"So, you're fast huh ?" (PV Barry Allen)

So, you're fast huh ? × ft. BARRY & SERAPHINE

"Now I don't care
But I don't care
Now I don't care
Anymore, anymore" ♪

Central City. Seraphine avait pris l’avion depuis Gotham pour aller conclure un acte de vente pour une pièce ancienne, et elle espérait que ça vaudrait le coup au vu du chemin parcouru. Elle s’était installée dans un petit hôtel et avait simplement déposé sa valise avant de regagner les rues de Central City, qu’elle méconnaissait totalement. Habillée d’un costume trois pièces blanc, elle déambulait sur la grande avenue sans stress et regardait paisiblement la vie se reconstruire. Ici les dégâts avaient l’air moins grave qu’à Gotham, mais on voyait tout de même que les gens avaient outrepassés la mort. Les commerces en avaient pris un coup, les rues étaient animées par un état léger de panique, et, enfin, une pression constante semblait s’être abattue de tout son saoûl là, sur la ville. la jeune femme consulta sa montre. Elle ne s’était pas accordée beaucoup de jours de congés, mais fort heureusement le travail lui faisait oublier tous les aspects les plus négatifs de sa vie, ses souvenirs de New Themyscira et malgré elle, Hiro.
Son rendez-vous avait lieu le lendemain alors elle en profita pour flâner un peu. Seraphine remontait l’allée, appréciant la clarté de la ville en la comparant à la sienne qui était plus sombre. Elle prit un milkshake sur le chemin et s’arrêta devant une librairie. Un vieil exemplaire de The Great Gatsby trônait en vitrine. La couverture était éliminée et la reliure avait sans doute prit l’humidité mais elle le trouva magnifique. L’idée lui vint d'amener son exemplaire à l’hôpital de Gotham et d’en lire un bout à Hiro. Il avait toujours aimé la vieille littérature américaine et elle espérait encore qu’il ouvrirait les yeux à un moment ou un autre.

Elle croisa son reflet dans la vitrine de la librairie, ses yeux sombres la fixaient sans compassion aucune, avec une froideur dont elle ignorait la provenance mais elle l’ignora et se recoiffa nonchalamment. Soudain, une ombre manqua de la percuter et elle se plaqua dos à la vitrine :

Hé ! cria-t-elle à l’homme qui lui était presque rentré dedans.

Le bonhomme se tourna pour la regarder, surpris mais repris un visage impassible la seconde d’après et il s’en fût. Seraphine s'époussetait en marmonnant des insultes sur les hommes rustres quand elle entendit les sirènes de police. La jeune femme réajusta sa veste de costume avant de quitter les lieux en catimini, vieille habitude du temps où elle chapardait à droite et à gauche, commettait des petits larcins :

Mademoiselle !

Seraphine se figea, soupirant un bon coup en levant les yeux au ciel. Elle se tourna, sur ses escarpins avant d’attendre que l’agent vienne à elle. Il avait l’air empoté et essoufflé dans son uniforme un peu trop serré :

Nous sommes à la recherche d’un homme, nous avons de bonnes raisons de penser qu’il vient de traverser le quartier. Il extirpa de sa poche un carnet à spirales et s’approcha d’elle :

Désolée, mais je n’ai pas vraiment le temps là, maintenant, feignit-elle.

Bonjour monsieur l’agent, bredouilla un vieil homme en s’avançant vers eux. Excusez-moi mais la jeune fille vient de percuter un homme avec un air franchement bizarre, vous allez bien ? demanda-t-il à Seraphine sans se douter qu’il la mettait dans l’embarras.

“Jeune fille ? Non mais il croit que j’ai quoi ? Quinze piges ?" s’insurgea-t-elle en pensées. Elle aimait jouer de ce visage innocent par moments mais on la rajeunissait bien trop facilement à son goût, surtout dans les situations comme celles-ci. Elle offrit son sourire le plus faux dans l’espoir qu’ils y croient :

Tout va bien, j’ai de toute façon du travail qui m’attend, elle tourna les talons dans l’espoir d’en rester là mais le policier l’empoigna par le bras.

Pas si vite, nous avons besoin de votre déposition !

Non mais vous allez me lâcher ? Seraphine battit des cils, visiblement énervée. Un autre policier arrivait derrière elle et elle le frappa avec son sac par réflexe :

Oups, mon dieu, je suis désolée ! tenta-t-elle de se rattraper. Mais les deux agents se regardaient déjà d’un air entendu.

***

Département de police de Central City

Enlevez vos sales pattes de là !

Seraphine ne touchait plus le sol et ses escarpins s’agitaient dans le vide. Les deux policiers la maintenaient par les bras dans le poste, sous le regard amusé des autres flics.

Bon alors ma minette, fit l’un des agents en l’asseyant dans un siège. Maintenant tu vas nous faire ta déposition en bonne et due forme.

Je n’ai rien à vous dire messieurs. Elle tendit les poignets, entravés par des menottes. Et si vous pouviez avoir l’obligeance de me détacher je ne suis pas une criminelle.

Seraphine fulminait, elle n’avait pas le temps pour ses conneries d’une, et de deux elle détestait les poulets. Elle en vint à regretter ceux de Gotham, bien moins zélés.

Désolé, mais on vient tout juste de vous notifier comme ayant commis un outrage à agent s’ajoutant aux coups et blessures, vous allez rester avec nous un moment, ne nous en déplaise, ricana le deuxième flic.

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Seraphine &
Barry

so you're fast huh ?

Barry Allen avait vu bien des choses depuis qu'il travaillait aux commissariat de Central City. Des drogués, des prostitués, des gens dérangés à qui vous donneriez le bon dieu sans confession... Mais même lui devait bien avouer que c'était la première fois qu'il assistait à un tel spectacle. Ses papiers en main, l'homme s'arrêta pour regarder ses deux collègues emmener une jeune fille. Ensemble blancs, escarpins pointus... Pour lui, cette femme avait plus sa place sur un podium que dans une cellule d'interrogatoire du commissariat. Le scientifique savait cependant que les apparences étaient trompeuses et qu'il ne fallait jamais faire aucune supposition. Flash était bien placé pour savoir qu'une part d'ombre résidait en chacun. Il n'avait qu'à se mettre à courir en ce moment pour s'en rendre compte. Chose qu'il évitait évidemment de faire. « ALLEN ! ». Barry sursauta et se rua vers le laboratoire. Là, son supérieur hiérarchique direct lui arracha pratiquement les résultats des mains et le congédia d'un signe presque dédaigneux de la main. La plupart du temps les deux hommes s'entendaient bien mais depuis leurs retours à tous, Adam tait d'une humeur de chien. Et parce qu'il comprenait, Barry se contentait de subir en silence. Après un léger signe de tête, Barry retrouva sa place habituelle. Il ne travailla guère que quelques minutes lorsqu'on déposé de nouveaux papiers sur sa paillasse. « Pour le chef ». Bartholomew fut tenté de lui dire qu'il avait du boulot mais l'homme était déjà reparti. Alors à la place, il soupira et se leva. Pour il ne savait la combientième fois aujourd'hui, il quitta le labo pour le bureau de son chef. Il trouva ce dernier absent et dut faire le tour de ses collègues pour savoir où ce dernier se cachait. « La 02 » lui répondit on finalement.

Sachant que les résultats de cette analyse était d'une importance rare, il se décida à interrompre l'interrogatoire auquel son chef prenait peur. Mentalement, il se prépara aux remontrances que ce dernier ne manquerait pas de lui faire. Pour tout dire, il les entendait déjà. Résigné, il tapa contre la porte et attendit qu'on lui donne l'autorisation d'entrer pour le faire. Par soucis de professionnalisme, il évita de regarder tout autour de lui et se dirigea directement vers la figure imposante de son capitaine. Barry se pencha à son oreille pour l'informer en quelques mots de la situation et lui tendit les résultats d'analyse lorsque l'homme se leva. « Continue l'interrogatoire ». Pour la première fois, Barry laissa ses yeux bleus glisser sur l'autre personne présente dans la pièce. Quelle ne fut passa surprise de croiser le regard de la jeune femme à l'ensemble blanc. « Capitaine, avec tout mon respect, cela ne rentre pas dans mes attributions » chuchota t-il. Lui n'était qu'agent de la police scientifique ; Un technicien. Et non un policier. Les interrogatoires et les arrestations ne faisaient pas partis de son domaine de compétence. Du moins en tant que Barry Allen. Flash lui disposait en revanche d'une totale juridiction. « Maintenant oui » déclaration simplement Singh avant de claquer la porte derrière lui, laissant Barry avec cette inconnue.

Terriblement mal à l'aise, Barry resta un instant à fixer la porte. L'homme était tenté de simplement l'ouvrir et partir. Il y avait après tout dans cette pièce assez de caméras pour surveiller la jeune femme. Et puis, le scientifique ne savait même pas qu'elles étaient les charges retenues contre elle. Comment pouvait-il alors l'interroger ? Et l'interroger pour trouver quoi ? De plus, sa présence dans cette pièce posait un très gros problème éthique. Barry n'était pas habilité à recueillir ses dispositions – quel qu’en soit le contenu. Ainsi, tout ce qu'elle lui dirait ne pourrait jamais être retenue contre elle. A moins qu'elle ne réitère ses propos plus tard, soit par un écrit signé, soit devant un officier de police judiciaire habilité. « Vous voulez un verre d'eau ? » se risqua t-il à demander après s'être finalement tourner vers elle. Si il ne pouvait mener un interrogatoire, il pouvait encore lui proposer de quoi boire et manger. Et il se fichait bien de savoir si c'était ainsi que se passaient normalement les choses. Franchement, il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire de plus.

Pando

So, you're fast huh ? × ft. BARRY & SERAPHINE

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L’inspecteur qui la jaugeait, là, assis sur le coin de son bureau les genoux face à elle lui faisait très mauvaise impression. Déjà, il s’était assis en position de force de cette manière très masculine et stupide qu’adoptent les hommes qui la sous-estiment. Seraphine le regardait bien en face, en pensant à comment elle détruirait sa trachée à coups de talons aiguille s’il continuait à la prendre de haut. Ses charmes, pour une raison obscure n’avaient aucun effet sur lui et en déduisit qu’il ne devait probablement pas aimer la gente féminine.
Elle faisait de son mieux pour ne pas se concentrer sur le contact des menottes avec la chair de ses mains, qui l’imbibaient de souvenirs peu réjouissants de tous les flics et tous les criminels qui avaient un jour été en contact avec l’acier abîmait à présent les poignets de Seraphine. Qu’est-ce qu’elle faisait là puisqu’elle n’avait rien fait de mal, pour une fois ? Elle s’était d’ailleurs tenue à carreaux depuis son séjour traumatisant sur Terre-4, alors qu’elle bouillonnait sans arrêt, se méfiant plus que jamais des hommes qui lui étaient hostiles.

Mais Terre-1 était son territoire et elle se sentait surpuissante à bord de sa vie comme à bord d’une limousine dernier cri. La chose apeurée qui l’habitait, elle l’avait abandonné sur terre-4 pour ressortir plus influente, plus forte et plus belle qu’elle ne l’avait jamais été. Le port du dos droit sur sa chaise, l’expression impassible, elle battait lentement des paupières pour mieux cacher sa colère grandissante qui n’était en rien arrangée par les menottes. Ces petits objets véhiculaient peine, hargne, désarroi, rage et fureur qu’elle contenait tant bien que mal malgré ce duel de regard qu’elle menait contre le chef de la police.

Alors mademoiselle, était-ce oui ou non, pour la dernière fois, cet homme qui vous a percuté ?

Seraphine soupira, elle ferma les yeux dans un énième effort pour sourire. S’il le pouvait, certainement que le flic lui aurait plaqué la photo contre le nez, mais il se contentait de la tenir assez près de son visage pour que l’image devienne floue. Avec le traitement auquel elle avait eut droit, elle ne voyait pas pourquoi elle les aiderais. Les témoignages, lui semblait-il étaient basés sur le volontariat. Oui, Seraphine se tenait digne mais se sentit prête à l’envoyer paître quand on frappa à la porte.
On la frôla à peine alors elle leva la tête vers le nouveau venu. Les épaules basses, le regard vif légèrement rouquin, elle pouvait presque sentir émanant de lui une sorte de lassitude :

Continue l'interrogatoire.

La mâchoire de Seraphine se serait décrochée dans d’autres circonstances mais elle se tint sagement assise. L’homme, qu’elle trouvait plutôt mignon tourna la tête vers elle et Seraphine lui jeta une œillade intéressée. Il tenta de se départir de l’ordre que venait de lui donner son supérieur, comme si on l’avait poussé dans la cage aux lions mais ce fut sans succès. Le lourdeau qu’elle venait de se coltiner disparu de son champ de vision dans un claquement de porte sonore, et jeta un blanc dans le bureau. Seraphine ne se gêna pas pour détailler le nouveau venu qui semblait bien embarrassé “pas dans mes attributions” avait-il dit ? La jeune femme prit intellectuellement note. Il se décida à lui faire face et proposa, hésitant :

Vous voulez un verre d'eau ?

Eh bien, enfin un homme courtois dans ce commissariat... s’amusa-t-elle. Vous êtes gentil mais je prendrais plutôt un thé.

Oui, elle pouvait avoir l’air de faire sa diva, mais seul un thé même une horrible infusion de machine bon marché parviendrait à la calmer.

Oh, et si vous pouviez m’enlever ma veste, vous seriez un ange. Il fait horriblement chaud dans votre poste de police, ajouta Seraphine en lui montrant ses menottes.

Elle le provoquait volontairement espérant un truc, un déclic qui la sortirait de ce merdier, même si elle ne savait pas encore quoi. Embêter cet homme la distrayait de toutes les mauvaises pensées qui assaillaient son crâne, faute aux cercles qui lui enserrait les mains. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’ils ne la relâchent pas trop tard histoire qu’elle puisse se reposer avant son rendez-vous du lendemain. Mais, pensa-t-elle, quitte à perdre ma soirée autant que ce soit avec un bel homme comme toi. Seraphine sourit pour elle-même, attendant de voir, quel serait son prochain mouvement. Elle haussa une épaule pour signifier qu’elle attendait soit qu’il ôte sa veste de costume, soit qu’il la libère pour qu’elle le fasse elle-même et ainsi être débarrassée de ses chaînes

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Seraphine &
Barry

so you're fast huh ?

« Eh bien, enfin un homme courtois dans ce commissariat...Vous êtes gentil mais je prendrais plutôt un thé ». « Un thé ? Oui bien sur » répondit-il en repassant une main gênée dans ses cheveux. Comment pouvait-il être doué en Flash et aussi mauvais sous son identité civile ? A croire que c'était le asque qui faisait tout. A bien y réfléchir, il aidait grandement. Car personne ne savait qui il était et il pouvait donc faire ce qu'il voulait sans avoir peur de paraître ridicule. Mais tout de même. C'était embarrassant. Son supérieur ne manquerait d'ailleurs pas de lui faire remarquer son incompétence une fois qu'il aurait vu l'enregistrement. Mais après qu'il aille au diable pensa t-il. C'était de sa faute à lui si il se retrouvait dans cette position. Barry n'avait rien à faire ici et si son supérieure n'était pas content de sa performance, il n'avait qu'à se blâmer. Pour une fois. Bien que Barry avait beaucoup de respect pour le Capitaine, il n'empêchait pas que des fois il estimait avoir le droit de râler. Doucement et seulement dans sa tête. Il tenait après tout à son boulot. Singh lui avait laissé passé bien des absences – toutes plus ou moins habilement justifiées. Il préférait néanmoins ne pas ajouter trop d'huile sur le feu.

Ne pouvant décemment pas la laisser sans surveillance, il tourna simplement son regard vers la caméra avec un sourcil levé. Intimant la personne qui était à les regarder de venir lui apporter la boisson chaude que la jeune femme avait demandé. « Oh, et si vous pouviez m’enlever ma veste, vous seriez un ange. Il fait horriblement chaud dans votre poste de police ». Audacieuse, voilà un mot qui conviendrait très bien à cette jeune femme. « Euh ... » souffla le scientifique avec une éloquence folle, totalement pris de cours par la requête. Qu'était il censé faire dans cette situation ? Accéder à sa requête ou la laisser mariner dans son jus ? Au sens propre comme figuré du terme. Dans tous les cas, il était évident qu'il n'allait pas lui enlever les menottes qui entravaient ses poignets. Et même si il l'aurait voulu, il n'en avait pas la clé. Bien sur avec sa vitesse, il aurait été capable de les briser. Cependant pour des raisons évidentes, il n'allait pas avoir recours à la speed force. Premièrement, il tenait à son secret. Et deuxièmement, avec ses nouvelles ...capacités, il n'était pas sur de ne pas lui arracher le poignet avec. La Negative Speed Force était après tout une énergie qu'il ne contrôlait pas. Ou que très peu.

Puisqu'il avait apparemment décidé d'être le gentil flic de la soirée – résultat de sa trop gentille personnalité ; il comprenait maintenant pourquoi Hal insistait toujours pour être le mauvais flic -, il s'approcha de la jeune femme. Si il s'était décidé à l'aider, il espérait qu'elle ne retourne pas son acte de gentillesse contre lui. Barry n'avait aucune envie d'avoir une plainte pour attouchement sexuel ou il ne savait quelle autre lubie contre lui. Et surtout, il n'avait vraiment aucune envie d'expliquer à Batman pourquoi une telle plainte figurait sur son casier. L'homme se retrouva cependant bien vite devant une impasse. Comment était-il censé lui enlever sa veste lorsqu'elle était menottée et incapable de passer ses bras à travers ses manches ? Le tissu finirait bloqué à ses poignets sans échappatoire et l'homme doutait que la situation lui serait plus confortable. « Je ne peux pas. Vous êtes menottée et je n'ai pas les clés » l'informa t-il alors, retenant à la dernière seconde le désolé qui essaye de franchir ses lèvres. Après tout, ce n'était pas sa faute si elle se retrouvait dans cette situation. De là où se tenait, il était autant puni qu'elle.

Par chance, un coup porté contre la porte lui donna une excuse pour fuir son regard et se soustraire pour un temps de cette situation gênante. Doucement, il remercia le policier qui se tenait, visage ennuyé, derrière la porte, gobelet fumant entre les doigts. Le thé, assurément. Une fois la boisson posé devant la jeune femme, il entreprit lui-même de s'asseoir face à elle. Ainsi, il ne pouvait certes plus la fuir, mais rester debout comme un inquiet semblait encore plus ridicule. « Alors pourquoi vous êtes là ? » questionna t-il gentiment. Ici, elle en savait plus que lui sur la situation. Elle allait donc devoir faire avec son ignorance. Et puis, il devait bien commencer cet interrogatoire quelque part. Cela ne lui semblait pas si mal comme première question.

Pando

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Lui faisait-elle peur ? Difficile de l’affirmer mais ce qui était sûr c’est qu’elle provoquait chez lui un état quasi imperceptible de panique. Celui-ci s’estompa au bout d’une minute ou deux mais l’agent de police n’était tout de même pas très à l’aise semblait-il. Tous deux regardèrent en direction de la caméra, lui dans l’expectative, elle dans le dédain le plus profond. Elle aurait son thé, mais l’homme n’exaucerait pas son deuxième souhait. Il sembla peser assez vite le pour et le contre. Allons, je ne vais pas te manger très cher, pensa Seraphine en l’examinant avec un sourire.

Je ne peux pas. Vous êtes menottée et je n'ai pas les clés.

Je vois, soupira-t-elle.

Elle leva les yeux au ciel, sans se départir de sa moue joueuse. La jeune femme n’était pas certaine de savoir si elle gagnait du temps ou bien si elle en perdait. Ce qui était sûr c’était qu’il ne pouvait rien faire pour elle. Un coup ou deux à la porte et le policier réceptionna sa boisson chaude, lui apportant lui même. Rien qu’à l’odeur, elle pouvait déjà juger du bas de gamme du thé, le confirmant en penchant la tête sur le côté pour apercevoir l’étiquette du pochon d’herbes, décoré du label d’une célèbre marque qu’elle avait en horreur. Seraphine ne fit cependant pas de manière puisque l’homme aux yeux bleus avait été plutôt aimable jusque là. Elle dodelina un peu de la tête en adressant à ce dernier un merci reconnaissant. Elle leva les yeux vers la caméra une nouvelle fois, placée dans le coin supérieur de la pièce avec une expression amère et même si elle avait passé l’âge des gamineries, elle aurait bien tiré la langue à la lentille qui clignotait en rouge.

Ce qu'elle imaginait être un membre de la police, mais non un policier parût-il vint s’asseoir devant elle, de l’autre côté de la table en fer. L’atmosphère tendue se relâchait peu à peu même si lui non plus n’avait pas l’air ravi de se trouver avec elle dans une petite pièce. Contrairement à de nombreux autres, se flatta Seraphine qui s’apprêtait à faire quelque chose d’un peu dégradant. Elle étira ses bras tandis que la paire d’yeux clairs lui demandait ce qu’elle pouvait bien faire ici. Seraphine prit le temps de s’étirer, puis, comme on est jamais mieux servi que par sois-même, elle recula sa chaise et agita un peu les pieds pour se défaire de ses escarpins.

A vous de me le dire, commença-t-elle.

Elle se pencha en avant comme pour toucher le sol mais passa en fait ses jambes dans l’espace de ses bras maintenus ensemble par les menottes. Elle fit ensuite remonter ses poignets dans son dos et se rassit. Seraphine avait alors les mains contre les reins. Elle renfila ses chaussures Casadei comme si ne rien n’était. Tout cela aussi gracieusement que possible et en se félicitant mentalement d'entretenir sa souplesse :

C’est mieux comme ça soupira-t-elle soulagée. En fait, je n’ai aucune raison de me trouver dans ce commissariat c’est plutôt les hommes de ce poste qui me portent un intérêt. Pour appuyer toute l’assurance dont elle s’était munie, elle croisa les jambes sous la table. Ce n’est pas votre cas ? l’interrogea-t-elle avec un regard qui se voulait séduisant.

Elle qui n’avait pas pipé mot de tout la première partie de l’interrogatoire devenait loquace. Alors qu’elle alimentait la conversation, ses mains remuaient lentement, cachées derrière son dos. L’épingle qu’elle avait récupéré dans ses cheveux en s’étirant, lui servait maintenant à crocheter la serrure de ses menottes. Elle y allait sans se presser de manière à n’éveiller ni les soupçons de la caméra, ni ceux du beau rouquin face à elle.

En fait ces braves pervers désiraient que je leur décrive un homme que j’ai, peut-être, à peine entraperçu, et qui n’avait pas l’air plus coupable qu’un agneau, un peu comme vous.

Elle releva le menton, avec un petit rictus carnassier mais se garda d’en ajouter davantage. Seraphine sentait qu’elle pouvait un peu se fier à lui puisqu’elle avait compris qu’il n’était pas vraiment flic, qu’il la traitait plutôt bien et qu’il avait l’air de se fiche de cet interrogatoire, de cet enquête. Si tout allait bien, lui aurait aussi envie de rentrer chez lui, ou avec elle. Elle les imaginait quitter le commissariat en douce, si tenté que ce soit possible, la nuit leur aurait appartenu. La jeune antiquaire avait bien besoin d’une petite distraction, d’un peu d’affection et de chaleur avant de repartir à Gotham après son rendez-vous du lendemain. Et cet homme avait une aura différente de ceux qu’elle avait pu fréquenter après l’accident d’Hiro. Un individu sans tâches, respectueux, patient et tendre, s’imagina-t-elle. Tout en pensant, Seraphine laissait ses yeux dériver sur ses larges épaules, son torse agité par ses respirations et, l’espace d’une seconde une ombre passa dans le regard de la brune. Pour elle_même, elle renonça à ses plans qui conduisaient tous à au moins un cœur brisé. En plus, un homme comme lui, juste, séduisant et doux devait déjà avoir trouvé chaussure à son pied.

J’expliquais à vos collègues, s’éclaircit-elle la gorge, qu’ils ne peuvent faire témoigner quelqu’un contre sa volonté. J’avais cru comprendre que c’était sur la base du volontariat... elle battit des cils avec la mine ennuyée. Ou serais-je mal renseignée ?

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Seraphine &
Barry

so you're fast huh ?

« A vous de me le dire ». Barry admettait être beaucoup de choses. Devin en revanche n'en faisait pas parti. Alors pour toute réponse, il haussa les épaules et croisa les bras sur son buste. Ses sourcils se soulevèrent néanmoins lorsqu'elle effectua quelques mouvements de contorsion pour trouver – le supposait-il – une position plus confortable. Une position qui avait pour avantage de soustraire ses mains à son regard. Si Barry était gentil, il n'était pas non plus né de la dernière pluie. Surtout, être Flash, lui avait appris bien des choses. Comme le fait de ne pas se laisser attendrir par le premier minois innocent qui croisait son chemin. Amusé par ses effort, et pour le moment seulement armé de ses suppositions, il n'émit aucun commentaire. De toute façon, elle n'irait pas bien loin. « En fait, je n’ai aucune raison de me trouver dans ce commissariat c’est plutôt les hommes de ce poste qui me portent un intérêt. Ce n’est pas votre cas ? » lui demanda t-elle, faisant écho sans le vouloir aux pensées qui avaient précédemment traversé son esprit. Loin d'avoir envie de la vexer, il préféra garder le silence. « En fait ces braves pervers désiraient que je leur décrive un homme que j’ai, peut-être, à peine entraperçu, et qui n’avait pas l’air plus coupable qu’un agneau, un peu comme vous » continua t-elle sur le même ton. « Et pourquoi ne le faites vous pas si c'est tout ce qu'ils vous demandent ? » questionna t-il à son tour, en essayant d'oublier le fait qu'elle semblait flirter ouvertement avec lui. A moins que tout cela n'était qu'une forme avancée de moquerie ? L'homme le plus rapide du monde admettait être rouillé lorsqu'il était question du sexe opposé et des interactions sociales , New Themyscira ne l'ayant évidemment pas aidé dans ce domaine. Encore une fois, le scientifique souhaita être ailleurs que dans cette pièce fermée avec cette jeune femme. Il était bien plus à l'aise au milieu de ses spectromètres de masses et autres échantillons. « Et puis, ils ne sont pas des pervers » rajouta t-il, toujours prompt à défendre la réputation de ses collègues. Si il avouait qu'ils n'étaient pas parfaits, aucun ne méritaient d'être ainsi insultés. Du moins à ses yeux. Il doutait cependant qu'elle ait vraiment de quoi les appeler ainsi. Sa contrariété sur la situation ne lui donnait pas à ses yeux le droit d'en venir à de tels sobriquets péjoratifs.

« J’expliquais à vos collègues qu’ils ne peuvent faire témoigner quelqu’un contre sa volonté. J’avais cru comprendre que c’était sur la base du volontariat...Ou serais-je mal renseignée ? ». Face au regard qu'elle lui lança l'homme racla sa gorge, toujours gêné par le comportement cavalier qu'elle adoptait envers lui. « Vous êtes mal renseignée » lui avoua t-il cependant, comprenant très bien qu'elle attendait une réponse de sa part. « Les témoins peuvent être contraindre et amenée par la force publique au commissariat pour déposition. Et ils peuvent y être retenu pendant quatre heures » lui apprit-il, presque désolé pour elle. « Vous savez », reprit-il après quelques secondes, « de là où je me tiens, c'est plutôt vous qui vous compliquez l'existence » termina t-il. Après tout, elle n'avait qu'à dire ce qu'elle savait – même si ce n'était pas grand chose. Se devait elle d'être aussi difficile ? « Vous ne vous rendez vraiment pas service en vous opposant frontalement aux forces de police ». Loin de faire d'elle un héros contestataire, elle passait pour une idiote. Pire encore, elle faisait douter de sa propre innocence. Car pourquoi se révolter autant lorsqu'on n'avait à cacher ? Franchement, par moment, Barry ne comprenait pas les gens. Ni leurs comportements. « Vous voulez revoir votre position et me dire pourquoi je suis aussi bloqué que vous ? ». Barry ne cherchait pas à la faire culpabiliser mais lui aussi avait autre chose à faire que la surveiller. Comme terminer d'analyser les derniers prélèvements ADN sur un cas de viol – élément de preuve important pour aller attraper le criminel dérangé qui s'était laissé allé à un tel acte odieux Et il se doutait qu'elle aussi avait d'autres engagements plus intéressants qu'un tête à tête forcé avec lui et le reste de ses collègues.

Pando

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Ah, encore une fois Seraphine avait voulu jouer les plus malignes et se retrouvait coincée. Cette attitude fière qu’elle arborait le plus souvent lui seyait aussi bien qu’il ne la desservait. Pourquoi ne faisait-elle pas la description d’homme croisé dans la rue pour faciliter le travail aux enquêteurs ? Peut être parce qu’elle exécrait les flics. Et peut être qu’elle avait reconnu l’homme en question, qui avait été l’amant de sa mère. Seraphine savait qu’elle risquait d’être trop précise dans ses descriptions et de se vendre seule, d’être gardée plus longtemps et de finir dans un cercle vicieux qui lui ferait louper sa vente voir pire, passer la nuit au poste.

La jeune qui pensait avoir plus ou moins la situation en main se retrouvait dans une posture délicate dont elle ne pouvait se défaire. A l’évocation du mot “pervers” elle leva les yeux au ciel. Elle n’ajouta rien mais pensa tout de même aux immondes pattes qui s’étaient posées sur elle, alors qu’elle n’avait pas causé le moindre tort : à la base. Seraphine se contenta de sourciller en écoutant son interlocuteur la contredire :

Vous avez, de là où je me tiens, c'est plutôt vous qui vous compliquez l'existence. Vous ne vous rendez vraiment pas service en vous opposant frontalement aux forces de police.

Seraphine croisa les jambes une nouvelle fois en l’ignorant, jouant effrontée encore davantage. Elle qui avait tant parlé craignait de s’enfoncer encore plus. Son charme n’avait pas fait effet et elle devait l’admettre, rien ne servait de se ridiculiser encore plus dans un flirt purement à sens unique.

Vous voulez revoir votre position et me dire pourquoi je suis aussi bloqué que vous ?

Seraphine soupira, le thé fumant devait elle lui tendait les bras et de toute manière, il ne pouvait rien lui arriver de pire. C’est ce qu’elle pensait. Alors, nonchalamment, elle saisit son verre cartonné pour boire et croisa les bras en jetant un œil à la caméra d’angle, sans la moindre expression de culpabilité. Elle fermait ainsi toute discussion. Ils voulaient la retenir ici 4 heures ? Très bien. Il en serait ainsi puisqu’ils finiraient par se lasser :

Est-ce que qu’il serait possible, au moins, de savoir ce qu’il a fait, ce bonhomme ? On me beugle depuis … elle consulta sa montre, attachée à son poignet privé de liens, retira son gant et se mit à le masser au niveau de la zone rougie par les menottes. ...Depuis une heure déjà, qu’il faut que je dise si j’ai vu cette personne mais jamais on ne m’a exposé les faits. Je ne voudrais pas risquer de...me tromper.

L’homme cligna des yeux et Seraphine compris immédiatement qu’il n’avait, lui non plus, aucune idée des crimes dont le suspect était accusé. Elle pouffa, pensant qu’ils auraient au moins pu le briefer. Elle prit peine, pensant que ce boulot ne devait pas être simple tous les jours :

Ecoutez… fit-elle en s’avançant. Je comprends que vous avez mieux à faire mais on m’a juste bousculée dans une ruelle, je ne vois pas pourquoi j’ai é-...

Le jeune femme se figea. En parlant, en se voulant rassurante et douce, elle avait posé la main sur celle de l’agent. Sauf qu’il s'agissait de la main droite, non gantée. Comme à son habitude, son regard se perdit dans le vide une seconde et son cœur battit la chamade, sa poitrine se soulevant avant de laisser échapper un long soupir :

Oh, commença-t-elle soucieuse. Vous êtes… un rapide, hein ? souria Seraphine avec un sourire en coin.

Le gentil petit flic avait une double identité ? Et laquelle ! Les images étaient arrivées, vives et nettes, parmi lesquelles un costume rouge surmonté d’un éclair. Seraphine revint s’adosser à sa chaise, plus fière que jamais. Elle avait découvert quelques identités secrètes auparavant mais celle-ci était collector. Mrs Whisperer avait encore frappé et espérait cette fois-ci, obtenir plus qu’un secret : une clé de sortie. La brune joua gentiment avec ses cheveux, en ignorant le regard de son interlocuteur mais elle murmura, très bas :

Que diriez-vous de me relâcher, vite-fait bien fait ? Avant que la foudre ne me tombe dessus ? Si les sous-entendus ne fonctionnaient toujours pas alors elle ne pouvait plus rien pour lui.

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Seraphine &
Barry

so you're fast huh ?

Bras croisés sur sa poitrine, Barry attendait. La jeune femme ne semblait cependant pas disposer à vouloir faire sa déclaration. Par pur esprit de contradiction, il en était à présent certain. Vraiment, il ne comprenait pas son entêtement. Peut être avait elle été amenée de force. Peut être n'avait elle rien vu ou rien fait. Peut être qu'elle était là effectivement pour rien. Mais il lui suffisait juste d'ouvrir la bouche pour décrire cet homme et en terminer avec cette histoire. A la place, elle était là, dans cette pièce, menottée comme la première des criminelles. Parfois, les gens l'étonnait. Barry l'admettait volontiers. « Est-ce que qu’il serait possible, au moins, de savoir ce qu’il a fait, ce bonhomme ? On me beugle depuis … » commença t-elle. Pour un instant, Barry cru qu'ils allaient enfin quelque part. Qu'ils progressaient. Mais il déchanta bien vite et failli en pousser un soupir à fendre l'âme. Encore une fois, il maudit dans l'intimité de son subconscient son capitaine. « Depuis une heure déjà, qu’il faut que je dise si j’ai vu cette personne mais jamais on ne m’a exposé les faits. Je ne voudrais pas risquer de...me tromper ». Nouvelle phrase, nouveau soupir de sa part. Accompagné d'un clignement des yeux et d'un haussement d'épaules. Comme elle, il n'en savait rien. Après tout, il ne doutait pas qu'elle avait entendu qu'il n'était pas à sa place ici. Lui il avait juste débarqué pour donner une information importante dans une affaire toute aussi importante. Jamais, il n'aurait pensé se retrouver coincé dans cette salle d'interrogatoire, à mener une audition de témoins pour laquelle il n'avait même pas la bonne juridiction – sinon autant dire qu'il se serait ravisé avant de toquer contre le panneau de la porte. Barry se demanda si il ne devait pas révéler cette information à la jeune fille. Tout ce qu'elle lui disait ne pouvait être retenue contre elle après tout.

En tout cas, son manque d'information arracha à son compagne un rire. Malgré lu, Barry laissa ses lèvres s'ourler dans un sourire. Il convenait avec humour que tout cela - à comprendre sa présence ici - était ridicule. Il cautionnait donc parfaitement qu'elle trouve cela amusant. A sa place, probablement aurait-il aussi ri de l'incongru de la situation. Ce n'était définitivement pas tous les jours qu'un agent de la police scientifique était amené à conduire une audition. Et dans d'autres circonstances, cela aurait été une faute professionnelle très grave – sans parler de l'erreur de procédure que cela représentait et qui pouvait faire tomber tous les actes qui dépendraient des révélations de la témoin. « Ecoutez… Je comprends que vous avez mieux à faire mais on m’a juste bousculée dans une ruelle, je ne vois pas pourquoi j’ai é-... ». Alors que les choses semblaient sur le point de se décanter, la jeune femme se stoppa. Barry œilla la main qu'elle venait de poser sur la sienne et en fut immédiatement mal à l'aise. « Oh. Vous êtes… un rapide, hein ? » souffla t-elle finalement après ce qui lui paru être une éternité. Si il fut soulagé de la voir retirer sa main – glissant ses doigts sur sa peau au passage, ce qu'il n'avait pas manqué de noter -, il fut troublé de ses propos. « Je vous demande pardon ? » bafouilla t-il , ses yeux bleus clairs fixés dans les siens.

Le sourire qui reposait sur ses lèvres ne lui disait rien qui vaille. Adossée au dossier de sa chaise, les jambes croisés et cette marque moqueuse au coin de la bouche, elle avait tout à coup plus l'air d'un prédateur que d'un faible petit agneau. Et il devait bien avouer que cela coïncidait parfaitement avec la vibe qu'elle lui renvoyait depuis le début. La jeune femme ne se contenta pas d'en rester là et le reste de ses propos furent tout aussi troublant pour l'homme qui ne comprenait pas son jeu. Intérieurement, il ne put s'empêcher de se demander si elle ne savait pas qui il était. Après tout, ses sous-entendus n'étaient pas innocents. Et ils parlaient tous d'un même et seul sujet. Sauf que c'était impossible. Soudainement suspicieux, il fronça tout de même les sourcils. Plus rapidement que n'importe quel autre humain sur cette Terre, il laissa sa tête analyser toutes les possibilités, leurs causes et leurs effets. Son cerveau rembobina le fil de leur conversation jusqu'à s'arrêter sur ce drôle de moment fatidique. Ce moment où elle l'avait touché et avait changé drastiquement de façon de faire. Enfin en partie. Se pourrait-il qu'elle sache vraiment qui il était ? Juste comme ça. Cela lui paraissait impossible. Une méta-humaine, c'était forcément ce qu'elle était. Il n'y avait pas d'autres explications possibles. Barry ne savait pas ce que son visage pouvait montrer – si ce n'était l'horreur qu'il ressentait sur le moment face à cette déconvenue qu'il n'avait pas vu venir – mais il était heureux que seul son dos soit visible à la caméra.

A présent dans une impasse, il devait cependant bien réfléchir à l'attitude à adopter. Déjà hors de question qu'il avoue quoi que ce soit. Il allait tout nier en bloc. Et puis, il n'allait pas mettre sa réputation et son travail en danger en la faisant sortir d'ici comme ça, sans raisons. Yeux froncés, il darda sur elle un regard désapprobateur. Se servir de lui ainsi. Il n'acceptait pas. « On va attendre la foudre alors » chuchota t-il tout comme elle, lèvres à présent pincées. « Dites leur ce que vous savez ou ne savez pas et vous serez chez vous. Faites vous une fleur et arrêtez votre manège » reprit il d'une voix plus forte. Barry, tout comme son alter égo, était connu pour être un modèle de droiture. Et si elle continuait dans cette voie, son petit jeu allait finir par lui retomber dessus. Bien sr, il prenait un risque. Il en avait conscience. Après tout, il ne savait pas ce qu'elle avait vu ou non. Mais qui la croirait de toute façon ? Puis, elle ne lui semblait pas être une si mauvaise fille que ça. A ses yeux, elle était juste frustrée de sa fin d'après midi. Dans l'ensemble, Barry était un bon juge de caractère et il espérait ne pas se tromper sur ce coup là.

Pando

So, you're fast huh ? × ft. BARRY & SERAPHINE

"Now I don't care
But I don't care
Now I don't care
Anymore, anymore" ♪

Un panel d’émotions sembla le traverser, mais en fin de compte, le beau rouquin redevint sérieux, fronça les sourcils, implacable et lui répondit sur un ton qui ne lui disait rien qui vaille :

On va attendre la foudre alors.

Seraphine leva les yeux au ciel. Pourquoi quand elle se faisait arrêter elle tombait sur un super héros super pro ? Ce genre de bravoure et d’intégrité ne lui faisait rien si ce n’est grincer des dents. Pouvait-il juste laisser passer pour cette fois ? Ce n’était pas comme si elle avait fait quelque chose de grave, si ce n’est découvrir l’identité secrète d’un super héros notable, “par accident”.

Personnellement j’attends plutôt le coup de foudre, ironisa-t-elle en inspectant ses ongles impeccables. Sans plus de cérémonie elle remit ses gants en l’écoutant d’une oreille. Elle ré-arrangea ses cheveux, ses deux mains libres. Soit, il faisait semblant de ne rien comprendre mais son expression choquée contenue et la petite goutte de sueur qui déambulait le long de son cou en disaient long. Seraphine n’était en effet pas une mauvaise fille, et son boulot lui incombait déjà de garder nombre de secrets. Si il y avait bien une chose qu’elle n’était pas, c’était une balance. La malheureuse se serait déjà fait descendre si elle n’avait pas respecté ses engagements, et ça n’aurait pas non plus été bon pour son business. Elle déglutit en y pensant, un jour son rôle d’agent-double lui coûterait sa tête :

Ah vous me manquerez, mais soit : J’ai vu un homme blond en costume trois pièces, il était sexy et très agréable. C’est tout. Fin du témoignage, vous me pouvez me citer, s’amusa-t-elle.

Elle termina son thé d’une traite. Il n’y en avait décidément pas assez dans ce petit gobelet, et l’arrière goût âcre la fit grimacer mais elle était tout de même contente de l’avoir bu. Une fois à l’hôtel elle commandera un vrai earl grey et des biscuits-cuillère. Comme elle avait déjà signé les papiers nécessaire pour son léger “outrage à agent”, passé le temps qu’il fallait au commissariat, il ne restait plus que ce témoignage qu’elle venait d’écraser comme un insecte. Puis, autre chose l’avait poussé à en finir vite :

J’espère que vous allez l’attraper, ce violeur, commenta-t-elle du bout des lèvres. Ils me répugnent, c’est un crime que je ne peux tolérer finit-elle en levant les yeux vers lui.

En avaient-ils terminés puisqu’elle avait “témoigné” comme demandé ? Pour lui comme pour elle, il valait mieux. Seraphine, de nature très patiente commençait à étouffer dans ce commissariat. Elle espérait que son petit tour de force allait balayer les doutes de ce flic-héros sur lequel elle avait pratiqué sa petite lecture involontaire mais efficace. Quelqu’un de lambda nécessitait un peu plus de temps pour être analysé, mais elle avait lu en cet homme comme dans un livre ouvert. Il devait certainement une proie facile pour les télépathes, mais c’était de toutes les manières gravé dans les gênes. Personne n’était vraiment préparé à ce genre d’attaque personnelle, elle ne pouvait pas lui reprocher. Seraphine voulait juste qu’il comprenne ce qui c’était passé et lui donner l’opportunité de douter : Douter des informations qu’elle détenait et pourquoi elle n’était pas la femme à sous-estimer :

Bon, j’imagine de toute façon qu’on en a finit. Dites leur ce que vous voulez, si j’ai bien compris prendre cette déposition n’était pas dans vos attributions à la base.

Elle leva la tête vers la caméra, espérant que rien ne retienne ce qu’elle s’apprêtait à faire : quitter ce commissariat rempli de poulets sans se retourner. Elle aurait bien voulu dire un mot gentil ou le féliciter d’être un de ces rares flics réglo, mais ça le forcerait certainement à faire du zèle et à la rattraper. Seraphine se leva, enleva sa veste et lui adressa une révérence sarcastique avant de tourner les talons. Elle agita la main en signe d’au revoir et se dirigea vers la sortie, comme libre.

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Seraphine &
Barry

so you're fast huh ?

Sa phrase délivré, il croisa les bras sur sa poitrine et se rejeta contre le dossier de son siège. Barry n'était pas un homme à céder ni aux caprices ni aux menaces. Son intégrité était entière et si il devait tomber, être viré, pour être Flash, il le ferait avec les honneurs. De toute façon, il ne l'estimait pas sérieuse. Elle voulait juste lui faire peur, peut être pas habituée au fait que pour une fois elle ne pouvait se sortir de là en battant doucement des cils. Malheureusement pour elle, son cœur était pris ailleurs. Il appartenait à la même femme depuis des années. Et lorsqu'on comparait Iris à toutes ces autres femmes, elles ne lui arrivaient pas à la cheville. Une constatation en somme toute très objective. « Personnellement j’attends plutôt le coup de foudre » répondit elle. « Dans ce domaine je ne peux pas vous aider » lui souffla t-il à peu près sur le même ton que le sien. A présent, il partageait son agacement. D'être là, avec elle. L'homme estimait avoir plus important à faire et vu son attitude, il était prêt à en finir. Un sentiment qu'elle semblait ardemment partager. Au moins pouvaient ils s'accorder sur une chose. C'était déjà ça supposait-il.

Finalement du bout des lèvres, elle donna sa déposition. Deux trois détails qui n'aiderait en rien l'enquête principale. En soit, cela ne le surprenait pas, après tout, elle avait bien dit qu'elle ne savait rien. Il fut tenter de souffler. Tout ça pour ça pensa t-il dans l'intimité de son esprit. «J’espère que vous allez l’attraper, ce violeur. Ils me répugnent, c’est un crime que je ne peux tolérer » lui souffla t-elle à voix basse. Barry fronça les sourcils et la considéra un instant. De ses yeux, il lui en fit cependant la promesse. Il ne plaisantait pas avec son métier. Et si la loi le laissait tomber, il y avait toujours Flash pour mettre les points sur les i. Toujours Flash pour arrêter un crime autrement commis en flagrant délit. Le héros lui, et contrairement à l'homme derrière le masque, n'était pas enfermé dans les mêmes carcans. Ce qui il le savait, et le prêchait auprès de ses apprentis, n'était pas une autorisation à faire tout et n'importe quoi. Bien au contraire. Il leur apprenait ainsi à l'inverse le sens des responsabilités.

Avant qu'il ne puisse comprendre comment et pourquoi, la jeune femme se leva, libérée de ses menottes autrefois fermement serrées autour de ses poignées. Comme une princesse des temps modernes, elle quitta la pièce. Barry se leva à sa suite et arrivé à la porte de la salle d'interrogatoire la regarda traverser la pièce principale comme si elle avait toutes les raisons d'être là. L'homme fut tenté de laisser échapper un rire. Même lui devait bien reconnaître qu'elle avait du cran. Ou un sacré culot. Peut être un peu des deux. Vu que personne n'arrêta son chemin, y compris son supérieur qui se trouvait à quelques pas d'elle, Barry se lava les mains de toute cette affaire. De toute façon, si il fallait, ils avaient les caméras de la salle d'interrogatoire. Peut être Singh avait déjà été averti de l'inutilité de son témoignage. Avec un haussement d'épaules, le héros enfouit ses mains dans ses poches et reprit la direction de son laboratoire. Il y avait encore du pain sur la planche ce soir. Et si il voulait rentrer à une heure correcte chez lui, il allait devoir mettre les bouchées doubles.

Spoiler:

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