâche titanesque. Que peut-être Layla et ses amis tentaient également de mener. Mais Tefé ne voulait pas, ne pouvait pas envisager une telle existence. C’était trop dur, trop horrible, trop douloureux. Ici, elle était ce qu’elle avait toujours voulu être, et surtout, enfin, elle était comprise par l’humaine qui se tenait à ses côtés. Et elle-même avait l’impression de se comprendre. Et Layla avait aussi trouvé ce qu’elle cherchait visiblement car l’avatar du Blue s’exprima soudain. Amy resterait, et Layla, un jour, la rejoindrait. Mais elle, Tefé, ne pourrait jamais revenir ici. Et la question de son amie généra en elle une explosion de colère quasi infantile mais surtout désespérée. Pourquoi était-elle là ? Pour qu’on lui fasse miroiter un chemin qu’elle ne pourrait jamais emprunter ? C’était ça que son père voulait pour elle ? Mais il n’était pas si cruel, elle le savait. « Je suis censée comprendre qu’il y a une troisième voie. Je ne sais toujours pas pourquoi j’existe, mais j’imagine que je suis censée comprendre qu’il y a une autre fin pour moi que celle que j’imaginais. » Le massacre, ou le simple abandon à sa part humaine, où elle se laisserait vivre et mourir au milieu des hommes, comme un homme, sans dignité et sans aucune incidence sur ce monde. « Le Green n’est pas comme le Blue. Vous, vous êtes… Vous n’appartenez même plus au monde. Mais nous, nous sommes encore là. » Elle s’adressait à la créature d’eau, qui se contenta de la regarder comme la petite fille qu’elle était, représentante d’un Green lui aussi plus jeune, qui n’avait pas encore été capable de se détacher de tout comme le Blue. Était-ce mieux ou était-ce pire ? Tefé voulait de toutes ses forces penser que c'était mieux, mais elle n'y arrivait pas. Comme dans un accès de fierté, soudain, elle se disait que le Blue avait abandonné, tout simplement. Oui, mais si c'était ça, le prix de la paix à laquelle Tefé venait de goûter et dont elle s'imaginer ne plus pouvoir se passer ? Ce n’était qu’un début de réponse.

Elle se rapprocha de Layla. Elle avait l’impression qu’à mesure que ses pensées divergeaient de l’état d’esprit des lieux, la pression de l’eau se faisait doucement ressentir. « Est-ce que tu es libérée, maintenant ? Est-ce que tu veux retourner chez toi ? » Eh bien, Layla avait un chez-elle. Avec des amis et d’autres gens qui l’attendaient, qui l’ancraient assez dans ce qu’elle était – dans sa nature d’humaine – pour qu’elle trouve naturel de revenir à son état premier de simple femme. Et la promesse qu’au bout du chemin, quelque chose l’attendait ici. « Moi, j’aimerais rester là pour toujours. Vous pourriez me prendre avec vous. Vous pourriez m’absorber complètement, comme les eaux le font avec la terre. Vous pourriez le faire, n’est-ce pas ? » L’entité bougea doucement. « Tel père… tel fille. À toi, comme à lui… autrefois… je dis… non. » Et voilà, et c’était tout, et c’était comme ça. Apprendre que son père avait voulu lui aussi disparaître, à l’époque, lui fit plus de mal que ce qu’elle aurait cru, alors même qu’elle venait de faire la même demande. Était-ce parce que tous les deux avaient une part humaine, lui spirituelle et elle bien concrète ? Était-ce cela qui les retenait, qui les plombait, qui les empêchait d’être meilleurs ? Ou qui les sauvait, même si elle était incapable de voir les choses ainsi... Cette petite part humaine, qu’elle devait à un tout petit humain insignifiant, et qui encore une fois la privait de ce qu’elle désirait le plus au monde, ou bien sauvegardait à elle seule tout ce qui faisait de Tefé, Tefé. Elle n’était pas capable de décider, pour l’heure. « Je ne veux pas y retourner », se contenta-t-elle de souffler en se laissant porter par les eaux. « Vas-y, toi, Layla. Mon père comprendra. Tu n’auras même pas à lui expliquer. » Paraissait-elle différente, son amie humaine ? Plus humaine, moins humaine ? Plus légère, plus grave ? Elles avaient appris tant de choses, ressenti tant de choses d’un seul coup…

Elle prit la main de Layla et s’aperçut au passage avec surprise qu’elle n’était pas glacée comme elle s’y attendait mais tiède, comme la vie l’exigeait, même ici. « Ou alors, tu pourrais rester aussi, avec nous. » Elle se voilait la face évidemment, alors même que cette porte-là devait se refermer sur elle, sur toutes les deux, pour le moment. Mais quand même, cela faisait du bien de l’imaginer. « On pourrait rester, Layla. Rien de meilleur ne nous attend ailleurs. » Mais face à elle, de nouveau, l’entité bougea, et Tefé sentit qu’un léger courant s’était levé. C’était le désespoir qui la faisait parler. Voilà, c’était fini, il leur fallait se laisser rejeter doucement sur une plage, comme le voulait le cycle, la respiration de la planète, car rien ne restait immobile et on ne pouvait pas « rester », mais seulement aller et venir jusqu’à ce que la fin survienne. Elle s’accrocha avec plus de panique à la main de Layla – et si le Blue la gardait, elle, et se contentait de recracher Tefé ? Alors son existence serait encore pire que quand elle l’avait laissée tout à l’heure, privée d’une des rares personnes qui comptait pour elle. Je sais pourquoi elle mérite d’être là. Mais elle ne savait pas pourquoi elle n’y avait pas droit. Mais c’était comme ça, et le courant se fit plus fort, et elle serra plus fort le bras de son amie, égoïste, évidemment, non pas qu’elle ne souhaitait pas à Layla de rester là car ce serait le rêve, mais elle ne voulait pas se retrouver seule là-bas, de l’autre côté, et ce n’était pas tout à fait la même chose, non ?

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Age du personnage : 33 ans.
Ville : Ermite en cavale.
Profession : Aventurière, chasseuse de trésors, et activiste environnementale énervée. Vétéran de l'US Navy et de l'US Coast Guard.
Affiliation : Voix incarnée des océans et des eaux du globe, émissaire ni humaine, ni élémentaire du Clear, son âme repose quelque part dans les mystérieuses et changeantes ténèbres du Parlement des Vagues. Elle répond à la nature dans son essence la plus élémentaire.
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Avatar of the Clear
+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
+ capable de se rendre au Parlement des Vagues, et de voyager instantanément à travers les eaux de la planète en passant par le Clear.
+ aura purificatrice du Clear.
+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
+ sa santé se dégrade considérablement si elle passe trop de temps loin de la mer.
+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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underwater - somewhere hidden somewhere safe - parliament of waves - so beautiful

US Navy-EOD Veteran
+ déminage sur terre et sous mer, connaissances poussées en explosifs
+ parachutage
+ armes à feu et combat à mains nues
+ apnéiste, plongeuse sous-marine professionnelle

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Battered and wrecked, I come to you first.

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Situation Maritale : En couple avec Floyd, après une trop longue errance, la paix après les champs de bataille, la lumière du phare auquel elle retournera toujours.









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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyLun 23 Sep - 21:45


there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely


Est-ce que tu veux retourner chez toi ? La question ne lui était même pas venue à l’esprit, parce qu’elle n’avait même pas envisagé un seul instant que ça puisse être une option, et quand Tefé la lui posa, cette question fatidique, Layla ne put rien lui retourner d’autre qu’un regard estomaqué, telle l’aveugle devant les yeux de laquelle on vient de lever le voile qui l’avait si longtemps privée de la vue. Retourner chez elle, ou rester ici, comme alternative. Un choix qu’elle n’avait même pas pensé avoir, mais qui, maintenant que Tefé l’avait formulé à voix haute, se crashait contre les parois de son esprit et y prenait toute la place, comme un tsunami qui grandit encore et encore avant de s’abattre sur le rivage. Et pendant un instant, elle imagina ce que ce serait, de rester ici, avec Amy, avec le Blue, avec Tefé, peut-être. Enfouie au plus profond des océans, dans une pénombre et un calme absolus où rien ne pouvait déranger la sérénité de l’endroit, enveloppée à tout jamais dans une chape de plomb libératrice où rien ne pourrait plus jamais l’atteindre. Et tout à coup, Layla sentit un tel poids peser sur ses épaules qu’elle faillit s’en laisser glisser à genoux sur le sable et y enterrer les mains en serrant les grains sablonneux dans ses poings, pour embrasser enfin le doux soulagement d’une paix qu’elle avait oubliée depuis longtemps. Et quelque chose, à l’intérieur d’elle, dans un coin tellement profondément enfoui qu’elle en ignorait l’existence, commença à s’effriter pour disparaître dans le Blue. Elle était fatiguée. Fatiguée de porter le poids de deux âmes parce qu’une petite fille n’avait pas pu se résoudre à mourir complètement. Fatiguée d’entendre encore le vacarme des bombes dans le sable du désert, qu’elle ferme les yeux ou les garde ouverts. Fatiguée de n’être rien d’autre qu’une brindille ballotée par les vents, poussée d’un côté puis d’un autre sans jamais prendre racine nulle part, trop recluse pour les uns, trop humaine pour les autres. A la surface, le monde était trop bruyant, trop barbare, une série d’agressions contre lesquelles elle n’avait jamais été équipée pour se défendre ; et sous l’eau, le monde, qui appartenait de toute façon aux Atlantes, aux Xebelliens, aux Fishermen, aux Trenchers et aux autres, était tellement dangereux qu’elle pouvait en mourir d’une simple imprudence. Elle n’était pas seulement deux âmes en une ; elle n’était rien d’autre qu’une collection de morceaux disparates et fragmentés peinant à s’emboîter les uns avec les autres, et depuis que la guerre l’avait recrachée sans ménagement dans une vie à laquelle elle n’était plus adaptée, le puzzle s’écroulait constamment entre ses mains, et ne trouvait plus moule dans lequel se fondre. A part ici. A part dans ce Blue, ou ce Parlement des Vagues, où tout n’était que silence, oubli et cohérence. Où les pièces du puzzle acceptaient enfin de tenir en un seul ensemble, peut-être pas très cohérent, mais au moins unifié et tangible.

Mais elle ne pouvait pas, pas vrai ? Ca aussi, elle le sut au moment où elle releva les yeux pour croiser le regard plein d’espoir de Tefé, qu’elle sentait déjà prête à tout lâcher pour se laisser glisser dans le cocon accueillant et inquiétant du Parlement des Vagues. Et la créature aqueuse se chargea de leur rappeler à toutes les deux la cruelle réalité : elles n’étaient que des invitées dans ces profondeurs. Et leur temps était presque écoulé, mais Tefé, elle, s’obstinait et s’entêtait avec la détermination que Layla lui avait bien connue, il y a quelques années de cela. On pourrait rester, Layla. Mais la créature venait de leur dire l’inverse, mais la main de Tefé dans la sienne traduisait sa supplication et elle, elle ne savait pas quoi lui dire. Parce que tout son être réclamait la même chose, de s’enfoncer dans ces abysses et y rester et tant pis pour le monde. Rien de meilleur ne nous attend ailleurs. Et cette phrase, rien que cette petite phrase, s’accrocha à son cœur comme les filaments vénéneux et douloureux d’une méduse. Est-ce que c’était vrai, ça ? Ces ténèbres rassurantes, cette sensation du temps qui n’a plus d’emprise sur rien, ce silence, comme autant d’éléments qui épousaient son âme comme un gant – mais il y avait une déchirure, dans le gant, une pointe qui se rebellait farouchement et perçait le voile de cette promesse-là. Il n’y avait pas grand-chose qui l’attendait à la surface, mais pas grand-chose, ça n’était quand même pas rien. Ici, elle ne pourrait plus jamais sentir la morsure du vent sur sa peau, ni l’adrénaline et la complétude qui couraient dans ses veines lorsqu’elle affrontait les tempêtes sur un bateau. Ici, il n’y aurait plus de raison de se battre, et alors qu’adviendrait-il d’elle ? Elle en avait assez de se battre, l’ancienne combattante. Mais en même temps, elle ne connaissait rien d’autre, et d’un seul coup, elle se demandait si elle voulait seulement connaître autre chose, dans cette vie. Et le courant se mettait doucement à les pousser vers la sortie, ou ce qu’elle imaginait être la sortie, et elle sentit Tefé s’accrocher à elle, désespérée, noyée dans un tumulte d’émotions qui, finalement, était peut-être la vraie nature de la mer, et pas forcément du Blue. « Tefé, on peut pas rester. » affirma Layla d’une voix bien plus ferme que ce à quoi elle s’était attendue, pour quelqu’un qui n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait, mais qui savait qu’elle devait faire quelque chose. « Tu le sais bien, je le sais. On n’a pas notre place ici. Pas encore. » Mais un jour, pour elle – et pour Tefé ? Qu’est-ce qu’elle cherchait, Tefé, dans ce Blue ? Une unité. Une cohérence. Une raison d’être autre que le hasard ou la volonté d’autrui. Exactement ce que le Blue avait l’air de vouloir offrir à son petit fantôme, et lui offrirait peut-être un jour. Mais en l’état, telles quelles, ni l’une ni l’autre ne seraient autre chose que des corps étrangers dans un organisme qui, littéralement, cherchait à les rejeter.

Layla se dégagea de l’emprise de Tefé et, à la place, posa ses deux mains sur ses joues pour mieux ancrer son regard dans le sien. « Dis pas que rien de meilleur ne nous attend, c’est pas vrai. Qu’est-ce que tu ferais, toi, ici ? Sans plantes ? Sans nature, sans végétation ? » Avant même de savoir ce qu’était Tefé exactement, elle avait bien vu, la façon dont elle se comportait envers les plantes. Et elle aussi, Tefé, qu’est-ce qu’elle ferait dans ce calme immense où rien ne résonne que l’écho des abysses ? Elle l’avait vu, le feu dans son regard, la rage insoutenable et flamboyante qu’elle lui avait systématiquement opposée dans leurs échanges les plus virulents, et une telle faim de vivre, selon ses propres termes et ceux de personne d’autre, ni le Green, ni les Hommes, que Layla en avait eu le vertige. Non, Tefé n’était pas faite pour cet endroit, pas encore, et elle commençait à comprendre pourquoi le Blue cherchait à les renvoyer d’où elles étaient venues. Tefé était trop sauvage pour les profondeurs du Blue. Et Layla, même épuisée d’une lutte qu’elle ne pouvait pas gagner, se découvrait foutument incapable de jeter l’éponge. Tout autour d’elles, la pression se faisait graduellement ressentir, et le courant de s’accentuer, comme si l’impatience finissait enfin par remuer la léthargie du Blue. « Et alors, si rien de meilleur ne nous attend ? Depuis quand tu te laisses dicter ce qui est bon pour toi et ce qui ne l’est pas ? C’est pas toi qui me rendait dingue à me répéter que je ne pouvais pas te dire quoi faire ni quoi penser ? » Elle aurait presque envie de rire, alors que les souvenirs inondent à son tour son esprit, et elle lâcha le visage de Tefé pour prendre ses deux mains dans les siennes. Il y avait une urgence, maintenant, une conviction que rester ici ne serait bon ni pour elles, ni pour le Blue. Et peut-être qu’elles n’auraient jamais leur place nulle part, toutes les deux. Qu’elles seraient condamnées à errer pour le restant de leurs jours dans un monde qui ne leur convenait pas, à essayer de se forger leur propre nid du mieux qu’elles pouvaient. Peut-être qu’elles n’avaient juste pas de chance. Mais elles ne pouvaient pas rester – Layla, elle, savait qu’elle ne pouvait pas rester. « Amy me sera arrachée dès qu’on franchira le passage entre ici et dehors. » Elle ne savait pas comment elle le savait, elle le savait, c’est tout. L’une part, l’autre reste, et elle n’avait aucune idée de ce qui allait lui arriver après, mais elle était aussi ferme et résolue qu’elle avait pu l’être sur un de ses chers champs de batailles. « Et une fois remontées, ton père sera là pour nous cueillir. » Ca elle ne le savait pas, mais elle le soupçonnait. « C’est tout ce qu’on sait, mais ça suffit, non ? Le Blue – ou quoiqu’il soit - lui-même ne peut pas nous garder. Et sois vraiment honnête avec moi, s’il te plaît, comme je sais que tu peux si bien l’être, avec ton manque total de diplomatie. Tu veux vraiment rester ici ? » Regarde-moi dans les yeux et dis-moi la vérité, même si elle fait mal. « Parce que moi non. » Elle n’avait pas grand-chose qui l’attendait à l’extérieur. Mais elle avait fait une promesse à quelqu’un – quelqu’un qu’elle avait déjà abandonné une fois, et elle s’était juré de ne jamais, jamais refaire cette erreur-là. Parce que ça avait trop douloureux, et pour l’un et pour l’autre, et que les ramifications s’ancraient tellement profondément que ce serait folie de répéter ce regret-là. Elle avait cédé une fois à un moment de faiblesse, et les répercussions avaient été dévastatrices. Alors plus jamais. Cette promesse-là, dans ce moment décisif, lui apparut comme la chose la plus importante du monde. Une nécessité primordiale, pour ne plus avoir à subir le supplice de la séparation. Même si elle était à genoux, même si elle devait ramper, tant pis, elle le ferait lentement, elle le ferait à son rythme, mais elle le ferait quand même. Il fallait qu’elle remonte. Et elle espérait vraiment, vraiment très fort que Tefé trouverait la volonté de faire la même chose. Le courant qui les enveloppait était plus fort, maintenant, presque un siphon, et Layla peinait à tenir encore. D’un instant à l’autre, elles allaient être expulsées. D’un instant à l’autre, ce serait l’instant de vérité. « Tefé… ne fais pas confiance au monde, ne fais pas confiance à l’avenir, on s’en fout de ça. Fais-toi confiance à toi. » Comme un mantra, alors qu’elle répétait les mêmes paroles que celles que Tefé lui avaient dites et qui lui avaient donné le courage nécessaire pour se débarrasser de cette combinaison et se soumettre au Parlement des Vagues. Fais-toi confiance. Suis ton instinct, parce qu’au final, il n’y avait vraiment que ça qui comptait dans ce bas monde. Et le reste n’était finalement que secondaire.


 
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Tefé Holland


Tefé Holland

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptyMar 24 Sep - 20:18

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Elle était sérieuse, Tefé, très sérieuse. Il faut dire qu’ici, même si ce n’était pas chez elle, ce n’était pas le Green, et ce n’était pas le monde des humains. C’était un endroit où son père n’était pas, ni le Parliament of Trees, où il n’y avait pas d’humains, et où elle n’avait pas à choisir. Elle pouvait se contenter d’être là, même dans le décor, s’il le fallait, ça lui convenait. Et la présence de Layla, tant qu’elle semblait elle aussi absorbée par le Blue, ne faisait que la conforter dans son idée. Rester ici avec elle, cela lui semblait être le paradis, pour des tas de raisons qu’elle n’avait pas la force d’exprimer ni même de former dans son esprit, mais cela lui semblait être une évidence. Elle avait croisé la route de Layla au pire moment de son existence et pourtant elle avait fini par s’en faire une amie, malgré tous les pans de vie jamais expliqués qui les séparaient, alors avec qui d’autre aurait-elle voulu se noyer ? Cela ne lui faisait même pas peur. Il lui semblait que pour Layla, ce serait naturel de rester ici, et pour elle, ce serait la planque parfaite, et se planquer, en cette seconde, était un plan acceptable. Et pendant quelques secondes elle crut que Layla allait céder à son caprice, allez savoir pourquoi, et qu’elle convaincrait le Blue de les garder. N’était-elle pas, déjà, un de ses avatars ? Mais en une phrase, elle réduisit ses espoirs à néant. Elles ne pouvaient pas rester. Non, elles ne pouvaient pas. Et quand son amie s’empara de son visage, l’expression de Tefé avait tout de celle d’une enfant, mais une enfant qui souffrait pour de vrai. Et si un jour elle s’était posé la question de savoir si on pouvait pleurer sous l’eau, elle avait sa réponse. Cela ne se voyait pas, mais elle sentait de grosses larmes s’échapper de ses yeux, pas tant à cause de la déception car bien sûr, qu’elle le savait, qu’elles ne pouvaient pas rester ici. Non, c’était simplement parce qu’elle repartait après avoir effleuré ce qu’elle avait toujours désiré, sauf que ce n’était pas ici qu’elle le trouverait, qu’ici, ce n’était pas pour elle, et c’était encore plus douloureux de savoir ce qui lui échappait et lui échapperait sans doute toujours.

Que ferait-elle ici, sans plantes, sans herbe, sans arbres, sans terre où enfoncer ses pieds nus ? Elle n’en savait rien. Peut-être que justement, se couper de tout ce qui la faisait souffrir serait une délivrance. Mais bien sûr, la panique la gagna rien que d’imaginer cela. Avec difficulté, elle parvint à ancrer son regard dans celui de Layla, qui lui disait toutes ces choses à laquelle elle avait du mal à attacher de l’importance. Non, elle ne voulait plus qu’on lui dicte ses actes. C’était arrivé trop souvent par le passé. Mais depuis qu’elle avait clamé son indépendance auprès du Parliament of Trees, par la violence, elle ne s’était jamais sentie aussi perdue, alors à quoi bon ? Elle pouvait faire le compte : Mercury lui manquerait, mais l’idée qu’il soit libéré d’elle, cela ne la dérangeait pas. Mercury aussi lui manquerait, atrocement. Elle ne voulait pas traverser ce que Layla était en train de traverser avec Amy – « arrachée », le mot était fort, mais Tefé pouvait le comprendre, la métaphore était physique, végétale, tout en violence silencieuse et inéluctable. Son père lui manquerait, mais surtout, petit lueur soudain qui s’alluma dans sa tête, elle manquerait à son père. Elle le savait bien, qu’il l’aimait au-delà de toute raison. À quel point souffrirait-il si elle ne revenait pas de l’endroit où il l’avait envoyée ? Cette idée lui déchirait le cœur et l’âme. Et puis, est-ce que c’était mal, aussi, qu’elle tente de retenir Layla, qu’elle prétende que Layla n’avait rien de mieux là-haut qu’ici ? Cet égoïsme, elle le reconnaissait volontiers. Et à la question de son amie, droit dans les yeux, elle souffla : « Je voudrais pouvoir rester. Oui, j’aurais bien voulu. Si tu avais voulu. » Et ses mots furent emportés par le courant qui s’était levé. Elle ne pouvait pas mentir. Là, en cette seconde, elle ne voulait pas repartir. Mais depuis le début elle savait qu’il le fallait. Et la vérité, c’était juste que, aussi bien se sentait-elle ici, elle était juste sûre qu’ici, c’était moins pire que là-bas, et finalement, c’était assez pathétique.

Se faire confiance, oui. Elle cessa de pleurer, aussi facilement que ça. Allons, assez. Assez de se faire des films. Ici, ce n’était pas pour elle, et surtout, ce n’était pas pour elle toute seule. S’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas c’était voir Layla se faire entraîner par le courant et rester là, collée à son rocher comme une huître. Comme quoi, elle n’était pas si solitaire que cela – c’était bien là le drame de sa vie, non ? Le courant se fit plus violent et elles furent soudain entourées par des milliers de bulles. Dans le chaos, Crevette leur passa sous le nez, balloté par les flots, et Tefé tendit la main pour s’emparer de lui, mais il lui échappa agilement. Par réflexe, Tefé s’agrippa à la première partie de Layla qu’elle qui lui tomba sous la main, alors qu’une spirale d’eau salée les secouait comme un roller coaster, et c’est les bras entourant la taille de son amie que Tefé se sentit expulsée, recrachée, rejetée, elle n’aurait pas su quel mot choisir. En songeant à la petite âme qu’elles laissaient derrière elles, à la chance d’Amy comme au drame qui se jouait tout à la fois, elle serra plus fort. Elle aurait voulu parler à Layla, mais soudain, l’eau était redevenue de l’eau, la pression écrasait sa poitrine, le sel envahissait ses narines et sa bouche. Impossible que le Blue décide de les trucider maintenant, mais elle classerait plus tard cette expérience comme une des plus terrifiantes qu’elle avait jamais ressenties.

Et puis soudain, ce fut le calme. Elle flottait doucement dans l’eau, une eau claire et calme, à peine secouée par des vagues à taille humaine. Les yeux ouverts. Elle avait lâché Layla, ne savait pas où elle était, et se disait seulement qu’il aurait fallu qu’elle bouge, qu’elle agite les bras et les jambes, qu’elle nage et remonte à la surface, en gros. Elle sentait, avec une précision aiguë, la présence de la terre sous elle, pas loin. Elle avait probablement pied, en vérité. Finalement, elle s’ébroua, creva la surface et recracha de l’eau salée. Il faisait jour. La plage n’était pas loin, une plage elle ne savait où. « Layla ? Laylaaaaaaaaaaaaaaaaa ! » Panique à bord – oui, pendant une seconde, elle songea que finalement, le Blue, ou Amy, ou les deux, avaient gardé Layla. Puis elle se retourna, tout simplement, et repéra son amie. Repéra aussi, là-bas sur la rive, les attendant sagement, une silhouette massive et arborée qui n’avait pas vraiment sa place sur une plage de sable blanc – comme elle. Lui, et elle. Leur place n’était pas ici. Mais où, alors ? Elle se tourna vers Layla, en se maintenant à la surface grâce à la fameuse technique du petit chien qu’elle maîtrisait à la perfection. « Excuse-moi. Pour ce que j’ai fait là-bas. » Elle parlait en fronçant le nez et en ayant l’air tout sauf désolée, mais c’était plus le fait de le dire qui lui faisait mal, car désolée, elle l’était vraiment. Elle avait été stupide et puérile. Rien de neuf sous le soleil, donc. « Comment tu te sens ? » Changée, forcément. Elle aussi se sentait changée. Pas pour les mêmes raisons, mais tout de même. Elle se sentait à nouveau comme Sprout, en fait – petite chose qui ne connaissait rien à la vie. Voilà, avoir vu le Blue la remettait à sa place, pour combien de temps, elle n’en savait rien. Elle n’était pas fan de la sensation. Et elle était épuisée, aussi. Mais soudain, elle sentit quelque chose de dur se glisser sous elle et la soulever à la surface – une branche de palétuvier  –, puis la tirer doucement vers la rive. Layla subissait le même sort. Swamp Thing les ramenait à lui, en gentleman qu’il était. Bon retour… mes enfants. Bon… retour.

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Age du personnage : 33 ans.
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Profession : Aventurière, chasseuse de trésors, et activiste environnementale énervée. Vétéran de l'US Navy et de l'US Coast Guard.
Affiliation : Voix incarnée des océans et des eaux du globe, émissaire ni humaine, ni élémentaire du Clear, son âme repose quelque part dans les mystérieuses et changeantes ténèbres du Parlement des Vagues. Elle répond à la nature dans son essence la plus élémentaire.
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Avatar of the Clear
+ à moitié élémentaire aquatique, ultra-sensible à l'eau sous toutes ses formes. 'connectée' spirituellement à toutes les eaux naturelles de la planète, leur faune, et leur flore. une fois immergée dans une surface d'eau, il n'est rien qui échappe à son attention : naufrages, pollution, sa conscience se propage partout, pour le meilleur et pour le pire.
+ contrôle et manipulation des courants aquatiques.
+ connexion télépathique permanente au Parlement des Vagues, l'esprit unifié du Clear et de la mer.
+ capable de se rendre au Parlement des Vagues, et de voyager instantanément à travers les eaux de la planète en passant par le Clear.
+ aura purificatrice du Clear.
+ immunisée aux températures océaniques extrêmes et à la pression sous-marine, mais a toujours besoin d'oxygène.
+ sa santé se dégrade considérablement si elle passe trop de temps loin de la mer.
+ l'état des eaux du globe l'affectent physiquement et mentalement - se trouver près d'une nappe de pollution la rend réellement malade.

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underwater - somewhere hidden somewhere safe - parliament of waves - so beautiful

US Navy-EOD Veteran
+ déminage sur terre et sous mer, connaissances poussées en explosifs
+ parachutage
+ armes à feu et combat à mains nues
+ apnéiste, plongeuse sous-marine professionnelle

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Battered and wrecked, I come to you first.

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MessageSujet: Re: there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé   there's a hole in my head as big as the world and it's so very lonely | tefé EmptySam 28 Sep - 12:45


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Elle aussi, elle aurait bien aimé rester. S’éterniser un peu plus dans ce royaume de silence et de quiétude, ne serait-ce que quelques heures, quelques minutes, quelques secondes, mais elle savait, tout au fond d’elle, qu’elle ne pouvait pas, et qu’elle ne devrait pas. Que les promesses de calme et de plénitude de cet endroit n’étaient pas des mensonges, mais qu’elles étaient trop faciles, trompeusement facile, et s’apparentaient à plus à un antidouleur qu’autre chose : elles auraient soulagé le mal un instant, ou un jour, ou un siècle, mais au fond, elles n’auraient pas traité la source du problème, et les questions, les doutes, et les regrets, auraient invariablement fini par faire leur grand retour. Elle le savait, ça, Layla, d’expérience ; elle n’était ni très vieille, ni très sage, mais elle n’était ni assez optimiste, ni assez insouciante pour ne pas apprendre de ses trop nombreuses erreurs. C’était fini, la fuite en avant pour ne plus voir les ruines en périphérie d’une vie dans laquelle elle se reconnaissait à peine. C’était fini, de perdre du temps à faire semblant d’avoir les réponses à des questions qui restaient encore en suspens. Cinq ans et demi, qu’elle avait perdus en essayant de se convaincre qu’elle avançait à travers un tunnel étroit et qu’elle n’avait qu’à attendre sagement d’atteindre l’autre côté, alors qu’elle en était encore au point de départ sur un immense terrain vague. C’est long, cinq ans et demi. Avec tout ce temps, on rebâtissait des villes entières et on changeait le monde. Elle ne voulait pas que Tefé commette la même erreur. Que sa colère, son indignation et sa détresse l’enferment dans un tunnel au lieu de la pousser vers de nouveaux sommets comme seules les vraies belles âmes pouvaient le faire. C’était trop tard pour elle, mais pas pour elle – pas pour la fille de Swamp Thing, pas pour la gamine qui aboyait et mordait méchamment et écoutait la terre mieux que personne et avait encore l’énergie nécessaire pour réussir là où elle avait échoué. Et le Blue devait être d’accord, ou bien en avoir assez de leurs drames insignifiants de petites humaines et semi-humaines en pleine crise existentielle, puisque le courant atteignit son apogée et les emporta toutes les deux dans son sillage, un tourbillon de bulles et d’algues, et elles laissèrent derrière elles le Parlement des Vagues, ses volcans sous-marins, et ses créatures faites d’eau et d’autre chose qu’aucun langage au monde ne saurait décrire.

A son échelle de petite humaine, c’était impossible de se figurer à quoi pouvait ressembler une âme, ou quelle texture elle pouvait avoir – avant de rencontrer Zatanna, le concept même n’évoquait en elle rien de plus qu’un ésotérisme auquel elle n’accrochait pas. Aujourd’hui, elle savait qu’elle s’était fourvoyée : elle avait appris que les âmes avaient un poids, qu’elles pouvaient s’accrocher à d’autres comme des ventouses, et qu’elles pouvaient se mouvoir, se gonfler, se cacher, et brûler d’un feu incandescent. Et quand le Blue leur fit repasser la limite de la caverne délimitant le territoire du Parlement des Vagues, elle apprit aussi à quel point c’était vivant, et organique. Il n’y avait pas de mot, pas dans son vocabulaire à elle, pour décrire la douleur aigue et fulgurante qui la vrilla de part en part, alors que le Blue se chargeait de retenir sa nouvelle occupante, et plus tard elle songerait que ça devait ressembler exactement à ça, la sensation de se faire amputer sans anesthésie. Un arrachement sauvage, un déchirement ignominieux qu’elle subit comme si on lui arrachait la peau dans l’espoir d’en voir naître une nouvelle en-dessous ; sauf qu’en dessous il n’y avait rien que la chair à vif, et si jamais elle se laissa aller à un hurlement, alors il se perdit dans les bulles qui sortirent de ses poumons alors que l’eau salée et glacée de la mer reprenait ses droits. Par réflexe, elle s’accrocha à Tefé qui s’accrochait à elle, ultime et dernier point de repère dans ce typhon dans lequel elle fut un instant persuadée qu’elles allaient finalement mourir. C’était bien avant de mourir, qu’on disait qu’on voyait sa vie défiler, non ? Comment expliquer autrement le déchaînement d’images et de sons qui explosaient dans son esprit, ou ce qu’il en restait, pour se perdre avec le Blue comme le sillon d’une hémorragie ? Cette fois, ça y était. Elle saignait à blanc, des souvenirs communs vus d’un point de vue qui n’était pas le sien, des sentiments qui étaient ceux d’une autre, des pensées qui ne lui avaient jamais appartenues mais qui s’étaient malgré tout confondues avec les siennes, parce que c’est long, dix-huit ans. Cette fois, pas de petites mains sur ses joues, pas de petite voix dans sa tête. Elles s’étaient déjà dit au revoir au Parlement des Vagues – et la mer ne laissait jamais de secondes chances.

Et puis le tourbillon cessa, et elle ne sentait plus l’emprise de Tefé autour de sa taille, et en rouvrant les yeux sous l’eau elle vit les rayons du soleil filtrer sous la surface ; et elle resta là un moment, tétanisée encore par le choc de tout ce qu’elle venait de vivre en l’espace de quelques secondes, son corps immobile alors que son esprit, lui, était encore secoué de spasmes. Mais elles n’étaient plus dans le Blue, et maintenant elle avait besoin de respirer, alors elle creva la surface juste à temps pour que, comme à travers un tampon d’ouate, lui parvienne la voix de Tefé qui l’appelait désespérément. Ses excuses, sa question aussi semblaient lui arriver d’un autre monde, comme à travers un rêve, alors que l’oxygène lui brûlait les poumons et soufflait sur une blessure invisible. « Ca va. Et toi ? » mentit-elle, mal, d’une voix étranglée, et heureusement Swamp Thing intervint avant qu’elle ne décide finalement de se re-laisser couler jusqu’au fond. Etait-elle plus lourde ou plus légère, pour les branches du gardien du Green, depuis qu’elle n’avait plus son petit fardeau ? Elle, elle avait l’impression de peser mille tonnes, et que la gravité allait achever de l’écraser sitôt qu’il la reposerait sur la plage. Et sitôt qu’elles touchèrent le sable, Layla à genoux dut prendre sur elle pour ne pas céder au vertige, sans savoir si elles étaient remontées trop vite, ou s’il n’était qu’une autre conséquence de… Elle frissonna, violemment, mais serra les dents et rampa jusqu’à Tefé, pour céder à une impulsion si peu caractéristique qu’elle s’en étonna presque elle-même, et la prendre dans ses bras. « Merci. » D’être venue. De l’avoir aidée, même sans le savoir, à prendre sa décision. D’avoir été le moteur de leur expédition et le Jiminy Cricket sur son épaule quand il n’y avait plus eu d’issue visible. Derrière elles, Swamp Thing attendait patiemment, ses branches de palétuvier les entourant encore en se résorbant très lentement. « Et pardon de n’avoir pas pu te dire oui. » Même si le Blue avait refusé leur présence, finalement, c’était surtout elle qui avait refusé de rester là-bas, quand bien même elles y aspiraient toutes les deux. Elles n’auraient pas fait une mauvaise équipe, dans les méandres du Parlement des Vagues. Peut-être dans une autre vie. Un étau dans la poitrine, elle libéra Tefé de son étreinte, presque embarrassée de cette démonstration d’émotivité. Peut-être qu’elles en parleraient un jour, de ce voyage au centre de la Terre, ou peut-être qu’elles n’en parleraient plus jamais. Ca n’avait pas d’importance. « Et maintenant ? » demanda-t-elle en relevant les yeux sur le gardien du Green. « Maintenant… nous rentrons… chez nous… si… tu le veux… » Et ce disant, il s’était tourné vers Tefé, comme pour guetter son assentiment, avant de tourner à nouveau son imposante silhouette vers Layla. « Tu… devrais… faire… de même. » conseilla-t-il, cryptique. Chez elle. Machinalement, elle tourna la tête vers la maison, à peine à une centaine de mètres de là.

Est-ce que Tefé et Swamp Thing étaient encore là, quand elle s’arracha à ses pensées hébétées ? Le soleil achevait de se lever sur Morro Bay, et le bruissement du ressac seul interrompait le silence de cette matinée tranquille. Une vague un peu plus forte qu’un autre déroula son tapis d’écume sous elle et vint lui lécher les jambes et les mains, et elle frissonna à nouveau, serra les poings comme pour chercher à retenir l’eau alors qu’un courant d’air glacial s’engouffrait là où, avant leur départ, un petit fantôme avait élu domicile au plus profond d’elle-même. Et maintenant, il n’y avait plus rien. Plus de voix, plus de présence inexplicable à tout instant – un être vous manque, et tout est dépeuplé, et si elle avait cru n’avoir que rarement senti la présence d’Amy toutes ces années, ce vide abyssal lui prouvait au contraire que c’était maintenant qu’elle était partie, qu’elle allait prendre la mesure de tout ce sans quoi elle allait devoir vivre. Sans compagne de tous les instants. Amputée d’une part d’une autre qui, à la longue, était devenue une part d’elle-même et la laissait plus morcelée qu’elle ne l’était déjà. Elle aurait dû demander à Tefé et Swamp Thing, le mode d’emploi. Mais c’était trop tard. La blessure était encore à vif, à lui en couper le souffle, et elle avait un trou dans le cœur vaste comme le monde. Et elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir en faire.

FIN.

 
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