Hit me with your best shot. | PV : Analia Jones

« Cole sauves-moi.... COLEEE. »

Je ne pouvais rien voir d'autre que son visage et entendre rien d'autre que sa voix, celle de Gretchen. Depuis qu'elle est partie, depuis que je n'ai pas réussi à la sauver, ce fichu cauchemar n'arrêtes juste pas de me hanter, comme si j'allais avoir la moindre chance de l'oublier sans ça. Mon regard quitta le plafond de ma chambre pour se diriger vers le cadran qui une fois de plus affichait une heure très hâtive de la matinée. En temps normal, j'aurais probablement essayer de me retourné de bord, histoire de me rendormir un peu, mais c'était déjà la troisième fois que ce cauchemar me réveillait durant la dernière nuit de sommeil, faut croire que l'avenir allait finalement m'appartenir, entoucas, si je me fiais au vieux dicton.

Une douche et un café plus tard, je terminai d'enfiler mon uniforme, ramassant mon masque rouge de Grifter au passage. Si je n'avais pas la chance de dormir et faire la grâce matinée, valait mieux pour moi alors de faire deux pierres d'un coup et de me présenter d'avance au centre d'A.R.G.U.S à Métropolis. Métropolis, la ville de l'espoir, celle protégé par le fameux Superman. Chacune de mes présences dans cette ville m'offrait l'espoir d'un monde meilleur, chose que Gotham ne ferait jamais. La ville du chevalier noir, ma ville, l'une de mes malédictions.

Ma dernière mission avec l'organisation qui m'emploie ne c'était pas tellement bien passer, j'avais même eu droit à un petit pep talk par nul autre qu'Amanda Waller. Celle qui se fait gentillement appelée le mur n'avait pas appréciée le fait que je déserte l'équipe au milieu du repli. À première vue, c'est comprenable, après tout, personne ne devrait quitter une mission avant qu'elle soit 100% fini, mais ça avait été plus fort que moi. En fait, à chaque fois que j'entends un des fichus Deamonites, ça devient automatiquement plus fort que moi, après tout, ils sont partout, dans ma tête, dans mes cauchemars. Ma petite intervention auprès du Deamonite m'avait permis de comprendre que la ville de demain était l'une des prochaines cibles des extra-terrestres. Là où c'est possible de trouver un petit groupe de Deamonite, c'est aussi possible d'y trouver un Cole Cash, par contre, l'heure hâtive de la journée, n'allait pas me facilité la tâche, c'est pourquoi, mon premier arrêt allait être la salle d'entrainement du complexe d'A.R.G.U.S. Alors que je m'attendais à un petit moment de solitude, je resta surpris d'apercevoir une fine silhouette déjà en mouvement dans la salle. « Faut croire que je ne suis pas le seul à avoir des difficultés à dormir. » Dis-je en déposant mon sac le long du mur.
 

No.4, je connaissais ce genre de nom, je savais trop bien d'où il venait, d'ailleurs, j'aurais mentis de prétendre l'inverse. D'autant plus que j'avais eu la chance par le passée de croiser brièvement les yeux de la jeune rouquine qui était déjà présente dans la salle d'entraînement en ce début de matinée. Quand on parle de chance, j'avais eu celle de travailler avec ses frères ou du moins deux d'entre eux. Les enfants numéro, comme je me permets de les appeler. Ses enfants sont littéralement un projet d'argus qui ne me plaît absolument pas. Prendre des jeunes et les transformer en arme, comme s'il n'était rien de plus que de la chair à canon. Certes, les modifications apportés sur eux les rendent, comment dire, menaçant, mais tout de même, Argus ne devrait pas essayer de jouer à Batman de la sorte, après tout, c'est la marque de commerce du célèbre chevalier noir, non ? Je veux dire d'avoir des enfants comme soldat de guerre.

Mon attention se porta directement sur les poings de la jeune fille, me permettant ainsi de comprendre que la guérison accélérée fessait partie de ses différents atouts. Je savais d'avance que les enfants numéro n'avaient pas forcément tous les mêmes pouvoir, après tout, c'est bien plus logique d'avoir de la variétés, mais à première vue, je ne pouvais pas déterminé si ceux de la fameuse no.4 était seulement lié à la guérison, faisant de elle une soigneuse sur le terrain, plutôt que d'en faire une arme. Pour tout dire, je ne serais pas forcément contre ça, une super soigneuse. Je rapportai mon regard vers celui de la rouquine, lui offrant un sourire rapide, tout en approchant d'un des sacs d'entraînement. « Tu sembles bien informée, je dois l'avouer No.4. Je suis effectivement le fameux Cole Cash, agent de terrain spécial d'Argus, mais ma présence dans cette salle t'avais déjà permis de comprendre ça. » Je retira mon chandail, prenant place devant mon punching bag, puis je laissa partir un coup, refrappant dans le sac lorsque celui-ci fut sur son chemin du retour, débutant ainsi une petite routine de coup de poing, tout en maintenant une porte ouverte pour la conservation avec la jeune femme présente près de moi.

J'aurais pu lire dans sa tête et savoir ce qu'elle pensait vraiment de ma présence ou même de la situation qu'elle vivait en étant ici, mais je n'osais pas, je ne voulais pas briser le lien de confiance qui était déjà inexistant entre nous cependant, c'était très visible dans son visage et dans son regard, elle en aurait long à déballée si jamais elle osait me faire confiance. Mes poings frappaient de façon continue sur le sac, puis je décida de m'offrir légèrement en spectacle, en espérant bien évidemment que ça allait craquer la mystérieuse jeune fille et qu'elle allait répondre de façon plus aisée à mes questions. « Je ne t'ai jamais vu sur le terrain comparativement à tes frères, j'ose imaginer que ce sont tes frères en fait. Alors dis-moi, tu as quoi comme tour de magie dans ton chapeau. » Dis-je en m'assurant de prendre un ton de voix assez fort pour qu'elle m'attendre. « Bon choix de musique en passant. » Je ne voulais pas qu'elle ressente une pression, mais tant qu'à être ici les deux pourquoi pas en profitez pour discuter et qui sait, peut-être s'entraider.
 

Elle n’avait pas le droit d’aller sur le terrain, voilà qui expliquait pourquoi je n’avais pas eu la chance de la voir utiliser ses pouvoirs. Ses frères étaient assez redoutables et puissants, j’osais imaginer qu’elle était similaire. Les dirigeants d’argus n’étaient pas vraiment bavards sur les projets qu’ils menaient et j’avais compris pourquoi quand je m’étais retrouvé côte-à-côte avec un des fameux numéros sur le terrain. Qui dans le monde accepterait et approuverait ce genre de projet, outre bien sûr argus, Amanda Waller et quelques criminels sans honneur. Numéro quatre devait avoir maximum dix-huit ans, si ce n’était pas moins. Ses traits fins la trahissaient sur ce niveau-là, elle aurait pu essayer de faire croire être un peu plus vieille, mais moi, je ne m’aurais pas fait berner. Mon regard se promenait tranquillement dans la salle, je voulais éviter d’utiliser mes pouvoirs mentaux sur elle, mais en même temps, c’était tellement facile et en plus, elle ne le saurait pas, à moins que je fasse une erreur comme lui parler d’un groupe de musique dont elle suit un rythme dans sa tête. Bravo Cole, un morceau de robot pour moi, heureusement la jeune fille ne fit aucune remarque par rapport à ça.


« Pourquoi frapper dans un sac… Alors qu’on est deux ? Autant s’entraîner en situation de combat. » Elle n’avait pas tort, frapper dans un sac aidait à se défouler, mais mise apport cette aspect, ça n’était pas vraiment le compagnon idéal d’entraînement. La vitesse et la précision qu’elle utilisa pour arrêter mon sac me prit légèrement de court. En premier lieu, je n’étais pas habitué de voir une personne toucher à mes choses pendant que je les frappais et en deuxième lieu, je n’avais pas l’habitude de voir une jeune fille, n’ayant pas un plein contrôle de sa vie, avoir autant d’assurance. « Tu apportes un bon point, nous sommes deux aussi bien en profiter. » Dis-je en laissant un sourire s’étirer sur mon visage. « De cette façon, je vais peut-être avoir une réponse à ma question concernant tes pouvoirs. » Je fis un pas vers l’arrière, prenant une position défensive pour commencer, après tout, je ne voulais pas me faire prendre à contre-pied dès le départ, j’aurais l’air de quoi après ? Un débutant ? Ma réputation était en jeu, et ce, même s'il n’y avait personne pour assister à ce petit entraînement improvisé.

Je m’attendais à la voir plus offensive que défensive, mais elle avait bien appris, après tout, elle avait sûrement appris avec ses frères ou d’autres membres de l’escouade d’argus. Sa position défensive était d’ailleurs très bonne, aucun espace vraiment disponible pour offrir un premier coup qui l’envoyerait directement au tapis. L’envoyer au sol ne devrait pas être mon but premier, pas cette fois-ci, ça serait la fin directement de l’entraînement et ça couperait le plaisir assez court. Quelques instants passèrent et aucun mouvement vers l’offense n’avait été fait, autant de son côté, que du mien. « Tu ne sembles pas axé sur l’offensive, ils t'ont créer défensive, c'est différent de tes frères j'imagine. Tu attends que je m’avance et que j’envoie un coup pour me le renvoyer dans la gueule ? » Peu importe ce qui allait arriver, je me devais de créer un peu d’action, sinon j’allais me rendormir. Un pas vers l’avant, puis un vers la droite et bam, un premier coup portée vers le corps de la jeune femme qui sembla l’esquiver. Je repris une position adéquate. L’entraînement était commencé, j’espère pour elle qu’elle est prête et qu’elle sait dans quoi elle s’embarque, car je n’avais pas l’intention de lui faire de cadeau.
   

Je sais ce que les gens disent, l’entraînement aide à rendre sa technique meilleure, voir la rendre parfaite, mais une salle d’échauffement n’avait jamais vraiment été ma paire de manches. Tu cognes sur tes alliés, ils font la même chose avec toi et tu dois garder en toi toute cette rage qui ne demande qu’à sortir. Chaque sentiment renfloué au plus profond de mon être, voilà ce qui me faisait détester l’entraînement. Les docteurs me disaient tous de trouver un moyen de laisser sortir cette accumulation, surtout depuis la perte de Gretchen. Sur le terrain, c’était une chose assez évidente à faire, j’avais juste à tout laisser sortir, déchaînant mes rages et mes peines sur mes ennemis, mais si je me permettais ça en salle, avec les autres membres d’argus, ça ne serait surement pas trop long que je serais expulsé, ou pire encore, envoyé dans le Suicide Squad. Le genre violent semblait plaire à Waller, elle ne le dirait pas à voix haute, mais je pouvais le voir dans ses yeux, même pas besoin d’aller dans sa tête pour ça.

Numéro quatre avait réussie avec succès l’esquive de ma première attaque, mais rien ne semblai changer par la suite, elle restai de marbre, prête à utiliser une technique défensive. Je n’allais pas lui rappeler que c’était quelque peu ennuyant comme méthode de combat, parce que je suis un gars axé sur l’offense en général ne veut pas dire que la défense est une mauvaise stratégie, c’était juste pas la mienne en temps normal. Elle n’était pas très différente des autres agents ici, je ne comptais plus le nombre d'entraînements que j’avais pris avec des agents de terrain, remarquant toujours ce même petit point marquant. La défense prévalait sur l’offense, et pourtant, c’était tout de même Amanda Waller qui était la tête dirigeante, celle qui camoufle un fusil dans sa permanente probablement, juste pour toujours être prête à attaquer la première si le besoin le demande. Mon manque de connaissance sur ma partenaire de sparring me forçait par contre à faire plus attention pour une fois. Tôt ou tard, elle allait faire le mauvais mouvement et j’allais pouvoir utiliser ce petit défaut à mon avantage, mais pour les instants qui allait suivent, elle allait devoir continuer à être axée sur le mode défensif, car j’avais prévu une petite série de coup pour elle. Dans le pire des cas, elle porterait le premier coup et après, je reprendrais les règnes du combat.

Mon air neutre, fini par laisser place à un sourire, puis je pris mon élan, sautant vers l’avant pour enchaîner une série d’attaques, faisant pleuvoir les coups contre la jeune fille qui semblait plus qu’enclin à absorber chacun des contacts que mes poings faisait contre son corps. Je ne pus m’empêcher d’être impressionné par la rapidité de ses esquives et celle de ses mouvements. Un petit moment dans la lune, juste un petit moment où je laissai mon esprit ce dirigé vers ailleurs, ce focuser sur autre chose que le combat en cours, puis elle l’utilisa contre moi. Un mouvement rapide et très fluide permis à numéro de se glisser sous mon bras droit, puis elle profita de son positionnement offensif pour abattre un de ses poings contre mes côtes. Si sa défense était impeccable depuis le début, le seul coup qu’elle avait porté me fit reculer d’un pas, lui donnant ainsi le temps de retourner à sa stratégie précédente. Un geste de la main de sa part, me fit comprendre qu’elle attendait que je revienne vers elle. Je pouvais le voir maintenant, ce petit truc que j’avais eu la chance de voir déjà dans ses frères, le trop plein de confiance en ses moyens. Quatre débordaient de confiance et pour tout dire, j’étais probablement la personne la moins bien placée pour la remettre à sa place concernant ça. Le seul conseil que je pourrais lui donner, c’est de faire attention, car trop souvent, ma confiance en moi m’avait guidé dans des situation que j’aurais peut-être aimé mieux éviter, mais ça allait être pour plus tard, car là, nous avions d’autres chats à fouetter. Le sourire qui avait pris la place de ma neutralité quelques instants plus tôt, craqua finalement laissant ma bouche s’entrouvrir afin de laisser quelques mots sortir. « C’est un bon coup ça, mais encore une fois, je ne vois pas de capacité spéciale en toi, tu ne veux vraiment pas me le dire ? Je crois que tu sais que je cherche à te respecter le plus possible, sinon j’aurais sûrement pu avoir l’information déjà. Tu sembles en contrôle de ton corps, de tes moyens, mais tu sembles aussi occuper une grande partie de ton esprit à focuser sur le fait de ne pas penser à tes capacités, nous sommes alliés ne l’oublies pas. » Un petit discours, juste pour lui rappeler qu’elle n’avait rien à craindre de ma personne, même si je n’avais pas l’intention de lui faire de cadeau dans cette salle, elle devait savoir que comme ses frères, en dehors du sparring, j’étais prêt à l’aider au meilleur de mes moyens.

Si sa technique défensive contre le corps-à-corps était au point, peut-être était-il temps de lui montrer en partie mes pouvoirs, peut-être qu’elle se dégênerait par la suite et qu’elle me ferait une petite démonstration à son tour. Elle me l’avait prouvé auparavant, elle était rapide pour réagir, j’allais donc devoir être plus rusé qu’elle, un peu comme la tortue dans sa course contre le lièvre. Je m’amusais à me faire croire que c’était l’avantage de la jeunesse, que j’étais encore très rapide, surtout pour un homme de mon âge avec un bagage aussi gros que le mien, mais je savais trop bien que la vitesse, dites surhumaine, m’était un don des Daemonites.

Elle semblait trouver facile d’esquiver mes poings et mes pieds, mais j’avais hâte de la voir dans la prochaine situation. Un peu comme elle, je laissa ma confiance prendre le dessus sur ma raison, puis je m’avançai d’un pas assuré vers elle, envoyant un premier coup dans les airs, le coup était tellement inoffensif, l’esquive n’était même pas une option dans ce cas, c’était une certitude. Si elle avait ce coup-là, mais esquiver chacun de mes premiers coups, je ne pouvais plus rien expliquer de ce monde, mais évidemment, comme prévu, elle esquiva le coup, ne s’attendant pas à la suite. Une simple petite pensée de ma part, mélangée à un geste rapide en direction du sac d'entraînement, puis ce dernier revena dans la direction de Numéro quatre, frappant la jeune fille assez fort pour lui faire perdre sa position, c’était ma chance. Je pris un élan, heurtant la jeune fille au niveau des côtes à mon tour, puis je saisis son bras avant de la faire passer par-dessus mon dos pour l’envoyer au sol, reprenant à mon tour une position défensive, profitant d’un petit moment pour lui rappeler une chose important, pendant qu’elle reprenait place sur ses pieds. « Sur le terrain, ce n’est pas toujours un face-à-face, n’oublies pas ça. Ici, tu ne pouvais pas t’attendre à ça, mais la telekinesis, c’est relativement dur à affronter. »
 

Elle n’avait pas l’intention d’utiliser son pouvoir, car elle voulait s'entraîner comme une humaine normale le ferait. Cette pensée avait résonné dans sa tête, ainsi que dans la mienne. Un léger soupir finit par s'extirper de ma bouche, je pouvais comprendre ce sentiment. J’avais recherché la même chose après les expériences, pour finalement me rendre compte que plus rien ne serait jamais pareille, que je n’étais plus un humain normal. Pour moi, comme pour elle, l’entraînement ne serait plus que des coups-de-poing envoyer tout bonnement, car nous avions plus que des poings à envoyer comme arme. Je ne voulais pas trop plonger dans sa tête, ça retirait la surprise d’une séance comme celle-ci, donc je restais en surface, écoutant simplement les choses qu’elle me permettait d’écouter. Elle ne savait probablement pas que son cerveau bloquait des informations, mais dans tous les cas, ça me permit de comprendre qu’elle avait un QI supérieur à la moyenne générale. Ça n’arrivait pas à tous les jours de tomber sur un cerveau capable de bloquer des pensées de la sorte, cette jeune fille était quelques choses de spéciale, mais pour le moment, je me devais de rester concentrer.

Après quelques mouvements, je me décidai finalement à utiliser ce qui faisait de moi une personne spéciale ou du moins l’une des choses qui me rendait spéciale, offrant ainsi un aller simple vers le tapis pour l’enfant terrible. Une fois de plus, numéro quatre trouva un moyen de me faire gagner de l’intérêt envers elle, effectuant une roulade sur son épaule afin de reprendre sa position le plus rapidement possible. Elle ne semblait pas appréciée et je devais avouer que je la comprenais une fois de plus. J'avais vécu avec des extra-terrestres dans ma tête pendant quelques semaines, il n’y avait rien de plaisant à avoir une autre personne dans sa tête.

Mon regard était soutenu, je n'étais concentrer que sur elle, sur la rapidité de ses mouvements, alors qu’elle s’avança à l’attaque, touchant à quelques reprises, probablement que je devrais revoir mes entrainements défensif, ça faisait déjà un bon moment que je n’avais pas pris du temps pour ça. Une séquence de coup en suivait une autre, puis finalement elle recula, avant de jeter un coup d’œil à la caméra qui était dans le coin de la pièce. Évidemment, nous étions observés ou du moins enregistrer. Es-ce que c’est la raison pourquoi elle décidait de retenir ses pouvoirs ? Non ça ne ferait aucun sens, après tout, argus lui à donner, pourquoi elle essayerait des camoufler devant eux ? Je retrouvai rapidement mon focus, retournant à l’attaque, laissant faire la raison pour laquelle elle ne voulait pas me faire une démonstration de ses dons. Elle devait bien avoir une raison, autre que celle que j’avais appris plutôt en écoutant ses pensées. Sa parade empêcha mon premier coup de la frapper, puis avant même que j’aille le temps d’ajouter un autre coup, elle se laissa tomber, frappant son genou contre ma cuisse, tout en conservant son regard dans le mien. Elle était bonne, tôt ou tard elle allait être extrêmement redoutable sur le terrain, mais ce mouvement fut une erreur.

Ma résistance légèrement surhumaine m’avait permis de récupérer rapidement de son attaque, sa position n’était pas à son avantage. Mon prochain coup l’a toucha, un qui fut rapide et puissant au niveau du visage. J’avais fini de me retenir et de toute façon elle allait finir par récupérer. Je ne connaissais peut-être pas l’étendue de ses pouvoirs, mais une chose était certaine, Argus n’aurait pas investi dans un programme, s'il y avait un risque de perdre les sujets lors de leurs premières sortie. Elle semblait légèrement sonnée par le coup, ce qui me permit de la prendre par la taille et de l’envoyer d’un mouvement sec par-dessus mon épaule. « Tu te retiens, tu n’oses pas utiliser tes pouvoirs, tu te dis que les utiliser t’empêcherait d’être humaine, mais tu ne l’es déjà plus. Je te le dis, je suis passé par là, je ne suis pas né avec mes dons, ils m’ont été donnés, tout comme les tiens t’ont été donnés. » Je pris une pause, prenant une brève respiration, je n’avais pas l’habitude de m’ouvrir aux gens, Gretchen était une exception. Je m'approchai rapidement d’elle, bloquant le mouvement qu’elle fit en contre-attaque. « Plus rien ne sera normal pour toi, mais saches que si jamais tu as besoin d’en parler à quelqu’un, autre que tes frères, je veux dire, je serais là pour toi, je suis plus que juste une grande gueule arrogante. » Ça ne paraît pas pour le moment, mais nous sommes probablement plus semblables que tu n’oses le croire. » Elle reprit avec un autre enchaînement d’attaque, me prenant pratiquement à contre-pied, mais cette fois, je produis un bouclier en émettant une vague d’énergie, ce qui eut pour effet de lui retourner son coup et de l’envoyer valser plus loin. « Tu as encore beaucoup à apprendre, laisse-moi t’aider, Quatre.» Dis-je en m'approchant d'elle, la main tendue vers l'avant.
 

Être humain, être humain, savais-je encore ce que ça voulait vraiment dire encore ? Elle semblait avoir une définition qui ressemblait à celle que j’avais dans le temps, à une époque qui me semblait tellement lointaine désormais. Il y avait un bon moment déjà que je n’avais pas osé me sentir humain ou même juste me permettre d’oser le croire. Dans ma tête, la situation était très claire, je n’étais plus le même et mes capacités faisait de moi autre chose, un méta. Certains, dont la plupart des gens qui travaillent pour Argus, utilisent le terme méta-humain, mais pour moi, l'humain est de trop. La différence entre un méta et un humain est énorme et trop souvent les gens se permettent de banaliser la différence, mais elle reste présente malgré tout, et dans un combat, elle est énorme. Mes paroles semblaient avoir heurté les sentiments de numéro quatre, plus fort que je l’aurais cru. L’énergie dégagée par la jeune fille n’était plus la même, c’est pensée n’avait plus les mêmes intonations et au final, tout ça, car elle refusait de voir la vérité. Peut-être était-il encore trop tôt pour elle pour faire le cheminement nécessaire et accepter la situation, mais le temps allait éventuellement faire son travail. Malheureusement pour la jeune rousse.

« Des sentiments?» Dis-je avec un ton abattu. « Ça fait un certain moment que je n’ai pas ressentie ça, peut-être que c’est la raison pourquoi je ne me considère plus humain. »

Elle avait fait fit de ma proposition, possiblement que son état d’esprit n’était pas là, surtout avec les quelques mots que j’avais prononcé auparavant. Le fait que je lui avais dit qu’à cause de ses pouvoirs elle n’était plus humain, du moins à mes yeux et en vue de mon expérience personnelle, n’avait surement pas aidé, je devais prendre note d’ailleurs, les gens n’aiment pas se faire dire qu’il n’était pas humain, à moins que ça ne soit le cas bien sur.

Après quelques pensées négatives dirigés à mon égard, ma rivale repris position sur ses pieds, retrouvant ainsi son équilibre pendant un bref instant, se replongeant rapidement dans l’action, en fonçant vers moi. Elle était combative, je me devais de lui donner ça, mais sa retenue pourrait finir par la caler, tout ce que je voulais, c’était lui faire réaliser l’ampleur de son potentiel. Il était certain qu’elle présentait un énorme potentiel, tout comme les autres enfants qui avaient été sélectionnés pour participer à ses petites expériences.

« Tu en as dans le corps, je dois l’admettre et le fait que tu te retiennes me déranges un peu, personne ne va se retenir sur le terrain contre toi, alors voilà ce que je vais faire avec toi, si tu me fais confiance, si tu me dis c’est quoi ton pouvoir, celui qui sembles autant t’effrayer, alors peut-être que je pourrais arrêter de te pousser. » Mon regard posé vers elle était sincère, j’aurais aimé découvrir l'intégralité de ses pouvoirs, mais elle ne semblait pas enclin à me les faire connaitres, ou du moins pas lors d’une séance d'entraînement. « Dis, tu sais manier un fusil ? C’est l’une de mes spécialités, ça pourrait t’intéresser ? » Tôt ou tard, j’allais trouver une façon de briser sa carapace et elle allait finir par me faire confiance, mais jusqu’à temps que ce moment arrive, je laissai mon entraînement militaire parler, offrant une adversité sans pareille à la jeune numéro quatre.

Je me devais de faire quelques choses, je ne pouvais plus juste frapper sur elle et ne pas savoir ce qu’elle pouvait réellement faire. En ce moment, tout semblait beau dans son monde. Elle se considérait encore comme une humaine à cause de ses émotions et en plus, elle parvenait à contrôler ses pouvoirs. La réalité du monde ne l’avait pas encore rattrapé, elle avait encore l’espoir d’un meilleur futur. Tôt ou tard, elle allait faire face à des difficultés et si elle n’était pas suffisamment prête, si elle avait été trop couverte par ses frères ou encore par les chercheurs, alors le résultat allait clairement être qu’elle allait se briser la figure. Je pouvais tristement le dire, car c’est ce qu’il m’était arrivé. Je ne voulais pas qu’elle vive les difficultés que j’avais vécu, personne n’avait à vivre ça en fait. Je vivais paisiblement avant qu’une race d’extra-terrestres décide de me kidnapper, puis de faire des expériences sur moi. Dans son cas, les extra-terrestres venaient de la même planète qu’elle, par contre, c’était l’une des seules différences entre nos situations.

Avant d’avoir mes pouvoirs, je ne pouvais compter que sur mon entraînement militaire et sur ma maîtrise des armes à feu. L’arrivé de mes pouvoirs n’avait tant changé mes méthodes de faire, je préférais encore utiliser des fusils plutôt que d’utiliser ma télékinesis. Mon manque de contrôle sur mes pouvoirs pouvait peut-être expliquer ça, mais ce n’est pas une chose que j’oserais réellement dire à quelqu’un. Me rendre vulnérable n’avait jamais été mon genre et je n’avais pas l’intention que ça le devienne non plus.

« Je sais manier beaucoup de chose. Donc un fusil oui. Pourquoi pas. Si ça vous va, faisons du tir. »

Elle ne voulait pas parler de son pouvoir et j’en avais un peu marre d’être constamment sur la défensive, envoyer une ou deux attaques par moment. J’étais né pour avoir un fusil dans les mains, ça m’avait pris un certain moment avant d’accepter l’idée, mais je n’aurais pas pu le nier toute ma vie. Mon affinité avec les armes était probablement mon meilleur talent, faut croire que c’était de famille. Suite à l’accord de ma partenaire d'entraînement, je récupérai mes effets personnels, prenant ensuite la direction de la salle de tir qui était situé à quelques locaux de distance. Je profitai du court trajet entre les deux pièces pour m’assurer que mon arme était bien chargé.

Dès mon entrée dans la salle, mon regard se posa sur les différents fusils accrochés le long des murs. Cette pièce ressemblait déjà un peu plus à une représentation du paradis que l’autre salle que j’avais visité quelques instants auparavant. Alors que j’allais lui offrir d’ouvrir le bal, la jeune rousse me fit un léger signe de la main, m’indiquant qu’elle était prête à patienter, m’invitant à commencer. Un court silence s’installa dans la pièce, avant d’être rompu par le bruit généré par mon arme. Je n’allais pas trop en mettre pour la première partie, me contentant simplement de vider mon chargeur sur l’une des cibles posées plus loin. Chacune de mes balles avait frappé directement dans le mille. Je reculai légèrement, tout en rechargeant mon arme, le déposant ensuite dans son étui qui était accrochée à ma taille.

« Tu as appris ici à tirer ? » Dis-je en lui laissant entièrement la place. Je devais encore trouver la façon de la faire craquer, mais elle ne me rendait pas la tâche tellement facile. « J'imagine que c'est un ordre de Waller. » Je m'approchai légèrement d'elle, diminuant le ton de ma voix, comme si je voulais lui dire un secret. « Ne t'en fais pas, je ne connais pas une personne ici qui l'aimes, je suis ici à cause d'elle et un jour, j'espère utiliser mon arme contre elle. Elle est pire que ceux contre qui ont ce bat, ne l'oublies pas, ne lui fait pas confiance... Mais je ne t'apprends rien pas vrai. » Mes yeux prirent la direction du ciel, alors que je recula une fois de plus, lui laissant l'espace nécessaire afin de me montrer ce qu'elle savait faire, une fois de plus sans ses pouvoirs.

Ah la compétition, voilà ce qui avait ruiner peu à peu la relation entre Max et moi. Au début, il était meilleur que moi, il m’était largement supérieur et pratiquement dans chaque domaine. Un QI légèrement supérieure à la moyenne, un bon niveau d’étude, une belle gueule, du talent dans tout ce qu’il osait entreprendre. Ce gamin avait vraiment tout pour plaire et surtout tout pour lui. Je pouvais savoir ce que c’était de ne pas se sentir à la hauteur, de ne pas se faire suffisamment confiance lorsqu’il s’agissait de compétition familiale, mais tout était devenu de l’histoire ancienne durant notre stage dans l’armée. Max avait toujours voulu faire partie de l’armée, il avait pris des cours prestigieux afin d’avoir de meilleurs chance de monter dans la hiérarchie, mais moi, c’est la perte de mon grand-père qui m’avait guidé vers cette vie, alors mon frère n’avait vraiment pas apprécié de se faire surclasser aussi rapidement. Sa rage se transforma, puis notre relation devint de plus en plus ardue. Enfin, tout ça pour dire que je n’aimerais pas que cette situation-là arrive à cette pauvre petite rouquine qui s’apprêtait à me montrer ses talents avec une arme à feu. Mes quelques mots à son oreille eurent pour effet de la faire sourire. Bravo Cole, c’était déjà ça de gagner. Elle n’avait pas besoin d’avertissement, elle connaissait bien Waller. La jeune femme n’était pas différente des autres, elle savait que le seul objectif qui comptait aux yeux d’Amanda Waller, c’était le sien.

Après notre bref échange au sujet de la vipère qui avait fait chamboulé nos vies, je repris quelque peu mes distances, lui offrant finalement la chance de tirer à son tour sur le marqueur qui avait pris la place au fond de la pièce. Ses tirs étaient sur la cible, chacun d’entre eux. Certes ils n’étaient pas tous centrée, certains était plus à gauche et d’autre plus à droite, mais au final, l’important, c’était le résultat et son résultat était vachement bien. Numéro quatre revenait vers moi en se massant doucement l’épaule. Elle n’avait clairement pas l’habitude d’utiliser des fusils, le recul était encore dur à contrôler pour elle, et ce, malgré sa force physique incroyable.

« Bon… C’est pas aussi parfait que vous… Mais je suis pas aussi douée que mes frères… »

Ses mots me fit juste penser à la compétition malsaine. Elle était moins prête que ses frères, peut-être, mais ça ne voulait pas dire qu’elle devait se rabaisser pour autant. Fut un temps où j’aurais littéralement pu baisser les bras, abandonner tout et disparaître, laissant ainsi le feu des projecteurs pour Max, mais avoir fait ça, je ne serais pas l’homme que je suis aujourd’hui. Rapidement, je me dirigeai vers la cible qui était couvert d’impact de balle, puis je l'arrache avant de revenir auprès de la jeune rousse. « Tu dis que tu es moins douée qu’eux et que ce n’est pas aussi parfait que moi, mais chacun de tes tirs ont atteint la cible. Concentre-toi sur le positif et pas sur le négatif. » Je lui tendis la cible en posant ma main droite sur son épaule. « C’est facile de s’abandonner soi-même, je sais, je me comparais toujours avec mon frère Max quand j’étais gamin, mais après un certain temps, j’ai fini par le surpasser. Au moment où on se parle, tu n’es peut-être pas sur le terrain comme tes frères, mais ça ne veut pas dire que tu n’y seras jamais. » Je me voyais un peu en elle et c’est sûrement ce qui me brisa un peu. C’est sûrement ce qui me fit m’ouvrir un peu plus à elle. « Je n’ai pas besoin de savoir ton pouvoir pour voir ta force, j’ai remarqué chacune de tes émotions. Tu te bats avec une envie de gagner, tu te retiens sûrement pour éviter de perdre le contrôle et pour être franc, c’est admirable. Je me suis trompé tantôt et tu avais raison, tu es encore humaine. Tu vas faire des erreurs, mais ses erreurs te permettront d’apprendre, alors n’hésites pas à les faire. » Ma main quitta son épaule dans un mouvement délicat, alors que je me retournai, m'approchant tranquillement d'une chaise. « Recommence et cette fois-ci concentre toi sur le battement de ton cœur, oublies le reste, oublie-moi. Fait le et je vais te montrer quelques choses d'incroyablement cool après. » Les jeunes disent encore ça cool pas vrai?

Elle voulait être sur le terrain et une fois de plus, je ne pouvais rien faire d’autre que la comprendre. Je me rappel encore de mes premiers entraînements dans l’armée des États-Unis. Tout semble long et pénible, car l’action n’est pas véritable, le danger n’est pas réel. Au départ, je croyais que ce sentiment allait partir après quelques entraînements, mais c’est quelques choses de constant, c’est comme une drogue. Ce fut la même chose lorsque j’ai commencé à travailler avec Lord Emp et son équipe. L’homme qui m’avait sauvé des Daemonites, ne voulait pas que j’aille sur le terrain trop vite. Il voulait tester mes limites, les repousser aussi, mais tout ce que ça faisait, c’était me bloquer d’avantage. Parfois, il fallait laisser aller les choses et voir ce qui pouvait réellement se passer. Selon moi, il n’y avait pas de meilleure place pour apprendre que sur le terrain, après tout, c’était la seule place où nos actions étaient vraiment prises en considération.

Je compris assez vite que la rousse avait des attentes élevée envers elle-même. Tout ça à cause d’argus et de ses frères. Elle cherchait une façon de contrôler ce don qu’elle avait, mais elle s’en demandait tellement d’un coup qu’elle limitait ce dont elle était capable. « La perfection n’existe pas, peu importe ce que tu fais, ceux qui veulent trouver quelques choses à dire le feront toujours, l’être humain est ainsi fait. »

Elle ne devait pas faire son arrivée sur le terrain avant l’année suivante encore et argus, ne semblait pas vouloir l’aider plus qu’il ne le fallait. Elle pouvait compter sur ses frères, certes, mais il n’était pas toujours autour d’elle. Elle allait devoir apprendre à se faire confiance, tout comme j’avais dû apprendre à me faire confiance aussi. Étant donné que j’étais passé par là, je savais que ce n’était pas l’étape la plus simple, alors je me contentai de lui proposer un petit test, celui d’écouter les battements de son cœur lorsqu’elle tire et tout ça en échange d’une démonstration plutôt cool de ce que j’étais réellement capable de faire lorsque je me lâchais.

Numéro quatre sourit légèrement en reprenant sa position pour fusiller la nouvelle cible qui était désormais en place. Je n’allais pas y dire, mais son niveau de concentration était déjà différent et c’est une chose qui était vachement visible, juste dans sa façon d’être. L’enfant terrible s’exécuta, avant de reculer une fois son chargeur vide. Le temps qu’elle fasse le plein, je me dirigeai une fois de plus vers sa cible que je ramenai avec un petit sourire. Je m’arrêtai devant la jeune femme, qui me fit un petit sourire qui m’invitait à prendre la parole. « Tu t’es senti différent dis-moi ? Car tu dégageais une énergie différente et si ça ce n’est pas une cible parfaitement tiré alors je ne sais pas, c’est quoi. » Lui dis-je en lui montrant la cible criblé que dans le centre rouge. « Je crois que c’est maintenant à mon tour de remplir la partie de l’entente.» Je m’approchai du stand de tir, prenant une arme par main, puis j’inspirai. Je laissai passer quelques secondes, puis quatre autres fusils commencèrent à léviter autour de moi. Puis de façon simultanée, les six armes se mirent à se vider. Une fois ma petite démonstration terminée, je me retournai vers la jeune femme, conservant les armes dans les airs, les forçant cependant à s’incliner, pointant tous et chacun leur canon vers le sol. « Pas mal non ? » Mon sourire démontrait clairement ma satisfaction.

«C’était supracool! Ça doit être hyper pratique sur le terrain. » Dit-elle en replaçant une mèche de ses cheveux.

Un large sourire s’installa sur mon visage. Finalement, son attitude avait changé, sa carapace était en train de tomber, me laissant ainsi gagner peu à peu sa confiance. Dans un mouvement rapide, je fis mine de faire une révérence, comme si je venais de finir une représentation de théâtre et que je voulais remercier la foule pour leurs applaudissements. J’arrêtai de faire le clown pendant quelques instants, reprenant un air plus sérieux, tout en m’approchant de la table qui n'était pas très loin. « Ça doit, je n’ai jamais osé le faire sur le terrain. » Je pris une respiration légèrement saccadé. J’étais là à la conseiller et à lui dire de se faire confiance, mais je n’osais même me faire confiance à moi-même, du moins pas à cent pour cent, surtout depuis la venue de mes pouvoirs.

« Votre pouvoir fonctionne comment ? C’est comme-ci vos muscles fonctionnent vraiment ? Et votre télépathie ? Elle fonctionne comment ? Est-ce qu’on peut s’entraîner à bloquer nos pensées ? »

Elle était comme une gamine qui venait de découvrir le mot “pourquoi”. Vous savez cette passe que chaque enfant a durant son enfance. Une fois qu’il apprend ce mot, il l’utilise sans cesse, cherchant à découvrir, à comprendre la façon dont les choses sont faites. Présentement numéro quatre me faisait penser à ses enfants, heureusement pour elle, il n’y avait rien de mal à être curieux dans la vie, c’était d’ailleurs dans la nature humaine. Je fis glisser une chaise vers l’arrière, prenant place autour de la table dont je m’étais approché quelques instants auparavant. Un signe de la main l’invita à faire comme moi.

« Tu sais, je ne suis pas né avec ses pouvoirs, j’ai été une victime, un peu comme toi, tu es la victime de Waller. Tu ne connais pas l’ampleur de tes pouvoirs, tout comme je ne connais pas encore totalement les miens, mais l’homme qui m’a sauver, Lord Emp qui s’appel, je ne suis pas le seul qu’il a sauvés et il m’aide grandement à mieux comprendre mes pouvoirs. » Je pris une courte respiration, ne lui laissant même pas le temps de placer un mot. « De ce que j’en sais, ma télépathie et ma télékinésie fonctionne grâce à ma volonté et à ma concentration. Pour ce qui est de ta dernière question, c’est un peu dur à expliquer, mais oui en gros c’est possible, autant pour moi que pour toi ou qui que ce soit de s'entraîner à bloquer ses pensées, du moins c’est ce qu’Emp dit. » Un sourire en coin s’était installé sur mon visage. Emp représentait une grosse partie de ma vie depuis mon aventure avec les Daemonites, sans lui, je ne serais juste plus là. « Je compte faire une demande à Waller, je veux une équipe à moi, je veux pouvoir compter sur des gens qui auront mes arrières. Je veux aider la prochaine génération, les gens comme toi, ceux qui se cherchent encore, car un peu comme eux, je me cherche encore parfois. Je suis né une deuxième fois quand Emp m’a sauvé des Daemonites. » J’étais en train de monter un dossier que tôt ou tard, j’allais laisser tomber sur le bureau de la directrice d’argus. Je voulais une unité pour affronter la menace fantôme que représentaient les Daemonites. Certes, Emp et les WildC.A.T.S sont là, ayant tous la même mission que moi, mais je suis convaincu qu’argus devrait mettre son grain de sel dans ce combat et peut-être qu’avec une équipe sur qui veiller, peut-être, je dis bien peut-être, que j’allais finir par me pardonner pour ce qui était arriver à Gretchen.

« Je vois. Ça fait combien de temps que tu es… Que t’as fait un Jésus. »

Un Jésus. Cette expression me fit bien rire mentalement. Elle n’était pas une personne de la société, argus lui avait enlever ça, c’était donc un peu normale qu’elle ne parles pas de la même façon que les autres gens que j’avais l’habitude de côtoyer. Par contre, je n’avais pas connu la mort. Même si naître une deuxième fois pourrait clairement signifier l’inverse.« En fait, je n’ai pas fait de Jésus. Emp m’a sauvé avant que je meure. Mais ça fait quelques années déjà que j’ai mes habilités. » Mon regard monta vers le ciel doucement, avant de revenir se fixer sur elle, alors qu’elle m’offrit une autre question. Cette fois, cherchant à comprendre pourquoi je n’étais pas à Apache City, pour aider dans une mission.

Il y avait tellement de temps qui s'était écoulé depuis ma dernière avec argus. Waller ne sûrement pas trop m’en demander. Il y avait bien une raison. Elle ne voulait pas remplir sa partie de notre entente, là voilà la raison. Depuis quelques semaines, j’étais plus actif en solo qu’autre chose. La crise de Daemonites semblait s’être calmé, du moins si ce n’était pas le cas, Emp ne voulait pas m’avoir sur le terrain. Mes pouvoirs étaient pourtant utiles au Wildcats. Emp savait trop bien que j’insistais pour être impliqué lorsque ses putains d’extra-terrestres l’étaient aussi, il n’aurait donc pas osé me laisser à part. « Argus ne m’utilises pas souvent, ces temps-ci et de toute façon j’ai un petit mot à dire sur les missions auquel je prends part, du moins depuis l’une des dernières. » Évidemment, je faisais référence à cette stupide fois où j’avais suivis un gang de criminels dans les rues. Task Force X. Le fameux Suicide Squad de Waller. Depuis cette fois-là, j’imposais un peu plus mon véto. Ce n’est pas comme si j’avais beaucoup de pouvoir, mais en même temps, la directrice d’argus devait se douter que je trouverais une façon d’avoir les informations que je cherchais. Avec ou sans son aide.

Ma façon, de dire les choses devait être trop direct. Du moins pour ce qu’elle était habituer. Elle ne se voyait pas comme une victime, après qui voulait vraiment se voir de la sorte. Moi-même ça m’avait pris du temps avant d’accepter ce statut. Si moi je me voyais finalement comme ça, numéro quatre de son côté aimait mieux dire sujet de laboratoire. Pour vrai, aucune différence pour moi. Une victime et un sujet de labo, au final, ça subi et vie avec ce qui arrive. Au moment où j’allais prendre la parole, mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche. Je levai mon doigt dans les airs afin de demander un court instant à l’enfant terrible. C’était Emp, je ne pouvais pas laisser aller l’appel. J’écoutais chaque détail qu’il me disait, mais tout ce que j’entendais en réalité, c’était blablabla Daemonites, blablabla. Évidemment mon cerveau conservait tout de même le reste des informations, sinon je serais totalement inutile. « Oui Emp, compte sur moi comme toujours. » Une menace potentielle. Voodoo était déjà en direction, je me devais juste de la rejoindre. Heureusement pour moi, je n’allais pas avoir à me rendre trop loin. Notre cible était supposée se trouver à Métropolis. Si seulement j’avais pu amener numéro quatre. Elle aurait pu montrer ses talents sur le terrain, même si elle n’y avait jamais réellement mis les pieds. Juste pour ennuyer Waller, je l’aurais fait.

Je déposai mon cellulaire sur la table, puis je regardai l’heure. Un peu plus d’heure. Voilà le temps que j’avais pour rejoindre Voodoo. « C’était Emp, le mec dont je t’ai parlé tantôt. Il y a une possible invasion de Daemonites. » Je faisais tourner mon téléphone sur la table. Un mouvement qui montrait le stress qui venait de faire son entrée dans ma tête. Je n’avais pas peur d’eux. Non, j’avais peur de ce que je pouvais leur faire. « J’ai une heure pour être au point de rencontre. J’aimerais bien t’amener avec moi, tu sais te donner l’expérience qu’ils ne veulent pas te donner, mais je ne penses pas que ça respecte les règles. »

Elle leva la main en pointant la caméra, comme si elle voulait désigner les gens qui nous regardaient. Puis elle expliqua son mouvement en me faisant comprendre qu’elle était entièrement partante de venir sur le terrain pour aider Voodoo et moi. Mais eux, voudraient-ils ? « Je peux toujours demander, mais je ne promets rien. Tu les connais ici. » Malheureusement pour elle, la réponse allait être un non formel. Jamais j’allais réussir à obtenir l’accord pour la sortir et de l’amener sur le terrain. Le simple fait d’y penser relevait de la folie. Waller deviendrait folle de rage. Argus ne subventionne pas ce genre de projet pour les prêter d’un côté et de l’autre. Son enthousiasme me forçant par contre à me diriger vers le bureau de supervision. J’avais pas le choix d’essayer, ne serait-ce que pour elle. Elle prit la droite allant vers les ressources d’alimentation, puis je pris la gauche.

Quel genre de lapin allais-je devoir sortir de mon chapeau ? Pourrais-je non seulement finir ma phrase avant de me faire retourner de bord ? Je ne savais pas à quoi m’attendre et je détestais ça. J’avançais tranquillement vers la porte, me permettant de réfléchir davantage. Peu importe l’idée que j’allais sortir, la réponse allait rester la même. NON. Un refus qui n’allait pas me plaire. Tout comme à numéro quatre. J’étais sincère dans ce que je lui avais dit. L’aide que je lui offrais, le terrain et tout. Tout était vrai, mais elle n’avait pas la chance que j’avais. Numéro quatre était piégé dans cet endroit, jusqu’à temps que Waller trouve la mission qui allait la mettre en valeur. Autrement dit, celle qui allait sauver le cul de la grande Amanda Waller.

Ma main formée en poing se heurta contre la porte à quelques reprises, puis finalement, j’eus l’autorisation d’entrée. La salle était très peu éclairée et l’homme qui était dans le milieu de celle-ci était immobile. Ça faisait pratiquement penser à un mauvais film d’horreur. Je m’approchai du bureau, n’attendant pas que l’homme me demande la raison de ma venue. « Je dois sortir pour une mission personnelle. Je me suis entraîné ce matin avec votre sujet d’expérience, numéro quatre. » Mon regard était posé sur l’homme, ce dernier recula sa chaise en hochant la tête. « Vous voulez l’amener avec vous, c’est impossible. Quatre n’est pas autorisée à sortir de l’établissement. Du moins pas pour se retrouver sur le terrain. Plusieurs tests doivent encore être faits sur elle. Si j’autorisais ça, je perdrais mon job. » Notre discussion continua pendant quelques minutes, puis l’homme fit pivoter sa chaise, m’invitant ensuite à quitter son bureau. Aucun de mes arguments n’avait convaincu mon interlocuteur.

Je devais maintenant dire ça à numéro quatre. Je devais lui dire ce qu’elle savait probablement déjà. Soit qu’Argus ne voulait pas risquer de la perdre. Même si ils le disent différemment. Je retourna vers le dernier endroit où je l’avais vu, puis j’empruntai ensuite le chemin qu’elle avait prit. J’allais la trouver avec certitude. Je marchais vers les réfectoires, me grattant la tête, cherchant la bonne façon de lui dire. Après quelque temps, mon déplacement s’interrompa. « Quatre. » Mon air en disait sûrement assez long. Elle devait déjà avoir compris que la réponse des hauts dirigeant n’était pas en sa faveur. « Je m’excuse Quatre. Je n’ai toujours pas le feu vert pour te sortir, mais je vais pousser et crois-moi, tu vas être sur le terrain plus rapidement que tu le penses. Avec moi à tes côtés. » Je m’approchai d’elle posant une nouvelle fois ma main sur son épaule. J’allais devoir quitter, je n’avais pas d’autre choix. Les Daemonites me forçaient à partir. Je levai les yeux vers le ciel, puis lâchai un soupire exaspéré. La situation m’embêtait royalement. Mais il n’y avait rien que je pouvais faire pour le moment. J’allais devoir négocier avec Waller directement. Je lui tendis finalement un papier. « Tiens prend ça, c’est mon cellulaire. Appel-moi quand tu veux, je vais être là pour toi. » Mon regard se posa sur elle pour une dernière fois. « Je dois filer, mais je vais revenir, bientôt. »