Power | Ft. Analia

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Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     Assit sur le tabouret en face de sa moto au style rétro argenté, il nettoyait délicatement ses gentes et le reste de la carrosserie du véhicule deux roues, et ce, depuis déjà quelques heures maintenant. La machine brillait tellement qu’elle donnait l’impression de sortir du concessionnaire. Un bijou, une merveille. C’était le bébé de N°2 et ce dernier ne passait que son temps à la bichonner et l’entretenir. Trois longues heures s’étaient écoulés sans qu’il ait pu sentir le temps s’écouler, et en réalité, seule la sonnerie de son téléphone, justement réglée pour sonner précisément à l’heure indiquée, le fit émerger. Il enleva l’alarme avant de reposer son regard sur son véhicule. Se levant à la suite pour la contempler sous différent ongle. C’était parfait, songeait-il intérieurement, N°2 n’avait guère eu envie de faire une course ou une simple balade en moto. Son humeur extravagante était moins présence en cette heure, peu motivée à réaliser une connerie du jour.
     Marchant à une allure relativement lente, il se rendit dans l’un des hangars de la base où il rangea soigneusement sa MASH Fifty. Sans trop perdre de temps, il se rendit vers ses quartiers où il prit une douche qui lui semblait salvatrice, ses pensées étaient évasives depuis quelque temps. Il avait cru que s’il faisait ce qui, en tant normal, avait la capacité extraordinaire de l’adoucir et de le calmer, eh bien, il allait retrouver une certaine clarté d’esprit. Il se regarda, ou plutôt se contempla dans une glace pour fixer ce corps qui était le sien, fixant l’objet même de sa virilité. Cela le peinait à chaque fois qu’il songeait que tout ce côté, même cette petite barbe qui le rendait un peu plus mature, allait tout simplement disparaître. C’était injuste, songeait-il ? Injuste, répétait-il encore comme un moyen de se convaincre que tout ceci était réellement injuste dans son cœur, même s’il ne croyait pas en ses paroles. Oui. En réalité, s’il acceptait d’être, ne serait-ce qu’une fois sincère, il vous dirait alors, qu’il est autant un homme qu’une femme.

      Seulement, on avait profité de la femme qu’il était, profiter de son corps et aujourd’hui, elle vouait désormais une haine profonde pour les traits de son corps. Pour cette silhouette et ces formes aguichantes et attrayantes qu’il cachait sous de larges vêtements. Mais malgré cette exécrable malédiction, N°2 avait réussi à trouver un moyen de redevenir un homme par le biais de ce même pouvoir qui l’avait coincé de manière permanente dans ce corps faible et lourd au niveau de la poitrine. Ce n’était pas le corps d’un combattant, ce n’était-là qu’un fardeau, utile que pour enfanter. Oui, il détestait terriblement sa condition. Marchant, nu, jusqu’à son placard, à l’autre bout de sa cellule aménagée, il enfilait alors une tenu sombre, d’un style gothique qui ne laisserait rien entrevoir de ses charmes au cas son apparence féminine se manifesterait en public. Même si, c’est ici une vérité que de dire que les vêtements qu’il porte, une fois en fille ces derniers semblaient délicieux sur lui.
     Il devait être onze heures lorsque le jeune homme sortit de sa cellule. Fidèle à lui, il s’arrête devant l’une de ces coéquipières, l’air confiant en ses capacités de séducteur… Mais il s’arrêtait immédiatement quand il repéra du coin de l’œil, une furie rouquine traverser le couloir non loin de lui. Levant un sourcil et envahi soudainement par ce sentiment de perplexité, il se décida à aller à sa rencontre pour voir ce qu'elle a. Non pas qu’il détestait que sa sœur vienne parfois réclamer quelques petits câlins désirés, mais N°4 avait cette sale petite habitude de rentrer dans sa chambre sans attendre pour autant l’autorisation. Alors forcément, oui, Wyatt a voulu bien faire en prenant de l’avance sur elle, sans véritablement se soucier de son état d’énervement. Il n'a d’ailleurs pas eu le temps de distinguer ces traits faciaux, juste l’ensemble de silhouette dans sa démarche presque rageuse. Alors, il accourra pour attraper l'avant-bras de sa cadette, étrangement plus rapide.

      Mais aussitôt la main posée sur ce bras relativement maigre, avant même qu’il puisse dire quoique ce soit, une énergie avait jailli dans tout le couloir. En effet, et un cratère s’était formé sous la force de l’impact de Wyatt contre le mur. Ayant alors immédiatement perdu connaissance, N°2 reprit cette forme féminine qu’il s’efforçait de cacher, tandis qu’un filet de sang couler le de son front en abondance. Les médecins avaient rempli l’espace pour emmener alors le blesser au bloc… Résultat, plusieurs fractures des os, déchirures musculaires et commotion cérébrale recensées. Une personne normale serait sans doute morte, mais Wyatt s’en était sortie… Sans doute avec énormément de chance.

   

      J’ouvris les yeux, alors que ces derniers étaient agressés par la luminosité des leds accroché au plafond. La lumière bleue ne m’a jamais réellement dérangé, mais elle semblait pénible tout d'un coup. « Ah, bonjour N°2, content de te revoir parmi nous. » Annonça le médecin, ce n’était pas réciproque… Je ne savais même plus qui s’était d’ailleurs. « Je vais aller prévenir tes frères et ta sœur que tu es réveillé. » Je tentais de me redresser et je sentis avec peine, que j’avais le corps engourdi, mais surtout péniblement douloureux. « Attendez ! » Arrêtais-je alors le médecin qui se dirigeait vers la sortie de l’infirmerie. « J’ai perdu connaissance combien de minutes ? » L’homme leva un sourcil, avant de replacer correctement ses lunettes sur son nez. « Minutes ? Cela fait plus de trois jours que tu es inconscient ! Tu étais gravement blessé, N°2, on a dû t’opérer d'urgence… » Merde, mais pourquoi ? Je me rappelle même plus de la raison qui m’a mis dans cet état ? Une mission ? J’aurais échoué à une mission ? « Je vais prévenir ta famille. » Termina-t-il avant de sortir.
 

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     Un autre médecin entra pour m’expliquer ce que j'avais comme type de blessures, certaines étaient évidentes quand on voyait mon plâtre au bras droit et celui de ma jambe gauche, ainsi que celle à la nuque que je ne voyais pas, mais que je sentais. Cependant, d’autre était moins visible, comme par exemple celle laissée par la lésion cérébrale, apparemment je rencontrais une légère amnésie. Cela expliquait pourquoi je n’avais pas la moindre idée du comment et du pourquoi j'étais dans cette état, bloqué dans ce lit à l’infirmerie. Je n’avais pas de capacité de régénération semblable à celui de ma famille, même si les scientifiques affirmaient que mon pouvoir le permettait, j’étais incapable de l’activer pour le moment. Du coup, il allait me falloir un temps de réhabilitation physique plus ou moins long. Je n’avais d’ailleurs pas le droit de bouger de mon lit, ni même de faire appel à l’Alchimiste pour redevenir un garçon. Mon corps n’était plus pour le moment en condition de supporter les capacités de l’Alchimiste.  
     Il sortit l’air désolé, mais intérieurement, je songeais juste que ça me fera des repos, je n’aurais pas à aller risquer ma vie sur le terrain pendant un petit moment, ce n’était donc pas si mal. Mais très franchement, il y avait juste les plâtres qui me cassaient bien les couilles… Ou les ovaires. J’arrivais à peine à bouger la tête à cause de celle qui me maintenait la nuque. Je ne pus même pas me redresser pour accueillir N°4 qui semblait être venue seule. Avait-elle couru sans attendre les deux autres ? Ou bien, les deux autres étaient sans doute occupés pour le moment ? Je souriais, gêné de mon état en la voyant entrer, j’avais tellement l’air fragile et pathétique que je ressentais presque le besoin qu’elle détourne le regard. Mais mon expression changeait aussitôt que je la vis pleurer, prenant un air grave et inquiet. Dans un premier temps, je m’en voulais un peu d’avoir sans doute provoqué ses larmes. La fixant un peu hébété, lorsqu’elle déposa cette magnifique peluche pikachu.

      Mais les paroles qui suivirent son geste créèrent un creux dans mon ventre, alors qu’elle semblait se rendre coupable de ma situation. Je restais silencieux pendant qu’elle s’excusait, ne trouvant pas à ce moment-là les mots pour l’interrompre et l’apaiser. Mais je n’aimais pas voir ma sœur dans un tel état. Même si mon corps me faisait mal, j’en avais rien à foutre, il fallait que je me redresse un peu. « Merde ! » Crachais-je, alors que je forçais sur mon seul bras disponible, je sentis une douleur aux côtes. « Décidément. » Chuchotais-je peu après, par rapport au fait que j’étais vraiment en miette. Cependant, une fois assise, m’aidant de l’oreiller comme appui pour le dos, mon attention se reporta sur ma soeur, déposant un main délicate sur ses joues rougies par son chagrin. « Hey, hey… Allez, sis’ regarde, je ne suis pas mort ? Ne pleure pas, tu es plus jolie quand tu souris. » Surtout que la voir pleurer était véritablement contagieux, ça me bouleversait et je sentais mes propres larmes monter aussi, surtout quand je songeais à l’idée qu’un jour je pourrais ne pas revenir d’une de mes missions… Cette idée me peinait, car j’imaginais l’état de cette petite rouquine adorable.
     « Tu n’as pas à ton vouloir, quoi qu'il se soit passé, ce n’était sans doute pas de ta faute. » M’exprimais-je alors que j’essuyais ses larmes sur son beau visage. Je me trompais sans doute, mais je m’en foutais royalement, je ne voulais pas qu’elle culpabilise. Je pris alors la suite le pikachu et le collait contre ma poitrine. « Oh ! Il est mimi, merci ! »
 

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     Ses larmes coulaient et forcément, même si je gardais le sourire, mais si je voulais paraître confiant, être le petit pilier du cœur de ma sœur, la voir ainsi m’ébranlait. « Ce n’est vraiment rien, mon cœur. » Là, j’arrêtais de jouer ce rôle que je m'étais fixé, j’arrêtais d’être Wyatt l’idiot de service, je voulais lui parler avec toute ma sincérité, je reprenais indirectement ce rôle de ‘’mère’’ qui avait fini par naître dans mon coeur en m’occupant d’elle d’une manière que N°1 ne pouvait pas le faire. Oui, nous étions seules, je n’avais plus besoin de jouer un rôle, un rôle que je jouais même avec N°1 et N°3, mais pas avec cette petite bouille en face de moi, je pouvais être naturelle avec elle en cet instant. Mais en cet instant, j'avais l'obligation de l'être. Mon cœur, un surnom affectueux que je lui donnais déjà quand elle était petite, car s’était mon petit monkey, notre cadette et je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi, à cause d’une chose qu’elle croit être responsable. Et mes yeux s’étaient humidifiés finalement et un seul battement de paupière avait suffi à ouvrir une voie où glissait un flot de larmes sur mes joues.
     La voix tremblante, je rajoutais. « Il y a plein de choses qu’on ne contrôle pas dans la vie, il ne faut pas se sentir responsable pour autant. Regarde-moi… Je ne peux toujours pas utiliser mes pouvoirs malgré tout le potentiel qu’on prétend que je possède… » Je lui souriais de plus belle avant de contempler son cadeau. Combien même, j’étais trop fière pour avouer aimer les peluches, combien même, je prétendrais être trop cool pour avoir des peluches, un cadeau de N°4 était inestimable. Je ne pus m’empêcher de rire tout en m’essuyant mes propres larmes, au fait qu’elle la choisit soi-disant à cause de mon manteau de cuir. Elle était mignonne avec son pieu mensonge, mais j’appréciais malgré tout ce qu’elle avait fait pour me réconforter. Mais ces larmes ne cessaient pas pour autant, les miens aussi du coup, malgré que je devais tenter de reprendre une certaine constance afin que personne d’autre à part ma sœur me voit ainsi. Je ne voulais pas qu’une certaine personne me sache faible ou si sensible. Sheppard par exemple.

      Oui, Sheppard plus que N°1… Pour N°1, il ne ferait rien d’autre que de considérer ça comme une marque de faiblesse, du moins c’était ce que j’imaginais. Cependant, Sheppard lui, ça serait pour lui une motivation parfaite pour me faire craquer et reconquérir mon coeur. Je devais continuer à être détestable auprès de lui, à garder mon apparence de mec et prétendre que rien d’autre que les tétons des nanas m’attirait désormais, lui faire croire qu’il n’avait plus aucune chance avec moi. Je ne voulais pas céder, je voulais le détester et le haïr de tout mon cœur. Cependant, et c'était-là un point que j'aurais pu donner en exemple à ma sœur pour le montrer que le contrôle n'est pas donnée et si je pouvais lui révéler mon secret avec Sheppard : je lui dirais alors que je n’arrivais pas à contrôler ce que je pouvais ressentir pour cet homme, notamment le fait que j’étais pour lui "prête" à être une femme et même à porter son enfant, je l'ai fait une fois après tout. Oui. Mais lui, n'était près à rien. Lui a peur des idées reçues, peur de ce qu’il a en lui aussi. Quelque part, je le comprends, mais d’un autre côté, je voulais malgré tout le haïr, car c’était moi qui souffrais dans cette putain d’histoire, lui était simplement un peu torturé par ses regrets.    
     J’écoutais ma sœur, essuyant dans un autre mouvement mon visage, puis je me décalais légèrement sur mon lit pour lui faire de la place, tapotant cette dernière pour l’inviter à s’allonger à côté de moi. Oui, je me rendis compte qu’en restant ainsi, assis, la douleur se prononçait progressivement et je ressentais le besoin de m’allonger de nouveau. Mais je voulais que N°4 reste avec moi, plutôt qu’elle fasse des aller-retour inutilement pour elle. Je n’avais de toute façon plus le droit de manger un repas qui n’avait pas été stérilisé à l'heure actuelle selon les médecins. Une bactérie était assez forte pour me mettre à mal en ce moment. Donc je devais me contenter de soupe sans goût pour ma propre santé. « Viens plutôt t’allonger là et raconte-moi ce qu’il s’est passé, c’était quoi ces tests qui t’avaient énervé ? »
 

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     Bon, si j’avais bien compris la situation, ma sœur avait dû perdre le contrôle de ses pouvoirs sans doute dû à ses émotions. Et je comprenais davantage la raison pour laquelle elle était dans cet état, j’aurais sans doute été anéantie que de savoir que j’aurais causé la mort d’un membre de ma propre famille. Je caressais sa chevelure alors qu’elle s’était posé tout contre moi avec délicatesse, sans éveiller la douleur. Mais j’ai dû probablement faire un truc idiot pendant qu’elle était dans cet état ? J’aimerais pouvoir me rappeler, mais rien ne me revenait concernant le moment de l’incident et cela en était frustrant. Elle m’annonça que je n’avais jamais été battu, j’agitais la tête négativement. « Ce n’est pas un combat réel, juste un entraînement très réglementé. » Même si on nous forçait à aller fort, ça restait une pratique théorique. Le vrai combat, il n’y a pas de règle, pas de repos, c’est quand tu es livré à une situation imprévisible, quand tu fais face à un genre de type qui peut t’attaquer dans le dos, te cacher un poignard pour mieux te planter le moment venu. Rien avoir avec l'entraînement.
     Les vrais combats ne sont jamais identiques en salle d’entraînement… Je suis doué pour lire les mouvements, pour les anticiper, mais quand tu tombes sur un adversaire capable de fourberie en combat, on peut facilement se faire avoir et j’en ai pris pour mon grade lors de mes premières missions. Quand ma sœur m’expliqua la raison de son énervement, je restais silencieuse. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi cela l’avait affecté au point d’avoir déchaîné son pouvoir sur moi. Elle était habituée à ce cas de figure, nous l’étions tous en fait. Et nous faisions avec depuis toujours. Mon état de santé était très disproportionné à une potentielle colère issue de quelques examens habituels. Elle accumulait sa colère depuis des années du coup ? Je ne comprends pas ? Pourquoi ne l’ai-je pas remarqué ? Pourquoi n’en a-t-elle parlé à personne ? Puis le fait qu’on parle sur son physique, qu’elle soit trop maigre... Je ne sais pas, on était pourtant formé à éviter d’être les prostitués de nos émotions.

      J’avais l’impression que ses raisons étaient bien trop mineures pour avoir provoqué cette potentielle furie meurtrière de sa part. J’avais évidemment le sentiment que même si elle me disait sans doute une vérité, c’était-là une vérité pour en dissimiler une autre plus grave. Et donc, qu’elle me cachait la véritable raison de sa colère. Cela dit, je n’étais pas né de la dernière plus, si elle me cachait quelque chose, c’est qu’elle était tenue par le secret. Je ne voulais évidemment pas lancer d’affirmation, ce n’était qu’une hypothèse. Mais si l'on me cachait quelque chose à moi, alors que j'étais aussi un enfant du projet Cadmus et que j'étais un Agent d’ARGUS, c’était qu’il lui faisait sans doute quelque chose qui ne me plairait pas. À cette idée, je serrais les dents, mais je préférais ne plus y songer. Oui. Je ne voulais pas mettre dans l’embarras ma sœur, si les ordres venaient de plus haut, on n’y pouvait rien dans tous les cas. Cela dit, il fallait qu’en même que j’abordais du coup le sujet par rapport ce qu’elle m’a offert comme explication.
     « Ok, il va vraiment falloir que tu gères cette colère. » Cela dit, je pense qu’avec ce qui m’est arrivé, Waller va sûrement prendre une décision concernant N°4, si ce n’est pas déjà fait. « Si tu ne le fais, Waller pourrait faire en sorte de bloquer tes capacités hors entraînement, comme un prisonnier méta-humain. Et ces gadgets technologiques ne sont vraiment pas agréables. » Mais quelque part, cela pourrait aussi la rassurer que d’en porter un, afin de ne plus avoir peur de se laisser aller à quelque colère, elle est humaine après tout.
 

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     Lorsqu’elle se blottit un peu plus contre moi, je plaçais mon bras libre autour d’elle dans une légère étreinte. Je souriais lorsqu’elle annonça emmerder Waller, heureusement qu’elle n’avait pas ma personnalité. Parce que j’étais assez con pour emmerder cette vieille brique aigrie plus que par des mots et des intentions, assez con pour m’en prendre plein la gueule après. Je ricanai légère, parce que c’était quand même assez drôle d’entendre N°4 le dire de sa bouche. Cela dit, je ne voulais pas qu'elle se mette à dos Waller, cette garce était capable de tout pour arriver à ses fins, même à créer une escouade constituée de criminel, elle est complètement barjo. Je ne comprends pas comment le gouvernement pouvait approuver certaine de ses décisions. Parfois, j’en viens à me demander si cette femme a réellement un cœur quelque part dans sa poitrine flétrie. Il paraît qu’elle aurait eu des enfants et qu’elle était mariée. Ca ne se voit pas du tout.

Le fait qu’elle me dise, qu’elle allait essayer, me faisait plaisir. Je la câlinais un peu plus avant de poser un bisou sur son front. « C’est bien. » Dis-je peu après. Tant qu’elle faisait l’effort de travailler dessus, ça m’allait. C’était véritablement une condition importante de notre formation. Perdre son sang-froid, c’est le meilleur moyen de se livrer à la mort. La colère est un élément qui peut vous faire perdre vos moyens autant que la peur quand elle est mal dosée, quand vous succombez à la fureur. Savoir se battre en étant calme, vous fait gagner en assurance, dextérité et analyse. Il suffit qu’elle tombe sur un adversaire intelligent et calme, elle peut bien être très puissante, elle ne gagnera pas si elle succombe à la colère. En effet, un combattant rusé comme ce foutu Deathstroke, pourrait se servir de cette faille pour manipuler le combat à sa guise. Bref, il fallait qu’elle progresse vite, car elle sera bientôt lâchée sur le terrain.  

Elle m’annonça à la suite, qu’elle n’aimait pas tellement la façon dans les chercheurs la manipulaient physiquement parlant. Et à l’entendre, ça sonnait très ‘’n’aime pas la façon dont ils tripotent son corps’’. J’aurais pu lui répondre comme les deux autres imbéciles qui nous servent de frère, que c’est normal qui la touche, que ça fait partie de leur travail, nous sommes après tout le sujet de leurs études. Sauf que j’avais moi aussi le malheur d’être une femme et rien que de songer à cela m’énervait déjà un peu. « Qui est allée trop loin avec toi, putain ?! Qu’on me touche moi, ça passe encore, mais toi… Je veux son nom à cette enflure ! » Je ne vais pas le tuer, je vais juste le cogner à mort pour qu’il se souvienne de moi jusque dans l’au-delà. Se serait la première chose que je ferais en sortant de la zone médicale, une fois guérie.  
 

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     Zut… Je me rendis compte que j’avais fait le con, que j’en avais trop dit en une simple phrase sous la colère et moi qui parlais de contrôle quelques secondes plus tôt. Lamentable. Je soupirai sans mon cacher sous ma bêtise, ce n’était pas une chose que je pouvais lui raconter. Ce qui s’était passé entre Sheppard et moi, non vraiment, je ne voulais pas lui en parler. Qu’est-ce qui m’a pris de songer que la situation était la même avec ma sœur que moi à l'époque ? Encore cette paranoïa féminine qui gâche tout en moi. « No… Non, attends... Je… J’ai mal formulé ma phrase. » Putain, ce serait véritablement une catastrophe si on devait s’interroger sur mon partenaire de mission, il fallait éviter que ça arrive. Tant pis, si je devais à mon tour mentir pour sauver les apparences. Tant pis, si je devais mentir même à ma propre sœur, je ne veux pas qu’elle sache ça, je ne veux que personne ne soit au courant. Si je pourrais tuer Sheppard dans une situation où il oserait faire à ma sœur ce qu’il m’a fait à son âge, je pourrais par contre me tuer s’il arrivait quelque chose à Sheppard à cause de moi.
     Au final, j’étais encore si faible et amoureux de cet homme que je voulais le protéger coûte que coûte. Il me fallait trouver la petite amie idéale pour me faire oublier ce premier être que mon cœur ne daigne pas rejeter. « Je voulais dire ‘’si’’ on me touchait, ça passerait ! Mais tu le sais, je passais trop de temps en mec pour qu’on puisse vraiment me toucher Sis’… Et… Et je saurais ravie que les infirmières me touchent, hein. » Il fallait éviter que cette petite fouine trop loin, qu’elle fouine tout court là où elle ne devrait pas. Ce secret-là, je ne pouvais pas le révéler, même à elle, à N°4. Surtout à N°4. J’étais en position d’anticiper la réaction de N°1 et N°3 qui seraient capables du pire alors qu’ils sont extrêmement calmes et contrôlés. Mais cet enfant non loin de moi, qui m’a envoyé pour une raison que j’ignore sur ce lit, il était clair dans mon cœur que je ne pouvais pas encore lui accorder ma confiance. Sa colère lui ferait faire un truc encore plus dangereux que les deux autres.

      « Aller, ce n’est rien, tu as juste mal comp... » Je fus interrompu alors qu’on avait délicatement frappé à la porte, je m’étais figé l’espace de quelques secondes envoyant qui était entrée. Juste quelques secondes, le temps qu’avait pris N°4 à fixer la personne. Reprenant une expression naturelle avant qu’elle repose le regard sur moi. Putain, pourquoi il fallait qu’il vienne maintenant ? Vous n'alliez pas me faire croire, que parler du loup, fait vraiment venir le loup en question putain ? « Sheppard ? » L’homme resta à la porte avant de se prononcer. « Désolé, si je dérange, j’ai appris que tu étais réveillée, je peux repasser plus tard. » Je ne répondis rien, fixant l’objet entre ses mains, soigneusement emballé. Un cadeau ? Sérieusement ? Je fais une bourde et lui, il en rajoute une autre avec ce genre d’attention affectueuse ? Non, attendez… Je n’étais pas calme et je réfléchissais mal. Si je le repoussais, alors qu’il a un cadeau, ça va paraître suspect.  
     Oui, c’est mon collège après tout, mon partenaire de mission, ma moitié sur le terrain, je le couvre, il me couvre, ça noue des liens et une complicité. On peut même songer qu’on est des potes, des frères d’armes et non pas un ex-couple. Ce cadeau est donc pas suspect du tout, d’ailleurs ma sœur voulait aussi m’apporter du chocolat. « Non, entre, mon pote… Par contre, je n'ai pas le droit au chocolat, j’ai déjà subtilement dit non à ma sœur. » Dis-je en désignant son cadeau. Il entra alors en saluant d’un signe de tête à N°4. Par tous les saints, j’étais heureux d’être un acteur-né, parce qu’il me fallait une sacrée force pour soutenir le regard de Damon comme si de rien était. Espèce d’enfoiré, tu vas la sentir passer quand on sera seul. « Ce n'est pas de la nourriture, je te laisserai le découvrir plus tard. » Dit-il alors qu'il déposait l'objet sur une commode, il leva son regard sur N°4 avant de rajouter. « Comment il se porte ? » Il n'avait pas utilisé le "elle" malgré mon apparence, tu progresses Sheppard, c'est bien.  
 

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     Sa colère transparaissait dans son regard, alors qu’il regardait le vide silencieusement. Je soupirais… « Arrête de faire cette tête. C’était un accident. » Ai-je fini par cracher, ayant un peu marre de cette tension qui grandissait en lui. Je m’étais de nouveau bien installé sur mon lit depuis que la gamine avait quitté la pièce. « Ses pouvoirs sont dangereux et pourtant, elle est beaucoup moins confiner que tu l’as été autrefois, toi. » Je relevai mon regard vers lui, il restait un moment silencieux, j’en profitais alors pour lui répondre. « Tu sais très bien pourquoi j’ai été confiné plus que les autres et pourquoi ils ont dû arrêter leurs expériences sur l’Alchimiste. » Au final, maintenant mes pouvoirs étaient détraqués et j’étais bloqué certainement à vie dans ma forme féminine. Mais j’étais moins dangereuse ainsi, car cette force n'était plus sollicitée désormais. « Tu ne contrôlais pas tes pouvoirs, N°4 en a le contrôle, elle. » Il marquait un point et pourtant, ça ne changeait rien dans mon cœur. « Je défendrais ma sœur quoi que tu dises, Damon. Et puis, c'est justement parce qu'elle les contrôle qu'elle a sa liberté même limité. »
     Il acquiesçait de la tête, en m’annonçant qu’il savait. J’étais comme ça, la famille, c’était sacrée, autant que mes proches les plus sincères. Notre relation en était la preuve, j’étais son partenaire, malgré sa lâcheté à assumer ses sentiments, malgré qu’il m’avait blessé et qu’il tentait de rattraper son erreur. « Tu devrais y aller. » Car c’était d’autant plus difficile pour moi d’être seule avec lui, je me sentais redevenir faible à chaque fois que sa voix s’élevait, que son attention se portait sur moi et que son affection effleurait mon être. Mais surtout, je ne voulais pas qu’on soit tenté d’aborder un sujet que je ne voulais absolument pas aborder avec lui et qu’on soit en plus de ça surpris par la même occasion. Je ne voulais pas. Pourtant, il s’installa bien confortablement sur son siège avant de rajouter. « Quoi, tu as peur que je te trouve attrayante avec tes plâtres… Mon partenaire a failli mourir, je n’ai pas envie de bouger d’ici. » Cracha-t-il sous le temps de l’humour et de l’ironie à peine dissimulé.

      Il ouvrit un journal se plongeant dans sa lecture, le temps avait passé, je m’étais endormi sans me rendre compte. Mon corps semblait vouloir se reposer et je le sentais que j’avais du mal à rester éveiller quand je revenais pourtant à moi. J’ai quand même eu le droit à un beau cadeau de N°1 qui m’a apporté de quoi me divertir, le beau salaud, il me connaît si bien. Il me fallait ma petite dose de nichons japonais et grâce à l’appareil qu’il m’a donné, je pouvais voyager sur Internet et mater aussi des mangas, ou bien écouter les morceaux de Dark Crow, la nouvelle petite célébrité de Gotham. Et putain, j’adorais ses sons. Mais au final, je dormais plus que je restais éveillé.


      Je regardais un justement un concert de Dark Crow quand ma sœur revint. Enlevant mes écouteurs et je lui répondis. « J’aimerais pouvoir sortir d’ici, mais sinon ça va et toi ? » Elle s’installa sur le lit de sorte à me faire face, s’excusant de n’être pas passer plutôt. Je lui souriais, ajoutais en agitant négativement la tête. « Mais non, t’inquiète. Ce n’est pas une obligation de venir ici… Surtout que je veux quitter cet endroit au plus vite, moi. » Et me débarrasser de mes plâtres. « Bon quoi de neuf ? » 
 

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     Pourquoi tant de négativité, même si je comprenais bien que la culpabilité en était la cause, je n’arrivais pas à saisir ce besoin de sentiments négatifs qui écrasaient un peu plus son petit coeur. Je posais un peu plus confortablement ma tête sur mon oreille, de sorte à ne pas solliciter un peu trop ma nuque, malgré la protection du plâtre. Puis elle changea de discours comme si le sujet qu’elle venait d’aborder n’était rien de plus qu’une petite conversation autour d’un apéro. Peut-être que pour elle, ce n’était rien d’autre que des mots qui devaient s’accompagner d’un rire très peu convaincant... Mais quoi qu’il en soit, je voyais là une marque de faiblesse qui avait de quoi me toucher d’une manière peu agréable. Ma sœur n’était pas comme nous et elle n’était pas forcée de le devenir, mais elle n’était pas non plus une enfant ordinaire comme ces gens qu’elle fréquente au lycée et c’était une erreur de se comparer à eux.
      Quand elle termina, en repensant à un certain individu dans je connaissais ni d’Adam, ni d’Eve. Je décidais alors de reporter mon attention sur elle. « Et ça fait quoi que tu sois un monstre, une chimère ou un homonculus ? Choisit-on nous même de venir au monde humain ? » Demandais-je alors, ignorant volontairement sa dernière question, elle tenait à aborder ce sujet, eh bien nous allions en parler bien comme il se devait sans fuir le sujet. « La nature de notre conception est montré du doigt, on a fait de nous des choses qui inspirent la crainte au l’admiration par conséquent nous sommes des monstres selon la définition. » J’attrapais mon magasine cochon, fixant ses pages sans pour autant m’intéressait au contenue. « Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de comment on nous défini ou comment on nous aperçoit ? Es-tu faible au point de laisser n’importe qui t’influence, même ta propre conscience ? Es-tu la prostituée de tes émotions ? Tu es ce que tu pense être et donc si toi, tu penses être un monstre alors tu l’es ! C’est réellement ce que tu veux ? »

      Je tourne la page de mon magazine, ma voix était étrangement calme malgré mes propos. Toutefois, c’était là un calme qui s’accompagnait d’une froideur à peine dissimuler dans le ton de ma voix. « Mais je te l’accorde, nous sommes différent, assez pour qu’on nous menace d’une arme létale en cas de pépin… Tu semble la seule à en être encore surprise. Oui. Ce n’est pas une impression, ils te tueront à la première occasion si tu as le malheur de retourner tes pouvoirs contre eux. Ils nous ont créée, ils peuvent nous remplacer par d’autre progéniture issue de nos gènes. » Je ne retenais plus mes mots, je n’avais plus l’humeur de le faire. « Ne soit pas naïve ma sœur nous sommes que des armes, rien de plus. Par conséquent, N°1 serait ravi que n’aille pas au lycée tout cours, car ça t’influence, ça te ferait croire que tu es ordinaire. Et tu te comporte comme une enfant ordinaire et non une arme. Une arme avec des émotions, ça a tendance à ne pas leur plaire et ils finiront par te coller cette balle par simple peur. »
      Je me redressais et attrape ma béquille sur lequel je m’appuie pour me lever. « Fais-moi plaisir, grandit Sis’… Ou tes émotions nous tueront ou te feras tuer. » Je m’avancer à la suite en direction des chiottes. Je m’assis sur la cuvette, libérant par la suite ma vessie. La porte des WC était ouverte, mais j’en avais rien à carrer, j’étais seule avec ma sœur dans la chambre et surtout, j’étais sous ma forme féminine. « Cesse un peu de t’apitoyer sur ton sort et prends-moi du papier toilette, j’ai envie de chier finalement. » 
 

Power

Codage par Libella sur Graphiorum

"Power"

Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     Je n'aimais pas cette situation, cette inquiétude qui grandissait dans mon cœur concernant N°4. C'était le genre de pensées qui pouvaient ne pas plaire à Waller, et par conséquent à N°1. Wyatt n’était pas certain que N1 blesserait intentionnellement N4, mais il était parfois un peu trop mécanique et oubliait l’aspect humain d'une relation. Et même si parfois, il ne me partage pas tout ce qui concerne notre sœur, je tends à penser qu'il n'ira jamais trop loin avec N4. Au final, Analia ne souhaitait être qu'une gamine ordinaire et très franchement, je sentais que même si elle me répondait de manière résolue, elle disait seulement ce que je voulais entendre et non ce que son cœur pensait réellement. Après tout, j’étais pareil à ce niveau-là, des mots qu’il fallait énoncer afin qu'on me foute la paix, Waller et Sheppard devaient être habitués. Je soupire alors que je me perds à travers mes pensées, l’espace de quelques instants.

Peut-être que ce n'était réellement pas une vie pour ma sœur, pourquoi fallait-il qu’elle hérite du plus grand pouvoir offensif parmi notre famille dysfonctionnelle ? Je la fixais un moment perplexe, et en la fixant j’en étais persuadée, elle sera jamais comme N1 ou bien comme moi. Cet endroit était trop petit pour elle, il étouffait les émotions qu’elle avait besoin de libérer. Chasse d’eau tirée, je me lave les mains machinalement, nerveusement aussi, le regard perdu dans le vide. Lorsque je rejoins de nouveau la chambre, appuyé contre ma béquille, je fixais ma sœur un moment. Je m’avançais alors vers elle avant de poser un baiser sur son front. « Oui…Peu importe les événements, vous êtes ma famille. » Lui chuchotais-je par la suite, avant de l’enlacer tendrement de mon seul bras disponible. Si j’arrivais à supporter cet endroit, c’était principalement parce que je pouvais y retrouver ces trois-là. Qu’importe le drame qui pouvait s’abattre sur eux du jour au lendemain, ils seront toujours mes frères et elle, ma sœur.


Le soleil brille, les nuages se font timide. C’est donc sous un ciel bleu que je trottinette depuis quelques. Après ma réhabilitation, il fallait que je récupère en force et en endurance que ce soit sous ma forme masculine comme féminine. Je ne sais pas ce que réserve le futur, mais j’aimerais être au meilleur de ma forme pour être préparé à toutes éventualités. J’ai comme une intuition fé… masculine que les choses vont merder à un moment où un autre. Et ça me fruste de vivre avec cette peur au ventre. Je dois redevenir plus compétent, au moins pour me rassurer moi-même. L’avenir est une donnée inconnue après tout. Que serais-je, si je ne pouvais guère protéger ma famille ?