Réunion de famille [PV]

Invité Invité

« Merci à vous d'être venus. »

Bruce se tenait en bout de table, et il leva son verre à ses enfants, ses disciples, ses alliés, ses amis, ces membres d'une famille étrange et pourtant si solidaire et dont il était si fier. Ses yeux se posèrent d'abord sur Alfred, qui mangeait à côté de lui ; tout le monde avait insisté pour que le majordome dîne avec eux et non pas à part, comme à son habitude dans ce genre de moment. Le vieil homme, bien que chaque jour plus sage, était toujours là, infaillible, prêt à remplir bientôt de nouvelles tâches pour monsieur et madame Wayne.

« Je sais que nous n'avons pas l'habitude de nous retrouver tous, en aussi grand nombre. Damian, Cassandra, Stephanie ne peuvent nous rejoindre ce soir, mais j'ai également des pensées pour eux. Et surtout, je crois bien que c'est la première fois que nous nous réunissons dans ce cadre. Une occasion aussi civile et aussi banale d'un dîner en famille, même s'il manque probablement la moitié de ses membres. Mais ce devait être fait, et nous voici. »

Pour le moment, tous étaient assis, et seule l'entrée avait été placée sur la table. Chacun attendait patiemment le signal pour se ruer sur la nourriture. Mais pour Bruce, c'était surtout le moyen de les observer tour à tour, de voir à quel point ils avaient changé, physiquement et mentalement, depuis leurs premières rencontres respectives.

« Je me souviens de nos premières rencontres, à tous, comme si c'était hier. Je me souviens que ce ne fut pas toujours dans le meilleur des cas, et que parfois, ce fut même dans la tragédie. »

Barbara Gordon. La fille idéaliste de Gotham.

« La première fois que j'ai vu Barbara, elle m'avait aidé à m'infiltrer au sein du GCPD. La fille du commissaire Gordon s'est battue corps et âme pour aider son père, et les policiers, à m'accepter comme leur allié. »

Dick Grayson. Le fils prodigue.

« Dick, l'orphelin du cirque. Pas un jour ne passe sans que je me demande si je n'aurais pas pu faire quelque chose, cette nuit-là. Si au lieu d'être un simple spectateur, j'aurais pu les aider. Nous connaissons tous les deux la réponse, hélas. »

Jason Todd. Le torturé.

« Jason, qui tentait de saboter la Batmobile alors laissée sans pilote. Et qui malgré les épreuves de la vie, malgré nos différends, a su trouver sa propre voie et rester fidèle à ses principes. »

Timothy Drake. Le détective surdoué.

« Tim, lui aussi arraché à la douleur du deuil pour devenir un justicier plus que compétent... même s'il avait réussi à deviner ma double identité avant. Désireux d'aider, baptisé dans le chagrin, mais déjà fort. »

Il les regarda tous, fier, le verre levé. Il n'avait pas besoin de revenir sur Alfred, qui partageait les mêmes pensées que lui et qui était silencieux pour ne pas montrer sa propre émotion. Voir la famille réunie ainsi, c'était une victoire inespérée, et ils avaient tous l'intention d'en profiter pour parler librement, manger, rire, et passer une soirée comme ils en passaient trop rarement. Même Bruce s'y forçait, et se découvrait le plaisir de partager cette table bien trop grande avec sa famille. Selina ne pouvait malheureusement pas être là non plus, alors il lui revenait de faire les grandes annonces. Celle du bébé, car ils savaient déjà pour le mariage.

« J'aimerais porter un toast à notre famille. A ce vous êtes devenus, à cette fierté que j'ai de vous voir tous, et de vous revoir ici ce soir. A notre succès, à nos succès, à tout ce que nous pouvons accomplir. A cette famille, à chacun d'entre nous, à ceux présents depuis longtemps, à ceux présents depuis peu, et à la nouvelle à venir. »

Batfam &
Barbara

réunion de famille

Il y avait bien des choses qui lui avaient manqué sur cette autre planète maudite. Des choses importantes comme des choses banales. Le soleil, la liberté de respirer. Celle de vivre tout simplement. Puis, sa famille. Celle qu'elle s'était construire, qu'elle avait choisie, comme celle dans laquelle elle était née. Et puis, manger à sa faim. Pour Barbara dont les repas étaient souvent très espacés, la nourriture n'avait jamais été une priorité. Mais là bas, sur New Themyscira, elle n'avait pu que se rendre compte à quel point cette dernière était un bien précieux. Une commodité de la vie de tous les jours qui devenaient un luxe. Alors quand Bruce l'avait contacté et lui avait proposé un repas de famille, elle n'avait pas hésité une seconde avant de dire oui. Ce fut avec une des voitures de Bruce qu'elle avait toujours en sa possession qu'elle fit le long trajet jusqu'au manoir. Si elle habitait au centre névralgique de la ville, le Manoir Wayne se trouvait bien loin derrière les limites de la ville. Y aller était donc toujours une aventure. Cela l'étonnait toujours de se retrouver en pleine nature un moment alors qu'elle croulait sous la pollution le moment d'avant. Après ça, se garer devant la grande bâtisse et y entrer ne fut qu'une question de minutes. Habituée des lieux, elle s'était directement rendue en cuisine, ou elle avait retrouvé Alfred puis vers la salle à manger où elle avait salué chaleureusement les personnes présentes.

Lorsque tout le monde fut arrivé, ils convergèrent naturellement vers la table dressée sans arrêter leurs discussions. Ils ne se turent que lorsque Bruce se décida à prendre la parole. « Merci à vous d'être venus » commença l'homme en leur levant son verre. Geste qu'ils répétèrent tous, tout en attendant avec plus ou moins de patience la suite du discours qui pointait le bout de son nez. Même sans un contexte aussi détendu, le patriarche de la famille ne pouvait s'empêcher d'être solennel. Un fait qui ne pouvait qu'amuser la rouquine qui laissa un autre sourire passer furtivement sur ses lèvres. Évidemment, Bruce ne la déçu pas et se lança dans un petit monologue qu'elle écouta avec attention. « La première fois que j'ai vu Barbara, elle m'avait aidé à m'infiltrer au sein du GCPD. La fille du commissaire Gordon s'est battue corps et âme pour aider son père, et les policiers, à m'accepter comme leur allié ». De ce moment, elle s'en souvenait comme si c'était hier. Elle était si jeune à l'époque qu'elle avait presque du mal à réconcilier l'enfant qu'elle était avec la femme qu'elle était devenue aujourd'hui. Que c'était étrange de s'imaginer jeune et innocent. Sans peur. Barbara espérait que Bruce appréciait toujours le fait qu'elle avait failli se faire tirer dessus par les collègues de son père ce jour là. Pour elle cependant, leur rencontre qui resterait dans les annales serait celle du gala de police où elle lui avait purement et simplement sauvé la vie. Bien qu'il n'avait certainement jamais eu besoin de son aide. Mais ça, c'était encore une autre histoire.

Attentive et attendrie, elle écouta la suite de ses paroles. Sans jamais interrompre. Du moins jusqu'à ce que la dernière phrase lui tire un froncement interrogateur de sourcil. « La nouvelle à venir ? » questionna t-elle, en penchant légèrement la tête sur le côté. Sur le moment, la jeune femme avait l'impression d'avoir loupé tout un train. « Tu parles de Selina ? » demanda t-elle avant d'être très rudement interrompue par la sonnerie de son téléphone portable. Avec un roulement agacé des yeux, elle sortit ce dernier de sa poche et sans un regard pour l'émetteur de l'appel coupa court à toute tentative de communication. Le mot d'excuse qui prit forme sur sa langue mourut rapidement lorsqu l'appareil se remit à sonner. « Si vous voulez bien m'excuser deux secondes. Et je veux une réponse à ma question quand je reviens ». Dans un tourbillon de cheveux roux, Barbara quitta la table et alla prendre son appel dans une des pièces voisines où elle savait avoir la paix. La conversation ne dura guère que quelques secondes lorsque Barbara fut savoir à son interlocuteur qu'elle était occupée. « Alors ? » reprit elle en reposant ses fesses à sa place initiale. Elle était sûre que tous étaient à présent curieux. Et aucun d'eux n'étaient connus pour lâcher le morceau.

Pando

réunion de famille

Pour une fois, c'est réellement de bon cœur que tu enfourches ta moto pour rejoindre la partie éloignée de Gotham où se trouve la Manoir Wayne. Car aujourd'hui, il ne s'agit pas d'une réunion de crise en pleine menace planétaire, mais bel et bien d'une soirée en famille pour tous se retrouver. Un simple moment partagé entre vous, où il ne sera pas question de Batman, Nightwing ou Batgirl, mais bien de Bruce, Barbara, Dick, Tim et Alfred. Ces visages qui se trouvent derrières les masques et que tu as bien trop peu vu dernièrement. Toi-même, tu as laissé ton costume de Red Hood au placard, pour te présenter simplement en veste en cuir, Jason Todd des pieds à la tête, sans aucune trace de ton alter ego qui provoque encore de longs débats au sein du clan. Engin garé dans l'allé, c'est tout sourire que tu montes deux par deux les marches qui mènent à la grand entrée, où vous attend le majordome, visiblement lui aussi heureux de tous vous voir et de vous accueillir. Après les événements de New Themuycira, il est important de vous accorder ce bref instant de répit avant de reprendre la bataille contre Brainiac. Une pause méritée dans des vies trop désordonnées, et que tu vas chérir un maximum avant de devoir repartir au combat. C'est vrai, aucun de vous ici ne le niera, vous n'avait rien d'une famille normale ou fonctionnelle, mais l'affection que vous éprouvez les uns pour les autres, elle, est réelle. C'est donc sans air grognon – et oui, tout arrive – et sans amertume aucune, que tu serres les mains de Dick et Tim, avant de prendre un peu plus loin Barbara brièvement dans tes bras. Alors, c'est quoi le programme ? Non parce que toi, t'as envie qu'une grosse ambiance raisonne entre les murs du Manoir ce soir. Vous avez assez perdu de proches, assez combattu au péril de votre vie, il est temps, au moins pour quelques heures, de profiter de la magnifique normalité de l’existence qui vous a été trop peu accordée dernièrement. Tant de choses à rattraper, tant de choses à vous dire, alors, par quoi vous commencez ?

Assis à table, verre en main, tu portes attention au discours de Bruce, malgré la délicieuse entrée déjà servie dans ton assiette. Un discours que tu n'as que très peu entendu de la bouche de ton mentor, et qui suscite en toi bon nombres d'émotions. C'était...inattendu. Et touchant, aussi. Ah, que de souvenirs. Tu te remémores, sourire aux lèvres, la nuit qui a mené à votre rencontre. La Batmobile dans Crime Alley, sans surveillance, occasion parfaite pour le jeune délinquant que tu étais d'essayer de voler les pneus, dans l'espoir un peu naïf de les revendre ensuite au plus offrant. Le pire, c'est que tu y serais parvenu, si Bruce n'était pas revenu à temps. Une attitude, qui semble t-il, a attiré l'attention du Chevalier Noir, puisqu'à la place d'un fort sermon, tu t'es retrouvé rapidement enrôlé dans une guerre contre le crime qui te dépassait à l'époque. Second Robin du célèbre Batman. Et ce soir, c'est tout ce que tu retiens. Tu oublies les querelles et les différends pour simplement lever ton verre à ce que vous vous êtes apporté de mieux. Discours terminé, tu adresses un regard à chaque membre de ta famille, avant de porter le verre à tes lèvres, et de... « Attends, quoi ? » Décontenancé, tu te repasses dans la tête le dernier passage, celui faisant mention d'une petite nouvelle dans la famille, pas certain d'avoir bien entendu, ou bien compris. Tout aussi intriguée que toi, Barbara s'éclipse un instant, espérant une réponse concrète à son retour. « Bordel de merde. » Oups. Mâchoire crispé et regard navré à Alfred pour ces quelques mots grossiers sortis un peu trop vite. Mais quand même ! Bruce vient-il de vous faire une annonce aussi importante avec un air aussi nonchalant ? Il en serait capable, le bougre. « Je parie un billet qu'il parle pas de Selina. » Quoi, vous êtes là aussi pour vous amuser, y a pas de mal à essayer de deviner par vous-même en misant un peu de pognon sur la table. Barbara de retour, tu restes suspendu aux lèvres de ton père adoptif pour avoir le fin mot de cette étonnante histoire.

AVENGEDINCHAINS

Réunion de famille

Il avait arrêté de compter les jours, les mois ou même les années qui s’étaient écoulées depuis la dernière « réunion » de leur joyeuse bande autour d’une table et sans costume. Cette fois ils n’étaient pas là pour parler d’un plan d’attaque face à la pègre de Gotham ou des nouvelles exactions du Joker, ils n’élaboraient le sauvetage de l’un des leurs aux prises avec il ne savait quel malade qui se baladait probablement encore dans les rues pour trouver quel méfait accomplir. Non, aujourd’hui, tous étaient là pour profiter d’un petit moment de répit qui ne durerait sûrement. Bien sûr, tous n’étaient pas là, certains avaient d’autres obligations et c’était fort compréhensible. Tim savait que personne autour de la table ne leur en voudrait pour cela. Et dans son esprit, déjà, peut-être à cause d’une certaine paranoïa latente non diagnostiquée qu’il avait acquis au contact d’une certaine chauve-souris, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il y avait forcément une raison plus profonde derrière cette réunion qu’une simple envie de Bruce de partager un dîner.

Le maître de cérémonie, si l’on pouvait l’appeler ainsi, commença son discours en levant son verre et en regardant chacun d’entre eux. Le jeune homme écoutait tour à tour les moments dont Bruce se souvenait avec chacun d’entre eux tout en regardant les entrées présentes sur la table. Malgré le retour de son père, le jeune homme n’avait pas l’habitude, chez lui, de se faire d’immenses repas. Le strict nécessaire, un café, et il retournait travailler à s’en épuiser. Il ne comptait plus le nombre de fois où certains de ses alliés, comme Alfred, lui avait dit de lâcher du lest, mais son cerveau semblait toujours vouloir faire l’inverse. Il ne pouvait s’empêcher de réfléchir à de nouvelles idées, des nouvelles technologies, des nouveaux plans pour faire tomber chaque criminel pullulant dans cette ville comme on faisait tomber une construction à base de dominos, les uns après les autres. Et bientôt, le discours en vint à lui. Des souvenirs aussi joyeux que traumatisants revinrent à son esprit. Lui-même n’était pas peu fier d’avoir trouvé par lui-même l’identité du Chevalier Noir et de ses acolytes et il savait, au fond, qu’il avait lui-même choisi cette voie. Pourtant, cela lui rappelait aussi la mort de Janet Drake, sa mère. Contrairement à Bruce ou Dick, il l’avait perdue alors qu’il venait de devenir Robin, alors qu’il aurait pu faire quelque chose. Pourtant, elle avait choisi elle-même de s’empoisonner pour éviter un sacrifice vaudou par Obeah Man. Simple question de timing, à quelques minutes près, Bruce et lui auraient pu la sauver. Son père avait eu plus de chance même s’il était resté de nombreuses années dans le coma. La première véritable leçon du jeune homme en tant que Robin fut que certaines fois, le happy end n’arrivait pas, qu’ils ne pouvaient pas sauver tout le monde, et il l’avait appris d’une façon bien rude. Depuis chacun de ces souvenirs, pourtant, ils avaient tous grandi. Certains avaient vécu des moments traumatisants pour s’en relever, comme Barbara et sa paralysie, et d’autres, comme Jason, avaient même pu revenir d’entre les morts et laisser derrière eux une soif de vengeance. Sur certains points, lui et Tim ne pourraient pas s’accorder, comme sur la façon d’appréhender les criminels… Et il fallait dire aussi que leur première rencontre ne s’était pas passée sous les meilleurs hospices, mais cela était du passé maintenant, une chose qu’ils avaient réussi à mettre de côté pour pouvoir simplement se dire qu’ils s’accordaient sur un désaccord et pouvaient s’apprécier malgré ça. Tim avait maintenant des liens privilégiés avec beaucoup d’entre eux sauf avec Damian avec qui c’était encore très conflictuel malgré tous les efforts qu’ils pouvaient essayer de faire. Peut-être étaient-ils tout simplement trop similaires pour s’apprécier et ne serait-ce que s’en rendre compte ? Ils avaient tous les deux beaucoup de choses à prouver aux autres et à eux-même, leur place n’avait jamais été acquise d’avance et ils étaient aussi teigneux et sarcastiques l’un que l’autre quand ils le voulaient…

Et alors qu’il pensait à tout cela, Bruce termina son discours sur une phrase qui pouvait, pour certains, être sibylline. Barbara fut la première à s’interroger malgré son appel qui l’accapara quelques minutes avant de revenir. Jason, à son tour, lança un pari, disant qu’il ne parlait probablement pas de Selina. Tim, de son côté, pris du temps pour encaisser l’information. Le regard plongé sur Bruce, cherchant une réponse dans les traits de son visage quant à savoir s’il avait bien compris la bombe que venait de lâcher le chevalier noir autour d’un apéritif. Contrairement à ses deux prédécesseurs, il resta silencieux quelques instants avant de dire à Jason.

« Tu veux vraiment parier ? Du coup je parie qu’il parle de Selina en quelque sorte… » dit-il en appuyant sur les trois derniers mots. Il y avait peu de chances pour qu’il se trompe, Bruce n’était pas connu pour lâcher une phrase avec aussi peu d’interprétations possibles juste dans l’optique de leur faire une blague. Les neurones du jeune homme semblaient en ébullition en se demandant comment ils allaient s’arranger à partir de maintenant. Qui empêcherait pendant les prochains mois Selina de sortir vagabonder sur les toits de Gotham ? Qui expliquerait à Bruce la façon d’être sans qu’on lui dépose un jeune maître assassin dans les bras et déjà apte à se débrouiller seul ? Le regard de Tim se posa alors sur Alfred, un air compatissant clairement affiché. Le pauvre majordome allait avoir énormément de travail avec tout ça.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Le cœur léger, Dick posait son regard sur chacune des personnes attablées ici, réunion aussi rare que plaisante pour l’inspecteur qui savoure déjà l’instant. Depuis combien de temps la famille n’avait pas eu l’occasion de se rassembler dans d’autres circonstances que pour sauver des vies ou pour déjouer on ne sait quel plan maléfique. Chacun suivait sa voie et aucun d’entre eux n’avait pour habitude de cesser d’avancer pour regarder en arrière. Les avoir tous assis à cette table relevait d’un miracle dont seul Bruce avait le secret. Ils étaient tous si différents les uns des autres, tous aussi indépendant qu’imprévisibles et pourtant tous rassemblés sous une même bannière, celle de la chauve-souris. Si Dick avait longtemps voulu s’en extraire, il avait fini par accepter que même en portant son propre emblème, c’est pourtant l’image de son père adoptif qu’il faisait briller à chacun de ses missions. Il manquait pourtant certain d’entre eux, Bruce le faisait remarquer. Des camarades manquants mais pour qui il avait une sincère pensée, peu importe la relation qu’il entretient avec eux.

Mimant le maitre de maison, Dick s’était saisi de son verre qu’il levait à Bruce, qu’il levait à toute sa famille. Un sourire échangé avec Jason, un regard tendre pour Alfred, Dick reposait ses prunelles sombres sur Bruce qui continuait de parler. Malgré le climat de confiance, l’homme d’affaire restait toujours aussi solennel. Comment pouvait-il en être autrement ? Bruce ne serait pas Bruce s’il était moins Bruce. Le cœur léger, Dick n’avait pas quitté Bruce une seule seconde du regard lorsque celui-ci évoquait ses rencontres avec chacun d’entre eux. Dick était avec Barbara l’un des plus anciens membres de la famille. Il se souvenait encore comme si c’était hier du jour où tout avait basculé dans sa vie. Un jour qui le fait encore par moment souffrir mais qui, il le sait, en a fait l’homme qu’il est aujourd’hui. Il se souvenait en même temps que Bruce, de ses propres rencontres. Avec Barbara, avec Jason, avec Tim. Des souvenirs qui le touchaient autant qu’ils le rendaient fier de ce qu’ils sont devenus. Peu importe les épreuves et surtout peu importe les désaccords.

Les derniers mots du chevalier noir raisonnaient encore dans son esprit. La nouvelle à venir. Ces mots n’étaient pas entrés dans l’oreille d’un sourd, aucun d’entre eux n’y avait échappé. Dick avait d’abord pensé à Selina. Néanmoins Bruce n’était pas du genre à faire dans la poésie et il aurait parlé de cette dernière aussi clairement qu’il avait cité Damian et Stephanie. Barbara avait eu les mêmes doutes que lui. Dick restait étonnamment silencieux. Le boute-en-train qu’il était ne trouvait rien à y redire. Il se contentait de laisser ses frères et sœurs s’exprimé sans vraiment quitter Bruce du regard. Peut-être parce qu’il n’arrivait pas à y croire. Peut-être qu’il avait compris mais qu’il n’arrivait pas à l’assimiler. Les autres dont les esprits savaient résoudre des affaires bien plus complexe que ces quelques mots prononcés par leur père avait compris eux aussi. « Sérieusement Bruce ? » Il était le seul qui ne plaisantait pas. Pas à ce sujet. Peut-être parce qu’il se sentait personnellement concerné par le sujet. Sans doute se faisait-il des idées. C’est tout ce qu’il avait trouvé à dire. Deux mots exprimés sous l’étonnement mais sans la moindre once de jugement. Comme si Bruce pouvait leur dire soudainement qu’il les taquinait. Improbable.

Spoiler:

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