Look in your past if you need to recall how you get back up ~ Feat. Analia

La ville de Metropolis se remettait encore de l’atroce tsunami qui l’avait frappé plusieurs mois plus tôt. Mais s’il y avait bien une ville qui n’allait pas laisser se faire abattre par une telle calamité, c’était bien celle-ci. Klarion n’y avait pas remis les pieds depuis le jour où il avait sauvé cet autobus remplis d’écoliers. Ça lui semblait quand même assez drôle qu’une Metropolis récemment dévastée paraissait déjà mieux que Gotham. Il se trouvait présentement dans le vieux quartier de Queensland Park. L’endroit avait souffert sous la catastrophe et avait perdu un peu de son lustre, de son éclat, mais ce n’était rien que le temps et un peu d’effort ne pouvaient réparer. Le jeune sorcier trouva finalement les portes qu’il cherchait et entra aussitôt à l’intérieur alors que Teekl regardait tranquilement celles-ci se refermer sur la silhouette de son maître.

Ce n’était pas la première fois qu’il visitait la galerie Turley. Les expositions qui y étaient tenues étaient rarement décevantes. Teekl profitait généralement de ces visites pour se promener un peu dans les alentours de la ville du futur et faire… peu importe ce que les chats font entre eux d’ordinaire. Il ne fut pas déçu : l’exposition qui y prenait place était surtout inspiré sur les années 30 et 40, des années qu’il regrettait bien d’avoir manqué suite à sa… Combustion. Klarion supposa que ce choix particulier de thème était supposé être une façon de se tourner vers un futur meilleur en prenant le temps de regarder le sombre passé qu’ils avaient surmonté. Ça avait définitivement un certain charme qu’il trouvait captivant. Bien sûr, Klarion avait passé de ses nombreuses heures à faire de la lecture sur le sujet, et il reconnaissait la plupart des sujets qui étaient représentés. Et oui, ses heures étaient nombreuses : ça ne faisait qu’environ cinq années qu’il avait commencé à dormir comme un être humain ordinaire, ce qu’il avait accueilli avec joie. Rêver ça lui avait manqué et, bien qu’il n’avait théoriquement pas besoin de repos, il avait tout de même l’impression d’être en bien meilleur forme après s’être reposé.

Il n’avait pas passer beaucoup de temps à parcourir les corridors et les pièces de la galerie qu’il remarqua une jeune fille, à la chevelure embrassée par le feu, qui se tenait un peu plus loin, isolée du reste des gens qui affluaient l’endroit. La manière dont elle se tenait là, droite et distinguée, lui donnait l'impression qu'elle devait être si absorbée par ce qu’elle contemplait qu’elle devait avoir l’impression d’être la seule personne qui se trouvait dans la pièce. Comme le papillon de nuit attiré par une flamme, le Witch-Man se surpris à se diriger vers elle, avec son habituelle démarche, qui était toujours aussi gracieuse et silencieuse. Klarion prit position à la gauche de la jeune fille, à une bonne distance bras de celle-ci, ne souhaitant pas la sortir de sa torpeur trop rapidement. Il regarda la composition qui se trouvait en face d’eux en croisant les bras, intrigué par ce qui a bien peut mériter l’attention de la demoiselle. « Aaah ! Les soeurs Mitford. Les six femmes qui ont conquis la tempête » dit-il calmement, impressionné. Le jeune sorcier jeta un petit regard en coin à la jeune rousse, observant furtivement les traits de son visage pendant un court moment avec de reporter son attention sur les portraits. Elle était très jolie et elle ne ressemblait en rien aux jeunes filles de leur âge qui peuplaient sa ville natale de Limbo Town. Les taches de rousseur étant bien sûr plus ou moins impossible considérant qu’ils avaient tous la peau bleue et qu’il n’y avait pas de soleil. Il se souvenait encore de la première fois qu’il avait vu des humains qui portaient ces petites merveilles sur leur peau, et les inconforts qu’il avait suscité chez ces personnes en les fixant un peu trop longtemps. Mais pouvaient-ils vraiment le blâmer ? Si seulement ils avaient su d’où il venait... « Alors, qu’elle est votre favorite ? Nancy ? Deborah ? Ou peut-être… Unity ? » Non, sûrement pas Unity ; pour des raisons évidentes, elle était celle des six qui était la plus démonisée pour ses actions.

Klarion regarda en plissant les yeux l’inscription que la jeune fille lui désigna. Ah oui… Cette citation. C’était un de ces charmants détails qu’il avait oubliés, mais que, maintenant qu’elle se trouvait sous ses yeux, il se souvenait avoir lu à l’époque. Son visage adopta un petit air renfrogné pendant un moment alors qu’il répondit : « Oh oui, David. Un antisémite, fasciste et xénophobe. Mais puisque lui n’aimait pas les Allemands, c’est toujours de sa pauvre fille, Unity, dont on parle. La "folle" amourachée d’Hitler. Avec un père comme ça, devrait-on se poser la question ? Comment deux de ses filles ont bien pu tomber pour des fascistes ? » Il y avait un certain ton accusatoire dans son timbre de voix. L’homme lui rappelait les soumissionnaires de Limbo Town. Des êtres détestables qui n’avaient de cesse que de critiquer tout comportement qui ne correspondait pas à leur vision et qui n’avait le moindre scrupule à tuer les villageois qui ne se conformait pas suffisamment à leur vision. En vérité, la seule sœur qu’il n’aime pas du tout était Diana. Selon lui, lorsque l’on regardait l’histoire d’Unity, sa vie se révélait être une vraie tragédie. Avait-elle manqué de jugement ? Sans doute. Mais était-elle un monstre comme certaines personnes essayaient de le démontrer parce qu’elle avait adopté le même message derrière lequel tant d’Allemand à l’époque s’étaient ralliés ? Difficile à juger, après tout il ne la connaissait pas lui-même. Mais sa tentative de suicide après la déclaration de guerre entre l’Allemagne et la Bretagne prouvait à Klarion qu’elle était un peu plus que juste une femme en amour avec Hitler.

Le jeune sorcier s’éclairci la gorge avant d’offrir un petit sourire à la belle rousse, question de lui faire comprendre qu’il s’était un peu emporté sur le sujet. « J’aime beaucoup les romans de notre chère Nancy moi aussi. Mais ma favorite reste Jessica. On ne parle pas souvent des œuvres qu’elle a rédigées. Une vraie militante qui n’a jamais laissé personne lui dire comment vivre sa vie et qui, à mon avis, a sans doute aidé à changer le monde pour le mieux, ne serait-ce qu’un peu. » Le jeune sorcier se voyait un peu en la cinquième sœur, dans la lutte que celle-ci avait entreprise contre l’oppression dont elle était victime et dans le fait qu’elle avait laisser derrière elle sa famille dysfonctionnelle pour poursuivre son propre chemin. Il avait d’ailleurs eu l’occasion de la rencontré peu de temps avant sa mort, et c’était une humaine formidable.

Le jeune sorcier regarda la main tendue de la jeune fille, hésita une seconde ou deux avant de répondre à son invitation en tendant le bras et lui serra sa petite main avec la sienne gentiment. « Klarion… uh. Bleak. Klarion Bleak. Oui je sais, ce n’est pas un nom courant ; je viens pas vraiment d’ici » dit-il, un peu gêné. Il n’était pas très à l’aise avec le contact physique en général, considérant que de son vivant la seule personne qui ne lui ai jamais vraiment montré la moindre affection était, mise à part son chat Teekl, son beau-père Ezekiel. Mais ce n’était pas forcément désagréable non plus. Il regarda autour d’eux pendant un court moment, cherchant des yeux si elle était accompagnée, et, constatant que ça ne semblait pas être le cas, il reposa son regard sur celui de la jeune fille. « Vous êtes seule, Analia ? Ça me ferait plaisir de vous garder compagnie pendant qu’on visite le reste du musée. » demanda-t-il alors qu’il libéra la main de son interlocutrice, qu’il avait tenu dans la sienne ne serait-ce qu'un court moment de trop.

Klarion avait regardé la jeune rousse avec une curiosité palpable alors que celle-ci avait placé un dernier commentaire en direction du portrait de Jessica. Il avait toujours été très doué pour ce qui était de lire les gens. Après tout, si ce n’était de son intuition très développée, il serait sans doute mort bien avant son temps par l’entremise de tous ces gens qui avaient essayé de le berner. Pourtant il n’arrivait pas exactement à placer exactement ce qu’il percevait dans la voix d’Analia. De l’admiration ? De l’envie ? Il espérait le découvrir bientôt.

Le jeune sorcier écoute attentivement la réponse d’Analia, un sourire aux lèvres et les sourcils arqués par l’ombre d’une surprise. Il se disait bien qu’il avait aperçu un peu plus de jeunes hommes et de jeunes femmes qu’il voyait d’ordinaire dans ce genre de lieu, pourquoi n’y avait-il pas pensé ? Après tout, les humains de son âge étaient très souvent encore des étudiants. Âge…. Qu’elle âge avait-elle ? Il y un moment, le jeune sorcier aurait juré qu’elle était une jeune adulte, mais les apparences pouvaient être si trompeuse par moment. Surtout chez les jeunes femmes qui atteignaient généralement leur maturité bien plus rapidement que les hommes. « Oh ! Je n’avais pas fait la connexion. Tu es encore au secondaire ? Ou peut-être étudiante à l’Université de Metropolis ? » lui demanda-t-il, toujours aussi curieux.

Il emboîta le pas à la belle jeune femme et se retrouva aussi captivé par la pièce dans laquelle ils se retrouvèrent qu’elle. Cette musique était propice à une danse avec laquelle il n’était pas vraiment familier du tout. Klarion aimait bien danser, mais n’ayant pas été dans les parages pendant les années où le swing était toute la rage. Mais il aimait bien l’idée de tenter sa chance avec cette danse qui lui semblait des plus fascinante et qui correspondait bien à sa personnalité un peu excentrique. Il allait devoir se fier aux nombreux films où il avait pu observer ce style de danse. Le jeune Bleak regarda Analia retirer sa veste avec un honnête sourire, impressionné par l’enthousiasme de celle-ci. Il décida d’en faire de même alors qu’il écoutait les mots de la jeune fille et en profita pour ajuster le col de sa chemise. Le dernier mot le fit cependant figer pendant une seconde ou deux. Effectivement, tout était qu’éphémère. Mise à part lui. Il chassa aussitôt la pensée de son esprit, refusant de penser au fait que tous les gens qu’il avait croisés aujourd’hui allait mourir alors que lui n’aurait toujours pas vieilli d’un jour. Tous, y compris la jeune fille à la chevelure embrassée par le feu dont il venait de faire la connaissance.

Après avoir déposé sa veste sur l’un des crochets du porte manteau, Klarion se retourna pour ensuite regarder la jeune fille qui exécuta quelques pas de danse gracieusement. Elle semblait être une vraie naturelle. Le jeune sorcier lâcha un léger rire à la proposition de la jeune femme ; oui c’était bien pour danser avec elle qu’il avait retiré sa veste. « Mais avec plaisir ! Mademoiselle » lui répondit le jeune homme, le dernier mot prononcé avec un ton espiègle. Il accepta la main de la jeune fille et la fit aussitôt tournoyer autour de lui en utilisant tout son corps comme levier, le bras complètement tendu, puis il l’attira vers lui pour lui prendre l’autre main avec la sienne et effectua quelques pas énergétiques sur place. C’était loin d’être parfait, ils n’étaient que de parfaits amateurs après tout, mais après quelques pas Klarion adopta le rythme de sa partenaire. La musique faisait pratiquement tout l’effort pour eux et Analia semblait presque pouvoir suivre le rythme de celle-ci d’une manière qui lui paraissait pratiquement surhumaine. La clé et cette danse consistait à s’en tenir au rythme et contrôler la distance entre leur personne ; c’était une danse où les partenaires se propulsaient constamment loin de l’un et de l’autre avant de se rapprocher d’une façon tout aussi soudaine. Les mouvements qu’il effectuait n’était sans doute pas très bien exécuté en soi, mais tout était dans la dynamique qu’ils arrivaient à établir entre eux, il trouvait les pas d’Analia non seulement très souple, mais aussi plutôt facile à suivre.

Puis, au bien milieu de leur danse, ses iris bleues commencèrent soudainement à briller d’une leur surnaturelle. « Bon sang de Gr… ! » échappa-t-il après quelques secondes, s’immobilisant et en fermant les yeux pendant un moment. Teekl, probablement confus par tout ce qu’il captait dans l’esprit de son maître, avait décidé de regarder par les yeux de celui-ci dans un moment fort malheureux ; la communication qui s’était établi entre Klarion et Analia passait autant par leur langage corporel que par leurs yeux. Il y avait pratiquement aucune chance qu’elle n’eut peu capter le phénomène étrange. Le jeune sorcier resta ainsi immobile quelques secondes et, une fois que Teekl eu compris le message et rompu la connexion télépathique, il lança un regard rempli d’excuse à sa partenaire de danse qu’il avait abandonné en plein milieu de ce moment qu’il partageait.

Oh, elle était encore au secondaire, ce qui signifiait qu’elle devait être un peu plus jeune que lui… Un peu ? Ah non, pas qu’un peu, il oubliait lui-même entre un centenaire par moment. Mais bref, un peu plus jeune qui lui physiquement et mentalement, parce qu’effectivement, pas mal la majorité des gens qu’il rencontrait était plus jeune que lui. Il était néanmoins content qu’elle accepte le tutoiement sans aucun problème. En vérité Klarion n’était du tout le genre à tutoyer. S’étant fait élever dans un environnement ou le tutoiement n’était utilisé qu’avec les familiers, la famille ou pour faire comprendre aux gens qu’on ne le respectait pas, il avait eu du mal au départ à comprendre qu’ici, ce n’était pas du tout un manque de politesse. Il devait souvent se faire violence pour tutoyer les gens de son âge pour ne pas paraître trop étrange et sembler plus abordable. Pas que ce ne fut la seule chose qui le rendait étange.« Oh oui, mais j’étudie surtout à domicile. Je suis en art. » En art mystique, oui. Sa réponse n’était pas un mensonge, mais simplement pas toute la vérité. Non pas qu’il avait peur de révéler cette information ; si elle lui posait davantage de questions sur le sujet il lui répondrait honnêtement. Dans un premier lieu, parce qu’elle allait probablement penser qu’il lui faisait une farce de toute façon, et dans un deuxième, parce que ce n’était pas illégale en soit d’être un sorcier. Et puis il y avait peu de chance qu’il ne la recroise, donc il ne craignait pas particulièrement sa réaction.


Elle n’eut pas du tout la réaction à laquelle il s’attendait. Il faut croire que les gens étaient bien moins craintifs de l’anormale depuis la chute du Syndicat du Crime. Ou peut-être que la jeune rousse était tout simplement différente et possédait une ouverture d’esprit des plus franc qu’il avait eu le plaisir de rencontrer ses dernières années. Ou bien elle était elle-même différente. Le jeune sorcier offrit néanmoins un beau sourire surpris à Analia alors que celle-ci retrouvait ses mains des siennes pour continuer la danse. « Eh ? Ah… Hum, merci ? » se contenta-t-il de répondre, un peu content qu’elle ne pose pas plus de question sur la nature de ce qui venait de se produire et s’efforçant de reprendre le rythme de danse qu’ils avaient adoptés.

Puis, la musique terminée, il regarda Analia avec un sourire, observant attentivement ce qui se passait sur ce petit visage. Il pensa pendant un instant à la question de son interlocutrice, et se rappela avoir voir une pièce remplie de ce qui ressemblait à des anecdotes et divers images dédiées à des icones du cinéma Américain de l’époque. « Je dois t’admettre que j’ai un faible pour Gary Cooper » s’exclama-t-il et passant son bras sous le coude de la jeune fille pour qu’elle l’accompagne jusqu’à la section en question. Cette exposition était, somme toute, pas des plus intéressantes, mais la période de temps l’intéressait tout de même et la rencontre qu’il y avait faite était plutôt bien. « High Noon probablement mon Western chétif. Malgré que Gunfight at O.K. Corral est une vraie merveille aussi. » Il regarda la jeune fille d’un regard qui se voulait être un défi. « Tu as un coup de cœur que tu aimerais partager ? »

Klarion écouta attentivement la jeune femme alors qu’elle semblait un peu embarrassée de ne pas si connaître un peu plus sur le cinéma. « Quelle déception » dit-il d’un ton dramatique et lui offrant un petit sourire mesquin. Ce n’était pas sérieux bien sûr. Il savait pertinemment que certains humains n’avaient pas du temps à accorder à ce genre d’activité. Puis le jeune sorcier lui donna un clin d’œil avant de continuer : « La vie est courte et il y en a bien trop à faire ; il n’y a pas de honte à ne pas si connaître en tout. Ça ne veut pas dire que tu n’es pas intéressante. » Il a peu de chose qui soit aussi captivant que des gens, après tout. « Et puis, j’aimerais bien des fois avoir la chance de redécouvrir pour la première fois une de ces petites merveilles. Tu vois, d’une certaine façon je t’envie un peu » déclara-t-il en désignant tout ce qui se trouvait autour d’eux avec un geste de main.

Oh la musique, il aimerait bien qu’elle lui en parle. Mais il s’appliqua néanmoins à remplir la demande d’Analia et il commença à la guide, son bras toujours autour du sien en la guidant dans la pièce et en lui pointant certaines des images pendant qu’il parlait. «… D’ailleurs la deuxième Guerre fut une véritable période d’essor pour le monde du cinéma. Un nombre record de films pour l’époque était produit et puisque la télévision résidentielle n’était pas encore très abordable pour la majorité des familles Américaines, le divertissement de choix était d’aller au cinéma. La majorité des films restaient principalement en noir et blanc malgré le fait que la projection en couleur était possible, car c’était beaucoup plus cher à produire. Mais une nouvelle technologie qui fut en pour la première fois utiliser dans "The Thief of Bagdad " commença à chan… » il s’interrompu et regarda avec curiosité Analia qui venait de lui mentionner avoir entendu un bruit – ou des bruits - étrange. Il écouta attentivement pendant un moment et constata qu’effectivement, il semblait y avoir des cris provenant d’ailleurs dans le musée. « Oui. » Est-ce que ça venait de l’entrée ? D’ailleurs dans le musée ?

BANG

Un coup de feu se fire entendre. Et un autre, suivit d’un troisième. Il fronça les sourcils, comme si cela pouvait l'aider à mieux se concentrer sur les coups de feu. Il n’arrivait pas du tout à déterminer d'où sa provenait et à quelle distance les coups de feu avait été tirés. Il aurait bien eu besoin de Teekl en ce moment, mais ce dernier pouvait bien se trouver n’importe où dans la ville. Le jeune sorcier tourna le dos pendant un court moment à Analia. « Teekl, j’ai besoin de toi et des tes yeux » murmura-t-il à son familier. Il n’eut pas à attendre plus qu’un court moment pour entendre la voix de son Draaga résonner dans son esprit : Je viens tout juste de finir mon repas, mon frère, j’arrive. Le jeune Bleak soupira de soulagement et se retourna vers la jeune rousse. Il n’était pas sûr de ce qui se passait plus loin dans le musée, mais ça ne pouvait être bon. Une partie de lui avait vraiment envie de punir ceux qui étaient en train de ruiner cette visite, qui jusqu’à maintenant avait été des plus plaisantes. Bien sûr, il y avait toujours le risque des gens se retrouvent blessé pendant son intervention, mais il se fichait pas mal de toutes les personnes qui étaient présente. À l’exception d’Analia bien sûr. Il se mordit la lèvre inférieure. Devait-il la sortir d’ici ? Il pouvait toujours bien sûr aller observer la situation et prendre une décision par la suite. Mais il n’eut pas le temps de s’exécuter, un homme qui portait un masque de Pennywise du film It entra soudainement dans la pièce, une arme automatique dans les bras. « À terre, les mains dans le dos ! Vous avez entendu les coups de feu ; j’hésiterais pas à tirer ! Maintenant ! »

Klarion regarda l’homme, furieux et en serrant les dents. D’ordinaire, il n’aurait pas hésité à lui envoyer une bonne concentration de flammes au visage, question qu’il se casse s’il ne voulait pas finir cuit sur place, mais l’arme était braquée sur la jeune fille. Un faux mouvement de sa part que pourrait coûter la vie à la jeune rousse. Mais celle-ci ne sembla pas impressionnée par l’arme et se dirigea lentement vers l’homme portant le masque de Pennywise. « Ana ! » avait-il pratiquement crié, les yeux écarquillés, en la voyant rouler sur le sol alors qu’il avait commencé à lever la main avec l’intention de transformer l’arme à feu du brigand en serpent. Puis, elle procéda à… À faire quoi exactement ? Il n’avait pas vraiment compris ce qui c’était passé ; elle avait touché l’arme et cette dernière s’était brisée presque aussitôt. Mais bref, elle avait clairement la situation en main finalement. Le jeune Bleak la regarda attacher les mains de l’homme dans son dos, impressionné par sa présence d’esprit ; il n’aurait définitivement pas pris la peine de faire un tel geste ; il n’était pas vraiment reconnu pour sa prudence après tout. Puis elle lui demanda s’il était blessé. Il la regarda, surpris par sa question, pas vraiment habitué à ce qu’on s’en fasse pour son bien-être. « Euh, non, ça va. Tout va bien. Dis, tu ne serais pas une justicière masquée toi ? » lui demanda-t-il en s’approchant d’elle, une expression indéfrichable d’affiché sur son visage, ses yeux bleus, perçant et insistant, refusaient de lâcher ceux d’Analia. C’était tout même rendu un monde étrange qu’il arpentait s’il ne pouvait aller au musée sans y rencontrer une héroïne masquée. Mais pourtant il y avait de quoi qui clochait dans cette théorie, son intuition l’alarmant qu’il y avait anguille sous roche. Oui, elle avait gardé son sang-froid comme une vraie professionnelle face au danger. Il ne voyait pas souvent des métas-humains qui vivaient une vie régulière et qui n’avait pas d’expérience foncer de cette façon malgré le danger. Mais en même temps il semblait y avoir une incohérence entre son comportement et ses gestes, comme si elle s’était retrouvée dans ce rôle malgré elle. Sa mine se renfrogna alors qu’il constatait qu’il cherchait à analyser probablement trop la situation.

Puis elle lui demanda de se mettre à l’abris. Un doux rire monta dans sa gorge. « Oh Ana. Ma chère, se sont eux qui devraient se mettre à l’avis. » précisa-t-il en lui donnant un sombre sourire, ses yeux brillants de malice. Malheureusement, cette fois, Teekl n'était pas présent pour corriger son impropriété de langage. De toute évidence, le mot qu'il aurait du sortir de ses lèvres étant "abris". Il se dirigea aussitôt vers la porte de la pièce, ne perdant pas de temps pour vérifier si Ana se décidait à le suivre. Sa démarcha était ferme et assuré. Il ferma sa main droite, sentant de la magie affluer tout le long de son bras pour venir se concentrer dans son poing fermé, puis il ouvrit brusquement sa main, l’enchantement qu’il venait de lancer prenant forme. « Vous pensez pouvoir débarquer comme ça, ici, ruiner ma journée en mettant fin à cette exposition qui se déroulait fort bien et vous en tirer indemnes ? Vous avez vraiment choisi le mauvais jour pour cette connerie. Mon nom fait trembler des démons. Vous pensez nous faire peur avec vos masques de clowns ? Je vais vous montrer effrayant » sa voix, qui grondait comme le tonnerre, résonna dans pratiquement tout les murs du musée. Éternellement théâtrale, Klarion n’avait que faire de la subtilité ; il ne craignait certainement pas les balles et Teekl serait bientôt à ses côtés, ce qui lui permettrait d’accéder à tout le sombre pouvoir dont il était investi. La situation l’agaçait légèrement et il comptait bien profiter au maximum de la situation en évacuant sa frustration sur les pauvres âmes qui pensaient avoir un bon plan en volant cet endroit.

Un des brigands leva son arme vers lui, mais un coup de main du jeune sorcier inversa l’effet de la gravité pour l’homme en question et il se retrouva à faire une chute libre vers le plafond, échappant son arme dans la foulée. Puis il se retourna pour voir où Analia en était rendu avec ses propres truands. Bon, il semblait qu’elle soit devenue invisible, mais il pouvait tout de même clairement voir qu’elle semblait se débrouiller plus que bien. Pendant qu’il était distrait, quelques balles ricochèrent contre lui, ou plutôt contre une sorte d’enveloppe qui le recouvrait. Klarion écarquilla un sourcil, surpris. Était-ce le. D’ordinaire il ne craignait pas les balles ; son corps y était théoriquement vulnérable, mais puisque son corps n’était qu’une manifestation de son être en réalité désincarné, il pouvait tout simplement se concentrer pour réassembler son corps physique pendant quelques instants pour se débarrasser de ses blessures, bien qu’il ne puisse lancer aucun autre sort pendant ce temps. Vraiment, il ne craignait que très peu d’attaque physique qui était dirigé vers sa personne. Par contre, son Draaga, Teekl, était bel et bien vulnérable aux balles, et si Teekl se trouvait blessé, ou pire, Klarion en soufrerai lui aussi les néfastes conséquences ; son familier était tout ce qui le maintenait présent sur ce plan d’existence et sans lui Klarion s’évaporiserait. Le jeune sorcier chercha des yeux le coupable et, après lui avoir envoyé un clin d’œil moqueur, il claqua des doigts et se retrouva soudainement derrière lui, ne laissant qu’un épais nuage rouge là où il se tenait un moment plus tôt. Il tapa l’épaule de l’homme et, lorsque celui-ci se retourna, lui montra pendant quelques secondes son visage. Son autre visage ; avec sa peau bleue et ses yeux rouge brillant. Puis il mit le feu à son masque de clown avant de lui arracher son arme des mains et de le lancer derrière lui sans cérémonie.

Klarion regarda autours de lui. Mise à part les hommes dont Ana s’occupait, il ne semblait plus rester le moindre mécréant. Ils étaient tous sur le sol, enfin sauf pour celui qui se trouvait étendu contre le plafond. C’était pratiquement déjà terminé, quelle déception ; il avait espéré pouvoir s’amuser tout de même un peu. Dès que l’homme qui se trouvait devant lui eut retiré son masque, le jeune sorcier plaça sa main sur son torse et, créant une sorte de structure de plusieurs mètre solide qui était une extension de son bras, le poussa à travers la pièce pour l’envoyer s’écraser durement contre le mur à l’autre extrémité de la pièce, souriant en entendant la force de l’impact. Il dissipa aussitôt l’extension de son bras pour reporter son attention derrière lui. L’un des hommes qui se trouvait sur le sol avait attrapé l’arme que le jeune sorcier avait lancé par-dessus son épaule et se redressa avant de pointer son arme vers un des otages qui se trouvait sur le sol. Il s’était sans doute rendu compte que tirer dans sa direction serait complètement inutile. Un gros félin, qui ressemblait à un tigre à dents de sabre à la fourrure orange vif, passa le seuil de la porte et se propulsa d’un bond impressionnant vers le truand en question et le plaqua au sol brutalement de ses 300 kilogrammes de muscles.Je vois que j’arrive précisément quand on a besoin de moi. s’amusa le familier en mettant beaucoup de son poids avec sa patte sur la tête du cambrioleur pour s’assurer qu’il ne cherche pas à se libérer de son emprise. « Content de te voir mon beau chat » lui souria en retour le jeune Bleak.

Puis, pendant qu’il se retournait pour chercher Analia du regard, n’étant pas certain si elle était encore invisible, l’homme qui se trouvait au plafond fit une nouvelle chute, le sortilège qui inversait l’effet de la gravité sur sa masse se dissipant, et échappa un gémissement de douleur sourd lorsqu’il frappa le sol. « Tout va bien, Ana ? »

Klarion regarda l’homme qui venait de tomber du plafond se tortiller de douleur sur le sol à ses pieds. Mais quelle idée ! Ils n’avaient jamais eu la moindre chance. Honnêtement, après avoir vu Analia en action il n’avait aucun doute sur le fait qu’elle aurait peu gérer cette situation complètement seule et que sa présence n’avait fait que rendre la situation encore moins équitable. Mais bon, la vie était-elle jamais vraiment équitable ? Il se posait quand même des questions : pourquoi attaquer le Turley ? Il ne doutait pas qu’il y aille des objets de valeurs ici, mais ça ne devait pas être un très gros coup ? Et puis il fallait être vraiment idiot - ou ingénieux - pour faire une prise d’otages du genre en plein jour à Metropolis. Il était surpris de ne pas voir vu débarquer un des Kryptoniens qui appelaient cette ville la leur pour prendre la situation en main. Le jeune sorcier la regarda dissiper ce dont elle l’avait entouré. « Oh tout cela ? Ce n’était qu’un peu de magie très simpliste. Toi, en revanche, ce que tu arrives à faire est étrange et fascinant ! Quel spectacle Ana ! » Son éternel curiosité le poussait à se demander des questions, mais ce n’était sous doute pas le temps. Il n’avait pas du tout l’intention d’être encore ici quand les policiers allaient se présenter ; il détestait la manie fatigante qu’ils avaient de poser des questions franchement envahissantes. Et s’il commençait à chercher à en apprendre plus sur la jeune rousse, il n’allait sûrement pas être sorti d’ici avant un long moment. « Merci de la protection. » Il avait beau ne pas en avoir de besoin, elle n’avait pas besoin de connaître ce détail. Et puis c’était quand même un geste qui l’avait pris par surprise. La plupart des gens dans sa vie qui lui montrait se genre d’attention aussi rapidement voulait toujours le manipuler ou le berner, mais, même si ces expériences étaient difficiles à ignorer et qu’il restait un peu sur ses gardes, il n’avait pas du tout l’impression qu’elle attendait la moindre chose de sa part.

« Son nom est Teekl. Tu peux lui parler directement à lui tu sais. Ce n’est pas un idiot » fit-il en offrant un sourire à Analia. Son familier préférait généralement ne pas communiquer par télépathie avec autrui à moins de pouvoir faire autrement, mais Klarion pouvait toujours relier les paroles de son chat. Il était habitué à ce que son chat attire toute l’attention ; son familier étant formidable après tout. Il s’approcha de celui-ci et tendit le bras dans sa direction. Teekl bondit vers le bras tendu et, pendant qu’il était dans les airs, reprit sa forme et sa taille habituelle de chat domestique pour ensuite aller se lover sur les épaules de son maître et lancer un regard curieux à la jeune fille. Puis Klarion la regarda sortir son téléphone et s’éloigner. Il la laissa envoyer son message et lui donna un instant pour s’éclaircir les idées avant d’aller la rejoindre. Il s’arrêta devant elle et la regarda se passer la main dans les cheveux, comprenant qu’elle était sans doute épuisée après sa journée. Pour lui, ça n’avait été qu’un jeudi tranquille de plus, rien de très formidable. « Bon, j’imagine que c’est l’heure de se dire adieu. Je n’ai pas vraiment envie d’être ici quand les bleus vont se pointer ; je suis, disons, allergique à la façon dont ils posent leurs questions et si je reste je risque d’en transformer un ou deux en pierre, donc… C’était un vrai plaisir de te rencontrer, Ana. » dit-il, toujours avec un sourire aux lèvres. Le jeune sorcier l’appréciait bien et il voulait tout de même lui faire savoir avant de disparaitre en claquant des doigts une fois de plus. Et puis, il aimerait bien pouvoir lui donner quelques mots d’encouragement ; pour une personne qui se disait ne pas être une justicière, elle s’était comportée admirablement. Pas qu’il voulait lui recommander d’endosser le rôle : elle aurait beaucoup plus de plaisir dans la vie si elle en faisait, comme lui, à sa tête. Mais il avait bien remarqué la mélancholie qui était visible dans les yeux et les gestes de la jeune fille.

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Note H-J : Coucou Ana ! J’imagine que ce n’était pas assez clair de ma part, mais Klarion n’a montré que son visage bleu que pendant quelques instants ! Je ne dis pas qu’elle ne l’a pas vu, mais je voulais juste préciser qu’il a reprit son apparence plus humaine très rapidement et donc qu’il n’était plus comme ça quand elle s’est approchée de lui quand le tout était terminé. Bref !

La manipulation des ondes ? Le jeune sorcier ne saisissait pas exactement ce que cela voulait signifier. Il savait bien sûr en théorie ce qu’était une onde mais ses connaissances scientifiques n’étaient pas très étendues considérant que la magie coulait littéralement dans ses veines. Mais sa curiosité était piquée, et il allait sûrement aller se renseigner sur le sujet très bientôt. « Rien ? Mais qui t’as mis ces idées dans la tête Ana ? C’est formidable. Cependant n’oublie pas que tes pouvoirs ne te définissent pas. » Il ne prit pas la peine de lui dire qu’il n’était pas une de ces personnes pour qui c’était normal de protéger - d’être protégé par – autrui, ni de lui préciser que c’était ce qu’elle ferait de ses pouvoirs qui façonnerait la personne allait devenir - ou qu’elle était déjà - car elle voyait bien qu’elle était brillante et qu’elle serait capable d’en venir elle-même à cette conclusion. Sa confiance en elle semblait faire cruellement défaut, évidement Klarion n’en connaissant pas la raison d’être de ses appréhensions, mais cela lui rappelait quelque peu le traitement difficile auquel il avait eu droit à Limbo Town et il ressentait une certaine affinité avec elle. « Pense à ma Mitford préférée » essaya-t-il de l’encourager tout en lui faisant un clin d’œil.

Analia semblait un peu trop gênée pour s’adresser à Teekl. « Tu veux bien lui dire bonjour, Teekl ? » demanda le jeune sorcier à son Draaga. Bonjour humaine projeta simplement le familier dans l’esprit de la jeune rousse, n’aimant pas s’adresser à une autre personne que son propre maître s’il pouvait l’éviter. Klarion regardant vers le ciel, légèrement désappointé par les manières de son chat. Puis il regarda ce qu’Analia lui tendit d’un geste brusque, une expression confuse sur le visage, qui se dissipa alors qu’elle lui expliqua la raison de son geste. Il ne s’attendait pas du tout et cela, mais pourquoi pas ? Il avait effectivement un appareil lui-même, bien que ce n’était que relativement très récent et qu’il n’était pas très familier avec encore. Par moment le jeune sorcier n’avait même pas encore conscience qu’il avait la possibilité de garder contact avec les gens de cette façon. Il n’était pas du tout contre l’idée de revoir Analia ; elle était encore un vrai petit mystère à ses yeux et il fallait effectivement qu’il se sacrifie pour rectifier ses lacunes pour tout ce qui était monde du cinéma. « Oh, oui je veux bien » répondit-il en recueillant le portable des mains de la jeune rousse pour y entrer son numéro. « Ça me fera plaisir aussi Analia. » Malheureusement il ne s’en souvenait plus par cœur et il se retrouva à sortir son propre appareil pour vérifier son propre numéro, et il en profita pour le tendre à Ana par la suite. Aussi bien lui donner la chance d’entrer le sien du même coup, non ? Une fois que ce fut fait, le Bleak lui rendit son portable pour ensuite prendre quelques pas vers l’arrière et ouvrit un portail derrière lui, une rupture de la réalité qui ressemblait presque à un trou noir miniature.

« Au revoir, jeune femme à la chevelure embrassée par le feu, et peut-être à bientôt » fit-il en lui inclinant le haut de son corps théâtralement avec un petit sourire malin. Sans perdre une seconde de plus, Klarion tourna les pieds et traversa son portail qui se referma aussitôt derrière lui.