La vengeance de la Reine [Mary, Emily et Felicity]

La vengeance de la Reine.

J'

avais passé une longue journée au travail. Répéter toute la journée à certains de mes collègues en administration que l'ordinateur avait juste besoin qu'on l'éteigne et qu'on le rallume n'était pas la meilleure stimulation. Parfois, je me disais que j'aurais mieux fait de prendre un travail de mon niveau... Mais déjà que j'avais repris le hacking, je n'allais pas retirer le peu de vie normale qui me restait.
Je soupirai, tandis que je marchais dans les rues sombres, mon spray de poivre serré entre mes doigts. On ne savait jamais ses derniers jours, avec tous les criminels qui se multipliaient à Star City. Et encore, je devais certainement me réjouir de ne pas être à Gotham City, c'était dix fois pire. Je me demandais comment les gens pouvaient rester dans cette ville terrifiante. Je frissonnais à cause du froid, rapprochant le manteau de moi comme si cela allait changer quelque chose. Star City était majoritairement calme, même si la criminalité avait augmenté, surtout dans les Glades. Heureusement, je n'habitais pas là-bas.

Arrivée en bas de mon immeuble, je passais au moins cinq bonnes minutes à me débattre pour ouvrir la porte. Un soupir de soulagement m'échappa et je montais enfin dans mon appartement. J'abandonnais mes chaussures à l'entrée, posant sans douceur mon sac et mon spray sur la table basse, pour me laisser aller sur le canapé. J'avais un peu mal au pieds... Faire cette route avec des talons n'avait pas été une bonne idée. Prenant la force de me lever, j'allais chercher de quoi grignoter devant la télévision. Je pensais à Emily. C'était en grande partie grâce à elle que j'avais repris le hacking. Elle essayait de me convaincre à chaque fois que je la voyais. Elle m'appelait constamment Ghost Fox Goddess... Ce nom craignait un peu, il faut le dire, donc je n'aimais pas trop et elle le savait pertinemment. Je souris légèrement. Je m'étais pourtant promis de ne plus toucher à ce qui se rapproche du hacktivisme... Mais j'aimais ça. J'aimais aider les autres de cette façon. Je suppose que c'est dans ma nature. La dernière "mission" si je peux l'appeler ainsi, c'était aider une journaliste du nom de Victoria Vale. Je l'aidais régulièrement pour ses enquêtes depuis que j'avais repris le hacking, pour la simple et bonne raison qu'on partageait les mêmes valeurs : la justice. En l'occurence, elle trouvait un homme suspect depuis qu'il était arrivé à Gotham. Pour continuer son enquête, Miss Vale m'avait demandé de lui procurer une invitation sur le Dark Web pour un bar plutôt louche. J'avais accepté mais je lui avais demandé de faire attention à elle... Depuis, plus vraiment de nouvelles. Je m'efforçais de ne pas y penser, car l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose me terrifiait. Je me disais qu'elle était certainement occupée avec son enquête. Elle avait simplement oublié de me recontacter, ça arrivait parfois...

Inconsciente du danger qui rôdait autour de mon immeuble, je regardais une nouvelle fois un épisode de Doctor Who tout en grignotant des chips, emmitouflée dans ma couette.  

La vengeance de la Reine.

B

lottie sous la couverture, ayant déjà fini mon paquet de chips depuis un certain moment et un nouvel épisode de Doctor Who avait été lancé, je fronçais les sourcils en sentant l'odeur de la fumée et une étrange chaleur remplir la pièce. Sentant l'angoisse me serrer la gorge, j'arrêtai mon épisode pour me lever, remarquant aussitôt la fumée dense qui envahissaient déjà les couloirs et qui doucement, envahissaient mon appartement. Ce n'était clairement pas un de mes voisins ayant oublié un gâteau dans le four. Paniquant, je rassemblais rapidement mes affaires les plus précieuses, comme des photos, mon sac à main, quelques vêtements ramassés sans faire attention dans mon placard. J'enfilais les premières chaussures - à talon, une erreur que je ne remarquerai que plus tard - en manquant de faire tomber mes affaires au sol. Prise d'une quinte de toux, je sortais de chez moi. Je savais que les conseils s'il y avait un feu c'était de ne prendre aucune affaire, de sortir le plus rapidement possible... Mais si les pompiers n'arrivaient pas à temps, je n'aurais plus rien. Nada de chez nada. Et c'était pas mon assurance qui allait beaucoup m'aider dans ce cas. Avoir quelques affaires de côté c'était déjà ça... Oh bon sang, comment j'allais faire ? J'allais devoir me prendre un hôtel... A moins que l'Etat nous fournisse des logements temporaires ? J'allais certainement devoir prendre un prêt dans tous les cas, c'était sûrement pas mon salaire de Conseillère en Informatique qui allait me permettre de me remettre d'un incendie...

Bon sang, je devais arrêter de paniquer et sortir d'ici rapidement. J'arrivais à peine à voir devant moi. Mes yeux et ma gorge me piquaient. Je manquai plusieurs fois de tomber dans les escaliers. Tout autour de moi, des familles couraient pour sortir rapidement. J'aidais une mère de famille handicapée à descendre les escaliers en la soutenant, tandis que ses deux enfants descendaient devant nous en couvrant leur bouche avec leur t-shirt. C'est dans la dernière ligne droite que je fis une erreur maladroite de plus : je laissais tomber mes affaires. Jurant sans retenue, je commençai par accompagner la famille à la sortie, avant de revenir sur mes pas. Je me baissais pour essayer de rassembler tout ce qui me restait de chez moi rapidement. Je commençai à me sentir mal. J'avais certainement respirer trop de fumée... Oh, bon sang... Quelle maladroite. C'était clairement pas l'endroit pour tout faire tomber !

Je toussais de plus en plus, ramassant enfin toutes mes affaires, pour me redresser et me diriger vers la sortie. Mais je n'allais pas l'atteindre... En tout cas, pas de la façon dont je m'y attendais. Déjà, la responsable indirecte du feu qui m'avait chassé de chez moi m'épiait, prête à passer à l'acte, tandis que moi, paniquée et concentré sur ma survie, je ne faisais attention à rien d'autre.

 

La vengeance de la Reine.

D

ire qu'en début d'après-midi, ma soirée se présentait parfaitement bien. J'allais faire une soirée pyjama avec Emi. Ma meilleure amie. On s'était assez rapidement rapprochés. La distance n'était pas un problème pour nous. Internet était un peu comme une deuxième maison pour nous, et puis on allait régulièrement l'une chez l'autre pour passer du temps ensemble. J'étais emballée à l'idée de pouvoir passer du temps avec elle. Je n'imaginais pas qu'à la place, je serais là, à essayer de fuir un incendie.

Alors que je ramassais mes affaires, une quinte de toux me prit. C'était différent. Très différent. J'avais l'impression de m'étouffer avec quelque chose... Quelque chose qui envahissait tout mon être, tout mon corps... Tout mon esprit. C'était comme si doucement, mon corps ne m'appartenait plus. lâchant brusquement ce que j'avais en main, j'amenais mes mains contre ma gorge, toussant autant que je pouvais, essayant désespéramment de me libérer de... De quoi, putain ?! Qu'est-ce qu'il se passe ? C'était clairement pas simplement la fumée de l'incendie ! Je paniquais, ignorant ce qui m'arrivait... Est-ce que j'étais en train de mourir ? C'était ça qu'on ressentait, cette sensation de ne plus rien contrôler, d'être doucement étranger à son corps ? Mais rapidement, une voix, retentissant dans mon esprit, me donnant une piste, vraie ou fausse peu importe, sur ce qui m'arrivait. Quelqu'un m'attaquait. Une voix de femme... Une méta-humaine ? Y en a pourtant peu à Star City ! Et puis pourquoi, au milieu d'un incendie, pourquoi elle ? Est-ce que c'était son agresseuse qui avait mis le feu ? C'était un incendie criminel ? Tellement de pensées se bousculaient dans ma tête, tandis que je me débattais, malgré ce qu'avait dit cette voix terrifiante. Je savais au fond que c'était vain, mais mon instinct de survie me criait de me battre. Mais elle avait raison, je ne faisais pas le poids... Et rapidement, je perdais le contrôle de mon corps.

Je me regardais donc avec terreur abandonner mes effets personnels au sol et sortir pour m'éloigner du bâtiment, ignorant malgré moi un des pompiers arrivés sur place qui voulait me demander de rester pour qu'ils vérifient mon état. J'essayais d'utiliser ma bouche, ma voix pour crier, pour appeler à l'aide... Mais rien. Je n'y arrivais pas. La seule chose que je pouvais faire, c'était pleurer. Je ne savais pas ce que j'avais fait à cette femme, qui qu'elle soit, tout comme je ne savais pas ce qui m'attendait. L'angoisse et la terreur étreignaient mon coeur, m'empêchaient presque de respirer, alors même que j'étais loin de la fumée. Je me dirigeai, contre mon gré, dans une ruelle derrière l'immeuble, où attendait un homme, avec des lunettes. Et une tête de tueur en série. Je commençais à me dire que je ne survivrais pas à la nuit. Cet homme... Et cette femme, dans ton corps.... Ils allaient me tuer, pas vrai ? Je pensai, pour parler à cette femme, sachant pertinemment qu'elle entendrait : "S'il vous plaît, je ne sais pas pourquoi vous faites ça mais laissez-moi partir..." Je savais aussi pertinemment que les méchants ne laissaient pas partir leurs victimes même si on leur demandait gentiment mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?