Happy Birthday ! [Ft. Joker, Ace & libre (Bat-Family)]

Le Joker était heureux que les enfants lui soient revenus. Enfin presque tous. Le Roi avait été perdu. Ça l’avait rendu ronchon de perdre l’un des mômes qu’il considérait comme sien. Il faut dire qu’après le départ de Harley y’avait eu comme un grand vide. Qu’il fallait combler. Peut-être que c’était ça ou alors de la jalousie face au Batman qui cumulait les gamins, en adoptant un nouveau tous les cinq ans ou presque. Il voulait sa propre J-Family. Sauf qu’un tel nom était pourris. Le Royel Flush Gang, ça ça claquait, ça envoyait du poney ! Mister J était heureux de savoir que ses enfants étaient tous là, réuni dans son QG. Un jour, il leur offrirait le leur, pour qu’ils volent de leurs propres ailes, se disait-il, comme les Titans. Mais il retardait l’instant, il disait qu’ils étaient encore trop jeunes pour ça, que le monde était dangereux, peut-être qu’il avait juste peur de trouver la baraque vide après leur départ. Sans doute Batman ressentait-il la même chose et c’est pour cela qu’il adoptait un orphelin dès que le précédent avait quitté le nid. Logique implacable. Les avoir retrouvés alors que le monde tombait en morceau sous la main froide et mécanique de Brainiac, c’était un coup de bol, ou pas. Il savait qu’ils ne pourraient se perdre de vue bien longtemps, qu’ils étaient unis par des liens puissants, qu’ils étaient une famille. Mieux, un gang.

Et ce jour était spécial. C’était l’anniversaire de Queen. Il avait organisé une fête pour l’occasion, gonflé des ballons, fais un gateau, pas celui à l’Arsenic, un autre, bien meilleur et pas mortel (même si le gateau à l’Arsenic était vraiment très chouette à faire). Il avait demandé aux gars du gang de se déguiser spécialement pour l’occasion et la thématique était simple : le freak show et l’art du cirque. Il y avait bien sur des canons à confetti, et enfin, une pinata à cogner… celle-ci était bien sûr un type de l’A.R.G.U.S. ligoté livré à ses petits agneaux, oui justement l’un de ceux qui les avait enfermé et voulu les transformer en armes. Ça n’avait pas été simple d’en trouver un, vu les circonstances, mais le choper et l’amener ici avait été facile en revanche. Il n’y avait plus rien ou presque qui tenait encore debout, tout s’écroulait ici. Sauf eux, sauf leur famille. Le chaos ambiant était justement ce qu’ils aimaient. Ils pouvaient s’éclater, en profiter. Seule ombre au tableau, le Joker n’était pour rien dans ce chaos. Il avait toujours été affreusement jaloux de ceux lui volant la vedette. Les enfants s’impatientaient dans la pièce où Mister J les avait tenu toute la journée afin de pouvoir préparer les festivités. Il les entendait s’impatienter.

Alors il gagna la porte, et l’entrouvrit en les regardant tous d’un regard faussement méfiant. « Hum… peut-être… Mais est-ce que vous avez été sage ? » Puis il éclata d’un brusque rire, à son habitude, et écarta les portes révélant la décoration, les ballons, l’énorme gateau où quelqu’un pouvait se cacher à l’intérieur… ce qui était le cas d’ailleurs, et enfin la pinata dont il n’était pas peu fier. « Surprise !!!! » fit-il en écartant les bras tel un monsieur loyal. Les hommes de mains costumés applaudirent comme le patron leur avait demandé. « Joyeux anniversaire Queeny ! » Mister J avait tendance à leur donner des surnoms affectueux en bon papounet qu’il pouvait être.

Talentueux pour organiser des fêtes dignes de ce nom, presque autant que sa chère Harley, Joker savait qu’il allait rendre heureux Quenny. Ce dernier ne tarda guère à manifester ce bel enthousiasme que le clown aimait voir sur ces petites trognes adolescentes, d’abord en explorant la pièce et s’émerveillant sur le soin apporté aux détails puis en se jetant dans les bras du clown pour le remercier, avec la douce excitation d’un enfant. Joker devait l’admettre ces gamins lui avait chassé ses idées noires, et avait le don de lui rendre le sourire. Qui plus est, ils étaient doués pour répandre le chaos et terroriser, ce qui plaisait toujours à Mister J. Le jeune homme abandonna les bras du clown pour continuer son exploration laissant éclater sa joie qui ne semblait contaminer les sbires mais à ces choses là le clown demeurait aveugle, il était doté d’une observation sélectrive allant dans le sens qu’il souhaitait. Ainsi il n’avait jamais compris à quel point les compagnons qu’il choisissait, que ce soit Harley ou ces gosses dotés de super-pouvoirs mettaient mal à l’aise ses sbires. Oh il y avait toujours de joyeux tarés qui s’amusaient de tout cela, mais la plupart restaient des hommes de mains impressionnés par le clown du crime et espérant ainsi apprendre du plus grand génie criminel de Gotham, ils étaient attirés par les ténèbres qui émanaient de lui et finissaient pour la plupart par vite regretter ces abysses. D’une part le Joker n’avait rien d’un chef magnanime, en fait, il n’éprouvait rien pour ses sbires, et si l’un d’eux lui manquait de respect en ne riant pas à ses blagues, il pouvait très bien l’estropier parce que cela le désénervait. Le pire c’est qu’ils encaissaient sans rien dire, parce qu’ils étaient trop flippés pour réagir.

Ace paraissait tout aussi heureuse, il était plus rare qu’elle sourit, et Joker aimait la peur qu’elle inspirait à tout le monde, il s’amusait de voir comment les gens y compris les sbires réagissaient sur son passage, il ne pouvait comprendre cependant la solitude qu’une telle projection pouvait inspiré, il ne la comprenait parce que lui-même ne voyait la sienne. Au fond, lui et Ace se ressemblait, inspirant plus la terreur qu’autre chose, à l’exception qu’il était suffisamment agé pour avoir appris à s’en foutre, à s’en réjouir. Mais il apprendrait cela à Ace, il comptait apprendre tout ce qu’il pouvait leur transmettre à ces gamins. Il se réjouissait de les voir aussi joyeux tous les deux, et définitivement joueurs également. Ils n’arrivaient pas à détacher leurs yeux de la Pinata improvisée, du meilleur goût qu’il soit. Joker savait comment rendre ces gosses heureux et tenait à leur bonheur. Il fit un claquement de doigt afin que le gâteau soit approché. Les bougies n’étaient autre que des bâtons de dynamite. Il eut un de ses fameux rires quand il fit le signe pour qu’on allume les batons, les sbires tiraient la gueule mais s’exécutaient, la panique brillait dans leurs yeux car si personne n’agissait pour éteindre les bougies, un gros boom allait résonner… ou pas. Car Joker était connu pour ses blagues, souvent au dépend des autres. « Queeny, je crois que tu devrais souffler tes bougies. » suggéra le Joker. Derrière le gâteau se tenait une montagne de cadeaux aux emballages constitués de manchettes résumant les actions du quintet. Joker avait été minutieux, soignant les détails.

Le jeune Rain joua avec les nerfs pourtant d’acier de ses hommes. Le Joker observa la réaction de ces derniers puis poussa un soupire d’agacement. « Merde les gars, ça fait une semaine que je vous ai embauché, vous pourriez au moins avoir l’air de vous amuser à l’anniversaire de Reine ! » Sa déception et son agacement provoqua un second frisson chez les hommes de main, ils ne connaissaient pas encore très bien leur patron, la plupart le vénéraient, ils allaient devoir vite apprendre que le clown était bien au delà de sa réputation, et que le décevoir ou l’agacer pouvait s’avérer mortel. « Les enfants, si vous ne vous montrez pas un petit peu plus enjoué, je teste sur vous ma dernière version de mon gaz ! » Et non, les enfants n’étaient pas les membres de la Royal Flunch, qui étaient plus que des enfants à ses yeux, c’était ses protégés, c’était ses héritiers, mais ceux qui flippaient devant de la dynamite étaient forcément des enfants non ? « Allez, apportez les cadeaux avant que je m’énerve ! » ajouta-t-il en poussant un soupire très exagéré. Le Joker était un peu, beaucoup, comédien, et il en rajoutait toujours des caisses quand il sentait l’agacement le gagner. Parfois, jouer la comédie le calmait un peu, alors, il ne tuait pas des gars qu’il venait d’embaucher.

A quoi était le gateau demanda la délicieuse Ace. Il se tourna vers elle et sourit. « Tu connais la recette du pudding à l’arsenic ? » demanda-t-il sans qu’il soit possible de savoir s’il plaisantait ou non. Il se mit à chanter la recette du gâteau à l’arsenic qu’il avait découvert en visionnant un vieux dessin animé français. La chanson lui était resté en tête, avec Harley ils avaient voulu en faire un pour l’envoyer à Batou mais le plan s’était avéré être un échec total. Aucun membre de la bat-family n’avaient été tué, tout au plus, l’un d’eux avait eu de violentes diahrée mais s’en était remis, ce qui était des plus décevants. Mais les bat s’avéraient souvent décevant, sauf, bien sûr, Jason. Jason était toujours à la hauteur des attentes du Joker. Un sourire s’attarda sur ses lèvres puis il éclata de rire, ce qui chez lui, tenait plus de la ponctuation qu’autre chose. Il secoua la tête. « Mais je ne voudrais pas vous tuer mes chéris, j’ai mis dedans tout ce que Rain aime. » Littéralement. Dedans. Le gâteau contenait à l’intérieur des surprises. « Enfin, tout ce que je sais que notre chère Queen aime. » précisa-t-il, car il n’avait voulu prendre comme complice ses camarades, ne voulant détruire le lien les unissant par un mensonge même si c’était à des fins de faire une belle surprise. Il claqua des mains et s’écarta, il saisit un gigantesque couteau et le tendit à Rain. « Vas-y… doucement. Ou pas. » fit-il en éclatant d’un franc et gargantuesque rire qui fila des frissons aux newbies du gang que Joker comptait déniaiser ce soir.